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 Par-delà les apparences [PV Fergus]

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Arcane Legalena
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MessageSujet: Par-delà les apparences [PV Fergus]   Par-delà les apparences [PV Fergus] I_icon_minitimeDim 12 Déc 2010 - 0:48

Il faisait froid. Ce froid qui glace votre moindre mouvement, en traversant la plus grosse parcelle de vêtement que vous pouvez avoir. Et pourtant l’automne s’annonçait à peine, mais le vent lui était bel et bien arrivé emportant dans son tourbillon l’un des plus mauvais présages. Un voile était venu assombrir, depuis déjà quelques temps, le ciel autrefois si pur, si bien que l’air en devenait presque irrespirable, qu’on ne voyait guère plus d’animaux, autant dans les airs que sur terre, et que le visage même des personnes les plus heureuses semblaient porter ce lourd fardeau …

Arcane venait de quitter le comté d’Ydril, mais ce qui fut espéré n’arriverait que quelques temps après. Alors d’elle-même, elle repartit sur les routes accompagné de son cheval que père lui avait offert en lui imposant son choix. Un choix qui pesait lourd sur sa conscience, mais que la jeune fille apprit très vite à maîtriser. C’était elle « la déception » de toute une famille, et pourtant aujourd’hui c’est à elle qu’on confiait la plus grande des responsabilités d’une famille, qui se composait en grande majorité de ce que l’on appelait « l’argent ». Une prouesse qu’elle devrait effectuer seule, et pour cela, malgré les conseils peu avisés que lui avait donné son père, elle s’était remise à chanter pour la première fois depuis la mort de sa mère, depuis que tout bonheur avait disparu de la maison familiale. Sans en dire mot à son père, elle parcourait les terres afin de faire entendre sa voix en échange de quelques sous et d’un abri pour la nuit. C’était une toute nouvelle vie pour Arcane, qui sortait à peine du jeune âge, et qui n’avait jamais été au-delà du grand portail de la propriété. Certes elle ne savait pas ce que valait réellement sa voix, certains aimaient, d’autres peut être pas, mais le plus important pour elle était pour l’instant d’arriver jusqu’à Diantra.


Une ville …
s’écria-t-elle en apercevant quelques maisons fumantes par-delà les grands arbres de la forêt qu’elle venait tout juste de quitter.

La route était bordée de magnifiques vignes qui lui rappelaient un peu celles qui se trouvaient dans le jardin et que sa mère lui avait appris à cueillir avec soin, quelques feuilles virevoltaient au gré du vent, et donnait à ce paysage des couleurs chatoyantes qui en faisait un véritable tableau de maître. Elle dépassa quelques maisons richement entretenus, des maisons bourgeoises très certainement, puis arriva enfin à l’entrée de la ville, où elle mit pied à terre. Tenant les rennes d’une main, elle câlina tendrement le museau du cheval après y avoir déposé un baiser, puis se remit en route. La rue comptait un nombre impressionnant de commerçants en tout genre, qui criaient, attiraient les clients jusque dans leur petit établissement, ou bien encore des voyageurs, nobles et enfants qui emplissaient la ruelle, s’y pressaient, se bousculaient, tout ceci formant un parfait mélange. Arcane ouvrait les yeux, elle n’avait jamais rien vu de tel, et essayait de se frayer un passage parmi toute cette foule. C’est alors qu’elle l’aperçu, un peu plus haut sur la droite, le château.

Après quelques longues minutes, elle arriva devant les hautes grilles précédents une cour imposante entourée d’une muraille qui partait en biais et venait faire le tour du château. Elle avait pourtant déjà vus quelques châteaux et autres grands manoirs, mais celui-ci avait quelque chose d’étrange et de sublime à la fois. Un garde vint à sa hauteur, une lance pointue à la main.


Qui êtes-vous et d’où venez-vous ?


Je suis une artiste, une cantatrice. A vrai dire je viens d’ici et d’ailleurs, proposer mes prestations en échange de ce que le baron aura le bon vouloir de m’offrir …

Quelle audace ! Auraient pensé certains. Comment espérer pouvoir entrer avec un tel aplomb ? Arcane se posa elle-même très vite la question, et pourtant les portes ne tardèrent pas à s’ouvrir, lui laissant libre passage. C’est alors qu’un deuxième homme vint à sa rencontre. Il était différent du premier, il portait une chemise de soie et un chapeau avec une plume plutôt grotesque, mais qui faisait étale d’une richesse certaine.


Bienvenue mademoiselle, Le baron est présentement occupé et vous prie de bien vouloir attendre le moment où il acceptera votre audition …

Bien, très bien, je vous remercie …

Et d’un mouvement de tête respectueux qu’elle lui renvoya, il tourna les talons aussi rapidement qu’il était arrivé. Elle avait l’habitude, les nobles étaient souvent « occupés » à d’autres affaires plus ou moins importantes, mais le principal était qu’elle avait pu entrer, chose qui n’était pas forcément aisée lorsqu’on se nommait « artiste ». Mais elle ne mentait pas sur ses intentions et savait pertinemment que les nobles aimaient aussi à se détendre de temps en temps. Que sa voix plaise ou non, elle aurait au moins essayé.
En attendant, elle se dirigea vers le haut de la muraille, marchant tranquillement. Elle s’arrêta vers le sud, posant l’une de ses mains, aussi blanche que le reste de sa peau, sur la pierre douce et polie, le regard fixé vers l’horizon. La ville s’étendait sur un bon tiers, ayant en arrière plan les hautes forêts qui commençaient à perdre leurs feuilles.
Arcane restait là, pensive, belle et fragile à la fois. Elle portait une robe de lin blanche qui lui seyait bien, et une cape pourpre dont elle avait abaissé la capuche, laissant libres ses longs cheveux blonds et bouclés. Son visage était fin, ses yeux étaient d’un bleu si clair que l’on pouvait s’y noyer, et sa bouche aussi rouge que la plus rouge des roses. Perdue dans ses pensées, elle replongeait dans ses souvenirs, une douce musique en tête …

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MessageSujet: Re: Par-delà les apparences [PV Fergus]   Par-delà les apparences [PV Fergus] I_icon_minitimeLun 20 Déc 2010 - 19:54

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MessageSujet: Re: Par-delà les apparences [PV Fergus]   Par-delà les apparences [PV Fergus] I_icon_minitimeDim 26 Déc 2010 - 0:22

De part le voile imposé, l’automne en était presque rude. Et pourtant, au loin là-bas, elle distinguait des silhouettes virevoltantes, rayon de soleil dans cette noirceur inhabituelle. Des chansons, des paroles et même des rires s’élevaient de la petite citée qu’elle apercevait de son point de poste où elle avait trouvé refuge. Elle attendait patiemment que le maître des lieux puisse la recevoir, et sans le montrer, craignait un peu qu’il l’eu refusé. Ses souvenirs l’envahissaient dans ces moments d’égarements, et l’image la plus représentative était celle de sa défunte mère, celle d’une enfance inachevée et d’un plongeon peut être un peu trop rapide dans le monde des réalités. Un monde où le son d’une chanson nous rappelait l’autre monde, le monde de l’imaginaire. Une simple mélodie pouvait enseigner bien plus, car elle parlait d’émotions, de sentiments, de ce que d’autres personnes ont vécu, aimé, ressenti. Un tas de choses qu’il était beaucoup plus facile à chanter qu’à énoncer en de simples mots.
Une brise légère vint soulever sa longue chevelure, la faisant frémir. Arcane rajusta délicatement sa cape pourpre sur ses épaules, toujours perdue dans des pensées sans avenir.
Elle avait reçue une lettre de son père la veille lui indiquant clairement que des tantes et oncles étaient venus s’installer dans la demeure, qu’il avait du renvoyé la servante Aïléi, l’une de ses plus chères amies, et bien entendu que son choix était bel et bien fait. Comment un père, le plus aimant de son enfance, avait pu devenir si aigri en si peu de temps. Si sa femme avait connue une morte longue et douloureuse, son chagrin l’était d’autant plus. Elle était devenue fille oubliée, petite fille laissée seule au milieu de la réalité. Et pourtant, Arcane avait grandi, elle s’était construite, avait appris et était devenue ce que l’on appelle une femme. Elle commençait à peine à mener sa vie, sans en oublier celui qui la lui avait donnée.

Un froissement de tunique la tira de sa contemplation. Ses yeux d’azur toujours fixés sur l’horizon, elle perçut très vite une présence non loin d’elle. « Un garde peut être, ou l’homme de tout à l’heure » pensa-t-elle pour elle-même, ne se doutant point qu’il s’agissait là du baron en personne. L’homme s’approcha d’elle, fixant son regard sur le paysage lointain. Un léger bruit, brin de musique, s’éleva doucement dans le silence qui régnait jusqu’ici. Arcane se surprit elle-même à esquisser un mince sourire lorsque ce doux son parvint à ses oreilles. Voilà une personne qui devait savoir apprécier la musique, ou si ce n’est le cas, la faire de lui-même, s’abandonnant peut être de temps en temps à ce petit mais simple plaisir. Baissant son regard sur ce qui ressemblait à un luth, elle réprima quelques douces mélodies qui lui étaient venus à l’esprit, afin de ne pas ennuyer présentement l’homme à ses côtés.
Elle s’inclina dans une révérence courtoise avant de détourner son regard sur l’homme. Son allure avait presque celle d’un prince, s’il n’y avait pas eu ces jambières de cuir et cette dague attachée à sa ceinture qui lui donnait un air sauvage. Il avait du partir chasser. Cela lui rappelait son père, et les tartes aux prunes que sa mère préparait en attendant son retour. La maison se remplissait alors de cette merveilleuse odeur jusqu’à ce qu’il revienne et qu’ils la dégustent tous assis autour d’une même table, parents et domestiques confondus.
Mais ce qui la perturbait le plus, était sa beauté relative. Relative car à chaque personne, son goût des couleurs et des formes. Aussi longtemps qu’elle avait pu parcourir les terres humaines, jamais elle n’avait rencontré un homme aussi beau que celui qui se trouvait là, près d’elle. Ses yeux étaient pâles mais d’un bleu clair et doux, contrastant avec sa barbe qui bordait les angles de son visage, et sa longue chevelure qui lui courait dans le dos. Une émotion nostalgique se dégageait de cet homme, quelque chose de perdu ou de volé, mais qui laissait une prestance empreint sur sa personne. Se tirant de sa contemplation aussi bien impolie que rapide, elle posa de nouveau son regard sur la ville que les remparts dominaient, puis dans un fin sourire, prononça ses quelques mots, d’une voix douce qui était sienne.



Belle envolée
Au gré du vent
Sème sur nous
Lune d’argent …



Des paroles issues d'une opérette, qui ne voulaient rien dire mais qui reflétaient là l'émotion de son âme. Puis elle se tourna enfin vers l’inconnu, plongeant doucement son regard azur dans ses yeux océan. Elle s’inclina d’une révérence courtoise, ne sachant encore dire s’il s’agissait du baron lui-même, mais à vrai dire cela ne comptait pas. Que ce soit lui ou non, qu’elle-même soit riche ou pauvre, l’instant présent, cette rencontre, se passait de toutes ces futilités. Lorsque l’on rencontre quelqu’un, on doit en faire un moment de partage presque magique, et passer au-delà des apparences. On se fout de ce que l’autre a été ou sera, ce qui compte c’est ce qu’il est en cet instant présent.


Bien le bonjour monseigneur … Il y fait bon ici, loin de toute agitation, avec pour seule contemplation l’agitation elle-même, des petites gens aux feuilles des hauts arbres … J'espère ne point vous avoir importuner, je me suis réfugiée ici en attendant réponse du baron quant à ma demande ...


Elle ne voulu en dire plus, attendant patiemment la réponse de l'homme qui lui faisait désormais face. Ses yeux se perdirent de nouveau un bref instant sur les montagnes qu'elle apercevait au nord et qui dominaient la baronnie d'une majestueuse puissance.
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MessageSujet: Re: Par-delà les apparences [PV Fergus]   Par-delà les apparences [PV Fergus] I_icon_minitimeLun 27 Déc 2010 - 18:47

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Dernière édition par Fergus d'Hautval le Mer 8 Jan 2014 - 18:29, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Par-delà les apparences [PV Fergus]   Par-delà les apparences [PV Fergus] I_icon_minitimeMer 29 Déc 2010 - 0:44

Lorsque l’homme présent à ses côtés lui adressa l’une de ses révérences courtoises, ses joues brulèrent devant autant de respect à son égard. Si les quelques domestiques de la maison de son père lui souriaient avec un « Bonjour mademoiselle Arcane », qu’elle trouvait déjà un peu trop, nul autre n’avait montré le moindre signe de courtoisie devant elle. Elle espérait qu’il n’ait pas aperçu ses pommettes rosirent, autant qu’elle n’aperçut point les siennes. Son regard ne pouvait s’empêcher de se poser sur le jeune homme, dont sa beauté autant que son allure aurait pu lui faire chanter quelques mélodies, qu’elle réprimait bien malgré elle. Lorsqu’un sourire naquit sur ce doux visage, elle constata qu’elle-même avait esquissé un sourire en retour, digne de ceux qui se dessinaient il y a longtemps mais qu’elle avait perdue l’habitude de faire. L’homme entier avait ce quelque chose qu’elle n’avait jamais vu chez les autres, qu’ils soient voyageurs, artistes ou mêmes nobles. Un côté pur et chevaleresque à la fois, comme on en voyait dans les contes de fées pour petites filles que sa mère lui eu conté autrefois. Mais le plus étonnant pour elle, fut cette douce émotion qu’elle éprouvait au fond d’elle, celui qui fait que les battements de cœur s’accélèrent pendant quelques secondes, une émotion qui avait été bannie de la maison ainsi que de son propre cœur, et qui semblait revivre à présent. Divaguant quant au nom de cette émotion, elle déposa délicatement une main sur son cœur, presque surprise bien qu’elle n’en montra rien, de le sentir battre si fort.

En vérité ? Ma dame a trouvé mon refuge. Vous y êtes mon invitée, et pourrez rester tant que vous le désirerez.

Se reprenant enfin, ses lèvres dessinèrent un nouveau sourire tandis qu’elle se perdait de nouveau dans son regard, hochant doucement la tête pour le remercier de ces quelques paroles.

Et vous m’en voyez honorée, je vous remercie.

Allons bon ! Devait-elle avouée que l’on avait amenée ici sous la contrainte d’un choix qui appartenait à son père et qu’elle se devait d’assumer seule, et que depuis ce jour, elle vivait comme elle le pouvait, échangeant contre mauvaise fortune bon cœur, que sa voix était bel et bien son gagne pain ? Peut être aurait-elle du oui, mais en prenant le risque qu’on la mette à la porte. Non ce n’était pas encore le moment. Elle restait elle-même, naturelle comme elle l’avait toujours été, les mauvaises paroles viendraient ensuite.

Mon nom est Galin, de la maison Bradan et je sers le seigneur de ces lieux. Le baron mon maître est un bien méchant homme, d'ainsi faire patienter une dame. Pour sa défense, il est assez occupé et on ne lui laisse guère de répis.

Enchantée Galin de la maison Bradan, je me nomme Arcane, Arcane Legalena et je me présente ici en tant que cantatrice.


Il semblait bien évident, pour quiconque pouvait voir cette scène, que les deux personnes se cachaient plus ou moins quelque chose, et qu’ils n’en parlaient point volontairement, ayant dans l’usage de pouvoir se découvrir sans d’autres artifices.
Arcane eût un soupire imperceptible, à l’aise de pouvoir rencontrer cet homme avant son entrevue avec le baron qu’elle ne connaissait point. De ces quelques rencontres qu’elle avait faite auparavant, les comtes et barons qui peuplaient les terres humaines – du moins ceux qu’elle avait rencontrée jusque là – étaient de ces nobles fiers et imbus de leurs personnes. Même si quelques uns avait acceptés de la recevoir, il y en eu peu qui se montrèrent agréables, sans doute trop préoccupés par des affaires politiques ou autres. Elle ne les jugeait pas, ce n’était pas là ses habitudes, mais à chacun de respecter celui qu’on trouve devant soi. Et pourtant, à en voir l’un de ses serviteurs, elle devina que le baron n’était pas homme méchant. Aussi s’enquit-elle de le faire savoir.


Je me doute que Monseigneur le baron soit occupé par diverses choses, et je ne lui en veux point rassurez-vous. Il me permet ainsi d’observer ce qui m’entoure, et … de vous avoir rencontré. Il y est bien peu de gens que je rencontrais sincère …

Nul doute qu’Arcane rougit de nouveau sur ses dernières paroles. Son cœur battait encore plus fort, et elle ne savait réellement énoncer ce qu’elle ressentait. Cet homme semblait lui apporter réconfort et douceur, ce qu’elle avait tant manqué depuis la mort de sa mère. Elle l’observait de nouveau, médusée par la prestance, la beauté, la force, l’inspiration même qui se dégageait de cet homme - De là où il était, Arcam devait bien rire de ces deux jeunes gens, ça oui! - Cet instant était précieux et faisait parti de ceux qu’on aimerait éternel. Elle détourna son regard sur les hautes montagnes du nord.

Ma dame semble apprécier le spectacle des Monts-Corbeaux ?


Oh oui, c’est un spectacle de la nature que j’aime tout particulièrement, et les grandes forêts en font le paysage. De ces couleurs chatoyantes dans les tons orangés-rouge en automne, puis lorsque les feuilles se brisent et qu’un épais manteau de couleur blanche se pose dessus, jusqu’à ce que les feuilles vertes reprennent leurs places et s’égaient quand arrive le printemps. La nature est une source d’inspiration dont de nombreux artistes en font leur muse d’ailleurs. A ce propos …

Elle se retourna vers Galin, un léger sourire sur ses lèvres rouges. Ses cheveux ondulèrent en des boucles soyeuses sous la petite brise qui vint caresser leurs visages. Puis elle apposa machinalement sa main sur le mur de pierre comme pour se retenir.

Puis-je vous poser une question ? Vous devez bien connaître le baron, pensez-vous qu’il soit homme à apprécier l’art tel que la musique ? J’ai peur encore qu’on me renvoit …
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MessageSujet: Re: Par-delà les apparences [PV Fergus]   Par-delà les apparences [PV Fergus] I_icon_minitimeMar 11 Jan 2011 - 16:26

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Dernière édition par Fergus d'Hautval le Mer 8 Jan 2014 - 18:28, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Par-delà les apparences [PV Fergus]   Par-delà les apparences [PV Fergus] I_icon_minitimeSam 22 Jan 2011 - 1:58

Etait-ce un rêve ? Une illusion peut être ? Ou bien ce sentiment qui faisait naître en elle autant de questions était de celui que sa mère lui eu conté autrefois comme l’Amour, cet art que si peu exerce avec réelle sincérité. Elle ne savait que dire, sinon que ces instants si précieux faisaient partis de ceux qu’on aimerait éternels. Oh non, elle ne regrettait pas de s’être invitée d’elle-même dans ce domaine et près de lui sous le ciel qui semblait se dégager par endroits, elle se sentait si bien.

« Legalena ? Quel nom est-ce et de quels horizons nous venez-vous ma dame ? Car assurément ce n'est pas de notre pays et pourtant, il semble nous évoquer quelques souvenirs... Je le dirais volontiers sûderon, mais je dois avouer que je connais bien mal cette partie du royaume. Et s'il tel est le cas, je le regrette car j'en ignorais les trésors... jusqu’à présent »

Arcane eût un sourire amusé.

Si je vous l’avouais monseigneur, on risquerait de m’enfermer pour folie, et vous de vous condamner pour folie contagieuse.

Et pour la première fois depuis quelques années – bien plus nombreuses qu’elle ne l’imaginait – elle laissa échapper un rire plutôt discret. En vérité, bien peu de personnes croyaient à ces légendes qui racontaient qu’un autre monde existait au-delà de miradelphia, et quiconque l’évoquait était aussitôt condamné de pure folie. Revenant au bel homme qui se tenait à ses côtés, elle reprit.

Il y ait des terres inconnues par-delà les océans de Miradelphia où je naquis sous le grand soleil. Mais rassurez-vous, voila près de 20 ans, mon père fit escale sur des terres non loin d’ici dans le duché de Soltariel, où je passais mon enfance. Nos ancêtres étaient de fiers paysans, qui de générations en générations finirent par prendre possession de leurs propres terres, devenant ainsi de la petite bourgeoisie. Une légende raconte qu’il y a des siècles, un homme et sa femme traversèrent tout le pays en quête des « terres nouvelles ». Lorsqu’ils arrivèrent, des fleurs parsemaient l’étendue de champs alentours. Un peu étonnés, ils labourèrent afin de cultiver leurs propres plants, céréales, vignes etc. Les jours qui suivirent connurent une pluie verglacée et un vent violent. Si bien que toutes leurs plantations furent dévastées. Et de nouveau, à leur plus grande surprise, la seule plante qui poussa fut cette fameuse fleur des champs. Lorsque leur premier enfant naquit, ils le nommèrent Legalena « fleur des champs », suite à cette histoire.

Elle se rendit soudainement compte de sa tirade, rougissant légèrement quant aux derniers mots de l’Homme, souriant devant ce compliment qu’elle n’aurait osé espérer.

Pardonnez-moi, me voilà chantante, à raconter l’histoire qui est mienne sans autre intérêt …

Elle ne pouvait, sans nul doute, s’empêcher de le regarder. De cette contemplation innocente, elle se faisait l’effet de n’être que celle qui ne pourrait jamais avoir le privilège de connaître son amour, et qui à défaut d’aimer avec son cœur l’aimait avec ses yeux. Ce qui n’était pas sans lui rappeler un opéra qu’elle eût chanté il y a peu, d’une servante soumise à l’amour caché de son maître un peu volage. Elle détourna les yeux, bien trop honteuse de se comporter ainsi, et admira les Monts-Corbeaux dont il se hâta de faire l’éloge.

« Le mot « paysage » ne convient pas aux Monts-Corbeaux, ma dame. C’est en effet « spectacle » qu’il faudrait dire, spectacle à couper le souffle, féerie, fantasmagorie... je ne sais... On y est saisi, pétrifié par une sorte de sentiment religieux. Au sein de cet univers grandiosement dépouillé, on perçoit en soi-même des mouvements profonds, un intense regret de ce qu’on aurait pu êre si l’on avait vécu en d’autres temps... C'est là la demeure des clans des montagnes du nord ; des gens rustres, incultes pour la plupart. Mais je ne connais pas de peuple plus énergique devant le malheur, plus obstiné devant l'ingratitude de la nature, plus farouchement amoureux de la musique, de la danse et des chants. Certes, ils parlent beaucoup plus avec leurs armes et se moquent du sang versé, mais ce n'en sont pas moins de braves gens. »

Si elle avait pu, ne serait-ce qu’imaginer ce qui l’attendait ici, elle y serait certainement venue plus tôt. Il lui venait au fond de la gorge, des envies de chanter, chanter ces regards fugaces et leurs timides sourires, ou d’autres belles histoires qui ne sont qu’à venir. Lorsqu’elle entendit sa voix, empreinte de cette douceur inexpliquée qui la rassurait, il lui sembla même entendre le timbre d’un homme dont l’art était certain.

Vous semblez connaître ces Monts du plus profond de leurs âmes bel ami. Et c’est une chose touchante de voir l’importance que vous leur accordez. C’est une question bien naïve, mais y êtes-vous déjà allé ou bien ce ne sont que de simples légendes ? Et pourtant j’y perçois moi-même cette impression de saisissement, comme si rien ne pouvait altérer la force.et la puissance de ce spectacle. Malgré cela, et devant ce que vous venez de dire, je ne pense pas m'y aventurer de si tôt..

Puis le bel homme, tiré de sa pensée, lui tourna un regard amusé.

« Quant à votre question, belle amie, je crois qu’il se serait volontiers fait peindre une harpe sur son écu, s’il l’avait pu. A l’aube de sa septième année déjà, il se voulait faire troubadour, pour parcourir les chemins et réclamer le gîte de quelque seigneur contre une chanson ! N'ayez crainte, vous serez accueillie comme il se doit, je m'en porte garant. »

Et dans ce point, je ressemble au baron. Même s’il est peu appréciable pour une jeune fille de gagner ainsi sa vie, il n’y a que ma voix que je fais entendre et je dois avouer que cela me plaît. Je vous fais confiance, le baron semble être homme à apprécier l’art, tout autant qu’il aime à l’exercer. Peut être aurais-je même l’honneur de l’entendre ou de le voir jouer …

Finit-elle par dire dans un sourire. Elle avait hâte de rencontrer le baron dont cet homme ne cessait de faire l’éloge. Elle l’imaginait déjà, mélange simple et chevaleresque, qui aime la musique autant que le combat, ouvrant sa porte et son cœur au moins offrant, parfois pris au piège des affaires politiques ; un homme dont l’humanité était vérifiée. Lorsqu’elle le regarda de nouveau, plongeant dans ce regard si intense, elle eût l’envie de s’approcher ne serait-ce que pour capter le doux son du frôlement des tissus qui les couvraient, envolés par la brise toujours pressante. Cette simple pensée la fit frissonner.
Mais c’est d’une question naïve d’innocence qu’elle prit de nouveau la parole, arrêtant là ses pensées.


D’ailleurs, le Luth que vous semblez tenter de me dissimuler vous appartient-il, ou est-ce celui du baron ? M'auriez-vous caché vos talents de musicien? Si tel est le cas, il me serait agréable d'en entendre le son, voila bien longtemps que le bruit de ses cordes n'a pas effleuré mes oreilles

Elle l’avait dit dans un sourire, ne voulant pas discréditer ce bel homme malgré les quelques doutes qui l’avait soudain envahie.
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