Un royaume en ruines [Ouvert à tous les nains]

[hrp : si si, j’ai bien changé de couleur, je ne parle plus en orange mais dans une sorte de doré ^^]

Décidément, les naines sont aussi bavardes que les humaines. Surement une histoire de génétique commune, les dieux avaient du partager une partie de leurs travaux quand ils ont fabriqués les prototypes. Encore un coup de Mogar, pour sur, il en ratait pas une pour taper sur les barbus… à moitié beurré il avait du complètement se planter dans le programme « parole » chez la gente féminine, et les quatre autres andouilles s’en étaient inspirés sans réfléchir pour leurs propres projets. Non, décidément, il ne faut pas compter sur les immortels pour faire du travail propre. Faites plutôt appel à « Nain Associés & Cie », plomberie, étanchéité, double vitrages, etc.

Après ce moment de misogynie blasphématoire, le vieux nain revint à la situation présente. Une cuisinière donc. Ou une arme anti-elfe, au choix. Si vous faites manger certains plats nains bien typiques à ces salades, vous pouvez les tuer, vous le saviez ? Les grignoteurs de laitues semblent ne pouvoir supporter une biquette farcie aux oignons, un plat délicieux pourtant. Le vieux gourmet qu’était le général s’en pourléchait les babines rien que d’y penser. Çà ou alors un ours à la bière… miam !

Eh bien, une cuisinière sera la bienvenue à Lante, nous avons des ventres affamés à remplir et pas assez de monde pour cette tâche.

Les tavernes de la ville tournaient à plein régime, et malgré cela la demande peinait à satisfaire l’offre. Nul doute que la nouvelle venue allait se retrouver avec une interminable file d’affamés près à se jeter sur tout ce qui sortirait de ses fourneaux. En ces temps de crise, assurer à la population sa pitance quotidienne constituait le plus important défi d’Hardrek. Certes ce défi ne pouvait en apparence se comparer à une grandiose charge envers des gobelins ou à une victoire spectaculaire sur les drows honnis, mais elle serait bien plus utile à ses frères.

De fait, les réserves de Lante devaient à l’origine assurer le ravitaillement d’une population bien moins nombreuse que ce qui résidait désormais en ce lieu. Malgré le départ de nombre d’humains et d’elfes, l’afflux de réfugiés était tel que les bouches à nourrir se multipliaient à un rythme inquiétant. Hardrek comptait étendre le tissu agricole de la région, mais la récolte de cette année était passée et il ne pourrait rien faire à ce sujet avant le printemps.

Voilà bien pourquoi les patrouilles recevaient comme annexe à leurs ordres de mettre la main sur toute réserve de nourriture et de l’envoyer à Lante pour l’y stocker. L’hiver serait rude… et au fond, l’Enclave pourrait se révéler fort utile, les marchands humains qui y résidaient assureraient une part de l’approvisionnement alimentaire, sans doute hélas à un prix prohibitif. L’idée de lever de nouvelles taxes sur les profits de ces marchands afin de pondérer la boucle économique achat/vente de biens alimentaires et ainsi d’éviter à quelques profiteurs sans scrupules de vider les caisses commençait d’ailleurs fortement à le titiller.

Je vous conseille de vous rendre à la taverne du « Ménestrel ». Elle se trouve de l’autre côté de la place, juste derrière le bâtiment du trésor. Ils ont encore des stocks de nourriture dans leurs caves mais pour l’instant le cuisinier en titre semble plus s’y connaître en armements de siège qu’en cuisine… ses plats arrivent sur l’estomac comme des boulets de catapultes.

//hrp: c' était mon rp perso désolé, les prochains ne le seront pas//


Archan était revenu des plaines de Brissalion ou une embuscade lui avait été tendue par des brigands de la race humaine convoitant les richesses des réfugiés. Archan et un groupe armé sous son commandement avait eu pour ordre d' effectuer des patrouilles et d' acheminer en toute sécurité les nombreux réfugiés qui grouillaient vers Lante.

Archan envoya un de ses soldats sous forme de lettre scellée a Ironwrist, qui siroter surement quelques chopes alors que lui, se remettait juste de ses hématomes et contusions.

Il écrit, la main encore tremblante de rage:

«Général:

Je reviens prématurément des plaines de Brissalion.
Une cavalerie d' une centaine de cavaliers a attaquer la colonne de réfugiés alors que nous les escortions. Ce groupe agissait de façon indépendante je pense, ne portant ni blason ni armoirie, des brigands profitant de l'exil a coup sur.

En ce qui concerne nos pertes, 7 morts sont a déplorés ainsi que 16blessés.
Renvoyez-moi ce soldat avec votre missive si besoins est.

Archan Godil »
Le général en des temps si troublés devrait avoir des réquêtes a s' affranchir, et Archan promis de se démener pour la sauvegarde du peuple Nain

Et je veux que les travaux de terrassements de la muraille Ouest soient accélérés. Fort Mithral va faire peser une lourde charge sur les fortifications et nous ne pouvons entamer la construction du donjon quart sud ni des bastions attenants jusque là.
A vos ordres général, mais nous manquons de main d’œuvre.
Des blagues ! Les nains inactifs grouillent en ville. Pas question de nourrir des bouches inutiles, nous n’avons pas assez de ressources alimentaires pour cela. Mettez à jour le recensement au fur et à mesure de la réoccupation des industries, et affectez les bras ballants à la construction du fort.
Je m’en occupe.

Grommelant, le général revint à son bureau. Ses journées se passaient ainsi, à trouver le moyen de faire avancer les constructions nécessaires désormais à Lante et à veiller sur la continuité de l’approvisionnement alimentaire. Grâce soit rendue à l’organisation et au sérieux nain. Depuis la fin du Voile et du chaos, les petits êtres barbus reprenaient leurs bonnes habitudes et les bagarres mortelles étaient en net régression.

Plus rien à voir avec ce qui se passait à Kirgan quelques semaines plus tôt. Si la promiscuité et les conditions de vie assez rudes entrainaient fréquemment des gueulantes et des échanges de coups de poings, les haches ne voyaient plus guère le jour à l’intérieur des murailles. Peut être chacun se rendait-il compte que les pertes subies se plaçaient à un tel niveau que désormais chaque vie naine comptait. Hardrek ne pouvait qu’espérer que cela continue ainsi.

Une missive scellée avait été posé sur son bureau. Le vieux nain s’en saisit et son visage se renfrogna en la lisant. Des groupes de mercenaires humains pillaient la campagne alentour, et les escarmouches restaient monnaie courante avec les patrouilles. Il savait qu’aux premiers frimas cela s’arrêterait, car les plaines du Brissalion sont fort inhospitalières l’hiver, mais en attendant il ne disposait pas d’unité de cavalerie légère pour traquer les repaires de ces bandits.

Enfin, Archan ne s’en sortait pas mal. Sept morts, c’était déjà un lourd prix à payer, mais les réfugiés atteindraient Lante sain et sauf et la nouvelle que l’armée veillait à la sécurité de chacun se répandrait… politiquement, cela constituerait un excellent signal. Certes les humains devaient bien ricaner avec leurs chevaux rapides mais patience… lorsque l’hiver serait là, les nains retrouveraient l’avantage et pourraient les acculer dans leurs trous comme des rats.

Attrapant une feuille, Hardrek écrivit sa réponse.

Citation :

[Au capitaine Archan Godril, en charge du premier régiment d’infanterie lourde.]

Capitaine,

Beau travail ! La sauvegarde des réfugiés est d’une valeur inestimable pour l’avenir du royaume, et vous avez démontré que la loi des haches reprenait sa place sur ces terres. Escortez la colonne jusqu’à Lante, ne tentez pas d’actions de poursuite contre ces maraudeurs humains. Leur mobilité nous les rend inaccessible jusqu’aux grands froids.

Écrit à Lante en ce 17ème jour du mois de Karfiäs.
Général Hardrek Ironwrist

Une heure plus tard, le messager reprenait la route du nord ouest pour porter la missive scellée à Archan.

A la nuit tombante le nain refit son apparition ce qui est devenu le nouveau QG de l'armée naine. Certe le lieu n'avait rien a de réellement militaire et pouvait faire honte comparé aux complexes tombé avec Kirgan. Mais il faudrait faire avec le temps que les nains reconstruisent ce qu'ils avaient perdu. Ulrick ne prit pas la peine de frapper avant d'entrer. Il n'était pas venu faire des courbettes ou présenter ses doléances. Quelques bougies ici et là arrivaient tant bien que mal à éclairer la pièce. Un grand bureau, sur lequel trônaient quelques centaines de parchemins, livres et autre rouleaux arrivaient à cacher le vieux général. Mais difficile de ne pas savoir qu'il était là tellement il ronchonnait.

Ulrick s'approcha du bureau et en guise de salut pose négligemment deux colliers d'oreilles sous les yeux de son officier, pour le moment, le plus direct. Sans même attendre que le Général ne pousse une gueulante à faire trembler des murs de pierre de plusieurs pieds d'épaisseur le nain pris la parole.

- Au rapport mon Général.

Le nain se tenait droit face au général. Pas vraiment au garde à vous mais tout de même bien droit pour un nain puis commença son rapport.

- Suite à vos ordres j'ai réunis une vingtaine de soldat ce matin pris au hasard dans les rues de Lante. Nous avons patrouillé dans le secteur que vous nous avez confié. Une ferme en feu nous a fait dévier de notre trajectoire initiale et nous sommes tombé sur des bandits pillant les biens que vous vouliez mettre en sécurité dans les murs de la ville. Il y avait sur place au autre groupe de soldat nains déjà présent, nous leur avons porté assistance. Nous sommes donc passé à l'attaque et après un bref premier échange avec les bandits humains, il se sont barricadé dans la grange. Celle-ci était en pierre et de fabrication naine. Nous avons donc investis le bâtiment mais un tir malheureux du premier groupe nain à mis le feu à la grange... Nous n'avons pu sauver qu'une infime partie des réserves...

Constat bien déplorable au vu des moyens déployés pour cette opération. Pour un peu on pourrait presque parler d'un combat non pas opposant humains et nains mais humains et elfes tellement le résultat avait été catastrophique. Ulrick s'en voulait déjà fortement de la perte du grain et peut être même du houblon!!! Mais il n'allait pas baisser les bras aussi vite. Comme le disait le proverbe, si tu tombe d'une biquette, il faut remonter dessus immédiatement!

- Je reste désormais en attente de nouveaux ordres!

QUOI ?

Bon déjà, là vous vous doutez que le général Ironwrist est en colère. Cela peut se voir à sa barbe en broussaille et son regard rougeoyant. Ou bien peut être au fait qu’il tripote nerveusement le manche de sa hache. Et pour les Sherlock Holmes en herbe, les jurons qu’ils grommèlent permettent de compléter la déduction. Donc oui, Hardrek ne pouvait prétendre être de bonne humeur, et les officiers présents s’éloignèrent discrètement en se rappelant soudain avoir une tâche urgente à accomplir… ailleurs.

Le général était resté fort calme et maître de lui pendant la majeure partie des explications d’Ulrick, commençant à se crisper au moment ou le guerrier avait abordé les pertes matérielles. Pertes en grains s’entend, denrée devenue fort précieuse dans la région. Se levant, le vieux nain se mit à faire les cent pas devant la carte de la région accrochée au mur tout en grommelant contre l’inconséquence de ceux qui avaient agi ainsi.

Mais bon sang, y’en a certain on se demande à quoi ils pensent ? Enflammer une grange ? Alors que nous manquons de grain pour l’hiver et que les rations restent désespérément basses ? L’Enclave va nous permettre de réimporter mais le flux reste pour l’instant bien trop faible !

Enfin, la bière est renversée, il faut la boire, non ? Pester n’allait pas faire réapparaitre miraculeusement le grain brûlé, ni ne remplirait un estomac vide. Depuis son arrivée à Lante quelques semaines auparavant, la question de l’approvisionnement en nourriture occupait de longues heures et donnait de fort maux de tête au général. Malgré le départ de milliers d’humains et d’elfes, le nombre de bouches à nourrir restait colossal au vu des capacités de la ville.

Hardrek avait veillé à ce que des fermiers soient installés dans toutes les fermes des environs, nains ou humains d’ailleurs, à ce niveau il ne faisait pas le difficile. Car si les murailles de Lante restaient une barrière infranchissable à tous les non-nains, nombre d’humains demeuraient dans la région, bien conscients que la ville aurait encore besoin d’eux à l’avenir. Revenant s’asseoir, il poussa un soupir de lassitude. Les années pesaient lourdement sur ses vieilles épaules.

Enfin… cela ne change rien au fait que votre compagnie a fait du bon boulot. La loi naine doit s’appliquer dans la région, je suis content de vous. Je vous laisse au repos pour le moment, installez vous dans les casernements de Fort Mithral, ils sont presque achevés.