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Sujet: [Après le siège] Le sang des hommes (ouvert à tous) Jeu 10 Mar 2016 - 2:34
La Péninsule, la terre qui l’a vu naître et qu’elle avait abandonnée il y a si longtemps. Elle sentait le regret la ronger avec plus d’intensité que jamais. Qu’allait-elle dire à son père? Caley angoissait à l’idée de ces retrouvailles, mais il était plus probable que l’homme soit décédé depuis longtemps déjà. Sa vie dans l’Ithri’Vaan l’avait coupé du monde. Ses seuls contacts avec la civilisation se résumaient à quelques détours par les grandes villes et à ses contrats avec les voyageurs. Généralement, elle ne restait jamais assez longtemps au même endroit pour apprendre les dernières nouvelles et les informations qui lui parvenaient étaient la plupart du temps déjà anciennes. Elle savait que de nombreux troubles menaçaient la Péninsule, mais elle n’en avait jamais perçu toute l’ampleur. Elle était inquiète pour son père, c’est vrai, mais naïvement, elle le pensait en sécurité à Diantra. Caley avait grandi à l’ombre de ses murs. Elle la pensait imprenable… C’était une réflexion d’enfant. La jeune femme savait que la ville n’était pas à l’abri des problèmes.
Pendant longtemps, Caley avait pensé à rentrer. Le désir de revoir la terre où elle a grandi se faisait de plus en plus intense. Elle était fatiguée de fuir et une rencontre inopinée avec un prince peu débrouillard lui avait ouvert les yeux. Elle voulait rentrer à la maison, mais après plus de dix ans, en avait-elle encore une qui l’attendait? Déchiré par le doute et par la peur, c’est finalement une rumeur qui la poussa sur le chemin du retour. Ce n’était que des ragots entendus au coin d’une taverne, mais ils avaient glacé le sang de la jeune femme et précipité son retour. Diantra était tombé et sa population, déplacée. Il n’en resterait plus rien. Comment était-ce possible? Elle ne s’attarda même pas pour entendre les détails. Elle ne s’informa même pas pour savoir si c’était vrai. Caley rassembla ses quelques effets personnels et partis. Le chemin le plus rapide aurait été par bateau, mais elle n’avait pas assez d’argent pour le payer et elle ne pouvait pas se résoudre à vendre son cheval Una. Elle décida donc de passer par la terre. La route serait beaucoup plus longue et plus dangereuse, mais elle pourrait sans doute glaner des informations ici et là.
Dans des conditions optimales, le voyage durait déjà plusieurs jours, mais Caley s’attendait à ce que ce soit plus long. Si la moitié des rumeurs qu’elle avait entendues était vraie, il lui faudrait prendre de nombreux détours avant d’atteindre sa destination. Elle ne tenait pas particulièrement à tomber sur une troupe de soldats dans un endroit isolé. Pour avoir grandi en compagnie de soldat, elle savait que trop bien que ces hommes pouvaient se sentir bien seul après une campagne qui s’étirait en longueur. Une femme voyageant seule pouvait devenir une cible de choix, même pour un homme d’ordinaire sans histoire. C’est lorsqu’elle fut sur la Péninsule qu’elle réalisa à quel point le chemin pour rentrer à la maison sera périlleux. Caley s’attendait à des détours, mais elle ne pensait pas devoir dévier autant de sa route initiale. Elle espérait suivre la côte, limitant son temps passé dans la périlleuse forêt d’Aduram, mais elle avait été forcée de remonter plus loin dans les terres. Pendant un moment, elle se crut même perdue, n’arrivant plus du tout à se repérer. Ce monde lui était maintenant étranger, mais Caley était une jeune femme débrouillarde et pouvait survivre en forêt. Si elle poussait dans la même direction, elle finirait bien par déboucher quelque part.
C’est ainsi que Caley chemina lentement, évitant autant que possible les problèmes. Après un moment à voyager, elle vit les Monts d’Or se profiler à l’horizon.
— Je sais où nous sommes! S’exclama-t-elle en sachant très bien qu’il n’y avait personne pour l’écouter hormis son cheval qui secoua la tête comme pour confirmer ses propos. Marquisat de Serramire… Bon sang, je suis rendu aussi loin!? Je ne suis pas du tout dans la bonne direction… Merde!
Du coup, Caley ne savait plus quoi faire. En voulant éviter les problèmes, elle était probablement tombée droit dedans. Elle resta un moment à regarder autour d’elle, pesant le pour et le contre des choix qui s’offraient à elle. Caley n’avait pas profité d’un bon lit pour dormir depuis un moment déjà et elle savait que si elle poussait un peu plus, elle pourrait rejoindre une grande ville pour prendre du repos et surtout s’informer avant de reprendre son chemin. Elle savait aussi que la région était régulièrement en guerre et rien ne lui disait qu’elle ne l’était pas en ce moment. Tout semblait paisible, mais les apparences pouvaient être trompeuses. Guidée par sa fatigue et l’envie d’un repas chaud, Caley décida de continuer dans la même direction sans savoir qu’elle allait bientôt le regretter.
Des drows…
Caley en croisa une bande d’un peu trop près qui semblait se replier. Certains affichaient des blessures évidentes et tous semblaient être dans un profond état de fatigue, malgré une hargne toujours visible sur leur visage sombre. La jeune femme avait tout juste eu le temps de se cacher à leur vue lorsqu’ils passèrent près d’elles. Elle avait vu des drows lorsqu’elle se trouvait dans l’Ithri’Vaan. C’était toujours dans le contexte d’une grande ville et ils semblaient plutôt civilisés. Cette fois, elle avait affaire à des guerriers et même s’ils étaient blessés, rien ne les empêcherait de passer leur frustration sur l’humaine s’ils mettaient la main dessus. Heureusement, ils passèrent leur chemin et Caley ne s’attarda pas plus longtemps dans le coin. Elle doutait fortement que cette bande soit seulement un groupe isolé. Elle devait se rendre le plus rapidement possible en ville. Il était trop tard pour faire marche arrière. Caley décida de presser le pas, limitant ses temps de repos. Elle était épuisée, tout comme Una qui renâclait de plus en plus.
— On arrive bientôt… Je suis certaine qu’il y a une ville pas loin. On arrive près des montagnes… On… Merde…
C’était le seul mot qui lui vint à la bouche. Caley venait enfin d’arriver en vue d’une citée, mais ce n’était pas le spectacle auquel elle s’attendait. Tout ce qui s’offrait à ses yeux n’était que mort et destruction. D’épaisses colonnes de fumée s’élevaient de la ville jetant une ombre sinistre sur ses ruines. Aux pieds de ses remparts, des corps, restant d’un combat qui venait de s’achever. Elle voyait ici et là des hommes ratisser le terrain à la recherche des quelques survivants tout en faisant le décompte de ceux qui avaient quitté ce monde. Mais que faisait-elle là? Caley se sentait dépasser par l’ampleur de ce carnage. Ce n’était pas ici qu’elle allait trouver le confort et l’aide dont elle avait besoin. En fait, il semblerait que ce soit plutôt elle qui apporterait son aide à ces malheureux.
Avec beaucoup de précautions, elle s’avança en direction de la ville, guidant Una à travers les corps et les ruines. Parmi les mots, elle vit beaucoup de drows, expliquant ainsi les compagnies qu’elle avait croisées en chemin.
— Quelqu’un m’entend? Il y a-t-il des blessés qui ont besoin d’assistance?
Elle n’était pas une guérisseuse, mais elle s’y connaissait suffisamment pour panser une plaie… Sinon pour tenir la main dans les derniers instants d’un mourant.
HRP:
Caley qui part de l'Ithri'Vaan pour aller à Diantra en passant par ici... c'est tout à fait possible, ok? On va dire qu'elle c'est juste... vachement perdu... D'accord? Ce rp est ouvert à qui le veut... S'il y a un problème, n'hésitez pas à me mp!
Jindanor Numanor
Humain
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Sujet: Re: [Après le siège] Le sang des hommes (ouvert à tous) Dim 13 Mar 2016 - 0:47
Une douleur lointaine le baignait, un monde au coton rêche et au goûts âcre l'entourait... Le noir total, des respirations difficiles... L'incapacité de se mouvoir, Jindanor se sentait mal, dans cette position, il sentait un sol dur et froid dans son dos, et ses côtes le tirailler...
Il sentait quelqu'un non loin de lui qui veillait au grain, il entendait les râles de certains bien plus mal en point que lui, il sentait le sang, la chair pourrie, brûlée...
-Jinda'... Faut qu'on bouge... La ville à été prise, la plupart des hommes sont entrain de la piller... Et pourquoi je te cause, j'sais même pas si tu m'entends.. Grogne une fois pour oui, et deux fois pour non.
Il grogna deux fois, il l'entendait bien sûr, et son ami l'avait bien compris... C'était cette réaction puérile qui le fit légèrement rire.. Il était suffisamment vivant pour faire le con.
-Au moins... Tu es vivant... j'me vois mal expliquer aux autres que tu es mort d'une chute aussi... Improbable. Allez... Lève ton cul de là... Comme j't'ai dis il faut qu'on bouge. C'est bien trop risqué de rester en ville.
Il sentit un main se poser sur son épaule, il ouvrit difficilement les yeux, découvrant le visage couvert de sang d'Anthoine... Sa main gauche se leva pour être accueilli par celle de son camarade... S'agrippant tels deux serres, Anthoine s'aida de cette ferme poignée de main pour redresse son ami, qui se tendit suffisament pour ne pas faire plus souffrir ses côtes...
-Grmph... Combien.. ?
-De blessés... ? Si on compte ceux qui nous ont rejoins dans la rue... J'dirais qu'on en a une vingtaine... J'étais partis avec le Sir Walther, et les autres gars... On a rejoins le combat sur la place des forges à quelques cents mètres... Une vraie boucherie... On dit que les Drow sont des monstres, pour l'coup, j'ai trouvé certains humains bien monstrueux...
-Comment ça... ?
- Les Drow's qui ne sont pas morts sont lynchés, torturés, pendus, humiliés... Et l'peu de femme qui a survécue se font souiller... J'te parle des femmes qui sont mortes.. Certains ont des penchants bien dégueulasse...
-... Ce monde n'est qu'un étalage d'hérésie et de monstruosité... Les horreurs qu'ont commis les uns, sont reprises par les autres... Si ça c'est pas de la connerie... Grogna l'Ours... En observant son ami, se tenant les côtes de son bras droit, il s'empara de sa lame de l'autre... Sortons de là... J'ai suffisamment vu d'horreurs pour une vie...
- Ouais... Bon les gars, ont bouge... Les blessés les plus graves passent en premier, si vous voyez qu'il s'en sortira pas, ayez la bonne grâçe de mettre fin à ses jours ! Porta la voix d'Anthoine par dessus le brouhaha, quelques cents hommes s'activant, entre blessés légers et hommes venus aidés à déplacer les blessés d'urgences.. Ou apporter les soins nécessaire sur place. Allez Jinda... Tu clamseras pas tant que j'serais d'bout.
-...Pas comme si j'me vidais d'mon sang...Si ? Demanda Jindanor... Un peu inquiet pour l'coup.
-Naaaaaaaah.... Juste les tripes qui traînent... J'déconne troufion.. Avance juste. Répondit-il, en l'aidant pour se déplacer.
*Une bonne demi-heure plus tard*
Jindanor avait reçu les soins nécessaire, le bandage serrait ses côtes qui avaient étés replacées par l'aide de quelques mouvements connus des quelques chirurgiens de terrains, et il s'attelait déjà à superviser la recherche des corps de ses camarades de l'Ordre, le ramassage des lettres de derniers voeux des mourant, ou bien, l'espérait-il, le sauvetage des quelques gars qui tiendraient le coups.
L'on aurait pu croire que l'extérieur des murs était devenus un territoire déserté par la vie, que seuls quelques cadavres sursautaient encore sous l'assaut acharné des vautours et des corbeaux, viles charognards... Mais le rassemblement des blessés en début de journée n'avait pas été totalement suffisant, et l'assaut prématuré n'avait pas laissé suffisamment d'hommes pour couvrir la zone des combats...
Jindanor n'imaginait même pas le calvaire qu'avait dû vivre les quelques gars encore en vie, écrasé sous leurs chevaux, ou bien sous le poids de quelques autres cadavres, incapables d'appeler à l'aide, et ne faisant qu'attendre avec hâte que l'on vienne les sortir de là.
-...Ai...Aidez...Moi... Grogna une voix à quelques pas de Jindanor,son visage se dirigea vers cette zone, observant les lieux avec un certains zèle.. Soulevant les corps des drow's sans vergognes, tentant de débarrasser le bougre de son cheval... Le cavalier avait certainement été glissé sous son cheval, et dans la précipitation de l'assaut nouveau, n'avait pas encore été retrouvé, celui-ci se trouvait au centre du charnier... Couvert de sang, et une tripaille sur le visage, dont il était incapable de se défaire seul...
Jindanor s'approcha et le débarrassa des tripes, avec hâte, s'emparant de sa gourde pour lui rincer un peu le visage, et lui donner de quoi s'humecter la gorge.
-Patiente encore un peu mon vieux... On va s'charger d'toi... Alors qu'il agitait ses bras, il parvint à rameuter deux hommes, mais le poids du canasson bardé de son armure de plate ne semblait pas vouloir se déplacer malgré le géant blessé et les deux autres hommes... Il était nécessaire que quelqu'un glisse l'homme hors de sous le cheval.
-OH ! PAR ICI ! DE L'AIDE ! Hurla l'un, hélant au loin un guerrier en armure...
Caley ne savait probablement pas encore qu'elle rencontrerait Jindanor... Et quand bien même l'aurait-elle sue, elle n'aurait pas cru que le personnage pouvait être aussi.... Barbant ?
L'homme... Quoi que la femme après y avoir bien regardé... Ou un homme efféminé ? Qui sait, tout ce qui était sûr, était que cette paire de bras ne serait pas de trop...
-Aides-nous tu veux ? On soulève son cheval, et tu l'tire de là dessous... Normalement rien ne devrait l'empêcher de trop bouger... Fait juste gaffe à c'qu'il ne perde pas ses tripes ou quéque chose d'genre... On voudrait pas trop l'faire souffrir....
-Oh bordel... Dî-...Dîtes...Pas d'trucs comme ça... Gémia l'homme au sol, en tentant de pousser de ses bras, qui semblaient malheureusement incapable de le bouger de là... Sortez-moi d'là !
Alors ils décomptèrent... Puis ils soulevèrent, et au même instant... Elle tira.
Caley Aldaron
Humain
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Sujet: Re: [Après le siège] Le sang des hommes (ouvert à tous) Ven 18 Mar 2016 - 22:03
Caley se sentait totalement impuissante face à une telle désolation. Elle avançait péniblement parmi les corps, le cœur au bord des lèvres. Elle tentait désespérément de faire abstraction à tous ces regards vides qui la fixait et à ces visages figés dans l’horreur. Elle ne voyait que de la souffrance. Jamais de sa vie elle n’avait assisté à un tel spectacle et sa propre détresse était réelle, car Caley imaginait maintenant que ce même destin avait frappé son père et son oncle. Elle pouvait sans mal voir l’homme qui lui avait appris le maniement des armes étendu dans la terre rendue boueuse par tout le sang versé, le corps transpercé d’une épée. Elle peinait à retenir les larmes qui coulaient sur ses joues. Elle avait la gorge si serrée que le simple fait de respirer devenait laborieux, d’autant plus qu’elle se devait de respirer par la bouche pour éviter l’odeur pestilentielle qui flottait dans l’air. Sa jument n’en menait pas plus large. On dit que les animaux sentent la mort et c’est vrai. La bête avait refusé d’avancer. Caley fut forcée de retirer sa cape pour la passer sur la tête de son cheval, lui bouchant ainsi la vue. La jeune femme guidait ainsi son cheval aveuglé pour atteindre les murs de la ville qui n’étaient pourtant qu’à quelques dizaines de mètres de là.
À mesure qu’elle s’avançait vers son objectif, elle vit de petits groupes d’hommes sortir des portes pour aller aider les blessés laissés derrière. Ils s’affairaient ici et là, déclarant tel ou tel homme mort ou encore repêchant un estropié. Elle voyait ici et là des bras se lever, des blessés cherchant à attirer l’attention. Caley passa près d’un petit groupe qui entourait un homme à demi écrasé par son cheval mort. Même aveuglé, Una lâcha un gémissement aigu et apeuré. Elle n’était pas dressée pour être sur un champ de bataille contrairement à ces chevaux habitués aux bruits et aux odeurs de la guerre. Elle devenait de plus en plus difficile à maîtriser et Caley se demanda s’il elle n’aurait pas mieux fait de la laissé en retrait, mais elle aurait risqué ainsi de se la faire voler. Tandis qu’elle maîtrisait d’un geste ferme la jument, une voix bourrue lui ordonna de venir les aider à sortir le malheureux toujours coincé sous son cheval. L’homme ne semblait pas trop se soucier du fait qu’elle n’avait pas l’air d’avoir participé à la bataille et que, par conséquent, sa présence ici était plutôt incongrue. Toutefois, elle ne protesta pas et passa ses bras sous les aisselles du blessé.
— Je le tiens.
La carcasse du cheval était lourde et elle savait qu’elle n’aurait qu’une seule chance pour le sortir de là sans risquer d’empirer les éventuelles blessures que le soldat avait déjà. Dès qu’on lui donna le signal, elle tira de toutes ses forces au point qu’elle perdit l’équilibre et tomba sur le cul à son tour coincé sous l’homme qu’elle venait de libérer. Toutefois, au lieu de chercher à se dépêtrer, elle écarquilla les yeux en voyant l’état des jambes du soldat. L’une d’elles était salement amochée, brisée en au moins un endroit avec l’os qui sortait de la peau déchiqueter. L’autre semblait intact, car contrairement à l’autre, elle n’avait pas un angle étrange, mais elle pouvait aussi être fracturée. Contrairement à ce que laissait supposer la mauvaise blague de l’homme barbu, le soldat n’avait aucune blessure à l’abdomen, mais il était toujours possible qu’il saigne de l’intérieur. Elle trouvait l’idée un peu étrange, mais c’était apparemment une chose assez courante.
— Sentez-vous la douleur? Êtes-vous capable de remuer les orteils?
Elle espérait que oui, car ça signifierait que son dos n’était pas brisé et qu’il pourrait remarcher un jour même s’il devait perdre sa jambe à cause des fractures. Toutefois, s’il ne sentait rien, il allait passer le restant de ses jours diminué.
Jindanor Numanor
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Sujet: Re: [Après le siège] Le sang des hommes (ouvert à tous) Mar 22 Mar 2016 - 20:02
L'homme avait les jambes dans un sale état... Vraiment... Et son rictus douloureux avouait qu'il avait sentis une vive douleur lors de son déplacement.. Mais cela était certainement loin de ce qu'il ressentirait en voyant l'état de ses jambes.
La femme, car oui, maintenant qu'elle était suffisamment proche, Jindanor l'avait bien décelé, était parvenue à extirper l'homme de sous la carcasse, et ce sans trop de complication...
-Sentez-vous la douleur ? Êtes vous capable de remuer les orteils ?
Alors qu'il vit l'homme grogner en redressant la tête pour observer l'état de ses jambes... Il sentit dans son regard qu'il ne s'attendait pas à voir sa jambe dans cet état... Il se retint d'hurler.. Les larmes lui venant aux yeux alors qu'enfin l'information arrivait au cerveau... Oui.. Cette jambe il ne pourrait plus jamais l'utiliser, oui, il perdrait son utilité dans bien des occasions, mais.. Il pourrait peut-être vivre, et ce que s'empressa de vérifier Jindanor en touchant très légèrement la plaie de l'os brisé..
L'homme hurla... Il n'aurait pas eu le courage de bouger ses orteils.. De ce que voyait Jindanor, le sang ne s'écoulait pas trop, et le fait d'avoir été écrasé par le cheval avait du atténuer l'afflux sanguin, le maintenant en vie.. Cependant il devait rapidement être pris en charge.
-UN BRANCART ICI ! ET MAGNEZ VOUS L'CUL CA PRESSE. PRÉVENEZ LE CHIRURGIEN DE CAMPAGNE ! Il se tourna vers les hommes qui l'avait aidés. Vous deux, allez trouver d'autres gars dans ce bordel... On en ramène le plus possible.
L'homme serra le bras de la femme, les larmes avaient coulées, malgré la douleur qu'il retenait entre ses dents.
-M'laissez pas.. M'laissez pas... J'veux pas crever.. J'veux pas crever ici, putain.
C'était à comprendre, en voyant l'état de sa jambe il se pensait déjà mort, la gangrène pouvait très bien s'emparer de sa jambe, et le tuer d'ici deux jours... Mais Jindanor était optimiste, il le regarda avec sérieux, le regard franc, de haut.
-T'inquiète pas...Tout ira bien. Le chirurgien va s'occuper de cette jambe... J'te promets pas que tu pourras encore l'utiliser... Mais il t'évitera la mort. Mange, vie, et surtout te laisse pas abattre. Je t'interdis de crever avant d'être retourné chez toi; fais pas ce plaisir à ces saloperies de noirauds. C'est bien clair, Soldat ?!
L'homme regarda Jindanor, serrant les dents d'autant plus, avant de difficilement opiner du chef, ne lâchant pas pour autant le bras de la femme... Ils patientèrent quelques instant, une minute tout au plus, durant laquelle Jindanor s'attela même à compresser la plaie, malgré la douleur que semblait ressentir l'homme... Lorsque le brancart arriva, le plus jeune des deux hommes manqua de vomir en voyant l'état de la jambe.. Les porteurs étaient les écuyers, les quelques membres de l'arrière gardes qui aidaient à débarasser le champs de bataille... Alors ils n'avaient pas encore tous foulé les cadavres de leurs pieds... Jindanor se chargea de transporter le haut de l'homme sur le brancart, tandis que le plus affirmé des deux porteurs s'occupa de porter les deux jambes brisées, s'attelant à ne pas trop les bouger... L'horreur n'était certainement pas terminé.. ET Jindanor retint un haut le coeur lorsque les deux hommes furent partis... Des morts aujourd'hui, il en avait vu, il ne verrait encore, il verrait encore des agonisants, des suppliants.. Il espérait seulement voir plus de survivants...
Il s'appuya sur ses deux genoux, penché vers l'avant, ses côtes le martyrisant, avant de se redresse, observant la femme.. Son propre visage était couvert de sang, principalement celui des ennemis qu'il avait occis.
-Jindanor Numanor... Merci du coups d'mains. Dit-il en approchant sa main, la tendant comme pour une poignée de main. Tu n'as pas participé à la bataille, j'me trompe ?
Caley Aldaron
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Sujet: Re: [Après le siège] Le sang des hommes (ouvert à tous) Dim 27 Mar 2016 - 12:09
Caley était sous le choc, le regard toujours posé sur cette jambe ravagée. Elle avait vu des hommes blessés. Ce n’était jamais beau et, contrairement à ce que l’on pouvait penser, une petite coupure pouvait se révéler aussi mortelle qu’un coup d’épée dans le ventre. Il suffisait qu’elle s’enflamme et que l’infection se répande dans le corps comme un poison. Un homme pouvait succomber en quelques jours seulement et ce n’était pas une belle mort, pas de celles qu’attendait un guerrier le moment serait venu. On ne retirait aucun honneur à mourir dans son lit, délirant de fièvre, consumé par un mal invisible. Voilà, malgré tous ses voyages et ses aventures, malgré ses rencontres bonnes ou mauvaises, la jeune femme ne s’était jamais trouvée aussi près de la misère humaine. Elle n’avait jamais vu un tel désespoir chez un homme. Il était terrifié à l’idée de mourir. Les combats étaient terminés. Il vivait toujours, mais le soulagement d’être toujours de ce monde se fera attendre, car son combat n’était pas terminé. Il devait maintenant en mener un autre plus terrible sans doute et plus personnel, car c’est son propre corps qui pouvait le trahir.
La jeune femme tenait toujours l’homme dans ses bras qui hurlait et gémissait. Il suppliait ses amis de ne pas le laisser là. Elle pouvait sentir sa terreur. Non, ces hommes étaient là pour lui. Ils n’allaient pas le laisser derrière. Caley leva les yeux vers le visage du barbu visiblement bouleversé. Il ne s’en cachait pas, de grosses larmes coulaient sur ses joues et ruisselaient dans sa barbe. Elle n’avait pas souvent vu des hommes pleurer. Généralement, il essayait de le cacher quand ça arrivait, mais était trahi par leurs yeux rouges. Toutefois, cet homme ne s’en cachait pas. Il était bouleversé pour son ami, car il savait que même s’il survivait à cette terrible épreuve, il ne pourrait plus jamais prendre les armes. C’est en lui qu’il devra trouver la force de se relever, car ce n’était pas sans espoir. Il pouvait toujours mener une belle vie avec une jambe en moins. Ce ne serait pas le premier à arpenter ce monde avec une jambe de bois.
— Ne perdez pas courage. Vous êtes vivant et tout indique que vous pourrez à nouveau vous tenir debout. Ce combat est terminé, un autre commence, mais vous allez gagner…
À vrai dire, Caley doutait que ses mots réussissent à toucher cet homme terrifié, mais elle était sincère. Elle ressentait aussi ce poids dans l’estomac. Le poids de l’impuissance et celui du désir de vouloir se rendre utile sans savoir quoi faire exactement. Elle ne pouvait qu’être là tout en sachant très bien qu’elle n’était pas à sa place. Les brancardiers arrivèrent enfin pour transporter le blessé. Tous ses compagnons avaient le visage couvert de sueur et étaient pâles à différents degrés. L’un d’eux vomit et on pouvait difficilement lui en vouloir, car la scène était réellement difficile à observer. Même Caley avait le cœur au bord des lèvres. Il fut transporté à la tente des blessés, laissant la jeune femme et le barbu seuls.
L’homme était également mal en point. Elle vit la grimace de douleur lorsqu’il se releva. Caley en fit de même et c’est quand elle fut debout qu’elle réalisa qu’elle était maintenant couverte de sang : celui de l’homme qu’elle avait aidé à libérer de sa fâcheuse position. Le barbu se présenta en lui tendant la main. Caley resta interdite pendant un instant avant de s’avancer pour la prendre. Elle tremblait, elle serra donc plus fort pour cacher son malaise.
— Caley… Caley Aldaron.
Elle déglutit. Elle avait la gorge tellement sèche qu’elle avait l’impression d’avoir avalé de la poussière.
— Non, je viens d’arriver… je… je me suis perdu, je crois. Je viens de l’Ithri’Vaan… Je… non… non, je viens de Diantra, mais j’ai vécu dans l’Ithri’Vaan pendant plusieurs années… Je voulais simplement rentrer à la maison… Des conflits m’ont fait dévier de ma route. Je cherchais un endroit où me reposer avant de reprendre la route… Je ne savais pas que… qu’est-ce qui s’est passé? Qu’est-ce que j’ai manqué durant toutes ses années?
Des larmes lui monta aux yeux, mais elle les essuya précipitamment, laissant sur ses joues des traces de sang sans s’en rendre compte.
— Je peux… aider. J’ai mon cheval, Una… Je peux transporter des blessés… Je peux aussi soigner des plaies mineures… Je peux aussi juste être là. Je sais que c’est parfois tout ce qu’un homme mourant veut… vous savez, ne pas être seul.
Le sable dans sa bouche, encore, mais elle parlait sans quitter des yeux Jindanor. Elle avait mis les pieds en enfer, mais si elle pouvait se rendre utile, elle le ferait sans hésitation.
Jindanor Numanor
Humain
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Sujet: Re: [Après le siège] Le sang des hommes (ouvert à tous) Jeu 7 Avr 2016 - 20:14
— Caley… Caley Aldaron.
Elle déglutit. Elle devait avoir la gorge aussi sèche que Thaar, au bruits rêche que prononça sa gorge à la demande de ce passage forcé.
— Non, je viens d’arriver… je… je me suis perdu, je crois. Je viens de l’Ithri’Vaan… Je… non… non, je viens de Diantra, mais j’ai vécu dans l’Ithri’Vaan pendant plusieurs années… Je voulais simplement rentrer à la maison… Des conflits m’ont fait dévier de ma route. Je cherchais un endroit où me reposer avant de reprendre la route… Je ne savais pas que… qu’est-ce qui s’est passé? Qu’est-ce que j’ai manqué durant toutes ses années?
Des larmes lui montérent aux yeux, ceux-ci s'emplissant d'une légère bordure de larmes,qu'elle vint essuyer précipitamment, laissant sur ses joues des traces de sang sans s’en rendre compte, sang de l'homme qu'elle venait d'aider, quoi qu'elle en pense... Jindanor l'observait sans un mot, l'observant. Elle était comme lui, elle se trouvait en enfer, devant la mort. Il ne l'aurait souhaité à personne.
— Je peux… aider. J’ai mon cheval, Una… Je peux transporter des blessés… Je peux aussi soigner des plaies mineures… Je peux aussi juste être là. Je sais que c’est parfois tout ce qu’un homme mourant veut… vous savez, ne pas être seul.
Le sable dans sa bouche, encore, mais elle parlait sans quitter des yeux Jindanor. Elle avait mis les pieds en enfer, mais si elle pouvait se rendre utile, elle le ferait sans hésitation.
-... Je n'ai que rarement vu de femmes aussi brave que vous... Caley Aldaron. Votre nom ne me dit rien, d'autant que le mien doit vous être totalement inconnus. Je suis... Navré que vous ayez à nous aider. La folie des êtres que de s'entretuer.. Enfin... Il soupira, essuyant son visage d'un coups de sa manche, celle-ci se tâchant du sang quasiment séché et de la boue qui le recouvrait. Vous avez bien choisi votre moment pour vous perdre, mais quand bien même... La guerre est finie... Et pour le peu auquel j'ai participé, elle était bien sale. Si vous venez de Diantra vous devez probablement vous inquiéter pour votre famille... Non ? J'ai... Entendu bien des choses. La ville a subit des batailles, je crains que peu d'habitants s'en soient sorties sans problèmes.. Vous êtes à Amblères, si vous voulez savoir. Si vous voulez que nous discutions plus en avant, restez avec moi pour les prochains jours, je vous dirais tout ce que vous souhaitez... Aidez moi juste à sauver le plus de gaillards possible... Ces gars méritent pas de crever comme ça. Ils se sont bien battus pour leurs pays.
Alors qu'il terminait sa phrase, il commença à s'éloigner, avant de se retourner vers Caley.
-Nous ferions mieux de faire vite... Autant pour eux, que pour étancher votre soif de savoir.. Ces quelques années ont été bien sales. Jindanor lui fit signe de venir, se tenant les côtes par la suite avant de se mettre en route, cherchant après des gargouillis, des mots, un murmure d'un soldats cherchant à éviter la souffrance... Il glissait entre les cadavres, faisant de son mieux pour ne pas marcher sur eux... Qu'ils soient noirauds ou humains...
Ils ne parlèrent pas pendant bien des minutes, l'atmosphère ne donnant ni envie à Caley, ou même Jindanor le plaisantin de services à parler... Alors ils firent de leurs mieux pour aider.. Apporter les premiers soins, ramasser les blessés, mettre fin aux jours d'un noirauds agonisant, d'un humain agonisant, d'un cheval crevant à petit feu.
La guerre n'est pas glorieuse, elle n'a rien de vraiment bénéfique pour les petites gens... Elle n'a rien de beau, elle n'a rien de magnifique. Massacre, sang, chair, pleurs, peurs, craintes, douleurs... Tout sauf de belles choses. Elle donnait la gerbe à Jindanor, elle lui donnait plus de peur que de courage, elle laisserait très certainement ses stigmates sur son visage, ou sur son corps, par les cicatrices... Ou les tics. Depuis quelques heures maintenant il avait remarqué que sa main droite tremblait sans raison apparentes.. Pas de blessures, pas de douleurs, juste un tremblement qui l'empêchait presque de boire à une gourde...
-On ferait bien d'arrêter pour aujourd'hui.. LE soleil se couche, et l'on a écumé la moitié du champs de batailles... On ne pourra pas sauver plus d'hommes... Les plus chanceux sont peut-être déjà morts.
Après-tout... C'était une chance que de mourir de ses blessures, effacer la douleur, s'éloigner dans les bras de Tyra... Mais aussi bien triste à dire. Certains de ceux qu'ils avaient sauvés ne s'en sortirait pas, quoi qu'il advienne, ils ne feraient que combattre plus longtemps la mort. Souffrir pour plusieurs heures, peut-être même plusieurs jours... Tout ça pour essayer de s'en sortir. C'était humain certes, que de tenir à la vie.. MAis c'était aussi la plus horrible des malédictions que l'on avait pu leurs infliger.
Caley Aldaron
Humain
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Sujet: Re: [Après le siège] Le sang des hommes (ouvert à tous) Mer 13 Avr 2016 - 0:12
— Je ne sais pas si je suis courageuse. Souffla Caley en réponse à la remarque de Jindanor. Je fais seulement ce qui doit être fait. Ça serait injuste que d’être ici et ne rien faire alors que tous ces hommes et ces femmes ont besoin d’aide. Et puis… peut-être qu’il y a quelqu’un ici qui a croisé mon père ou mon oncle. Nous sommes loin de Diantra, mais la population s’est surement déplacée… J’espère une réponse qui ne viendra peut-être jamais, mais on ne sait jamais ce qui peut arriver…
Incapable d’en dire plus, Caley se contenta d’acquiescer aux paroles de Jindanor et, ensemble, ils se mirent au travail. C’était une tâche ingrate et difficile. Ils étaient obligés de regarder la mort en face et elle n’était pas toujours jolie, bien au contraire. Se déplacer sur le champ de bataille était périlleux, car les corps s’empilaient et ils ne voulaient pas marcher sur eux. Ils étaient attentifs aux signes que faisaient les survivants et parfois, ce n’était qu’un murmure s’élevant tout juste au-dessus du bruit ambiant. Plus la journée avançait, moins ils trouvèrent de survivants.
Au loin, un cheval attira son attention. La pauvre bête, poussée par un pur instinct de survie, essayait de se remettre sur ses pattes, mais l’une d’elles était visiblement cassée. Il avait surement trébuché, envoyant son cavalier au sol et dans sa chute, s’était cassé une patte. Il avait également de nombreuses entailles sur le poitrail qui tachait sa robe gris claire de sang. Caley se précipita sur lui pour le saisir par la bride.
— Holà… tout doux. Oui, c’est ça, calme-moi. C’est terminé…
Elle lui parlait doucement, mais sa main était ferme sur sa bride. Le cheval, hennissant de douleur, se détendit et cessa d’envoyer des mottes de terre avec ses sabots. Son flanc était couvert d’écume. Ce n’était pas parce qu’il était un animal qu’on devait le laisser souffrir inutilement.
— Regarde comme tu es magnifique. Quel dommage… le cheval d’un grand homme, sans doute.
Elle flattait sa tête massive. Le cheval souffla bruyamment par ses naseaux avant de hennir doucement. Caley regarda Jindanor et lui indiqua un point sur le corps de l’animal.
— Sa patte est cassée, on ne peut rien faire pour lui. Prenez votre épée et plantez là ici d’un coup sec. Il va mourir sur le coup, sans souffrance…
La jeune femme continua de flatter l’animal en lui parlant jusqu’à ce que le coup fatal fût porté. Les yeux de l’étalon s’ouvrirent grand avant de se révulser. Ça ne dura qu’une toute petite seconde. Le cheval était mort.
— Mon père était éleveur de chevaux à Diantra. Je sais comment m’occuper d’eux… J’imagine qu’il a peut-être eu plus de chance que mon oncle qui était capitaine dans l’armée là-bas. Toutefois, si on n’a réquisitionné ses chevaux pour la guerre, il les a surement suivis. Il s’est passé 10 ans depuis la dernière fois que je lui ai parlée. Il doit être mort… Ils sont probablement tous morts…
Elle parlait d’une voix chargée de chagrin, mais aucune larme ne coulait sur ses joues. Elle n’avait tout simplement plus la force de pleurer. La journée était maintenant avancée et Caley avait l’impression d’être éveillée en pleins milieux d’un cauchemar. Ses gestes étaient mécaniques. La jeune femme était tout simplement incapable de réfléchir correctement. La fatigue se faisait de plus en plus cruelle, mais elle savait que même si elle s’étendait quelque part pour dormir, elle serait incapable de le faire. Non seulement les images de ce carnage la hanteraient, mais à cela s’ajouteraient Diantra et le destin probable de son père et son oncle.
— Vous avez raison… Nous ne pouvons pas sauver tout le monde. Allons nous reposer si l’on peut s’imaginer que la chose est possible.
Après un moment à marcher ensemble en direction des camps, Caley vit un drow étendu sur le sol, mort. Ce n’était pas le premier qu’elle voyait depuis le début de la journée, mais elle n’avait pas pensé jusqu’ici à demander les raisons de cette attaque. Jindanor en savait peut-être plus sur la question.
— Dites-moi… Pourquoi les drows ont-ils décidé d’attaquer la ville? Je les pensais occupés avec les Elfes… Est-ce un signe que ces derniers sont en train de perdre du terrain et que la Péninsule sera la prochaine cible des peaux sombres?
Jindanor Numanor
Humain
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Sujet: Re: [Après le siège] Le sang des hommes (ouvert à tous) Mer 13 Avr 2016 - 16:00
— Vous avez raison… Nous ne pouvons pas sauver tout le monde. Allons nous reposer si l’on peut s’imaginer que la chose est possible.
Si il ne s'endormirait pas facilement, c'était bien la fatigue qui l'achèverait.. Il dormirait... Il se réveillerait très certainement toutes les heures, assaillis par des images horrible, effrayantes, des morts relevés, des drow's déchiquetés, des frères qui meurent, le sang, les entrailles... Il n'était pas sortis indemne en dehors de cette côte brisée, et de ces hématomes et écorchures... Comme bon nombre il avait laissé une partie de lui même là bas.
— Dites-moi… Pourquoi les drows ont-ils décidé d’attaquer la ville? Je les pensais occupés avec les Elfes… Est-ce un signe que ces derniers sont en train de perdre du terrain et que la Péninsule sera la prochaine cible des peaux sombres?
-Tséh... Si je savais pourquoi ces chiens ont décidés de nous attaquer... Je suppose que le front elfique ne leur fournissait pas assez de nourriture.. Ils s'attaquent à une forêt magique, impénétrable... C'est comme s'élancer à l'assaut d'une forteresse immense.. Ils n'avaient peut-être plus assez de vivre et comptait sur les réserves de cette ville... ? Il soupira.. Bien qu'ils aient décidés de rester, se nourrissant des personnes qui peuplaient autrefois cette ville... non... Ce n'était pas pour la nourriture... Ceux qui nous ont attaqués étaient des fanatiques, des malades, qui s'élançaient face à la mort avec la certitude que leurs dieux les protégeraient et leurs apporterait la victoire..
Jindanor fit craquer son épaule gauche, celle-ci ayant dégustait, et présentant très certainement un immense bleue en dessous de cette véritable carapace d'acier et de cuir..
-Certainement qu'ils n'étaient venus que pour exercer un immense massacre... Ce serait bien le genre de certains Drow's... Ont les décris comme des démons... Et ils le sont. Peut-être qu'un de leurs seigneur comptait sur une victoire facile pour ajouter cela à son parcours militaire, pour viser un titre important. Aprés-tout, chez nous une grande victoire amène souvent de grands priviléges... Pourquoi pas chez eux ?
Jindanor et Caley finirent bien par rejoindre le camp de Serramire, là où se trouvaient les quartiers de l'Ordre du Calice et de Jindanor... Ils durent traverser celui-ci sous les regards de certains curieux, d'abord concernant l'Ours, Anthoine ne s'étant très certainement pas gêné de faire courir la nouvelle de sa petite victoire, mais aussi et surtout, sur Caley, cette personne, cette femme même, dont l'armure n'était pas cabossée, juste tachée de sang... Déjà courraient des rumeurs sur ce qu'elle était..
-Ne faîtes pas attention aux regards... Ils se demandent certainement pourquoi vous êtes particulièrement en bon état... J'imagine déjà comment certains vont vous surnommer... Oh, et vous êtes l'une des rares femmes présente aussi... Ils doivent avoir des pulsions. Bien que la plupart des catins des territoires Serramirois aient suivis l'Ost.
Il n'attendit pas réellement de réponse, aussi continua-t'il sa marche en direction du campement de l'Ordre, celui-ci ayant de nouveau présence de ... Presque tout ses membres.. Jindanor ne put retneir un grognement en voyant ses camarades morts étendus devant la statue de la Dame-dieu, sculptée de ses mains.. Ils étaient là, couverts de toiles blanches trouvaient dans les matériels de l'Ordre.. Meinhard et les hommes priaient pour eux.. Et Jindanor jeta un regard à Caley, l'invitant à les rejoindre dans une prière... Qu'elle soit croyante ou non.. Jindanor avait compris que les prières permettaient de s'évader, ne seraient-ce qu'un instant...
Aussi se mit-il à prier, s'agenouillant dans la boue sans ménagement pour ses affaires, fermant les yeux et priant pour ses frères tombaient au combat.
Caley Aldaron
Humain
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Sujet: Re: [Après le siège] Le sang des hommes (ouvert à tous) Dim 17 Avr 2016 - 19:25
Caley comprenait, oui. De toute façon, il n’y avait jamais de bonnes raisons pour faire la guerre et ceux qui la faisaient seulement pour ajouter des exploits militaires à leur liste de hauts faits étaient sans doute les pires de tous. Les hommes ici s’étaient défendus contre l’envahisseur. Ce dernier avait simplement foncé sur eux pour leur ravir tout ce qu’ils avaient, mais ils n’avaient pas pris en compte le fait que l’homme est très résilient et qu’il se tiendra debout coute que coute pour protéger ses terres. Ils avaient gagné. La ville était dans un triste état, mais ils étaient encore là. Cette victoire, ils pouvaient en être fiers. La jeune femme l’écouta en silence pendant un moment alors qu’ils se dirigeaient ensemble vers le camp.
— Mais ils ont perdu… Sans doute que les fuyards regrettent maintenant leur stupide entreprise. Je n’ai jamais vraiment rencontré de drows durant mes voyages. Ils ont mauvaise réputation, mais je sais qu’il y en a certains qui mènent des existences très prospères dans les grandes villes de l’Ithri’Vaan. Je suppose que certains d’entre eux peuvent être… civilisés.
Elle haussa les épaules comme si elle n’y croyait pas vraiment en fait. Après ce massacre, qui le pourraient? En passant devant les hommes, elle sentait des regards posés sur elle. La jeune femme savait que ça risquait d’arriver. Elle était une étrangère débarquée tout juste après la bataille. Caley n’était pas nécessairement la bienvenue malgré ses efforts manifestes pour aider les blessés. Jindanor semblait l’avoir remarqué aussi. C’est pour cela qu’il la mit en garde. — Je sais… Je fais cet effet partout où je vais. Les gens n’aiment pas les rôdeurs et même avant de savoir ce que je suis, on ne m’apprécie pas non plus. Pourtant, je suis loin d’être une menace bien qu’aujourd’hui, j’ai l’impression d’être au mauvais endroit au mauvais moment.
Caley n’aurait pas de problème à se défendre en cas de besoin, mais elle répugnait à blesser un homme qui l’était probablement déjà. Elle dormira en armure s’il le faut.
Elle remarque que le géant barbu semblait éprouver beaucoup de douleur au niveau de son épaule. Il ne disait rien, mais ses mouvements étaient laborieux et son visage se crispait. Caley voulut lui dire quelque chose, mais l’homme se laissa plutôt tomber à genoux pour faire une prière. La jeune femme n’était plus croyante pour des raisons qui ne regardaient qu’elle. Oui, comme tout le monde, elle avait assisté aux évènements du voile, mais avec ce qu’elle a vécu par le passé, elle en voulait aux dieux. Avec le temps, sa colère s’était transformée en indifférence et elle ne priait plus. Toutefois, elle respectait le besoin des autres de le faire alors elle se contenta de simplement baiser la tête pieusement sans toutefois adresser un message quelconque à une divinité.
Quand Jindanor se releva enfin, Caley s’approcha de lui.
— Montrez-moi votre épaule? Vous avez mal, je le sais… Je peux peut-être vous soulager un peu. Vous avez beaucoup travaillé pour aider les autres. Laissez-moi vous aider…
Caley ne pourra peut-être pas faire grand-chose, mais une compresse fraiche avec des herbes allait certainement le soulager un peu.
Jindanor Numanor
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Sujet: Re: [Après le siège] Le sang des hommes (ouvert à tous) Lun 18 Avr 2016 - 15:15
Alors qu'il se relevait, Jindanor sentit la femme s'approcher de lui, le regard d'Anthoine qui était resté non loin se posa sur eux, alors que le groupe se dispatchait déjà, quatre hommes s'attardaient à transporter les hommes en dehors du camps, allant leurs creuser une sépulture plus loin, la plupart les connaissaient depuis plus longtemps que Jindanor, et pourtant.. Si ses côtes et son épaule ne lui faisait pas tant souffrir, il aurait proposé son aide volontiers...
-Montrez-moi votre épaule... ? Vous avez mal, je le sais... JE peux peut-être vous soulager un peu. Vous avez beaucoup travaillé pour aider les autres. Laissez-moi vous aider...
Jindanor ne put s'empêcher de sourire bêtement, il n'avait pas beaucoup fait.. Il aurait fait bien plus si possible, il aurait affronté cette armée seule s'il en avait été capable, il aurait terrassé ces monstres les uns après les autres, il aurait épargné à ces hommes le combat, la souffrance... Mais l'attention qu'elle lui portait était louable, il ne put s'empêcher de hausser les épaules avant de se retenir en serrant les dents... Ricanant très légèrement par la suite de sa propre connerie.
-... Ma tente est là bas, allons-y... Et alors qu'il se retournait pour s'y diriger, il put observer un Anthoine aux yeux de merlan fris les regarder avec insistance, comme s'il croyait que Jindanor avait conquis la dame en armure pour son p'tit plaisir... Jindanor se retint d'éclater de rire devant le visage de son ami, qui le regarda d'autant plus.
-Qu'est-ce qui t'fais rire ?!
-... C'est quoi ce regard ? Ne put-il s'empêcher de dire avec un grand sourire, hilare qu'il était...
-.... D'où elle sort ? Demanda-t'il à Jindanor, avant de se tourner vers l'intéressée.. Excusez-moi... D'où sortez-vous donc ?
Jindanor ne put s'empêcher de soupirer en regardant Anthoine, il était d'un curieux parfois... Mais il fallait l'avouer, cette femme avait une beauté que l'on ne pouvait nier, et même si cette armure la couvrait entièrement, son simple visage aurait fais tourné la tête de Jindanor s'il n'éprouvait pas déjà des sentiments pour Cécilie... Il ne put que sourire en voyant Anthoine poser ses poings sur ses hanches, l'air circonspect et vachement intrigué par la nouvelle compagnon de son meilleur ami (Qui soit dit en passant avait su s'élever au rang de bargeôts sautant du haut d'un balcon).
-En plus de trouver une dame qui semble être fort charmante, tu nous ramènes une guerrière ? Dis-moi Jindanor, tu l'fais exprès ... ?
-... Ne parles pas ainsi de cette femme... Elle m'a aidé sur le champs de bataille, elle veut rentrer à Diantra.
-.... A Diantra ? Elle aura qu'à nous suivre, on repart pour Lourmel d'ici combien de jours ?
-... Nous avons les trois jours de deuils, puis les festivités... Je pense que nous partirons après ça... Ce serait bête de les rater.. Jordan nous en voudrait de ne pas fêter cette victoire pour lui.
-.... Ouais... T'as raison. Dis calmement Anthoine en perdant légèrement son sourire, avant de se tourner de nouveau vers la Demoiselle. Anthoine, enchanté de v'rencontrez Mam'zelle. Dit-il nonchalamment comme pour lui arracher un sourire. Z'êtes la bienvenue dans l'campement de l'Ordre du Calice, vous risquez rien des hommes ici, tous aussi prude que des bambins.
Il regarda Jindanor en ricanant légèrement..
-... Enfin, du moins sur les détours du camps... On peut pas faire grand chose contre notre nature après tout. Ça fais bizarre de voir une femme ici... Enfin v'me direz, y'en a déjà une, Lyarra courrevent... M'fin bon, si on peut appeler celle-ci une femme.
-Anthoine... Se permit calmement Jindanor, bien qu'il était d'accord, il n'appréciait pas qu'Anthoine soit celui qui casse le sucre.
Anthoine haussa les épaules, s'inclinant légèrement devant la femme, avant de regarder Jindanor.
-Toi... PAs d'connerie grand dadets, ou j'm'en vais te tirer les oreilles.
-...Tssh... T'con... Files t'occuper de ton matériel, il était pas censé être blanc avant ?
-....Tah, ouais, t'as raison j'file... Faîtes bien attention à ce brin d'charmant nounours, il a l'don d'être vachement chiant quand il s'y met, fit calmement Anthoine...
Pourquoi se comportait-il ainsi me demanderez-vous...Ne savait-il pas pour les sentiments de Jindanor ? .... En faîtes si, et c'était bien pour ça qu'il se comportait ainsi, il voulait... Il espérait que Jindanor passes à autre chose, pour Cécilie autant que pour lui... C'était trop dangereux... Tout ça...
-Bien... Allons-y, voyons-voir dans quelle état est cette épaule... Marmonna-t'il presque en reprenant son allure vers sa tente, sous laquelle il pénétra avant de s'asseoir calmement sur une bûche de bois présente pour faire effet de chaise... Il commença à défaire les lanières de son armure de plaques d'acier et de cuir couvert d'écailles et de mailles par endroits en grognant sous la douleur produite par la contorsion de son épaule...
-Hmph... V'voulez bien m'aider... ? SI c'est... Pas trop vous d'mander... souffla-t'il en abandonnant son mouvement...
Caley Aldaron
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Sujet: Re: [Après le siège] Le sang des hommes (ouvert à tous) Dim 24 Avr 2016 - 15:56
Lorsqu’elle lui demanda à voir son épaule, l’homme sembla réticent au début, mais la douleur eut raison de lui et il lui proposa de le suivre jusqu’à sa tente. Caley acquiesça d’un bref signe de la tête et le suivit en silence. De nombreux regards se tournèrent vers eux alors qu’ils marchaient ensemble, mais Caley les ignorait tout simplement. Toutefois, elle ne put ignorer celui de l’homme qui se tenait près de la tente. Il avait une expression si comique que Caley aurait éclaté de rire si l’ambiance n’avait pas été aussi sinistre. Apparemment, cet homme était proche de Jindanor. La jeune femme se détendit légèrement, mais resta tout de même sur ses gardes. Comme pour plusieurs hommes dans le camp, il s’interrogeait sur son identité et sa présence ici. C’est à croire que personne ici n’avait vu une femme en armure avant. Caley ouvrit la bouche pour répondre, mais Jindanor s’en chargea à sa place en faisant quelques remontrances à son ami dont les remarques pouvaient sembler déplacées. Malgré cela, lorsqu’il proposa que la jeune femme se joigne au groupe pour se rendre jusqu’à Diantra, elle dit :
— C’est gentil de le proposer, mais je préfère voyager seule.
Caley n’aimait pas l’idée de suivre une armée. Les hommes la regardaient déjà comme si elle était une créature étrange, qu’est-ce que ça serait si elle décidait de voyager avec eux? Il lui avait peut-être assuré qu’elle ne risquait rien avec eux, Caley n’en était pas aussi certaine. Elle pouvait toutefois sentir la complicité entre ces deux hommes. Si Jindanor était agacé par le comportement de l’autre, il n’en souriait pas moins et l’autre ne semblait pas du tout affecté par les remontrances du grand barbu. Il devait en avoir l’habitude.
Ils entrèrent enfin dans la tente où Jindanor s’assit sur une buche avant d’entreprendre de retirer son armure. À cause de la douleur, il en fut incapable. Il demanda donc l’aide de Caley.
— Bien sûr, ne bougez pas.
Caley fit tout son possible pour retirer l’armure du guerrier sans lui faire mal davantage, mais pour dégager l’épaule, elle devait lui lever le bras. Elle ne pouvait quand même pas lui retirer en la découpant avec une lame!
— Ça va faire mal. Serrez les dents!
Au prix d’un effort qui la laissa en sueur, elle réussit à mettre torse nu Jindanor. Sa peau était moite de transpiration et il sentait la crasse, mais Caley ne semblait pas s’en soucier. C’était surtout la couleur de la peau au niveau de l’épaule de Jindanor qui lui faisait froncer les sourcils. Elle palpa avec délicatesse l’épaule massive du guerrier, le faisant remuer légèrement s’excusant à chaque fois qu’elle voyait les traits de Jinda se crisper sous l’effet de la douleur. Elle n’était pas une guérisseuse, mais elle avait suffisamment d’expérience pour avoir une assez bonne idée de ce qui s’était passé avec cette épaule.
— Je crois qu’à un moment du combat, votre épaule est sortie de son trou. Êtes-vous tombé dessus pendant les affrontements? En tout cas, elle serait sortie avant de se replacer d’elle-même. Il y a quelque chose qui s’est déchiré sous la peau, ça explique l’enflure. La peau est très chaude sous ma main. Il ne faut plus bouger et je crois que vous allez avoir mal pendant un moment. Est-ce qu’il y a un mage qui pourrait vous arranger ça? Je peux peut-être vous faire un bandage pour l’immobiliser le temps de vous faire soigner correctement. Une vieille tunique déchirée fera l’affaire.
Jindanor Numanor
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Sujet: Re: [Après le siège] Le sang des hommes (ouvert à tous) Mar 26 Avr 2016 - 17:14
- Bien sûr,ne bougez pas.
Jindanor eut un léger rire, vite coupé par sa propre douleur, gardant un léger sourire cependant... Ça, il n'allait pas bouger maintenant qu'il était correctement posé... Ça non, pas même contre un millier de piastre.... Quoi que... Ça se discute tout de même.... Alors qu'elle s'évertuait à détacher l'épaulière ainsi que son plastron à Jindanor, afin de pouvoir observer cette épaule et les dégâts s'y trouvant, elle dut élever le bras du dis, plusieurs fois... Serrez les dents qu'elle dit... C'est pas à elle que l'on fait bouger une épaule meurtris... L'ours grogna toute sa douleur en se faisant soulever l'épaule, ses muscles peu aidés par les combats ne voulaient plus répondre, et les dégâts que devait avoir son épaule ne l'aidait d'autant moins...
Il sentait la crasse, le sang, la guerre en quelques mots. Tout ce qui se déroula fut un véritable combat pour Jindanor, le retrait de son armure fut particulièrement fastidieux, et le poids de celle-ci sembla peser sur l'amie de fortune qu'il avait rencontré à la fin de cette bataille... Alors qu'elle semblait enfin s'être débarrassée de l'armure, elle fut... Quelque peu, inquiète par rapport à l'état de la peau... Le bleu qui s'y était formé avait gagné toute la surface de son épaule, remontant sur son cou, et allant effleurer son biceps, si les muscles n'avaient pas dégusté l'équivalent d'une tonne de roc cela aurait été étonnant... Mais maintenant qu'il y pensait, une chaîne soutenant une tonne de statue de la Dame-dieu avait manquée de lui sectionner le bras... Hors s'en sortir avec un gros bleu, c'était plutôt bon signe... Bien que cela lui faisait un mal de chien. Cependant, la partie la plus.... Bruyante de cette exercice fut le mouvement de son épaule, alors qu'elle palpait du bouts de ses doigts fins le cuir de cette épaule pour évaluer le niveau de dégâts, il ne put s'empêcher de se crisper sous la douleur, et même de grogner... Il se faisait douillet, avec la fatigue, et le fait que l'on s'occupait de lui... Hé oui, il est comme ça Jindanor, il aime bien qu'on s'occupe de lui... Pourquoi lui en voudrait-on pour ça ? Aprés-tout, il restait plutôt calme là...
-Je crois qu'à un moment du combat, votre épaule est sortie de son trou. Êtes-vous tombé dessus pendant les affrontements ? En tout cas, elle serait sortie avant de se replacer d'elle-même. Il y a quelque chose qui s'est déchiré sous la peau, ça explique l'enflure. La peau est très chaude sous ma main. Il ne faut plus bouger, et je crois que vous allez avoir mal pendant un moment. Est-ce qu'il y a un mage qui pourrait vous arranger ça ? Je peux peut-être vous faire un bandage pour l'immobiliser le temps de vous faire soigner correctement. Une vieille tunique déchirée fera l'affaire.
Jindanor soupira un peu, ses muscles avaient réellement été malmenés après tout... Humph..
-Lorsque j'ai fais tomber la statue de la Dame-dieu suspendue... Au toit du temple, sur l'une de ces fichues abomination... Une chaîne a glisser des mains des hommes, et le poids est devenue.... Trop lourd, les cercle ont lâchés... Et la chaîne m'a emporté contre l'un des murs, m'y écrasant... J'ai été sonné, quelques instants... Elle s'est probablement déchaussée à ce moment... Je sais que j'ai morflé principalement à cet instant... Le reste à été monstrueux mais... J'm'en sors plutôt pas mal. J'crois pas avoir plus de cicatrice. Dit-il en se regardant un peu de haut en bas. Ses jambières n'ont pas été percée par les lames... Son plastron non plus, seuls des bleus sont à déplorés. Une chance de cocue si vous voulez mon avis. Par rapport à l'horreur qu'on pu vivre certains... Je m'en sors vachement bien... J'connais pas d'mage.... MAis certains médecins sauront me rafistoler... J'ose le croire ... Dit-il en posant sa main sur la côte endolories. Ils m'soigneront tout ça en même temps.. j'suis pas contre immobiliser cette saloperie par contre..
Il fit rouler sa nuque, libéré de son armure, il était totalement libre de ses mouvements, et bon sang qu'il en était heureux maintenant...
-Prenez la tunique dans mes effets personnels.. La blanche, couverte de boue. C'était lors du bombardement que je l'ai massacré celle-ci... Pas eu l'temps de la nettoyée. Il respirait calmement, se remémorant cependant des atrocités de la veille... Et c'est là que son toc apparût pour la première fois... Ou du moins, fussent la première fois qu'il le remarqua... Sa main droite tremblait. De sa main libre il vint s'en saisir... Essayant d'arrêter les tremblements alors que la jeune Caley s'occupait de farfouiller à la recherche de la dite tunique de lin.
Cependant il ne parvint pas à calmer les tremblements, et fut même pris d'un semblant de crise de panique, commençant à respirer plus vite, et revoyant tout ce qui s'était passé sur le champs de batailles, seulement quelques heures plus tôt.
Caley Aldaron
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Sujet: Re: [Après le siège] Le sang des hommes (ouvert à tous) Ven 29 Avr 2016 - 0:22
Caley avait posé un diagnostic au meilleur de ses capacités. Elle n’était pas guérisseuse et beaucoup de choses pouvaient lui échapper, mais elle était pratiquement certaine de ce qu’elle avançait. Ses derniers doutes disparurent lorsque Jindanor lui raconta comment il s’était blessé. Il avait eu beaucoup de chance. Il aurait pu mourir écrasé par cette statue. Il pouvait remercier le ciel d’être encore de ce monde. Beaucoup de ses frères n’avaient pas eu cette chance. Caley le regarda avec une sympathie manifeste. Elle n’avait pas participé aux combats, mais elle avait vu les ravages qu’ils avaient faits. Les morts étaient nombreux dans les deux camps et les survivants en portaient les stigmates non seulement dans leur chair, mais également dans leur esprit. Les blessures de l’esprit sont dans les plus difficiles à soigner. Certains ne s’en remettront tout simplement jamais même avec la meilleure volonté du monde. Il y a des choses qu’on ne peut pas oublier et sur lesquelles le temps lui-même n’a aucune emprise.
La rôdeuse trouva la tunique en question, tachée de boue et même déchirée par endroits, mais elle fera l’affaire. Tournant le dos au géant, elle examina le bout de tissus pour déterminer comment elle allait s’y prendre. Elle n’aura pas le choix de la déchirer au point de la rendre inutilisable, mais il avait besoin de soins et il n’y avait rien d’autre qui pouvait faire l’affaire.
— Il vaut peut-être mieux vous habiller. Je ne parle pas de remettre l’amure au complet, bien entendu, mais au moins quelque chose pour vous couvrir le torse.
Caley se tourna vers Jindanor et c’est à ce moment qu’elle comprit que quelque chose n’allait pas. Le choc de la bataille le rattrapait. L’angoisse lui nouait le ventre et le faisait trembler de façon incontrôlable. Sa respiration s’accélérait. Il faisait des efforts manifestes pour ne pas perdre le contrôle, mais sans grand résultat. L’image composée qu’il avait montrée toute la journée était en train de tomber en morceaux, révélant l’ampleur des dommages chez le géant barbu. Son oncle avait déjà parlé de ce phénomène. Certains soldats revenaient de la guerre, choqués et changés à jamais. C’est comme si une partie d’eux-mêmes avait trouvé la mort, mais que le corps continuait à fonctionner. Il arrivait parfois que ces hommes aient des comportements très violents et imprévisibles. Même après sa fin, une guerre pouvait encore tuer… La jeune femme n’hésita pas un seul instant en le voyant. Elle se précipita sur lui et le força à lever le visage pour la regarder.
— Jindanor, regardez-moi dans les yeux. Allez, regardez-moi!
Elle plongea son regard dans celui du barbu.
— Ça va aller, c’est terminé. Les combats sont terminés. Vous avez survécu… Respirez lentement. C’est ça… N’ayez pas peur, ça va aller. Je vous le promets, tout ira bien maintenant… Je suis là…
L’ébauche d’un sourire se dessina sur ses lèvres alors qu’elle tentait de rassurer le géant. Elle continua de lui parler sur ce ton doux et rassurant pour l’apaiser tout en tenant sa main qui tremblait. Caley avait ce tempérament tranquille qui apaisait les gens autour d’elle. La jeune femme l’avait hérité de son père, un trait de caractère qui s’avérait très utile pour travailler avec les chevaux. Malheureusement, elle ne pouvait pas faire grand-chose de plus pour lui. Elle ne pouvait pas effacer les souvenirs horribles de sa mémoire, des images sanglantes qui vont lui rester toute sa vie. Tout ce que Caley pouvait faire, c’était d’être là avec lui et de lui offrir son soutien.
— Ça va mieux? Demanda-t-elle avec un long moment de silence. Je vais vous faire votre bandage et ensuite, je propose que vous vous étendiez le temps que je trouve quelque chose à manger. Je ne crois pas qu’on va vous en vouloir pour ça. Je suis vraiment désolée. Je n’ai pas l’impression d’être très utile. Je suis là à essayer de vous réconforter du mieux que je peux. J’aimerais dire que je comprends votre douleur, mais ce n’est pas le cas. Je n’ai jamais vécu la guerre…
Elle caressa sa joue avant de se redresser.
— Ne perdez pas courage. Vos compagnons ont besoin de vous. La guerre est terminée. Vous avez gagné… Il y a beaucoup de morts à pleurer, mais c’est le devoir des vivants d’aller de l’avant. Il faut montrer à ces créatures qu’ils ne peuvent pas nous écraser…
Jindanor Numanor
Humain
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Sujet: Re: [Après le siège] Le sang des hommes (ouvert à tous) Dim 15 Mai 2016 - 20:47
Tout était lointain, tout devenait flou, l'oreille assourdie par des pensées noirs, Jindanor n'était plus réellement présent... Son regard vaguant entres les particules de poussières, les yeux de la femme s'étant mis devant lui, qui plongeait son regard dans le sien, tout ça... Tout ce qui c'était passé, les morts, les massacres, le sang... Le monstre qui avait déchiqueté tout ce qui se trouvait devant lui, qui avait pris la vie d'une trentaine d'hommes d'un mouvement de bras, les marcheurs qui s'étaient aventurés à dévorés les rescapés. Le bruit glauque de la chair qui se romp sous les crocs, des os qui s'écrasent contre les murs. Le tintement des lames contre les boucliers, le crissement d'une lance sur la plaque de son torse. Le battement des sabots sur la terre imbibée de sang. Les hurlements des Drow's êtres maléfiques mais tout de même vivant, qui se faisaient piétiner.. Qui beuglait à l'aide, à la pitié peut-être.
Alors qu'il sentait une main relever son visage pour le forcer à la regarder, Jindanor était totalement tétanisé... Qui était cette femme ? Où se trouvait-il ? Qui était-il ? Toutes les pensées sombres qui vrillaient son crâne le faisait oublier tout ce qu'il connaissait, il perdait totalement pieds et pourtant. Pourtant il se calma... Lentement, mais sûrement il retrouva une once de calme.
-Ca va mieux ? Entendit-il, d'une voix assez lointaine, comme ces quelques phrases plus tôt. Calmez-vous... C'est terminé... Vous avez survécu...
Il déglutit. Retenant un hocquet de retour, avant de replonger son regard dans les yeux de la femme qui caressait sa joue. Alors qu'elle se redressait, Jindanor passa sa main sur son visage.
-Je suis... Désolé..
-Ne perdez pas courage. Vos compagnons ont besoin de vous. La Guerre est terminée. Vous avez gagné. Il ya beaucoup de morts à pleurer, mais c'est le devoir des vivants d'aller de l'avant. Il faut montrer à ces créatures qu'ils ne peuvent pas nous écraser...
Il ne put s'empêcher d'avoir un hocquet de rire nerveux, comme si ces créatures ayant invoquées une bête de cinq mètres de haut, capable de briser un mur d'un revers de bras n'était pas capable de les écraser.. Là n'était pas réellement la métaphore, mais il ne pouvait s'empêcher de penser qu'au fonds, il n'était pas si mal à Lourmel... Mais... Il s'en serait voulu au fond. Peut-être que cette bataille n'avait pas besoin de lui pour être remportée.. Mais.. Si ce ne s'était pas passé si bien.. Alors les Drow's auraient fait déferler la mort, la douleur, les viols, les pillages sur toute la péninsule et ça... Il n'aurait pu se le pardonner..
-... Vous avez raison. Dit-il, la voix encore légèrement tremblante. Vous n'avez jamais vécue la guerre, vous ne comprenez pas ma douleur... Et pourtant... Vous êtes là. Il redressa son visage vers elle, et lui sourit, le plus sincèrement possible, un sourire calme, apaisé, et même plein de respect. Merci.
Il ne sut dire plus, et il ne sut pas bouger bien plus, il était vidé de toute ses forces, cette journée avait été horrible..Et...
-... Vous voulez peut-être vous reposer ? Je peux vous laisser ma tente... Anthoine dispose d'un autre pieu de paille, j'pourrais m'y poser... Vous avez mérité autant de repos que nous autre.
Il se releva doucement, sentant son épaule le lancer, il grommela. Il l'observa de plus près, et ne put s'empêcher de ricaner en l'observant... Un rire nerveux, il en avait besoin de rire.. Mais s'il riait ainsi ce n'était pas d'elle, non...
-Vous.. Vous ressemblez... Incroyablement à la première femme dont je suis tombé amoureux, à LaDross, je viens seulement de le remarquer, c'est... Incroyablement perturbant. Il ricana un peu plus et pris la direction de la sortie de la tente.. Avant de se retourner vers Caley. Allez vous reposer... Vous en avez mérité le droit, vous avez aidée autant que chacun des hommes de la péninsule.
Caley Aldaron
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Sujet: Re: [Après le siège] Le sang des hommes (ouvert à tous) Mer 18 Mai 2016 - 21:35
Caley sentit Jindanor se détendre peu à peu alors que la crise de panique passait. Pendant un moment, il s’était retrouvé à nouveau plongé dans les horreurs de la guerre au point d’en être désorienté. Lorsqu’il leva les yeux vers elle, il semblait ne plus la reconnaître ni même la voir, comme s’il revoyait un épisode sanglant dont il avait été témoin. Ces crises risquaient d’être fréquentes et de perdurer dans le temps. Il avait vécu un profond traumatisme dont on ne se remettait pas facilement. Toutefois, ce n’était pas impossible. Seul le temps viendra à bout des profondes blessures de l’esprit. Jindanor retrouva ses repères puis s’excusa de s’être laissé ainsi emporter.
— Vous n’avez pas à vous excuser, voyons! Après ce que vous avez vécu, c’est normal de flancher. C’est le contraire qui serait inquiétant…
Les paroles de réconfort de Caley eurent l’effet escompté. Le grand barbu s’était calmé, mais restait néanmoins fragile. Il avait désespérément besoin de repos. La rôdeuse était elle-même épuisée même si elle se sentait coupable de vouloir dormir alors qu’on pouvait encore avoir besoin de son aide dans le camp.
— Je ne comprends pas votre douleur, mais je comprends que vous avez besoin de la partager. Vous ne devez pas garder cela en vous. Pour guérir, vous avez besoin de parler. Croyez-moi, c’est quelque chose que j’ai appris par expérience.
C’est après avoir raconté ce qui s’était passé 10 ans plus tôt avec sa grossesse illégitime, sa fuite et éventuellement la mort de l’enfant que Caley avait commencé à se sentir mieux. C’est ce qui lui avait donné la force d’enfin rentrer chez elle, même si Caley savait qu’elle risquait de ne plus rien trouver de ce qu’elle avait connu jadis. Pour compléter le processus, elle devait retourner à Diantra. Elle allait boucler la boucle et enfin se reconstruire en tant que femme. Cette éventualité la remplissait autant d’espoir que de crainte.
— Oui, j’en ai désespérément besoin, mais je ne veux pas vous priver de vos choses et de votre intimité. Si ça n’avait pas été aussi risqué, je me serais simplement un peu éloigné de la ville pour me trouver un endroit tranquille pour dormir, mais j’ai trop peur de tomber sur des blessés drows qui ont été séparés du reste, mais qui sont encore assez vigoureux pour être dangereux. C’est sans parler des hommes qui vont probablement boire pour essayer d’oublier ce qui est arrivé et qui vont se chercher un exutoire sur tout ce qui bouge et qui a une poitrine… Merci, Jindanor.
L’homme se releva en laissant échapper un rire nerveux en regardant son épaule maintenant bandée. Il allait devoir rester ainsi pendant quelques jours au moins et ne rien faire de violent pendant un moment pour se laisser le temps de guérir correctement. Il dit ensuite quelque chose qui surprit énormément Caley à propos d’une femme dont il était tombé amoureux et qui lui ressemblait énormément.
— Je ne connais pas cette femme, désolée. J’espère ne pas vous rendre inconfortable à cause de cette ressemblance. Elle esquissa un sourire. N’hésitez pas à venir me voir si vous avez besoin de simplement parler ou je ne sais pas… Je ne suis pas celle qui vous jugera. Allez vous reposer, vous en avez autant besoin que moi. Faites attention à votre épaule.
Quand Jindanor eut quitté la tente, Caley s’étendit sur la paillasse en gardant ses vêtements. Même couchée, sa tête continuait à tourner. Elle ferma les yeux en espérant que le malaise passe rapidement. Malgré son épuisement, la jeune femme eut du mal à s’endormir et lorsqu’elle réussit, son sommeil fut troublé par de nombreux cauchemars.
Jindanor Numanor
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Sujet: Re: [Après le siège] Le sang des hommes (ouvert à tous) Mar 24 Mai 2016 - 9:31
-Merci, Jindanor.
Il l'avait écouté, tout du long, sans réellement changer de décision, si elle devait dormir c'était ici, dans une portion du campement qui serait protégé de tout les excès. C'était bien mieux. Pour elle, comme pour les malheureux qui auraient pu vouloir essayer quoi que ce soit.
Aprés qu'il lui ait parlé de cette fille de La Dross, elle lui répondit en esquissant un léger sourire.
-Je ne connais pas cette femme, désolée. J'espère ne pas vous rendre inconfortable à cause de cette ressemblance. Elle esquissa un sourire avant de continuer. N'hésitez pas à venir me voir si vous avez besoin de simplement parler ou je ne sais pas... Je ne suis pas celle qui vous jugera. Allez vous reposer, vous en avez autant besoin que moi. Faites attention à votre épaule.
Il lui fit signe en quittant la tente, sourire aux lèvres, la remerciant ainsi de l'attention qu'elle avait portée sur lui, et de l'aimabilité dont elle faisait preuve à son égard...
-Vous inquiétez pas... L'en faut plus que ça pour me mettre inconfortable, et puis cette fille avait un jolie minois d'autant plus, alors bon.. Il ricanna un peu, lui faisant toujours signe de dos, lorsque son bras retomba sur son flanc, l'Ours passa sa main encore apte sur sa barbe, en soupirant. Et merci de la proposition.
Il l'appréciait cette demoiselle, peut-être un peu trop solide à son goûts mais.. Elle avait ce franc-parler qui ne faisait que le sentir d'autant mieux. Mais même s'il avait voulu partager avec elle quelques paroles, ses p'tits problèmes, ses envies ou ses désirs, il ne se le permit pas de la soirée, la laissant se reposer calmement dans sa tente, tandis qu'Anthoine était partis se saouler à ne plus savoir où en mettre les pieds pour ne pas chuter. Jindanor était ainsi allongé dans la tente de son camarade, observant la toile qui la composait après s'être réveillé pour la quinzième fois en cinq heures seulement..
La fatigue le tiraillait, mais ses cauchemars le dévoraient, l'empêchait de se reposer, de s'emparer de cette béatitude qu'il cherchait tant, il voulait un sommeil sans rêve, mais à chaque fois ils revenaient à l'assaut. Des rêves absurdes. Pas seulement sur Amblère, mais sur tout ce qu'il avait vécu ces derniers jours, en seulement deux mois il avait vécu presque plus d'horreur qu'en deux années dans l'Aduram... Lorsque la fatigue reprit le dessus et l'obligea à fermer les yeux, Jindanor avait entendu quelques gaillards du campement, des gars à l'accent particulier, pas de Lourmel, peut-être d'Oësgard... Tout ce qu'il savait c'est que ces gars se rapprochaient...
Son sommeil fut enfin libérateur, salvateur même, sauf que comme d'habitude, c'est lorsque vous trouvez le bon sommeil, que le grabuge dehors se fait plus bruyant encore... Jindanor grommela en se levant, dans son pantalon de jute collant à ses mollets, le gaillard sortis sa lame restant dans la tente.
Ce qu'il vut l'énnerva d'autant qu'il voyait des gaillards railler et gueuler au plein milieu du campement... L'ours, mal réveillé et du coups mal léché vint distribuer une mandale mémorable au premier qui se trouvait devant lui, avant de se mettre à hurler tout les noms d'oiseaux qu'il connaissait.
Les trois gaillards Oësgardien, en comptant celui qui venait de se faire pêter les dents sursautèrent et furent même pris de panique qui manqua de les faire sortir leurs sabres au clair, Jindanor grogna un peu plus avant de voir Anthoine arriver avec un tonnelet de vin, qu'il lâcha presque instantannément devant les saoulard...
-Euhm... Messieurs, j'vous avais dis d'pas faire d'bruits... Hips..
-....Bordel Anthoine, tu t'fous d'ma gueule ?
-....Désolé Jinda'...Euh... V'nez les gars... On va ailleurs.
-Ailleurs ? C't'enfoiré à pêter les dents d'Ordund.
-Vous... Hips.... V'nez et f'tes pas chier ! grommela l'Anthoine imbibé d'alcool, avant de se retourner, suivis des trois saoulard qui zieutèrent sur Jindanor le regard noir.
L'Ours vint poser ses mains sur ses hanches avant de faire le tour des tentes, vérifiant que personne n'avait été trop dérangé par le bordel, en vérité, à part lui, les blessés, et ...
Il hésita fortement à regarder dans la tente de Caley...Enfin dans sa tente en vérité, aussi serra-t'il les dents en se demandant bien s'il devait demander si elle dormait, bien que demander cela la réveillerait forcément si elle dormait, ou l'ennuierait d'autant plus si elle essayait de se rendormir.
Par précautions il passa sa tête dans la toile, sans trop de bruits, avant de poser son regard sur Caley... Elle semblait dormir ?
Caley Aldaron
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Sujet: Re: [Après le siège] Le sang des hommes (ouvert à tous) Mer 25 Mai 2016 - 21:55
Caley oscillait quelque part entre le sommeil et l’éveil. Elle n’avait que vaguement conscience de ce qui se passait à l’extérieur. Les bruits lui parvenaient comme s’ils étaient très lointains. Incapable de se concentrer, elle se laissait simplement flotter sans être capable de réellement s’endormir. La jeune femme ouvrit brutalement les yeux lorsqu’elle entendit une succession d’injures bien senties de la part de quelqu’un de visiblement mécontent d’avoir été dérangé pendant ses quelques heures de repos. Caley redressa légèrement la tête pour mieux entendre. Certains des hommes avaient du mal à articuler correctement ce qui laissait croire qu’ils devaient être saouls. Les esprits s’échauffèrent rapidement, mais un autre homme arriva en laissant tomber quelque chose qui fit un bruit sourd. Il était aussi ivre que les autres, mais il parvint à désamorcer la situation avant qu’elle ne dégénère. Le petit groupe s’éloigna en continuant de protester. Caley soupira puis reposa sa tête sur ce qui lui servait d’oreiller. Elle ferma les yeux, espérant pouvoir dormir quelques heures encore. Toutefois, elle entendit les pans de la tente s’écarter légèrement. Elle ouvrit les yeux pour voir Jindanor.
— Non, je ne dors pas. Dit-elle avant qu’il ne pose la question. Il était surement là pour s’assurer que la petite scène à l’extérieur ne l’avait pas dérangée. Au bruit qu’ils avaient fait, ça aurait été étonnant qu’elle n’ait rien remarqué.
Elle se redressa en position assise en soupirant longuement. Caley avait l’air aussi fatigué qu’au moment d’aller se coucher. La jeune femme se passa une main sur le visage pour chasser la torpeur qui l’engourdissait encore.
— Seriez-vous vraiment étonné si je disais que j’ai plutôt mal dormi? Saleté de cauchemar. Comme si ce n’était pas suffisant de voir des horreurs lorsqu’on est réveillé, il faut continuer à en voir dès que l’on ferme les yeux. Dites, c’est vous qui aviez aboyé toutes ces insultes? Je vous ai trouvé plutôt imaginatif. En tout cas, on pouvait sentir que ça venait du fond du cœur.
Un sourire apparu sur son visage. Valait mieux rire de la situation plutôt que de le couvrir de reproches. Il devait déjà suffisamment se sentir mal comme ça.
— Ne restez pas planté là. Venez vous assoir. C’est votre tente après tout. Comment va votre épaule? Elle vous fait encore très mal?
Il était clair que Caley n’allait plus être capable de se rendormir maintenant. C’était peut-être l’occasion de se changer les idées. Avec un peu de chance, elle pourra ensuite se reposer encore pour une heure ou deux avant de reprendre une autre dure journée de travail. La rôdeuse allait surement trainer des pieds, mais c’était un moindre mal comparativement à la souffrance terrible que devaient endurer certains hommes. Comme au moment d’aller dormir, Caley avait encore l’estomac retourné. Elle se passa une main sur le ventre en grimaçant légèrement. Ça ne voulait vraiment pas passer. Ce n’était vraiment pas le moment de tomber malade…
HJ:
Désolée, ce n'est pas très long XD
Jindanor Numanor
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Sujet: Re: [Après le siège] Le sang des hommes (ouvert à tous) Jeu 26 Mai 2016 - 1:35
-Non, je ne dors pas, cette réponse à sa question intérieur vint le faire sursauter, le gaillard manqua de glisser sur l'cul du haut de ses deux mètres dix, et souffla après coups, comme surpris par la réponse. Effrayé par si peu, il ne put s'empêcher de ricaner légèrement alors qu'elle le regardait.
Ce qu'il pouvait s'en vouloir à l'instant même d'avoir beuglé ainsi toutes ces injures et saloperies... Il l'avait réveillée, elle n'avait pas l'sommeil aussi lourd que ceux ayant bu comme des trous, ou étant tombé de fatigue face à la rudesses des combats. Alors qu'elle se redressait doucement en position assise Jindanor fut rassuré de la voir vêtue de tenues en lin, elle avait gardée ses vêtements, probablement par craintes de se faire... Cible d'un homme trop entreprenant ? L'homme passa sa main droite sur sa nuque, toujours derrière cette toile de tente, le souffle un peu enervé par son mouvement plus tôt.. En effet, sa partie de gueulante ne l'avait pas réellement fatigué, et l'avait même bien réveillé, c'était d'ailleurs pour ça principalement qu'il avait vérifié que tout l'monde s'était rendormis... Plus avec l'espoir de trouver quelqu'un éveillé avec qui parler. Et c'est avec un certain remords qu'il était tombé sur cette femme qui l'avait aidée tantôt dans le champ de bataille.
— Seriez-vous vraiment étonné si je disais que j’ai plutôt mal dormi? Saleté de cauchemar. Comme si ce n’était pas suffisant de voir des horreurs lorsqu’on est réveillé, il faut continuer à en voir dès que l’on ferme les yeux. Dites, c’est vous qui aviez aboyé toutes ces insultes? Je vous ai trouvé plutôt imaginatif. En tout cas, on pouvait sentir que ça venait du fond du cœur.
Caley venait de reprendre la parole alors que le grand gaillard était un peu embêté, il s'en voulait sans s'en vouloir, et s'sentait coupable sans l'être. Alors qu'elle venait de passer sa main sur son visage comme pour se réveiller et avait pris la parole, Jindanor ne put s'empêcher d'acquiescer du chef et de répondre.
- A vrai dire, j'suis pas étonné... Quand on est pas étonné à voir toutes ces horreurs. On s'retrouve vite sans l'sommeil. C'est quand ces trois abrutis sont venus fichtre l'bordel que j'parvenais à enfin trouver une once de sommeil. Je suis vraiment navré d'avoir hurlé ainsi, j'étais.. Hors de moi. Ces imbéciles... Il soupira avant de ricaner devant le sourire qu'il décelait sur son visage, même s'il sentait qu'il était là en partie contre son grès ce sourire lui permis de se sentir un peu moins mal.
-Ne restez pas planté là. Venez vous asseoir. C'est votre tente après tout. Comment va votre épaule ? Elle vous fait encore très mal ?
Il haussa les épaules avant de grimacer. Il se maudit intérieurement ce mouvement couillon qui lui valu une vive douleur le fit quelque peu grommeler alors qu'il s'insinuait un peu plus dans la tente.
-Merci... Cela a beau être ma tente, je vous l'ai prêté pour la nuit, cela m'ennuie de vous déranger, et puis vous forcer ma présence ne serait pas bien aimable de ma part. Mais je vous avoue que je suis bien heureux que vous m'invitiez à discuter. Pour maintenant, le sommeil est partis. Mon épaule ? Elle me fait encore mal.. Mais c'est bien plus supportable, merci de l'attention que vous y avez portés.
Il s'approcha d'elle, venant s'asseoir en face sur la souche qu'il avait utilisé plus tôt comme siège de fortune. Ainsi dans son accoutrement de tantôt, le torse nue, le froque de cuir, et le corps couvert de bandages visant à réduire le mouvement de son épaule, et la soutenir. Celui-ci était juste décrassé en grande partie à l'aide d'un peu d'eau et d'alcool pour nettoyer les multiples égratignures qui couvraient son corps.
-Sans vous, m'connaissant j'me serais aggravé ça et l'aurait eu dans l'bandage pour plusieurs ennéades, si ce n'est mois. Il vint la bouger un peu, posant sa main dessus. Et vous... Vous me semblez un peu mal. Reprit-il en désignant son ventre, il avait perçu cette main se voulant discrète frottant sur son ventre. J'ai quelques racines dans mon matériel, au pied du lit. Elles sont certainement pas très ragoutante mais elles font partir l'mal de bide. Avec ce qu'on dévore dans c'camp j'ai bien du m'équiper.
Il ricana un peu, se levant pour venir fouiller dans son matériel qu'il avait bien laissé ici même. Sa main s'attarda dans une sacoche à l'avant de ce sac de voyage imposant, il en sortit une racine couverte de sa peau, rincée depuis bien des moments elle se présentait peu ragoutante.
-Bon... C'est amer, un peu piquant, mais ça fait passer l'brulant et d'autres maux d'ventres. Si vous avez b'soin d'autres choses hésitez pas. Après avoir vécu seul pendant plusieurs années on s'habitue à prendre ce que la nature nous offre, hein ?
Il la regardait en tendant la racine qu'il venait de briser en deux, elle s'était cassée comme l'aurait fait une carotte, sa chair croquante et fileuse n'était pas ce qu'il y avait de plus agréable à mastiquer, et son odeur acide pouvait en ragoûter plus d'un, mais elle s'utiliser pour assaisonner les plats, et en ré-hausser l'goûts. Jindanor connaissait cette plante de par un vieil herboriste avec qui il avait discuté, s'apparentant au gingembre commun cette plante avait la possibilité d'vous faire passer quelques maux de ventres que ce soit. Mais comme le gingembre elle avait l'malheur de vous faire ressentir d'autres choses. Enfin, vous m'direz, c'est comme toutes les plantes de ce monde. Consommés en trop grande quantitée, on en ressent toute suite les effets. Cependant avec une si petite quantité, Jindanor était certains qu'aucun effets secondaires ne pourrait être ressentis. Mais bon, il était pas herboriste non plus l'Ours.
Caley Aldaron
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Sujet: Re: [Après le siège] Le sang des hommes (ouvert à tous) Ven 27 Mai 2016 - 22:13
— Vous n’avez pas à vous excuser, vraiment. À vrai dire, je suis contente de voir quelqu’un de réveillé. J’avais besoin de me changer les idées. Dans d’autres circonstances, je me serais simplement levé pour aller prendre l’air, mais là… Dire qu’au départ, en venant ici, je pensais trouver une auberge où dormir. Je me suis rarement autant trompé sur quelque chose.
Caley essayait de détendre l’atmosphère en faisant un peu d’humour à sa façon. En réalité, elle était contente de voir Jindanor. Rester seul avec ses pensées, ce n’est pas toujours facile. Caley n’était pas d’un naturel sociable ni même très bavarde, mais là, elle avait besoin d’être avec quelqu’un pour simplement parler de tout et de rien en espérant que le sommeil revienne. Au grand soulagement de Caley, Jinda accepta de la rejoindre. Lui aussi avait besoin de se changer les idées.
— Ce n’est rien. Je vous ai vu souffrir toute la journée, mais jamais vous n’avez dit un mot. Je ne pouvais pas vous laisser comme ça plus longtemps. Ce n’est pas grand-chose, mais si ça peut vous aider…
Caley haussa les épaules, regardant le grand barbu qui ne semblait pas totalement à l’aise. Il était juste un peu moins crasseux que lorsqu’ils se sont séparés plus tôt dans la soirée. La rôdeuse n’osait pas trop le regarder, mais Jindanor avait de nombreuses blessures superficielles sur son torse qui côtoyaient de vieilles cicatrices. Il avait le corps d’un guerrier qui avait mené plusieurs combats dans sa vie. Elle avait vu des hommes comme lui, jadis. Ils n’avaient pas besoin de dire un mot. Leurs corps racontaient leur histoire. Leurs regards étaient également très parlants. Elle voyait la souffrance dans les yeux de Jindanor. Il ricanait et souriait beaucoup, mais son regard ne pouvait pas mentir.
— Sans soins, vous auriez pu trainer cette blessure le restant de votre vie. Si vous faites attention, vous serez rapidement complètement rétablie.
Apparemment, le malaise de Caley n’avait pas échappé à Jindanor. Toutefois, c’était à lui de vouloir l’aider maintenant. Il avait quelque chose dans son sac qui pouvait peut-être la soulager. C’était une racine qui avait la propriété de soulager les maux de ventre. Intéressée, Caley s’approcha du barbu lorsque celui-ci commença à fouiller dans ses effets personnels. Il en sortit une racine qui n’avait pas l’air très appétissante, mais qui ne lui était pas inconnue.
— Oh! J’en ai déjà vu!
Elle tendit la main pour prendre la racine et la porta à son visage pour la sentir. Caley avait effectivement déjà senti cette odeur pendant ses voyages.
— Ça sert d’épice au sud. Je l’ai vu dans les étals de marchands de Thaar et de Bazz’Hima. On m’a aussi dit que ça pouvait servir à soigner, mais sous forme d’infusion. C’est peut-être moins désagréable à manger. Il faudrait de l’eau bouillante, hum.
Toutefois, trouver de l’eau chaude, c’était plus facile à dire qu’à faire. Déjà, trouver de l’eau potable ne sera pas une mince tâche à faire. C’est pourquoi Caley sortie le petit couteau qu’elle avait toujours sur elle et qu’elle s’en coupa un petit morceau quelle mit dans sa bouche. Elle mastiqua un peu, puis fit une grimace.
— Ce n’est pas… très bon.
Elle mâchouilla encore moment, mais la texture filandreuse de la racine ne la rendait pas facile à manger. Finalement, elle réussit à avaler, frissonnant malgré elle de dégout en faisant une grimace. Après un moment de silence, elle éclata de rire, tout simplement
— Désolée, je ne sais pas pourquoi je ris. Ce n’est pas drôle… enfin, si, ce l’est.
Elle continua à rire jusqu’à avoir les larmes aux yeux. C’était peut-être la fatigue ou autre chose, mais Caley ne pouvait plus s’arrêter de rire.
— Bon sang… ce truc est dégoutant!
Jindanor Numanor
Humain
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Sujet: Re: [Après le siège] Le sang des hommes (ouvert à tous) Sam 28 Mai 2016 - 19:55
— Oh! J’en ai déjà vu!
Jindanor lui tendant alors la racine, celle-ci s'en empara avant de la porter à son visage pour la sentir. Et son visage s'éclairci lorsqu'elle s'assura de ce fait.
— Ça sert d’épice au sud. Je l’ai vu dans les étals de marchands de Thaar et de Bazz’Hima. On m’a aussi dit que ça pouvait servir à soigner, mais sous forme d’infusion. C’est peut-être moins désagréable qu'à manger. Il faudrait de l’eau bouillante, hum.
Jindanor l'observa en passant sa main dans sa nuque. Il avait disposé de cette plante en l'achetant à un herboriste du coin, il la faisait pousser dans des conditions bien particulière, mais de là à penser qu'elle venait de Thaar. Évoquer cependant l'eau bouillante.. Ils avaient bien une marmite, où l'eau était chauffée pour la rendre potable, mais de là à faire une infusion.. Cela allait prendre des heures, aussi s'en rendant visiblement compte celle-ci sortie une coutelas, une petite lame suffisante pour se défendre, et pour réaliser des tâches quotidiennes, tranchant un morceau assez petit de la dites racine. Elle la mastiqua et au fur et à mesure que le goûts se répandait dans sa bouche, Jindanor distingua bel et bien son visage se crisper en une grimace de dégoûts, ce qui le fit légèrement ricaner.
-Ce n'est pas... Très bon.
Il retourna se poser contre cette souche alors qu'elle s'asseyait sur le lit, machouillant toujours la racine, qui il se l'avouait à lui même, était tout sauf simple à avaler. Puis le silence s'installa, Jindanor ne savait pas réellement quoi dire... Il était... Juste bien. Puis elle se mit à rire, dans un éclat qui le fit relever la tête. Devant cette femme sciée en deux par le rire, Jindanor ne put s'empêcher de la rejoindre dans ce fou rire qui venait de la prendre comme une envie d'pisser. Il riait sans savoir pourquoi mais, ça lui faisait un bien fou.
-Désolée, je ne sais pas pourquoi je ris. Ce n'est pas drôle... Enfin si, ça l'est.
-Vous vous mettez souvent à rire ainsi ? Dit-il en riant d'autant plus qu'elle reprenait ce fou rire, Jindanor riant autant qu'elle maintenant sans savoir pourquoi. Et c'était la seule chose qui le frustrait à l'instant même, et déployait d'autant plus son rire qui ne voulait visiblement pas s'arrêter.
-Bon sang. Ce truc est dégoûtant ! Glissa-t'elle entre deux quintes de rire, Jindanor hochant la tête, le rire aux larmes.
-Oui, horrible, je n'ai jamais mangé un truc aussi amer, piquant et ... Enfin c'est dégoûtant je vous l'accorde. Il riait encore, avant de doucement se calmer, essayant de ramener un semblant de calme . Il toussa légèrement, ses poumons ayant été pris par surprise par cette crise de rire.
- Je déteste en prendre personnellement, et ce n'est que lorsque la douleur devient véritablement insoutenable que j'me mets à en prendre... J'aurais dû vous prévenir. Dit-il avant de ricaner un peu. Passant sa main sur sa nuque d'un air gêné.
Il roula de sa nuque, et fit remuer ses muscles, cette crise de rire l'avait tendu sur le coups, mais rire lui avait permis, à lui, autant qu'à elle de son point de vue, de se décrisper. Il se sentait mieux. Il ne pensait plus à tout ce qu'il avait vu dans la journée précédente, et se fixait principalement sur l'instant présent, faisant abstraction de tout ce qui s'était passé auparavant.
-... Vous avez beaucoups voyagés vous... Non ?
Lorsqu'elle lui répondit par la positive en apportant une question supplémentaire, Jindanor la regarda calmement.
-Vous parlez du Sud... Vous y avez mangés ? Votre vie semble vous avoir portée bien loin de Diantra... D'ailleurs... Sauf si tout cela vous gêne, ou vous semble trop. Parlez-moi un peu de vous ? En plus ample détails, j'entends.
Il se posa plus calmement, moins stressé et d'autant plus détendu en observant la demoiselle, ses coude lui servant de solide maintient sur ses genoux, ainsi plié, il ne faisait pas bien plus grand que la plupart des gens de ce camp, et c'était d'autant plus simple pour le regarder dans les yeux. Il se faisait moins imposant. Moins effrayant qu'il n'aurait pu l'être, si le bûcheron qu'il avait été s'était comporté ainsi en voulant effrayer les quelques gaillards qui s'en prenaient à lui dans les tavernes. Ha, il n'en serait très certainement pas sortis aussi facilement.
Caley Aldaron
Humain
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Sujet: Re: [Après le siège] Le sang des hommes (ouvert à tous) Dim 29 Mai 2016 - 19:28
Caley entraina involontairement Jindanor dans sa crise de fou rire qui dura pendant encore un moment avant de finalement se calmer non sans avoir quelques excès de ricanement à l’occasion. Elle ne comprenait pas pourquoi elle réagissait ainsi. Ce n’était pourtant pas son genre d’avoir de telles réactions. En même temps, avec la fatigue qui s’accumulait et le ridicule de la situation… C’était une accumulation de plusieurs choses qui l’avait fait craquer. Heureusement, Jindanor semblait être sur la même longueur d’onde qu’elle. Après tout, il aurait pu la regarder en se demandant quelle mouche l’avait piquée. Le fou rire leur fit oublier brièvement leur problème. Caley se sentait déjà nettement plus détendue et même son malaise s’était atténué. Ceux qui affirmaient que le rire était la santé avaient peut-être raison finalement.
— En même temps, peut-être que dans un plat ce n’est pas mauvais. Les épices à l’état pur ne sont jamais vraiment très bonnes au goût. C’est trop intense.
En même temps, Caley n’avait rien d’une cuisinière émérite. Elle savait chasser et préparer sa viande, mais les plats raffinés que l’on servait dans les palais de ce monde lui échappaient totalement. Elle ne faisait pas une très bonne ménagère, malheureusement.
Jindanor s’excusa de ne pas l’avoir prévenu du goût repoussant de la racine. Caley secoua doucement la tête.
— Non, ce n’est pas grave. J’en aurais pris même si j’avais été averti. C’est bien connu, les herbes médicinales ne sont jamais bonnes au goût de toute façon.
Caley lui redonna le restant de la racine pour qu’il puisse la remettre dans ses bagages. Évidemment, il ne lui avait posé aucune question sur ses origines depuis le début de la journée. La rôdeuse savait bien qu’il allait finir par s’intéresser un peu plus à elle et à son passé. Le problème c’est qu’elle n’avait pas vraiment envie d’en parler. Certains détails de son histoire étaient plus délicats que d’autres à raconter et Jindanor ne pourrait pas tout comprendre. Elle soupira longuement en se massant distraitement la nuque.
— Je ne fais pas que voyager, je vis sur la route.
Elle se mordit la lèvre, rassemblant les détails de son histoire. Elle n’avait pas l’intention de tout dire, mais qui pouvait savoir? Après la crise de fou rire, tout était possible.
— On dit que je suis une rôdeuse. Les gens se méfient de moi lorsqu’ils me voient, car je suis toujours sur les routes. La forêt est ma maison, que ce soit au nord ou au sud. Je suis née à Diantra, mais l’année de mes 15 ans, je suis parti précipitamment. J’ai fait une bêtise et j’ai eu… peur. Je suis simplement partie sans rien dire en laissant mon père dans l’ignorance. Je suis resté dans le coin pendant un moment. Heureusement, je savais chasser et survivre en forêt, car je n’aurais pas fait long feu, je crois. Éventuellement, je suis descendu vers le sud où je suis resté pendant des années. À un moment, j’ai eu l’occasion de rentrer chez moi, mais plusieurs mois étaient déjà passés depuis ma fugue et j’avais peur de la réaction de mon père, alors je suis descendu dans l’Ithri’Vaan où je suis resté pendant des années. Vous devez savoir comme moi comment on peut perdre totalement le contrôle sur les évènements et simplement assister impuissant aux conséquences de nos gestes posés. Ce n’est que récemment que j’ai trouvé le courage de rentrer chez moi en sachant très bien qu’il ne reste probablement plus rien de ce que j’ai laissé derrière il y a 10 ans de ça. Toutefois, j’ai besoin de réponses même si elles s’avèrent être cruelles… C’est peut-être ce que je mérite, après tout.
Elle haussa les épaules, impuissante. Caley avait un sourire désabusé sur les lèvres, le sourire de ceux qui acceptent leur sort, aussi terrible qu’il soit. La jeune femme qui avait évité de regarder Jindanor jusqu’à maintenant plongea son regard dans celui du grand barbu qui était toujours assis sur sa buche.
— En même temps, les épreuves que l’on traverse nous rendent plus forts. On ne serait pas ce que l’on est aujourd’hui sans ça. Oui, il y a beaucoup de choses que je regrette, mais en même temps, je n’ai pas honte de ce que je suis devenu. J’ai survécu à beaucoup de choses. Je suis forte, débrouillarde et indépendante. Ce n’est pas une mauvaise chose, non?
Jindanor Numanor
Humain
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Sujet: Re: [Après le siège] Le sang des hommes (ouvert à tous) Mer 1 Juin 2016 - 8:20
Alors qu'elle lui rendait la racine, Jindanor restait dubitatif quand à l'utilisation de la racine dans un plat, sa puissance devait cacher l'goûts du reste non ? Enfin après tout, il était tout sauf bon cuistot. Il s'empara de la racine la rangeant calmement dans ses bagages, il sentit cependant que sa question la tendit un peu.. Peut-être qu'aborder ce point n'était pas son idée la plus brillante, mais comme elle l'avait dis elle-même, parler faisait toujours du bien.
- Je ne fais pas que voyager, je vis sur la route.
Elle se mordit la lèvre, Jindanor l'observa calmement, il n'avait pas passé tant de temps que cela sur la route, quelques années tout au plus, le reste il l'avait passé à LaDross, ou sur les bordures de l'Aduram. Cette forêt, elle ne lui manquait pas au fonds. Et elle se décida à parler, dans un flot continus elle lui envoya les informations qu'il attrapa à la volée comme il savait si bien le faire.
— On dit que je suis une rôdeuse. Les gens se méfient de moi lorsqu’ils me voient, car je suis toujours sur les routes. La forêt est ma maison, que ce soit au nord ou au sud. Je suis née à Diantra, mais l’année de mes 15 ans, je suis parti précipitamment. J’ai fait une bêtise et j’ai eu… peur. Je suis simplement partie sans rien dire en laissant mon père dans l’ignorance. Je suis resté dans le coin pendant un moment. Heureusement, je savais chasser et survivre en forêt, car je n’aurais pas fait long feu, je crois. Éventuellement, je suis descendu vers le sud où je suis resté pendant des années. À un moment, j’ai eu l’occasion de rentrer chez moi, mais plusieurs mois étaient déjà passés depuis ma fugue et j’avais peur de la réaction de mon père, alors je suis descendu dans l’Ithri’Vaan où je suis resté pendant des années. Vous devez savoir comme moi comment on peut perdre totalement le contrôle sur les événements et simplement assister impuissant aux conséquences de nos gestes posés. Ce n’est que récemment que j’ai trouvé le courage de rentrer chez moi en sachant très bien qu’il ne reste probablement plus rien de ce que j’ai laissé derrière il y a 10 ans de ça. Toutefois, j’ai besoin de réponses même si elles s’avèrent être cruelles… C’est peut-être ce que je mérite, après tout.
Elle haussa les épaules, d'un air impuissant. Elle avait ce sourire désabusé que Jindanor arborait lui même parfois, ce sourire de ceux qui ont décidé que quoi qu'il arriverait, ce n'était pas si grave. Ce sourire triste et pourtant apaisé, un de ces sourires que l'on ne voudrait pas voir sur le visage d'une jolie femme, ce qui fit tendre un léger rictus à Jindanor, peiné. Elle plongea son regard dans le sien, sans prévenir, ce qui le figea presque sur le coup...
-En même temps, les épreuves que l'on traverse nous rendent plus forts. On ne serait pas ce que l'on est aujourd'hui sans ça. Oui, il y a beaucoup de choses que je regrette, mais en même temps, je n'ai pas honte de ce que je suis devenu. J'ai survécu à beaucoup de choses. Je suis forte, débrouillarde, et indépendante. Ce n'est pas une mauvaise chose, non ?
En effet... L'expérience, les épreuves auxquelles nous survivons nous rendent plus fort, chaque décision nous change profondément, quoi que l'on puisse y penser, avoir décidé de manger un morceau de viande incongrue peut vous sauver la vie, comme vous tuer.. Décider de s'emparer d'une vie ou non peut vous transformer, en bien comme en mal
-Le regret n'a pas de place dans le coeur de personne comme vous et moi. Il nous faut aller de l'avant, quoi qui nous fasse face. C'est ainsi que nous avons survécu jusque là, autant continuer, non ? Vous n'avez pas à avoir honte de ce que vous êtes. Comme vous l'avez dis, vous avez survécu à bien des choses, peut-être même plus que moi. Vous êtes forte, vous avez de l'assurance, vous êtes débrouillarde, et indépendante, beaucoup d'hommes vous envieraient, ils vous jalouseraient pour ce que vous êtes. Meilleure. Alors est-ce que c'est une mauvaise chose ? De survivre ? D'évoluer ? Non. Il lui sourit sincèrement. Si je m'écoutais j'vous embrasserais. Là, maintenant. Ses lèvres tremblèrent un peu, autant par l'envie, le manque, la détresse, et la folie de l'instant, que par la retenue. Mais c'est une très mauvaise idée. Il passa sa main dans sa nuque avant de rire bêtement. Le coeur à ses raisons que la raison ignore, et parfois je me dis que je ferais mieux d'écouter ma raison.
Il soupira en s'accoudant à ses genoux, détournant le regard des yeux de la demoiselle.
-Vous savez ce qui me retient vraiment ? L'amour. Cette saloperie de sentiment qui vous prend aux tripes. C'est une torture comme une bénédiction. Mais pour moi, je sens que cela va être une véritable malédiction. Vous avez sans doute déjà éprouvée cela. J'pense que tout l'monde l'a déjà ressentis. Mais pourquoi fallait-il que ce soit une personne inaccessible ?
Il soupira en regardant par terre, pourquoi se confiait-il à elle ? Pourquoi lui faisait-il part de ses doutes ? Il ne le savait pas vraiment... Il... Le faisait, c'est tout.
-Comme j'disais, vous êtes une femme admirable, autant par l'aplomb dont vous faîtes preuve, que par votre sensibilité, vous êtes touchante et même attirante. Je n'ai pas peur de vous le dire, qu'importe comment vous interpréterez mes propos. Il faut que ça sorte, je m'en voudrais de ne pas vous l'avoir dis. Il redresse le visage, évitant de la regarder directement, avant de reposer son regard sur elle, ses yeux bruns la traversant littéralement. J'aurais aimé vous rencontrer avant elle ... Réellement. Avec un peu de chance... Je n'aurais pas ressentis ces sentiments pour elle.
Et voilà qu'il se sentait con... Mais un peu plus léger. Il se haïssait d'aimer Cécilie, il doutait déjà à ce jour de la possibilité de cet amour, mais il voulait s'y accrocher, comme un malade s'accroche à la vie, il voulait s'accrocher à Cécilie, ne pas la lâcher, l'obtenir. Il la voulait. Il l'aimait. Sincèrement, de tout son être. Mais au fond de lui, dans le fond de son cœur, il sentait ce poids permanent, d'autant plus depuis qu'il l'avait quittée comme un voleur. Il la perdrait un jour. Ça ne pouvait pas se passer autrement. Il devrait profiter. De chaque instants, et il le savait. Ça le déchirait d'autant plus.
-Excusez-moi... Encore du charabia, vous devez vous dire que la fatigue me fait délirer, et c'est peut-être un peu le cas. Pour la faire courte, mon cœur à choisit une dame que je perdrais certainement un jour. Qu'est-ce que je devrais-faire d'après-vous ?
Caley Aldaron
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Sujet: Re: [Après le siège] Le sang des hommes (ouvert à tous) Dim 5 Juin 2016 - 13:01
Jindanor l’écouta en silence, sans l’interrompre ni la juger. Parler lui faisait du bien, même si Caley cachait quelques détails de son histoire. L’homme n’essaya pas d’en savoir plus, respectant le secret qu’elle cachait. Elle en avait suffisamment dit pour que Jindanor comprenne qu’elle avait vécu des évènements très difficiles. Peut-être qu’elle n’avait pas fait les meilleurs choix, mais comme il était impossible de revenir sur ce qui a été fait, il fallait aller de l’avant. Caley employait toute son énergie à le faire. Elle allait enfin rentrer chez elle, même si l’avenir restait incertain. Lorsqu’elle eut enfin fini de parler, le barbu reprit la parole, parlant calmement en lui disant des paroles qui lui firent chaud au cœur. Il ne s’agissait pas des conseils maladroits d’un homme n’ayant jamais traversé de réelles difficultés, mais bien de quelqu’un ayant eu une vie parsemée d’obstacles, mais qui était toujours là. Caley sentait une pointe d’admiration dans ses paroles au point qu’elle ne put empêcher un faible sourire de fleurir sur ses lèvres. Elle en était presque gênée. Ce sentiment s’accentua lorsqu’il déclara soudainement avoir envie de l’embrasser. Caley le regarda, la surprise se lisant dans ses yeux. Sa surprise s’accentua encore lorsqu’elle réalisa qu’elle en avait envie elle aussi. Les battements de son cœur accélérèrent sensiblement dans sa poitrine. Soudainement, elle avait chaud. Toutefois, elle n’était pas le genre de femme à perdre toute contenance. Surtout que Jindanor avait une bonne raison de ne pas l’avoir fait. Caley fit comme l’homme l’avait fait pour elle plus tôt : elle l’écouta. Il était amoureux et cet amour le consumait de l’intérieur.
Cette femme lui était inaccessible, mais le cœur à ses raisons que la raison n’a pas. Il l’aimait et il n’y pouvait rien. Jindanor avoua candidement qu’il aurait préféré rencontrer Caley avant. Ainsi, il n’aurait peut-être pas eu ces sentiments pour cette femme que le destin gardait hors de sa portée. Caley n’avait jamais ressenti de tels sentiments pour quelqu’un. Elle pensait que l’amour n’était pas quelque chose pour elle, mais en réalité, c’était simplement parce qu’elle n’avait jamais rencontré la bonne personne. La vie en forêt n’était pas propice aux rencontres et lorsqu’elle était en ville, Caley évitait de se mélanger aux autres. Ainsi, si un homme avait jeté sur elle un regard intéressé, elle ne l’avait jamais remarqué. Jindanor finit par s’excuser par tout le charabia qu’il venait de dire, mais Caley savait qu’il avait parlé, car il devait le faire. Il ne devait pas avoir beaucoup de gens dans son entourage pour l’écouter. S’exprimer était la meilleure façon d’aller de l’avant. Touchée par sa détresse, Caley se leva pour s’approcher de lui et saisir sa main calleuse dans la sienne. Elle était chaude, mais légèrement tremblante. Caley la serra pour lui donner du courage.
— Non, vous n’avez pas à vous excuser. Je comprends ce besoin de devoir parler. Lorsque les émotions prennent toute la place et qu’on va bientôt exploser si l’on ne fait pas quelque chose. J’ai gardé beaucoup de choses en moi pendant plusieurs années… Elle sourit tristement. Je crois que vous devriez simplement… vivre. Le monde est sens dessus dessous. La vie est parfois cruelle et injuste, mais elle peut aussi être belle et nous tend des opportunités qu’il faut savoir saisir. Ça fait peur parfois. On ne veut pas avoir de regret, on ne veut pas avoir mal, mais c’est ça la vie. Cette femme a énormément de chance qu’un homme tel que vous ait des sentiments pour elle. Le seul conseil que je peux vous donner, c’est de garder votre cœur ouvert. Aimez autant que vous pouvez aimer et continuer à le faire. La douleur s’estompera et ne laissera derrière que les bons souvenirs. Un jour, vous allez peut-être rencontrer une femme qui vous aimera sincèrement et qui restera à vos côtés même si le monde s’écroule.
Caley sentait toujours son cœur battre dans sa poitrine. Elle pourrait lâcher sa main maintenant, mais elle ne le faisait pas, caressant le dos de sa grande paluche avec son pouce. Elle avait peur que ses paroles aient été maladroites. Elle voulait lui redonner du courage et de la force. Tous les deux avaient été durement éprouvés par la vie. Ils étaient deux pauvres âmes que le hasard avait réunies dans d’étranges circonstances. Même brève, une rencontre pouvait changer beaucoup de choses dans la vie d’une personne à condition d’être réceptive.
Jindanor Numanor
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Sujet: Re: [Après le siège] Le sang des hommes (ouvert à tous) Lun 6 Juin 2016 - 15:13
Jindanor sentit la main de cette femme s'emparer de la sienne, il ne put s'empêcher de la regarder, un peu surpris par le geste. Mais agréablement surpris, il ne l'avait pas froissée, et elle ne semblait pas lui en vouloir pour sa franchise, cela le fit sourire plus que de raison, heureux de trouver quelqu'un à qui parler à coeur ouvert, autre que Cécilie. Il aimait parler avec Cécilie, là n'était pas le problème. Il aimait être franc avec elle, il n'aimait pas lui cacher quoi que ce soit. Mais... Il y avait cette barrière qu'il devait garder pour lui, cette part de peur et de craintes qu'il ne voulait pas lui montrer.. Elle avait déjà bien des soucis sans qu'il ne vienne en plus flancher devant elle.
— Non, vous n’avez pas à vous excuser. Je comprends ce besoin de devoir parler. Lorsque les émotions prennent toute la place et qu’on va bientôt exploser si l’on ne fait pas quelque chose. J’ai gardé beaucoup de choses en moi pendant plusieurs années… Elle sourit tristement. Je crois que vous devriez simplement… vivre. Le monde est sens dessus dessous. La vie est parfois cruelle et injuste, mais elle peut aussi être belle et nous tend des opportunités qu’il faut savoir saisir. Ça fait peur parfois. On ne veut pas avoir de regret, on ne veut pas avoir mal, mais c’est ça la vie. Cette femme a énormément de chance qu’un homme tel que vous ait des sentiments pour elle. Le seul conseil que je peux vous donner, c’est de garder votre cœur ouvert. Aimez autant que vous pouvez aimer et continuer à le faire. La douleur s’estompera et ne laissera derrière que les bons souvenirs. Un jour, vous allez peut-être rencontrer une femme qui vous aimera sincèrement et qui restera à vos côtés même si le monde s’écroule.
Jindanor l'écouta, avec un léger sourire. Ne pas avoir à s'excuser ? Quand il y pense, c'est un peu ce qu'il aurait dis lui-même. "Pas de remords, pas de regrets". S'excuser vient à regretter un geste, il lui sourit aimablement en retour, opinant rapidement du chef. Elle disait comprendre ce besoin de parler, elle était comme lui après tout, et certainement avait-elle bien plus de chose sur le coeur qu'il n'en avait lui même. Il n'en doutait pas, elle était sur les routes depuis bien plus longtemps que lui. Et les routes ne vous laissent jamais de marbre. Une vie dans un village est cosie, elle a son lot de problèmes mais ils ne sont jamais de l'ordre des voyages. Lorsqu'un sourire triste vient s'emparer de son visage, Jindanor lui adresse un sourire compatissant. Posant son autre main sur la main caressant le dos de sa grande paluche avec son pouce. C'était assez intime que de faire ça... Mais après tout, elle était son genre de femme, plus solide qu'on ne le pense, plus franche, et plus vivante que la plupart. Elle n'aimait pas subir. Cécilie non plus. Maintenant qu'il y pensait, a quelques points notant vraiment les différences, Cécilie n'avait que la vue en moins. Et l'armure aussi.
- Merci de ces bons conseils.. Cela fais... Du bien de se sentir écouter, et si vous souhaitez... Parler, ou... Je ne sais pas. N'hésitez pas. Je retourne à Lourmel, à la fin de ces festivités et du deuil. Les gardes là bas me connaissent, si je venais à devoir partir, je laisserais une note, ou.. Des informations. Si un jour vous voulez me revoir, ou venir discuter avec un gaillard inconnus, un poil trop grand, et riard... N'hésitez pas.
Il l'observait, plongeant son regard dans le sien. Une rencontre peut changer beaucoup de choses dans la vie de quelqu'un. Pour le peu d'y porter attention. Jindanor portait toujours attention à ses rencontres. Celle-ci allait certainement le pousser à sa décision, d'ici quelques ennéades, elle était certainement l'une de ces discussions qui le mettrait dans la merde. Mais... Il ne regretterait pas.
Il ne regrette jamais. Ses décisions, il les fait sans l'avis des autres. Il porte attention à leurs conseils, et pèse le pour et le contre. Mais ses décisions, les siennes. Il les prends avec détermination. Jindanor est le genre d'homme que l'on ne sépare pas de sa cible. Il est le genre d'homme qui prends. Il n'est pas inactif, et larvaire. Il chasse.
Il ricana un peu en observant Caley, détournant le regard... Il espérait pour elle qu'elle ne se laisserait pas inactive. Qu'elle serait... Capable de le retrouver un jour. Après tout, si des années s'écoulent avant leurs prochaines rencontre, au moins auront-ils de quoi parler.
HRP:
Assez court, excuse moi ma p'tite Caley, mais bon. A quand le Rp papounet Fiston qui se retrouvent ? :3
Caley Aldaron
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Sujet: Re: [Après le siège] Le sang des hommes (ouvert à tous) Lun 13 Juin 2016 - 22:02
Caley avait saisi sa main sans réfléchir dans un geste qui se voulait réconfortant. Elle l’avait fait sans arrière-pensée, mais pour lui redonner un peu de courage. Elle espérait avoir réussi et peut-être même avoir apaisé par la même occasion les plaies invisibles de l’esprit. Elle-même avait besoin de le toucher, un simple contact auquel s’accrocher, rien de plus. Un sourire se dessina à travers la barbe de Jindanor, rassurant Caley qui sourit à son tour. Le moment de leur séparation était imminent, toutefois ce n’était pas un adieu. Jindanor lui expliqua qu’il devait retourner à Lourmel à la fin du deuil et qu’il devrait y rester à moins que quelque chose n’arrive. S’il devait partir, il laisserait une note pour qu’on puisse le retrouver. Sans le dire directement, il invitait Caley à le faire si elle avait besoin d’un peu de compagnies pour discuter. Elle acquiesça d’un signe de tête.
— D’accord, mais la prochaine fois, ce sera autour d’une bière et d’un bon repas chaud.
Elle sourit un peu plus franchement, amusée par sa propre déclaration. Caley choisit ce moment pour retirer sa main. C’était à contrecœur. Elle aurait aimé que ce contact s’étire plus longtemps.
— Personnellement, je me dirige vers Diantra peu importe ce qui arrive. Je ne sais pas ce que je vais y trouver, mais je dois y aller. Ensuite… Je ne sais pas. Avoir une vie plus stable. Je ne sais pas si c’est possible. Fonder une famille, tu vois… Avoir une maison à m’occuper… le genre de chose que peut vouloir une femme, je suppose. C’est loin d’être gagné. Il faudra quelqu’un capable de supporter mon caractère et que dois admettre que cette vie de voyages ne me déplait pas totalement.
Elle rit.
— On va se revoir. Je ne sais pas quand ni comment, mais… on va se revoir. Cependant, ne m’oblige pas à te traquer à travers la Péninsule. Je suis doué pour suivre la piste de gros gibiers, mais un humain… Assure-toi de laisser des indications claires.
Caley ne savait pas encore que sa vie s’apprêtait à prendre un autre terrifiant détour, mais elle était une jeune femme pleine de ressources et très résiliente. À n’en pas douter, elle trouvera le moyen de faire au mieux même dans la pire des situations. Ça lui prendra peut-être plus de temps pour rejoindre Jindanor, mais elle le fera. Même si c’était pour se séparer à nouveau, elle espérait déjà le revoir dans un autre contexte, plus joyeux que celui-ci.
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Sujet: Re: [Après le siège] Le sang des hommes (ouvert à tous)
[Après le siège] Le sang des hommes (ouvert à tous)