Le dieu oublié [Aurore, Nicolaï, Aureane]

Tandis que deux gardes la maintenait, le vieil homme acheva de découper les lacets de la robe d’Aurore puis la fit glisser, la mettant nue. Mais si la jeune femme put un instant croire qu’il comptait abuser d’elle, ce fut une erreur, le vieux mystique ne semblait pas le moindrement du monde sensible à ses charmes, son seul amour étant sa religion. Attrapant une robe de bure semblable à la sienne, il la lui tendit.

Une fois vêtue, elle fut de nouveau conduit - traînée serait presque plus vrai - le long de la plage. Après quelques centaines de mètres, une voix s’éleva :

Alors Hamos, notre plan a-t-il fonctionné ?
Seigneur Zarasthar… c’est un honneur de… oui, nous l’avons.

L’homme qui apparut à leur yeux était d’un âge avancé mais encore fort alerte. Assez crasseux, comme s’il se complaisait dans la saleté, sa peau burinée était recouverte d’un profond réseau de rides. Son bras maigre, quasi squelettique, tenait difficilement un bâton de chêne sur lequel il s’appuyait. Mais son regard brillait d’une lueur maléfique et cruelle, et il émanait de lui une force quasi-surnaturelle, propre à ceux qui se refusent à être le jouet du destin.

Zarasthar, car c’était lui, s’approcha, et les trois mystiques qui accompagnaient Aurore s’inclinèrent profondément devant leur maître spirituel. Alors que la petite troupe s’apprêtait à reprendre la route, l’un des gardes qui maintenait Aurore désigna le promontoire déchiré qui se dressait à quelques centaines de mètres d’eux.

Seigneur ?
Oui, qu’y a-t-il ?
L’un des gardes de la guérite fait une patrouille, il nous faut attendre.
Malédiction… bon, nous attendons, et nous nous faufilerons à la faveur de la nuit.

Cachés dans une anfractuosité de la roche, et tandis que les deux gardes veillaient étroitement sur Aurore, le prophète et son vieil adepte se mirent à discuter.

Seigneur… pardonnez ma hardiesse… mais avez-vous avancer dans la traduction ?
Un peu , mais les notes de Vraven Lorki sont remplies d’abréviation peu évidentes, et il n’avait pas eu le temps de travailler sur l’ensemble du manuscrit. Certaines portions du texte nous sont encore bien obscures.
Cela pourrait-il influencer le rituel ?
Non, la lumière divine nous éclairera, mon ami, et notre foi comblera les manques du manuscrit. Bientôt… très bientôt… notre dieu renaîtra et détruira les imposteurs des autres cultes.
Que Son verbe soit notre ordre.
Que Son verbe soit notre ordre.

Au loin, sur la falaise, une silhouette solitaire se devinait, faisant les cent pas. L’homme était bien trop éloigné pour distinguer les détails, mais son allure laissait aisément deviner qu’il s’agissait d’un militaire. Une guérite un peu plus loin devait lui servir de refuge. Certes il pouvait s’agir d’un poste de garde-côte, mais les forces de milices qui assuraient le contrôle de la contrebande se déplaçaient en général à cheval, et ne veillait pas uniquement en un point de la côte.

Non, le long de la côte de l’Eris, il n’y avait qu’un seul endroit où un poste permanent de gardes surveillait un promontoire… et si Aurore connaissait les légendes de la côte d’Orfédie, elle pouvait désormais deviner la destination de ses ravisseurs. Quand au nom prononcé… Vraven Lorki… ce nom n’était pas inconnu de la châtelaine, car Harnyll lui avait parlé de cet archéologue assassiné lors du saccage du site de fouille du mont chauve, près d’Arcani.

Mais quel lien pouvait-il y avoir entre ces anciennes légendes, un archéologue mort sur le mont chauve quelques temps plus tôt et elle ?

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Le louveteau restait près d’eux, venant parfois fourrer son museau contre Aureane, qui semblait beaucoup lui plaire. L’animal ne semblait plus effrayé par les humains, mais Jimmy voulut rassurer la jeune femme… après tout, même jeune, ca n’en restait pas moins un loup.

C’est un jeune à peine sevré, sa mère a du être tuée dans la forêt. Ne vous inquiétez pas il n’est pas dangereux, il cherche juste du réconfort.

L’après-midi passa ainsi… chacun campant sur ses positions… les sauveteurs rongeant leur frein à l’idée de ne pouvoir agir car en sous-nombre, mais sans savoir que les fanatiques étaient eux aussi bloqués par les patrouilles des gardes le long du promontoire.

La soleil baissait sur l’horizon lorsque Jimmy, qui avait dormit plusieurs heures, ouvrit un œil.

Oh, voilà du renfort je crois.

Sur la route, une troupe d’une bonne vingtaine de cavaliers approchait à vive allure, brandissant le grand oriflamme d’Ysari. Une seule personne dans la région pouvait posséder cet oriflamme, et c’était le baron lui-même.

Sujet: Re: Le dieu oublié [Aurore, Nicolaï, Aureane] Sam 1 Jan 2011 - 20:46

Nicolaï n'aimait pas cette inactivité. Qui sait se que pouvait subir Aurore de Rosemont pendant qu'ils attendaient les renforts? Mais d'un autre côté, ils n'avait pas du tout le choix. Ils étaient totalement en sous nombre et allaient à une mort certaine s'ils croisaient la bande. Dans ce cas, autant attendre ici. Il était inutile d'aller à une mort certaine.

Le louveteau semblait tout particulièrement apprécier la compagnie d'Aureane contre qui il venait sans arrêt coller son petit museau. Le chevalier qui restait avec elle sans arrêt sentait bien qu'elle avait peur. Très peur même. Après tout, un loup, même bébé reste tout de même un loup. Jimmy sembla s'apercevoir que le chevalier ne parvenait pas à la rassurer car il s'approcha d'eux.

« C’est un jeune à peine sevré, sa mère a du être tuée dans la forêt. Ne vous inquiétez pas il n’est pas dangereux, il cherche juste du réconfort. »

Nicolaï lui accorda un léger sourire. Peut-être avait-il mal jugé le traqueur. Certes, il se méfiait toujours. Mais moins qu'avant. La découverte des cadavres prouvait assez bien que s'il avait vraiment voulut les attirer dans un piège, se serait déjà fait depuis un certain temps.

Ils rongèrent un long moment leur frein. Tout l'après-midi en fait. Le temps passait et la liste des supplices que pouvait subir Aurore s'allongeait. Mais ils n'avaient pas le choix. Alors il ne restait plus qu'à prendre son mal en patience. D'un autre côté, les gens qui l'avaient enlevé s'étaient donné beaucoup de mal pour le faire. Se n'était pas pour satisfaire de simples pulsions sadiques. Ils voulaient quelque chose de précis.

Donc dans l'immédiat, Aurore ne risquait pas grand chose. Certes, il ne fallait pas trop trainer. Mais si on voulait lui faire du mal rapidement, se serait déjà fait.

Alors que le soleil baissait à l’horizon Jimmy brisa le silence.

« Oh, voilà du renfort je crois. »

Nicolaï regarda dans la direction des cavaliers qui étaient en train d'approcher à grande allure. Avec... grand oriflamme d’Ysari? Mais qu'est-ce que cela voulait dire? Le grand oriflamme accompagnait toujours le baron. Pourquoi Harnyll n'était-il pas resté au manoir? Il avait été bien amoché. Qu'est-ce que c'était que cette histoire?

À moins que... non...Harnyll et...Aurore de Rosemont?

Le chevalier s'approcha de la colone de cavalier à la tête de laquelle se trouvait bien entendu Harnyll.

« Monseigneur. Que faite vous là? Vous devriez être en train de récupérer de vos blessures. »

Sujet: Re: Le dieu oublié [Aurore, Nicolaï, Aureane] Dim 2 Jan 2011 - 10:50

Aureane ne savait pas trop comment réagir vis-à-vis du louveteau. D'un côté il était très mignon et elle avait suffisamment vécu à la campagne pour ne pas s'effaroucher face à une bête. D'un autre côté, les loups étaient reconnus comme des prédateurs, et ils ne faisaient pas partie des contes pour rien. Les explications de Jimmy la rassurèrent un peu et elle cessa de se mettre en retrait dès que le louveteau s'approchait d'elle. Il finit même par obtenir une petite caresse un peu fébrile. Finalement, s'occuper de ce que faisait ce petit loup était une excellente façon de ne pas penser à ce que pouvait subir Aurore. Aureane était malade rien que de songer à ce que la pauvre pouvait endurer et dès qu'elle laissait son esprit s'égarer elle revoyait son propre enlèvement. Alors elle ne lâchait pas Nicolaï et essayait de se distraire des tentatives de rapprochement de ce louveteau perdu.

" Oh, voilà du renfort je crois. "

La jeune fille regarda dans la direction indiquée et sentit son cœur bondir. Des renforts ! Alors, là, si ce n'était pas une surprise ! Pour être honnête, elle n'y croyait plus, se résignant à courir vers une nouvelle catastrophe. Mais là, non, ils allaient bel et bien avoir du secours ! Elle n'avait pas compris de suite qu'il s'agissait du baron, mais fut surprise quand elle l'apprit. Harnyll était à demi agonisant quelques heures plus tôt et à présent, il accourait ?

Contrairement à Nicolaï, elle n'avait pas fait le lien entre le baron et Aurore, mais ça ne l'empêcha pas de penser tout bas ce que le jeune homme demandait tout haut. Apparemment Nicolaï et Harnyll avaient un point commun : ils aimaient foncer tête baissée dans les ennuis sans s'embarrasser de la réflexion au passage. Quoique non, Harnyll avait le bon sens de se faire accompagner, lui !

En attendant, que le baron soit raisonnable ou pas, il avait amené avec lui des renforts et cela n'était pas négligeable. Pour la première fois depuis ce qui lui paraissait des décennies, Aureane sourit spontanément, réellement soulagée. Elle osa même lâcher un peu Nicolaï, même si elle resta sagement près de lui. Après tout, ils étaient encore en pleine forêt et ils n'avaient toujours pas retrouvé Aurore. Une fois de plus la jeune fille imagina ce que la châtelaine risquait de subir et perdit le sourire. Il fallait absolument qu'ils la retrouvent. Elle s'agenouilla et fit une petite caresse au louveteau, faisant enfin le lien avec Aurore. Cette dernière aurait-elle adopté ce petit qui ne cessait de repérer ses affaires et paraissait si proche des humain ?

Sujet: Re: Le dieu oublié [Aurore, Nicolaï, Aureane] Dim 2 Jan 2011 - 15:56

En voyant la dague près d’elle, Aurore se débattit de ses deux bourreaux. Il avait osé. Loin du monde, elle chercha à montrer ses charmes. Elle en avait honte, dans le présent. Les vieilles histoires racontaient que les femmes utiliser pour les rituels étaient vierges…

Oh non, il n’était pas question de dire qu’elle ne l’était plus et qu’en plus, elle attendait un enfant. Quelle saleté. Elle n’avait jamais porté une horreur. Lorsqu’elle sentit les deux hommes la trainer, elle se débattit davantage. Non, elle ne voulait pas jouer les sacrifices pour un dieu qui n’existait pas.

Vraven Lorki ?

Elle pouvait paniquer désormais. Elle pouvait craindre ses ravisseurs. Elle avait écouté son père sur les légendes qui abritaient Orfédie et la côte D’Éris. Puis son amant avait craint des représailles après la mort de cet archéologues dont il lui avait parlé a la fois dans ses lettre et à son retour.

Inquiète plus pour elle-même que pour son amant cette fois, elle commença à se débattre. Il était clair que cette fois, elle était dans les beau draps. Elle ne pouvait pas rester ici, oh que non. Elle était prise avec des fanatiques qui avaient besoin d’un bon coup aux fesses des dieux.

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Le louveteau se laissa faire. Il ne détestait pas la compagnie des humains, même s’il les craignait. Par contre, orphelin depuis plusieurs temps, il n’avait pas appris à survivre sans les autres. Son état calme entre lui et les humains étaient relatifs à cet état. Il cherchait le réconfort, et peut-être même l’apprentissage. Il était clair, qu’il roderait près de la femme brune. Elle lui avait sauvé la vie, dans ce piège.

Il se laissait aux mains d’Auréane, sans cris et tout tranquille. Il voulait la jeune femme aux longs cheveux bruns, celle qui laissait des objets, pour jouer avec lui. Il restait animal. Pour lui, cela était une chasse aux trésors. Il voulait gagner.

Sujet: Re: Le dieu oublié [Aurore, Nicolaï, Aureane] Lun 3 Jan 2011 - 10:05

Profitant de l’obscurité, la petite troupe se faufila sous les yeux certes peu attentifs des gardes et arriva à l’entrée d’une grotte murée bien des années auparavant. Murée ? Plus vraiment, car dans une zone d’ombre un petit trou avait été creusé, juste assez large pour qu’un homme puisse s’y glisser. En tout cas, les gardes qui patrouillaient plus haut sur la falaise ne pouvaient certainement pas la voir. Un par un, ils s’y faufilèrent, et se retrouvèrent dans un long couloir creusé à même la roche, par moment à peine assez haut pour qu’ils puissent s’y tenir debout. Bien qu’Aurore n’ait surement guère l’envie de s’intéresser à la géologie du lieu, il semblait que le boyau d’origine naturelle ait été par le passé retaillé grossièrement par une main humaine.

Au bout du tunnel, ils arrivèrent dans une salle vaguement ronde, au centre de laquelle un autre tunnel, particulièrement étroit, s’enfonçait rapidement vers les profondeurs. A son entrée, les fanatiques de Zarasthar avaient installé un campement, et près d’une cinquantaine d’entre eux, probablement tout ce qu’il lui restait après le carnage de Dyriet, s’y étaient rassemblés. Des hurlements de joies célébrèrent leur arrivée, et tandis que les gardes maintenaient solidement Aurore, le prophète grimpa sur un amas bancal de vieux vêtements et de débris divers pour haranguer ses adeptes. La folie pouvait se lire dans son regard, la folie mais aussi une détermination sans faille.

Frères ! L’heure approche ! Moi, Zarasthar, premier prophète du Sans-Nom, qui ait parcouru ce monde et bien d’autres, dont la parole a déjà embrasé des nations par delà les six océans, je vous guiderai sur la voie de la vérité et de la lumière. Grâce à… ceci !

Le fou brandit de petites tablettes gravées.

Ces reliques, arrachées aux mains des hérétiques qui fouillaient le mont chauve, sont les textes sacrés de nos prédécesseurs ! Nos ainés ont autrefois été détruits pour leur foi, mais leur témoignage a survécu et nous le ferons revivre ! Cent fois milles années se sont passées depuis qu’Il a été trahi par ses enfants ! Ses enfants qui aujourd’hui réclament l’obéissance des peuples de ce monde et leur dévotion ! Ses enfants qui l’ont emprisonné ici, au cœur même du monde ! Mais notre foi et le sang des impurs le délivreront, car Il l’a dit : « Le sang des filles encore vierges des puissants est la clé de ma prison. Oh mes enfants, sacrifiez les moi ou souffrez mon courroux ! ».

Aurore pouvait écouter le prophète fou déblatérer et comprenait désormais toute l’horreur de sa situation. Elle n’ignorait rien de l’antique légende du dieu fou, qui soi-disant aurait été enfermé pour l’éternité au cœur du monde, et dont cette grotte serait l’entrée de sa prison. Des siècles auparavant plusieurs sectes avaient tenté de bâtir une religion sur cette légende, tentatives toujours fermement réprimées par le pouvoir en place*. Apparemment Zarasthar faisait une nouvelle tentative, se basant sur des textes retrouvés lors de fouilles archéologiques, textes écrits par un des adorateurs de ces sectes, et y mêlant certains éléments de son propre cru. Il y aurait eu de quoi en rire si la situation n’avait pas été aussi tragique pour Aurore.

[hrp : voir le bg « mythes, légendes et religion » pour les détails de cette légende]

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Eh oui, c’était bien le baron, armé en guerre, qui s’en venait avec une bonne vingtaine de vétérans blanchis sous le harnois. Pas des tendres, de rudes gaillards peu adeptes des examens de conscience et farouchement fidèles à leur seigneur. Tous en armure complète sauf le baron lui-même que ses bandages à la tête empêchaient de porter un casque et qui se contentait d’une cuirasse et d’une cotte de maille… restait à espérer qu’il éviterait d’aller se jeter dans la mêlée.

Grommelant à la tirade du chevalier quand à la nécessité de se reposer, Harnyll grinça :

Peu importe ma blessure, je ne vais pas laisser une de mes vassale aux mains de ces ordures ! Jimmy, guidez nous !

Oui, à moins d’être vraiment aveugles, Nicolaï et Aureane devaient commencer à se douter qu’il y avait anguille sous roche entre leur seigneur et la jeune châtelaine de Sinlieh.

Sujet: Re: Le dieu oublié [Aurore, Nicolaï, Aureane] Lun 3 Jan 2011 - 19:48

Les renforts appelé par Harnyll étaient plus que bienvenu. Les soldats de sa garde étaient tous en arme et parfaitement entrainer. Autant dire qu'ils ne feraient sans le moindre doute qu'une simple bouchée de ces bandits quant ils les rattraperaient. Mais encore fallait-il espérer les rattraper à temps.

Pour être honnête, Aurore de Rosemont n'était pas vraiment la plus grande priorité de Nicolaï à ce moment là. C'est moche à dire, mais c'était le cas. Son premier soucis, c'était Aureane. Venait ensuite Harnyll et seulement après, la jeune châtelaine.

Harnyll poussa un grommellement en entendant son chevalier, guère vêtu autrement que comme un paysan, lui dire qu'il aurait mieux valut qu'il se repose. D'un autre côté, la situation avait quelque chose de tout à fait risible. À peu de chose prêt, on aurait put croire qu'un vas-nu-pied donnait des ordres à un baron. Et puis, quant on connaissait un peu plus les deux personnages. On aurait presque put croire qu'ils avaient échangé leurs corps.

Harnyll qui s'emportait pour une demoiselle et Nicolaï qui se faisait la voix de la raison.

C'était justement se qui avait mit la puce à l'oreille du chevalier. Harnyll se comportait exactement comme lui l'avait fait avec Aureane aux mains de Veshork. Puis avec le défi qui lui avait été lancé.

« Peu importe ma blessure, je ne vais pas laisser une de mes vassale aux mains de ces ordures ! Jimmy, guidez nous ! »

Non. Nicolaï n'y croyait pas. Mais il n'allait rien dire pour le moment. D'un geste, il aida Aureane à monter sur le cheval avant d'y monter à son tour.

Cette chasse devait prendre fin. Et maintenant, avec les hommes d'Harnyll, ils avaient de quoi en finir définitivement.

Sujet: Re: Le dieu oublié [Aurore, Nicolaï, Aureane] Mer 5 Jan 2011 - 13:50

Ils se mirent en marche le long de la plage, guidés par Jimmy vers le repaire des fanatiques. En tête venaient Harnyll et Nicolaï, l’épée déjà au poing, suivis par les gardes encadrant Aureane, la seule non armée du groupe mais qui s’occupait du louveteau pour éviter que le jeune animal ne file et ne déclenche une alerte par sa précipitation.

Alors qu’ils tournaient l’angle d’une pointe, ils se retrouvèrent face à dace à l’un des fidèles du prophète, apparemment aussi étonnés qu’eux. Jimmy fut le plus rapide à réagir, méritant bien son surnom de « Vif ». Dégainant son arc, le traqueur tira dans le même mouvement, envoyant une flèche se planter droit dans la gorge de l’homme avant même qu’il n’ait eu le temps de crier.

Ils tirèrent le cadavre dans une anfractuosité de la roche et recouvrirent rapidement le sang qui avait gouté sur le sable. Jetant un regard discret par delà la pointe, ils purent voir, à une centaine de mètres d’eux, une ouverture sombre dans la roche. Grommelant à voix basse, le baron fit signe de se cacher, reconnaissant apparemment mieux les lieux que les autres présents.

C’est bien ce que je pensais… ils ont trouvé refuge dans la grotte du dieu fou. Nous allons les en déloger, mais il nous faut un éclaireur… quelqu’un qui enfile la bure de ses fanatiques et qui puisse aller protéger la châtelaine lorsque nous donnerons l’assaut.

Sujet: Re: Le dieu oublié [Aurore, Nicolaï, Aureane] Mer 5 Jan 2011 - 20:23

Harnyll se tenait en tête du convois, Nicolaï très proche de lui, l'épée au poing. Pour être tout à fait honnête, si le chevalier se déplaçait aussi prêt de son suzerain, se n'était pas parce que les fesses fermes et musclé de celui-ci présentaient un soudain intérêt, notre jeune ami étant plus intéressé par la délicate chute de reins de la belle Aureane. Enfin bon. Je suis en train de m'écarter quelque peu de mon sujet là.

Je disais donc que s'il chevauchait aussi prêt de son seigneur, c'était pour parer au cas ou celui-ci ferait un malaise ou qu'ils se feraient attaquer. Jimmy avançait tout prêt d'eux également. Aureane en retrait et encadrée par les gardes s'occupait du louveteau. Sans doute afin d'éviter que celui-ci ne les fasse remarquer.

Cela ne suffit pas malheureusement cas ils se retrouvèrent nez à nez avec un homme sortit de nul part. Jimmy dégaina son arc et lui tira une flèche dans la gorge avant que Nicolaï n'ai eu le temps de faire plus d'un pas en avant. Ce type voulait apparemment donner l'alerte. Les traces de sang sur le sable ainsi que le cadavre furent dissimuler très rapidement au cas ou un autre des membres de la bande ne passe.

« C’est bien ce que je pensais… ils ont trouvé refuge dans la grotte du dieu fou. Nous allons les en déloger, mais il nous faut un éclaireur… quelqu’un qui enfile la bure de ses fanatiques et qui puisse aller protéger la châtelaine lorsque nous donnerons l’assaut. »

Des fanatiques à Ysari? Eh ben voilà. On s'absente un peu parce qu'on se fait capturer et entrainer à l'autre bout du monde et c'est déjà le bordel.

Quant Jimmy avait dit ça, tout le monde s'était tourné en direction de Nicolaï. Même Harnyll qui lui tendait presque le vêtement. Le premier réflexe de Nicolaï fut de faire un pas en arrière. Il ne pouvait pas. Il ne pouvait pas laisser Aureane. Elle avait besoin de lui. Il avait des responsabilités envers elle maintenant. Se n'était plus comme avant. Il ne poussait pas jouer les héros comme il l'avait fait.

D'un autre côté, au regard d'Harnyll, c'était presque un ordre qu'il lui donnait. Avec sa dégaine de paysant, Nicolaï se fondrait bien plus facilement dans la masse d'un soldat en armure.

Il attrapa la bure et l'enfila par dessus ses vêtements. Ainsi vêtut, il jeta un regard désolé vers Aureane et s'approcha d'elle pour lui faire un baise main.

« Je suis désolé. Je te promet de revenir. »

Doucement, il remis en place une des mèches de cheveux de la jeune femme et l'étraignit la jeune femme. En profitant pour lui voler un baiser.

« Je reviens. Je suis toujours revenu. »

Là dessus, le jeune homme s'éloigna.

« Veillez sur elle, glissa-t-il à Harnyll peu avant d'entrer dans la caverne. »

Sujet: Re: Le dieu oublié [Aurore, Nicolaï, Aureane] Mer 5 Jan 2011 - 21:17

Aureane avait fini par prendre le petit loup dans ses bras, essayant de le maintenir tranquille, comme elle aurait fait avec un petit enfant. Elle eut d'ailleurs une pensée pour la petite Katialyne qui, elle l'espérait, se portait bien et avait retrouvé sa maman. Enfin bref, elle câlinait le louveteau en essayant d'oublier sa peur, ce qui ne l'empêcha pas de sursauter quand elle vit surgir un homme dont la gorge fut aussitôt transpercée d'une flèche. C'était une vision qui la faisait encore frémir, bien qu'elle commence à avoir l'habitude de ce genre de violence. Mais non, elle ne s'y ferait sans doute jamais et elle détourna les yeux... jusqu'à ce qu'elle entende les mots du baron.

Oh non. Elle se doutait déjà de ce qui allait suivre. Elle lança aussitôt un regard implorant à Nicolaï. A son grand soulagement, le jeune homme n'avait pas l'air emballé par l'idée. Il allait laisser un autre y aller. Son soulagement fut de courte durée. Il venait de prendre la bure et elle blêmit alors qu'il l'enfilait. Elle avait envie de lui crier de refuser, de maudire Harnyll qui le poussait à une telle folie, mais elle ne fit évidemment rien et se mordit la lèvre en refoulant ses larmes. Elle voulait au moins essayer de faire bonne figure. Il n'avait pas besoin qu'elle le démoralise avant qu'il n'entre dans l'antre des fous.

" Je suis désolé. Je te promets de revenir. "

Elle essaya de lui sourire, mais c'était sans doute très peu convainquant. Lorsqu'il la lâcha, elle avait les larmes aux yeux et elle se détourna pour qu'on ne la voit pas sur le point de pleurer. Ça ne servait strictement à rien. Elle aurait mieux fait de l'encourager, de lui montrer qu'elle croyait en lui, ou même de prier... mais elle était trop terrorisée à l'idée qu'il puisse lui arriver quoi que ce soit. Il se jetait dans la gueule du loup.

Il était toujours revenu. Peut-être, oui, mais il suffisait d'une fois pour qu'elle ne le revoit plu jamais. Les yeux fixés sur l'ouverture dans la roche, elle ne bougea plus, se mordant nerveusement la lèvre et serrant le petit loup contre elle pour essayer de se rassurer.

Sujet: Re: Le dieu oublié [Aurore, Nicolaï, Aureane] Jeu 6 Jan 2011 - 8:26

Le gros avantage des sacrifices humains, c’est qu’il y a toujours de longues psalmodies à faire, des incantations, gestuelles et autres simagrées. Pour la victime, ce n’est pas très agréable, mais pour les sauveteurs, cela permet de gagner un temps précieux. Or lorsque l’on a affaire à des fous aussi fous que les fous en question aujourd’hui, cela peut prendre beaucoup, mais alors beaucoup de temps.

Ainsi donc Nicolaï se faufila discrètement dans la grotte. Mis à part le garde tué par Jimmy sur la plage, aucun autre danger n’empêcha sa progression jusqu’à ce qu’il trouve la troupe de fanatique rassemblée autour d’une large pierre plate sur laquelle Aurore avait été solidement attachée. A ses côtés, Zarasthar déblatérait ses folies habituelles tout en tenant un long couteau à l’aspect peu engageant.

L’arrivée du chevalier ne lui valut qu’un regard rapide des derniers rangs de l’assistance, plus préoccupés qu’étaient les fidèles du prophète par le sacrifice à venir que par regarder sous le nez chacun des leurs. Certes il était dans la place, mais le plus dur restait à faire : éviter qu’au moment de l’assaut la châtelaine ne se fasse poignarder avant que les soldats n’arrivent jusqu’à elle.

Dehors justement, l’assaut se préparait. Les gardes ôtaient leurs armures pour ne garder que des cottes de mailles, plus adaptées à un combat en souterrain, et laissaient leurs arcs ou leurs armes à deux mains au profit des arbalètes, des épées courtes et des poignards. Seul élément rassurant dans toute cette histoire : les soldats qui mèneraient l’assaut savaient parfaitement comment combattre dans un espace restreint. Jimmy, lui, refusa de se séparer de son arc, arguant qu’il se sentait « tout nu » sinon.

Ayant laissé Aureane avec deux gardes pour la protéger, le baron mena ses hommes jusqu’à l’entrée du souterrain. Avant même de passer par le trou pratiqué dans le mur, ils pouvaient déjà entendre les incantations des fidèles de Zarasthar qui allaient crescendo, signe d’un événement imminent…

Plus le temps d’attendre, on fonce. Faites attention, n’oubliez pas que Nicolaï est là-dedans.
Avec votre permission monseigneur, intervint Jimmy au moment ou Harnyll s’apprêtait à foncer tête la première, si vous passiez derrière hum ? Juste au cas où il y aurait danger…
Une flèche entre les dents, l’autre déjà armée, le traqueur rentra dans le tunnel comme une ombre, suivi par les gardes.

Sujet: Re: Le dieu oublié [Aurore, Nicolaï, Aureane] Jeu 6 Jan 2011 - 20:43

Nicolaï baissait un peu la tête quant il entra dans la vaste salle circulaire. Quelques fidèles regardèrent dans sa direction. Aucun ne reconnu le seigneur de Dyriet. C'était tant mieux. Cela aurait put se révéler problématique.

De toute façon, Nicolaï avait changé depuis qu'il avait quitté Ysari. Tout d'abord, cette mèche de cheveux gris, il avait maigrit. Paraissait plus vieux. Et avec la crasse des chemins et ses vêtements, difficile de deviner que c'était bel et bien le célèbre seigneur de Dyriet qui se tenait là. Chose d'autant plus improbable depuis que le baron avait annoncé officiellement sa mort. C'est parfois pratique d'être mort. Personne ne s'attend à se que vous débarquiez.

Le jeune homme grinça légèrement des dents en reconnaissant le fanatique qui était passé à Dyriet. Génial. Cet espèce de cinglé avait réussi à entrainer des gens dans son délire. Le Voile avait dut y être pour quelque chose sans aucun doute. Les gens pouvaient avoir pensé que les Cinq les abandonnaient. Il ne pouvait pas y avoir de meilleur terreaux pour que naisse ce genre de mouvement de fanatisme.

Tout le monde regardait en direction d'une large pierre plate sur laquelle une jeune femme était solidement attachée. La châtelaine disparue sans doute. Plutôt jolie d'ailleurs. Elle Harnyll avait un goût certain pour se qui était de la gente féminine. Aurore avait un petit côté Aureane d'ailleurs. Mais bon passons.

Zarasthar arguait ses fidèles avec les mêmes absurdités que celles qu'il avait dit à Dyriet. Sauf que là, il avait un otage, des gens qui le suivaient et un gros poignard en main. Nicolaï resta quelques instants à l'écouter. Il fallait qu'il trouve quelque chose pour retarder tout ce beau monde ou Aurore serait saccrifiée à l'instant même où Harnyll et ses hommes entreraient dans la grotte. Une idée, une idée, une idée....viiiiiiiiiiiiite.

« Tes idées sont systématiquement stupides mais si inattendue qu'elles n'échouent pas. »

La phrase de Gregor. Encore une fois, elle revint en mémoire à Nicolaï au moment précis ou il s'apprétait justement à faire quelque chose de stupide.

« Pardonnez moi mes frères, mais j'ai peur. »

Tout le monde se tourna dans sa direction, le foudroyant du regard. Oui, il avait interrompu la cérémonie. Instant de vérité quant le prophète posa les yeux sur lui et....ne le reconnu pas.

« Tu ose interrompre cette cérémonie sacrée. Qui es-tu pour te permettre pareil blasphème envers le Père? »

Nicolaï prit l'air d'un enfant en faute qui se faisait gronder par son père et s'approcha de la pierre plate.

« J'ai peur de sa colère puissant seigneur. »

Zarathar balaya cela d'un geste de main agacé comme s'il éloignait un insecte.

« Sa colère divine ne sera en nulle façon contre nous les Vertueux et les Purs. Mais contre ces infâmes hérétiques dehors. Ils seront tous écrasé sous son poing. »

Nicolaï se rapprocha à nouveau jusqu'à être tout proche du prophète, gardant une attitude soumise.

« Mais...cette fille est une des pires hérétiques qui soit. Je ne voudrais pas mécontenter le Père. Mais a-t-on vérifié qu'elle était vierge? Après tout, elle peu avoir d'autres péchés que l'hérésie sur la conscience. »

Bon, on commençait à douter légèrement dans la salle et à parler un peu. Si bien que Nicolaï fut le seul à s'apercevoir qu'Harnyll et ses hommes étaient entré et se positionnait. Mais il fallait trouver quelque chose pour leur permettre de finir de se mettre en place.

Une autre idée stupide germa dans l'esprit du chevalier.

Attirer assez l'attention sur lui et assez longtemps pour permettre aux hommes d'Harnyll d'intervenir. Et par dessus tout, éloigner ce poignard.

« Vos craintes sont légitimes mon fils, dit le prophète en posant sa main répugnante sur la tête du jeune homme. Mais le Père m'a... »

« Je ne suis pas votre fils. »

« Pardon? »

« Mon nom est Nicolaï KalonErc'h. »

Avant que qui que se soit ait put réagir, Nicolaï écrasait son poing sur le nez de Zarathar.

Sujet: Re: Le dieu oublié [Aurore, Nicolaï, Aureane] Ven 7 Jan 2011 - 0:03

Aurore avait été installée sur une grosse pierre froide. Habituellement, elle aurait pris le temps de se débattre, mais elle était faible. On l’avait trainée toute la journée. Ses larmes coulaient sur son visage. Elle ne voulait pas mourir. Elle voulait sa place, dans les bras de son amant, au chaud, sous les couvertures

. Arcam lui avait donné l’amour implacable du baron. Elle était plus que baronne à ses yeux. Elle était son amour, il était celui qu’elle avait toujours voulut. Néera gardait depuis un mois un œil sur la vie qu’elle portait en elle. Personne ne doutait maintenant.

Elle était enceinte et comptait avoir un fils. Même si une fille lui ferait autant plaisir. Elle voulait une chose. Même si Harnyll ne serait pas toujours la, profiter de ce petit corps chaud, qu’elle pourrait serrer contre son corps, qu’elle pourrait consoler de ses gros chagrins. De grosses larmes coulaient le long de ses joues.

Lorsque le prêtre parla de nouveau dans leur langue, elle porta une attention à l’adepte qui approcha.

« Mais a-t-on vérifié qu'elle était vierge? Après tout, elle peu avoir d'autres péchés que l'hérésie sur la conscience. »

Non, elle ne voulait pas que l’on vérifie. Elle avait été bâillonnée pour éviter tout commentaire inutile

Quelle surprise fut-elle, lorsque le chevalier se présenta. Elle avait eu raison. Il n’était pas mort. Harnyll serait heureux. Si le baron était vivant. Nicolaï prit le temps de lui retirer le bâillon et la châtelaine reprit son souffle.

Le baron, ils l’ont assommé. Il est …

Le signe de Nicolaï fut assez direct pour comprendre qu’elle ne devait pas bougéer et que le baron faisait parti des silhouettes floues qu’elle voyait.

Sujet: Re: Le dieu oublié [Aurore, Nicolaï, Aureane] Sam 8 Jan 2011 - 16:07

A l’instant où le poing vengeur du fier seigneur de Dyriet s’écrasait sur le nez du vil félon, les paladins du châtiment divin pénétrèrent dans un superbe ensemble au sein du temple maudit afin de châtier les maudits. Autrement dit, Nicolaï a cassé la figure de Zarasthar et les gardes foncent dans le tas. Cela revient au même mais la première façon de le dire me parait plus héroïque et épique.

Dans un rapide réflexe, le prophète s’agrippa à son agresseur qui le dégagea d’une violente bourrade, aussi appelée en termes techniques « coup de genoux dans les testicules ». Les règles de l’art de la chevalerie considèrent ce genre de mouvement comme répréhensible, mais tout vrai bagarreur sait qu’il faut frapper les endroits vulnérables de son adversaire et éviter de se poser des cas de conscience morale.

Ce faisant toutefois, Zarasthar arracha un étui de la ceinture de Nicolaï, étui que le jeune homme avait presque oublié depuis le temps et qui portait un étrange sceau… mais sur le coup personne n’y fit attention.

Ce fut un beau chaos, car la salle n’était pas si grande qu’il soit possible d’y tenir à soixante ou soixante-dix, et les épées se mirent à tailler la chair et à faire jaillir le sang. Au milieu de tout cela, le seigneur de Dyriet, exécutant de sa lame de rapides moulinets, obligea Zarasthar et plusieurs des siens à reculer et à s’éloigner de la pierre du sacrifice ou reposait toujours Aurore. Le prophète avait définitivement sombré dans la folie et braillait des ordres irréalisables.

Tuez les ! Tuez les tous ! Le Sans-Nom vous aidera !

Mais ses fidèles cherchaient plutôt à sauver leur propre peau. Certes, la petite dizaine d’anciens soldats ou de mercenaires qui constituaient la garde rapprochée du soi-disant premier disciple du dieu sans nom l’enfermaient dans un cercle d’acier. Mais cet ilot de résistance était le seul dans un combat à sens unique. Plus lucide, un des fidèles prit la seule décision raisonnable.

Seigneur, il faut fuir, le navire est à l’ancre.

Marmonnant d’horribles jurons, Zarasthar se laissa conduire. Du dehors, Aureane et les deux gardes laissés pour la protéger purent voir Zarasthar et quatre de ses fanatiques sortir en courant de la grotte et se ruer vers une petite anse non loin où les attendaient une barque, poursuivit à quelque distance par les gardes du baron.

Aucun autre fanatique ne sortit à leur suite car dans la grotte, le combat touchait à sa fin et les soldats regroupaient déjà les quelques prisonniers, tandis que le baron s’avançait vers la jeune femme dont déjà on tranchait les liens.

Aurore ?

Sujet: Re: Le dieu oublié [Aurore, Nicolaï, Aureane] Sam 8 Jan 2011 - 21:26

Comme Nicolaï l'avait pensé, plus personne ne bougea pendant une seconde au moment ou il frappa le fanatique au visage. Comme plus personne ne fit attention à quoi que se soit d'autre que se qui venait de se passer.

Plus coriace qu'il ne l'avait pensé, Zarasthar s'accrocha malgré tout à lui. Bon. Pas le temps de se soucier d'une quelconque règle de l'honneur ou tout autre truc de ce type. Il fallait qu'il se débarrasse de ce parasite ou les autres fidèles le mettraient en charpille.

À situation désespérée, mesures extrêmes (oui, je sais. C'est pas tout à fait ça qu'on dit mais on s'en fout). Le chevalier envoya son genou dans les bijoux de famille du prophète autoproclamé. Même quant on est complètement fou, on ne peu pas résister à un genou qui viens vous aplatir violemment l'entrejambe. À moins bien entendu que vous soyez fou, mais assez prévoyant pour avoir prit la peine de mettre une coquille. Se qui, malheureusement pour lui, n'était pas le cas de Zarasthar.

En un rien de temps, un chaos total se mit à régner dans la caverne alors que les hommes d'Harnyll donnaient l'assaut. Cette caverne n'avait pas été conçue pour regrouper autant de monde. Les hommes d'Harnyll devant donc littéralement se tailler un chemin dans les fidèles du prophète. Nicolaï avait opté pour une technique assez particulière afin de défendre la châtelaine. Debout sur la pierre sacrificielle, il était solidement campé, un pied de chaque côté de la jeune femme et donnait de grands moulinet à la manière d'un cavalier qui affronterait des fantassins. Zarasthar et les quelques disciples qui avaient tout de même attaqué le chevalier furent forcé de reculer.

« Tuez les ! Tuez les tous ! Le Sans-Nom vous aidera ! »

Malgré les invectives de leur prophète, les fidèles cherchaient essentiellement à fuir les lames vengeresses des soldats d'Ysari. Pour être honnête, Nicolaï ne s'en préoccupait pas vraiment. Il cherchait surtout à protéger la châtelaine. Une tâche bien assez difficile comme ça. Pas besoin de se rajouter une difficulté supplémentaire. Les fidèles se mirent à fuir la grotte qui fut le tombeau de nombre d'entre eux. Quel que soit leur dieu, il avait eu sa rançon de sang. C'était une certitude. Nicolaï descendit de la pierre sacrificielle, regardant autour de lui. C'était un véritable carnage. Il avait vraiment fallut que les hommes d'Harnyll se taillent un chemin dans la chair. Le résultat était quelque peu sanglant. Le jeune homme en revanche n'était pas à plaindre au niveau de sa propreté par rapport à plusieurs soldats. Il était resté en place et même si un peu de sang tachait son vêtement, il n'y avait presque rien.

Il se débarrassait de la bure quant quelque chose lui frappa l'esprit. Arrachant plus qu'autre chose le vêtement, il rattrapa son épée et courut vers la sortie de la grotte.

Aureane. Non. Il ne fallait pas que tout ces malades lui aient fait du mal. Ils étaient sortit et elle, elle était dehors.

Courant comme un dératé, Nicolaï déboucha à l'air libre. Il s'arrêta un instant pour regarder autour de lui. Où était-elle?

Soudain, il vit la demoiselle en bleu. Elle était seine et sauve. Il se remit à courir, lâchant son épée à l'entré de la grotte.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que la réception fut quelque peu surprenante pour la jeune femme qu'en un rien de temps et comme si elle ne pesait rien, Nicolaï avait soulevé de terre et faisait tourner dans ses bras. Quant il fini par la reposer, se fut pour l'embrasser longuement avant d'enfouir son visage dans le creux de la jeune femme.

« J'ai... j'ai cru qu'ils allaient t'avoir fait du mal, murmura-t-il. »

Sujet: Re: Le dieu oublié [Aurore, Nicolaï, Aureane] Dim 9 Jan 2011 - 12:58

Aureane fronça les sourcils quand elle vit qu'on lui laissait deux gardes. Mais, mais... ce n'était pas là qu'il y avait besoin d'aide ! D'accord, elle était terrorisée à l'idée qu'un de ces fanatiques vienne voir de leur côté et s'en prenne à elle, mais cela n'arriverait pas forcément. En revanche, dans la grotte, il y aurait dans deux minutes un combat mouvementé et la jeune fille était certaine que Nicolaï aurait besoin de toute l'aide nécessaire. Retenir ici deux gardes qui ne servaient à rien la rendait malade.

Elle avait raison, il y eu soudain beaucoup d'agitation et elle se mordit la lèvre nerveusement, avant de finir par craquer et d'implorer timidement les gardes qui restaient près d'elle :

" Allez les aider, je vous en prie. "

Elle pouvait très bien rester cachée là. Qui s'occuperait d'elle ? Évidemment, elle mourrait de peur, mais de toute façon, même accompagnée, elle était terrifiée aussi bien pour Nicolaï que pour elle. Qu'ils aillent se rendre utile, jamais elle ne se le pardonnerait s'il arrivait quoi que ce soit au chevalier.

Des ombres sortirent de la grotte et s'enfuirent, puis l'agitation retomba. Guettant avec anxiété la réapparition de Nicolaï, Aureane soupira de soulagement lorsqu'elle le vit apparaitre. Il ne fut pas le seul à courir à sa rencontre, elle fit de même, bien qu'elle ne se soit pas attendue à ce qu'il la fasse tournoyer de la sorte. Le baiser qui suivit la laissa toute rougissante, mais elle ne la lâcha pas et le détailla rapidement, ouvrant de grands yeux en voyant les quelques tâches de sang qui apparaissaient.

" Je vais bien... mais vous... vous êtes blessé ? "

Apparemment pas et elle se calma un peu, bien qu'elle soit suffisamment retournée pour le serrer à nouveau dans ses bras, trop soulagée pour penser à autre chose. Il était vivant, les dieux soient loués.

Puis elle se rappela les raisons de leur présence et le lâcha en s'empourprant à nouveau, pour demander :

" La dame a-t-elle été sauvée ? "

Elle l'espérait sincèrement, ne souhaitant à personne de subir ce qu'elle avait vécu. Quoique le côté "fanatique" de l'affaire avait dû faire voir à Aurore l'enlèvement sous un drôle de jour. Aureane ne savait pas ce qui s'était passé dans cette grotte et elle ne souhaitait pas le savoir, elle avait déjà largement eu sa part de cauchemars. Elle ne pouvait qu'espérer qu'Aurore allait bien physiquement et qu'elle s'en remettrait moralement avec un peu de temps.

Sujet: Re: Le dieu oublié [Aurore, Nicolaï, Aureane] Dim 9 Jan 2011 - 13:32

Aurore dégagea ses mains le plus vite possible, lorsque l’on coupa les liens et se faufila a travers les bras du baron. Elle alla se blottir dans ses bras, en pleurant. Elle avait eu peur de ne jamais le revoir. Elle avait eu peur que personne ne la recherche que le baron soit mal en point. Elle l’embrassa tendrement et le regarda dans les yeux.

Merci ............. [ hj : XD ] d’être venu me chercher

Un garde lui tendit une couverture et la jeune châtelaine prit le temps de le remercier. Son regard s’était posé sur le baron. Et elle se demandait si … oh non. Elle n’avait pas fait attention. Elle regarda la blessure du baron et l’inspecta.

Je suis désolée Harnyll, tout est de ma faute. Je …

Elle finit par éclater en sanglot devant le baron. Ce reflux de larmes, et de pression. Elle finit par ce blottir contre lui en pleurant, telle une enfant qui avait eu la frousse. Elle n’avait jamais pleuré ainsi. On ressentait la peur encore dans ses larmes.

Je veux rentrer à Sinlieh.

Quitte à dormir contre son baron, mais elle voulait retourner dans un endroit qui la réconfortait.

Lorsque Nicolaï prit sa belle Aureane dans ses bras, le louveteau s’échappa volant du même fait, les objets appartenant à la jeune femme et se faufila dans la grotte. Il approcha le baron et déposa les objets qu’il tenait avant de réclamer une caresse de la part de la jeune femme.

Elle le flatta et gratouilla les oreilles, qui le firent grogner. Aurore avait compris que le louveteau éprouvait une grande affection pour la châtelaine de Sinlieh.

Merci

Elle se tourna vers le baron et posa sa main sur sa joue.

Nicolaï est revenu, je le savais.

Elle posa ses lèvres sur celles de son baron et l’embrassa avec passion. Elle était folle amoureuse de lui.

Grâce à lui et au chevalier de Dyriet , elle n’allait pas servir de sacrifice. Lorsque ses lèvres se séparèrent de celle du baron elle déposa sa tête contre son torse. Le baron se releva et Aurore le fit en grimaçant. Elle avait mal à sa cheville.

Autant oublier le mal et retourner à sinlieh, ou primo un bain l’attendraient.

Sujet: Re: Le dieu oublié [Aurore, Nicolaï, Aureane] Lun 10 Jan 2011 - 8:52

Je suis un sort… et n’oubliez pas le « r » sinon ca va barder.

Je suis un sort stocké dans un étui depuis de longues semaines. Vous vous souvenez ? Je suis une bulle de l’ombre prime, sort des ombres comme mon nom l’indique. Mais je ne suis pas que cela. Je suis surtout un piège magique aussi puissant que vicieux.

Mais si, souvenez-vous…

[Quelques semaines plus tôt… extraits d’un autre rp]

Citation :: Ouf, enfin ca y était. Épuisé mais ravi, le Ditronw Da’re regarda avec une intense satisfaction le pli scellé qui reposait sur son établi. En apparence une missive tout ce qu’il y avait de plus anodin, comme il en sortait tant du C’nros… oui, mais celle là était bien particulière. Connaissez-vous, cher lecteur, adorable lectrice, les principes des pièges magiques à instabilité contrôlée ? Non ? Un rapide rappel s’impose alors pour que vous puissiez bien comprendre le stratagème du maître du C’nros.

Tout mage peut rater volontairement un sort, ce qui a pour effet de dégager brutalement l’énergie qu’il contenait. Bien évidemment, en temps ordinaire, aucun mage sérieux n’envisagerait cela car il n’en ressortirait tout simplement pas indemne, ni peut être même vivant. D’ordinaire oui, mais supposez que vous placiez un sort mal construit sur un objet. Un sort quasiment achevé que la moindre manipulation activera, que se passera-t-il alors ? Eh bien…activer un sort mal construit revient de fait à en rater le lancement… et donc à relâcher l’énergie qui y était emmagasinée.

Prenons la classique métaphore du château de carte… vous pouvez visualiser un piège comme un château de ce type auquel un joueur malicieux aurait enlevé une carte maîtresse de soutènement, et l’activation comme une légère brise. Si vous n’avez pas pris le soin de replacer la carte manquante, le château s’écroule. Habituellement, lorsqu’un mage utilise cette technique pour sécuriser par exemple ses appartements, il veille à ne pas rendre le sort trop instable afin qu’il puisse désamorcer le piège et accéder à ses possessions sans être réduit à l’état de tas de cendres.

Mais dans ce cas précis, Haldren avait choisi d’augmenter le potentiel d’instabilité à un niveau critique, au point que lui-même n’aurait pu le désamorcer s’il l’avait désiré. Toujours dans notre métaphore, cela reviendrait à dire qu’il avait enlevé plusieurs cartes et qu’il était désormais impossible d’en replacer une sans que l’effort induit sur le reste de la structure ne fasse tout tomber du fait de l’absence des autres. Un piège vicieux spécialement pensé pour contrer les talents magiques d’un mage qui aurait tenté d’étouffer le piège dans l’œuf.

Cette modification de la méthode habituelle expliquait la lenteur avec laquelle il avait du procéder, afin de ne pas voir son travail lui exploser à la figure. Le sort choisi, une bulle de l’ombre prime, nécessitait une puissante dépense d’énergie, et il sentait un peu les genoux en coton. Mais à la simple et douce pensée de la violence de l’explosion, sa fatigue disparaissait pour être remplacée par une exultation sauvage.

Ne croyez pas pour autant que les difficultés rencontrées par le mage se soient arrêtées là. Un sceau de cire n’était pas, loin s’en fallait, un bon support pour y placer un sortilège, et le risque existait de le voir se dissiper avant d’arriver à sa destination, ce d’autant plus que le trajet allait vraisemblablement être long. Le Ditronw Da’re avait donc mêlé une améthyste réduite en fins cristaux à la cire afin de faciliter sa tâche. En effet, cette pierre semi-précieuse avait comme gros avantage, outre son prix réduit, d’être capable de stocker un sort des ombres avec une qualité proche de celle du diamant, et ce dans une durée largement suffisante pour ses desseins. Le piège était prêt : briser le sceau ou même y lancer une sonde magique activerait le piège, et réduirait en cendres l’imprudent.

[Fin du flashback]

Et je tiens toujours, malgré tout le trajet parcouru. Le Puy, les terres stériles, Serramire, et enfin Ysari, je tiens. Comme quoi la qualité drow reste inégalable, et les mages humains sont très loin de notre niveau. Rien d’étonnant à tout cela, la supériorité des sombres sur les humains, les elfes ou les nains est de notoriété publique et je n’ai même pas à m’étendre là-dessus. Bref… laissons de côté l’autosatisfaction et passons à la partie « action » du post.

Tandis que les héros se retrouvent, se poutounent et se câlinent (la mièvrerie humaine me dégoute), je me retrouve trimballé par une espèce de dingue et quatre de ses acolytes. Sautant dans une petite embarcation, nous nous retrouvons à nous éloigner de la côte, portés par des vents favorables, tandis que les gardes sur le rivage et les dingues suscités échangent des insultes mettant en cause la virilité de leurs pères et les mœurs nocturnes de leurs mères.

Sauf un… le dingue en chef (oui, étant un sort, je ne comprends rien aux noms) me regarde attentivement, je sens sa main crasseuse courir sur le vélin. Oui, c’est bien mon chou, vas-y, laisse libre court à ta curiosité… ouvres moi… oui, viens… oui, c’est ca… brises le sceau portant le symbole du C’nros que de toute façon tu es incapable de reconnaître… oui… je sens tes doigts courir sur la cire… le désir d’en voir plus est irrésistible… OUI !!!!

Sujet: Re: Le dieu oublié [Aurore, Nicolaï, Aureane] Lun 10 Jan 2011 - 9:03

De la plage, Harnyll, Aurore au creux de ses bras ; Nicolaï, Aureane au creux des siens ; et les gardes, regardait Zarasthar et ses derniers fidèles s’échapper sur un petit voilier à un seul mat, inapte à la haute mer mais suffisant pour remonter la côte jusqu’en lieu sur. Le prophète fou, près de la proue, tripotait nerveusement ce qui ressemblait à un étui à vélin, et que le seigneur de Dyriet pouvait reconnaître comme étant le message confié à lui par Haldren Baenfere, son cher papy, à destination de Trystan, roi des hommes, et volé par Zarasthar au cours de la bataille dans la grotte.

Mais aucun des présents ne s’attendait le moins du monde à ce qui se passa à l’instant où Zarasthar arracha violemment le sceau de cire fermant la missive. Une gigantesque boule d’énergie pure explosa, projetant des morceaux de bois et de chair jusqu’au rivage, et sonnant le glas des folies engendrées par l’antique légende du dieu oublié. Le souffle de l’explosion fit voler les cheveux des spectateurs qui restèrent de longues minutes muets devant ce déchainement magique. Lorsque le phénomène se calma, il ne restait à la surface de l’eau que quelques morceaux de bois calcinés, dernier vestige de la tombe marine de Zarasthar.

Seuls deux personnes sur la plage pouvaient deviner ce qui venait de se passer, à savoir Aureane et Nicolaï, et seul le chevalier pouvait réellement comprendre ce que renfermait le soi-disant « message de paix » du Ditronw Da’re. Loin d’avoir épargné son petit fils par esprit familial et d’avoir tenté de sceller la paix avec les humains, le vieux mage drow avait en réalité utilisé sans aucun scrupule le produit de sa propre chair pour atteindre ses objectifs. A cet instant, Nicolaï comprenait vraiment comment haldren le considérait… comme un pion sacrifiable sur le grand échiquier de la politique.

Le baron eut cette réflexion certes totalement inutile mais qui nous servira à clore cette histoire :

Par les Dieux…

» Tyra, es-tu là ? | Nicolaï & Aureane
» Je te vois | Aureane & Nicolaï
» Le seigneur de Dyriet [Nicolaï, Aureane]
» Faites entrer les accusés ! [Lucrèce, Nicolaï, Aureane]
» Adoubement [Nicolaï]

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