Echappée belle [Libre] |Terminé|

Dernière édition par Elvira Heian le Dim 23 Jan 2011 - 17:41, édité 1 fois

*Cours ! Cours !*

La jeune femme coupa à travers champs … Dans les bois … Elle se retourna pour voir si ses assaillants la suivaient toujours. C’était le cas. Elvira se mit alors à suivre un sentier, pourquoi celui-ci au lieu d’un autre ? Aucunes idées. Cela revenait au même de toute façon, elle ne savait pas où chacun menaient. Un point de côté commença à se loger dans ses côtes droites. Elle était du genre sportive pourtant mais, quand on cours depuis la forêt d’Aduram, on à le droit de commencer à fatiguer.

D’ailleurs elle parvenait à semer ses poursuivants. Que lui voulaient-ils ? Pourquoi elle fuyait ? Encore des esclavagistes. Cela faisait la première fois depuis qu’elle avait quitté la troupe, à cause d’eux. Ils avaient causés des dégâts dans le campement et avait fait des morts, à cause d’elle. En repensant à ça, son allure ralentie, elle perdait ses forces, autant mentalement que physiquement. Les cris des barbares qui la coursait frappèrent ses oreilles et la réveilla de sa semi-inconscience. Elle secoua la tête, se reprit.

Elle quitta le sentier et se lança à corps perdu parmi les arbres. A partir de ce moment là, elle n’entendit plus les craquements de branches que faisait ces faiseurs d’esclaves. Ils avaient abandonné la course. Cependant, la jeune femme continuait de courir, à en perdre haleine. Il fallait qu’elle se retrouve loin d’eux, elle se sentirait plus en sécurité.

Elvira débarqua alors sur un terrain vague, désertique. Elle stoppa sa course effrénée pour contempler toute cette terre, ce sable. Une sensation d’immense tristesse envahit alors la jeune femme. Elle fit un pas en avant, le souffle coupé. Comment un tel endroit pouvait côtoyer une forêt si dense ? Se retrouver face à tant de vide, cela chamboulait ses émotions. Elle marcha, doucement, ses bras ballants aux niveaux de ses tonfas. Il n’y avait en apparences aucunes vies en ce lieu mais il était plus prudent de rester sur ses gardes. Elvira avait l’impression d’avoir fait irruption dans un autre monde, une autre terre. Elle avança, la confiance qu’elle avait s’était transformée en méfiance. Elle respirait, reprenant son souffle peu à peu puis se mit a trottiner doucement pour progressivement accélérer le pas. Elle ne voulait pas rester ici plus longtemps. Elle ne savait où elle allait, mais, elle courait.

Elle perçut au loin des bâtiments en ruines. La danseuse décida de s’y rendre pour se mettre à l’abri et surtout pouvoir se reposer un peu. Elle dut parcourir une assez longue distance avant d’arriver à l’endroit souhaité. Epuisée, elle fut encore ébahit en découvrant ce site détruit, complètement abandonné, poussiéreux au possible. Elle frôla de ses doigts les murs en pièces. Elle avançait doucement, cherchant un coin à l’ombre.

Elle s’adossa au mur d’une maison et se laissa tomber. Assise au sol, elle ferma les yeux. Elle fit souffler un petit vent frais. Ce dernier souffla, très légèrement, elle n’avait plus assez de forces pour faire autre chose. Le vent s’arrêta, elle s’endormit alors. Les mains sur ses tonfas, ses sens toujours en éveilles, elle laissait son corps se reposer mais était prête à contre-attaquer au cas où. Elle ne pourrait pas beaucoup se défendre vue l‘état dans lequel elle était, mais, elle ferait son maximum.

Le silence qui régnait sur la ville apaisait les voyageurs de passage qui pouvaient se croire en sécurité. Seulement n'y avait il pas de lieu plus dangereux que des ruines abandonnées ?
La jeune humaine était bien trop heureuse d'avoir semée ses poursuivants mais elle ignorait une chose : elle n'était pas seule dans les ruines de la ville. Une paire d'yeux n'avait rien perdu de la course effrénée d'Elvira alors qu'elle s'approchait de la cité, le spectacle d'une humaine approchant de ces ruines plusieurs fois centenaires rompant la monotonie d'un entrainement. Sur un toit à moitié détruit, une silhouette posa le regard sur la petite humaine entrant dans les ruines, son attention fut ensuite alertée par des nuages de poussières soulevés par des cavaliers en approche, visiblement la visiteuse était suivie.
Dans un silence complet, la silhouette disparue dans les ruines tandis que les cavaliers entraient à leur tour dans la cité, s'évanouissant comme si elle n'avait jamais existé.

Dans le silence de la ville, Elvira ne se doutait pas du danger qui venait de la rejoindre et elle n'en su rien. Tandis que les traqueurs se dispersaient et s'enfonçaient dans les ruines à la recherche de la jeune mage, ils durent faire face à un tueur invisible dont ils n'auraient jamais soupçonnés la présence. Les minutes passèrent longuement, le silence étant par moment rompu par la chute d'un corps sans vie au sol. La lourde atmosphère des ruines cacha le spectacle d'un petit groupe de marchands d'esclave être traqué sans pitié par un tueur isolé, celui-ci frappant sans bruit et à la faveur des ombres. Plusieurs des cavaliers ne s'aperçurent même pas que leurs compagnons disparaissaient minute après minute avant que la Mort ne venait les prendre à leur tour.
Après quelques moments, il ne restait plus que des corps sans vie jonchant les ruines ici et là, des êtres qui ne repartiraient jamais de cette cité morte.

Satisfait de ce petit entrainement improvisé, la silhouette meurtrière se mit en tête de retrouver la proie des cavaliers, c'est à dire la jeune humaine aperçue plus tôt. Retrouver sa trace fut des plus facile, la jeune femme se pensant en sécurité et laissant derrière elle une véritable piste qu'il était aisé de suivre pour un être entraîné.
L'inconnu finit par arriver dans la maison où se reposait Elvira. La mage venait d'échapper sans le savoir à une traque des marchands d'esclaves mais elle ne pouvait deviner qu'un autre être s'intéressait à elle.

Lorsqu'elle se réveilla, Elvira vit devant elle une forme encapuchonnée assise dans l'ombre à quelques mètres d'elle. Devant l'inconnu se voyait les tonfas disposés en croix sur le sol. Le tueur les avait facilement soutiré à la jeune femme endormie, être des plus discrets face à une proie aux aguets était l'une des qualités de la silhouette. Elle aurait pu faire voleur après tout mais la vue de la garde d'une dague dépassant de la cape indiquait à Elvira qu'il ne s'agissait pas que d'un simple voleur à la tire.
Le silence fut alors rompu, les traits de l'inconnu restant dissimulés dans l'ombre mais une vois féminine résonna dans la pièce délabrée.

Réveillée ? Ce n'est guère un endroit approprié pour prendre un petit somme, jeune Demoiselle ...

Le regard de l'inconnue se baissa, désignant les tonfas disposés bien en vue sur le sol, hors d'atteinte d'Elvira, du moins suffisamment loin pour pouvoir réagir à temps si la jeune femme décidait de" brusquer" les choses.

J'ai pris la liberté de vous libérer temporairement de vos armes. Pour votre sécurité autant que pour la mienne.

Cauchemar, cauchemar quand tu nous tiens. Elvira avait fini par s’endormir complètement. Elle avait vraiment besoin de reprendre des forces. Certes, son point de côté avait disparu, mais, elle avait rejoint les bras de Morphée. Elle ne devait pas s’endormir. La fatigue avait été plus forte cette fois-ci. C’était même plus poussé que ça, c’était comme si son âme s’en était allée prendre congés quelques instants, laissant son corps véhicule au sol. Ce corps inerte fini par bouger, brusquement, elle porta sa main gauche à son poignet droit, touchant sa cicatrice. Elle était en quelques sorte la cause de tout ses problèmes. La jeune femme regarda droit devant elle, réveillée en sursaut. Une silhouette se tenait là. Elle savait que cet endroit n’était pas sûr.

Qu’elle avait été bête de s’endormir, mais, elle n’avait pas eu d’autres choix. Elle n’avait aucunes provisions, en ce lieu, il n’y avait que le sommeil qui pouvait l’aider à reprendre ses forces. La silhouette parla alors avec une voix féminine.

- Réveillée ? Ce n'est guère un endroit approprié pour prendre un petit somme, jeune Demoiselle ...

Elvira eut un petit rictus sur son visage en voyant ses propres armes loin d’elle. Vraiment là, elle s’en voulait de s’être endormie. Elle trouva tout de même cela étrange qu’elle n’est rien senti à la manipulation. Elle aurait pourtant juré s’être endormie avec ses mains sur les tonfas qu’elle porte habituellement aux cuisses. Cette personne, chose, être ? Aurait-il quelconques pouvoirs ? Ou spécialisation dans le vole, la discrétion ? La silhouette ajouta :

-J'ai pris la liberté de vous libérer temporairement de vos armes. Pour votre sécurité autant que pour la mienne.

La mage laissa sa tête retomber contre le mur duquel elle s’était servie d’appuie pour dormir. Leva les yeux au ciel. Elle était prise au piège. Elle avait remarqué l’arme que possédait la silhouette. Cela lui fit penser qu’elle en avait une du même genre, sous sa guêtre, dans sa chaussure. Elle s’en servait tellement peu, qu’elle avait facilement tendance à l’oublier. Maintenant que faire ? Elle n’avait pas encore retrouver toutes ses forces, mais, assez pour peut-être se défendre un moment. Et après quoi ? Elle pourrait sûrement mourir. Cela la fit sourire. Elle préférait mourir ici, en s’étant battue plutôt que de retourner à l’état d’esclave. Cela lui convenait.

Elle reporta son attention sur la silhouette. Allaient-ils se battre ? Elle n’en savait rien, elle n’était pas oracle ou voyante. Tout dépendait des intentions de chacun.

-En fait, vous en avez oublié une. Mais, cela ne nous rend que plus égalitaires.

La silhouette possédait sûrement elle aussi plusieurs armes, mais, elle ne voulait en montrer qu’une. Autant aller dans son sens.
Les tonfas n’étaient que des outils. Très pratiques cela dit. La base de technique de combat d’Elvira était le Penchak, qui se pratique sans armes. Elle n’aurait peut-être pas besoin de sortit sa dague finalement.

-Que me voulez-vous ? Pourquoi ne pas m’avoir tuer dans mon sommeil ?

Cela aurait été plus simple en effet. A croire qu'un sommeil tranquil et paisible n'est pas possible. Peut-elle cherchait-elle autre chose, cette silhouette. Sûrement d’ailleurs, sinon Elvira ne serait déjà plus de ce monde. Elle était prête à perdre. Elle n’était plus à ça près. Elle ne tenterait rien tant que son assaillant n’exprimera pas clairement ses intentions. C’est vrai, quitte à savoir pourquoi on meurt. Elle pensait directement au pire. Dans ce genre de situation, oui, la danseuse avait plutôt tendance à se laisser gagner par le pessimisme et l’ironie.

La jeune humaine arrivait à rester calme malgré la situation délicate dans laquelle elle se trouvait. Ce comportement dénotait une certaine maîtrise de soi, pas étonnant qu'elle ait pu fausser compagnie à une bande de brigands. Mais elle ne semblait pas être une voleuse ou quelqu'un évoluant dans le monde des ombres, elle était totalement inexpérimentée et facile à tuer. Rien que de lui soutirer ses armes montrait qu'elle pouvait être prise au dépourvu sans grands efforts.
Elvira semblait plus être une personne traquée et en ayant déjà vue plutôt que d'une réelle menace pour Elenna.
Une tentative d'ironie sur le fait qu'elle avait oubliée une arme sur son corps la fit doucement rire, oui l'humaine ne savait pas face à qui elle était tombée.

La bosse dans votre chaussure ? avec une guêtre recouvrant tout je doute que vous parveniez à la sortir de manière discrète.

Egalitaires .. il n'y avait rien de plus inégalitaire comme rencontre. Elenna avait bien une arme en vue mais qui sait ce qu'elle dissimulait encore sous sa cape ? En tout cas elle n'avait pas souhaitée tuer Elvira dans son sommeil même si elle l'avait fait sur d'autres personnes il fut un temps. A dire vrai elle avait passée plusieurs siècles à tuer des gens dans leur lit, le temps où elle était encore une esclave-assassin au service des Drows, il n'y avait pas de mort plus facile à donner. Mais tuer une fugitive dans son sommeil après une course-poursuite effrénée manquait de noblesse selon l'hybride.

Je ne suis pas cruelle au point de tuer dans leur sommeil chaque inconnue que je croise. Par contre je doute qu'un homme comme lui ne s'embarrasse de ce genre de dilemme ..

L'hybride attrapa quelque chose qui se trouvait à ses cotés dans l'ombre lança mollement devant elle ce qui semblait être une grosse boule ronde. L'objet roula jusqu'aux pieds d'Elvira qui put s'apercevoir qu'il s'agissait d'une tête humaine. La mage put aisément reconnaître l'un de ses précédents poursuivants, le visage était encore figé dans une expression de surprise.

Vous devez être plutôt importante voir intéressante pour qu'ils vous pourchassent jusqu'ici. Si cela avait été eux qui vous avait débusquée dans votre sommeil je ne pense pas que vous seriez repartie d'ici. Cela n'aurait été qu'un épisode tragique de plus dans cette cité morte.

A vrai dire, l'hybride avait déjà inscrit un nouveau passage de mort en éliminant les poursuivants d'Elvira. Même près de quatre siècles après sa chute Nisétia connaissait encore la Mort en son sein. Et il était encore des personnes comme elle pour lier à la fois le passé et le présent de cette antique cité.

D'où venez vous ? cette région n'est guère fréquentée pour le plaisir, dans ce désert il n'est aucun avenir. Et comment vous nommez vous jeune humaine ?

Elvira savait qu’elle avait à faire à une personne intelligente. Elle ne l’était pas tellement pour s’être endormie ici. De toute façon, qu’elle s’endorme ici ou autre pars, le résultat aurait été le même. Elle se serait faite tuer ou voler. A par ses armes, elle ne portait rien de bien intéressant sur elle.

-La bosse dans votre chaussure ? avec une guêtre recouvrant tout je doute que vous parveniez à la sortir de manière discrète.

La jeune femme sourit. Elle ne parlait pas spécialement de ça. D’ailleurs, elle n’avait pas prétendu pouvoir s’en servir discrètement. Elle était là juste au cas où, on est jamais trop prudent. Elvira n’avait aucune qualité d’assassin. Tiens, peut-être cette silhouette en avait. Quand on y pense, la discrétion, la ruse, la dague, la prudence, elle les avait.

-Je ne suis pas cruelle au point de tuer dans leur sommeil chaque inconnue que je croise. Par contre je doute qu'un homme comme lui ne s'embarrasse de ce genre de dilemme ...

La jeune femme fixa la tête défigurée par la surprise et la douleur. Le mage gardait un visage sans expressions particulières à pars son petit sourire en coin, comme à son habitude. Oui, elle le reconnu. Même si pour elle, ils avaient tous le même air barbare et hautain. La silhouette se trompait, il ne l’aurait pas tué, même en ayant une occasion aussi belle. Ils avaient besoin d’elle vivante sinon, elle ne servait plus à rien.

-Vous devez être plutôt importante voir intéressante pour qu'ils vous pourchassent jusqu'ici. Si cela avait été eux qui vous avait débusquée dans votre sommeil je ne pense pas que vous seriez repartie d'ici. Cela n'aurait été qu'un épisode tragique de plus dans cette cité morte.

Non, si ils avaient réussi à la débusquer, elle aurait pu quitter cette cité, mais en tant qu’esclave et plus en tant qu’être humain libre. C’est pour cela qu’elle préférait mourir plutôt que de se faire prendre et de redevenir ce qu’elle avait été. Quand on goûte à la liberté après avoir été captif, on fait tout pour garder sa liberté, même lorsque l‘on sait qu‘elle ne sera jamais totale, au moins avoir l‘illusion de vivre comme les autres. Surtout lorsque cette dernière c’est payé au prix de sacrifices et de vies.

-Je n’ai aucune valeur pour eux si je suis morte.

Répondit la jeune femme. Elle n’avait pas l’intention de lui dire qu’elle avait été esclave ou qu’ils la poursuivaient pour cette même raison. La silhouette s’intéressa de nouveau à Elvira. Elle commença alors à la questionner. La danseuse restait assise au sol, appuyé contre le mur, elle continuait de se reposer, mais éveillée cette fois-ci.

Comme si Elvira avait prémédité son arrivée dans ces ruines. Elle n’avait pas débarquer ici pour le plaisir, et en voyant l’atmosphère qui régnait, elle aurait préféré ne pas y atterrir. Quand on ne connais pas les environs, qu’on court pour sauver sa vie, peut vous importe.

-Je me nomme Elvira. Je viens de nulle part et partout si vous voulez.

Elle regarda le ciel, étant une artiste itinérante, elle ne venait d’aucun endroit en particulier. Elle ne se souvenait pas de l’endroit où elle était née. Aucune importance donc. Voilà, les présentations étaient faites, elle pouvait la tuer maintenant qu’elle connaissait son identité ? Bah, il n’est pas forcé de mourir. Chaque chose en son temps. Tiens, d’ailleurs, si elle venait à périr ici, qui préviendrait Aaron de sa disparition soudaine ? En même temps, cela ne ferait que lui éviter bien des ennuis.

Plus de valeur en vie que morte ? vous ne semblez pas être de lignée noble, pas plus que vous ne semblez faire partie des familles des terres neutres. Juste une simple personne tentant d'échapper à des marchands d'esclaves. Cela dit vous possédez un équipement plutôt inhabituel pour une simple voyageuse.

L'hybride ramassa l'un des tonfas et l'examina du regard. Ce n'était pas une arme que l'on voyait tout les jours et d'un maniement plutôt axé sur le corps à corps à outrance. Il possédait également nombre de défauts comme une certaine réduction de la surface d'action, mal équilibré, suggérant un style de combat très agile et aérien mais très faible face à un adversaire gardant ses distances. Elvira savait elle les manier correctement ? elle semblait encore jeune mais assez souple pour savoir s'en servir. Etait elle expérimentée ? pas tellement car elle s'était faite facilement surprendre par Elenna mais la vue de la tête humaine ne l'avait pas choquée pour autant, dénotant une certaine habitude au domaine de la souffrance. Ni bonne ni mauvaise donc ..

L'humaine se nommait donc Elvira et ne se définissait pas comme une habitante d'une région en particulier, une voyageuse donc. Actuellement elle goutait aux joies du touriste dans des contrées dangereuses, mais ces lieux n'étaient pas sa place. Elenna pouvait comprendre qu'elle n'était pas arrivée ici par plaisir mais elle n'était guère intéressée par le but recherché par cette jeune femme.
Sans dire un mot sur le coup, l'hybride lança mollement les tonfas aux pieds de l'humaine pour qu'elle les récupère. Il n'y avait pas besoin de la tuer ni de l'affronter, c'était juste une âme perdue dans des contrées trop dangereuses pour elle.

Aucune patrie .. la liberté dans son plus bel effet. Prenez juste garde que cette liberté ne vous porte dans des endroits où celle-ci se termine. Nisétia est l'exemple parfait de la fin d'un cycle comportant un passé glorieux et une longue chute. Même si vous cherchez à protéger votre vie ce lieu n'est pas fait pour cela.
Vos pas doivent vous mener à nouveau sur d'autres sentiers, là où il n'existe pas des gens comme moi ni comme vos anciens poursuivants.

Pour sur, Elvira n’était pas une noble. Et, elle ne le deviendrait jamais. Elle avait travaillé d’arrache pieds dans les mines étant petites en tant qu‘esclave. Et en grandissant, avec sa fuite, était devenue l’héritage disparu du fils de son ancien « propriétaire ». Elle n’avait aucune valeur aux yeux de tout le monde, excepté aux yeux des marchands d‘esclaves. Elvira possédait une marque qui, toute sa vie, fera d’elle une esclave, que se soit pour lui rappeler sa condition passé ou son possible avenir. Que voulez-vous faire d’un esclave mort ? Il n’a aucune utilité.

Si elle n’avait pas été étiquetée, marquée, les marchands la laisseraient tranquille. Mais, tous connaissent son visage, savait où regarder sur son corps pour prouver son appartenance au monde des esclaves. De toute façon, plus les années avançaient et plus le nombre de ces barbares diminuait. Un jour peut-être disparaitront-ils totalement du monde. Malgré le fait qu’elle savait que l’esprit humain avait toujours besoin de dominer tout, même les siens, Elvira pouvait toujours croire à un tel rêve. Légalement parlant, l’esclavage avait été aboli.

Le bruit de ses tonfas jetés au sol l’éveilla de son absence. La jeune femme les regarda puis leva les yeux vers la silhouette. Elle se leva, avec encore un peu de peine, en s’appuya contre le mur et les rangea à leur place.

-Aucune patrie .. la liberté dans son plus bel effet. Prenez juste garde que cette liberté ne vous porte dans des endroits où celle-ci se termine. Nisétia est l'exemple parfait de la fin d'un cycle comportant un passé glorieux et une longue chute. Même si vous cherchez à protéger votre vie ce lieu n'est pas fait pour cela.
Vos pas doivent vous mener à nouveau sur d'autres sentiers, là où il n'existe pas des gens comme moi ni comme vos anciens poursuivants.

C’est ça, Elvira n’était rien. Bon, ce n’était pas exactement ce que la silhouette lui avait dit, mais, cela revenait au fond à ça. Elle acquiesça. Le hasard l’avait mené jusqu’ici, la chance l’avait épargnée.

La mage aurait aimé en apprendre un peu plus sur ce lieu et sur cette étrange personne qui se tenait face à elle. Mais le simple fait qu’elle se cache sous son capuchon l’incita à penser que son identité devait garder un certain mystère. Le seul fait qu’elle avait compris était qu’elle avait des qualités d’assassin. Et sa voix de femme pouvait lui indiquer qu’elle avait quelque chose d’humain Et encore, cela restait à prouver.

Elvira se décolla du mur, elle tenait sur ses jambes, c’était un bon début. Ce sommeil improvisé lui avait permis de reprendre un peu de forces. Assez pour pouvoir rentrer dans le prochain village qui croisera sa route. Elle espérait y retrouver Aaron et Bugle comme prévu. Elle fit quelques pas, sortant de l’ombre du mur auquel elle avait trouvé « la paix ». Elle plissa les yeux à cause du soleil puis se retourna vers la silhouette.

-Je ne sais pas trop quoi vous dire, à part vous remercier.

Elle s’inclina légèrement puis se mis en marche vers la forêt pour pouvoir rejoindre la vie. Elle ne savait pas pourquoi elle la remercia, c’était venu tout seul. La remercier de l’avoir épargné, de l’avoir débarrassé de ses assaillants, de lui avoir donner une bonne leçon de vie ? Tout ça en même temps en fait.

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