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 De nouveaux réfugiés se présentent | PV Hardrek

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Agrarald Dolbarg'Ma
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MessageSujet: De nouveaux réfugiés se présentent | PV Hardrek   De nouveaux réfugiés se présentent | PV Hardrek I_icon_minitimeMar 1 Fév 2011 - 21:23

Les parois de pierre brute résonnaient des cris de détresse de toute une population en fuite. Au brouhaha des voix effrayées se mêlaient aussi celui du martellement des bottes sur les dalles de granit. Parfois, des imprécations fusaient contre Mogar et ses fidèles mais le temps manquait pour se plaindre plus ouvertement. D’autant qu’un bruit dominait tout qui empêchait quiconque de comprendre ce qui se disait.
C’était un bruit terrible qu’aucun Nain n’avait entendu depuis de longues années. Un bruit que le peuple Troglodyte avait appris à redouter au fil des ans et qu’il croyait relégué aux anciennes légendes : celui d’un fleuve de lave envahissant patiemment et irrémédiablement les tunnels creusés à même la roche. Kirgan la fière disparaissait de la surface du monde, perdue à jamais. Lentement, la capitale des Nains sombrait sous les assauts de l’ultime cataclysme que Mogar avait déchainé sur son peuple.

Agrarald n’avait pas besoin de se retourner pour savoir qu’à présent la lave était toute proche. Il sentait son bouclier magique céder peu à peu sous le poids du magma. Il ignorait combien de temps encore son sortilège les protégeraient. Déjà la température atteignait des sommets autour du vieux Nain. L’air crépitait sous l'effet des vagues de chaleur qui perçaient la protection magique. Une véritable fournaise se déchainait à présent dans son dos. Signe si besoin était que sa magie faiblissait dangereusement, des vapeurs soufrées parvenaient désormais à ses narines et, avec elles, des odeurs de charognes carbonisées empuantissaient l’air. Son armure se transformait en un piège mortel menaçant de le brûler vif. La sueur lui dégoulinait dans les yeux et menaçait de l’aveugler complètement. Sa gorge était si sèche qu’il en avait oublié jusqu’au souvenir de l’eau tandis que de sa main blessée, son sang gouttait lentement sur le sol où il disparaissait en grésillant.
Cent fois déjà, il avait pensé abandonner ; cela aurait été si facile... Renoncer, laisser la chaleur le purifier et effacer ses peines et ses souffrances. Si seule sa vie avait été en jeu, il l’aurait volontiers offerte à son dieu sans plus attendre. Mais d’autres comptait sur lui et Calymentar savait qu’il leur devait bien ça.
Hurlant jusqu’à n’en plus pouvoir depuis des heures maintenant, il exhortait les Nains qui le devançaient à se presser toujours davantage. Les poussant toujours plus vite en direction des tunnels d’aération, les seuls à ne pas avoir été complètement submergés par la lave. Hommes, femmes, enfants, jeunes et vieux, tous avançaient aussi vite qu’ils le pouvaient. Certains, à bout de forces, s’écroulaient face contre terre. Alors, les rares soldats qui encadraient les fuyards les relevaient et, s’ils n’étaient pas trop épuisés, ils reprenaient leur marche. Dans le cas contraire, Agrarald les enjambait et la lave leur offrait leur dernière sépulture.
Enfin, au détour d’un corridor, une lueur annonça que la sortie était proche. Encore quelques mètres et le bouclier magique pourrait bien lâcher. Plus que quelques pas et il aurait réussi…

Une voix tira Agrarald de ses souvenirs. Le Haut-Prêtre de Mogar passa une main lasse dans sa barbe emmêlée puis releva la tête. Souriant au Nain qui lui faisait face, il feignit une confiance qu’il était bien loin d’éprouver. Prenant le bol qu’on lui tendait, il se décala pour faire un peu de place à ses côtés.


Prenez, Dolbarg’Ma, c’est un peu de bouillon. Ce n’est pas grand-chose mais au moins c’est chaud.
- Merci, répondit Agrarald en avalant sa première gorgée. Avisant le bras en écharpe du Nain qui avait pris place près de lui, il demanda : Comment tu t’en sorts avec ce bras.

Le jeune Nain écarta l’écharpe qui lui immobilisait le bras gauche et fit doucement jouer son épaule. Au bout de quelques secondes, il esquissa un pâle sourire et répondit :

- Eh bien, si j’en crois ce que disent mes camarades, je dois m’estimer heureux. Sans votre sortilège et le temps que vous m’avez consacré, j’aurais perdu plus que mon avant-bras. Tout en parlant, il caressa de sa main gauche le moignon cicatrisé qui terminait son coude.
- Je regrette vraiment de ne pas avoir pu en faire plus, souffla Agrarald en hochant la tête. Si j’avais eu plus de temps, ou plus de force, j’aurais pu…
- Vous en avez déjà fait beaucoup, Dolbarg’Ma.

Sans rien ajouter d’autre, les deux Nains mangèrent en silence le maigre repas qui constituait leur ordinaire depuis déjà de trop nombreux jours.
Après quelques instants, Agrarald reposa son bol entre ses pieds et laissa son regard errer sur la foule des réfugiés. Ils devaient bien être une centaine, peut-être plus. Tous étaient sales et dépenaillés. Ils avaient en commun un regard hagard qui en disait long sur les souffrances qu’ils avaient endurées. Pendant plus de dix jours, ils avaient fait route vers le sud, fuyant Kirgan et des temps de malheurs…
Cent Nains, pensait Agrarald. Une goutte d’eau en regard de tous ceux qui avaient rejoint Tari suite à la colère de Mogar.
Se massant lentement les tempes du bout de ses doigts gourds, le Haut-Prêtre récupéra son bol et avala rapidement le fond de soupe qui y restait. Puis, pour lui-même, il murmura :


Et à présent, que puis-je faire ? Sans laisser à quiconque le temps de répondre, il ajouta à l’attention de son compagnon : Regarde-les… Depuis que je les ai sortis des flammes de Kirgan, pas un ne s’est approché de moi. Ils osent à peine me regarder et encore moins m’adresser la parole. Les rares qui ne détournent pas les yeux à mon passage m’observent avec des yeux emplis de mépris et de dégoût.

Tandis que le silence s’éternisait entre les deux Nains, une fine neige se mit à tomber. La colère de Mogar s’en était allée aussi vite qu’elle était venue. La terrible chaleur qui s’était installée sur les terres du Nord n’était plus qu’un souvenir. A présent la Nature reprenait ses droits et le froid automnal n’allait plus tarder à souffler sur les plaines du Brissalion. Sous peu, un blanc manteau recouvrirait les cadavres pourrissants et les survivants devraient faire face à une nouvelle épreuve.
Tendant son bras, Agrarald regarda les premiers flocons recouvrir ses protège-poignets. Esquissant un sourire sans joie, il tourna son regard en direction du Sud où de fines fumeroles se devinaient dans l’aube naissante :


Les premiers feux de Lante. D’ici quelques heures, nous serons arrivés à la fin de ce périple. Donnant une tape amicale sur l’épaule valide du jeune Nain, le Haut-Prêtre conclut : Peut-être y retrouveras-tu quelques hommes de ta compagnie, Thorgrel.

Alors, sans un mot de plus, le vieux prêtre se leva du tronc qu’il occupait. Il lissa sa robe couverte de boue et de sang, et donna le signal du départ.
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Hardrek Poing-de-Fer
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MessageSujet: Re: De nouveaux réfugiés se présentent | PV Hardrek   De nouveaux réfugiés se présentent | PV Hardrek I_icon_minitimeMer 2 Fév 2011 - 8:45

Le calme était revenu à Lante. Les non-nains ne parcouraient plus ses rues, si l’on excluait le quartier marchand de l’Enclave en extension rapide où d’industrieux marchands humains continuaient à commercer avec le peuple barbu. Mais la volonté affichée du général Ironwrist de faire de Lante même une ville exclusivement naine se réalisait. La vie reprenait péniblement ses droits dans les murs de la cité, bien que nombres d’habitants restent profondément choqués de la catastrophe survenue à leur peuple. Le temps fermerait peut être certaines blessures… mais la douleur de la perte de Kirgan ne s’effacerait pas aisément.

Au niveau de la porte Ouest de Lante, d’où partait la route vers Kirgan, deux nains s’expliquaient violemment avec forces gestes, sous le regard amusé des gardes et de plusieurs spectateurs venus assister au spectacle.

Comment ca elle est à toi cette biquette ? Elle appartenait à mon grand père !
Ton grand père l’avait cédé au mien avant la destruction de Kirgan contre trois pioches neuves !
Quatre pioches ! Le marché disait quatre pioches ! Le cousin de mon oncle l’affirme !
Ouais, cause toujours ! Mon beau-frère a entendu la cousine germaine de ma mère parler de cette affaire !
Cette vieille folle ? Elle n’a plus les yeux en face des trous depuis le siècle dernier.
Folle peut être, mais la mémoire affutée. Ton grand père affirmait que la biquette était en bonne santé.
Et alors ? Elle l’est ! Regarde ce poil brillant et ce regard vif. Regarde cette croupe tentatrice !
Elle boîte ! Une biquette boiteuse entraîne une modification substantielle du prix d’échange de 17,25% majorés.
Foutaises ! L’indice BB (Biquette Boiteuse, pas Brigitte Bardot) s’apprécie à plus de 3 écus sur le marché de Lante.
La hausse du foncier et le profit warning sur les résultats annuels des comptoirs NobleGriffons risque de compromettre les taux de change obligataires biquette/hache !

Comme vous le voyez, les discussions relatives aux transactions du marché de la biquette chez les nains n’ont rien à envier aux vendettas corses ou aux achats de produits dérivés sur le cours du cacao à la bourse de Singapour. Si nous les laissions faire, les deux nains pourraient encore discuter de cette gravissime affaire durant des heures, afin de déterminer si une quatrième pioche devait être fournie en échange de la biquette boiteuse ou si une choppe de bière suffirait au titre de préjudice moral.

Heureusement, l’arrivée d’une colonne de réfugiés va nous épargner cela. Depuis que quelques jours auparavant le capitaine Archan du premier régiment d’infanterie lourde avait pu escorter une autre colonne, aucun nouveau réfugié ne s’était présenté aux portes de Lante. Ces nouveaux venus attirèrent donc immédiatement l’attention des gardes et des spectateurs, puis enfin des deux protagonistes qui baissèrent le niveau sonore. Plus personne ne s’attendait à voir surgir un groupe aussi important… et ils n’étaient pas encore au bout de leurs surprises. L’un des gardes s’avança vers la colonne et entreprit de les saluer.

Halte là voyageurs ! Bienvenue à Lante, je présume que vous venez de Kirg… oh… vous ?

Son regarde venait de se poser sur Agrarald, bien reconnaissable malgré sa tenue en piteux état recouverte de boue et de sang. Et dans ce regard se lisait peu de sympathie. Le genre de regard que les victimes posent sur l’assassin de leur enfant dans un prétoire de tribunal, plein de haine, de douleur, de rancœur et d’incompréhension.

Certes, on peut trouver un peu facile d’accuser le Haut Prêtre des maux causés par Mogar, car de fait Agrarald n’y était pour rien, ayant lui-même risqué de passer l’arme à gauche à cette occasion. Mais les foules ne s’arrêtent que rarement à ce genre de considération lorsqu’elles doivent trouver un bouc (ou une biquette) émissaire. Peu de réfugiés à Lante n’avaient pas subis de deuils causés par la colère du Dieu, et la puissance des liens familiaux et maritaux chez les nains rendaient ces pertes encore plus cruelles.

Une partie du peuple acceptait le châtiment, conscient que la race avait failli aux ordres de son dieu et estimait la punition méritée. Mais la majorité des nains se repliaient dans une morosité hargneuse envers les religions, toutes les religions, mais envers Mogar en priorité. S’entendre dire que le dieu est mécontent de vous lorsque l’on vient de voir sa femme mourir n’entraîne que rarement des vocations, et de sourds grognements d’hostilité montaient de la foule qui assistait à l’arrivée du Haut Prêtre.

Même la biquette boiteuse fusillait du regard le Haut Prêtre, et croyez moi une biquette en colère vous renvoie Mogar au pays des bisounours poilus !

Les choses auraient risqué de dégénérer si un officier venu du quartier général n’était pas passé à cet instant dans une rue attenante avec une escouade de gardes issus des forces locales. Si les habitants de Lante avaient souffert sous la colère de Mogar lorsque le dieu exacerba la violence en eux, leur douleur ne pouvait se comparer à celle qui bouillonnait chez les réfugiés. Fendant la foule, l’officier s’avança et s’enquit de la situation :

Qu’est-ce qui se passe ici ?
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Agrarald Dolbarg'Ma
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MessageSujet: Re: De nouveaux réfugiés se présentent | PV Hardrek   De nouveaux réfugiés se présentent | PV Hardrek I_icon_minitimeMer 9 Mar 2011 - 17:53

Agrarald, fièrement campé sur ses jambes et les mains croisées sur son sceptre, ne répondit pas toute de suite à la question qui lui avait été posée. Tandis que le vent du Nord battait ses flancs et que la neige s’accumulait sur ses bottes, il attendait ; vivante incarnation du Juge des Nains. Malgré sa tunique couverte de boue, sa mine hagarde et sa barbe emmêlée, le Haut-Prêtre de Mogar refusait obstinément de baisser les yeux devant la haine qui se lisait dans le regard du garde.
Depuis de trop nombreux jours, il supportait en silence le fardeau des fautes de son dieu. Trop souvent, il avait ignoré les expressions de haine et de mépris qu’affichaient ses compagnons d’infortune. Trop longtemps il avait fait mine de ne pas entendre les malédictions qu’ils lui lançaient.
Désormais, il n’avait plus le choix. Il lui fallait faire face. Trop longtemps cette épreuve avait été différée.

Or, tandis que le prêtre et le garde se défiaient du regard, les Nains alentours s’étaient tus. Le tumulte habituel de la place avait peu à peu laissé place à un calme inquiétant et tous les regards avaient convergé en direction des nouveaux venus. A présent, Agrarald n’avait que trop conscience d’être le point de mire d’une foule attentive où la curiosité le disputait à l’hostilité.
Mogar savait que son serviteur aurait de loin préférer que son arrivée à Lante passât inaperçue. Peut-être lui aurait-il mieux valu attendre le crépuscule pour franchir les portes de la ville. Cela lui aurait sans doute évité de se retrouver dans une situation si inconfortable. Mais il était désormais trop tard pour s’attarder sur pareilles pensées.
Lentement, Agrarald écarta les bras avant de se frapper la poitrine du poing, imitant ainsi l’antique salut des guerriers Nains. Puis, ignorant la question qui lui avait été posée, il tourna sur lui-même comme pour s’assurer que personne en ce lieu n’ignorât qui il était. Lorsqu’il fut certain d’avoir capté l’attention de tous les Nains présents, il reporta son attention sur le garde.
D’une voix claire et forte qui résonna avec des accents métalliques dans l’air glacial de cette matinée, il dit simplement :


Oui, moi. Haussant alors la voix, Agrarald ajouta : Pour ceux d’entre vous qui seraient trop loin, je suis Agrarald Dolbarg’Ma, Haut-Prêtre de Mogar. D’un geste du bras, il désigna les Nains qui l’accompagnaient et expliqua : Ces Nains sont des réfugiés. Je les ai conduits depuis Kirgan jusqu’ici et j’apprécierais qu’on leur offre nourriture et chaleur avant qu’ils ne défaillent après un si long voyage. Après une courte pause il reprit : Si quelqu’un ici entend me refuser ce droit, qu’il parle clair.

Avant que quiconque n’ait eu le temps de dire quoique ce soit, Agrarald sentit une présence à ses côtés. Tournant légèrement la tête, il reconnut la forte carrure de Thorgrel. Le jeune guerrier au bras tranché s’appuyait négligemment sur sa hache comme s’il s’était s’agit d’une canne de marche. Néanmoins, son attitude indiquait clairement qu’il était apte à s’en servir en cas de nécessité. Lorsqu’il fut rejoint par les soldats qui avaient encadré les survivants depuis leur départ de Kirgan, le Haut-Prêtre sentit un poids quitter ses épaules.
Bien que ne sachant pas s’ils avaient agi ainsi pour le défendre lui ou leur jeune capitaine, Agrarald espérait que leur vue apaiserait les plus turbulents de ses détracteurs. Une vague de murmure parmi l’assemblée lui apprit qu’à tout le moins leur présence n’était pas passée inaperçue.
Alors qu’Agrarald prenait sa respiration pour demander qu’on laissât au moins les Nains blessés trouver refuge dans les murs de la cité, un mouvement attira son attention : une troupe de garde venait aux nouvelles.
Lorsque leur chef s’enquit de ce qui se passait, le Haut-Prêtre répondit :


Capitaine, des réfugiés nains attendent aux portes d’une cité naine qu’on les laisse rentrer afin qu’ils puissent panser leurs plaies et accéder à un repos bien mérité. Sans attendre, il ajouta : Il semblerait que ma présence, moi Agrarald Dolbarg’Ma, Haut-Prêtre de Mogar, pose problème. Si cela peut faciliter l’entrée de mes compagnons, je suis prêt à vous suivre où il vous semblera bon de me conduire. A moins que vous ne préfériez que je m’en reparte d’où je suis venu ?
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Hardrek Poing-de-Fer
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MessageSujet: Re: De nouveaux réfugiés se présentent | PV Hardrek   De nouveaux réfugiés se présentent | PV Hardrek I_icon_minitimeLun 14 Mar 2011 - 9:06

Être en charge d’une patrouille devant assurer le calme et la sécurité dans les rues de Lante n’est malheureusement pas une tâche aisée, et ce d’autant plus lorsque l’on se retrouve face à un personnage cristallisant toutes les tensions de la société naine. Voilà en résumé les réflexions qui tournaient en boucle dans la tête du capitaine venu aux nouvelles à la porte Ouest de la cité, à la manière d »’un banc de poissons dans un aquarium trop petit.

Lui qui espérait une patrouille tranquille suivie d’une bonne chopine à la taverne du ménestrel, le voilà qui devait gérer une situation pouvant à chaque seconde dégénérer en émeute.

Maudissant intérieurement le Haut-Prêtre d’être arrivé pendant son tour de service et non pas pendant le suivant, le capitaine fendit la foule afin de se rapprocher du groupe des réfugiés. Épuisé, hâves et affamés, ils avaient bien besoin de la médecine traditionnelle naine : une bière brassée et une bonne pièce de viande saignante. Faisant signe à la moitié de son détachement d’avancer, le capitaine ordonna :

Escortez les réfugiés jusqu’à la caserne, et prévenez les tavernes de leur préparer un repas.

Seuls restèrent le Haut Prêtre et un jeune nain manchot qui ne semblait pas avoir la moindre intention de le quitter. Ancien de la garnison de Lante, le capitaine ne pouvait connaître Thorgrel, qu’il prit pour un simple acolyte d’Agrarald désirant demeurer aux côtés de son maître. La foule derrière eux se calmait peu à peu, plus préoccupée dans l’immédiat par l’arrivée des réfugiés. Les capacités d’hébergement de Lante, déjà surchargée malgré les constructions dans les faubourgs, allaient être une nouvelle fois mises à l’épreuve dans les jours suivants.

Pendant ce temps, le capitaine tentait de décider que faire vis-à-vis du Haut Prêtre. Nul n’ignorait qui était Agrarald Dolbarg’Man, l’un des piliers du conseil de Kirgan et la plus haute autorité religieuse chez les nains. Certes le massacre orchestré par Mogar entrainait une assez forte baisse de la piété, néanmoins ignorer un tel personnage ou simplement le renvoyer d’où il venait restait une décision que le soldat n’osait prendre de lui-même.

Pour ce genre de cas tendus où chaque solution semble aussi mauvaise que ses consœurs, les militaires ont créé cet outil merveilleux nommé la hiérarchie. Les chefs étant... eh bien étant les chefs…il en revenait à eux de décider. Et dans le cas actuel, le chef du capitaine se nommait Hardrek ironwrist, qui allait avoir la joie de devoir démêler cet écheveau. Satisfait d’avoir trouvé une issue à son problème, le capitaine bomba fièrement le torse, et d’une voix ferme botta en touche :

Haut Prêtre, il ne m’appartient pas de vous autoriser l’accès à la ville ni de vous l’interdire. Je vous demande donc de bien vouloir me suivre chez le général Ironwrist, c’est à lui que revient cette décision.

Voilà… si Agrarald acceptait, il ne lui resterait plus qu’à l’escorter jusqu’au quartier général sans déclencher de bagarre générale. C’est-à-dire traverser les rues peuplées de milliers de nains encore sous le choc de la destruction de Kirgan avec celui qui pouvait passer pour un des auteurs de la catastrophe. A cette seule idée, les épaules du capitaine s’affaissèrent de nouveau. Saleté de journée décidément !
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Agrarald Dolbarg'Ma
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MessageSujet: Re: De nouveaux réfugiés se présentent | PV Hardrek   De nouveaux réfugiés se présentent | PV Hardrek I_icon_minitimeDim 27 Mar 2011 - 14:22

Tandis que les soldats guidaient les réfugiés vers la sécurité toute relative de la ville de Lante, Agrarald nota, non sans une certaine amertume, qu’aucun de ses compagnons ne l’avaient remercié. Les uns après les autres, ils étaient passés devant lui sans même lui faire l’aumône d’un regard. Peut-être était-ce mieux ainsi ? Au moins n’avait-il pas eu à affronter le désespoir qui se lisait dans les yeux de ceux qui avaient laissé famille, biens et honneur à Kirgan.
Une bénédiction au bord des lèvres, craignant de déclencher une émeute en la prononçant ouvertement, Agrarald pria pour ceux qui allaient devoir commencer une nouvelle vie, repartir de zéro et reconstruire un univers familier loin des terres ancestrales… Prenant alors pour la première fois le temps de considérer le paysage qui s’offrait à lui, le Haut-Prêtre ne put retenir un léger frisson : Lante n’avait rien d’une cité naine. Elle s’étalait sur une morne plaine, bien loin des fières montagnes du Nord. Point ici de monumentaux tunnels creusés dans la roche ; point de palais où granits, marbres et cristaux rivalisaient pour offrir un enchantement minéral aux yeux des quelques visiteurs qui venaient s’y perdre. Non, Lante n’offrait décidément rien de tout cela. Ce n’était, au mieux, qu’un vulgaire comptoir commercial de bois, de mauvaises pierres et de boue. Bien sûr, il en avait toujours été ainsi mais jusqu’alors cela n’avait pas eu d’importance : cette cité n’avait toujours été qu’un point de rencontre pour les Nains désireux de faire du négoce. A présent… c’était la capitale d’un royaume en déclin.

S’ébrouant comme au sortir d’un mauvais rêve, le Haut-Prêtre considéra le capitaine qui lui faisait face. Ce robuste Nain ne semblait pas avoir la moindre idée de la conduite à adopter. En d’autres circonstances Agrarald aurait pu trouver cette situation distrayante. En des temps différents, il se serait même laissé aller à lancer quelques remarques ironiques. Mais les jours présents se prêtaient bien peu au tourment des innocents : les paroles prononcées devant tant de témoins pourraient avoir de graves répercussions. Sans compter que le capitaine ne méritait pas qu’on en ajoute à ses peines. D’autant qu’il venait de faire une proposition pleine de bon sens même si elle forçait Agrarald à s’incliner face à l’autorité de l’armée.
Sa décision étant prise, Agrarald prit une brève inspiration et dit :


Capitaine, vous faites honneur à votre commandant. C’est avec humilité que je m’en remets à…

Avant même qu’Agrarald puisse terminer sa phrase, Thorgrel avait fait un pas en avant afin de s’interposer entre le Haut-Prêtre et le capitaine de la garde. Levant sa main valide pour couper court à toutes protestations, il prit la parole d’une voix ferme et assurée qu’Agrarald ne lui avait jamais entendue.

Capitaine, envoyez un de vos hommes annoncer au général Ironwrist le retour de son fils. Haussant la voix pour être entendu de tous, il ajouta : Faites connaître à qui veut l’entendre que le capitaine Thorgrel Ironwrist, fils du général Hardrek Ironwrist, doit la vie à Agrarald Dolbarg’Ma, Haut-Prêtre de Mogar. Laissant les murmures enfler puis s’éteindre, Thorgrel attendit pour conclure : A présent, Capitaine, menez-nous tous deux auprès de mon père.

Tandis qu’il observait à la dérobé le jeune soldat qu’il avait sauvé des flammes de Kirgan, Agrarald esquissa un léger sourire. Le jeune Nain venait de faire preuve d’une grande finesse politique. Sans en avoir l’air, il avait évité une humiliation au premier des prêtres de Mogar et s’était assuré que ce dernier fût placé sous la protection des Ironwrist. Du moins pour un temps.
Bien que l’avenir lui semblât toujours aussi sombre et difficile, Agrarald entrevoyait pour la première fois une raison d’espérer. Ce n’était pour l’heure qu’une faible étincelle perdue au milieu de cendres froides, mais n’était-ce pas ainsi que commençaient même les plus brûlants des brasiers ?

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Hardrek Poing-de-Fer
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MessageSujet: Re: De nouveaux réfugiés se présentent | PV Hardrek   De nouveaux réfugiés se présentent | PV Hardrek I_icon_minitimeSam 2 Avr 2011 - 14:15

Non, vraiment, je n’ai pas mérité cela, se disait le capitaine. Plus cela avançait, moins il comprenait la situation. Intérieurement, le soldat se sentait dans la peau d’un nageur qui se noie et luttait désespérément pour rester à la surface. Passe encore pour la présence du Grand Prêtre, mais le nain manchot à ses côtés serait le fils du général Ironwirst ? Bon sang, dire qu’il espérait quelques minutes plus tôt finir paisiblement sa ronde et filer s’enquiller un godet…

Vaillamment, le capitaine finit par se dire qu’après tout mieux valait emmener ce petit monde au quartier général et assister à la suite des événements en simple spectateur. Bombant le torse, il brailla un « demi-tour… droite ! En avant… marche ! », tentant par des ordres connus de reprendre le contrôle de la situation. Le Haut Prêtre, le jeune capitaine (Thorgrel), le moins jeune capitaine (dit le sans-nom pour les besoins de l’histoire) et les gardes s’enfoncèrent donc dans les rues de Lante, laissant la discussion sur le prix de la biquette reprendre près de la porte. Il est des priorités dans la vie, les biquettes en sont une !

Bref, la petite troupe hétéroclite arriva enfin au quartier général, c’est-à-dire à l’ancienne demeure du comte de Lante. Fort Mithral étant encore en construction, le nouveau maître de la ville ne pouvait pour l’instant y loger et restait donc au cœur même de la cité. Passant dans des dédales de couloirs emplis de militaires et de messagers qui donnait au lieu une apparence de fourmilière géante, ils s’arrêtèrent enfin devant une porte massive.

Comment faire son entrée, se demandait le jeune nain. Oui, car à cinquante ans, un nain est encore jeune. Pour son père, il allait ressembler un véritable deus ex machina, le personnage que l’on croyait mort et que l’auteur ressuscite pour les besoins de l‘histoire. Un peu comme Sherlock Holmes après sa chute dans les… chutes (bon sang, les phrases faiblissent à grande vitesse aujourd‘hui). Enfin, comme nous savons que les héros et les diamants sont éternels, nous ne serons guères surpris, au contraire d’Hardrek.

Lorsque le capitaine ouvrit la porte et laissa les deux réfugiés entrer dans le bureau de général, Thorgrel avait finalement choisi le silence comme meilleure attitude, silence qui comme chacun le sait est d’or. Dans certaines circonstances, le plus beau discours est inconvenant et les plus belles phrases sont des intruses. Un père retrouvant son fils qu’il croyait mort, quoi de plus beau ? Ne sentez vous pas cette larmichette rouler sur votre joue ? Non ? Bande de sans cœurs alors !

Hardrek paraphait à la suite des missives et ordres variés, grommelant à voix basse. Les yeux penchés sur son travail, il ne vit pas tout de suite ses visiteurs. Il jeta un coup d’œil puis le rabaissa le temps que son cerveau analyse ce qu’il avait vu. Brusquement, la main du vieux nain s’immobilisa, signe que les neurones venaient tous d’arriver à la même conclusion, qui était que les yeux avaient du se tromper. Lentement, le vieux général se leva et murmura :


Thor… Thorgrel ?
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MessageSujet: Re: De nouveaux réfugiés se présentent | PV Hardrek   De nouveaux réfugiés se présentent | PV Hardrek I_icon_minitimeMer 4 Mai 2011 - 22:00

Tandis qu’on le menait vers le général Ironwrist, Agrarald ne pouvait s’empêcher d’observer les alentours. Où que son regard se posât, ce n’était que boue, bois et crasse. Il n’avait, pour l’heure, eu de Lante qu’un modeste aperçu, mais il n’avait guère été convaincu par ce qu’il avait vu. Et comment aurait-il pu en être autrement ? Il ne s’était jamais senti très à son aise hors les tunnels de son enfance. Sentir le vent jouer sur son visage, percevoir les odeurs d’une nature verdoyante à ses narines, baisser les yeux sous la morsure du soleil ; tout cela ne lui était pas naturel. Où étaient donc passés les solides tunnels de granit ? Où se cachaient les colonnades de marbre ? Où contempler à nouveau les chatoiements des cristaux ? Où, enfin, trouver la chaleur des forges et le fracas des marteaux sur l’acier ?
Si les Nains devaient désormais vivre ainsi, en plein air et loin des montagnes ancestrales, il leur faudrait plus que quelques jours pour s’y accoutumer.
Comme pour corroborer les mornes pensées du Grand-Prêtre, un groupe de Nains se présenta sous ses yeux au détour d’une venelle. Ils arboraient tous une mine sombre qui pouvait certes être imputable au terrible traumatisme que venait de vivre le peuple troglodyte, mais à laquelle ne devait pas être étrangère les conditions de vie dans Lante.

Tout le long du chemin en direction des quartiers du général, Agrarald ne put s’empêcher de penser à ce qu’allait être sa vie à présent ? Pourrait-il continuer à officier en l’honneur de Mogar après tout ce qui s’était passé ? Aurait-il le courage de tout rebâtir ici, si loin des montagnes ? Ses compatriotes accepteraient-ils seulement le retour du culte ?
Sentant qu’on le poussait légèrement dans le dos pour lui faire comprendre qu’il lui fallait presser le pas, le Haut-Prêtre secoua lentement la tête. La première question qu’il devait se poser n’était-elle pas plutôt de savoir si on lui réservait encore une place parmi les siens. Fort heureusement, il n’allait visiblement par tarder à être fixé sur ce dernier point : devant ses yeux s’étalait la masse de l’ancienne demeure du comte de Lante.

* * *

Oui, Père, c’est bien moi. Tandis que sa main droite s’égarait sur le moignon qui terminait son bras gauche, Thorgrel ajouta. Enfin, ce qu’il reste de moi. Présentant d’un geste Agrarald, il reprit : Il en serait sûrement resté moins encore si le Haut-Prêtre de Mogar n’avait pas bravé les flammes pour venir en aide à quelques rescapés dont je faisais partie.

A ces mots, Agrarald se contenta de hocher la tête sans que l’on puisse discerner aucune expression sur son visage aux traits tirés. Il se bornait pour l’heure à patienter, debout, les mains appuyées sur son sceptre, deux pas derrière le fils du général. Du regard il faisait le tour de la pièce, notant les piles de dossiers en attente d’être traités, les demandes qui s’accumulaient sur le bureau et les cartes de la plaine du Brissalion qui encombraient jusqu’au sol.
Avant qu’il ne s’avance pour se faire reconnaitre, Thorgrel dit :


Père, il y aurait beaucoup à dire, mais je crois que nos retrouvailles peuvent attendre que tu aies discuté avec Dolbarg’Ma. « Les affaires du Royaume passent avant celles des Nains ! », n’est-ce pas là une phrase que tu te plaisais à me rappeler lorsque tu partais en campagne ?

Sans attendre de réponse, Thorgrel s’inclina et recula de quelques pas jusqu’à ce qu’Agrarald se retrouve seul devant le bureau du général.
Haussant alors un sourcil, le premier disciple de Mogar, une étincelle au fond des yeux, demanda :


Général, c’est un sacré garçon que vous avez-là. J’espère que vous ne me tiendrez pas rigueur de l’avoir ramené auprès de vous ?
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MessageSujet: Re: De nouveaux réfugiés se présentent | PV Hardrek   De nouveaux réfugiés se présentent | PV Hardrek I_icon_minitimeVen 6 Mai 2011 - 10:25

Lorsque Thorgrel quitta la pièce, son père ne put empêcher une petite larme de glisser sur sa joue burinée par les rudes vents des plaines de Brissalion. Il détestait montrer ainsi sa faiblesse face à qui que ce soit, mais retrouver son fils.... retrouver son enfant qu’il croyait mort enseveli sous les décombre de la cité royale… il ne pouvait retenir son émotion.

Haut Prêtre, je ne pourrai jamais assez vous remercier pour l’avoir sauvé. Ce garçon est tout ce qu’il me reste depuis la mort de sa mère.

L’espace d’un instant, Hardrek se laissa aller au souvenir toujours vivace et douloureux de son épouse. Les nains ne se marient pas aisément, car l’engagement marital n’est pas pour eux une formalité mais une union aussi solide que l’est le granit. Les notions de divorce et de répudiation n’existent pas chez le peuple barbu, et lorsque deux nains s’apparient, ils le font vraiment jusqu’à ce que la mort les sépare. D’où une atroce douleur pour le conjoint survivant, qui comme Hardrek ne se remettait souvent jamais complètement de leur veuvage. Revenant au présent, le général referma la porte de ses souvenirs.

S’occuper de Lante ces temps ci est une charge que je ne souhaite pas à mon pire ennemi. La population a plus que doublé, les réserves alimentaires restent à un niveau inquiétant, les humains de l’enclave grognent et s’agitent, le royaume n’existe plus que sur le papier… et maintenant vous voilà…

Hardrek aurait pu se lancer dans de longues explications sur la nature désormais chaotique du rapport des nains vis-à-vis de leur dieu tutélaire, sur le refus borné auquel beaucoup de nains désiraient se tenir vis-à-vis des dieux et des risques qu’engendrait la présence dans les murs d’un Haut Prêtre que beaucoup considérait comme étant l’un des responsables de la catastrophe de Kirgan. Responsabilité à laquelle le général ne croyait guère, Agrarald ayant lui-même failli passer à la marmite, ce qui laissait à supposer que Mogar se fichait royalement du sort de son plus fidèle serviteur. Décidément, mieux valait se tenir aussi loin que possible du dieu de la guerre, que l’on soit ou non à son service.

Militaire de carrière, le général n’avait jamais été été porté sur l’aspect religieux et les dieux. Certes il croyait en leur existence et leur adressait ses prières, mais de là à le dire véritablement mêlé aux affaires des temples, il y avait un grand pas à franchir. Et depuis l’exil des nains loin de leurs terres natales, chassés par celui qu’ils croyaient être un père pour eux, Hardrek s’était détourné des dieux. Non pas seulement de Mogar mais des divinités en général. Qu’elles existent était un fait, mais le vieux nain ne voulait plus avoir affaire à eux, avis partagé par une frange assez importante du peuple. Poussant un soupir fatigué, le général reprit :


Je ne vous crois pas responsable ni même complice de la folie destructrice de Mogar, mais j’ai une question à laquelle vous êtes peut être le seul à pouvoir répondre… pourquoi ? Pourquoi a-t-il détruit son propre peuple ?

Certains illuminés parlaient de vengeance contre son peuple qui aurait trahi les préceptes de Mogar, d’indignité ou autres fadaises de ce type, mais Hardrek n’y croyait guère, ou tout du moins il ne considérait pas les sources comme fiables. Par contre s’agissant du Haut Prêtre de Mogar en personne, on pouvait sans trop de risque d’erreur supposer qu’il était peut être le seul nain à réellement pouvoir expliquer les raisons de l’hécatombe.
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MessageSujet: Re: De nouveaux réfugiés se présentent | PV Hardrek   De nouveaux réfugiés se présentent | PV Hardrek I_icon_minitimeMar 26 Juil 2011 - 16:57

Général, tout Haut-Prêtre que je sois, je ne suis pas le confident du Père. Je ne suis que le premier de ses serviteurs. Il m’accorde sa grâce et il me prête parfois sa puissance lors des batailles, mais il ne me consulte guère. Tandis qu’il secouait la tête, un rictus de dépit vint ourler les lèvres d’Agrarald. Dans un souffle, il ajouta : Croyez bien que dans le cas contraire, j’aurais eu beaucoup à lui dire sur ses récentes décisions.

Esquissant le symbole de Mogar de la main droite, le Haut-Prêtre murmura une courte prière à l’attention de tous ceux qui avaient perdu la vie ces derniers jours. Lorsque que l’ultime parole de l’antique bénédiction eut franchi ses lèvres parcheminées, il reprit.

Je puis simplement vous dire que j’ai échoué. Désireux de s’expliquer, il poursuivit : Je crains en effet qu’il ne me faille assumer ma part de responsabilité pour les malheurs qui nous frappent. Voilà déjà quelques mois que d’étranges pressentiments troublaient mes nuits et m’empêchaient de trouver le sommeil. Je ne pourrais vous les décrire avec précision. Ils se résumaient pour la plupart à des impressions fugitives, de vagues rumeurs qui bourdonnaient, lointaines, à mes oreilles. D’étranges paroles maintes fois murmurées sans que jamais je puisse en saisir véritablement le sens. C’était à peine si j’en percevais la portée générale : celle d’une menace s’approchant.

Baissant la tête, Agrarald ne dit plus rien pendant de longues minutes. Dans le bureau du général, le silence n’était troublé que par le crépitement des flammes et les bruits étouffés qui leur parvenaient de la cour. Les deux Nains retenaient leurs souffles : Agrarald cherchait ses mots, tandis que Hardrek attendait d’en apprendre davantage.
Finalement, lorsque, prêt à poursuivre son récit, le prêtre de Mogar se redressa, son armure grinça et un paquet de boue tomba sur le plancher. Sans même y penser, il y traça du bout de son sceptre le symbole de son dieu avant de l’effacer d’un coup de bote.


Un autre que moi, un Haut-Prêtre plus doué que je ne l’étais, aurait certainement compris les intentions du Guerrier… Pour ma part, j’en fus malheureusement incapable. Pour tout dire, j’étais persuadé que ces songes me mettaient en garde contre la trop longue absence de notre roi…

A observer le vieux nain, il était évident que les remords pesaient désormais bien plus que les ans sur ses épaules. Lui, naguère si plein d’assurance, semblait pour l’heure bien peu de chose dans son armure. Il riva néanmoins ses yeux à ceux du Général lorsqu’il dit :

Vous vous attendez à ce que je vous dise pourquoi, alors ? Malheureusement, cela fait des jours que je me pose cette question sans parvenir à une réponse qui me satisfasse. Tout ce que je peux faire, c’est vous poser une question à mon tour : pensez-vous que le métal sait pourquoi le forgeron le chauffe, le bat et le noie ? Seul le maitre armurier sait qu’ainsi il fait d’un vulgaire assemblage de minéraux une arme parfaite.

Ayant ainsi parlé, Agrarald vacilla sur ses courtes jambes. Après ces journées d’exode, au cours desquelles il lui avait fallu entretenir par l’exemple le courage des réfugiés, il se sentait infiniment las. Ses membres supportaient à peine son poids. Et le sceptre sur lequel il s’appuyait n’était plus là que pour rappeler sa fonction.
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