Le Général et la danseuse

Skarn jeta un long regard sur les lieux ou devait avoir lieu la fête. Ils étaient tous dans une auberge de la ville. Ni un endroit cossu et confortable, ni un endroit crasseux et mal famé. Plutôt entre les deux. Ca ne respirait pas le luxe, mais le bâtiment semblait propre, bien rangé et géré, et recommandable. Sur une sorte d'estrade un peu plus surelevée que d'habitude se trouvait une danseuse. Voilà donc la femme à laquelle faisait attention le grand sujet de la soirée, Ludwig.

Ludwig était un homme relativement grand et massif. Une sorte de Skarn en legèrement plus petit, au caractère qu'on qualifierait gentiment de bourrin, et dont le comportement général équivalait à celui d'un ballon de baudruche en pleine tempête. Mais malgré sa propension à courir après les femmes et écumer les endroits ou l'on trouvait de l'alcool, il avait décidé de se ranger. Ludwig avait trouvé la femme parfaite: une femme qui le supportait, et qui avait un caractère assez fort pour le remettre en place s'il le fallait.

Le soldat avait donc décidé d'inviter ses plus proches amis ainsi que Skarn, sous lequel il avait servit durant la guerre civile. Ludwig n'était pas un ami proche de Skarn, plus ce que l'on appellerait aujourd'hui un "pote". Mais le général ayant un "trou" dans son emploi du temps, il avait accepté avec plaisir. Il y avait au moins une occasion de se divertir. Voilà pourquoi il se trouvait en ce moment même dans une taverne, avec plusieurs hommes qui étaient déja éméchés au naturel et d'autres clients qui les regardaient d'un oeil torve. Voulant rester discret, Skarn portait des vêtements de tous les jours, et était désarmé.

Il reportat son attention sur la danseuse. Elle était plus grande que la majorité des hommes ici, bien qu'étant plus petite que Skarn. Elle était vêtue d'habits mettant son corps en valeur, sans tomber dans la vulgarité. Et quel corps ! Elle envoyait dans les cordes l'écrasante, si ce n'est la totalité de la population féminine. Ses formes étaient harmonieuses, sans le moindre défaut apparent. La plupart des hommes avaient les yeux vissés sur son corps, chose parfaitement compréhensible, et même Skarn du cligner des yeux pour s'en défaire. La peau brune de cette femme avait un effet attirant le regard. Et dire qu'elle ne dansait même pas encore ! Il se demandait comment une telle femme pouvait atterrir ici.

Il la vit lever le regard vers eux. Son regard croisa le sien un très bref instant et il fit un imperceptible salut de la tête, agrémenté d'un sourire encourageant. En tout cas, il ne fut pas le seul à la remarquer, puisque des commentaires commencèrent à fuser de la part de ses camarades, lui arrachant un sourire;

" Vous êtes sûr de ne pas boire d'alcool géné... Skarn ? C'est pas la guerre quand même ! " argua Ludwig

" Vous avez raison Ludwig " repondit-il " Mais même si vous êtes, en théorie, le centre de cette fête, je me dois de faire passer ma santé avant. Donc je me contenterais de lait ou d'autre boisson non alcoolisé. " dit il dans un grand sourire joyeux.

Un éclat de rire synchronisé de Guy et Laurent, deux hommes que Skarn connaissait relativement bien, se fit entendre. Ils exprimèrent leurs doutes sur la capacité du nordique à tenir l'alcool, et il répliqua de manière assassine sur leur capacités à attirer des femmes dans leurs lits. Guy répliqua de manière virile, gonflant ses biceps et montrant discrètement la danseuse qui échangeait des mots avec un musicien à l'air blasé.

" Je vous parie une tournée entière qu'elle est dans mon lit dès ce soir ! "

Il parvenait à s'exprimer de manière tonitruante pour eux sans que sa voix ne porte à plus de 5 mètres. Ils se mirent tous à rire en coeur, et se dirigèrent vers un serveur au regard acéré, détaillant chacun d'eux comme essayant de déterminer lequel payerait le plus.

En cette journée d'automne, le vent froid de l'ouest avait de nouveau envahi Diantra . Un vent brusque, balayant la rue en rafale, s'infiltrant partout. Les étales installées dans le marché était de plus en plus rare, les gens préféraient prendre refuge que d'affronter l'air froid dont la présence rappelait que l'hiver approchait. Le soleil se couchait au grand bonheur de Brok car cela signifiait la fin de son tour de garde. La relève ne se fit pas attendre et les fantassins purent quitter leur poste aux portes de la ville. Certain retournèrent directement à la caserne, alors que d'autre faisait un détour par l'auberge. D'après ce qu'il avait entendu, on y célébrait un soldat qui était sur le point de se marier. Brok ne connaissait pas plus de détails, c'était pour lui simplement une occasion de plus de prendre du bon temps. Il le méritait amplement, surtout après qu'il ai dû endurer la pluie froide de ce matin. La tunique sous sa cotte de maille en était encore trempée.

Ainsi il se retrouva dans l'auberge en compagnie d'une poignée de soldats, tous prêts à faire la fête jusqu'aux petites heures de la nuit. Brok ne connaissait pas cette auberge, mais l'état des lieux lui laissait croire que c'était un endroit respectable. Au moment où le garde pénétra dans l'auberge, plusieurs soldats étaient déjà présents. L'homme trapu traversa l'auberge et pris place au sein de ses collègues. Imitant ceux-ci, il commanda à son tour une chope de bière. Au cours des discussions qui fusaient de toute part, une bribe attira son attention:

''Vous êtes sûr de ne pas boire d'alcool géné... Skarn ?''

Intrigué, Brok se retourna et remarqua l'homme en question. Il connaissait le général de nom seulement mais n'avais jamais eu la chance de le rencontrer en personne. Grand, peigné, il contrastait avec les autres soldats par sa stature qui imposait le respect. Maintenant qu'il le voyait pour la première fois, Brok pouvait facilement comprendre pourquoi on disait de lui qu'il était un chef naturel. On disait aussi que c'était cela qui le distinguait des autres officiers. La majorité des hauts-gradé étaient issu de la noblesse et s'intégraient rarement aux unités qu'ils commandaient. Jamais il n'avait vu dans sa vie un général se mêler à ses hommes pour une occasion comme celle-ci. Selon toute apparence, l'homme tenait à être proche de ceux qu'il commandait et c'était, évidemment, quelque chose qui le rendait encore plus apprécié de ceux-ci.

''Femme! Une cruche de votre meilleur vin pour le futur marié et ses compagnons!'' Cria-t-il à l'intention d'une serveuse en désignant de la main la table ou Ludwig et Skam étaient installés.

La femme, visiblement insulté par le ton désagréable du soldat, lui répondit par une grimace ,mais voyant la lourde bourse qui pendait à la ceinture du garde, elle se résigna et quitta la pièce pour se diriger au cellier. Le garde trapu retourna son attention vers ce qui semblait être une scène. Dans le coin, on pouvait apercevoir un barde qui finissait d'accorder son instrument ainsi qu'une femme qui discutait avec ce-dernier. La jeune femme, apparemment dans la vingtaine, était habillée d'une robe somptueuse qui laissait aux clients de l'auberge la chance de pouvoir contempler ces nombreux atouts. Avec ses cheveux qui semblaient aussi doux que de la plus pure des soies, des jambes élancées, une poitrine juste assez généreuse et une peau magnifiquement bronzé, il n'était pas surprenant qu'elle devint rapidement le centre d'intérêt de tous les hommes présents, en particulier le futur marié.

''Je vous parie une tournée entière qu'elle est dans mon lit dès ce soir !'' S'exclama un des soldats.

La remarque fit sourire Brok. Ils étaient tous comme des chiens affamés les yeux rivés sur une délicieuse pièce de viande qui défilait devant eux. Et tout le monde voulait mettre la main sur sa part. Brok s'installa confortablement dans sa chaise et dégusta sa bière en attendant que le spectacle commence.

La belle danseuse avait enfin décidée de commencer son spectacle, accompagnée de son musicien. Et, au fur et à mesure que sa danse gagnait en assurance, le bruit de fond se calma quelque peu, de nombreuses personnes tournant la tête, et ne la décrochant plus de ce corps de rêve qui semblait se trouver ici, dans une simple taverne, par accident. Semblant glisser sur le sol, elle entama des gestes et des mouvements lascifs racontant une histoire de séduction et d'attirance. Durant la danse, elle s'approcha de Ludwig, le vrillant de son regard, avancant vers lui et se retirant prestement. Puis, elle s'effondra sur le sol dans un mouvement de tendre agonie. Avant de se relever et de reprendre sa danse sur un autre rythme.

La plupart des soldats, qui s'étaient au début écartés d'elle lorsqu'elle s'était approchée, comme par peur de la souiller, reprirent courage (et alcool) et commencèrent à s'avancer, voir même tendre leurs mains vers elle, pour la toucher et essayer de saisir, un bref instant, l'objet de leur désir. Peine perdue, ils furent sechement et impitoyablement repoussés. Skarn se demanda si celà faisait partie du jeu de la danse ou était la simple volonté de la danseuse. Corps de rêve, mais volonté d'acier. Peut être qu'elle était, interieurement, aussi douce que du fil barbelé. Il comprenait un peu son refus. Lui qui avait eu le droit à un ou deux bains de foule de la part de civils, après avoir été sauvés d'une attaque, il connaissait les mains qui essayent de vous toucher, comme si vous étiez un Dieu (ou dans le cas présent, une Deesse), et qu'ils gagneraient une bénédiction à votre contact.

Il regarda Ludwig et posa sa main sur son épaule.

" Ca va ? "

Ludwig avait le regard dans le vague et l'air béat. Il répondit approximativement.

" Cqvrdddffthhrrrrnnnnn... "

" Oui, je comprend " dit Skarn sans la moindre ironie du monde. Il regarda les autres spectateurs. La plupart des soldats regardaient la danseuse avec des yeux ronds comme des cailloux, hypnotisés et incapable d'autre geste que se servir à boire en même temps. Seul un autre soldat semblait ne pas tomber aussi viollement sous l'influence de cette danse. Un homme chauve, le regard pétillant de malice et d'envie, assis sur sa chaise, tranquillement, d'un calme qu'on qualifierait d'inquiétant. Skarn, lui, du cligner plusieurs fois des yeux pour tirer son regard de l'observation frénétique des courbes de la femme.

" Il me la faut " chuchota Guy, d'un air hagard.

Il ne devait pas etre le seul à le penser. La plupart des spectateurs allaient eux aussi de leurs commentaires. Pas sur la grâce de la danseuse, le talent du musicien mais plus sur la croupe et la poitrine de la femme aux yeux ambre qui evoquaient de mauvais souvenirs aux méfiant général aux sourcils froncés, qui fixait le visage et ces yeux ambres, parfois perdus dans le vide, parfois fixant un homme, ou un autre, avant qu'ils croisent ceux de Skarn. Il détourna son regard, comme un enfant timide gêné par la vision d'une belle femme. Il reporta son attention sur ses soldats, sentant de l'agitation dans l'air.

La musique commença à retentir dans la salle. Les discussions se faisaient de plus en plus discrètes et les regards se tournèrent vers la scène. Le duo était très doué. La danseuse enchaînait ses mouvements dans une grâce qui laissa la meute de soldats béats. La voix du barde se fit doucement entendre, juste assez présente pour calmer le tumulte qui peu à peu disparut dans l'auberge. Le rythme lent du spectacle s'accéléra. Un air plus joyeux, entraîna la danseuse dans des mouvements, disons, plus expressif. Brok apprécia particulièrement la partie ou la femme à la peau caramel courba le dos vers l'arrière, offrant ainsi au public une magnifique vue sur son buste. Le musicien poursuivit le récit alors que la danseuse commença à s'avancer à travers la salle, au plus grand bonheur des clients. C'était un véritable délice pour les yeux que de pouvoir regarder cette artiste à l'oeuvre. De toute évidence, Brok était un de ceux qui avait la main baladeuse mais la danseuse semblait parer à ce genre d'éventualité et toutes les tentatives étaient vaines. Il en vint à en penser que cette femme s'adonnait à cette promenade entre le tables simplement pour les agacer. Éventuellement, Brok ne portait qu'attention que momentanément, préférant discuter avec ses collègues avec qui il était attablé. À l'occasion, son regard se portait sur la danseuse lorsqu'elle passait proche d'eux, ce qui tirait les soldats de leurs conversations.

Le seul qui semblait ne pas être médusé étais le général. Certes, il observait le spectacle, mais ne démontrait pas de signe d'interessement. Peut-être préférait-il la compagnie des hommes à celles des femmes. Enfin, c'est bien ce que disait les rumeurs. En plus, il ne buvait pas d'alcool, ce qui le rendait encore plus étrange. Pourquoi était-il venu dans une telle taverne, si ce n'est pour boire et pour apprécier le déhanchement de cette femme? Quoi qu'il en soit, les morceaux s'enchainèrent, et cette femme aux yeux de miel s'adonnait toujours au même rituel, tentant les hommes mais ne leurs laissant jamais la chance de la toucher. Cela en devenait presque irritant, comme si on montrait à un enfant une gâterie mais qu'on l'empêchait de la manger. Brok, comme tous les autres soldats, avait une limite à sa patience. Ce jeux au quel jouait cette danceuse était devenu ennuyant et le soldat chauve décida lui aussi de s'amuser un peu. Et il se leva puis, de sa voix puissante, cria à l'intention de la danseuse:

''Allez ma jolie, montre nous ce qui se cache sous ce corsage!''

Sa voix dominant la salle, il avait réussi à se faire entendre malgré le chant du musicien. La majorité des soldats encore en état de parler crièrent à leur tour leur approbation. Voyant que ses confrère partageaient son idée, Brok se permit d'en rajouter:

''Soit pas timide! À POIL! À POIL!...''

Brok n'était pas le seul à vouloir se rincer l'oeil. Les autres soldats se mirent eux-aussi à clamer le slogan réclamant que la danseuse se dénude. Certains brandissaient leurs chopes de bières ou leur poings de façon agressive, les plus courageux, se rapprochant de la scène afin de mieux faire pression sur cette pauvre femme. Brok, satisfait de la tournure que prenait les événements, reprit place dans sa chaise et continua de siroter sa bière. Il afficha un sourire sadique alors que certains soldats dans la taverne devenaient de plus en plus impatients et agités.

" Un bras de fer pour savoir qui aura la chance de l'avoir avec elle ? "

La plupart des clients étaient tentés, et après. Certains étaient sûrs de leur force, d'autres étaient persuadés pouvoir vaincre plus puissant qu'eux, motivés par les formes et les courbes de la drow. D'autres étaient un poil plus malins. Guy se tourna vers Skarn

" Chef, vous allez pas participer j'espère? "

Skarn plissa les yeux. Cette drow était sois folle, sois nymphomane, sois... elle savait qui était le plus fort ici. Il se souvint du regard qu'elle lui avait lancé. Esperait-elle que lui gagne ou la sauve du gagnant ? Certes, il était l'un des plus imposants ici, mais qu'est ce qui faisait croire qu'il était le plus fort ?

A moins qu'elle veuille tout simplement partager sa couche avec lui... il se mit à déglutir, prit une grande inspiration et serra les poings. Il regarda la taverne. Il y avait beaucoup de monde. Au moins une cinquantaine de personnes.

" Désolé Guy, mais je suis un homme, tout comme vous, donc je participerais. "

Soupirs de deception. Plusieurs soldats qui avaient accompagnés Skarn abandonnèrent, arguant que la drow ne valait pas qu'ils se fassent briser un bras. Pour se consoler, ils se mirent à reprendre une tournée auprès du patron qui regardaient les soldats organiser des tables afin que la compétition commence. Il semblait prêt à balancer une bouteille sur le premier qui ferait du grabuge. Skarn s'avanca en laissant trainer sa jambe, et invita Ludwig.

" Allons Ludwig, qui dites vous d'ouvrir le bal ? "

Le soldat n'hésita pas une seconde. Même si Skarn lui était supérieur, il se savait fort également, et il n'allait pas se défiler. Les deux homme se mirent face à face, et se souhaitèrent bonne chance. Skarn utilisa sa main gauche, Ludwig n'étant pas droitier comme lui. La main puissante de Ludwig serra celle gantée de Skarn. Skarn joua un peu avec son compagnon, le laissant résister plusieurs secondes, même s'il fallait reconnaître que le general devait réellement s'impliquer et qu'il sentait une réelle résistance. Toutefois, fatalement, le soldat finit par perdre, et le général le félicita, en se massant faussement la main de douleur. Skarn voulait avoir le plaisir sadique d'écraser un adversaire le pensant plus faible qu'il ne l'était. Il se mit même à provoquer gentiment les concurrents.

" Messieurs, réfléchissez bien à votre participation, car vous devriez savoir que quelques personnes ici sont bien plus fortes que vous... "

Il se dirigea alors vers la drow. Même si, au fond de lui, il se sentait pétrifié d'horreur à l'idée de partager le lit d'une femme sans doute des milliers de fois plus expérimentée que lui, il se montra goguenard.

" Vous pouvez monter si vous le souhaitez, je vous rejoindrait très bientôt. " dit-il dans un clin d'oeil discret mais un grand sourire.

Quelques exclamations outrées et une grande clameur se fit entendre, et un client malin se proposa d'ouvrir des paris, l'argent commencant à entrer de main en main, l'agitation se faisant plus grande. Skarn esperait que la danseuse n'avait pas déclenchée quelque chose qu'elle ne pourrait maîtriser ensuite.

La danseuse gardait le sourire et ne semblait pas paniquer à la vue de tous ces ivrognes. Il était étonnant de la voir aussi calme alors que tous les hommes présents la semaient de se dénuder. Elle semblait tout simplement les ignorer. Il fallait envisager la possibilité que ce n'était pas la première fois qu'elle faisait face à une telle situation. Elle s'avança jusque devant le garde grassouillet et s'inclina devant lui. Afin de calmer la meute, elle émit une proposition qui charma tous les hommes présents, tous sauf Brok. Il dû admettre qu'elle avait bien jouer ces cartes. Inutile de décrire la déception que Brok ressenti à se moment-là. Bien qu'une chance de passer la nuit avec une telle femme, on ne pouvait pas refuser, mais un seul d'entre eux pourrait en profiter. Et puis, Brok n'en demandait pas tant, elle aurait pu simplement enlever son corset et cela l'aurait satisfait, ainsi que tous les autres militaire présents. Ils étaient des pervers, mais pas des animaux, surtout en présence d'un général. Un concours de boissons, peut-être que Brok aurait pu gagner, mais au bras de fer, ses chances était mince, voire nulle. Brok se remonta le moral en se rappelant que de toute façon, pour réchauffer son lit, il avait prévu confier cette tâche à une des nombreuses femmes de joie qui offrait leur service a Diantra. Bien que moins jolies, celles-ci au moins ne vous tapait pas la mains à chaque fois que vous essayez de les toucher.

La compétition était totalement désorganisée et les paris fusaient de toutes parts. Brok perdu son premier bras-de-fer et fut éliminer assez tôt, ce qui lui laissa passablement le temps de parier une bonne partie de sa bourse. Seul quelques uns d'entre eux ce démarquèrent par leur victoire, dont le général. D'ailleurs, celui-ci se permis une déclaration qui raviva la détermination de certain d'entre eux. Il ne fallu pas attendre longtemps avant qu'un soldat quelconque décida de se présenter contre le général. Brok n'hésita pas une seconde et misa tout sur le général. Il l'avait vu battre Ludwig à peine quelques seconde plus tôt et n'y avait aucun doute que c'était l'homme le plus fort dans cette salle. On le voyait à sa carrure. Parmi tout les hommes dans la taverne, il n'y en avait pas un qui pouvait à la cheville du général. Si Brok ne pouvait pas avoir la danseuse, il pourrait au moins se ramasser un bonne quantité de pièce d'or.

''Général, vous avez un prétendant!'' Lui dit-il en indiquant la table où prenait place son concurrant. Brok lança un regard à la danseuse. Espérons pour elle que le général sortait vainqueur de cette compétition sinon elle allait se retrouver avec un ivrogne dans son lit, ce que Brok trouverait très amusant.

Les soldats firent un cercle autour d'une table où on avait placé une chaise de part et d'autre, telle une arène improvisée. Qui pourrait battre le champion en titre? Alors que la compétition s'enchainait, Brok en profita pour glisser un mot à la danseuse.

''Alors ma beauté, j'aimerais savoir...c'est quoi ton prix?'' Lui demanda-t-il par curiosité. Il en profita pour faire une énième tentative de lui agripper le derrière.

Le calme de mort suivis le magnifique coup de la danseuse vers le garde, qui vacillait sur ses jambes, sonné aussi bien par la puissance insoupconnée du coup que par la surprise. La danseuse se mit alors à prendre ses bagages et se diriger vers la porte de la taverne dans un silence de mort, les clients essayant de reprendre leurs esprits, encore en état legèrement comateux, ne revenant pas de ce qu'ils voyaient.

Puis, tout s'enclencha. Certains se mirent à hurler de rire devant le soldat cogné par la jeune femme, mais une immense majorité se mit à affluer comme un grand courant marin vers la femme, les yeux exorbités et les mains tendues, hurlant afin qu'elle reste ou elle était. Des tables furent renversés, un homme piétiné, un petit malin en profita pour subtiliser l'argent des paris et se barrer par les escaliers, poursuivis par une demi-douzaine de clients, dont Ludwig. Le tavernier s'était baissé, sans doute pour se saisir d'un gros objet contondant. Skarn regarda la danseuse, puis les clients, et dans son esprit germa une scène parfaitement explicite sur le destin d'une femme attrapée par une demi-douzaine d'hommes ivres, excités sexuellement, et en colère. Jeter de l'huile sur le feu les habitants n'était pas sa plus brillante idée. Il se mit lui aussi à converger vers la danseuse. Après tout, il avait la légitimité de la prendre avec lui. Il était le plus fort au bras de fer, le plus gradé, et surtout, il donnait les plus grosses baffes. Trois arguments qui le confrontait dans ses choix.

Il écarta rapidement plusieurs personnes de ses bras, et arriva en premier vers la danseuse, ayant réagit plus vite. Il se retrouna et vit la masse de personnes. Bigre, trop pour lui.

" Soldats, à vous de maitrîser la salle ! " hurla t-il à ses rares compagnons qui auraient pu garder l'esprit. Avec un peu de chance, l'ordre serait vite ramené. Il posa sa main sur l'épaule de la femme dont le mouvement d'épaule laissait entrevoir une seconde éruption de colère plus violente.

" Suivez moi mademoiselle. Vous venez d'allumer un incendie et vous risquez de vous brûler gravement sans moi. "

HS : Désolée, c'est court. Je relance le sujet vu que Brok ne passe actuellement plus sur le forum. J'espère que ça te conviendra.