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| Le monde des Hommes (Casoair + libre) [Terminé] | |
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Glinaina
Les Pommes Légendaires Salées Nombre de messages : 2952 Âge : 32 Date d'inscription : 08/09/2010 Personnage:.: MANUSCRIT :.: Âge : 136 ans.Taille : 1m68Niveau Magique : Non-Initié. | Sujet: Le monde des Hommes (Casoair + libre) [Terminé] Dim 6 Mar 2011 - 14:44 | |
| *Oh non, pas encore !*
La consigne était claire, pendant toute la journée elle devrait encore une fois porter le fameux tissu sur ses yeux. Décidément, Monsieur Casoair souhaitait être sûr qu'elle ne connaisse pas leur direction, ce qui était compréhensible... mais ennuyeux au possible. Avec un soupir d'agacement, elle laissa donc l'humain lui bander les yeux et l'amener quelque part, probablement aux côtés du chef mercenaire, qui la pris sous son elle à son tour. Du moins, elle avait compris qu'elle changeait de partenaire de marche. Après, savoir qui c'était, c'était une autre affaire.
Comme la première fois, la route fut longue (beaucoup plus selon la jeune elfe) et rapide. Cependant elle arrivait, cette fois-ci, à ne pas s'emmêler les pieds, ce qui la fit sourire ! Visiblement, elle s'améliorait de ce côté là. Peut-être que cette captivité ne lui apporterait pas que du mauvais après tout... Enfin, on ordonna l'arrêt de la marche et, de nouveau immobile et essoufflée, on lui retira ce stupide bandeau. Glinaina fut automatiquement aveuglée par le soleil, puisqu'elle était restée dans le noir un bon bout de temps. Elle dû porter la main à ses yeux pour essayer de reconnaître la personne qui se trouvait en face d'elle et également pour se rendre compte qu'ils se trouvaient dans un endroit complètement défiguré ! Jamais elle n'avait vu de montagnes d'aussi près, et le fait de ne pas se trouver réellement en forêt lui faisait drôle. C'était des plus... dépaysants.
Pourtant elle ne posa pas de questions, mais se contenta seulement de saluer d'un signe de tête celui qui se trouvait en face d'elle puis partit aider à monter les tentes. Ça, c'était quelque chose qu'elle savait faire, et cela même en n'utilisant pratiquement qu'un seul bras. Après une bonne centaine d'années d'expérience, il fallait dire que ce type d'installations n'avait plus trop de secrets pour elle. Elle ne vit plus Casoair de la journée et, dans le fond, cela l'arrangeait un peu. Elle pouvait ainsi penser à autre chose qu'à son enlèvement par une bande de mercenaires pour arriver dans un endroit tout à fait différent de ce à quoi elle était habituée.
Le reste de la journée passa rapidement, sans que personne n'ai le temps de s'ennuyer. Du bois fut -sauvagement- coupé et des feux furent allumés pour diverses raisons habituelles. Il n'y avait personne à des lieues à la ronde, donc... Bref, Glinaina ne rejoignit la joyeuse troupe qu'à la nuit tombée et s'installa près d'un petit groupe de jeunes fanfarons qui furent, visiblement, enchantés de la voir ; ou du moins de trouver une occasion de faire un concours d'histoires, ce qui était beaucoup plus vraisemblable. Ils louèrent notamment les exploits de leur chef, rameutant par leurs dires plusieurs de leurs confrères, qui n'hésitaient pas à rajouter de bonnes couches aux différents récits : pillages, carnages et ce qui s'ensuivait, chasses, beuveries. Ils saluèrent tout particulièrement la cruauté de Gloral, au point que tout appétit avait quitté l'estomac pourtant relativement vide de l'elfe. Autant apprendre à connaître les autres s'avérait toujours intéressant, autant là, elle le regrettait amèrement. Elle ne se sentait pas vraiment à l'aise entourée d'autant d'hommes, tous plus barbus les uns que les autres qui plus est !
Ce n'est qu'après le repas qu'elle pu enfin aller respirer de l'air frais et naturel, ainsi que de se dégourdir les jambes, calmement. Elle avait grandement besoin de digérer toutes ces histoires plus tordues les unes que les autres avant qu'elle n'en ait le tournis ! Après quelques minutes de marche, elle se retrouva non loin du dénommé Casoair. Elle hésita à aller le voir ; elle devait s'avouer ne pas avoir spécialement envie de lui parler. Mais bon. Elle était déjà restée muette pendant deux jours et ça ne servira pas à grand chose de continuer ainsi. Quoi qu'il fasse d'elle, il n'était visiblement pas près à la laisser repartir ! Finalement, après quelques secondes d'hésitation, elle finit par faire le premier pas, lui indiquant ainsi sa position. Elle esquissa un petit sourire peu convaincant avant de lancer la discussion, qu'il le veuille ou non.
« Vos hommes se plaisent à conter des histoires, monsieur Gloral. Surtout sur vos différents... exploits. Comme vous le disiez hier matin, une ambiance fraternelle a l'air de régner sur vos « bûcherons ».
Elle s'arrêta un moment, n'ayant aucunement l'envie de faire l'éloge d'une telle troupe de mercenaires. Elle n'osait pas regarder Casoair dans les yeux ; elle en avait encore un peu peur et ce qu'elle avait entendu sur lui ne la rassurait pas vraiment. En fait, elle se demandait réellement ce qu'elle faisait là.
-Puis-je vous demander pour quelle raison m'avez-vous capturée ? Vous n'avez pas l'air de vouloir me faire du mal, mais au contraire de m'emmener là où vous allez, si ce n'est à un endroit précis. Et si ce n'est pas le cas, je n'ai aucune valeur ni aucune histoire. Je sais que je suis une ignorante sur ce sujet, mais je me demande vraiment ce que je fais ici. Et... »
L'elfe s'arrêta là, poussant une énième fois depuis ces deux dernières journées un soupir résigné. Elle avait failli dire que les bûcherons se demandaient tout autant qu'elle ce qu'elle fichait là, même si personne ne le disait réellement, ce qui était loin de la rassurer. Et elle avait l'impression d'avoir été trop loin, d'avoir posé une question qu'elle n'aurait pas dû poser. En fait, elle regrettait déjà d'avoir pris la parole.
Dernière édition par Glinaina le Mer 29 Juin 2011 - 17:42, édité 1 fois |
| | | Casèr Gloral
Humain
Nombre de messages : 97 Âge : 809 Date d'inscription : 05/09/2010
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 36 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Le monde des Hommes (Casoair + libre) [Terminé] Mer 9 Mar 2011 - 16:53 | |
| Les braves bûcherons avaient déserté le territoire des elfes il y a quelques jours. Le haut commandement s'était avisé des intentions elfiques et procédait à un repli stratégique. Lorsqu'il vociférait des insultes afin de motiver les barbus, il prit conscience que les éclaireurs le tiraient évidemment d'un faux pas. La troupe était nombreuse à présent et frôlait la centaine si l'on comptait les nouveaux arrivants qui ne s'abaissaient pas à être au contact des mercenaires puants et imbus de leur personne. Légèrement outré par les gueulements du chef de meute, les elfes se contentèrent de s'asseoir dans l'herbe fraiche et de se satisfaire de la cohue environnante. Un sourire sur les lèvres, Aendel, dirigeant de la compagnie elfique, avait savouré chaque instant où les hommes peinaient à la tâche. Une apparition le bouleversa jusqu'aux tréfonds de son âme. Comment Gloral avait-il fait pour dissimuler la jeune prisonnière? Prompt et avisé, il s'approcha du chef-mercenaire un poing serré. Casoair avait craint ce moment mais avait fini par accepter qu'il se produirait. Toutefois, l'espoir de garder un bataillon d'elfes demeurait. Interloqué par la menace, Gloral montra du doigt le vilain geste déplorable et inutile.
"Que comptez-vous faire avec ceci?"
Le trait fut lâché avec grande humilité et une fierté qui se laissait entendre tandis qu'au même moment il dégainait sa hache. Amusé et confiant, il assura que le combat ne serait pas si aisément remporter. Aendel protesta en affirmant qu'une bataille ne résolverait rien et qu'il fallait juste lui assurer que cette elfe n'était pas ce qu'il envisageait. Faussement, Casoair parut surpris.
"Ne vous ai-je donc pas présenté ma charmante épouse? Sa beauté surpasse toute autre et son amour m'est un cadeau précieux. Elle est Glinaina Wylenaryn et compte dans mon armée comme archère. Elle peut se montrer aussi efficace que ceux de votre escadron et il me plait de la savoir à mes côtés. Pourtant, nous nous sommes fait attaqués depuis peu et ma femme s'est blessée... Quoi? Ne croyez-vous donc pas en l'union de deux êtres fusionnelles malgré leur race différente?"
Laissant planer le doute, Casoair crut lui-même à cette affabulation scandaleuse. Ne se laissant pas berner, Aendel rassembla ses elfes et les mit en garde. Craignant une attaque dans le but de libérer Glinaina et d'éventuels prisonniers, Casoair saisit Glinaina par le bas du dos et fit venir son unique musicien, Jimel. Celui-ci pratiquait régulièrement la flûte de Pan et savait la faire chanter divinement bien. Restreint à la seule alternative de danser avec une inconnue pour prouver sa bonne foi, Casoair prit les mains de sa cavalière et entreprit de faire les premiers pas en faisant abstraction de toute son armée qui le regardait, incrédule. Il guida l'elfe, espérant que celle-ci ait quelques talents cachés en la matière. Dansant face à face avec Glinaina, il se rappela alors du soir-même.
[...] Casoair avait été rejoint par l'elfe. Avec anxiété, il l'avait prise et amené aux abords du camp, lui faisant bien signe de ne dire mot. Espérant que Glinaina n'avait pas été repéré, il attendit quelques instants en mettant sa main sur la bouche de celle-ci. Là, il daigna lui répondre:
" J'ai quelque chose à vous dire ici et maintenant... Les elfes que j'ai engagé commencent à douter de moi et croient en l'existence d'un autre prisonnier, en l'occurence vous! S'ils décident de passer à l'attaque, j'essuyerais trop de pertes et peut-être périrais-je? Je vous prie d'accepter de faire la comédie. Faites croire que vous m'avez épousé et que nous sommes ensemble. Si nous sommes convaincants, ils ne verront plus de prisonniers dans ce cas. Je dois vous avertir, si vous faites la moindre erreur et que vous nous trahissez, vous serez mon unique cible! Ne me décevez pas, vous êtes libre d'aller où bon vous semble. Tenez, ces habits pourraient vous être utile!" C'est alors qu'il se rendit compte qu'il avait omis les questions et les palabres de l'elfe. " Mes hommes sont fiers de combattre aux côtés de mon lieutenant et de moi-même. Pour ce qui est de votre question de capture, vous savez maintenant pourquoi vous êtes encore avec nous. Si je vous libère, ils le sauront et, dans meilleur des cas, ils partiraient. En route, je me suis vite rendu compte que vous n'étiez pas le genre de personnes que l'on cherchait, vous n'êtes pas de sang royal, une rançon aurait été inutile! Maintenant que vous savez tout, rentrez dans la tente sans vous faire remarquer plus encore!"
[...] Les pas se poursuivaient au rythme de la douce mélopée. Soudain, le joueur démarra sur un nouvel ère bien plus rapide et ardu à danser. Casoair voyait bien que si Jimel continuait, il pourrait défaillir.
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| | | Glinaina
Les Pommes Légendaires Salées Nombre de messages : 2952 Âge : 32 Date d'inscription : 08/09/2010 Personnage:.: MANUSCRIT :.: Âge : 136 ans.Taille : 1m68Niveau Magique : Non-Initié. | Sujet: Re: Le monde des Hommes (Casoair + libre) [Terminé] Sam 19 Mar 2011 - 20:57 | |
| Glinaina restait interdite, dans la tente du chef, devant le vêtement qui était censé lui servir ; c'était une robe qui lui semblait bizarrement faite : elle était d'un tissu assez lourd d'une couleur bleue-gris et était loin de ressembler aux habits plutôt légers qu'elle était habituée à porter. Et puis qu'est-ce qu'il faisait avec une robe de femme (humaine, certainement) dans ses affaires ?! Elle ne se posait pas trop de questions du comment il avait pu l'avoir... C'en était même écœurant ! En reposant délicatement le vêtement à terre pour le replier, elle se promit de ne jamais se rabaisser à porter de tels habits. Au contraire même, penser à de telles choses la mettait en colère. Une colère qui pour l'instant devrait attendre. Ce n'était visiblement pas le moment pour de telles histoires.
Après plusieurs minutes où elle essaya de se mettre dans la peau d'une femme de mercenaire ou plutôt, à une femme mercenaire tout court ! Et ce ne fut guère évident : celle qu'elle imaginait était fort différente d'elle-même, c'est-à-dire fière et sure d'elle, exigeante et surtout provocatrice. Elle qui préférait essayer de mettre tout le monde sur le même pied d'égalité, elle allait avoir du mal à jouer la comédie... Et elle n'avait aucune envie que le sang coule par sa faute, ce qui risquerait fort bien de se passer, si Gloral lui avait dit la vérité. Mais là, l'elfe pouvait être certaine qu'il lui cachait un nombre incalculable de choses... Bref, en était-il qu'elle sortait de cette tente encore moins rassurée qu'avant, mais couvant quelque chose au fond de son être qui n'attendait plus que le bon moment pour se montrer.
Elle rejoignit ainsi tout le petit monde près des feux de camp et évita de se faire remarquer, même si cela était déjà un peu tard, vu le chahut qu'avaient fait les hommes en lui racontant des tas d'histoires plus sordides les unes que les autres ! Mais bon. Au bout d'un moment, elle aperçut un petit groupe arriver et s'approcher de Casoair. Comme beaucoup d'autres, elle s'approcha un peu pour voir ce qui se passait ; c'étaient des elfes et l'un d'entre eux semblait en colère et regardait de temps à autre la jeune archère. Visiblement, ce qu'elle redoutait allait visiblement se passer ! Voyant le chef mercenaire sortir sa hache, Glinaina vint jusqu'à eux pour essayer de calmer la tension qui commençait à monter, ce qui était inutile grâce à la sagesse de l'elfe qui ne cherchait pas à combattre. Cependant, sa présence sembla donner une mauvaise idée à l'homme barbu...« Ne vous ai-je donc pas présenté ma charmante épouse? Sa beauté surpasse toute autre et son amour m'est un cadeau précieux. Elle est Glinaina Wylenaryn et compte dans mon armée comme archère. Elle peut se montrer aussi efficace que ceux de votre escadron et il me plait de la savoir à mes côtés. Pourtant, nous nous sommes fait attaqués depuis peu et ma femme s'est blessée... Quoi? Ne croyez-vous donc pas en l'union de deux êtres fusionnelles malgré leur race différente?En effet, pour justifier ce mensonge scandaleux, Gloral prit Glinaina par le bas du dos et appela un musicien qu'elle reconnut du premier coup d'œil ; Jimel, l'un des premiers à avoir entamé les contes sur les exploits de leur chef. En un rien de temps, la musique commença tout comme une danse non prévue au programme. Glinaina fit un effort pour sourire, faisant mine d'être agréablement surprise de se voir offrir une danse par son « époux » et se laissa entraîner dans cette supercherie de mauvais goût. Encore une chance, elle était assez douée en danse et donc aucun mal à prendre le rythme ! Puis Jimel démarra un nouvel air, cette fois-ci beaucoup plus rapide et rythmé, qui eut l'air de mettre quelque peu mal à l'aise le pauvre Casoair. Elle comprit qu'il fallait qu'elle intervienne rapidement, sinon tout cela terminerai en bain de sang. Elle arrêta elle-même la danse (même si elle devait avouer qu'elle aurait eu un malin plaisir à voir son cavalier se prendre à son propre piège) et, tout sourire, remercia le musicien.-Merci, Jimel. Je crois que cette démonstration aura suffit à réconcilier messieurs... à moins que vous ne souhaitiez vous-même me proposer une nouvelle danse ? Demanda-t-elle d'un air furibond au chef elfe, qui lui répondit par un œil noir.
La main toujours tendue vers son confrère, l'archère soutint son regard même si l'envie de fracasser la tête d'un certain humain venait de plus en plus lui tambouriner la tête. Jamais, au grand jamais, elle n'aurait manqué ainsi de respect envers un elfe ! Son sourire s'effaça peu à peu et elle laissa son bras retomber le long de son corps, prononçant avec mimiques un « Si vous voulez... » faussement désolé. L'elfe n'était pas aveugle, il avait très bien compris le manège : il repartit donc avec les siens au loin, loin de cette honte et de cette provocation. Glinaina avait du mal à comprendre pour restaient-ils auprès des humains. Et elle comprendrait qu'on ne les revoie plus jamais ! Quand ils furent hors de vue, elle alla voir Casoair et lui chuchota à l'oreille :-Ne croyez pas que j'ai fait cela par plaisir, et encore moins à cause de vos menaces ! La prochaine fois, tachez de réfléchir avant d'agir, cela vous éviterait de pareilles situations ! Et il n'est pas partit, n'est-ce pas ? Cet elfe n'aurait pas fait cas de moi s'il n'y aurait pas eu d'autre incident auparavant.Elle souriait toujours malgré elle, mais ses yeux exprimaient une haine sans équivoque, prête à déborder. Une dernière sottise de la sorte et ce serait elle qui poserait à son tour des problèmes. Et elle ne pouvait pas dire ce que cela donnerait, faute de n'avoir pratiquement jamais piqué de crises de colère. Le visage devenant soudainement dur, elle prit le chemin du retour -vers la tente. Plus elle avançait et la goutte faisait déborder le vase. Elle en venait à crisper sa main pour faire taire la colère qui montait comme un torrent en elle, balayant toute raison ou prudence qui la faisait jusqu'alors suivre le mouvement. Elle...-On dirait qu'on a hérité d'une vrai putain hé !La goutte de trop. Des flammes dans les yeux. Un regard, rapide. Quelqu'un, une épée posée près de lui, mais pas assez surveillée. Pas pour elle. D'un geste rapide, l'elfe s'empara de cette dernière et fit tourner la lame jusqu'à ce qu'elle se retrouve logée sur le cou de l'impertinent qui avait prononcé ces derniers mots. Il n'avait eu que le temps de se retourner, pas de dégainer. Un fin filet de sang coulait le long de la gorge de l'individu. Il était surpris, peut-être même trop ; et bizarrement, cela plaisait à la jeune femme, au point de vouloir aller plus loin, de lui faire peur, lui imposer le respect. Et cela malgré toutes les épées qui sortaient de leur fourreau. Sa haine était beaucoup trop forte.-Estimes-toi chanceux que je sache arrêter mon bras, sinon tu serais déjà mort à l'heure qu'il est. Redis une seule fois une chose pareille et crois-moi que ta vie n'aura plus aucune valeur.-Espèce de...-De … ?Aina avait enfoncé un peu plus la lame dans la chair, lui faisant comprendre qu'elle ne plaisantait pas et, contrairement à ce qu'il avait l'air de penser, qu'elle n'était pas une pute ne sachant que faire son travail. Peut-être avait-elle un bras bandé de l'épaule jusqu'au poignet, mais son bras gauche restait toujours intact. Ors elle était gauchère. Pas de chance pour lui ! De l'extérieur, Glinaina était méconnaissable, pour ceux avec qui elle avait pu discuter lors de la soirée : le visage déformé par la haine, ses yeux promettaient mort à quiconque se mettait en travers de son chemin. Ce n'était plus la jeune fille discrète et trop sympathique qu'ils « connaissaient », mais... autre chose.
Elle avait besoin de tout déverser sur quelque chose ou bien sur quelqu'un. Colère sans nom, fille de la haine et mère de la frustration, elle semblait vouloir régner sur ce camp. Une certaine sadicité était présente sur son visage, dans son comportement. Mais la raison lui dictait de ne pas commettre de meurtre ; inutile de verser de sang. Ne l'avait-elle pas évité l'instant auparavant ? Maintenant, la peur se lisait dans les yeux de l'homme et ses voisins n'avaient l'air de trop savoir comment agir. Devaient-ils la tuer, la mettre directement aux fers ou attendre de voir ce qui se passait ? Quoi qu'ils fassent, elle était bien positionnée pour mettre fin à la vie de leur camarade ! Finalement celui qui avait une épée sous la gorge repris la parole, espérant certainement se tirer d'affaire.-Tu ne fais pas partie des nôtres. Cet acte te coutera cher !Cette phrase arracha un rire ironique à l'elfe. C'était de la folie pure !-Pas des vôtres, hein ? Un jour prisonnière, le second simple accompagnatrice, et le troisième j'apprends qu'en plus de faire partie de votre troupe, que je suis mariée à votre chef ! Décidément, les choses changent vite ici ! Ors le troisième jour, c'est aujourd'hui. Donc qui sait où je peux en être à présent ?Elle écarta la lame de l'humain et, tout en reprenant son sérieux, se tourna vers le chef en question qui se trouvait encore dans les parages.-Il est visiblement temps de poser les bases, Gloral. Soit je fais partie de votre « monde », soit je n'en fait pas partie. Et dans ce cas il ne sert à rien que je reste ici. Et j'ai la nette impression que vos hommes ne m'accepteront pas plus qu'aujourd'hui si je ne fais pas mes preuves ! Donc si vous souhaitez vraiment me garder, je ne peux peut-être pas encore tirer à l'arc, mais je sais me défendre avec une épée. Testez-moi comme vous avez testé chacun d'entre eux. Si non, laissez-moi partir -sans incidents- avec Unyril, si j'ai bien compris quel problème vous avez récemment eu avec votre collègue elfe. C'est une proposition comme une autre... »Tous les regards se tournèrent vers Casoair ; elle l'avait ainsi provoqué en duel presque amical et elle voyait mal comment pouvait-il le refuser. Mais imprévisible qu'il était, allait-il relever le défi de cette elfe obstinée ?[HRP : Autorisation de Caso de lui "emprunter" l'un de ses peros ! ] |
| | | Casèr Gloral
Humain
Nombre de messages : 97 Âge : 809 Date d'inscription : 05/09/2010
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 36 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Le monde des Hommes (Casoair + libre) [Terminé] Lun 21 Mar 2011 - 20:15 | |
| Ah, la grâce de madame emportait le courroux de messieurs. Ses jambes se déplaçaient avec finesse et légèreté. La Gloral fit preuve d'une maitrise de soi importante et put tromper subtilement l'elfe furibond. Tout se déroula merveilleusement bien et permit à Casoair d'éviter de perdre quelques hommes. Le mercenaire ne put que profiter de la position dans laquelle il se trouvait; il était après tout dans les bras d'une femme qui le haïssait dans son sein. Un moment tel que celui-ci est unique et délectable, ce qui conduisit Gloral à jubiler. Les pas se poursuivirent et pourtant, l'elfe s'arrêta net, s'apercevant bien qu'elle irait au désastre. Casoair put anticiper, non sans peine, cet arrêt spontané. Heureusement, la ruse eut l'air de faire effet bien qu'il y eût une provocation des plus osées. Glinaina se permit d'inviter Aendel. Poliment, il refusa l'offre généreuse et s'en alla plus loin. L'elfe était encore sous les ordres de Casoair et ne demeurait avec les chiens puants seulement dans le but de faire fortune. Ils désiraient sûrement leur fausser compagnie. Alors qu'il en avait connaissace, Gloral semblaient vouloir s'en servir et rassembler le plus d'hommes sous sa bannière de corruption.
La ravissante créature susurra peu de palabres dans le creux de l'oreille casoairéenne. Celles-ci furent analysées et enregistrées avec grand soin. Ne répliquant pas à l'immédiat, il la laissa un moment, se logeant dans ses pensées. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas eu une nouvelle femme, longtemps qu'il cherchait une guerrière à dompter, une amazone à faire ployer, une elfe à dominer, une drow à capturer, une naine à idéaliser... Bref, l'impossible! Pourtant, ce projet resterait en mémoire et il satisferait la partie elfique du plan, d'ici quelques instants. Le sourire aux lèvres, il suivit patiemment Glinaina. D'un pied sur l'autre et les mains derrière le dos, il paraissait procéder à l'évaluation de ses troupes. Cependant, il estimait le courage et la persévérance de l'elfe. Résolue, elle ne désirait que rentrer dans la tente. Le trait de paroles l'ébranla et elle laissa sa rage se déchainer. Avec un rictus amusé, Casoair ne broncha pas et contempla l'oeuvre elfique. Une simple insulte suffisait elle à la pousser à bout ou était-ce l'enchainement d'évènements fâcheux? L'impudent fut puni assez justement et personne ne vint le secourir après que Casoair eut déclaré, les bras croisés:
"Celui qui vient en aide à ce traitre est un homme mort. Une consigne est telle qu'elle n'est pas à remettre en question."
Sans en dire plus, le chef mercenaire sut qu'il se fit comprendre par l'ensemble de ses fidèles combattants. Il avait interdit toute atteinte à Glinaina et l'homme avait mérité son châtiment. Pire que la mort, l'humiliation! Bien que blessé, il vint à l'instant même s'incliner devant Casoair avec comme ambition de se faire pardonner. D'un geste, il le releva et lui expliqua brièvement qu'il se rattraperait avec le temps. Les deux bélligérants seraient à punir. Pour l'un, c'était chose faite, restait l'autre, l'arrogante. Elle apprendrait à ses dépends que la vanité et l'impertinence étaient à banir. Gloral fit un signe pour qu'à l'instant même Harkan se précipite sur la jeune recrue. Epée dégainée et bien haute, il asséna un coup sur les jambes du plat de la lame. Le choc fut tel que l'elfe dut s'agenouiller devant Casoair. Celui-ci, satisfait, leva un doigt et déclama:
"Première leçon: On respecte le chef sinon Harkan est là pour te le rappeler. N'oublie pas, c'est la règle la plus importante."
Fraternellement, Harkan lui prit un bras et l'aida à se relever en lui chuchotant à l'oreille: "On est tous passé par là". A l'instant d'après, elle fut désarmée et les mercenaires entourèrent Casoair, Harkan et la nouvelle. Malicieux, Casoair donna quelques consignes. Il fallait qu'elle évite tous les coups portés par le vigoureux homme lui faisant face. Elle n'avait pas le droit de contre-attaquer, pour le moment. En dernier lieu, si elle fuyait ou qu'elle mourrait, les deux étant des échecs, elle ne ferait pas partie de la troupe. Une chose était certaine, Gloral avait accepté sa proposition.
Tout à coup, Harkan fut plongé dans une rage brutale et asséna plusieurs coups. Ses enchainements étaient rapides, efficaces et ne laissaient aucun répit. L'esquive était chose ardue et l'anticipation exclue. Il fallait vivre le moment présent et faire preuve de réflexes hors du commun. En effet, Glinaina avait prouvé sa maitrise à l'épée mais qu'en était-il de son endurance et de sa rapidité? |
| | | Glinaina
Les Pommes Légendaires Salées Nombre de messages : 2952 Âge : 32 Date d'inscription : 08/09/2010 Personnage:.: MANUSCRIT :.: Âge : 136 ans.Taille : 1m68Niveau Magique : Non-Initié. | Sujet: Re: Le monde des Hommes (Casoair + libre) [Terminé] Jeu 24 Mar 2011 - 17:47 | |
| « On est tous passés par là.
Glinaina, qui se trouvait à présent à genoux devant Casoair, eu un petit sourire aux paroles d'Harkan : ainsi, le grand chef avait accepté sa proposition. C'était déjà une première chose ! Alors que ce dernier l'aidait à ce relever, plusieurs hommes vinrent la désarmer et un cercle se forma autour du trio. Ensuite, Gloral annonça les règles du combat qui allait tenir lieu : elle devrait éviter le maximums de coups d'Harkan sans pour autant pouvoir riposter, et ce jusqu'à nouvel ordre. En somme, elle allait devoir mettre à rude épreuve son endurance, surtout si le chef mercenaire prenait un malin plaisir à mettre un temps fou avant de lever l'interdiction ! Enfin bref... Puis vint les dernières conditions, purement logiques : si elle fuyait (ce qui ne risquerait pas d'arriver) ou mourrait (bon, ça, fallait admettre que c'était bien possible), elle perdrait le combat et ne valait mieux pas savoir ce qui se passerait par la suite !
A peine eut-il fini ses explications qu'Harkan entama les festivités avec plusieurs coups bien placés et une rage toute nouvelle ! Un peu surprise par ce début quelque brutal, elle se contenta de parer avant de pouvoir se déplacer correctement. Encore une chance, la colère qui rongeait encore ses veines lui permettait de garder son sans froid et de ne pas se laisser dépasser par les évènements. Mais tout était loin d'être gagné ; les coups étaient sans équivoque rapides et précis et ne laissaient donc aucun répit, ne serais-ce que pour essayer d'anticiper les mouvements de son adversaire !
Autour d'elle tout était flou, seul ce qui arrivait n'avait d'importance. Assez peu entraînée à ce type de duel mais fort heureusement agile, l'elfe arriva finalement par prendre le rythme et à esquiver sans se prendre de poing en pleine figure ou bien de coup de coude dans le ventre. Cela avait pris quelques secondes, mais elle était déterminée, même si elle ne savait pas vraiment à quoi. Et cela l'aidait à passer outre la douleur ou la fatigue qu'elle commençait à ressentir. Esquiver tout en s'empêchant de répondre à l'assaut n'était pas chose si aisée !
Et cela continua pendant un temps indéterminé (quelques minutes, une heure ? Elle n'aurait su le dire) où elle jouait au papillon, partant une fois d'un côté, une fois de l'autre pour éviter de s'en prendre une. Et plus le temps s'écoulait plus sa fureur s'estompait. Pas complètement, certes, mais assez pour commencer à apprécier ce test : son père avait eu l'heureuse détermination de la forcer à être ambivalente et c'était la première fois qu'elle avait l'occasion de voir quel était le produit de tant d'années d'entraînement ! Parce que jusqu'alors, il fallait avouer que ce n'avait pas été glorieux... Trop de peur, trop de doutes. Ce qu'elle ne ressentait pas ce soir là. Il fallait croire que la colère la réussissait bien ! Et ce qui l'aidait, c'est qu'elle avait affaire avec un archer et non pas à un spadassin pur et dur. Avec un peu de réflexion, elle se dit que ce n'était pas une si mauvaise chose de ne pas s'être directement confrontée à la hache de Gloral.
Cependant vint le moment où le souffle de l'elfe commença à se faire plus lourd et où son corps lui fit comprendre par un point de côté qu'il serait peut-être temps d'arrêter ces facéties. La jeune femme commença alors à avoir du mal à esquiver et devait désormais faire en plus jouer ses poings pour bloquer ou dévier ceux d'Harkan, oubliant un petit interdit que lui avait prescrit le maître guérisseur d'Eraison : ne pas utiliser son bras droit... Cette consigne, elle ne se la rappela que trop tard, lorsque sa main vint rencontrer de plein fouet celle de l'homme et qu'une douleur fulgurante vint lui arracher un petit cri de douleur. Immédiatement, elle se mit hors de portée par une roulade et inspecta rapidement du regard son bras, tout en le tâtant là où il formait une sorte de bosse.
Elle fut soulagée de sentir ses os entiers, malgré cette douleur qui venait maintenant se loger dans sa tête. Quelle sottise de l'avoir oublié ! C'était malin, maintenant il faudrait qu'elle se batte avec un bras tremblant et, surtout, hors service. Malgré tout, Glinaina se para contre un nouvel assaut qui n'allait pas tarder à arriver. Mais comment allait-elle s'en sortir avec un membre en moins ? Et qu'est-ce qui l'avait poussée à provoquer elle-même un duel, elle qui n'avait jamais aimé cela ? Soudain, elle avait l'impression d'être un peu perdue, entourée qu'elle était et pourtant si seule. C'était ça de revenir à la réalité. La sensation lui faisait drôle...
*Concentre-toi, Aina. Cette bataille, tu l'as cherchée. Donc concentre-toi !* |
| | | Casèr Gloral
Humain
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| Sujet: Re: Le monde des Hommes (Casoair + libre) [Terminé] Mer 30 Mar 2011 - 20:42 | |
| Une aptitude et une agilité exemplaires mais un handicap bien trop important. La faiblesse de l'elfe résidait en son bras ankylosé. La peine était évidente et l'angoisse ressentie, en somme un non contrôle de sentiment. Le mercenaire n'a pas de pitié, sert l'argent, ne vénère aucun dieu mais plutôt la luxure. Des vertus que Glinaina ne paraissait pas avoir en mémoire. Sa colère était palpable mais peut-être un peu trop. La maitrise de soi était un parcours sinueux et improbable. Cependant, parvenu au but, la récompense était inestimable: une centaine d'hommes sous son commandement. Casoair avait appris seul les manières d'un véritable combattant et la solitaire aurait besoin de conseils et d'épreuves sans quoi elle finirait abusée par toutes les pires crapules que Diantra abrite. Ces fripouilles lui feraient scalper sa propre chevelure étincelante après l'avoir préalablement volé et violé. Une fin que beaucoup connurent sous l'emprise de Gloral. Même si lui préférait nettement les carnages que ces subtilités.
Casoair vit un moment la pucelle parer à l'aide de ses maigres biceps. Amusé, il s'attendit bien évidemment à ce qu'il se passa un instant plus tard et se réjouit de percevoir un cri si féminin. L'occasion était rare de voir périr à petit feu une damoiselle bien plus qu'en détresse. Un ultime assaut du fier lieutenant lui fit éclater l'arcade sourcilière. A présent, la couleur dominante était le rouge. Une aimable couleur! Quoi de plus avenant que le sang? Pourtant, il fallait terminer le combat en singulier sans quoi la malheureuse finirait écrabouillée face aux poings meurtris d'Harkan. Casoair ne fut pas de cette perspective là et fronça les sourcils, plus attentif. C'est alors que le tacticien fit son entrée remarquée. Il passa la foule avec aisance, courut en direction de l'abattoir et fondit sur Harkan. Surpris, il envoya un coup puissant qui mit Talmak à terre. Sans flancher, Harkan s'approcha de l'elfe blessée.
A ce moment précis, alors que tout semblait perdu pour Glinaina, Casoair applaudit en faisant la moue. Il fit interrompre le duel, releva l'elfe sans aucune aide et tâcha sa formidable armure. Compréhensif, son regard s'était adouci et n'avait plus rien de cruel. Une main sur la joue, il lui demanda:
"Vous avez bien combattu ou plutôt... vous vous êtes bien débattue. C'est une épreuve en soi que de recevoir un si sérieux châtiment. Mais, voyez-vous, Harkan n'aime pas que l'on me manque de respect. Sa raison est recevable, non? Avez-vous seulement aperçu ce qu'il vient d'arriver? Talmak a voulu voler à votre secours, incorrigible celui-là. Savez-vous lequel a eu raison entre les deux bélligérants? Songez-y, vous me répondrez lorsque vous serez dans un meilleur état, d'accord? Je vais moi-même m'occuper de vous, souria-t'il."
Casoair se baissa et fit délicatement passer l'elfe sur ses épaules. Il ordonna à ce que l'on s'éparpille et ce fut fait. A l'instant d'après, l'archère se trouvait dans la tente si familière de Gloral. Elle fut déposée sur une chaise improvisée. Le mercenaire la força à rester consciente au prix de quelques baffes loin d'être violentes. Là, il sortit d'une sacoche en cuir un amas de feuilles. Il étudia les végétaux un instant puis en sortit une feuille violette plus sûrement vénéneuse que vertueuse. Il introduisit légèrement la feuille dans la bouche de l'elfe puis il lui murmura: "Mâche sans faiblir jusqu'à mon retour." Casoair sortit de la tente une minute puis revint avec des bandages et de l'eau chaude. Il constata la vaillance de Glinaina et l'en félicita. Ensuite, le chef-mercenaire frotta vigoureusement des herbes provoquant des picotements sur son bras pendant. A la suite de quoi, il lui fit avaler un somnifère d'une efficacité insoupçonnée.
Lorsque l'elfe se réveilla, Casoair était toujours en armure à ses côtés à l'observer. Pourquoi une attention et une compassion soudaine? Le mercenaire s'excusa de ne pas avoir pu mieux la soigner, sachant très bien que la médecine elfique était légendaire. Il se mit à sa hauteur et lui dit:
"Je sais que je ne suis pas guérisseur mais j'ai des connaissances assez pointues sur quelques remèdes. Rejoins-moi dehors d'ici une demi-heure. Prends un bain, mange et habille toi. En espérant que tu te rétabliras vite ..."
En effet, Gloral lui désigna un bac en fer faisant office de baignoire. A côté se trouvait un tabouret où était placés des cruches d'eau et quelques herbes parfumées. Un baluchon dans lequel se trouvait quelques victuailles avait été posé sur le sol. Bien entendu, des vêtements de mercenaire renforcés par quelques pièces de cuir étaient pliés. Tout y était: gilet de cuir matelassé, jambières, brassards d'archererie et bottes de cuir.
Pendant ce temps, Casoair était adossé à un frêne, les yeux vers le ciel. Patient, il devait s'expliquer à la jeune femme, il en était temps. |
| | | Glinaina
Les Pommes Légendaires Salées Nombre de messages : 2952 Âge : 32 Date d'inscription : 08/09/2010 Personnage:.: MANUSCRIT :.: Âge : 136 ans.Taille : 1m68Niveau Magique : Non-Initié. | Sujet: Re: Le monde des Hommes (Casoair + libre) [Terminé] Jeu 7 Avr 2011 - 20:40 | |
| Un coup. Glinaina se trouvait désormais à terre, une douleur encore plus chaude que la précédente à la tête. Elle se pencha de côté pour essayer de voir ce qui allait se produire, ma sa vue était brouillée. Elle avait la désagréable impression de voir rouge. En fait, elle ne se rendait tout bonnement pas compte que le dernier coup avait été assez violent pour lui ouvrir une très vilaine plaie d'où son sang partait, petit à petit, pour aller maculer son visage de sa chaleur. Elle n'arrivait tout simplement plus à aligner deux idées à la suite, et encore moins à suivre le court des évènements. Elle n'entendit qu'à peine les petits applaudissements de Casoair et fut surprise de sentir qu'on la relevait. Rapidement, elle passa sa main valide de façon à enlever le liquide qui la gênait, ressentant au passage une intense douleur au-dessus de l'œil gauche, là où elle avait reçu le coup. Mais elle ne pensa même pas à s'en inquiéter. Ce duel l'avait complètement mise à plat ! Un contact, au niveau de sa joue. Une voix, aussi. Elle la connaissait... Elle regarda dans les yeux celui qui lui parlait ; oui, elle le connaissait. Cependant elle n'arrivait pas à cerner ce qu'il lui racontait. Mais ce n'était pas brusque... C'était même rassurant.
Après, tout se passa très vite. Elle comprit qu'elle s'était mise à marcher, très certainement aidée par cette même personne, puis fut assise sur quelque chose. A terre. Une chaise. Elle s'en fichait royalement, à vrai dire ! Ensuite, ont lui mit quelque chose dans la bouche. Ça avait un drôle de goût, mêlé à celui du sang. Puis de nouveau la voix. Cette fois-ci, elle comprit qu'il fallait mâcher cette substance. C'était déjà ça. Son corps obéit, aidé par le peu de conscience et de volonté qui lui restaient (parce que ce n'était pas si facile que ça de mâcher quelque chose à moitié inconsciente). Après, elle ne se souvenait plus de rien. Ce fut le trou noir.
Lorsqu'elle se réveilla, une énième fois allongée sous la tente et par suites de conséquences, elle retrouva une fois de plus Gloral auprès d'elle, cette fois-ci entièrement habillé et ce même d'une armure. Mais tâchée de sang. Tout comme elle ; son chemiser blanc était devenu tricolore : rouge en haut, petite touche rose un peu en-dessous et blanc (plutôt marron très clair) pour le reste. Ce devait donc être le sien, de sang. Elle avait dû encore se mettre dans un pétrin pas possible ! La voyant réveillée, il se pencha pour être à sa hauteur et lui annonça qu'elle devrait le rejoindre d'ici une demi-heure. Elle pouvait prendre ce temps pour se laver et manger. Puis, comme toujours, il repartit.
Se relevant tant bien que mal, l'elfe profita de ce moment de calme (elle avait l'impression de ne pas en avoir eu depuis bien longtemps) pour regarder autour d'elle : une bassine ainsi que des cruches d'eau avaient été déposées et tout un équipement (armes exceptées, bien entendu) se prélassait, non loin à terre. Ainsi donc elle avait passé l'épreuve avec succès, quoi que relatif. Elle se trouvait donc être une mercenaire à daté d'aujourd'hui. Ce n'était pas forcément le bouleau le plus plaisant, mais au moins c'était nettement mieux d'être écartelée entre le rôle de « femme du chef » et celui de prisonnière. Elle s'arrêta un instant dans son effort pour se mettre debout afin de laisser passer la douleur qui venait de lui vriller la tête. Une fois passé, elle se remis sur pieds et s'avança jusqu'au fameux bac en fer. Son bras mollasson pendait malheureusement le long de son corps et, à quelques reprises, se mettait à se balancer au rythme des pas. Vraiment pas glorieux...
Se laver de la tête aux pieds lui fit un bien fou ! Elle évita cependant de mouiller ses bandages, qui semblaient neufs. Qui semblaient neuf... Ah, quelque chose qu'elle n'avait pas encore remarqué ! Son bras droit était toujours bien enveloppé, mais pas avec le même bandage. Aïe. Il avait donc vu. Elle n'osait pas imaginer quelle put être sa réaction ; même si elle savait qu'elle aurait tôt fait de laisser son bras à découvert un jour ou l'autre, elle appréhendait toujours ce jour. Au moins, cet épisode se sera en partie passé, non ? Bref, toujours dans la bassine, elle empoigna d'une main l'un des vêtements, au hasard, et tomba sur une grande cape noire. Elle avait remarqué que tout le monde en portait une. Ce devait certainement être le signe du clan. Elle fit ainsi le tour des habits jusqu'à tomber sur ce qu'elle cherchait. Elle remarqua que c'étaient bien des vêtements taillés pour une femme, mais cependant un peu larges pour elle. Avec son peu de formes typiquement elfique, elle en conclut donc qu'ils devaient êtres à l'origine pour une humaine. Elle se demandait bien qui ! Peut-être était-ce en lien avec la robe qui trainait toujours dans un coin de la tente...
Au bout de la demi-heure prévue, elle sortit de la tente, les cheveux encore humides et seulement vêtue de la tunique de mercenaire. Non pas de toutes les armures qui allaient avec. Ce n'était pas qu'elle ne voulait pas les mettre, comme la première fois, mais c'était qu'avec un bras pendant donc incapable de servir à quoi que ce soit, elle n'avait pas réussit à mettre les armures, et encore moins de faire les nœuds permettant de les maintenir en place... C'était plutôt gênant, mais c'était comme ça. Elle allait encore devoir être dépendante des autres.
« Merci d'avoir arrêté le combat, dit-elle au chef mercenaire en guise de salut. Et merci de m'avoir guérie aussi. Tu n'es peut-être pas guérisseur, mais au moins je n'ai plus l'impression d'être une poupée de chiffon à demi consciente !
Elle sourit. Elle s'était assise à ses côtés, près du frêne. Elle laissa un temps assez long avant de reprendre la parole. Au fond, elle ne souhaitait pas lui parler de son bras. Peut-être se faisait elle des idées sur ce que les gens pouvaient en penser, mais ça l'embarrassait. A la fois elle voulait et ne préférait pas savoir. Donc elle regardait au loin, pensive.
-Souhaitais-tu me dire quelque chose de particulier ? »
Ce n'était pas son style de tutoyer les gens, mais si lui le faisait. Alors elle ne se priverait pas de lui rendre la pareille, sans pour autant lui manquer de respect. Ça, c'était une histoire d'excès de colère. |
| | | Casèr Gloral
Humain
Nombre de messages : 97 Âge : 809 Date d'inscription : 05/09/2010
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 36 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Le monde des Hommes (Casoair + libre) [Terminé] Mer 20 Avr 2011 - 21:03 | |
| Perdu dans ses pensées, le chef-mercenaire réfléchissait à un moyen d'agrandir la troupe. L'option la plus évidente fut de recruter massivement tous ceux qui possédait un minimum d'audace, de bravoure, d'habileté et de maitrise d'armes, de quoi enrôler une bonne partie de la région. Est-ce rêver ou être ambitieux? Bien entendu, les recrues devraient être prises en charge par les plus expérimentés. Un plan déjà compromis connaissant toutes les fortes têtes qui ne se résigneraient pas à transmettre leur savoir à des ignards gueux. De plus, une telle armée ne pourrait demeurer nomade et sans fief, sans quoi elle deviendrait une trop importante menace pour les peuples. Ce projet resterait en suspens mais en mémoire.
L'arrivée impromptue de l'elfe fit sauter de surprise l'âme occuppée. Il en fallut de peu qu'il dégaine sa redoutable masse d'armes. Se reprenant, il vit très rapidement qu'une silhouette féminine lui faisait face. C'était même la personne qu'il attendait. Tout sourire, il décroisa les bras et s'approcha précautionneusement de la créature. Ses cheveux venaient d'avoir été lavé. Elle s'était donc permise de prendre un brin de toilettes et de s'habiller. Cependant, l'armure et le peu de protection qu'elle offrait ne s'exhibait pas sur le corps svelte de l'elfe. Se croyait-elle assez agile pour se permettre de délaisser un présent tel que celui-là? Cette perspective renfrogna quelque peu Casoair. En voyant Glinaina et sa nouvelle cape noire, une idée effroyable lui traversa l'esprit. Les bûcherons barbus... Ce nom n'était plus adapté! Horreur, infamie, crime déshonorant! Le pire était que cela faisait une semaine que les elfes avaient été enrôlé et que eux aussi étaient imberbes. Quelle cruelle conjoncture! Que faire? Le chef-mercenaire n'avait jamais pensé qu'il devrait remettre en cause ce surnom quasi légendaire. Et pourtant, l'heure était arrivée, il se devait d'évoluer. Il ne fallait plus piller de modestes villages ou égorger les passants, il y avait à présent nécessité de remplir des contrats plus professionnels. Mieux valait-il y repenser une autre fois.
Amusé, le mercenaire constata que l'elfe n'avait pas du comprendre l'action. Casoair prit une profonde inspiration. Il devrait lui avouer qu'il n'est en rien si elle se trouve être encore en vie.
"Assis toi à côté de moi sur cette souche, tu veux bien?... Premièrement, tu dois savoir que lorsque Harkan te battait et te frappait mon lieutenant Talmak est intervenu. Il avait bien conscience que l'autre comptait te tuer. Pour tout te dire, je m'en doutais aussi. C'est alors que Talmak fut éjecté immédiatement par Harkan. J'ai arrêté le combat pour éviter que mes deux lieutenants ne se querellent plus. En te relevant, je me suis alors rendu compte que je m'étais montré inhumain, donc je t'ai soigné. Et Talmak..."
Embarrassé, Casoair passa une main dans les cheveux et se gratta un instant le menton. La franchise était la fondation de tout contact social. Il valait donc mieux lui dire la stricte vérité. La tête lourde, le mercenaire sortit un poignard au niveau de sa jambe. Il l'examina un instant en le faisant tourner de tout côté. Puis, il lança un regard profond à l'elfe en lui tendant l'arme. Il s'approcha juste un peu plus d'elle. "Vengez-vous si le coeur vous en dit et fuyez avant que l'on aperçoive mon corps." La provocation était un moyen utile pour parvenir à son but.
"Laisse moi t'expliquer quelque chose et tu pourras passer à l'acte. Dans cette troupe que j'ai formé, on se considère tous comme des frères, unis dans l'adversité. Si un sentiment de vengeance nous anime, on ne peut en faire parti. Permets-moi de te donner une broche qui, comme la cape noire, est un symbole de l'appartenance à notre groupe. Bien, ton hésitation est sage."
Au même moment, Casoair fit lâcher brutalement l'arme à l'elfe. Le poignard vint tomber aux pieds du mercenaire qui le ramassa sans plus attendre. Ensuite sans aucune transition, il pria Glinaina de le suivre jusqu'à sa tente. Le pas lent et fier, Casoair souriait comme enchanté. Il avait tant de choses à faire et pourtant la venue d'une recrue quelque peu empotée le ravissait. Il désirait même s'en occuper personnellement, une chose qui n'arriva que bien rarement. D'une aimable galanterie, le mercenaire la fit entrer prestement. D'un geste voyant, il lui demanda de se retourner. Bien qu'elle fût blessée, Casoair désirait la voir en uniforme et l'habillait de l'armure de cuir. Il prit un à un les éléments et les fit enfiler à l'elfe. Son aide fut certainement précieuse au vu des blessures et de l'engourdissement de l'archère.
"Quelle prestance, Aina! Jamais aucune femme, à une exception faite, n'eut l'honneur de porter pareil accoutrement. Je t'en félicite! lui dit-il en lui serrant vigoureusement la main."
Il resta un moment ainsi comme rêveur entre l'admiration et la surprise. Au bout d'un certain temps, il se releva sans dire mot et fit seulement signe d'attendre à Glinaina. Là, il s'empressa de quitter les lieux et de rejoindre le lieutenant Harkan en plein tour de garde. Le sous-chef ne put que sembler étonné de l'apparition de son supérieur. Casoair fit lever prestement un mercenaire et lui intima l'ordre de prendre la relève de Harkan. Soucieux, celui-ci s'empressa de questionner l'intrigant qui demeura profondément silencieux jusqu'à sa propre tente. Arrivé à l'intérieur, Casoair montra d'un geste désolé la jeune elfe avec tout son attirail. Une tristesse sans nom fit irruption et l'atmosphère en devint pesante.
"C'est impossible... Bon sang!"
Ce furent les seuls mots que put lâcher le lieutenant désemparé. La ressemblance n'était que trop frappante. Sa disparition était bien récente et une vision telle que celle-ci ne pouvait laisser le chef-mercenaire de marbre. Le regard vide, Casoair avait baissé la tête tandis que Harkan s'approchait d'elle. Il lui entoura les épaules avec son bras et la guida vers l'extérieur. Le lieutenant emmena la recrue dans les bois à une centaine de mètres du camp. Là, il s'assit en face d'elle. Décidé à lui révéler une partie du passé douloureux de Casoair, le lieutenant commença d'une voix forte:
"Tout mercenaire de notre bande connait la triste histoire de not'e bien aimé chef! Il ne reste que toi ici qui ne sait pas ce qu'il a enduré. J'ignore si tu es au courant de toutes nos prouesses, mais tu devrais avoir conaissance du fait que le viol est bien dans nos habitudes. Pourtant, une seule femme en fut exclue. Elle se nommait Danna et était originaire d'Oësgard. Casoair ne put se résoudre à passer à l'acte et en tomba...erm... éperdument amoureux. Un sentiment qui nous est bien étranger. Toutes les pensées du chef étaient orientées vers son bonheur et son amour. Comme toute passion, il fut détruit par ses feux ravageurs. Oui, elle périt d'un mal que persone ne put soigner. Ce ne fut pas faute d'avoir essayé. T'imagines la suite... Casoair est mal car la différence entre vous deux réside seulement dans le fait que tu es une elfe et pas Danna. Te voir porter son équipement a dû le terrasser. Il doit être abattu. Aucun mot de tout cela. De toute façon, il devinera le fait que nous nous sommes parlés. Si tu as des questions, pose les moi demain. Nous partons à l'aube."
De ce fait, Harkan commença le retour au camp en faisant suivre Glinaina, lui expliquant bien qu'elle ne pourrait pas voir Casoair avant le lendemain. Arrivé, le lieutenant s'assoupit sur sa paillasse. Le silence régnait. Seuls les patrouilleurs venant réveiller leurs confrères brisait ce maitre mot. |
| | | Glinaina
Les Pommes Légendaires Salées Nombre de messages : 2952 Âge : 32 Date d'inscription : 08/09/2010 Personnage:.: MANUSCRIT :.: Âge : 136 ans.Taille : 1m68Niveau Magique : Non-Initié. | Sujet: Re: Le monde des Hommes (Casoair + libre) [Terminé] Mer 27 Avr 2011 - 20:14 | |
| « Tout mercenaire de notre bande connait la triste histoire de not'e bien aimé chef! Il ne reste que toi ici qui ne sait pas ce qu'il a enduré. J'ignore si tu es au courant de toutes nos prouesses, mais tu devrais avoir conaissance du fait que le viol est bien dans nos habitudes. Pourtant, une seule femme en fut exclue. Elle se nommait Danna et était originaire d'Oësgard. Casoair ne put se résoudre à passer à l'acte et en tomba...erm... éperdument amoureux. Un sentiment qui nous est bien étranger. Toutes les pensées du chef étaient orientées vers son bonheur et son amour. Comme toute passion, il fut détruit par ses feux ravageurs. Oui, elle périt d'un mal que persone ne put soigner. Ce ne fut pas faute d'avoir essayé. T'imagines la suite... Casoair est mal car la différence entre vous deux réside seulement dans le fait que tu es une elfe et pas Danna. Te voir porter son équipement a dû le terrasser. Il doit être abattu. Aucun mot de tout cela. De toute façon, il devinera le fait que nous nous sommes parlés. Si tu as des questions, pose les moi demain. Nous partons à l'aube. »
La jeune elfe regarda le mercenaire lui faisant face : elle était plutôt déroutée par ce qu'il venait de se passer. En effet, elle ne s'était pas attendue à ce qu'elle soit comparée à quelqu'un d'autre, et qui plus est à la véritable femme du chef ! Elle avait beau n'avoir jamais connu cette femme, Danna, et ne pas se sentir peinée de sa mort -elle en avait vu bien d'autres-, le fait de la comparer à elle lui faisait tout de même drôle. Elle avait même peut-être un peu peur d'être toujours comparée à elle. C'était si facile, d'autant plus que sa mort n'avait visiblement pas affecté que Casoair. Au moins savait-elle désormais qu'il faudrait qu'elle fasse attention à ne pas commettre l'erreur de parler du passé ou de la provenance de ces vêtements qu'elle portait maintenant sur elle.
Sur ce, il se leva, invitant Glinaina à en faire de même. Puis, tout en se rapprochant du campement, il lui confia qu'il ne valait mieux pas revoir Casoair avant le lendemain, lorsque la troupe repartirait. Et, en attendant, elle pourrait lui (Harkan) poser des questions s'il lui en venait à l'esprit après la nuit. Des questions, elle en avait déjà. Mais mettre tout sur le tapis aussi directement n'était visiblement pas ce que préférait le lieutenant. Aussi se séparèrent-ils, chacun occupant cette nuit comme bon lui semblait.
De son côté, Glinaina alla s'assoir auprès des arbres, ramassant un long bout de bois au passage. Elle n'avait rien de spécial à faire, ne pouvait pas encore reprendre ses armes et avait déjà eu ses heures de sommeil, si bien que la seule chose pouvant lui faire passer le temps était soit faire le guet (ou comme si), soit compter les étoiles, ce qui commençait à devenir familier. Pour l'heure, le mieux était peut-être de réfléchir sur ce qui s'était passé pendant la journée et puis après... Enfin elle verrait bien le moment venu.
Une fois adossée contre l'un de ces grands êtres de bois, l'elfe plaça à l'aide de sa main gauche son bras droit sur ses jambes croisées de manière à ce qu'il arrête de longer impunément son côté, chose qui commençait sérieusement à l'agacer. Puis elle plaça le bâton de façon à ce qu'elle puisse l'utiliser en cas de besoin. Ce n'est qu'après qu'elle prit réellement le temps de faire le point ; après tout, elle avait tout le reste de la nuit à tuer donc autant en profiter.
Alors... Elle faisait nouvellement partie d'une importante troupe de mercenaires -elle qui n'a pas l'âme à piller, mais ça c'est son problème. Elle l'a cherché, elle l'a trouvé !- dont le chef est des plus imprévisibles et dont l'un de ses deux lieutenants voudrait ou voulait sa mort (à elle). Lequel, elle n'en était pas sure et espérait ne jamais en avoir la confirmation. Sinon elle revêtait l'armure d'une femme dont la mort causait encore de la peine au moins à Gloral et à Harkan, si son impression était bonne. Surtout à Gloral. En même temps, c'était sa femme. Et pour couronner le tout elle se trouvait loin de chez elle et peut-être même la croyait-on déjà morte. Et son bras droit ne souhaitait pour l'instant plus réagir, aussi. Et elle avait même été couronnée d'un pansement sur son front ! Si avec tout cela les choses allaient à merveille...
Mais dans toutes ces choses saugrenues lui apparaissaient une voie nouvelle ; pas celle de pouvoir faire du banditisme, mais tout simplement celle de pouvoir grandir d'une autre façon. Pendant un certain temps, en effet, il lui faudra laisser tomber l'arc pour l'épée à cause de son état physique. Mais dès maintenant, elle allait devoir se durcir de corps comme de cœur et apprendre à vivre avec des humains, ce qui n'était apparemment pas chose évidente. Elle avait donc du pain sur la planche et surtout un défi à relever. C'est l'Aventure qui commence, comme qui dirait !
En fait, le sommeil vint quand même s'emparer d'elle au bout de quelques heures, chassant toute pensée de son esprit. Heureusement pour elle, il ne fut que léger, lui permettant de se réveiller à la première heure et d'aller directement voir Harkan pour lui poser quelques questions au sujet de leur discussion de la veille, évitant au cas où de passer devant la tente de Casoair.
« Je... J'ai juste une petite question -voire deux. Déjà, tout groupe à ses propres règles, et quelles sont les vôtres (nôtres ?), histoire de mettre rapidement les choses au clair ? Et qui était Danna, pour les Bûcherons Barbus ? Je ne souhaite ni lui ressembler ni la remplacer, mais maintenant que les cartes sont posées sur le tapis, autant toutes les mettre. Voilà, à moins qu'il n'y ait autre chose dont tu veuilles me parler... »
En fait, elle avait encore une autre question, mais qui ne valait pas la peine d'être posée. Encore une fois elle ne se montrerait qu'une petite fille ignorante et surtout fort naïve. Elle l'était un minimum, à son grand malheur, mais valait mieux prendre son temps et éviter de passer pour madame questions. Elle était arrivée dans un monde beaucoup plus dur et direct, maintenant ! Celui des hommes. |
| | | Casèr Gloral
Humain
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| Sujet: Re: Le monde des Hommes (Casoair + libre) [Terminé] Mer 25 Mai 2011 - 21:23 | |
| La nuit se déroula sans incidents. Les gardes purent seulement entrevoir des hiboux, écouter des hululements et attendre patiemment la relève. Les tours s'enchainèrent donc inexorablement jusqu'au petit matin. Alors que les mercenaires éveillés n'avaient pas encore rompu le somme des troupes, une elfe se permit de questionner Harkan, lieutenant encore assoupi. Se demandant bien ce que l'on pouvait lui vouloir, il se leva péniblement et vit face à lui, devant sa paillasse fort confortable Glinaina, nouvellement engagée. Elle entama une discussion ou plutôt un questionnaire qui ne plut pas tant que ça à Harkan. Faisant mine de n'avoir pas entendu, il laissa là l'elfe un moment puis revint une épée ébréchée pour un entrainement. Sans dire mot, il tendit l'arme à la femme et l'emmena profondément dans la forêt à quelques miles de là. Durant le trajet, il fit bien attention à ne pas trop distancer l'elfe qui le précédait sans aucune explication. A mi-chemin, Harkan s'arrêta net et tendit une oreille attentive. En effet, l'efle comme l'homme avaient pu ouïr un frémissement inhabituel de feuilles. Aux aguets, le lieutenant prit son arc et encocha une flèche. Plus rien ne semblait bouger comme si la nature elle-même craignait un trait du mercenaire.
C'est alors qu'un lièvre sortit du fourré à toute allure et finit sa course sous le coup meurtrier porté au flanc. Perplexe, Harkan prit sa proie dans ses mains et fut finalement satisfait d'avoir quelque chose à se mettre sous la dent. Sortant un poignard, le mercenaire commençait à dépecer l'animal et à le vider de ses entrailles. Sans même l'avoir cuit ou mis sur le feu, le lieutenant se coupa un morceau de viande qu'il grignota sans dégoût apparent. Ceci fait, il se trouva malpoli de n'avoir proposé avant la maigre pitance à la demoiselle et se rattrapa donc. Soudain, alors qu'Harkan avait pour un moment relâcher sa vigilance, un jeune homme abandonna les taillis et s'approcha. Le mercenaire éclata de rire en voyant face à lui Talmak. Hilare, il lui demanda s'il avait été attiré par le splendide banquet qu'il donnait. Talmak rentra dans son jeu et accepta l'invitation en mordant dans le fameux lièvre.
Dès qu'il ne restât plus que la carcasse de la bête, Harkan proposa à l'elfe de considérer les deux hommes se battant. Durant un quart d'heure, les deux lieutenants se montrèrent à tour de rôle des passes d'armes et quelques feintes plus ou moins trompeuses. Puis, on aurait dit que tout dégénéra. La rage s'empara des êtres et les força à se haïr au point que les cliquetis d'épées se transformèrent en fracas assourdissant. Les lames se cherchèrent et par deux fois Harkan faillit transpercer Talmak, si celui-ci n'avait pas su esquiver. Astucieusement, Talmak le tacticien, réussit à tromper son adversaire au point de le désarmer. Le combat s'amplifia alors que Harkan évitait les puissants coups de l'ennemi. Cependant, Talmak, par mégarde, finit par planter volontairement ou non (pour plus d'équité) son épée dans le tronc noueux d'un peuplier. Ils en vinrent ainsi tous deux aux mains. Les chiquenaudes pleuvaient et les meurtrissures apparurent. Lorsque les deux furent visiblement épuisés et qu'ils avaient usé de toutes leurs ressources, ils décidèrent de stopper l'altercation. Ils s'assirent et demandèrent alors à l'elfe ce qu'elle en avait retiré comme leçon, ce qu'elle avait appris comme botte...
Puis, Harkan congédia Talmak qui devait rentrer au camp expressément tout en saluant Glinaina. Ceci fait, le lieutenant, à nouveau seul avec l'elfe, se retourna vers elle et rengaina sa lame. Il semblait avoir été éprouvé par le combat sans pour autant être dans un état de fatigue extrême. Il se rappela volontairement des paroles de l'elfe:
"Désolé de t'avoir fait attendre mais il fallait que je m'entraine avant de parler avec toi, j'aurais pu, le cas échéant, devenir grognon. Je pense à présent que tu devrais poser ces mêmes questions à Casoair Gloral, chef de la troupe. Il t'en parlera sûrement mieux que quiconque ici. Je pense qu'il t'apprécie et qu'il ne pourrait te refuser un éclaircissement. N'aie crainte et va de l'avant conseilla Harkan tout sourire."
Pendant ce temps-là, au campement de la troupe de mercenaires, Gloral venait d'ouvrir les yeux sans trop de peine. Il s'était prestement équipé et avait vérifier l'état de ses hommes. Constatant qu'il manquait l'elfe et ses deux lieutenants, il ne pensa pas à lever le camp pour plus de sécurité. Il essaierait la chance! Après avoir tourné, le chef-mercenaire s'assit avec deux de ses homes et entama une conversation passionnante pour ceux qui s'intéressaient à la façon d'égorger un homme sans qu'il puisse lâcher le moindre cri. Puis, les blagues fusèrent et une ambiance de fraternité s'installa progressivement... |
| | | Glinaina
Les Pommes Légendaires Salées Nombre de messages : 2952 Âge : 32 Date d'inscription : 08/09/2010 Personnage:.: MANUSCRIT :.: Âge : 136 ans.Taille : 1m68Niveau Magique : Non-Initié. | Sujet: Re: Le monde des Hommes (Casoair + libre) [Terminé] Mer 1 Juin 2011 - 18:15 | |
| L'elfe soupesait la vieille épée, la retournant et testant son équilibre, la tête à moitié ailleurs. Elle avait du mal à s'habituer aux terribles mœurs des humains, ce n'était pas pour dire. Ils lui paraissaient bien plus secrets -ou plutôt cachotiers- que les Elfes, jouaient visiblement pas mal sur l'instinct et, surtout, dévoraient de la viande... cuite comme crue, en plus ! Elle avait la démonstration d'une telle cérémonie sous les yeux en ce moment même, avec Harkan qui semblait se régaler d'un pauvre lapin ainsi que Talmak qui s'était joyeusement joint au festin. L'un d'eux lui en avait proposé un morceau, mais elle avait poliment refusé. Il allait vraiment falloir qu'elle s'y habitue... Surtout qu'elle devrait bien un jour ou l'autre s'y mettre, il ne fallait pas se faire d'illusions là-dessus !
En attendant qu'ils aient fini la malheureuse carcasse, Glinaina s'était assise contre un arbre. Rien ne pressait. Aux questions posées à Harkan, aucune réponse n'était sortie de la bouche du mercenaire. A la place, il lui avait passé une épée assez vieille et l'avait emmenée sans mot dire dans la forêt jusqu'à ce qu'un bruit se fasse entendre ; c'était juste un lapin. Vous connaissez la suite : il lui a tiré dessus et a commencé à le manger. Puis est arrivé Talmak. Et maintenant ils en étaient là. Elle allait certainement devoir observer leur entrainement puis s'entrainer à son tour. Elle regarda son bras plaqué contre le tronc de son corps grâce à un second bandage ; plié de façon à ce que l'avant et l'arrière-bras soient perpendiculaires, il ne la gênerait aucunement. Par contre, il risquerait de lui faire mal. Mais elle restait positive là-dessus : toute cette histoire augmenterai son endurance et au moins, si elle venait à être de nouveau blessée en combat, elle en aura déjà eu l'habitude !
Enfin, l'entraînement commença. Doucement, avec de nombreuses feintes plus ou moins connues de l'elfe, puis, après quelques passes, ils repartirent dans leur transe si animalière. Tout de suite ce fut plus vivant, mais plus difficile à suivre. La première chose qu'elle remarqua, c'est que ce n'était pas le même style de « danse » que ce dont elle avait l'habitude. Un autre art tout aussi complexe et calculé que le premier. Elle aurait pu le décrire plus direct. Plus brute, en quelque sorte. Talmak entama une botte qui désarma Harkan ; jeu d'esquives. Ensuite la seconde épée fut à son tour hors jeu, plantée plus ou moins volontairement dans un arbre (qui n'avait rien demandé non plus). Poings contre poings. Ils se tapèrent ainsi dessus jusqu'à ce que la fatigue les prenne, puis arrêtèrent le combat. Plus de cris, seulement le calme accueillant de la forêt. Rien ne semblait s'être passé.
Les deux hommes vinrent vers elle et lui demandèrent ce qu'elle avait pu tirer comme leçon de cet entrainement. Elle leur répondit tout d'abord que le style de combat n'était pas le même que celui de ses comparses, puis elle leur parla des différentes bottes qu'elle avait pu retenir : feinte suivie d'un pas sur le côté puis d'un estoc ainsi que d'un coup tranchant , ou encore basculement du poids du corps au dernier moment, faisant à la fois dévier la trajectoire initiale de l'arme et prenant de cours l'adversaire, sans compter de nombreuses autres combinaisons... De même (mais en plus subtil) pour le combat à mais nues.
Ensuite, Harkan congédia Talmak, qui avait à faire au campement. Ce dernier les salua, salut auquel elle répondit, puis repartit. Elle se retrouva donc de nouveau face à Harkan... Pour une fois, il fut le premier à ouvrir la bouche, et s'excusa même de s'être montré si peu enclin à répondre jusque là. Il lui conseilla, cependant, de poser ces même questions à Casoair, mieux renseigné à ce propos. Elle ne s'y était pas attendue, mais cela la fit sourire. Elle pensait qu'il valait mieux éviter le grand chef en ce moment !
« Je pensais avoir à éviter Casoair jusqu'au départ. Sinon tu ne m'aurais jamais proposé de te poser mes questions ce matin. Aurais-tu changé d'avis ? Et puis, elle regarda l'épée posée sur le sol, je suppose que tu ne m'aurais pas confié cette arme si je n'étais là que pour vous observer. A quand l'entraînement ? »
L'elfe se releva d'un bond, prête pour la prochaine étape. A elle de montrer ce qu'elle pouvait faire. |
| | | Casèr Gloral
Humain
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| Sujet: Re: Le monde des Hommes (Casoair + libre) [Terminé] Mer 1 Juin 2011 - 19:43 | |
| Ainsi, l'elfe comprenait pourquoi une telle épée avait été donné à sa propre personne. Une lame qui sentait le poids des années et n'était plus si raffinée qu'autrefois. Harkan regarda Glinaina, arme aux poings, et sourit d'une façon légère. Pensait-elle sérieusement qu'elle pourrait être de taille à un tel colosse? Seule la ruse extrême pourrait en venir à bout. En effet, Casoair battait régulièrement cet impitoyable adversaire et ne manquait pas de lui asséner de puissants coups. Avant de porter sa main à sa garde, le lieutenant renseigna l'elfe sur l'origine de la lame.
"Je dois t'avertir que cette lame appartenait à un homme talentueux qui ne perdait aucune bataille, sois en digne!"
Ces mots furent prononcés à la volée car bientôt, l'aigle fondit sur sa proie. Doué d'une vélocité remarquable, il porta un coup terrible à l'elfe qui avait visiblement anticipé, au vu de son esquive. Puis, il fit croire à son adversaire que le choc viendrait de l'arme. Grave erreur car Harkan put ainsi aisément taloché du poing la pauvre victime de sa fureur. Satisfait, il s'éloigna un peu, admirant le résultat de son offense. Puis, il en résulta une série de coups échangés qui furent majoritairement parés. Les autres furent pour Harkan qui sut éviter une blessure à l'aide de gantelets. Le combat fut acharné au point qu'Harkan en oublia presque l'utilité de l'entrainement en y joignant l'agréable. Quel joie pour lui de pouvoir se défouler à nouveau sur de la bleusaille incrédule!
Pourtant, la partie ne fut pas si aisée à remporter car la femme ne faisait pas que subir, contrairement à la fois dernière. Ces coups n'étaient pas abondants mais concis et précis. Une qualité comme une autre qui pouvait avoir son avantage suivant les situations qui se profilaient. C'est alors que dans une fourberie inattendue, Harkan sortit de ses pans de défroque une dague. Celle-ci parut affûtée et ne put que terroriser l'elfe face à un réel danger. L'arme serait d'une traitrise non négligeable et obligerait Glinaina à battre en retraite plus que tout autre ou de porter un coup plus que redoutable à l'homme. Pendant que la lame frappait tout contre celle de Glinaina, la perfide dague attaquait le flanc mis en évidence par les assauts de l'épée. Elle devrait être aux aguets si elle ne voulait pas se voir gravement belssée. Puis, lassé par un combat bien trop ennuyeux à son goût car l'issue ne se déclarait pas, le lieutenant interrompit le duel. Essouflé, il lança un regard empli d'une quelconque fierté et contentement. L'elfe était parvenue à prouver à Harkan sa valeur alors qu'elle avait perdu l'usage de son bras. Cela pouvait mériter une récompense. Souriant, s'essuyant au passage son front, Harkan adressa la parole à Glinaina pour dire un peu plus que les fois précédentes:
"Par ma foi, tu m'as convaincu. Ton habileté au combat n'a pas à être plus encore démontré. Je connais ta valeur et commence à comprendre ce bon vieux Casoair. Ah, celui-là a l'oeil et sait dénicher les plus belles perles! Je l'en remercie du fond du coeur, tout comme je te remercie de m'avoir offert un si bon baroud. Tu m'as impressionné et je ne crains pas de le dire car cela va au delà de ma propre fierté. Heureux que tu sois parmi nous, tu bénéficies d'une amitié éternelle, affirma t'il tout en tendant sa main. J'en oublie même ta première question. J'ai en effet changé d'avis car la nuit porte conseil. Il m'est plus judicieux d'affronter Casoair maintenant plutôt que de baisser la tête. Il en sera plus ravi. Si par malheur, il ne t'accorde aucun entretien, tu lui diras ceci: "Cette épée doit t'être bien connue, n'est-ce pas? Elle te fut ta récompense lorsque ton père t'apprit les bases du combat. Il doit être fier de toi à présent. Pourtant, tu l'as prêtée à Danna. Oui, j'ai le soutien d'Harkan et de Talmak." Pour ce qui est du soutien de Talmak, j'en doute mais tu mentiras sur ce point seulement. Cela devrait suffir à le raisonner. Dans un autre cas, appelle moi et je m'occuperais de cette affaire, souria t'il. Allez, va, les autres doivent s'impatienter de notre retour, ne les faisons pas trop attendre, plaisanta t'il." |
| | | Glinaina
Les Pommes Légendaires Salées Nombre de messages : 2952 Âge : 32 Date d'inscription : 08/09/2010 Personnage:.: MANUSCRIT :.: Âge : 136 ans.Taille : 1m68Niveau Magique : Non-Initié. | Sujet: Re: Le monde des Hommes (Casoair + libre) [Terminé] Ven 3 Juin 2011 - 18:45 | |
| Effectivement, l'entraînement commença sur le champ, ne laissant guère le temps à l'elfe de mieux se préparer. Encore une chance, elle sut réagir assez vite pour éviter le puissant coup d'épée qui l'attendait. Par contre, le second assaut d'Hakan eut plus de succès pour lui : il l'avait tout simplement dupée, changeant d'arme au dernier moment. Ce fut donc un poing qu'elle se prit en plein ventre. Contrairement à leur premier duel, il ne repartit pas tout de suite à l'assaut, visiblement satisfait de son coup, ce qui permit à l'elfe de se redresser. Maintenant avertie, elle laissa le combat reprendre, tout en faisant cette fois-ci attention de ne pas se refaire avoir.
Chaque pas, chaque parade, chaque attaque était précis, mesuré et effectué comme une chorégraphie. Ce n'était rien de spécial, juste ce qu'elle avait appris au cours de ces soixante-dix dernières années. Glinaina eut à de nombreuses fois l'occasion de reproduire les différents enchainements qu'elle avait appris le matin même, ainsi que plusieurs autres provenant de son pays natal, mais elle les trouvait plus compliquées à placer. De plus, elle n'était plus aussi libre de se mouvoir qu'elle avait pu l'être auparavant, ce qui lui donnait l'impression d'être encore plus oppressée qu'en réalité. Le fer se croisait, faisant régulièrement tinter dans l'air le cliquetis métallique devenu de plus en plus habituel aux deux protagonistes. Pour elle, le temps s'était arrêté. Elle se battait dans les règles de l'art, restait aussi précise que ses flèches. Sans pour autant oublier que quelqu'un d'autre pouvait venir de l'extérieur, cette situation la contentait.
C'est alors que lors de l'un de ces inlassables échanges, où les deux épées se bloquaient encore et toujours la route vers la chair de l'autre, qu'une dague entra dans la danse, prenant de court la jeune elfe. La lame allait droit sur son flanc dégagé et elle n'était pas en état de pouvoir facilement esquiver l'assaut. Pourtant, la réponse fut tout de même rapide à venir : elle se baissa un peu et fit un tour sur elle-même, le bras par-dessus la tête, pour dégager son arme et profita de pouvoir changer son poids du corps de pied pour s'écarter d'un bond. Les deux lames s'entrechoquèrent de peu, mais elle ne fut pas blessée. Après cet exploit, Harkan eut la bonne idée d'en arrêter là. Cet entrainement avait éprouvé Glinaina, qui laissa la vieille arme tomber sur le sol et s'adossa contre le premier arbre venu. La forêt revint à elle, petit à petit, ainsi que son bras et sa douleur lancinante. Finalement, il ne l'avait pas tant dérangé que ça. Par contre, il ne la laisserait certainement pas en paix de la matinée !
« Cette épée doit t'être bien connue, n'est-ce pas? Elle te fut ta récompense lorsque ton père t'apprit les bases du combat. Il doit être fier de toi à présent. Pourtant, tu l'as prêtée à Danna. Oui, j'ai le soutien d'Harkan et de Talmak. »
Cette phrase, il faudrait qu'elle la retienne, au cas où Casoair ne voudrait en effet pas l'écouter. Mais cette phrase restait tout de même, en un sens, lourde de conséquences : Danna. Depuis la veille, elle avait l'impression que tout se rapportait à elle... Elle avait beau être une personne complètement différente (ne serait-ce que par le sang), il fallait qu'elle se rende à l'évidence que cette femme serait son ombre, ce qui était loin de lui plaire. Harkan lui tendit une main amicale qu'elle serra avec franchise, le sourire aux lèvres. Ainsi elle n'était pas si nulle que ça à l'épée... Même bonne, paraissait-il. Elle se demandait ce qu'il en dirait pour l'arc, sachant que c'était son arme de prédilection. Elle allait bien rire ! Mais avant, il allait falloir attendre que son bras guérisse. Puis il l'invita à retourner au campement, où les autres devaient les attendre. Elle ne se fit pas prier et, après avoir ramassé la fameuse épée, prit la route pour le camp.
Elle put voir de loin la silhouette particulière de Gloral, assis auprès d'un groupe de mercenaires comme il y en avait tant. Elle ne pouvait encore entendre de quoi ils parlaient, mais une ambiance de camaraderie avait l'air de régner sur ce groupe. Elle avait l'amitié de Harkan, et espérait pouvoir la lui rendre un jour (il lui faudrait d'abord mieux le connaître), mais elle ne pouvait en dire autant avec les autres. Elle regarda l'épée qu'elle tenait toujours dans sa main ; pourvu qu'elle n'ait pas à utiliser cet argument, surtout qu'elle rappelait déjà à Casoair l'humaine qu'il avait aimée ! Se forçant à dompter cette angoisse dans le fond absurde, elle s'approcha du groupe et, tout sourire, entra dans la conversation.
« Hé bien, il y a une sacrée ambiance par ici ! Si ça ne vous dérange pas...
Elle s'assit avec les autres, comme si elle en avait l'habitude. Autant l'avoir le plus tôt possible, ce n'était pas pour dire. Elle surprit sans le montrer quelques regards en coin, chose assez déplaisante. En même temps, ce devait faire drôle de voir une elfe habillée en humaine, la tresse mal faite (en fait bien décoiffée), portant une épée dans sa main alors qu'elle était sensée ne pas avoir repris ses armes et le teint encore un peu rouge de l'effort fourni il y a de cela encore quelques minutes ! Mais bon. C'était comme ça, qu'est-ce qu'on pouvait échanger ? Après un moment, elle se retourna discrètement vers Gloral et lui demanda, n'étant pas loin de lui :
-Pourrais-je te parler tout à l'heure ? Disons que j'ai quelques questions à te poser, et il parait que tu es le mieux placé pour pouvoir y répondre. » |
| | | Casèr Gloral
Humain
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| Sujet: Re: Le monde des Hommes (Casoair + libre) [Terminé] Lun 6 Juin 2011 - 19:01 | |
| Les deux acolytes s'étaient donc dirigés vers le camp, nouvellement établi. Tandis que des archers longs ainsi que les elfes engagés veillaient et protégaient audacieusement les mercenaires, ceux-ci beuglaient à n'en point finir et vociféraient des bonnes hâbleries que tout homme de goût se devait de louer. Les forfanteries déclenchaient le plus souvent de splendides bastonnades amicales alors que les plus agréables ne recevaient que l'ovation d'un public en perpétuelle écoute. Une atmosphère de bon vivant régnait indubitablement. Personne n'était de tempérament fougueux pour râler devant une si magnifique ambiance. La venue du lieutenant ne fit qu'augmenter d'un cran la gasconnade qui se plut dès son arrivée à vanter ses exploits passés bien connus au bataillon mais qui ne cessait pourtant de s'émerveiller face à Harkan, l'archer long. Celui-ci vint s'asseoir à côté de Talmak laissant ainsi une place privilégiée à la jeune elfe qui se plaça près de Casoair. Talmak se vit recevoir une grande mandale en pleine fiole. L'effet escompté par Harkan fut immédiat. Talmak se leva d'un bond et entreprit de mettre une volée et une raclée au lieutenant. Le chef-mercenaire laissa les esprits s'échauffaient mais leur ordonna de se battre plus loin et plus violemment si le coeur leur en disait. L'ordre fut perçu et les deux énergumènes partirent se défouler derrière le campement. Avec un grand sourire, Gloral se tourna vers un homme de sa gauche et lui dit, amusé:
"Mes deux lieutenants sont incorrigibles! On les laisse ensemble et sans chef et ils s'étriperaient. Tu trouves pas ça fort ditrayant et cocasse? Il faut dire que ton frère et toi, vous nous avez offert de belles déculottées en spectacle. Ha ha! Je m'en souviens encore comme si c'était hier. Va tout de même veiller sur eux, je te prie, Joak. Ne les laisse pas se blesser sérieusement."
Sur ces mots, le mercenaire se leva et partit exécuter la mission qu'on lui céda. Avec un peu plus de sérieux, Casoair se tourna vers l'elfe qui venait de lui adresser la parole. Il l'inspecta longuement les yeux plissés, en pleine réflexion. Pourtant, il ne se laissa pas deviner et resta de marbre, sans émotion. Les hommes poursuivirent leur oeuvre sans l'appui capital du chef qui demeura alors dans une méditation poussée. Un grand homme de barbe longue et noire exhorta d'autres à la boisson abusive. Ainsi, trois compagnons suivirent son exemple et se désalterèrent allègrement. De retour de ses pensées, Casoair vit les hommes s'hasarder à un jeu dangereux. D'une façon démesurée, ils consommaient les réserves de gnôle, un geste défendu par plus d'un. Indisposé, le chef-mercenaire attrapa par l'encolure le brave sergent qui avait donné l'effroyable idée aux autres confrères. Après lui avoir chuchoté quelques mots, il le lâcha et l'on vit dans les yeux de celui-ci une terreur noire. De fait, tous rangèrent les provisions d'alcool et personne n'y retoucha durant le reste de la journée.
Ensuite, Casoair demanda à l'elfe de le suivre pour son interrogation. Quelque peu détaché du groupe, le mercenaire s'appuyait encore contre un chêne massif. D'un regard impatient, il intima à Glinaina de poser ses questions. Même s'il en avait une vague idée, Gloral ne semblait pas tout à fait prêt à répondre à des choses trop précises. Tout lui paraissait d'un bon naturel et d'une logique imparable. En effet, il ne s'était jamais expliqué clairement avec quelqu'un d'autre que ses officiers, jamais! |
| | | Glinaina
Les Pommes Légendaires Salées Nombre de messages : 2952 Âge : 32 Date d'inscription : 08/09/2010 Personnage:.: MANUSCRIT :.: Âge : 136 ans.Taille : 1m68Niveau Magique : Non-Initié. | Sujet: Re: Le monde des Hommes (Casoair + libre) [Terminé] Jeu 9 Juin 2011 - 18:01 | |
| Glinaina regardait avec intérêt la réaction de Casoair face au concours de beuverie qui s'était déclarée entre trois mercenaires : pratiquement tous ceux présents s'étaient tu, le temps s'était un instant arrêté autour du chef mercenaire et du pauvre sergent à la dentition encore moins bien soignée que sa barbe, accordant ainsi plus de poids aux diverses expressions qui passèrent sur les visages des deux protagonistes. Horreur. Malice. Chacun savait qu'il était toujours préférable de ne pas se frotter à un bon chef, et là on pouvait avoir la preuve que contrarier un chef sanguinaire était une idée encore plus folle. Façon de se faire respecter. Mise en garde, surtout. Assez cruelle pour refroidir en un instant la chaude atmosphère qui s'était installée dans le groupe en cette matinée d'automne. Telle le vent, elle était montée. Et telle une feuille comme il y en a tant en cette période de l'année, elle était tombée. Ce devait être là ce qu'elle devrait retenir à chaque fois que le chef des Bûcherons barbus serait présent. Malgré un quelconque lien qui pouvait se tisser entre eux, malgré toute sympathie qui pouvait naître à son égard ou à celui des autres, qu'elle ne devait aucunement, au grand jamais, oublier qui il était ; de même, elle se devait de se souvenir de qui elle était : une femme, une elfe, et non pas une arme assoiffée de sang. Elle espérait fort ne jamais être confrontée à une situation l'amenant à une erreur sur sa propre personne.
Enfin, le temps se remis en marche, faisant renaître les bruits de êtres installés dans cette infime partie du monde. Gloral en profita pour demander à l'elfe de le suivre, ce qui la rassura un peu. Elle n'aurait peut-être pas à devoir sortir ce fichtre d'argument historique ! Bien sûr, elle lui rendrait l'épée. Ce n'était pas la sienne et, de toute façon, elle avait ses propres armes (fallait-il déjà qu'on les lui rende...). Elle expliquerait, mais sans plus. Ce qu'elle fit dès qu'ils furent à l'écart, lui adossé à un arbre, comme à chaque fois qu'un dialogue s'ouvrait entre eux. Il lui fit un geste impatient pour lui intimer de poser ses questions, mais elle lui répondit tout simplement en lui tendant l'arme, pommeau en avant, et attendit qu'il la prenne. Elle était loin de la prendre de la bonne façon, mais avec une seule main, c'était difficile de bien faire...
« Cette épée est la tienne, je n'ai donc pas à la garder, surtout que j'en ai déjà. Et si tu veux savoir comment elle est passée entre mes mains, sache juste qu'Harkan me l'a confiée le temps de l'entraînement de ce matin.
Ceci fait, elle regarda un instant en direction du groupe, se rappelant le regard que lui avait porté Casoair : intense, scrutateur et, surtout, accompagné d'un visage ferme, ne laissant aucunement paraître les pensées qu'avait pu avoir Gloral à ce moment là. Qu'en penser ? Elle n'en savait trop rien, si ce n'est qu'il avait encore une idée derrière la tête et qu'elle allait encore se faire avoir... Mais bon. Après tout, elle n'attendait rien (pour l'instant) des divers événements qui avaient et pourraient avoir lieu.
-Tout groupe, quel qu'il soit, a ses propres règles. J'aimerais juste les connaître, que les bases soient fixées dès maintenant. Et j'aimerais également quand est-ce que je pourrais reprendre mes armes. Après... »
Elle s'arrêta là, comme absorbée par quelque chose qui se produisait au loin. Elle se voyait mal demander à Casoair qui était exactement Danna pour les mercenaires, lui qui en était le veuf. Cependant, elle préférait savoir ; pour être sure d'être elle-même. |
| | | Casèr Gloral
Humain
Nombre de messages : 97 Âge : 809 Date d'inscription : 05/09/2010
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| Sujet: Re: Le monde des Hommes (Casoair + libre) [Terminé] Lun 27 Juin 2011 - 21:44 | |
| Le mercenaire souleva un sourcil lorsque son ancienne arme lui fut présentée. Celle-ci ne lui avait servi qu'à un entrainement féroce qui le mena à la tête de ses troupes. Son père fut un instructeur privilégié qui lui enseigna les vraies valeurs des Gloral. A présent, Casoair incarnait à la perfection ces vertus. La lame, bien qu'incessamment employée dans de farouches escarmouches, demeura splendide et fut entretenue par le lieutenant Harkan comme il se devait. En effet, Casoair s'était éloigné de la voie des lames et préférait prendre celle des haches, véritables moyens de destruction. Pour pallier à la lenteur de ses coups, il avait monté une compagnie d'arcs longs, véloces et intelligents. Ainsi, l'elfe avait détenu une arme que beaucoup convoitaient! Sans un geste, Gloral lança un regard perplexe. Comment Harkan pouvait-il avoir trahi sa confiance pour une elfe, lui qui devait garder jalousement la lame de jeunesse du chef-mercenaire? Avait-elle dérobée l'objet ou employé quelques stratégies imparables? Le résultat était là. Casoair baissa les yeux une seconde puis plongea son regard dans celui de Glinaina. Quand le chef parlait, c'était droit dans les mirettes.
"J'ignore comment tu t'es procuré cette lame mais ceci me déplait admirablement. Si Harkan t'en a réellement fait don, des explications s'imposent. Si par malheur j'apprends que tu as usé de quelques perfidies ou malignités, ton sort est scellé. *Il marque une pause, puis Casoair reprend plus morose.* " A part, Harkan et moi, une seule personne avait touché cette arme, c'était... une humaine. Son nom... elle s'appelait Danna. Enfin, tout ça, c'est du passé. Je veux que tu prennes soin de cette lame. Si tu ne veux ou peux te battre avec, conserve-la comme le plus beau présent qui existe car une personne formidable l'a touché. Garde cette épée comme un symbole puissant qui brisera tes ennemis. Pour moi, le retour de la lame est insupportable."
Casoair se tourna de côté un instant en se passant une main dans les cheveux. Il ne s'attendait sûrement pas à cela, pas à revoir une arme si familière. Renonçant à sanctionner Harkan, Gloral expliqua à l'elfe que ses armes se trouvaient être dans le coffre personnel du chef-mercenaire et lui remit la clé. Ensuite, il lui assura qu'elle se verrait inculquer les règles du mercenariat sous Casoair. Pour lui, seules l'expérience et l'observation pouvaient l'aider dans son interrogation. Il lui dit également que la suite de la conversation se fera lorsqu'elle aura récupérer son équipement intégrale. La voyant se diriger vers la tente, le chef-mercenaire entreprit de se risquer aux environs du campement. En quelques minutes, il vit le paysage se métamorphoser peu à peu. Parti d'une clairière, il avait constaté que les arbres se rapprochaient et que le feuillage s'épaississait. Gloral entendit alors un murmure constant. Il reconnut alors le vacarme des torrents tumultueux. Il y en avait probablement un dans les environs. Le mercenaire continua sa progression vers le mystérieux bruit lorsqu'un homme lui sauta dessus avec une célérité notable. Casoair fut pris au dépourvu mais fut rassuré en apercevant la tête familière du dénommé Divarast.
"Bon sang, Harkan envoie des éclaireurs n'importe où en plus des incompétents qui ne reconnaissent même pas leur chef, ria t'il. - Soyez plus sur vos gardes la prochaine fois. Un ennemi avisé aurait pu aisément décapiter notre armée."
Après s'être assuré qu'il n'y avait rien de mauvais dans les environs, Casoair laissa Divarast à sa tâche et lui promit de veiller à le remplacer dès que possible. A peine parvenu à son but, il interpella le premier vu et lui ordonna de prendre la relève. "Félicite-le de ma part!" Enfin, il revint au chêne et inspira, sentant bien que le mystère sur Danna ne resterait plus entier. |
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