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 La Salamandre - Pirate

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La Salamandre
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La Salamandre


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MessageSujet: La Salamandre - Pirate   La Salamandre - Pirate I_icon_minitimeMar 8 Mar 2011 - 3:48

Histoire :



Son œil embrassa une dernière fois du regard la salle. Chaque détail était important, il relut trois fois les indications inscrites sur le grimoire. Bien, tout était prêt…

Il y a de ces histoires qui commencent par ce sempiternel « Il était une fois… ». Et bien, pas ici.



Le soleil étalait sur le monde ses reflets dansants. Colorant de sa palette artistique la plaine de vert-de-gris et le ciel d’azur. Il n’y avait rien… Rien dans cette chaude après midi d’été, rien d’autre que la présence impitoyable de cet astre, indifférent à la torture qu’il infligeait au pauvre marcheur. Ombre dans cette océan d’herbe rase, elle avançait, malgré la rudesse que lui affligeait le monde. Elle, oui, car c’était bien une femme qui affrontait le disque d’or avec conviction. Aucun pèlerinage n’est facile, se disait-elle, Le Dieu doit tester son disciple…
On lui avait conté monts et merveilles, on lui avait transmis l’histoire de cet être aux cheveux de feu, mirage apparaissant de la terre désolée, venu apporter la connaissance à son peuple. On lui avait parlé de ses prodiges, de ses miracles… Elle savait que le Dieu avait pris chair dans un corps de drow. Elle gardait encore la trace cuisante de ce sombre peuple, et une haine farouche, mais là tout était différent… On lui parlait de liberté…

Alors elle était partie, à la rencontre de sa destinée vers cette citée interdite, la ville nouvelle, construite pour le nouveau Dieu Soleil, naissant du néant. La vie y était rude, mais au regard de son ancienne vie, elle paraissait n’être que délivrance. Bientôt on la remarqua, sa patience et sa dévotion était rare, surtout pour une étrangère. Aussi on la présenta au vrai Dieu, l’Ilharn Baoht Dal’Serakh’Ahn. Elle reçue l’honneur de partager sa couche. Certains trouvèrent cette ascension bien rapide, mais l’auteur n’eu guère l’envie de développer aussi enchainons…

Ce qui devait arriver… Arriva. De cette union naquit un enfant. Outre le privilège d’enfanter un Dieu, Maël, car tel était son nom, fût dès lors considérer comme élue par ses pairs et en finit avec le travail de la terre…

Ton nom rendra hommage à l’Ilharn… Tu seras la voix du Soleil… Sssiks' Ssivah…

Sssiks’ grandi tranquillement, Fils parmi les Fils, il eu tout jeune son destin tout tracé. Aussi il commença très tôt l’étude du Tranz Chath. Être l’enfant du Dieu n’était pas réellement extraordinaire, il commença comme tous disciples et n’eut aucun traitement de faveur. Pire encore, le sang solaire était supposé couler dans ses veines, il devait donc être naturellement plus puissant que la moyenne. Ce qui n’était pas hélas le cas. Tout au plus, son ascendance maternelle le rendait différent. Il n’était pas fils de zurthan, mais de l’Itrhi’Vaan, d’une mère elle-même fille d’un drow et d’une demi-sombre. Cette différence, il l’a cultivé comme un bijou, ses cheveux blancs et son teint laiteux contrastait avec la peau cramoisie de ses camarades. Elle le rapprochait de son père… Elle le rapprochait du Dieu-Soleil.
Mais très vite, ses résultats moyens le mirent hors de lui. Plus il s’y essayait, plus il échouait. Plus il échouait, plus sa colère s’embrasait. Il redoubla d’effort, avalant les livres, océan de lave ravageant la connaissance… Avide il l’était oui… Mais orgueilleux ça… Il l’était encore plus. Rien ne semblant combler sa soif, et très vite il fût considérer par les autres comme un enragé. Il était souvent seul, lisant et relisant à longueur de journée les grimoires rédigés par les scribes. Il y apprit l’histoire de son père, ses légendes, ses miracles et ne pouvait s’empêcher de l’admirer… de l’envier…
La nuit, alors que l’on dormait, il s’éloignait dans la steppe pour s’y entrainer. La honte de montrer son impuissance au grand jour, à la vue des autres disciples, à la vue des précepteurs, à la vue de son père, le rongeait. A forces d’efforts intenses, il fût accepté… Quelle joie ! Enfin… Enfin on lui donna l’anneau de fer, symbole de reconnaissance, récompense tant convoité. À présent, il était des prêtres de Baoht et non plus un simple adepte. Désormais lui était réservé le droit d’enseigner, de prendre femme, et d’apprendre encore parmi ses pairs. Enfin ! Mais sa joie ne fût que de courte durée…

Le Clairvoyant parti un beau jour vers son Puy natal, emportant dans son sillage quelques uns de ses élus. Mais pas Sssik’s, lui n’avait pas été choisit, lui n’était pas assez digne… Il avait alors 178 années d’existence…

L’absence du Père se fit durement ressentir. Comment vivre sans le Sauveur, comment continuer cette mascarade qu’on nomme vie si ce n’est pour le Dieu incarné.
Il fallait continuer mes frères, continuer de vivre et de prier le Seigneur Solaire, car il reviendrait ! Et ce jour, ce jour béni entre tous, il faudra être digne de se présenter à sa vue ! Rien ne doit vous écarter de la voie sacrée car il est l’Unique et il sait tout de nos âmes impures !
Comme la brise écarte la brume, l’incessante litanie des prêtres avait tôt fait de recadrer les agneaux égarés par cette disparition que l’on avait jugé de prime abord comme un abandon.

Après une vague de tristesse passagère et avoir cicatrisé la déchirure de son orgueil, Sssiks’ vit dans ce départ, un signe du Dieu lui-même. Il ne fallait pas se résigner qu’à l’enseignement incomplet qu’il avait daigné leur donner. Il fallait avancer. Toujours plus, à l’instar de sa personne, tout n’était que mouvement, un Soleil ne peut rester fixe, il parcourt inlassablement le ciel. Oui… Il fallait avancer, apprendre toujours plus, Dieu avait montré la voie, il fallait la suivre.

Aussi, Sssiks’ Ssivah, fils du Soleil, partit…



Ainsi il vécut en vagabond durant quelques années, voyageant à travers la steppe pour apprendre auprès des tribus zurthannes encore sauvages. Il dut se battre souvent, fuir quelque fois, mais rien ne lui fut plus révélateur que son périple initiatique. Peu à peu il retraçait le parcours de son maitre, son père, son dieu. Peu à peu, il devenait plus fort, sa magie devenait plus impressionnante, plus efficace, plus meurtrière. Mais ce n’était pas suffisant… Il lui fallait plus, toujours plus, il prouverait au monde qu’il est un demi-dieu digne, et, bien que mortel, il égalera le Soleil ! Oui… Oui… il égalera le Soleil…
Depuis un moment déjà Trantz Chath avait commencé son œuvre. Tout n’était que changement. Son corps avait, au contact de la magie, évolué. Ses yeux vermeils avaient perdu peu à peu leur éclat, au point de ne devenir que deux cailloux gris. Sa musculature issue des drows s’était atténuée, ses oreilles n’étaient plus anguleuses mais bien rondes. La pâleur de sa peau n’était plus qu’un souvenir et c’est sous un voile hâlé qu’il dévoilait ses traits à l’astre d’or.
Rien n’était comme avant. Tout bouge, nous ne sommes que des flammes qui dansent sur cet immense brasier. Il suffisait d’accepter le mouvement, de suivre le rythme de cette douce mélopée.


Finalement, ses pas le menèrent non loin de l’Itrhi’Vaan, et les zurthans voisins lui apprirent bien vite que le Trantz Chath n’était pas la seul approche de la magie du feu et que les hommes de la péninsule avait la leur propre. Intrigué par pareilles affabulations, Sssiks’ emprunta ce chemin où sa mère avait jadis laissé quelques traces de pas. Sa rencontre avec la nature fût un choc brutal. Rien, rien ici ne ressemblait au paysage qu’il avait déjà vu, rien en ressemblait au désert de sel de l’Est, au jardin d’herbe courte entourant la ville du Solaire. Ici, les arbres poussaient en nombres, l’herbe était grasse, le vent brisait le silence…

Il serait fastidieux d’énumérer ici les égarements de notre héros dans ce nouvel environnement, comme il serait ennuyant de vous conter ses heures de méditations tranquilles, assis sur une roche. Sachez cependant, ami lecteur, bien que cela vous semble exagéré de la part de notre héros, cette vision nouvelle qui s’offrait à lui l’enchantait au plus haut point. Mais n’y voyez pas une simple extase contemplative.
Voir… Voir vraiment. La magie est tout autour de nous, la magie est en nous, la magie est tout et tout n’est que magie, un flux impalpable plus beau encore la lumière, un don de plus offert par Lui. Observez comme la magie est beauté… Comme elle est diversité, comme elle est complexité…

Sssiks’ dut l’observer longuement pour en percevoir l’essence… En comprendre la vibration, en décrypter les nuances, les teintes, les épaisseurs…

Enfin il reprit son voyage. Il croisa des villages et, malgré ses cheveux blancs, son physique résolument humain rassura leurs villageois craintifs. L’on redoutait les drows, et l’on avait bien raison… Il récupéra des renseignements à droite, à gauche, mais rares étaient les informations intéressantes. Ainsi donc voila ce peuple dont on m’a crié les louanges ? Ainsi voila tout ce que cette race est capable, attendre la mort en tremblant ?
Légèrement dépité, Sssiks’ continuait sa route, n’espérant plus grand-chose de l’Homme, tentant de trouver par son observation les réponses qui lui échappées encore…
Alors qu’il semblait avoir perdu tout courage, qu’il avait décidé de s’en retourner vers les steppes, un vieillard lui conta une bien drôle histoire…

Il existe un village perdu au milieu des bois… Un village dont personne ne connait l’emplacement sauf ceux qui l’ont déjà vu, un village dont aucun drow n’a souillé le sol. Un village où vit un grand sorcier… Ce village petit, là-bas toutes tes questions trouveront réponses…

Un village dont on ne peut connaitre l’emplacement ? N’importe qui lui aurait rie au nez ! Vieil ivrogne ! Mais Pas Sssiks’… Non… Peu être par naïveté, peu être parce qu’il y avait dans le regard de ce vieux fou une lueur captivante.

Il sait, mais jamais il ne parlera.


Sssiks’ Ssivah s’engagea donc dans cette quête sûrement illusoire. Il voyagea beaucoup, arpentant ce pays dont il apprenait au fil des jours les secrets. Il se sentait comme chez lui, sur la terre de ses ancêtres. Il avait apprit à survivre par quelques chasseurs, il avait brulé ses ennemis, rejoint un groupe de brigands, le quitta, toujours poussé par ce rêve insensé, son moulin qu’il fallait terrasser.
Toujours plus vers le Nord suivant les légendes… Là était sa destinée, son but était écrit dans les contes locaux. Il le savait, cela ne pouvait être un rêve…
Plus il progressait plus les mythes devenaient complexes, sombres. Les mères effrayaient les enfants pas assez sages, on ne parlait plus de la menace drow, trop rare dans ces régions, mais de ce village où ne vivraient que des bannis du Niflheimorn, des âmes damnées, dévoreuses de chairs tendres. Et parmi ses esprits tapeurs, enfoui au plus profond des ténèbres de la forêt, Maruvvel le sorcier maudit, attraperait les égarés pour ses obscures expériences.

Il était étonnant de remarquer comment, malgré certaines nuances, la plupart des racontars destinés à effrayer les plus intrépides se ressemblaient, dans toute la région, malgré la distance séparant les villages… Tous parlaient du Village Maudit… Tous… Il posait nombres de questions, cherchant inlassablement l’emplacement de cet endroit de mythe. Partout on le raillait. Ils ne pouvaient comprendre, eux qui ne savaient pas voir. Si poursuivre des mirages était folie, alors il voulait bien être fou.


Il se rapprochait du but…


Il existe des lumières que l’on ne peut observer que sous le couvert de la forêt. Ces lueurs embrassent l’air, vibrant au gré du vent. En perpétuel mouvement… Ces lumières qui vous font croire que le Temps peut se suspendre, qu’il n’existe rien d’autre derrière ce rideau de verdure, uniquement le spectacle qui s’offre à votre vue, les rires du vent, l’odeur de la terre. Une toile du plus grand des maîtres se dévoile pour vous, unique spectateur privilégié de la magie enchanteresse du Soleil. Il existe des lumières…

Trente années ont passé depuis la rencontre avec le vieux marchand d’espoirs, trente années à la poursuite d’une chimère. Lorsqu’il posa le pied sur l’herbe grasse, à l’orée du village, une larme perla… Il le savait, de cette certitude qui se caractérise chez les gens sensibles aux chants du monde. Il était arrivé…
Bien vite on le remarqua. Craintes et méfiances se lisait sur les visages. L’étranger n’était pas le bienvenu et bientôt des hommes braves l’encerclaient de pointes d’acier. Un homme rompit le silence, il semblait le plus hargneux de tous, un éclat farouche brillait dans ses yeux.


« - Qui es-tu étranger ? Poursuis ton chemin, on ne veut pas de toi ici !

- Est-ce un rêve ? »

Silence…

« Suis bien au village maudit ? »

Embarras cette fois…

« Qui t’as raconté ça ?! Il n’y a pas de village maudit. Poursuis ta route ou il t’en coutera ! »

Toujours ce même homme, il semblait avoir l’aura d’un chef. Personne ne disait mot, la tension semblait monter dans les mains tremblantes de cette dizaine d’hommes brandissant, qui une épée, qui une lance, qui une fourche ou autre outils menaçants. Cependant Sssiks’ ne bougeait pas, comme ignorant le danger… Danger sommes toute bien peu effrayant…

« - Je veux voir le sorcier que l’on nomme Maruvvel…

- Il n’existe aucun nom de ce genre ici, repars d’où tu viens !
- Voyons Callem, cela suffit… »

Une voix était née derrière le regroupement. Une voie calme, douce et rassurante. Une de ces voix qui n’appartiennent qu’aux sages… Sa voix…
Sssiks’ tressaillit. Il émanait une aura nouvelle, une aura de puissance qu’il n’avait jamais ressentit… Il ne s’était pas trompé. Les hommes s’écartèrent, laissant apparaitre un elfe. Son essence avait le parfum de l’antique et son visage respirait de jeunesse… Il était vieux, très vieux, Sssiks’ pouvait le sentir, mais son apparence indiquait le contraire. Ainsi donc est-ce là le pouvoir des elfes, dissimulant leur savoir derrière une illusion de fraicheur.


« Qui es-tu étranger ? »

Il avait lâché ces paroles comme une brise d’été, chaude, caressante, enivrante. Il existait des mystères dans cette voix. Des secrets…

« - Je suis Sssiks’ Ssivah, fils du Soleil…
- Un drow ! »

L’homme que l’on nommait Callem avait crié. Pousser par le rugissement de leur chef, les hommes avaient brandi leurs armes encore plus près, prêts à occire cette menace qui s’abattait sur eux. Mais l’elfe ne l’entendait pas de cette oreille…

« Doucement… »

Un simple mot, et déjà les armes s’abaissaient, comme mû d’une volonté propre…

« - Fils du Soleil dis-tu ? Intéressant… Quel est ton but étranger ?
- Je souhaite devenir votre disciple.
- Soit, suis-moi. »

Irréel… Tout n’avait semblait être qu’illusions, rêveries. Comment ? Comment cet échange pouvait avoir lieu aussi rapidement, aussi naturellement. Comme si ces deux êtres s’étaient toujours connus et s’attendaient paisiblement. Le maître, le disciple… Ils s’éloignèrent, laissant derrière eux une dizaine d’hommes interdits, encore abasourdi devant l’étrange scène. Le maitre l’amena à travers le village. Partout, Sssiks’ sentait le regard lourd de la crainte filtré à travers les fenêtres des maisonnées. Sans raison apparente, Sssiks’ détourna son regard de son chemin, observant une de ces vitres glacées. Une jeune femme se trouvait derrière… Elle le fixait, immobile. Sssiks’ croisa ses yeux d’ébènes, avant de détourné la tête, éprouvant une gêne dont il ne comprenait pas la raison.
Enfin ils s’approchèrent d’un tour de pierre épaisse, elle se situait à l’écart du village et tranchait pas sa forme tubulaire. Ils franchirent une porte massive en bois vermoulu et pénétrèrent comme des ombres dans l’édifice. Aucun n’avait prononcé mot.

Enfin se dirigeant vers la cheminée, l’elfe sans âge retira ce qui ressemblait vaguement à une bouilloire. Puis il versa un peu de son contenu dans un gobelet de terre cuite avant de se retourner vers l’étranger.


« - Un thé ?
- Non merci… »

Tout semblait flotter, tout était naturel dans leurs échanges… Serait donc ça la vrai puissance, cet elfe était-il un Elu ?

« - Même le thé ? Et bien, mes fils sombres ont vraiment renié leur culture… C’est bien triste.
- Fils ?
- Evidemment… Lorsque l’on a mon âge, les drows comme les elfes ne sont que des fils… Maintenant raconte moi ton histoire. »


Et Sssiks’ s’exécuta. Il raconta tout de son peuple, de son dieu, de ses errances, de sa quête, de la raison de sa présence… Il raconta tout et, lorsqu’il eu finis, il se tut enfin. Le silence craqua quelque peu parmi les flammes du foyer. Enfin, Maruvvel se redressa et bu une gorgée de liquide tiède…

« Je suis Maruvvel’ölownlenwïss, elfe de sang, et je serais ton maître ! Sssiks’ Ssivah, Fils de Baoht Dal’Serakh’Ahn, j’admire ta persévérance et ta soif d’apprendre mais sache qu’il n’est jamais bon de vouloir égaler un dieu… »

Ainsi l’apprentissage débuta… Quelle magie étonnante que la magie des sylvains, elle se distille dans l’air, joue en harmonie avec la nature, instrument de plus dans l’orchestre de la vie. Le temps s’écoulait lentement… Trop lentement peu être. Sssiks’ parfois s’impatientait. Maruvvel le réprimandait alors, comme on gronde un enfant. Apprend à écouter, à sentir, à toucher, à goûter, à voir… Rien n’est gratuit en ce monde… Evidemment Maruvvel avait l’habitude de dire que cet univers était l’œuvre de Kÿria mais Sssiks’ ne lui en tenait pas rigueur. Qu’importe s’il se fourvoyait, nul être n’est parfait, le Solaire savait reconnaitre les âmes digne de lui. Peu à peu Sssiks’ apprenait la philosophie du peuple de la forêt et appréhendait la nature de leur magie.

Voici les savoir de mes ancêtres. Chacun de ses livres est une trace du passage d’une vie, ils sont précieux et irremplaçable. Consulte-les à loisir.

Une grande bibliothèque s’offrait à lui, une montagne de savoir à portée de sa main, Sssiks’ n’aurait pas espéré trouver mieux. Il lisait, lisait et lisait encore… Rien ne semblait n’avoir aucun intérêt à ses yeux. Il engloutissait tout type d’ouvrage.
Mais bien tôt il avoua à son maitre que seuls les arcanes du Feu étaient dignes selon lui qu’il y porte attention et que, s’il lisait d’autres ouvrages sans rapport évidents, c’était uniquement sous le filtre de la magie flamboyante… Chaque être est libre de ses choix lui avait soufflé le vieil elfe.

Une poignée d’années avait glissé sur la trame du temps, et finalement le village l’accepta. Il pouvait se promener à loisir entre les maisonnées sans attirer méfiance et crainte. Seul Callem, l’homme à la barbe hirsute et aux cheveux de jais, lui tenait encore rancune et s’éloignait prestement lorsque Sssiks’ s’approchait.
Alors que, comme à son habitude, il arpentait tranquillement le sous-bois, il l’a revit… Elle, son regard de ténèbres scrutait son âme, il le transperçait. Sssiks’ était totalement désarmé face à elle, ne sachant pas vraiment pourquoi… Les doux battements de cœurs vibrant à l’unisson. Fragile musique que l’amour… Il s’agissait d’une chasse dont on ne distinguait pas la proie du chasseur, d’un jeu aux règles changeantes… Elle se prénommait Rose…

Le temps s’écoulait lentement… Pour la première fois de sa vie Sssiks’ aurait voulu arrêter le temps…


« - Tu sais je ne suis qu’humaine… Et tu as du sang drow…
- Et alors ?
- Alors… Je vais finir par vieillir… mourir. Et toi tu demeureras…
- Je ne peux pas vivre si tu n’es pas à mes côtés, à ton dernier souffle je viendrai de rejoindre de l’autre côté… »


L’amour… Encore une autre de ses folies mièvres qui touche le cœur des hommes. Fardeau étrange qui nous pousse à se renier soi même, ou qui nous donne des ailes… Etrange musique aux sons discordants, et aux mélodies personnelles…

Sous le regard de l’astre chaleureux, un jour sans nuages, on les maria… Sssiks’ avait 311 années et, comme pour la première fois, il apprenait à respirer.

Le temps était compté… Il devait réussir, non plus pour lui, mais pour elle. Un dieu peut empêcher la mort… Il devait devenir dieu, il devait devenir le Soleil.

Il se souvenait de ce grimoire dont la couverture de cuir était recouverte de symboles étranges. Ce livre où l’on avait inscrit à l’encre brune les secrets antiques des dieux… Il l’ouvrir fébrilement. Les pages parcheminées se rabattaient avec quelques difficultés, aussi Sssiks’ dut freiner son impatience.
Enfin il trouva la page tant convoitée. Maruvvel lui avait parlé de ce recueil d’invocation avec désinvolture. Méfie-toi toujours des mots écrits sur les pages d’un livre…


Son œil embrassa une dernière fois du regard la salle. Chaque détail était important, il relut trois fois les indications inscrites sur le grimoire. Bien, tout était prêt…

Sssiks’ posa le grimoire sur un pupitre et s’installa au centre d’un cercle de cendre qu’il avait traçé plus tôt sur le sol. Ce cercle rejoignait d’un trait un autre cercle, plus grand encore… A l’intérieur l’on retrouvait plusieurs autres, tantôt fait de sel, de limaille de fer, de pollen de barbe de bouc, de craie blanche, de suie ou plus étonnant encore tracé avec du sang de vipère. Quatre têtes de poissons était placé suivant les quatre points cardinaux, à l’extérieur de plus grand cercle. Il avait tout préparé en secret, dans l’ombre de la bibliothèque et espérer pouvoir finir avant que le maitre ne s’en rende compte car, bien que Sssiks’ fût alors un mage puissant, jamais il ne réussit à vaincre Maruvvel lors de leurs joutes magiques…
Il incanta quelques mots dans un mélange de vieil elfique et de nisétien et attendis, fébrile. Plus rien ne bougeait, le silence lui-même retenait son souffle, le temps s’était mis en suspens devant le spectacle qui s’annonçait…

Une explosion, un peu de fumée… Et telle une ombre, un lézard noir bariolé de jaune apparue au centre du cercle d’invocation. Après les premières minutes où il restait là, abasourdit, Sssiks’ expira lentement, dépité par son échec. Il entama un mouvement lorsqu’une voix jaillie du néant.


« Qu’es-tu prêt à sacrifier, mortel ? »

Qu… Quoi ? Le sortilège avait vraiment fonctionné ? Il était là ? Salamandre était là ?

« - Sa… Salamandre ?
- Tel est mon nom, ignorant… Tu m’as appelé. Es-tu prêt à payer ton tribut ? »

Sssiks’ baissa les yeux sur le minuscule lézard qui gigotait lentement. Ainsi donc voilà Salamandre, l’esprit du Feu, l’âme du Tranz Chath, un vulgaire lézard ? Sssiks’ s’enorgueillit alors, oubliant à quel point les esprits peuvent être mesquins…

« - Un tribut ?! Il n’est aucunement question de tribut, Esprit. Tu es dans le cercle, je t’ai convoqué. Maintenant tu répondras à mes désirs…
- … Certes… et quels sont ces désirs ?
- Je veux tout connaitre sur le Feu, posséder toute tes connaissances, Esprit, voila ce que je veux ! »



Un déclic sourd… Avant que Sssiks’ ne puisse émettre le moindre mouvement, un voile blanc s’abattis devant ses yeux alors qu’une douleur effroyable explosait à l’arrière de son crâne. Il hurlait, il hurlait comme jamais on n’avait hurlé, Le monde entier en frissonna.
Trop d’images, trop d’image ! Encore un râle, encore un cri, un feu ardent percé sa boite crânienne, déversant un flot magmatique de connaissances, de savoirs, du Savoir… Ses cheveux n’était déjà plus que souvenir et à l’endroit ou le dard de lave semblait transperçait sa tête, lentement, se dessinait la silhouette d’un lézard, pareil à ces marques de fer rouges que l’on inflige aux bovins.

Accroupi face contre terre, les mains tremblant vainement au dessus de la brûlure Sssiks’ suffoquait. Un filet de bave coulait depuis sa bouche ouverte, désormais incapable de crier… Sa respiration était forte, saccadée. Alors Salamandre parla :


« Tu portes à présents tout mon savoir, tu as ce que tu désirais, maintenant je réclame mon dû ! »

Sssiks’ peina à articuler :

« - T..ton… dû ?
- Pauvre mortel croyais-tu réellement que ces vulgaires grigris allaient m’arrêter ? Moi ?! Salamandre ! L’incarnation du Vrai Feu ! Faut-il que tu sois sot… Très bien, je me servirai donc moi-même… »


Et Il disparut… Comme neige, les ailes de l’Orgueil, de son orgueil, fondaient… Mortel, sache que nul ne peut atteindre le Soleil…

Tout autour de lui n’était que brasier. En un battement de cils, le Feu était né du néant et vomissait comme un torrent sur toute parcelle de matière… Sssiks’ ne bougeait toujours pas. Tout se mélanger dans sa tête, trop d’images… Trop d’informations…

Un coup sourd, Sssiks’ leva son regard embué. Le monde était devenu flou, des taches de couleurs mouvantes, de rouges, de jaunes et d’or. Voluptueuse danse… Là parmi les valseurs flamboyants, il reconnu une tache plus sombre. Le maitre était là, l’œil affolé, il titubait et s’écroula à quelques mètres de son disciple. Dans sa chute il murmura ces quelques mots. Qu’as-tu fait sombre imb… avant que les flammes ne dévorent son corps.
Les minutes s’égrainèrent… Sssiks’ se redressa péniblement. Il avançait comme dans un rêve. Quelques marches embrasées. Tout n’était que flammes…

Là, à même le sol, gisait un cadavre calciné. Sssiks’ s’approcha lentement. Rose…
Même les larmes s’emblaient être brasier… Son corps brulait paisiblement, il l’attrapa dans ses bras et, dans une longue étreinte, déposa un baiser sur ce qui avait été les lèvres de sa femme.
La connaissance n’apporte pas la puissance… Les flammes de Salamandre brulèrent sa chair, mais la douleur physique n’était rien. Il observa, sur sa main gauche, les anneaux entourant ses doigts, fondre pour ne devenir qu’une partie de lui-même. Celle de son auriculaire, symbole de son statut de prêtre du Dieu Solaire et l’autre, peu être la plus importante, reflet de son amour qu’il savait perdu. Il demeura là jusqu’à ce qu’autour de lui ne reste que cendre…

Du village maudit il ne restait rien, ni même de la forêt qui jadis le cachait des avides et autres orgueilleux. Rien, qu’un paysage désertique… Tout doit bruler…

Sssiks’ Ssivah, fils du Soleil, n’était plus.

Les années filaient, il avait oublié son nom, il voulait oublier… Ses errances l’avait conduit devant les falaises écartelées de l’Ouest, devant le spectacle de la lutte entre la terre et Eris, cet océan déchainé. Il avait embarqué vers l’inconnus et avait sombré dans les ruelles infâmes de Méca, et bien vite on le remarqua. L’aura d’un homme attira cet être plus animal qu’homme et bientôt, il devint pirate. Sssiks’ avait laissé son âme dans la tombe d’un village d’Ithri’Vaan. Il n’était plus que la Salamandre…




Dernière édition par La Salamandre le Mar 8 Mar 2011 - 20:14, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: La Salamandre - Pirate   La Salamandre - Pirate I_icon_minitimeMar 8 Mar 2011 - 3:49

Nom/Prénom : Sssiks' Ssivah fût son nom, désormais rare sont ceux qui le connaissent encore. Il ne reste rien d’autre que les sobriquets dont on l’affuble, Vieux Fou, La Torche, le Lézard mais le plus connu d’entre tous, La Salamandre…

Âge : 328 ans

Sexe : Male

Race : Demi dieu, fils de Baoht le Solaire et d’une femme originaire d’Itrhi’Vaan, elle-même d’ascendance drow de son père et demi-humaine de sa mère. L’on peut donc à tort ou à raison le dire Demi-drow.

Particularité : Y a-t-il quelque chose de lui qui n’est pas particulier ?

Alignement : Peu-t-on parler d’alignement lorsque l’on a plus conscience de la notion de bien et de mal ? Nous dirons qu’il est fidèle à son capitaine.

Métier : Pirate

Classe d'arme : Magie du Feu

Équipement : Il est déconcertant pour les non-prévenus de voir la simplicité de cet homme. En effet, alors que certain mage aime à se parer de chapeau ridicule, de lunette fantasque et autres bâton de noisetier aux propriétés douteuses, notre héros, qu’en a lui, résume son attirail à un simple pantalon de toile soutenu, pour toute ceinture, par une corde. Aucune arme, aucune bourse ou autre sacoche… Et ce n’est pas par une quelconque pudeur qu’il cache généralement son corps sous une large cape de voyage, capuchon rabattu, mais uniquement sous ordre du capitaine qui voyait sur le faciès du bougre, une gêne à la concentration des ses matelots.

Description physique : Nos corps ne sont que des parchemins qui n’attendent que la plume de l’histoire pour se façonner. Observons la silhouette de cet être qu’on a pu nommer homme. Grande, squelettique, cette ombre aurait tout de l’élancement caractéristique d’un elfe si elle ne se courbait pas vers le sol, comme pour atténuer l’offense de n’être que le Fils, et non le Père…
Que dire d’un être dont il ne reste que le reflet… Son visage n’est que le vestige de lui-même, modifié par le Trantz Chath, brulé par le Feu. La pratique de la magie zuthanne fit se répercuter sur son corps l’infime sang humain qui coulait dans ses veines. Il laissa ses lèvres dans un baiser, il laissa sa peau dans une étreinte, ne reste que son âme mise à nue sur ses os. Autrefois, ses cheveux était de neige, quelques témoins parcourent encore son crâne. Une grosse cicatrice fend l’arrête de son nez depuis une malheureuse chute dans les escaliers (peu glorieux certes mais la vie ne différencie pas le Style de la Médiocrité). Donnant à cette marionnette quelque peu d’existence, ses yeux, dont l’éclat de pierre semble acéré, ne reste jamais un long moment immobiles, furetant en tout sens. Lorsqu’ils vous observent avec insistance, prenez garde, ce n’est que l’apparition d’un funeste présage.


Description mentale :La folie est un mot bien faible, bien vague et souvent usité à tort… Non il n’est pas fou… Ce serait trop simpliste, cet être n’est pas ce tableau monochrome si souvent peint. Non. Imaginez posséder la connaissance suprême du Feu, imaginez tout comprendre à travers le filtre de la magie des flammes. Imaginez alors ce monde uniquement comme un brasier géant en attente… En attente de qui, de quoi ? En attente de vous, retenue par les chaines de votre propre corps, des dieux et des hommes. Tout… Tout ne sera que cendre. Tout ne doit être que cendre !
Salamandre à laissé dans ce corps une terrible empreinte, la sienne, son savoir mais aussi ses désirs, ses craintes… Comme pour jouer de ce mortel, comme d’un exutoire. Et puis, voyez, voyez à travers ses yeux la mort de son amour, son unique amour, voyez la haine, la culpabilité. Voyez le manque de nourriture, les errances, la solitude. Voyez l’alcool, voyez les drogues et… Fermez les yeux… Devant vous les ténèbres d’un homme, la porte de son esprit vous est entrouverte. Vous n’en avez vu que la surface.



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Comment as-tu connu le forum ? : Car j’en suis membre depuis un certain temps é_é
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Compte autorisé par : (Uniquement en cas de compte supplémentaire bien entendu) Kate a osé croire en moi è_è


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MessageSujet: Re: La Salamandre - Pirate   La Salamandre - Pirate I_icon_minitimeMer 9 Mar 2011 - 17:42

Discuté, validé.
J'espère que t'as pas oublié l'chemin, depuis le temps :mrgreen:


Si quelqu'un a une objection, qu'il parle maintenant, ou se taise à jamais !


...personne, tous morts à cause de l'avatar ? Eh bien, dans ce cas... ouste.

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