La rose et la salamandre [Kathleen]

Sujet: La rose et la salamandre [Kathleen] Sam 30 Oct 2010 - 14:07

Ysari.

De toutes les terres du royaume, c'était sans aucun doute celle que Viktor détestait le plus. C'était là qu'il avait passé certains des pires moment de sa vie. Et les choses n'allaient sans doute pas aller en s'arrangeant. Loin de là. La dernière fois qu'il y avait mit les pieds, cela avait sonné le glas de sa relation avec Agniezka. Une terrible confrontation avec le régent Hanegard Kastelhord et pour finir, un mauvais tour d'Anseric de la Rochepont. Ce vulgaire voleur qui se faisait appeler comte.

Mais aujourd'hui, s'il s'y rendait, s'était pour une tâche non moins désagréable. Il devait rencontrer la jeune Kathleen de la Roseraie. Son père lui avait promis sa main, mais il avait posé la condition que sa fille accepte. Oh, Viktor ne se faisait pas la moindre illusion quant au fait que cette jeune femme accepterait. Elle serait heureuse avec lui. Que son père l'y contraigne ou pas.

Tout ça parce que Missède réclamait un mariage baronnal. Le peuple de Missède voulait voir quelqu'un prendre place aux côtés de leur baron. C'était toujours rassurant de savoir que celui qui gouvernait avait une femme dans son lit.

Et pour Missède, cela l'était plus encore que jamais. La disparition soudaine de la fiancée du baron et sa disgrâce encore récente avait inquiété beaucoup de monde.

Il avait fallut remonter très loin dans l'arbre généalogique afin de trouver un lien de parenté avec la branche principale des de Missède aujourd'hui morte. Il n'était pas certain qu'on puisse trouver quelqu'un d'autre que lui. Alors pour pallier au plus pressé et rassurer tout ce petit monde, il allait devoir prendre une épouse.

Kathleen de la Roseraie était malheureusement l'innocente victime sacrifié sur l'autel de la stabilité politique de Missède.

C'était répugnant, mais c'était ainsi. Il fallait quelqu'un pour tenir ce rôle et le sort avait voulut que se soit Kathleen de la Roseraie.

« Je suis certaine que s'est une fille bien, dit Nane avec un léger sourire. »

Viktor ne répondit rien, continuant à passer ses doigts sur le ventre d'Edelweiss. C'était comme si elle n'avait rien dit. Ou que les paroles de la nourrisse n'avaient pas atteint le jeune homme. Nane fronça les sourcils et se jura pour la millionième fois que si jamais elle se trouvait face à cette idiote d'Agniezka, elle lui arrachait les yeux sans sommation.

Le carrosse de Viktor avançait à un train d'enfer. Le jeune baron voulant en finir au plus vite avec cette fort désagréable besogne.

Puis, il fini par apparaître. Le manoir de Sinlieh. Viktor soupira. Kathleen de la Roseraie s'y trouvait. Il allait se confronter à la jeune femme et cette perspective était déjà des plus déplaisante.

Encadré par sa solide escorte des Gardes de la Bibliothèque au surcco frappé de la salamandre d'or assise sur un livre, le carrosse de Viktor fit son entrée devant le manoir.

Le majordome se précipita pour s'enquérir de l'identité de cet invité.

Ouvrant la porte et rajustant les longs pends de son vêtement à la mode missédienne, Viktor lui jeta un bref regard avant de fixer à nouveau son attention sur le manoir.

« Baron Viktor de Missède. Je viens pour rencontrer Kathleen de la Roseraie. On m'a dit que je la trouverais ici. »

Sujet: Re: La rose et la salamandre [Kathleen] Sam 30 Oct 2010 - 14:45

Cela faisait bien une semaine que Kathleen était arrivée chez sa cousine Aurore de Rosemont, et chaque jour était pleinement rempli par des activités aussi diverses que variées. Les deux jeunes femmes passaient des heures à papoter, la plupart du temps, elles se baladaient dans les allées des jardins, ou à cheval dans la propriété. Kathleen était heureuse d’avoir retrouvé la complicité et la profonde amitié qui la liait à sa cousine. Les deux jeunes femmes se quittaient le moins possible et passaient leur temps ensemble à préparer les prochaines chasses d’automne. Celle-ci débuterait bientôt dès le premier jour de l’automne et il faudrait que tout soit prêt pour accueillir les nobles qui s’empresseraient de venir chasser sur les riches terres de Sinlieh.

Ce matin, Kathleen s’était levée un peu plus tard que d’habitude, elle avait veillé tard avec Aurore et les premiers rayons de soleil n’avaient pas suffit à la tirer du lit. Une servante avait finalement décidé de la réveiller pour qu’elle profite de la belle matinée qui s’annonçait. La jeune fille n’était pas d’humeur à faire du cheval ce matin, elle laissa donc sa tenue de cavalière négligemment posée sur la chaise près de son lit et elle enfila une robe plus féminine. Dans les tons bleus pour faire ressortir les reflets dorés de sa chevelure. Serrée sous la poitrine, la robe s’évasait jusqu’à ses pieds et lui donnait une prestance étonnante pour son rang. La servante qui l’avait tiré du lit l’aida à remonter sa chevelure en un simple chignon dont quelques mèches s’échappaient.

Une fois prête, Kathleen voulut se rendre dans le petit salon mais un valet l’arrêta dans le couloir pour lui dire qu’elle avait de la visite. Sans même attendre d’entendre la suite, Kathleen se précipita dans les escaliers. Grégoire, ça ne pouvait être que Grégoire…son cher frère en avait enfin fini avec le port d’Ydril et il venait la rejoindre à Sinlieh. Lui au moins il pourrait l’aider à convaincre son père de renoncer à ce mariage. Lorsqu’elle arriva en courant en bas des escaliers, elle fut surprise de ne voir personne, visiblement le visiteur était encore dehors. Une attitude étonnante venant de son frère qui s’était toujours considéré comme chez lui à Sinlieh.

Franchissant l’imposante porte qui menait dans la cour, Kathleen s’arrêta net en voyant le carrosse aux armoiries de Missède ainsi que toute l’escorte qui l’accompagnait. En bas des marches un homme…
Kathleen sentit sa gorge se serrer et les larmes lui monter aux yeux, pour retrouver un minimum de contenance, elle se dépêcha d’exécuter une révérence devant celui qu’elle avait reconnu comme étant le Baron Viktor de Missède, son futur époux.

- Mon Seigneur…. Je ne m’attendais pas à votre visite…

Voilà une façon franche d’analyser la situation. Son père avait du dire au Baron qu’elle se trouvait en visite chez sa cousine. La tête toujours baissait et le regard obstinément fixait sur le sol, Kathleen termina de saluer son noble visiteur.

- C’est un … honneur pour moi de vous rencontrer.

Sujet: Re: La rose et la salamandre [Kathleen] Sam 30 Oct 2010 - 16:16

Viktor attendait un peu dans la cour du manoir. Il n'était pas pressé de rencontrer cette jeune demoiselle pour tout dire. Non. Loin de là. Il n'avais pas envie de voir l'expression de son visage quant elle le verrait et qu'elle comprendrait que ses rêves de mariage d'amour étaient définitivement terminé. Se qui lui faisait sans doute le plus mal, c'était que c'était lui même qui allait mettre fin à ce rêve. Lui qui, il y a peu encore vivait se qu'il allait refuser à cette jeune femme.

Non, vraiment, il trouvait cela écœurant.

Il observait le ballet des bagages apporté avec eux lorsqu'une jeune femme entra dans la cour et se pétrifia soudain face aux armoiries de Missède.

Kathleen de la Roseraie à n'en pas douter. Et à n'en pas douter non plus, elle attendait quelqu'un d'autre. En tout cas, à en voir son sourire ravis qui soudain s'était figé. Et voilà. Elle avait comprit qui venait ici et son rêve s'était brisé comme une porcelaine qu'on jette sur un mur. Lui pardonnerait-elle seulement un jour?

Elle exécuta une gracieuse révérence devant lui, dissimulant adroitement de ce fait son visage et la déception ainsi que la tristesse qu'il aurait été possible d'y lire. Une pirouette pour échapper au regard de son futur époux et ne pas lui montrer à quel point elle pouvait être déçue et triste de se qui allait lui arriver.

- Mon Seigneur…. Je ne m’attendais pas à votre visite…

Elle était franche en tout cas. Et...parlante. Agniezka était muette. Viktor avait apprit à lire sur ses lèvres pour savoir se qu'elle désirait lui dire. Cela lui laissait une impression des plus étrange d'entendre des mots sortir de la bouche de cette jeune femme.

Apparemment, son père ne l'avait pas prévenu que le promis ferait une petite visite à la jeune femme. C'était tout à fait regrettable. Le spectre de cette déception aurait put ne pas planer sur leur première rencontre si cela avait été le cas.

La tête toujours baissée, la jeune femme fini de le saluer.

- C’est un … honneur pour moi de vous rencontrer.

Bien sur, il y avait les convenances à respecter, mais Viktor n'avais pas envie de voir cette jeune femme dans cette position plus longtemps. Lui prenant doucement les mains, il la fit se relever. Un sourire qui se voulait rassurant se dessina sur ses lèvres et se tordit dans une légère grimasse de souffrance quant une douloureuse décharge remonta le long de sa colonne vertébrale.

*Oh non. Pas maintenant.*

Jugulant la douleur, Viktor s'inclina à son tour pour dissimuler la grimasse douloureuse qu'il fit alors qu'une deuxième décharge arrivait. Se forçant à respirer, le baron fini par se redresser pour faire face à sa jeune promise.

Elle était belle. Une magnifique robe bleu qui soulignait sa fine silhouette et ses yeux aux couleurs d'un ciel d'été. Ses boucles blondes remonté sur sa tête et serrer en un chinions faussement négligé d'où les bouclettes s'échappaient par ci par là.

Oui. Elle était très belle. Sans doute sa beauté et son lignage lui aurait-ils permis de faire un fort joli mariage avec un quelconque noble seigneur qu'elle aurait put choisir et aimer. Mais elle se trouvait face au baron de Missède. Et à côté d'elle, il avait l'impression d'être de la première des laideurs avec son aspect fragile et son teint toujours terne et un peu maladif.

« Je vous remercie demoiselle, dit Viktor toujours avec son léger sourire. Votre accueil me vas droit au coeur. J'ai fais ce voyage car je pense que nous devrions apprendre quelque peu à nous connaître. Avant notre...mariage. »

Si Viktor faisait tout pour paraître aimable, rien dans ses gestes ni dans son regard ne trahissait la moindre étincelle de désir. C'était trop récent. La plaie d'Agniezka était trop à vif pour qu'il s'intéresse véritablement à une autre femme.

Fut-elle aussi belle que Kathleen de la Roseraie.

« Me feriez vous le plaisir d'un moment en votre compagnie pour que nous parlions. Sans doute aborderons nous plus aisément cette union lorsque nous aurons fait connaissance. »

Après quoi, il ajouta avec un léger sourire.

« Je ne vais pas vous dévorer. Seul les tartes au citron ont à me craindre. »

Petit trait d'un mauvais humour qui, il l'espérait, parviendrait tout de même à détendre un peu la jeune femme.

Sujet: Re: La rose et la salamandre [Kathleen] Sam 30 Oct 2010 - 17:13

Une main s’empara de la sienne et l’incita à se relever. Oh non, comme elle aurait mille fois préféré rester ainsi à n’avoir que le sol dans son champ de vision. Voilà maintenant qu’elle se retrouvait obligée de lever la tête et de croiser le regard de celui qui deviendrait prochainement son époux. Elle allait devoir se forcer à lui sourire et à se montrer agréable alors qu’elle n’en éprouvait nul désir. Pour l’instant elle voulait retourner s’enfermer dans sa chambre et pleurer, pleurer et encore pleurer. Mais cette attitude était des plus puériles et ne lui ressemblait pas du tout. Elle avait toujours prit les choses avec le sourire, pourtant là, elle n’y arrivait plus, ou très peu.
Enfin ses yeux se posèrent sur le visage du Baron. Il était loin d’être laid, mais cet air maladif ne lui rendait pas vraiment grâce, il s’inclina devant elle et marqua un temps d’arrêt comme s’il ne se sentait pas bien. Peut-être le voyage avait-il été éprouvant. Une vague de culpabilité la submergea alors qu’il lui retournait la politesse.

Il avait fait un si long voyage juste pour la voir, et elle trouvait le moyen d’être une nouvelle fois ingrate. Cet homme était Baron et il avait sûrement d’autres chats à fouetter et les caprices d’une fille de châtelain d’Ydril ne devaient guère l’intéresser. Alors qu’elle tentait de se radoucir un peu pour paraître plus aimable aux yeux du Baron, celui-ci prononça le mot fatidique qui la fit se crisper. Mariage.
Il voulait rester seul avec elle quelques instants, le temps d’une promenade. Aurore ne serait surement pas fâchée d’être saluée un peu plus tard, la jeune femme avait encore beaucoup de travail pour organiser les chasses. Inclinant à nouveau la tête Kathleen accepta la proposition en souriant légèrement.

- Avec plaisir, Monseigneur.

Elle lui montra d’un geste de la main le chemin qui menait vers les jardins. Elle allait s’engager dans l’allée, le moral au plus bas lorsqu’il laissa échapper une phrase qui la fit rire doucement. Au départ elle se demanda si ce n’était pas sa façon à elle d’évacuer le stress qu’elle ressentait à l’idée de se retrouvait seule avec son futur époux, mais finalement elle préféra se dire qu’elle avait eu plaisir à rire à son trait d’humour.

- Dans ce cas, les tartes au citron devront se tenir doublement sur leurs gardes, car j’en raffole également.

Kathleen adressa un nouveau sourire à Viktor, plus franc, et moins crispé cette fois. Elle n’acceptait toujours pas l’idée d’être l’objet d’un échange commercial, car c’était exactement le but de ce mariage, mais elle pouvait tout de même espérer ne pas trop être malheureuse, voire même heureuse dans cette union. Il lui faudrait du temps pour apprendre à apprécier le baron, mais de toute façon elle n’avait d’autre choix que celui d’accepter sa demande. Elle aurait trop honte de déshonorer son père par un refus, surtout qu’il ne le lui aurait probablement jamais pardonné. Et puis un Baron….elle ne pouvait pas négliger la chance qu’elle avait.

La jeune femme avançait maintenant en direction des jardins, d’un pas lent. A son côté le Baron marchait à la même allure. Elle se tourna légèrement vers lui et l’observa quelques secondes.

- Je… Je suis extrêmement flattée par l’attention que vous me portez, et par votre demande, Monseigneur, mais je ne peux m’empêcher d’être surprise par l’empressement qu’il y a autour de ce mariage. Pourquoi précipiter autant les choses ?

Et pourquoi moi ? Ca aussi elle avait faillit le dire mais elle connaissait déjà la réponse : vous ou une autre...qu'elle différence. Et très franchement elle n’avait pas envie d'entendre cela. Elle avait déjà assez de mal comme ça à se dire que cet homme serait bientôt son mari, qu’elle partagerait son lit….

Elle avait l’impression que la première lettre qu’avait reçu son père ne remontait qu’à une ou deux semaines et déjà le Baron se tenait fièrement près d’elle, sur un petit chemin de terre entre les allées d’un jardin soigné.
Il voulait apprendre à la connaître, mais une heure suffirait-elle… probablement pas. Il voulait une épouse, une baronne et il ne cherchait pas à avoir plus. Elle savait pourtant de source sure qu’il avait déjà été fiancé…était-ce avec une femme qu’il aimait ? Cela aurait pu expliquer la froideur de son comportement et le manque évident d’empressement auprès d’elle. Il n’avait pas envie de ce mariage c’était certain…Et pourtant l’affaire était déjà conclu… Il faudrait donc apprendre à vivre avec.

Sujet: Re: La rose et la salamandre [Kathleen] Sam 30 Oct 2010 - 21:25

Kathleen accepta la proposition d'une courte promenade en lui adressant un léger sourire. Un peu crispé peut-être.

- Avec plaisir, Monseigneur.

Avec toute la douceur qui sied à une noble demoiselle, elle lui indiqua le chemin des jardins du manoir et tout deux commencèrent à y progresser. Viktor fut heureux de constater que sa piètre plaisanterie faisait rire la jeune femme. Cela parut la détendre. C'était le but et il était heureux qu'elle réponde à sa boutade. Le contraire aurait été un peut gênant et toutes les demoiselles n'avaient pas le sens de l'humour. Certaines étaient de vieilles peau aigrie avant que leur jeunesse et leurs beauté n'ai eu le temps de faner.

- Dans ce cas, les tartes au citron devront se tenir doublement sur leurs gardes, car j’en raffole également.

Miam. Ils allaient pouvoir faire une orgie de tartes au citron à Missède.

Enfin. Le plus important, c'était qu'il ait réussi à la détendre un peu. Au point même qu'elle lui adressa un sourire. Moins crispé celui-ci qu'avant. Il se doutait que l'amour ne viendrait pas d'un seul coup. De cela, il était tout à fait certain. Mais, il pouvait toujours chercher à la rendre heureuse. Elle ne le serait jamais autant que si elle avait eu la chance de faire un mariage d'amour. Mais après tout, qui dans la noblesse avait un tel privilège?

Peu de gens assurément. Mais de toute façon à quoi bon? L'amour était un piège. Une illusion crée par Arcam pour piéger les coeurs des naïfs. L'amour finissait toujours dans la deception, la douleur, la colère et le chagrin. Et du haut de son perchoir, Arcam riait des pauvres mortels qu'il avait prit au piège dans ses filets. Viktor serra les poings. Le dieu avait bien rit de lui. Mais on ne l'y reprendrait plus.

Il avançait à pas lent en direction des jardins. Viktor n'aurait sut dire qui de lui ou de Kathleen imposait cette allure. Il sentit le regard de la jeune femme sur lui. Elle le dévisageait presque. Se n'était pas très polis, mais Viktor ne lui en teint pas rigueur. C'était normal en même temps qu'elle le fasse. Il comptait l'épouser. Alors à ce compte là, qu'elle le dévisage autant qu'elle en avait envie.

- Je… Je suis extrêmement flattée par l’attention que vous me portez, et par votre demande, Monseigneur, mais je ne peux m’empêcher d’être surprise par l’empressement qu’il y a autour de ce mariage. Pourquoi précipiter autant les choses ?

Viktor profita un moment de la vue du jardin tout autour de lui. Il était superbe.

Honnêtement, il n'avait pas la moindre envie de dire à cette jeune femme que toute cette histoire tenait du simple et froid calcul politique qu'il avait dut se résoudre à faire. Pourtant, elle était tout à fait en droit de connaître la vérrité. Il la lui devait bien. C'était en quelque sorte un minimum.

« Malheureusement, je n'ai guère le choix. Voyez vous, mon prédécesseur sur le trône de la baronnie fut Amédée de Missède. Il disparut dans des circonstances fort étranges lors du tournoi royal ce printemps. C'est moi qui, par le jeu des succession ait prit en main la baronnie. Mais... savez vous combien de génération il fallut remonter en arrière pour que la chancellerie de Missède me mette la main dessus? »

Non. Bien sur que non. Elle ne pouvait en aucun cas le savoir. Viktor attendit un moment. Avant de reprendre.

« Quatre. Mon arrière grand père était celui d'Amédée. Il est possible que la prochaine fois, la chancellerie de Missède ne puisse pas le faire. »

Viktor attendit encore un moment.

« Un mariage doit rassurer beaucoup de personnes à Missède. Qui sait se qu'il adviendra de la baronnie si jamais la famille qui la tien depuis la nuit des temps venait à disparaître. »

Viktor soupira un instant avant de se tourner à nouveau vers la jeune femme.

« Ce mariage m'exaspère. Mais je n'ai pas le choix. En tout cas...je ferais tout pour pour que vous soyez heureuse malgré tout. »

Il maintenait une certaine distance entre eux. Il n'avait pas envie de s'attacher. Il l'avais fait avec Agniezka. Le résultat, on le connaissait. Il ne voulait pas qu'on le connaissait tous. Et il n'était pas question qu'il subisse cela à nouveau.

Finalement, le baron rompit à nouveau le silence.

« Et je vous prie. Appelez moi Viktor. »

Sujet: Re: La rose et la salamandre [Kathleen] Dim 31 Oct 2010 - 12:46

Kathleen écouta attentivement les raisons qui faisaient d’elle la future femme du Baron de Missède. Il n’y avait là aucun sentiment amoureux à son égard, et elle doutait fortement que Viktor désire en avoir un jour pour elle. Pourtant, malgré ces paroles il tentait de la rassurer quant à son prochain bonheur avec lui. Il était évident qu’une fois mariée avec lui, elle n’aurait nullement le droit de laisser aller son cœur, et puis, elle respect trop les serments sacrés des mariages pour oser un jour les bafouer.
Alors qu’elle était toute à ses réflexions et que le silence commençait à s’installer, le baron reprit la parole pour l’inviter à plus d’intimité entre eux. Elle n’aurait jamais pensé l’appeler par son prénom, surtout qu’il n’y avait encore rien d’officiel concernant leur mariage, mais peut-être voulait-il ainsi les rapprocher un peu lorsqu’ils n’étaient que tout les deux. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu’elle acquiesça. La distance que le baron mettait entre eux la rassurait, elle n’aurait probablement pas appréciée qu’il se colle à elle de suite pourtant, cette attitude montrait bien à quel point l’idée de ce mariage le révulser…et le simple fait d’être l’objet de cette répulsion lui faisait étonnamment mal au cœur.
Baissant la tête pour regarder le chemin de terre, Kathleen fronça légèrement les sourcils. Il était hors de question qu’elle souffre de cette situation. Elle n’était en rien responsable, et elle n’avait nullement envie de culpabiliser… Mais elle était encore jeune et son cœur tendre était peut-être encore trop bercé par les rêves d’un amour romantique.

- Je comprends mieux. Murmura-t-elle en relevant les yeux droits devant elle, serrant légèrement les poings pour se retenir de pleurer.

Le jardin était magnifique, mais la peine qu’elle ressentait obscurcissait tout ce qui l’entourait. Peut-être aurait-elle du être contente de savoir que Viktor ferait son possible pour la rendre heureuse, mais comment l’être dans une union qui le dégoutait autant.

- Je suis navrée pour vous… Viktor, et je peux comprends votre exaspération mais… il nous faudra apprendre à vivre ainsi et il serait malheureux d’entamer cette union avec mille remords, ne croyez-vous pas ?

Navré pour lui ? Oui elle l’était tout autant que pour elle. S’il avait réellement était fiancé avant de la rencontrer ce ne pouvait être qu’avec une femme qu’il avait aimé. Elle se retrouvait donc à la place d’une autre qu’il n’avait pu épouser pour dieu sait qu’elle raison. Il ne devait que l’en détester davantage… Oui vous avez bien lu. Elle ne pouvait même pas imaginer un temps soit peu qu’il soit un minimum attaché à elle, il devait la haïr d’être celle qu’il épouserait, de ne pas être celle qu’il aimait, et d’être celle qui porterait le titre de Baronne. Mais elle n’avait rien demandé elle. Elle était parfaitement heureuse jusqu’à présent et même si les demandes en mariage ne se bousculaient pas, elle ne s’en était jamais inquiétée…

Des remords elle en aurait surement toute sa vie, mais que pouvait-elle faire. Elle n’avait d’autre choix que d’obéir à son père et d’épouser Viktor de Missède. Tant pis pour son bonheur.

- Quand souhaitez-vous officialiser nos fiançailles ?

Alors, pour un esprit fin comme celui du Baron, cette phrase avait plusieurs sens. Tout d’abord vous l’aurez compris cette question a pour but premier de connaitre une date précise mais pas seulement. Cette question si innocente soit-elle signe la reddition de la jeune fille. Elle acceptait la demande en mariage. Cette perspective était loin de l’enchantée mais elle réussit néanmoins à tourner sa tête vers Viktor et à lui adresser un sourire.

Sujet: Re: La rose et la salamandre [Kathleen] Dim 31 Oct 2010 - 17:09

Un léger sourire se dessinait sur les lèvres de la jeune femme quant elle acquiessa. Oh, elle pouvait toujours l'appeler comme elle le voulait. Mais...on était rarement heureux en compagnie de quelqu'un à qui on donnait du ''messire''. C'était certes dans le protocole et il faudrait peut-être qu'elle s'adresse à lui en ces thermes lorsqu'ils seraient devant la cour, mais ils n'étaient pas devant la cour et n'avait rien à prouver à personne. Alors pourquoi ne pas commencer à faire connaissance et à s'appeler par leurs prénoms?

Kathleen baissa la tête, fixant avec obstination le chemin de terre. Avait-il dit ou fait quelque chose de mal? Possible. Il ne s'était pas rendu compte de se que cela pouvait bien être, mais il était tout à fait possible que la jeune femme se soit sentie blessée par l'attitude de son futur époux. Mais il ne voulait pas se rapprocher d'elle. Agniezka l'avais assez fait souffrir comme cela. Stop. Il ne s'attacherait plus. Il n'était d'ailleurs même pas certain de le pouvoir encore.

- Je comprends mieux. Murmura-t-elle en regardant droit devant elle.

Comprendre était une chose. Mais l'accepter? C'était totalement différent.

- Je suis navrée pour vous… Viktor, et je peux comprends votre exaspération mais… il nous faudra apprendre à vivre ainsi et il serait malheureux d’entamer cette union avec mille remords, ne croyez-vous pas ?

Elle était navrée pour lui? Mais...pour elle? Si se n'était pas une décision que Viktor avait aimé prendre pour lui, se devait être plus désagréable encore pour la jeune femme qui se voyait imposer un mariage qu'elle n'avait en rien voulut.

- Quand souhaitez-vous officialiser nos fiançailles ?

Une reddition.

Voilà se qu'était cette question.

Une reddition en bon et due forme. Elle abandonnait totalement l'idée de lutter contre lui et ce mariage arrangée. Jeune femme de la noblesse, elle se soumettait au choix de son père même si celui-ci ne lui convenait en rien. Pourtant, elle parvenait à tourner la tête dans sa direction et à accorder un sourire à son chétif et maladif fiancé.

Oui. Elle méritait le bonheur et il ferait tout pour le lui donner. Enfin. En restant à distance respectable afin de prévenir une éventuelle trahison. Non pas qu'il n'ai pas confiance en elle. Mais il ne voulait plus souffrir à cause d'une femme.

« Je pensais l'annoncer officiellement lors des chasses et...EDELWEISS !!! »

Bondissant comme un fauve affamé hors du manteau de Viktor, le turbulent chaton fonça droit sur Kathleen, couvrant en une seconde à peine la distance qui séparait les deux promis, il bondit sur la robe de la jeune femme. Jouait-il avec les dentelles ou tentait-il de se faire ses petites griffes dessus? Dans tout les cas, la présence féminine le rendait fou et le faisait ronronner fortement. Après quelques secondes, il entreprit de se frotter contre la jambe de la jeune femme, réclamant mille caresses sous les yeux médusé de Viktor.

Sujet: Re: La rose et la salamandre [Kathleen] Dim 31 Oct 2010 - 17:47

Les chasses d’automne…cela ne lui laissait guère le temps pour se préparer à l’idée que sous peu elle deviendrait Baronne de Missède. Le titre, elle s’en fichait complètement, elle apprendrait à tenir son nouveau rang comme elle avait toujours appris à se tenir en société. Elle aurait peut-être plus de mal à supporter ce mariage distant et sans amour. Ne connaître jamais l’amour, voilà une chose qu’elle avait tant redoutée et qui risquait de lui arriver.
Il se passa alors une chose tout à fait surprenante, sortant d’elle ne savait où, un chaton se jeta sur elle, agrippant de ces petites griffes les pans de sa robe. D’abord pour jouer, et ensuite….pour monter visiblement. Le chaton ronronnait bruyamment, et la jeune fille faillit s’accroupir pour le cajoler, mais elle eut suffisamment de présence d’esprit pour se tourner d’abord vers le maître du petit animal. Viktor semblait surpris. Par quoi ? Par le chaton qui n’avait pas su rester dans sa cachette ?
Aucune idée.

Voyant qu’il ne réagissait pas, Kathleen finit par céder à sa première envie. S’accroupissant elle avança ses doigts vers le chaton, attendant qu’il se rapproche lui-même. Elle n’eut pas à attendre longtemps. Le dénommé Edelweiss se rapprocha en ronronnant et se laissa caresser avec plaisir.

- S’agit-il de votre chat ? Il est vraiment adorable !

Cette fois elle n’eut pas à se forcer pour adresser un grand sourire ravi à son fiancé. Il se tenait toujours droit comme un i. Habituellement, elle n’aimait pas passer pour une fille sans éducation, mais il lui suffisait d’une seconde de distraction pour que son naturel revienne au galop !
Se redressant avec le petit chat dans ses bras, elle fut surprise de le voir approcher sa tête pour se frotter contre son menton. Un nouveau sourire illumina son visage, et cela faisait bien longtemps…

- Moi aussi je suis enchantée de te connaitre ! murmura-t-elle à l’adresse du chat.

Elle avait peut-être mis un peu plus de sincérité dans cette phrase qu’un peu plus tôt lorsqu’elle saluait le Baron…Mais ce chaton ne pourrait jamais lui faire mal…pas autant que son père et le Baron aujourd’hui.
Il semblait raffoler des caresses, mais il fut vite distrait par la présence d’un papillon qui volait entre les rosiers du jardin. Kathleen reposa le chaton par terre et le regarda se mettre en chasse de sa proie en riant légèrement devant l’attitude gauche du petit animal.
Se tournant à nouveau vers Viktor, la jeune fille sentit son cœur se serrait et son sourire se faner légèrement. Il conservait son air sérieux en toute circonstance….et il avait raison, ce mariage méritait le plus grand sérieux !

- Les chasses….oui cela me parait être une excellente idée. Mon père sera présent…

Le futur couple de Missède avançait toujours lentement dans les allées, ils arrivèrent à un angle du château. Un endroit où elle adorait jouer étant petite. De là, personne ne pouvait les voir depuis le château car la haie était épaisse et assez haute. De plus elle savait que dans une petite alcôve de verdure se trouvait un banc. L’entraînant, Kathleen lui montra le banc d’un signe de la main et une seconde plus tard, ils y prenaient place.

- Mons…Viktor….Il y a tout de même une chose qui me…dérange. On m’a dit qu’il y a peu... que vous…

Les yeux obstinément baissés vers ses pieds pour éviter de croiser le regard du Baron, Kathleen termina sa phrase en priant pour ne pas le mettre de mauvaise humeur. Mais après tout elle était en droit de savoir…

- Que vous étiez fiancé… Je sais que cela ne me regarde pas mais….mais je sens bien que je vais prendre la place d’une autre et….et je ne voudrais pas….que vous soyez malheureux par ma faute.

Les derniers mots elle les avait prononcé dans un murmure si faible, qu’elle espérait qu’il n’ait rien entendu.

Sujet: Re: La rose et la salamandre [Kathleen] Dim 31 Oct 2010 - 22:18

Viktor regardait Edelweiss un peu intrigué. Il ne l'avait jamais vu réagir comme ça. Même à Agniezka le chaton ne réclamait pas aussi ardemment des caresses. La jeune femme fit un mouvement pour s'accroupir devant le chaton. Geste qu'elle arrêta avant de lui jeter un coup d'œil pour savoir se qu'il en pensait. Devant son manque de réaction, Kathleen fini par céder et s'accroupit devant le chaton. Elle tendit doucement la main vers lui, le laissant ensuite faire le reste du chemin tout seul. Edelweiss ne se fit pas prier et alla se frotter contre le main en ronronnant de plaisir.

- S’agit-il de votre chat ? Il est vraiment adorable !

Elle lui adressa un grand sourire ravi. Sauf que cette fois, elle ne se forçait pas du tout. Elle restait tout à fait naturelle. Et pour tout dire, elle n'avait jamais été aussi radieuse qu'à ce moment précis. Mais quant elle le regardant, elle ne vit qu'un Viktor droit comme un i qui tentait de lutter pour ne pas se mettre à hurler de douleur à cause d'un nouveau pic de douleur. Pas étonnant alors qu'il ne paraisse guère souriant.

Kathleen se redressa avec Edelweiss dans ses bras. Le chaton vint frotter sa tête contre le menton de la jeune femme. Tout en continuant à ronronner. Un nouveau joli sourire commença à fleurir sur le visage de la jeune femme. Décidément, il faudrait faire en sorte que ce sourie ne soit pas perdu.

- Moi aussi je suis enchantée de te connaitre ! murmura-t-elle à Edelweiss.

La jeune femme avait mit plus de sincérité dans ses paroles qu'elle n'en avait au moment ou elle lui avait adressé ces mêmes paroles. Quoi de plus normal en même temps? Elle n'allait pas se marier avec le chat.

L'attention d'Edelweiss vut bientôt entièrement captée par un agacent papillon qui s'amusait à le narguer. Il se mit alors à gesticuler pour qu'on le pose par terre et aller s'occuper de ce truc volant qui le narguait. Kathleen fini pare le poser par terre et le regarda se mettre en chasse de sa proie en riant.

Se tournant à nouveau vers Viktor, le si joli sourire de la jeune femme se fana doucement. Il avait toujours l'air sérieu certes. Mais cela avait aussi un certain rapport avec les ondes de douleur qui venait lui tirailler le dos. Difficile de se montrer réceptif et détendu au sourire de la jeune femme dans ce cas là. D'autant plus que Viktor n'était pas des plus ravis de cela. Ce mariage, il ne le souhaitait guère plus qu'elle en fin de compte. Il ne parvenait pas à faire plus malheureusement.

- Les chasses….oui cela me parait être une excellente idée. Mon père sera présent…

Ils avançaient toujours à travers les allées du jardin. Viktor laissait Kathleen le guider. Elle connaissait les lieux. Se n'était pas son cas. Finalement, ils arrivèrent à une petite alcove végétale où se trouvait un petit banc de pierre. Endroit intime et douillet qui lui rappelait ceux qu'il avait tant arpenter avec Agniezka. La jeune femme lui adressa un léger signe de la main pour l'inviter à prendre place sur le petit banc. Le jeune baron de Missède le fit avant d'inviter sa promise à en faire de même.

- Mons…Viktor….Il y a tout de même une chose qui me…dérange. On m’a dit qu’il y a peu que vous…

Elle gardait les yeux obstinément baissés. Refusant de croiser ceux du jeune homme tout comme elle refusait de lui dire encore le fond de sa pensée pour le moment. Il ne savait s'il espérait ou craignait se qu'elle pouvait lui dire maintenant.

- Que vous étiez fiancé… Je sais que cela ne me regarde pas mais….mais je sens bien que je vais prendre la place d’une autre et….et je ne voudrais pas….que vous soyez malheureux par ma faute.

Viktor se contracta en l'entendant parler. Il n'avait pas envie de parler de cela. Non. Pas du tout même. Pourtant...pourtant elle avait le droit de savoir se qui était en train de se passer. Pourquoi est-ce qu'il en était arrivé là.

« Oui...j'ai...j'ai été fiancé. Mais...elle m'a...trompé. Elle s'est offerte...à un autre. Et elle s'est...enfuie. »

Le baron se força à respirer profondément. Il était crispé et tendu. Sa voix tremblait, montrant que la blessure causée par la jeune femme n'était pas encore refermée.

« Vous ne pouvez pas me faire plus de mal qu'elle m'en a fait. L'amour n'est pas pour moi. Le bonheur non plus. »

Une nouvelle onde de douleur le fit grimasser.

Sujet: Re: La rose et la salamandre [Kathleen] Dim 31 Oct 2010 - 22:51

Elle s’était tellement attendue à ce qu’il lui hurle dessus, ou qu’il lui dise que cela ne la regardait absolument pas, qu’elle ne put cacher sa surprise lorsqu’elle entendit le Baron lui répondre avec franchise. Plus franc que ça il n’y a pas. Il ne lui épargna aucun détail. De la tromperie de sa fiancée, jusqu’à sa fuite. Maintenant qu’elle savait ça, il lui était difficile de lui en vouloir d’être aussi froid et distant. Et sa voix…il avait du mal à masquer la souffrance que ses seuls souvenirs lui inspiraient. Et elle, qu’aurait-elle pu lui dire ? Qu’elle n’était pas de ce genre là ? Même s’il s’agissait d’un mariage arrangé, même si à l’heure actuelle, elle ne l’aimait pas…ce n’était pas pour autant qu’elle s’offrirait à un autre. Et encore moins qu’elle fuirait devant ses responsabilités.

- Je suis vraiment désolée pour vous… Elle ne vous méritait pas…

Et c’était sincère. Il ne devait pas en avoir grand-chose à faire. Le mal était fait et il n’épouserait jamais la femme qu’il aimait. Mais peut-être était-ce mieux ainsi. Elle l’avait trompé une fois et elle s’était enfuie, elle n’était donc pas digne de confiance…
Mais Kathleen, elle, se comporterait différemment. Elle ne pouvait pas concevoir d’être la cause du malheur de quelqu’un.
Le Baron poussa un profond soupir avant de continuer. Kathleen se tourna légèrement vers lui et le regarda droit dans les yeux. Ses paroles lui glacèrent le sang. Visiblement elle ne s’était pas trompée. Il ne voulait pas l’aimer…même un peu. Il voulait juste une épouse pour remplir son lit et lui faire toute une ribambelle d’héritier…rien de plus. Et savoir cela lui faisait mal au cœur.

Alors que le silence enveloppait les deux jeunes gens, Kathleen sentit le Baron se raidir près d’elle. Posant son regard sur lui, elle le vit grimacer de douleur… Il était encore plus pâle qu’à son arrivée et il semblait vraiment avoir mal…
Ce fut plus fort qu’elle, elle s’inquiéta immédiatement.

- Monseigneur….Que vous arrive-t-il ? Vous ne vous sentez pas bien ?

Il avait le regard fixe et sa pâleur continuait à s’accentuer. Là ça devenait vraiment inquiétant, surtout que ses mains s’étaient mises à trembler. Kathleen tenta de croiser son regard pour y capter le moindre signe qui la rassurerait mais impossible. Il semblait s’être muré dans sa douleur. Il ne voulait peut-être pas qu’elle le voit dans cet état…mais que pouvait-elle faire ? Certainement pas le laisser tout seul…
Soudain il se mit à trembler encore davantage et cette fois Kathleen ne put se retenir de poser sa main sur son bras pour essayer de le sortir de sa torpeur. Ce qui se passait sous ses yeux l’inquiétait…lui faisait peur même. Certains auraient pu croire qu’elle serait ravie de savoir son futur époux souffrant, peut-être proche de la mort ! Et bien non, Kathleen est une gentille fille et même si la situation ne lui plait pas du tout, elle n’est pas du genre à souhaiter la mort des gens.

- Viktor…qu’avez-vous ?

Le petit tremblement dans sa voix prouvait à quel point elle n’était pas à l’aise du tout et à quel point elle s’inquiétait pour lui. Déjà qu’il était difficile pour elle de se dire qu’elle était en train de se balader avec son fiancé, alors si celui-ci avait une crise…ça n’allait franchement pas l’aider à se détendre.

Sujet: Re: La rose et la salamandre [Kathleen] Lun 1 Nov 2010 - 9:26

- Je suis vraiment désolée pour vous… Elle ne vous méritait pas…

Kathleen était sincère. Que pouvait-on dire d'autre? Qu'elle ne se comporterait pas comme cela? Qu'elle lui serait toujours fidèle? Oui. Pourquoi pas. Après tout Agniezka aussi lui avait servit toutes ces belles paroles. Elle aussi lui avait promis de toujours être prêt de lui de l'aimer. De lui rester fidèle et tout ces serments stupides qui peuvent être prononcer. Mais les fait étaient là. Elle s'était offerte à Aetius d'Ivery et s'était enfuit ensuite lorsque les choses étaient devenues trop compliquée. Et compliquée...c'est fort dire.

Est-ce si compliqué que cela de procurer à son fiancé, à l'homme que l'on aime, un tant soit peu de réconfort et de geste d'amour? Non pas de s'offrir à lui. Mais juste de venir demander ses bras. Ou le prendre dans les siens. Un baiser peut-être. Guère plus. En tout cas, Viktor n'en avait jamais demandé plus que cela. Mais elle était restée incapable de le lui donner.

Peut-être les choses seraient-elles différente avec Kathleen qui sait.

La jeune femme avait pourtant mal comprit le sens de ses paroles. Se n'était pas qu'il ne voulait pas l'aimer. Mais simplement qu'il n'en était pas capable. Rien de plus que cela.

Un silence gèné s'était installé entre les deux jeunes gens et Viktor serrait les dents. Les chocs de douleur étaient de plus en plus rapproché et il commençait à douter de pouvoir juguler cette crise comme il l'avait déjà fait à plusieurs reprises.

Cela ne passa malheureusement pas inaperçue aux yeux de la jeune femme.

- Monseigneur….Que vous arrive-t-il ? Vous ne vous sentez pas bien ?

Viktor ne dit rien. S'il désserait les dents, il allait hurler de douleur. Bon sang que ça pouvait faire mal. Il voulait qu'elle parte. Qu'elle ne reste pas là. Il ne fallait pas qu'elle le voit dans cet état. Bon sang, mais qu'elle s'en aille. Viktor sentit ses mains se mettre à trembler. Pour tenter de le cacher, il se mit à serrer le banc de pierre aussi fort qu'il le pouvait. Jusqu'à se écorcher les doigts dessus. Mais rien n'y faisait. Les tremblements étaient trop fort. Il n'arrivait pas à se contenir.

Kathleen tenta de croiser son regard. Impossible. Le baron s'était totalement replier à l'interieur de lui même, essayant de ne pas céder à la douleur et à la panique que sa crise créait chez lui. Il aurait préféré qu'elle ne le voit pas comme ça. Jamais. Mais apparemment, les dieux voulaient que la jeune femme découvre cet aspect de son futur époux des leur première rencontre.

Sadique les dieux quant même.

Viktor se mit soudain à trembler davantage. Kathleen lui posa sa main sur son bras. NON! Il ne voulait pas de sa pitié. Pas plus qu'il ne voulait qu'elle tente de l'aider. Se qu'il désirait, c'était qu'elle déguerpisse.

- Viktor…qu’avez-vous ?

Sa voix tremblait. Elle n'était pas à l'aise. Oh, elle le serait encore plus au moment ou elle le verrait par terre en train de trembler de tout ses membres.

Bon. Puisqu'elle n'était pas décidée à partir, c'était lui qui allait le faire. Luttant contre le douleur et pour conserver l'usage de ses membres qui tremblaient de plus en plus, Viktor se leva du banc. Un pas. Puis un autre.

Bien entendu, Kathleen jouait les pots de colle et ne le lâcha pas d'une semelle.

« Allez...vous..en. »

Viktor tenta de repousser la jeune femme. Mais son geste qu'il avait voulut assez fort manquait en fait cruellement de coordination. Et lui, il manquait d'équilibre. Le baron s'effondra tremblant de tout ses membres aux pieds de sa promise alors qu'Edelweiss tout content de lui revenait avec un pauvre papillon prisonnier dans sa gueule qui tentait en vain de s'échapper.

Sujet: Re: La rose et la salamandre [Kathleen] Lun 1 Nov 2010 - 10:28

Qui aurait voulu être vu dans un état pareil…personne. Mais si elle devait devenir la femme du Baron, elle serait certainement amenée à le voir au plus mal, surtout si ce genre de crise était le lot quotidien du jeune homme. Il voulut se relever et craignant qu’il ne lui arrive quelque chose, Kathleen en fit autant. Il semblait aller de plus en plus mal et pourtant il était déterminé à jouer au fier et à s’éloigner d’elle tant qu’il le pouvait. Mais par cas de conscience, elle ne pouvait le laisser seul…
Alors qu’elle le suivait, il parvint à lui dire clairement qu’il voulait qu’elle s’en aille, mais c’était hors de question. Le geste qui suivit la laissa interdite durant une longue minute. Il avait voulu la repousser sans parvenir à la toucher, mais il était clair qui si elle avait été à portée de sa main, elle aurait reculé de plusieurs pas….Et aussi soudain qu’il avait tenté de l’éloigner, il s’effondra sur le petit chemin de terre.

- Viktor…

Elle avait mal au cœur de le voir ainsi. Elle savait qu’il aurait préféré ne pas lui montrer cette faiblesse, mais aux yeux de la jeune femme, cela le lui rendait plus humain. Sans même réfléchir une seconde, elle attrapa un pan de sa robe et se laissa tomber à genoux près de lui. Elle eut un moment d’hésitation tout de même avant de poser sa main sur l’épaule du Baron. Les seuls contacts qu’ils avaient eus jusqu’alors s’étaient limités au strict minimum mais là…elle ne pouvait tout de même pas le laisser souffrir sans rien faire. Cependant il tenta encore de la rejeter et cette fois elle fronça les sourcils, légèrement agacée par les caprices du malade.
Son père était pareil, lorsqu’il se sentait mal il refusait par fierté de se faire aider, mais Kathleen parvenait toujours à ses fins à force de persuasion. Ce ne serait surement pas la même chose avec son futur époux…

- Je vous en prie, laissez-moi-vous aider…

Cette fois elle n’hésita pas à prendre la main tremblante du Baron et à la serrer légèrement pour lui faire comprendre qu’elle ne le laisserait pas. La jeune femme jeta un coup d’œil par-dessus son épaule mais elle ne vit personne. Et de toute façon elle n’était vraiment pas sure qu’il veuille que quelqu’un d’autre le voit dans cet état.

Ce mariage la répugnait mais le Baron lui-même n’avait pas le choix. Certes, il aurait pu jeter son dévolu sur une autre noble mais par chance et par malheur il s’était intéressé à elle. Alors que toutes femmes auraient été comblée, elle trouvait encore à redire… Mais en le voyant si mal…elle ne pouvait s’empêcher de l’aider, même si elle aurait peut-être du s’en aller et lui envoyer quelqu’un d’autre.

Viktor tremblait de plus en plus. Peut-être qu’il serrait sa main sans s’en rendre compte, mais ce simple geste la rassura. Et elle se rendit compte qu’elle avait peur…pour lui. Alors qu’une heure plus tôt elle le détestait presque, voilà que maintenant elle s’inquiétait au point d’avoir peur de lui. Elle connaissait ce genre de crise, son père y était sujet aussi….mais elles étaient beaucoup moins violentes.

- Il faut vous redresser….attendez….je vais vous aider…

Elle avait réussit à se glisser légèrement derrière le Baron pour qu’il puisse s’adosser contre elle. Les tremblements continuaient, mais il y avait plus de chance que la crise passe dans cette position. Allongé il pouvait finir par s’étouffer avec sa langue, ou encore se faire mal à force de tremblement.
Maintenant qu’elle regardait la scène sous un autre angle, Kathleen voyait à quel point la distance qu’avait mit entre eux le Baron depuis le début, avait été grandement réduite. Mais en pareille circonstance, il était difficile de s’en sentir gêné…

Sujet: Re: La rose et la salamandre [Kathleen] Lun 1 Nov 2010 - 16:06

Des pics de douleurs lui parcourait le corps comme des décharges électriques. Ses muscles se contractait de façon tout à fait aléatoire. Il souffrait à chaque seconde qui s'écoulait. Luttant pour chacune des minuscules bouffée d'air qu'il parvenait à prendre avant de replonger dans cette agonie qui lui serrait les côtes, l'empêchant de respirer ou même de réfléchir. Il n'y avait rien à faire. Juste endurer cette douleur.

Chaque décharge le ramenant à ce jour maudit ou il avait été brûlé et à la douleur qu'il avait ressentit à ce moment là. Oui. Le baron de Missède était un jeune homme fragile qu'il n'était guère difficile de déstabiliser. Tout comme il n'était guère difficile de toucher son point faible.

- Viktor…

Le baron n'avait que très vaguement l'impression qu'on l'appelait. La douleur obscucissait absolument tout. Il ne se rendit pas vraiment compte non plus que la jeune femme venait de se mettre à genoux à côté de lui. D'ailleurs, il l'avait oublié celle là. Il n'y avait rien d'autre que sa lutte pour respirer qui importait pour le moment dans son esprit. Rien d'autre. Il sentit la main se poser sur son épaule.

Qui était-ce? Agniezka? Non. Elle l'avait abandonnée. Et il ne voyait guère Kathleen venir lui être d'un aide quelconque. Il brisait ses rêve et...une violente décharge dans son bras coupa court à ses réflexions.

- Je vous en prie, laissez-moi-vous aider…

Viktor ne put pas émettre le moindre son. Pas même le moindre petit grognement. Elle prit la main tremblante du jeune homme. Viktor la serra. Il avait un contact avec la réalité. Un tout petit et tout maigre contact, mais un contact tout de même. Il existait autre chose que la douleur. Quelque chose qui lui permettait de tenir et de s'accrocher. La douleur allait finir par disparaitre. Et là, il y aurait quelqu'un pour lui. Quelqu'un qui l'aiderait à se tirer de cette affaire. Il serrait la main de Kathleen sans vraiment savoir que c'était la sienne. Il ne voulait pas la lâcher. Les tremblement se firent de plus en plus violents et Viktor eu l'impression une fois de plus que se serait la dernière fois qu'il souffrirait de la sorte.

Combien de fois durant ses crises avait-il appelé Tyra de ses vœux? Il ne le savait même plus.

- Il faut vous redresser….attendez….je vais vous aider…

Quelqu'un se glissa dans son dos et le laissa s'adosser contre lui. Il continuait à trembler. Se n'était pas de simples crises d'épilepsie comme elle semblait le penser. C'était autre chose. Mais cela, Kathleen ne pouvait le savoir.

Doucement, la crise passait. Viktor reprenait petit à petit le contrôle de ses membres. Il était épuisé, mais n'aurait pas put s'endormir. Un peu cotonneux, le baron regardait autour de lui. Il avait le visage de Kathleen juste à côté du sien et sourit tendrement. Sans doute pour la première fois depuis qu'Agniezka l'avait quitté. Ce sourire que tout les nobles de Missède voulaient voir refleurir sur les lèvres de leur baron.

Était-ce cette crise qui le rendait aussi euphorique? En tout cas, les lèvres du baron se mirent à bouger. Si tant est qu'on puisse comprendre se que sa voix éraillée parvint à articuler, on était en droit de se poser des questions.

« Oh...un ange. »

Sujet: Re: La rose et la salamandre [Kathleen] Lun 1 Nov 2010 - 16:34

Une fois qu’il fut bien caler contre elle, en position mi allongée mi assise, le Baron sembla se remettre lentement. Ses jambes avaient cessé de trembler et il semblait avoir moins de difficulté pour respirer. C’était un vrai soulagement pour Kathleen. Elle n’aurait franchement pas aimé qu’il lui arrive quelque chose. On aurait fini par l’accusée d’avoir voulu assassiné le Baron de Missède pour s’éviter un mariage dont elle ne voulait pas.
Elle en était là de ces réflexions, lorsque Viktor tourna son visage vers elle. Il lui souriait. C’était surement la première fois depuis qu’elle avait posé ses yeux sur lui qu’elle lui trouvait un air aussi…béat. La crise l’avait laissé complètement épuisé et délirant. D’ailleurs il ne tarda pas à la confondre avec un ange.

Kathleen lui adressa alors un sourire à son tour tout en retirant les mèches de cheveux qui barraient le visage de son futur époux. Un contact bien plus intime qu’elle ne se serrait peut-être jamais permis, mais qu’elle n’avait pu retenir. Il y eut une sorte de flottement, plusieurs longues minutes pendant lesquelles ni lui ni elle, ne bougèrent. Ils s’observaient, se souriaient légèrement pendant que le Baron tentait de retrouver assez de force pour se relever.

- Hélas, ce n’est que moi, Monseigneur.

Son sourire perdit de son éclat lorsqu’elle réalisa qu’il avait fallu que Viktor frôle la mort pour qu’ils se retrouvent si proches. D’ailleurs ce dernier risquait de la remettre à sa place une fois debout. Mais qu’aurait-elle pu faire d’autre ? Il lui avait ordonné de s’en aller et pourtant elle était restée. Certes, elle lui avait délibérément désobéie…et cela ne présageait rien de bon pour leur mariage mais elle n’aurait pu se résoudre à le laisser seul sur le sol, en plein milieu d’une crise.

- Pensez-vous pouvoir vous relever ? Voulez-vous que j’aille prévenir quelqu’un ?

Etrangement, elle n’avait pas envie de le quitter, mais il fallait qu’un médecin l’ausculte, ou qu’il aille s’étendre au calme. Et il n’aurait surement aucune envie de la voir près de lui. En effet, la convalescence n’était pas forcément la meilleure manière d’apprendre à connaitre son fiancé. Quoi que…pour le moment, il se reposait contre elle, sa tête légèrement penchée sur son épaule. Il n’y avait donc pas plus intime comme premier rencontre.
Et même si la crise semblait être passée, Kathleen s’inquiétait toujours pour le Baron. Elle ne voulait pas que les douleurs reviennent et le secouent à nouveau.

Bon là, il fallait vraiment qu’elle réfléchisse à tête reposée. Dès qu’elle serait seule, elle repenserait à tout ça, à ce mariage, à ces évènements, aux souhaits de son père et à ce qu’elle voulait vraiment. Après tout ce n’était peut-être pas une si mauvaise chose. Viktor en avait aimé une autre, mais cela ne signifiait par forcément qu’il ne l’aimerait jamais. Et puis elle ne pouvait nier que tenir ainsi son fiancé contre elle lui procurait une sensation étrange, mais agréable. Elle n’avait jamais été aussi proche d’un homme avant, son père y avait veillé, et le sourire remplit de tendresse qu’il venait de lui adresser….même s’il avait sûrement pensé l’adresser à une autre…même s’il l’avait prit pour un ange…c’était tout de même agréable.

- Vous vous sentez mieux ?

Sujet: Re: La rose et la salamandre [Kathleen] Mar 2 Nov 2010 - 10:26

Kathleen lui adressa un sourire et Viktor se retrouva à l'état approximatif d'une boule de glace innocente abandonnée en plein cagnard. Kathleen avait entreprit doucement et avec douceur de retirer les mèches de cheveux qui barraient le visage du baron. Viktor se laissait faire. Était-ce parce qu'il voulait savourer ce contact ou qu'il ne se sentait pas la force de la repousser? Sans doute un peu des deux. Quelques minutes plus tôt, un tel contact entre eux aurait été tout à fait impenssable. Qu'est-ce qui était en train, de lui arriver? Les deux jeunes gens restaient là, lui adossé contre elle. Ils se regardaient tout simplement. Rien de plus.

Qu'est-ce qui leur arrivait?

- Hélas, ce n’est que moi, Monseigneur.

Le sourire de Kathleen perdit de son éclat. Dans son coton, Viktor ne s'en rendit qu'à peine compte.

- Pensez-vous pouvoir vous relever ? Voulez-vous que j’aille prévenir quelqu’un ?

Il se reposait contre elle, sa tête légèrement penchée sur son épaule, suivant le jeu d'Edelweiss qui s'amusait avec le papillon qu'il avait capturer. Le chaton le relâchait, puis le rattrapait ou le maintenait au sol avec ses petites pattes. S'il était en partie déconnecté de la réalité, une part du cerveau de Viktor se demandait bien se qu'il allait faire. Il n'avait pas la moindre envie de quitter les bras de Kathleen. Mais d'un autre côté... il ne voulait pas non plus lui donner de faux espoirs. Les Cinq avaient apparemment décidé que l'amour n'était pas une chose à laquelle il avait droit à aspirer. Quant à lui...il avait renoncer à cela depuis longtemps.

Le cœur d'une demoiselle est aisément atteignable. Peut-être était-il trop tard à présent. La vu de Viktor tel qu'un homme ayant ses faiblesses, un humain en somme, avait peut-être déjà touché le cœur de la jeune femme.

Qui aurait put l'affirmer?

En tout cas, le fait que sa fiancée le tienne dans ses bras éveillait quelque chose d'étrange en lui. Agniezka ne l'avait jamais fait. Elle s'était comportée de façon bien différente quant il avait eu une crise devant elle. Oui. Elle s'était enfuie de la chambre, prit les pieds dans sa robe de chambre et avait tenté de faire de la luge dans les escaliers, mais sans la luge.

- Vous vous sentez mieux ?

Viktor regarda un instant tout autour de lui et se demanda une seconde comment il avait put en arriver là.

Il avait retrouvé ses esprits et une part de sa forme physique. À regret et légèrement grimaçant, il se redressa, s'éloignant un peu de la jeune femme.

« Il faut prévenir Tibérias de Roch. C'est le chef de ma garde. Dite lui simplement ''Ikalarux''. Il comprendra. »

Le baron réussi à se remettre debout en titubant et dans un équilibre un peu instable. Il avait retrouvé une certaine contenance et réinstauré une certaine distance avec sa fiancée. Même si elle était bien moins importante que durant les minutes qui avaient précédé sa crises.

« Merci d'être restée et désolé de m'être ainsi donné en spectacle, finit-il par dire. »

Sujet: Re: La rose et la salamandre [Kathleen] Mar 2 Nov 2010 - 11:57

Sans brusquerie, Viktor se dégagea de ses bras et se releva tant bien que mal. Kathleen se remit sur pied à son tour, époussetant la terre qui maculait maintenant sa robe bleue. Elle aurait bien aidé le Baron à s’asseoir sur le banc, ou à le soutenir pour le raccompagner vers l’entrée du château, mais elle se doutait qu’il n’aurait pas accepté facilement son aide. La fierté des hommes est universelle après tout. Aussi fit-elle ce qu’il lui demandait. Elle inclina la tête, le saluant brièvement car c’était la moindre des politesses, et elle se dépêcha de retourner au château pour trouver l’homme qu’il lui avait désigné. Elle demanda à plusieurs valets avant qu’on lui indique la bonne personne. Elle n’eut qu’à prononcer le mot magique pour que l’homme ait toute son attention et qu’il se précipite vers le jardin. Kathleen resta dans l’entrée, toujours secouée par ce qui venait de se produire.

Une dame qu’elle ne connaissait pas mais qu’elle avait vu descendre à la suite de Viktor un peu plus tôt, vint lui prendre le bras pour l’écarter du passage. Elle lui murmura quelque chose dont la jeune fille ne retint «…vous reposer … » Et c’était là un excellent conseil. Kathleen attrapa un pan de sa robe et se précipita dans ses escaliers, courant jusqu’à sa chambre pour se jeter sur son lit, ses bras entourant sa tête. Et là, elle pleura….longuement.
Pourquoi ? Elle n’en savait rien, du moins elle n’était pas sure de le savoir. Elle venait de rencontrer son fiancé, et elle avait l’intime conviction qu’il n’essaierait jamais un seul instant de gagner son amour ou de lui donner le sien…en plus il semblait ronger par un mal qui provoquait chez lui terrible crise… Pourtant lorsqu’il lui avait sourit…. Elle n’aurait su dire ce qu’elle avait précisément ressentie…Elle avait eut l’impression qu’il l’appréciait, au moins un petit peu. Et elle avait aimé ça.

Et maintenant voilà que maintenant elle s’entêtait à vouloir rester enfermer, à ne plus voir personne. A quoi bon pleurer ? Elle n’allait pas passer sa vie à jouer les martyrs… s’il voulait d’elle juste pour faire figure de Baronne, cela ne l’empêcherait pas d’apprécier sa vie et de s’amuser tant qu’elle était encore jeune. Mais elle culpabilisait. Elle avait laissé le Baron seul dans le jardin et elle n’était même pas allée voir s’il se sentait mieux. Avait-il eut une autre crise ? Avait-il quitté Sinlieh ? Elle n’en savait rien et elle se sentait honteuse d’avoir ainsi traité son futur époux. Elle décida alors de s’arranger un peu, essuyer ses larmes et recoiffer ses cheveux épars, puis de quitter sa chambre à la recherche de Viktor. Une servante lui indiqua qu’il avait été installé dans une chambre et lorsqu’elle s’y rendit, elle ne trouva personne devant pour lui dire si elle pouvait entrer.

Alors qu’elle levait la main pour frapper, elle vit une silhouette venir vers elle à l’autre bout du couloir. Arrêtant son geste, elle se tourna vers la femme qui lui avait conseillé plus tôt d’aller se reposer. Elle lui adressa un sourire lorsqu’elle fut à sa hauteur.

- J’aimerai…

Quoi ? Voir le Baron ? Oui un peu et avoir de ses nouvelles aussi. Elle sentit le rouge lui monter aux joues et elle du baisser un moment les yeux pour retrouver un minimum de contenance et trouver les mots.

- Je m’inquiète pour mon….pour Monseigneur de Missède, je venais voir s’il se sentait mieux….

Sujet: Re: La rose et la salamandre [Kathleen] Mar 2 Nov 2010 - 16:51

Il y eu un peu d'agitation et Nane observa Tibérias partir en trombe vers les jardins. Il n'y avait pas grand chose qui puisse mettre dans un tel état. Ça voulait dire qu'il était arrivé quelque chose à Viktor. Et vu l'endroit ou on était, il ne fallut guère plus de quelques secondes à l'ancienne nourrisse du baron pour comprendre se qui s'était passé. La pauvre jeune femme qu'il allait épouser. Déjà qu'on lui retirait ses rêves de princes charmant, voilà qu'en plus, Viktor se prenait encore plus des allures de crapaud.

Doucement, la vieille femme s'approcha d'elle et lui prit le bras pour l'éloigner du passage. Tibérias n'allait pas tarder à revenir en portant à moitié Viktor et malgré son rachitisme, le baron de Missède pesait son poids.

« Allé. Calmez vous. Vous devriez allé vous reposer un peu. La journée n'a pas dut être facile pour vous, dit tranquillement la nourrisse. »

La jeune femme dut juger que c'était un bon conseil. En effet, Kathleen attrapa un pan de sa robe et se précipita dans ses escaliers.

*Allons donc. Qu'est-ce qu'il a encore fait celui-là?*

Comme elle l'avait pensée, Tibérias ne tarda pas à revenir, portant à moitié un Viktor un peu euphorique.

Encore une de ses maudites crises. Et dire que sa mère se permettait encore de donner son avis sur quelque chose le concernant. Si au moins elle avait fait son possible pour réparer l'erreur qu'elle avait commise. Mais même pas. Elle ne s'en était même pas donné la peine.

Enfin bref. Et si la visite de cette abominable mégère ne suffisait pas, voilà qu'à présent venait se rajouter le fait que Viktor se découvrait une sœur et qu'Agniezka prenait la fuite. Peu de choses lui avaient été épargnées ces derniers temps.

Bon. Il fallait continuer à décharger les affaires. Une fois que les serviteurs eurent donné leurs consignes, Nane fit un crochet par la chambre de Viktor. Allongé sur son lit, le jeune homme dormait à poing fermé. Ses crises de tremblements l'avaient toujours terriblement fatigué et il n'était pas rare qu'il s'endorme plusieurs heures après ça.

Bon. Soyons clair, toutes ces émotions et le voyage n'étaient pas se qu'il pouvait y avoir de mieux. Le ventre de l'ancienne nourrisse émis un grognement mécontent en réclamant quelque chose à grignoter. Nane se décida à abandonner le chevet du baron qui dormait comme une souche pour aller voir s'il n'y avait pas un quignon de pain qu'elle allait pouvoir grappiller dans les cuisines.

Le ventre plein (disons que malgré son âge, le cuisiner n'était pas tout à fait insensible aux charmes de la nourrisse), Nane découvrit une jeune femme blonde qui s'apprêtait à frapper à la porte de la chambre de son petit protégé. Au vu de l'état dans lequel elle l'avait laissé, pas sur que effondrement du lit sous lui ait été capable de le réveiller.

Cette jeune demoiselle que Nana devinait être la fameuse Kathleen de la Roseraie lui adressa un sourire une fois qu'elle se fut approcher d'elle. Nane ne lui rendit pas du fait du quignon de pain qu'elle avait encore dans la bouche.

- J’aimerai…

*Allons donc. Voilà qu'elle vire pivoine la pauvre fille. Et moi qui pensait qu'elles rêvaient toute de beaux chevaliers tout en muscle. En voilà deux qui craquent sur Viktor. On peu pas dire que les muscles, se soit son truc pourtant à mon tas d'os.*

Nane fini par avaler le bout de pain qu'elle avait dans la boucha avant que Kathleen ne reprenne.

- Je m’inquiète pour mon….pour Monseigneur de Missède, je venais voir s’il se sentait mieux….

Nane adressa un sourire tranquille à la jeune femme.

« Oh, il vas bien. Il dors en ce moment. »

la nourrisse ouvrit la porte de la chambre invita la jeune femme à entrer. Comme elle l'avait pensé, Viktor était toujours endormis sur le lit là où Tiberias l'avait installé.

Elle invita ensuite la jeune femme à prendre place dans un fauteuil.

Il y eu un court moment de silence, puis, Nane prit la parole. Directe et franche comme toujours.

« Si vous lui faite du mal, je vous arrache les yeux. »

Sujet: Re: La rose et la salamandre [Kathleen] Mar 2 Nov 2010 - 20:34

La vieille dame l’observait d’un œil inquisiteur. Kathleen avait presque l’impression qu’elle voulait lire dans ses pensées pour savoir si elle était sincère ou pas. La jeune femme n’avait donc aucune crainte à avoir puisqu’elle avait toujours été le plus honnête possible depuis sa plus tendre enfance. Elle n’aimait guère le mensonge et elle préférait toujours dire ce qu’elle pensait franchement même si cela pouvait lui causer des ennuis. Notamment lorsqu’elle avouait étant jeune avoir fait une bêtise.
Kathleen fut ravie d’apprendre que Viktor allait mieux. D’après les dires de la… de la quoi d’ailleurs ? Servante ? Nourrice ? Non ce dernier point était peu probable vue l’âge du Baron… Bref, aux dires de la servante (nous l’appellerons ainsi), Viktor était en train de dormir. La jeune femme voulut alors prendre congés, elle n’allait tout de même pas s’inviter dans sa chambre alors qu’il dormait. Cela ne lui aurait certainement pas plu. Mais la servante ouvrit la porte et l’invita à entrer. Kathleen marqua un temps d’arrêt avant de se décider à la suivre, légèrement embarrassée de pénétrer ainsi dans l’intimité de son futur époux. C’est alors qu’elle se demanda si une servante l’aurait ainsi invitée à entrer dans la chambre d’un Baron…Certainement pas. Il devait donc s’agir de quelqu’un de plus proche de l’homme étendu sur le lit.

Kathleen posa son regard sur son fiancé. Son visage n’était plus marqué par la douleur…Il semblait apaisé et cela là fit sourire doucement. Elle était heureuse de le savoir en meilleure forme qu’environ une heure plus tôt. La vieille dame lui présenta un fauteuil près de la cheminée sur lequel Kathleen s’installa.

Le silence se fit bientôt pesant, et la jeune fille se sentait de moins en moins à sa place. Elle aurait préféré partir de cette pièce plutôt que de continuer à subir ce regard perçant et la présence au second plan de son fiancé. Mais bientôt le silence fut rompu, et les mots qui jaillirent de la bouche de la servante laissèrent Kathleen bouche bée. Comment aurait-elle pu lui faire du mal ? Elle en aurait été bien incapable. Elle ne savait pas faire souffrir. Mais après tout la précédente fiancée avait su détruire le cœur d’un homme avec une facilité déconcertante…alors pourquoi pas ?
Mais comment ? Elle ne comptait pas s’enfuir, elle. Et elle s’était promis d’essayer de s’attacher à son futur époux. Bien sur si les sentiments étaient à sens unique cela poserait problème, mais c’était elle qui en souffrirait. Pas le Baron.

- Moi ? Lui faire du mal ?

Sa voix masquait difficilement la surprise qu’avait provoquée la question de la bonne femme. Elle tourna légèrement la tête sur le côté pour jeter un bref coup d’œil au lit.

- J’en serais bien incapable.

Baissant les yeux vers ses mains, posées négligemment sur ses cuisses, Kathleen resta un moment silencieuse. Elle n’avait plus la force, ni même l’envie de pleurer. Pourtant, le moment aurait été bien choisi. Mais au lieu de s’apitoyer sur son sort, la jeune femme redressa la tête et croisa le regard de Nane. Elle lui adressa un faible sourire. Elle n’avait guère la force de mettre plus de cœur à cette si simple tâche.

- Et puis…. je crains qu’à force d’entretenir cette distance qu’il semble apprécier entre nous, c’est à moi qu’il fasse du mal.

Cette femme semblait avoir toute la confiance du Baron et sous ses airs sévères, Kathleen était persuadée qu’elle savait se montrer pleine de tendresse. Surtout envers Viktor. Après tout, il s’agissait peut-être bien de sa nourrice pour veiller ainsi sur lui, telle une lionne avec ses petits. Mais les déboires de la précédente promise de son protégé avaient du l’affecter à elle aussi.

- Je ne pourrais supporter d’être mariée à un homme qui déteste le simple fait que je sois sa femme…

Heureusement qu’elle savait que le Baron dormait sans quoi elle aurait rougit de honte de savoir qu’il avait entendu ses paroles. Pourquoi se confiait-elle à cette femme ? Aucune idée. Peut-être parce que c’était la première personne qu’elle croisait depuis qu’elle avait quitté sa chambre.

Sujet: Re: La rose et la salamandre [Kathleen] Mar 2 Nov 2010 - 22:29

Nane fut tout à fait ravis du petit effet qu'elle venait de produire. Au moins elle était tranquille. La jeune femme avait comprit le message. Tant mieux. Au moins les choses à présent étaient tout à fait claire et précise. Pour être tout à fait honnête, Nane se sentait parfaitement capable de se qu'elle avait prétendu. On ne faisait pas de mal à Viktor sans y laisser des plumes. Certes, elle ne l'avait pas porté en son sein. Elle n'avait été que sa nourrisse. Mais elle l'avait nourrit, presque élevé, c'était elle qui était restée à son chevet alors qu'il était brûlé très gravement. Elle aussi qui avait changé les pansement de ses brûlures. Qui avait refusé que le prêtre de Tyra vienne dire son office pour les morts. Et puis ensuite, ce n'était pas Karina qui était venu réconforter et rassurer son enfant alors qu'il se réveillait en hurlant de peur et de douleur.

Non.

Même si elle n'avait pas porté Viktor, elle le considérait comme son enfant. Et personne ne lui faisait le moindre mal sans en subir les conséquences. Agniezka avait fait bien assez de ravages. Si cette gamine s'imaginait qu'elle pouvait piétiner Viktor, elle allait se heurter à un adversaire de taille.

- Moi ? Lui faire du mal ?

La surprise de sa voix n'était pas finte. Au moins, c'était une bonne chose. Nane la vit tourner la tête en direction de Viktor, jeter un bref coup d'œil au baron qui dormait à poing fermé pour encore quelques heures.

- J’en serais bien incapable.

Ça, c'était parfait. Kathleen baissa les yeux et se découvrit soudain un grand intérêt pour ses mains. Elle resta un moment silencieuse. Agniezka aurait peut-être bien fondu en larme. Mais pas Kathleen. C'était une battante apparemment. Bien loin de la pauvre jeune femme que Viktor avait recueillie. Agniezka était une jeune femme qui ne pouvait donner qu'une poupée de porcelaine et jamais rien d'autre. Les épreuves qu'elle avait traversé n'avait rien changé en elle. Kathleen était différente. Elle, c'était une femme en puissance. Il fallait juste relever ce minuscule pent de toile qui la cachait encore. Redressant finalement la tête et croisant le regard de Nane, Kathleen lui adressa un faible sourire.

*Oh oui. Toi tu es une battante. Pas une poupée.*

- Et puis…. je crains qu’à force d’entretenir cette distance qu’il semble apprécier entre nous, c’est à moi qu’il fasse du mal.

*Bon. Une battante qui a encore quelques petites choses à apprendre apparemment.*

- Je ne pourrais supporter d’être mariée à un homme qui déteste le simple fait que je sois sa femme…

Nane soupira. Bon. Kathleen n'avait pas encore vraiment comprit se qui pouvait bien se passer dans la tête de Viktor. Et après tout, qui pourrait vraiment lui en vouloir? Pas facile facile à cerner le gamin quant même.

Bref. Nane se tourna vers elle et attendit d'avoir toute son attention. Se qui ne tarda pas d'ailleurs.

« Bon. Les choses sont simples. Se n'est pas qu'il ne te veux pas comme épouse. C'est qu'il a peur d'être à nouveau atteint. Du coup il se referme comme une huitre. À toi de l'ouvrir. Tu part avec un handicap certain. Autant de pas se faire d'illusion. Il déteste les mariages arrangé et s'en est justement un. Ça ne veux pas dire qu'il vas te détester toi. Remue toi un peu. Regarde toi. Mignonne comme tu es je ne vois pas un seul galant que tu ne peux pas faire tomber à tes pieds. Celui là comprit. »

Nane adressa un sourire complice à la jeune femme.

« Il est pas compliqué à séduire et à satisfaire. La plupart des hommes veulent une femme pour réchauffer leurs couvertures. Lui c'est encore plus simple que ça. Crois moi. Je le connais assez pour te dire qu'il ne te sera pas difficile de le rendre heureux. Fait juste preuve d'un peu d'acharnement et d'imagination. »

Sujet: Re: La rose et la salamandre [Kathleen] Mer 3 Nov 2010 - 7:52

Kathleen écouta attentivement les paroles de la vieille femme. En tout point elle avait raison et elle lui redonnait une raison d’espérer que sa future vie de couple ne soit pas si catastrophique qu’elle le pensait. Après tout, un homme restait difficilement insensible aux charmes d’une femme qui se donne la peine de le séduire. Il lui faudrait peut-être, être plus persévérante que les autres c’est tout.
Mais en avait-elle vraiment envie ? On lui imposait un mariage, avec un homme qui pour le moment refusait tout amour et c’était à elle de devoir le séduire ! Et elle, qui la séduirait hein ?
Voilà qu’elle recommençait avec ses pensées puériles et égoïstes. Elle le rendrait heureux, qu’il l’aime ou non. Car cela ferait partit des vœux qu’elle prononcerait le jour de son mariage et elle respecterait cet engagement. Les sentiments viendraient peut-être avec le temps.

La jeune femme observa un temps la dame qu’elle considérait de plus en plus comme la nourrice de Viktor, puis elle se leva et s’avança sans faire de bruit vers le lit. Son regard parcourut le corps étendu sous les couvertures et elle resta de longues minutes à détailler silencieusement les traits de son fiancé. Elle n’aurait probablement jamais fait attention à cet homme si elle l’avait croisé dans d’autres circonstances. Bien élevée, elle l’aurait tout au plus salué et elle serait retournée à ses affaires. Mais maintenant qu’elle savait qu’elle devrait passer sa vie avec lui, elle le regardait sous un autre angle. Elle essayait de voir toutes les qualités qu’il pouvait avoir, pour se donner un peu plus de courage.

Lorsqu’elle se décida à retourner auprès de Nane, Kathleen se rendit compte qu’elle avait posé sa main sur celle de l’homme endormi. Le contact chaud sous ses doigts la troubla un moment avant qu’elle finisse par sourire et se recula lentement pour s’avancer vers la grande fenêtre, près de la nourrice.

- Vous avez raison, mais je ne veux pas mille galants à mes pieds. Si je dois devenir sa femme, lui seul me suffirait !

Kathleen adressa un sourire amusait à la vieille femme avant d’observer un moment le paysage à travers la fenêtre. Et bien oui, les mariages arrangés n’étaient pas des mariages d’amours, tout le monde le savait, mais si les deux époux jouaient le jeu, si chacun m’était du sien, alors il n’était pas rare de voir de très beaux couples heureux et épanouis…
Mais il ne fallait pas trop rêver quand même. Pour en arriver là, il faudrait faire de nombreux efforts…

- Vous devez énormément l’aimer pour vouloir ainsi le protéger de toute souffrance. Entre vos mains son cœur ne risque plus rien.

Un nouveau sourire complice avec cette dame qu’elle appréciait de plus en plus. Elle lui rappelait sa propre nourrice, franche, autoritaire mais tellement aimante…
Cette femme se rongeait les sangs pour son petit protégé et visiblement elle n’était pas prête à voir entrer une autre femme du même style que cette Agniezka, dans la vie du Baron. Et cela tombait bien, Kathleen n’avait pour le moment rien à voir avec cette femme. Attrapant la main de la nourrice, Kathleen la serra un moment dans la sienne et lui adressa un grand sourire.

- Mais vous pouvez me faire confiance. Même si ce mariage m’est pour l’instant aussi désagréable qu’à lui, je ne bafouerais pas les promesses que je prononcerais devant les dieux. Et si cela doit le rendre heureux….je suis prête à le gaver de tarte au citron !

Rien que pour revoir un sourire comme il lui avait adressé alors qu’il était dans ses bras quelques heures plus tôt.

Sujet: Re: La rose et la salamandre [Kathleen] Mer 3 Nov 2010 - 10:08

Nane souriait à Kathleen. Oh oui. Elle allait tout faire pour se mettre son petit baron dans la poche celle là. Et elle serait sans doute agréablement surprise. S'il y avait une chose que Viktor savait faire, c'était bien rendre les sentiments qu'on lui portait. Il fallait juste lui montrer que l'amour ne lui était pas interdit. L'ouvrir à nouveau et l'inciter à s'attacher. Elle pourrait le faire.

Doucement, Kathleen s'avança vers le lit. Nane la laissa faire. Elle la laisse longuement observer Viktor étendu, calme et paisible. Il aurait été vain de chercher tout mouvement de sa part. Il ne réagissait à rien et seul le léger mouvement qui animait sa poitrine confirmait qu'il n'était pas mort.

Certes, Viktor n'était pas vraiment se qu'on pouvait qualifier de bel homme. En tout cas, dans le sens ou il ne rentrait pas vraiment dans le moule du beau chevalier blond aux yeux bleu ciel tout en muscle sur lesquelles toutes les demoiselles du royaume pouvaient fantasmer. Non. Viktor était plutôt du genre maigrelet et fragile. Un peu maladif. Contrairement aux deux barons qui l'avaient précédé, il aurait été vain de chercher sur sa tête le moindre cheveux blond quant à ses yeux, ils avaient plutôt la couleur de l'onyx que celui d'un ciel d'été.

La nourrice sourit de plus belle en voyant qu'inconsciemment, Kathleen avait posé sa main sur celle de Viktor. Contact doux et quelque peu intime qui sembla la troubler sans pour autant qu'elle paraisse s'en plaindre le moins du monde. Doucement, la jeune femme se recula. Et s'approcha de Nane.

*Pas besoin d'être un type magnifique en fait. Un tas d'os comme Viktor peut séduire toutes les femmes du royaume.*

- Vous avez raison, mais je ne veux pas mille galants à mes pieds. Si je dois devenir sa femme, lui seul me suffirait !

Kathleen adressa un sourire amusé à Nane et celle-ci le lui rendit. Voilà des parolles qui étaient réconfortante à entendre. Mais Agniezka non plus n'avait pas été avide de promesse. On pouvait laisser à Kathleen sa chance. À présent, c'était à elle de se tenir à sa promesse. Le regard azur de la future baronne de Missède se perdit dans le paysage qu'on apercevait depuis la fenêtre de sa chambre.

- Vous devez énormément l’aimer pour vouloir ainsi le protéger de toute souffrance. Entre vos mains son cœur ne risque plus rien.

Un nouveau sourire, plus complice celui-ci. Nane fut assez surprise lorsque Kathleen lui prit la main et la serra dans la sienne. Toujours sans se débarrasser de ce grand sourire. Une sourire somme toute très contagieux. Combien de temps la carapace de Viktor pourrait-elle tenir face à une arme aussi puissante que ce joli minois.

- Mais vous pouvez me faire confiance. Même si ce mariage m’est pour l’instant aussi désagréable qu’à lui, je ne bafouerais pas les promesses que je prononcerais devant les dieux. Et si cela doit le rendre heureux….je suis prête à le gaver de tarte au citron !

Nane sourit légèrement et passa sa main sur le visage de la jeune femme. Elle la croyait quant elle dirait cela. En tout cas, se n'était pas un mensonge. Ou alors elle avait en face d'elle la plus habille menteuse de tout le royaume. Non. Kathleen était en train de dire la vérité.

« Le secret avec lui, se sont les petites attentions. Et puis, tu es loin d'être vilaine. Tu n'auras pas besoin de le gaver de tartes au citron pour qu'il t'apprécie. »

Nane émis un petit rire.

« Quoi qu'il aurait peut-être bien besoin d'être un peu remplumer. »

Il y eu un moment d'hésitation pendant lequel aucune d'entre elle ne dit rien. Edelweiss sortit de sous le lit et revint se frotter aux jambes de Kathleen en ronronnant, réclamant à nouveau les caresses de la jeune femme.

Nane lui accorda un sourire.

« Il t'aime bien ce chaton. »

La nourrice jeta ensuite un regard à Viktor, toujours endormis calmement sur le lit.

« Tu veux que je te laisse le veiller? »

Sujet: Re: La rose et la salamandre [Kathleen] Mer 3 Nov 2010 - 12:34

Kathleen nota dans un coin de son esprit les conseils que lui donnait Nane. Elle semblait parfaitement savoir de quoi elle parlait et ça n’avait rien d’étonnant, surtout si elle l’avait vu grandir. Elle connaissait toutes ses faiblesses et toutes ses forces. Elle serait sa plus précieuse alliée une fois qu’elle aurait quitté définitivement Ydril pour s’installer à Missède. Peut-être même la seule. Kathleen lui adressa un nouveau sourire avant de laisser le silence retomber. Elle se sentait bien plus calme et bien plus en paix avec elle-même que les jours qui avaient précédé cet instant. Elle avait eut peur d’une chose qui pourrait se révéler plus tard, être le plus grand bonheur de sa vie. Certes elle n’en était pas là et il faudrait qu’à force de démonstration d’affection, elle parvienne à briser la glace entre elle et le Baron.

Ce fut Edelweiss qui brisa le silence en s’extirpant des draps pour venir réclamer des caresses. La jeune fille ne se fit pas prier davantage et elle prit aussitôt le minet dans ses bras pour lui prodiguer baisers et câlins. Le chat semblait apprécier infiniment ce traitement et ronronnait bruyamment. Ce qui fit rire doucement Kathleen. Elle s’était déjà fait un ami à Missède !
Nane regardait le duo d’un air amusé et fit même remarqué une chose qui à vu d’œil semblait évidente. Oui le chaton semblait beaucoup apprécier Kathleen et la jeune fille l’aimait tout autant.

- Il raffole des caresses !

Lorsqu’elle jugea que le petit animal avait eut son long de tendresse, elle le reposa sur le tapis de la chambre et le laissa gambader. Le chaton avait fort à faire, il devait commencer à explorer cette grande chambre et il s’attaqua en premier à l’armoire dans le coin de la chambre.
Kathleen observa le chaton jusqu’à ce que celui-ci disparaisse sous le meuble puis elle retourna son attention vers la nourrice. Celle-ci lui demanda si elle voulait rester à veiller Viktor seule et la jeune fille sentit ses joues s’empourprer. Elle n’aurait certainement pas imaginé que la vieille dame allait la laisser là. Cela ne l’aurait pas gêné de rester assise sur le fauteuil à lire un livre ou à broder, elle en avait l’habitude avec son père. Mais le Baron apprécierait-il de la trouver dans sa chambre à son réveil ?

- Et bien….je….euh….je…je veux bien rester auprès de lui …mais…

Voilà qu’elle se mettait à bredouiller et elle avait horreur de ça. Elle aimait s’exprimer clairement et là elle n’était presque plus capable de prononcer un mot. Ce mariage la mettait vraiment dans de tels états…
Poussant un soupire, Kathleen releva les yeux vers Nane avant de les poser sur Viktor.

- Pensez-vous qu’il ne sera pas trop….en colère de me trouver ici lorsqu’il se réveillera? Je ne voudrais pas lui procurer la moindre gêne ou le moindre désagrément. Peut-être qu’il préfèrerait vous voir à vous.

Alors ça évidemment, c’était certain. Et Viktor devait s’attendre à trouver sa bonne vieille nourrice à ses côtés lorsqu’il émergerait. Même si Kathleen se sentait prête à rester dans cette chambre de longues heures, elle ne pouvait tout de même pas ignorer les convenances. Certes il s’agissait de son fiancé, mais il n’y avait encore rien d’officiel et si quelqu’un apprenait qu’elle se trouvait seule dans la chambre du Baron…ça allait jaser.

- Et puis…il ne faudra pas dire que je suis ici…Si on me demande vous pourrez toujours dire que je suis partie me balader… mais…Pensez-vous vraiment qu’il ne m’en voudra pas d’être rester près de lui ?

Et bien oui, elle se répétait un peu, mais c’est parce qu’elle n’avait nullement envie de mécontenter son futur époux dès le premier jour de leur rencontre. Pour le moment, elle n’en avait presque rien à faire qu’il soit en colère contre elle, mais elle avait sa fierté et elle ne pouvait pas imaginer un seul instant faire de la peine à son père. Après tout le mal qu’il s’était donné pour lui donner la meilleure éducation qui soit.

Sujet: Re: La rose et la salamandre [Kathleen] Mer 3 Nov 2010 - 21:17

Kathleen parut trouver que c'était une évidence qu'Edelweiss l'apprécie. Mais bien au contraire. C'était tout sauf une évidence. Une demoiselle de la cour de Missède l'avait apprit bien à ses dépend. Essayant de prendre Edelweiss dans ses bras pour s'attirer un peu de la sympathie du baron en calinnant son petit animal. Bien mauvaise idée en vérité. En effet, cet espèce de petit fauve avait alors commencer à faire ses griffes et ses dents sur les bras et les jambes de la belle qui n'avait pas mit bien longtemps avant de le lâcher.

- Il raffole des caresses !

Le petit animal décida de visiter un peu son nouvel environnement. Kathleen le posa à terre et il se mit à gambader tranquillement à travers la chambre. Ayant déjà explorer se qui se trouvait en dessous du lit, l'aventureux petit félin décida de s'attaquer à se qui se trouvait en dessous d'une autre pièce du mobilier. L'armoire.

Et hop, voilà qu'après un instant, sa petite queue blanche et noire disparaissait sous le meuble comme le reste de son corps.

Une fois que le chaton fut disparut Kathleen reporta son attention sur Nane. La jeune fille s'empourpra au moment ou il fut question de rester pour veiller le baron. Battante, mais il fallait encore lui faire rennoncer à quelques petites contenance. Oh, on ne lui demanderait pas de s'offrir à Viktor avant la nuit de noce. Juste de commettre quelques toutes petites infractions aux bonnes moeurs.

- Et bien….je….euh….je…je veux bien rester auprès de lui …mais…

Et la voilà qui se mettait à bredouiller oh. Rien de bien grave en réalité. Elle allait s'habituer aux idées un peut étranges de la nourrice. Idées étranges, mais qui général, ne déplaisaient pas au baron. Loin de là. Kathleen releva les yeux vers Nane avant de les poser sur Viktor.

- Pensez-vous qu’il ne sera pas trop….en colère de me trouver ici lorsqu’il se réveillera? Je ne voudrais pas lui procurer la moindre gêne ou le moindre désagrément. Peut-être qu’il préfèrerait vous voir à vous.

Bon. Elle n'avait pas vraiment comprit. C'était pourtant pas difficile. Enfin. Si elle avait toujours peu de faire des choses de ce type, ils allaient pas pouvoir s'en sortir. Pour faire sortir Viktor de sa coquille, justement. Mieux valait se trouver à un endroit où il ne nous attendait pas.

- Et puis…il ne faudra pas dire que je suis ici…Si on me demande vous pourrez toujours dire que je suis partie me balader… mais…Pensez-vous vraiment qu’il ne m’en voudra pas d’être rester près de lui ?

Nane balaya ses objections d'un petit revert de main comme un insecte un peu gênant.

« Bon. À mon avis, si Viktor grogne, il ne le pensera pas vraiment. Je m'occupe d'empêcher toutes les rumeurs possibles. Crois moi. Il y a une nette différence entre se réveiller avec le visage de sa nourrice qui vous a élevé et ton joli minois. Bref. Tu t'occupe de lui. Moi je me charge du reste. »

Nane incita la jeune femme à se mettre assise dans un fauteuil avant de lui arranger quelques mèches.

« Met un peut tes atours en valeur et au réveil, il aura l'impression de rêver encore. »

Nane quitta alors un peu précipitamment la chambre.

« On vas lui faire voir des anges à mon tas d'os. »

Sujet: Re: La rose et la salamandre [Kathleen] Mer 3 Nov 2010 - 21:36

La nourrice était vraiment une personne surprenante, qui ne savait visiblement pas ce que convenance et respect de l’étiquette voulait dire. Et Kathleen aimait ça. Elle se sentait plus libre de respirer. Certes elle n’avait rien à faire dans la chambre de son futur époux sans chaperon mais au diable ce genre de détail. Visiblement la vieille dame avait réellement à cœur de faire fondre celui du Baron. Elle voulait que la jeune Ydrilienne ait toutes ses chances de le séduire. Mais elle n’avait pas envie de lui faire un numéro de charme non plus. Lui sourire cela ne serait pas difficile, elle était joviale de nature, se montrer agréable et distrayante, ça aussi elle s’avait faire. Mais séduire…elle n’avait jamais usé de son charme sur qui que se soit. Ou pas volontairement du moins.

En un clin d’œil, elle se retrouva installée sur le fauteuil près du lit, avec une coiffeuse-visagiste qui arrangeait sa tignasse pour qu’elle soit parfaite lors du réveil de Viktor. Kathleen ne put s’empêcher de sourire à la nourrice. Celle-ci mettait du cœur à l’ouvrage et elle ferait en sorte de ne pas la décevoir. Même si elle redoutait quand même le moment ou son fiancé ouvrirait les yeux.

- Merci,murmura-t-elle à Nane lorsqu’elle quittait la pièce.

Maintenant elle était bel et bien seule avec Viktor. Il dormait et ne risquait pas de se réveiller avant des heures. Elle n’avait pas de livre et sa broderie était dans sa propre chambre, aussi se retrouva-t-elle sans rien à faire. Les premières minutes parurent durer une éternité mais bien vite elle laissa vagabonder son esprit. Imaginant le palais de Missède, les gens, la mode vestimentaire, le temps … Bref tout un tas de détails futiles pour éviter de trop penser au gros détail : son futur époux.
Son père lui avait clairement dit qu’il voulait la voir mariée à cet homme. Elle lui avait écrit en espérant qu’il changerait d’avis mais sa réponse avait été sans appel. Il était hors de question pour lui qu’il refuse une aussi noble demande. C’était pour lui l’occasion rêvé de mettre sa fille à l’abri du besoin et de l’anoblir au titre de Baronne.

Kathleen poussa un long soupir et finit par caler sa tête sur le rebord du dossier de son fauteuil. Elle était bien là, le silence de la chambre lui permettait de mettre ses idées au clair et la présence du Baron l’empêchait de laisser libre court à ses sentiments. Elle aurait pourtant eu envie de pleurer à nouveau, pour elle ne savait quelle raison, le stresse peut-être, ou encore de rire parce que la situation si prêtait bien après tout.

Finalement elle resta à sourire légèrement, elle regardait les expéditions du chaton, qui passait de l’armoire à la cheminée éteinte ou encore au rideau. Il se fit d’ailleurs une joie de se faire les griffes dessus. Bien sur Kathleen l’interrompit avant qu’il ne fasse trop de dégâts, après tout il s’agissait des rideaux de sa cousine.

Une longue heure passa ainsi avant qu’elle ne s’endorme elle-même légèrement les jambes pendantes de l’autre côté de l’accoudoir. Ce n’était pas une position très élégante pour une dame de sa condition mais elle était bien plus confortable pour dormir que le dos bien droit et les deux pieds posés par terre. Les mèches de cheveux qu’avaient tenté de discipliner la nourrice avait glissé de chaque côté de son visage et donnait l’impression qu’elle rentrait tout juste d’une promenade au grand air.

Sujet: Re: La rose et la salamandre [Kathleen] Jeu 4 Nov 2010 - 8:17

C'était toujours la même rengaine quant il se réveillait après une crise. Le baron restait calme et paisible. Rien ne semblait pouvoir troubler son sommeil. Et puis, soudainement, son corps s'arquait. Sans raison apparente, mais Viktor s'arquait d'un seul coup au point que tout son corps ne tenait plus que sur ses pieds et sa tête. Et aussi soudainement qu'il s'était tendu, le corps du baron se détendait pour revenir exactement à sa position de départ.

Heureusement que Kathleen dormait. Qu'aurait-elle put faire ou penser à la vue de cet inquiétant spectacle?

Viktor ouvrit doucement les yeux. Il n'était plus dans le jardin. Le baron resta là. Sans bouger d'un millimètre, les yeux ouverts à contempler le plafond au dessus de lui, essayant de remettre ses idées en place. Il se souvenait avoir eu une crise dans le jardin. Il se souvenait également du contact doux et réconfortant que le corps de Kathleen lui avait procuré. Mais après? Ah oui. Il lui avait donné le mot codé. Elle avait dut aller le dire à Tibérias et le chef de la Garde de la Bibliothèque était venu le chercher pour l'emmener se reposer dans cette chambre.

Oui. C'était l'explication la plus logique à se qui avait put se passer.

Depuis combien de temps était-il allongé ici? Il n'en savait trop rien.

Tournant un peu la tête pour regarder autour de lui, Viktor vit d'abord Edelweiss qui faisait en tout impunité et avec un plaisir non dissimulé ses griffes sur un des rideaux. Il aurait mieux fait de prendre un éléphant. C'est moins dangereux pour le mobilier comme animal de compagnie. Ce chaton était un vrai fauve.

Finalement satisfait de lui même, Edelweiss alla faire plus ample connaissance avec l'épais tapis qui recouvrait une belle partie de la chambre.

Viktor quant à lui tourna la tête, toujours allongé, pour voir se qu'il y avait de l'autre côté.

Quel ne fut pas sa surprise d'y découvrir non pas Nane comme d'habitude, mais Kathleen. La jeune femme dormait paisiblement, moitié allongée en travers du fauteuil. Elle s'était caler le dos sur le rebord du dossier de son fauteuil et avait laissé pendre ses jambes de l'autre côté.

Position fort peu convenable, mais qui avait le positif d'être un minimum confortable.

Viktor l'observa dormir un moment avant de se lever. Loin de lui l'idée de la réveiller. Elle dormait si bien. Pourquoi la priver de repos? Lui ne s'était pas gêné pour roupiller un long moment.

Doucement, Viktor alla chercher dans ses affaires une cape qu'il portait assez souvent et la posa sur la jeune femme pour qu'elle lui serve de couverture. Il avait pensé quitter la chambre en la laissant dormir. Mais il n'arrivait pas à se décider à mettre son idée en application.

La jeune femme étendue devant lui était tout à fait charmante. C'était peu de le dire. Angelique aurait été plus approprié.

Doucement, le jeune baron approcha une de ses mains pour enlever une mèche blonde qui barrait le visage de sa promise pour la remettre en place.

» Même flétrie ou noire, une rose n'en reste pas moins une rose (pv L'Renor)
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