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 Quand on rapporte du blé

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Cosimo l'Olisseano
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MessageSujet: Quand on rapporte du blé   Quand on rapporte du blé I_icon_minitimeMer 30 Mar 2011 - 20:06

Confortablement installé sur un ottoman obèse, voguant calmement sur un Tyrion gourd, Cosme sirotait pensivement un vin pétillant de Soltariel. La ville-labyrinthe lui avait manqué, tout comme ce fleuve balourd et calme. Doucement bercé par le tambour sourd qui donnait la cadence, il en aurait presque oublié l’entretien qu’il avait avec la nouvelle duchesse, Inès de Soltariel. Celle-ci, sise dans un lourd divan en face de lui, le fixait de son regard bizarre et inanimé à la fois. Il avait fallu peu de jours à l’Olissano pour que Son Altesse Sérénissime ne lui accordât une entrevue sur Blanche Nef, son esquif personnel. Après tout, il n’était pas homme à s’en laisser conter ! Ancien courtisan auprès du duc de Soltariel, il s’était éloigné du faste des palais lorsque l’ère des duchesses était venue. Leur probité avait été un problème pour ses affaires à la cour pendant de nombreuses années, aussi imagine-t-on la difficulté de la décision qu’il avait prise en demandant une audience à la fraichement débarquée duchesse Inès.

Celle-ci semblait être moins… modeste cependant, et à leur première rencontre, Cosme eut un sourire en pensant que les affaires reprendraient enfin. Et des affaires, il pouvait en faire. Revenant d’une folle équipée à Odélian puis à Naelis, il avait réussi à ramener d’importants stocks de blé. Pas au point de disposer d’assez de nourriture pour provoquer une véritable catastrophe commerciale lui permettant de spéculer, non. Heureusement, la Malenuit fit son petit effet et les récoltes de la Péninsule furent désastreuses. Rassuré par ce signe divin qui lui ordonnait de devenir encore plus riche et puissant, il s’était donc résolu à faire des affaires avec la nouvelle duchesse et, au détour, finir de s’imposer comme l’homme le plus riche du royaume. Bien sûr, duchesse oblige, il se faisait prudent, courtois. Son influence sur la ville ne lui empêchait pas d’être très impopulaire auprès de certaines familles soltaries, et on ne sait jamais ce que la lunatique maîtresse de la sauge et du laurier réservait à ses invités ou ses partenaires.

« Comme je vous disais, Votre Altesse Sérénissime, j’ai un important stock de blé dont je voudrais me débarrasser. Bien sûr, je pourrais vendre mes marchandises aux plus offrants, mais j’ai préféré, vous vous en doutez, m’arranger avec vous pour que Soltariel ne souffre point de faim, ce pays que j’aime tant. »
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MessageSujet: Re: Quand on rapporte du blé   Quand on rapporte du blé I_icon_minitimeMer 30 Mar 2011 - 21:26

Mais comment s’appelait-il, déjà…Sa Splendeur était plongée dans un trouble profond. Elle se remémorait, avec précision, son Grand Drongaire lui expliquer avec force détails combien cette entrevue était capitale mais, pourtant, elle ne parvenait pas à mettre un nom sur son vis-à-vis. Bartolomé ? Non…pourtant, l’homme trainait une réputation sulfureuse, le type de réputation qui vous marque au fer rouge. Alberto ? Encore moins ! On lui prêtait un penchant pour les éphèbes, ce qui tendait à conférer un caractère pour le moins ambigu aux regards qu’il lançait au jeune Eusèbe, encore innocent, qui officiait, aujourd’hui, comme échanson. Oliveira ?

« Messire « des Blés » ! Votre...esprit d’initiative vous honore ! Nous savons, tous deux, que les grains ne sont guère aisés à déplacer, avec leur fâcheuse tendance à se compter en tonnes. Aussi, quand bien même Soltariel parviendrait à subvenir à ses besoins, sa logistique, seule, permettrait d’acheminer efficacement le blé là où se trouvent des bourses désireuses de l’acquérir à prix indécent ! »

Bien qu’il ne s’agissait, officiellement, que d’une simple flânerie, l’équipage de Blanche Nef comprenait tout de même de nombreux musiciens et serviteurs, la duchesse ayant remarqué que cela mettait, d’ordinaire, ses invités dans de meilleures dispositions. Anselme ? Que nenni ! La Dame considéra un instant une figue, dans le plateau d’argent garni de fruits la séparant de Cosme, avant de s’en détourner, ces saletés avaient le don de vous laisser un grain dans les dents aux moments inopportuns. D’un claquement de doigts, elle fit s’approcher l’une de ses caméristes qui lui transmit une pipe joliment ouvragée dont émanait des effluves enivrantes. Que ne donnerait-elle pas pour se laisser tout simplement porter par la musique, en cet instant, plutôt que de négocier avec ce…ce…Léonard ? Non, non et non. Ca ne sonnait pas du tout comme ça. C’était plutôt en « c ». Ou en « s »…à moins que ça ne soit en « v »…

« Bel ami de Soltariel ! Une question, pourtant, me vient car nous vivons dans un Monde où, malheureusement, nous sommes soumis à quelques besoins impérieux. Quel serait le prix de vos bontés ? Bien sûr, je ne doute pas un seul instant du fait que vous désiriez faire un…cadeau. » lui murmura-t-elle.

L’espace d’un court instant, elle eut pitié pour le pauvre Eusèbe. Il croyait avoir été nommé échanson au mérite. Il n’en était rien. Son physique, seul, avait compté. Le Rayonnant Navarque l’avait jeté dans les pattes de la Maîtresse de la Sauge et du Laurier en prévision de cette entrevue. Le Chauve était dur en affaire mais, comme tout homme, il avait ses faiblesses. Il suffisait de « trouver le sucre qui lui engourdirait le palais », avait expliqué Verjus. Elle trouvait la métaphore malheureuse.
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Cosimo l'Olisseano
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MessageSujet: Re: Quand on rapporte du blé   Quand on rapporte du blé I_icon_minitimeSam 2 Avr 2011 - 3:17

Cosimo semblait se laisser porter par le son du luth qui portait le corps gracile d’un jeune danseur à la peau cuivrée. Ses yeux eux-mêmes vagabondaient entre le troupeau de palais qui lapaient l’eau du Canal des Hourvaris et les gestes fantasques d’une poignée de bateleurs déguisés en il ne savait trop quoi. Vraiment, il avait cette allure débonnaire et paisible de l’honnête marchand. Et si son crâne chauve, son regard mauvais et cette vilaine estafilade qui traversait son faciès souriant pouvaient disparaître, on aurait donné les deux lunes à ce parangon de la bonhommie. Campé sur l’ottoman avec une négligence tout étudiée (pas trop impolie, il ne fallait pas humilier l’hôtesse, pas trop raide non plus, qu’elle ne se raidisse point elle-même), il cachait bien les calculs et les coups d’œil qu’il jetait parfois, professionnel, sur les réactions de la duchesse.

Elle lui donnait des « amis de Soltariel, » à lui qui avait disparu depuis si longtemps ! Et dire qu’il pensait qu’elle ne se rappellerait pas même de son nom. Ecoutant, un sourire probe entre les deux oreilles, ce qu’avait à dire son vis-à-vis sans oublier de lorgner sur le petit page qui traînait çà et là, servant untel, aidant un musicien, bref mis en pâture par le brun défloreur, il comprit vite que la dame de Soltariel n’en était pas la moitié d’un ! Les affaires semblaient reprendre pour le vieux Cosimo, et vu la conjoncture, elles seraient florissantes.

« Ah ! Son Altesse Sérénissime se préoccupe des vils besoins de ses modestes gens, et cela est bel et bon. Malgré mes origines olysséennes, croyez bien que je suis un vrai citoyen de Soltariel. J’y ai même épousé une fille dont la beauté rivalisait avec la vertu. (Elle était en effet moins laide que putain, et Cosme n’aurait su dire combien de ses enfants étaient vraiment de lui. Cependant, elle était la fille d’un fort riche négociant.) Je ferai tout, croyez-le bien, pour le bien-être des Soltaris et la grandeur du duché, que vous éclairez si excellemment. Et ce blé, je le donne de bon cœur, madame. Cependant… (On aurait dit qu’une dague venait se ficher dans son ventre, car sa figure mimait une douleur aussi indicible que profonde.) j’ai beaucoup d’enfants, savez-vous. Et un jour, je ne serai plus là pour les aider. Il faut bien que je les mette sur le bon chemin, vous comprenez ! Et quel chemin plus vertueux que le service de Son Altesse Sérénissime ? Peut-être pourraient-ils apprendre beaucoup si vous daigniez leur donner une petite place dans l’illustre compagnie du Ponant, voire à la cour. »

Ce n’était pas un service qu’il quémandait. Les fils de l’Olysseano étaient déjà des marchands faits, des cartographes et de redoutables marins. Envoyés dans ses propres établissement, ses enfants avaient, pour certains, déjà développés des appétits de véritables princes marchands. Non, ce n’était pas un service qu’il demandait, c’était des otages qu’il offrait. Car ce qu’il voulait vraiment était loin d’être la pérennité de sa descendance.

« Si Son Altesse Sérénissime me faisait cet honneur, je lui serai à jamais reconnaissant. Et s’il lui plaît, je mets mon humble expérience au service du duché. Votre prédécesseur avait grandement apprécié mon assistance dans certaines affaires secrètes, et il me félicita de la façon dont je menai le gouvernorat de la région du Tyrion. » Une charge qui lui avait coûté une fortune, mais qu’il sut rentabiliser assez rapidement. Aujourd’hui, il briguait une fonction encore plus importante, et il y avait mis les moyens. Certains des favoris de la duchesse avaient reçu des tissus les plus chatoyants du Langecin en échange de quelques mots susurrés en sa faveur auprès de la maîtresse de la sauge et du laurier. Il avait payé les putains des notaires qui inspectèrent ses denrées pour au moins deux ans, et il avait commencé à faire édifier une petite surprise à sa suzeraine adorée. Tout ceci, bien sûr, avec l’or d’une partie de son stock écoulé. Il n’y avait pas de petit profit.

« Peut-être pourrais-je m’acquitter de certaines tâches pour le compte de Celle-Qui-Eclaire-Le-Monde. On m’a dit qu’Aphel avait besoin d’un homme de valeur pour gérer les affaires courantes d’Aphel, et qui osera vous prétendre que je ne suis pas homme de valeur ne connaît pas mon nom, C… Oh mais que vois-je ! »

Faussement surpris, il tourna son regard vers une grande forme recouverte par une toile grise. Autour s’affairaient plusieurs hommes, dont une sentinelle qui guettait quelque chose sur le Canal. Voyant Blanche Nef s’approcher, ce dernier fit des gestes aux autres, qui retirèrent la toile grossière. Une imposante statue blanche se dressa alors gracieusement entre l’eau du Canal et une petite place qui avait dû être éclaircie après la destruction des masures qui envahissaient l’intervalle entre deux grandes maisons. La statue était belle, mais pas parfaite, assez bien située mais trop peu voyante selon Cosimo.
« Ah ! Lorsque j’ai demandé à mon sculpteur de faire cette statue avec les traits de Néera, je ne savais pas que Néera tenait en fait ses traits de Son Altesse Sérénissime. »

C’était une statue de la Néera Cambrée. La sculpture se référait à la fameuse légende de ce pêcheur soltari qui, après avoir plongé dans le Tyrion en y voyant un collier d’or pur, fut sauvé des eaux par la Néera Cambrée. Celle-ci le remercia d’avoir pris son collier des flots et le lui offrit pour son audace. La morale de l’histoire faisait la part belle à une vénalité assoiffée mais ici magnifiée et la sculpture faisait une part non moins belle aux formes de la déesse, dont la toge trempée laissait deviner ses courbures voire plus si l’œil du curieux était assez acéré. La Néera Cambrée était assez rare dans les autres pays de la Péninsule, mais ici, les artistes n’hésitaient pas à représenter les dieux lars en y ajoutant quelques détails des dieux majeurs ou en prétextant simplement que leurs œuvres n’étaient rien d’autres que des représentations originales des Cinq.
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Inès de Soltariel
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MessageSujet: Re: Quand on rapporte du blé   Quand on rapporte du blé I_icon_minitimeLun 4 Avr 2011 - 13:44

L’Olisseano avait vu juste : on aurait pu illuminer un phare avec le brasier incandescent que la découverte de la statue avait fait naître dans le regard de la vénale duchesse. Celles qui l’avaient précédées sur le trône s’étaient par trop éloignées de l’esprit soltari, négligeant le grandiose au profit d’une humilité si peu suderonne. Impardonnable erreur, selon la Gardienne du Très-Saint-Hanap : elles ne formeraient qu’une parenthèse historique quand elle, au contraire, marquerait l’Histoire d’une pierre blanche. Elle aspirait à être bien plus qu’un simple nom dans une dynastie…

Quoiqu’il en soit, la proposition de l’homme – « C » comme Crassus ? – ne laissait pas la Dame indifférente. Il ne proposait rien de moins que d’huiler les rouages de ses sombres machinations.
Les comptoirs de sa rivale tenaient leur richesse du Nord, qui tenait la sienne de la terre. Les fruits de cette dernière avaient pâti du Voile, les grains finiraient indubitablement par manquer dans l’année à venir et voila qu’on lui en offrait une pleine cargaison. Cela revenait à armer un belligérant. Une aide aussi inattendue que bienvenue.

« Un sculpteur avisé, à n’en pas douter, messer. » ponctua Inès d’un air satisfait. « Je suis heureuse de constater que, malgré votre fructueuse échappée dans les contrées lointaines, où l’art n’en est qu’à ses balbutiements, vous n’avez pas négligé le mécénat, qui distingue le gentilhomme du parvenu. Soltariel vous en sait gré. »

D’un geste, elle ordonna à Eusèbe de lui apporter une coupe de vin-de-miel, question de contenance, tandis qu’elle continuait :

« Votre expérience, acquise lorsque vous déteniez la charge de gouverneur, pourrait s’avérer profitable, effectivement. » elle eut un sourire charmant « de même que cette cruelle estafilade sur votre doux visage me laisse penser que la Mort ne veut pas de vous. Une qualité indéniable, en l’occurrence. Voyez-vous, nous ne sommes jamais à l’abri de quelques rancœurs et le…départ de la baronne menace un équilibre fragile. J’ai donc besoin de savoir ces terres en des mains compétentes qui ont toute ma confiance. » Elle détailla son interlocuteur : il avait l’air honnête des escrocs professionnels, autant dire un gestionnaire avisé.

La première des qualités de l’Olisseano, qui sautait au visage de la thaumaturge, était celle de ne pas être par trop lié au trône d’Ydril, pas plus qu’il n’était un homme de ses cousines. Aphel n’avait que faire d’un modèle de vertu : il lui fallait un être plus retors encore que ceux qui, déjà, s’en voyaient maîtres. Tout du moins, si l’intérêt d’Aphel coïncidait avec celui de la duchesse.…

Adoptant une posture impériale, Inès apposa l’indexe et le majeur de sa main droite sur le crâne chauve du marchand et déclara :
« Bel ami, Soltariel a entendu votre proposition et la trouve à son goût. Je consens à faire de vous le gouverneur d’Aphel, avec tous les honneurs que cela implique, ainsi qu’à accorder mon ducal parrainage à vos enfants, qui pourront, sur leurs navires, hisser la Gorgone, emblème de la Compagnie du Ponant. Votre fils ainé recevra, en outre, la gloire d’une charge d’officier à la cour. Vous avez ma bénédiction. »

L’homme était remplaçable. Sorti de nulle part, il serait, en cas de nécessité, plus aisé de l’éliminer qu’un aristocrate de grande renommée. On lui prétendait des ennemis, il aurait à cœur de ne pas s’attirer les foudres de la Dame.

« Cet homme peut jouer un rôle clé dans notre Grand Projet » avait assuré le Grand Drongaire. On avait toujours besoin de quelqu’un prêt à se salir les mains...

Paraissant se souvenir, soudainement, d’un menu détail, Inès ajouta : « Ho ! Il vous faudra sans doute frayer avec monsieur Bathyn, l’intendant de Sybrondil. Je serais vraiment désappointée qu’il refuse quelques avantageux traités avec la Compagnie du Ponant. »

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MessageSujet: Re: Quand on rapporte du blé   Quand on rapporte du blé I_icon_minitimeMer 6 Avr 2011 - 20:12

Sa pose aurait certes pu être un peu plus élégante, voire plus modeste. Allongé dans l’ottoman, flânant par l’esprit tout en jetant des regards obséquieux à la bonne dame de Soltariel, il finit par faire sortir tout cet émoi qui semblait mal contenir. Il bonimenta et laudata un peu (beaucoup ?), louant la générosité de la gracieuse détentrice du Très-Saint-Hanap.

« Ah, Son Altesse Sérénissime ne sait pas à quel point elle me fait honneur. Je ferai tout pour que le fief dotal de vos pupilles prospère, etc., etc. » Promesses et génuflexions orales se suivirent sans vraiment se ressembler, jusqu’à ce le tumulte s’eût apaisé et qu’on se contenta de regarder, prostré, les danseuses danser et les bardes barder. Les deux belles gens étaient tous deux absorbés, sûrement, à leurs calculs, pensant chacun à se prémunir de l’autre pour mieux se mordre mortellement plus tard.

Comptant jouer sur les troupes mercenaires dont il disposait pour l’imposer comme garnison neutre, le frais gouverneur entrevoyait déjà les opportunités qui s’offraient à lui. Le faible intendant Bathyn, loin à l’est, les forêts sybrondiliennes à présent sans protecteur, les teintures apheloises, les vieux textes de loi, les impôts. Important, les impôts. Il comptait bien faire, pendant son gouvernorat, de la seigneurie d’Aphel son fief, une terre qui lui serait fidèle et profitable. Tout le monde y trouverait sûrement son compte, sinon Sybrondil elle-même. Mais qu’est-ce qu’était Sybrondil, à présent, sinon le terrain de jeu des prétentions des puissances voisines ?
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