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 Quand l'avenir se décide

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Jérôme de Clairssac
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MessageSujet: Quand l'avenir se décide   Quand l'avenir se décide I_icon_minitimeLun 24 Mar 2014 - 7:53

La ou l’hiver apporte calme et tranquillité sur les domaines, en particulier sur les terres du nord qui se couvrent de leur blanc manteau, Alonna est au contraire en pleine effervescence. En effet, depuis la disparition de Constance de Loubier, la diplomatie bat son plein et les coursiers vont et viennent, écumants les chemins avec leur monture afin de délivrer leurs messages dans les plus brefs délais.

C’est bien entendu Marc de Ctholl, un vassal et proche de l’ancienne baronne, Constance de Lourbier qui semblait avoir la préséance pour prendre sa succession. En effet, l'homme était le plus puissant des seigneurs en dehors de Hanegard de Kastelord mais ce dernier s'était retiré de la vie politique et gardait une neutralité parfaite. Marc s'était rapproché du conseil et avait fait savoir sa candidature pour devenir le prochain baron en titre. Il avait fait parvenir nombre de courriers à ses proches et moins proches mais fidèles de Constance afin que ceux-ci lui donne leur approbation et le soutienne dans sa démarche.

Mais c’était sans compter sur les fidèles d’Hanegard Kastelord. Ceux-ci, bien que diminués en nombre suite aux vêpres sanglantes qui avaient écrémé leurs rangs, voulaient en profiter pour revenir sur le devant de la scène politique. En effet, certains n'étaient pas venus lors de la convocation ou ils étaient absent et ils voulaient refaire parler d'eux, conservateur de l'ancienne politique qui avait si bien réussi à Alonna. Ils ne voulaient pas laisser le pouvoir entre des mains qui suivraient une ligne de conduite qui avait débuté de manière si sanglante. Ils se réunirent donc et se rangèrent derrière le plus puissant des leurs mais même réuni, ils faisaient tout de même pâle figure en conparaison de Marc de Chtoll et de ses suivants.

S’ajoutant au nœud qui se formait, Clairssac, qui pour une fois semblait jouer également la diplomatie sans sortir les armes, avait envoyé lui aussi des courriers en nombre conséquent. Suite à sa visite à la régente et à sa nomination en tant que maréchal du nord, celui-ci voulait jouer son rôle et ramener la baronnie du côté de Diantra comme convenu. Il avait contacté ce fameux seigneur, proche d'Hanegard de Kastelord mais qui ne disposait pas de suffisemment d’impact pour devenir baron seul ou avec sa suite. Jérôme lui envoya donc un courrier en lui expliquant que la couronne ne pouvait pas se permettre de laisser Alonna tomber dans une instabilité politique ou pire, une guerre civile comme celle qui avait durement frappé la sgardie il y a de cela plusieurs mois. Elle ne pouvait encore moins laisser la baronnie faire sa route de son côté ou renforcer Oësgard dans son indépendance. Clairssac lui proposa donc de lui fournir le soutien qui permettrait d'égaler, voir surpasser son rival dans la course à la baronnie. En échange, il réclamait un serment d’allégeance afin de s'assurer que sa confiance n'était pas mal placée et que la couronne ne se verrait pas lésée.

En apprenant qu'un fidèle de l'ancien baron se portait également candidat mais sans savoir, pour l'instant qu'il disposait du soutien du baron d'Etherna, Marc rit à gorge déployée. Il réunit les fervents de sa cause tandis que son rival en faisait de même. Clairssac, durant ce temps, envoyait d’autres courriers vers les seigneurs plus faibles et neutres, leur expliquant qu’ils seraient les premiers a subir le poids d’un conflit et que s’ils soutenaient le candidat choisit par lui-même, tout serait fait pour les protéger au mieux et leur soutien de la première heure serait reconnue et remerciée.

C’est ainsi que se déroula l’hiver à Alonna. Maintenant qu’il touchait à sa fin, les deux parties s’étaient démarqués et il ne restait que eux deux. Marc de Chtoll qui avait apprit l'affront du baron et ne souriait plus avait décidé de marcher sur son ennemi avant que tout soit prêt, il convoqua les armées de ses alliés mais il décida de partir avant qu'ils ne soient tous présents, donnant un point de rassemblement où ils seraient tous réunis pour en terminer le plus rapidement possible.

Le pauvre fidèle d'Hanegard avait, de son côté, rassemblé ses proches et il était clair que bien que prêt à en découdre, il ne faisait pas le poids. Mais comme convenu, Jérôme de Clairssac avait levé ses troupes également. Le renfort imprévu de Wenceslas, le comte d'Aretria faisait pencher la balance de façon certaine mais l'enjeu était de taille. Jérôme avait scindé ses troupes en deux, comme il aimait à le faire pour surprendre. La plus grande partie partait à la rencontre des alliés de fortune avec un plan en tête, commandé par son frère Guillaume tandis que l'autre faisait une manœuvre de contournement en passant par la gauche. Cette dernière partie se composait de Jérôme en personne mais également d'Oschide d'Anoszia en tant qu'émissaire de la couronne et représentant de sa famille, de Wenceslas de Karlsburg, comte d'Aretria et des mercenaires qu'il avait réussit à regrouper.


Dernière édition par Jérôme de Clairssac le Lun 24 Mar 2014 - 13:21, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Quand l'avenir se décide   Quand l'avenir se décide I_icon_minitimeLun 24 Mar 2014 - 9:58


Le moment tant attendu et tant préparé était enfin arrivé. Oschide avait rejoint comme convenu le combat que menait le seigneur de Clairssac. Ici, il n’était plus Oschide d’Anoszia, mais le représentant de la couronne royale. Le représentant de la légitimité du combat. La veille, les seigneurs et capitaines s’étaient réunis pour convenir d’un plan d’attaque, et la stratégie était simple. L’armée serait scindée en deux, dont l’une serait dirigée par Guillaume de Clairssac, tandis que l’autre manœuvrerait sous les ordres de son frère, Jérôme.

Lui et sa compagnie royale avait été choisie pour se battre aux côtés du maréchal du nord. Ils avaient pour objectif de contourner la position de l’ennemi par la gauche. Depuis le petit matin, les hommes s’étaient préparés et avaient adressés leurs dernières prières avant de partir se battre. Dans un climat d’excitation et d’envie d’en découdre, ils s’étaient rangés et alignés afin de compléter la ligne offensive du seigneur de Clairssac. Oschide n’avait emmené avec lui que trois centaines d’hommes appartenant à la couronne, mais aussi à son père. Cet effectif faisait pâle figure par rapport aux autres troupes des seigneurs présents. Mais cela n’ importait plus à présent. Au moins, il aurait une parfaite maîtrise des mouvements et un œil sur toute ses troupes.

Assit sur sa monture, vêtue de son armure en plate complète arborant le dragon doré des Anoszia. Le capitaine de la compagnie royale attendait les futurs ordres tout en continuant la progression jusqu'au flan de l'ennemi. Il pouvait ressentir la douce brise printanière qui venait s’infiltrer dans les quelques failles de son armure. L’excitation et l’adrénaline commençait à monter progressivement en lui. Il n’attendait plus qu’une chose, voir ceux d'en face.

Il jeta alors un regard sur ses deux flancs pour voir l’état de ses troupes. Quelques officiers se tenaient à ses côtés, attendant ses ordres à lui pour les transmettre à leur tour. Quelques pas devant lui se trouvaient en ordre de marche les unités qu’il commandait. Composé d’hallebardiers et d’archers, les hommes semblaient impatients. Derrière eux se trouvait les hommes envoyés par son père et commandé par un de ses oncles. Celui-ci était accompagné de son plus jeune frère, Sysiphe. Le tout jeune chevalier arboré tout comme lui les armoiries de la famille et vivrait sans plus tarder sa première expérience au combat. Oschide tâcha alors de garder un œil sur son cadet, préférant éviter que ce soit sa dernière expérience.
Le capitaine se mit alors au niveau d'un de ses officiers et entreprit de meubler le silence qui s'était progressivement fait ressentir.


« Nous ne sommes plus très loin, faites parvenir l'ordre aux hommes de se préparer au combat », cria-t-il.

Effectivement, en face d'eux se profilait au loin le camp d'en face. Mais une chose le chagrinait, ce n'était pas l'endroit prévu pour l'affrontement. Il n'y avait alors qu'une seule explication, ces hommes étaient des renforts et il leur faudrait agir vite pour couper ce soutien. Oschide leva subitement la main pour stopper la progression et adressa de nouveau la parole à son officier en second.

"Maintenant !"

Ses ordres firent alors échos dans la bouche de tous les officiers. tous n'attendaient plus qu'une chose, que le maréchal du nord amorce les hostilités.


Dernière édition par Oschide d'Anoszia le Lun 24 Mar 2014 - 11:33, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Quand l'avenir se décide   Quand l'avenir se décide I_icon_minitimeLun 24 Mar 2014 - 11:27



Dans les troupes mercenaires, bien qu'ils soient tous un peu moins droit et un peu moins propre que les soldats, il y a un petit contingent qui fait office de pire exemple à donner à cette belle discipline militaire. Et ça se manifeste par deux silhouettes en particulier qui remonte la file de commandement mercenaire pour venir se poster à côté du leader de ce petit contingent. Il y a quelques commentaires offusqué et quelques vannes qui sont lâchés par les individus de ce même contingent pour réprimander les deux silhouettes encore plus indisciplinées, mais ils arrivent tout de même en tête de leur groupuscule.

- Euh... Capitaine, dites, je suis pas certain, encore, d'avoir compris ce qu'on fiche ici, Finn et moi.
- Eh bien, vous allez participer à un affrontement militaire, Sickert.
- Mais on est mercenaire, pas militaire, commente Sickert.
- Vous lui avez dit déjà je sais pas combien de fois, Capitaine, vous voyez bien que c'est pas la peine, il comprend rien, informe un des lieutenants, à gauche du capitaine.
- Oh, nan, il comprend, commente le second lieutenant, à droite.
- Tout ce que je dis, répète Sickert, comme s'il parlait à des enfants qui ne comprennent rien, quand tout le monde autour de lui prétend que c'est le contraire, c'est que Finn et moi, on devrait être à l'intérieur, pas à l'extérieur.
- Et pourquoi est-ce que vous seriez à l'intérieur
- Parce qu'on est t-o-u-j-o-u-r-s à l'intérieur quand vous arrivez. Qui va vous ouvrir la porte, sinon ? C'est toujours nous qui vous ouvrons la porte, assure Sickert.
- C'qui est con, je vais le tuer, là, tout de suite.
- Elow... vous n'êtes pas à l'intérieur, Sickert, parce que c'est pas à vous d'être à l'intérieur. Quelqu'un d'autre doit ouvrir la porte.
- Quoi ? Vous avez demandé à quelqu'un d'autre de vous ouvrir la porte ?, demande le mercenaire, peiné.
- Non, ils ont demander à quelqu'un d'autre de leurs ouvrir la porte.

Sickert prend un air pensif, puis jette un coup d'oeil autour, sur la masse qui s'est mise en branle.

- Oh, c'est donc ça... on est le menu fretin pour ce coup, c'est ça ?
- Non, c'est les soldats le menu fretin, nous on est beaucoup mieux payés.
- Oh... wais... mais ça veut dire que Finn et moi, on va participer dnas la masse ?
- Oui.

Si le lieutenant Elow sourit, le visage de sickert prend un air dubitatif, puis il fronce les sourcils.

- Faudra revoir notre salaire à la hausse alors, propose-t-il.
- Si tu t'en tire, on y réfléchira.
- Même pas en rêve.
- On en discutera après. Il y a un silence, enfin et tout le monde continue d'avancer. Sickert, retournez à votre place, derrière.
- Vous êtes certains, on est toujours les premiers et ça marche, ça va pas porter la poisse si on est derrière.
- Ta gueule Sickert !
- Dégage !
- Ok, ok, pas la peine de s'énerver... mais quand même...
- Sickert.

Ce dernier ralentis l'allure, se fait un peu bousculer par ses compagnons qui le réprimandent à leur manière et rejoint le dernier rang de sa troupe.

- Ils vont regretter qu'on soit pas devant, assure Sickert à son frère.

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Jérôme de Clairssac
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MessageSujet: Re: Quand l'avenir se décide   Quand l'avenir se décide I_icon_minitimeLun 24 Mar 2014 - 16:03

La chance ou la malchance, il est étonnant comme cela peut changer sur un même événement. Ainsi, la troupe commandée par Jérôme avancait bon train, essayant de dépasser l'armée de Marc de Chtoll quand soudain, face à elle, se trouvait des hommes qui n'étaient pas des leurs. La surprise fut de taille mais comme nous l'avons dit au début, la chance est importante et ce coup la, elle était du côté de l'ethernien et de ceux qui l'accompagnaient. En effet, il fut rapidement évident, alors que tout le monde s'arrêtait et s'observait, que la troupe qui se révélait donc être ennemie était avancée et que les alliés de la couronne se trouvaient sur leur arrière. Il fallait réagir vite, celui qui prendrait le plus de temps perdrait l'initiative et vu qu'elle se trouvait dans le camp de Jérôme, celui-ci ne comptait pas la laisser passer. Il donna aussitôt l'ordre à la cavalerie, que ce soit les archers montés ou la lourde de charger tant que l'adversaire n'était pas positionné. Il se tourna ensuite vers le comte d'Aretria et le capitaine royal afin de les appeler à le rejoindre. L'on pourrait croire que tout serait long mais il se passa un temps très court entre le moment ou la cavalerie fut envoyée et la réunion des officiers. Cela se passa bien évidemment sur leurs montures, il n'y avait pas le temps de monter des tente et de parader, cartes à l'appuie sur une stratégie à monter. Ici, c'était les imprévus dont nous avions parlé bien avant, les choses qu'on ne peut prévoir et dont il faut savoir profiter.

"Votre grandeur, si vous voulez donner de votre cavalerie également, libre à vous, une deuxième charge pourrait les mettre en déroute si elle passe."

Il était rare de débuter par une charge mais l'occasion était vraiment incroyable et innatendue, il restait à espérer que les archers adverses ne se mettraient pas en place assez vite. Il était maintenant temps de mettre en place les fantassins car si la charge ne suffisait pas, il faudrait rappeler la cavalerie et faire face comme il se devait. Il se tourna vers Oschide d'Anoszia et son oncle qui dirigeait les forces d'Arichis d'Anoszia, régent d'Ydril Ansaldo d'Anoszia

"Sire Ansaldo d'Anoszia, Capitaine, je vous laisse l'honneur du centre"

Puis vers le comte d'Aretria

"Je prendrais le flanc droit et je vous laisse le gauche, est ce que cela vous convient ?"

Lorsque l'on commandait, il fallait prendre des décisions mais le soucis était également de ne pas heurter la sensibilité de ses alliés. Jérôme espérait donc que personne ne verrait de soucis à ce qu'il ait prit les choses en main. Il avait d'ailleurs laissé au comte une latitude puisqu'il pouvait répondre en donnant sa façon de voir les choses. Le tout était d'aller vite. Il avait mit à l'honneur le représentant de la couronne, l'ost était petit en nombre mais l'emblème de la compagnie royale pouvait, à lui seul, faire basculer la décision.

Un autre paramètre très étrange concerne les mercenaires. Ces hommes sont de grands professionnels de la guerre, ils sont donc un maillon d'importance, vétéran de nombreuses batailles et habilent à semer la mort et le chaos. Le soucis est justement ce dernier, ils sont imprévisibles et leur discipline laisse souvent à désirer. Dès lors, la question était de savoir qu'en faire et ou les positionner. Il y avait plusieurs petites troupes qui avaient répondu à son appel et il n'avait pas encore eu le temps de leur confier des tâches précises. Ceux-ci, en professionnels donc, se préparaient déjà de leur côté. L'habitude était de les envoyer en priorité afin que les premiers à tomber ne soient pas ses propres hommes mais pour une fois, Jérôme donna l'ordre de les positionner juste derrière le centre. En effet comme il avait l'effet de surprise, il voulait donc compter sur une discipline stricte. Ce n'était certe pas la coutume mais bon il faut bien des exceptions.


Alors que tout cela se décidait et que la troupe se mettait en ordre, les cavaliers montés avaient semé la mort parmi les troupes adverses, les corps jonchaient le sol. La cavalerie lourde de son côté, avait subit quelques tirs sans grande importance, mettant à bas de selle quelques hommes mais la plupart était parvenu avant qu'ils s'organisent. Ils avaient continuer le travail de destruction entamé par les archers montés, leur charge ravageant les lignes ennemie qui n'étaient pas encore formées, ni organisées. Ils revenaient afin de préparer une nouvelle charge mais enfin, les renforts prévus pour Marc de Chtoll étaient parvenu à former une sorte de ligne afin de contenir leur ennemi. Il était maintenant inévitable qu'un face à face ait lieu. Jérôme laissa ses archers montés apporter la mort dans les lignes adverses mais il rappela sa cavalerie lourde afin de se préparer si une brèche se faisait. Il ordonna également à quelques cavaliers léger de dépasser l'ennemi et d'empêcher qu'un message n'alerte le gros des troupes qu'un ost ennemi se trouvait sur leur flanc.
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MessageSujet: Re: Quand l'avenir se décide   Quand l'avenir se décide I_icon_minitimeLun 24 Mar 2014 - 22:02


La situation leur appartenait à présent. L’initiative était de leur côté et il leur fallait en profiter. La première charge ordonnée par le maréchal du nord avait mis en déroute les renforts de leur ennemi, malgré une faible ligne improvisée à la va-vite. Il n’y avait pas de doute à se faire, le flanc de leur adversaire était presque découvert. Mais avant, il leur restait à finir ce qu’ils avaient commencés contre ces premiers adversaires. La cavalerie lourde du baron d’Etherna avait fait le plus gros du travail déjà, les archers montés également. Oschide ne put qu’être admiratif de leur qualité de combattant et attendait son moment à lui pour montrer ce que les siens valaient.

Une entrevue entre les seigneurs avait été improvisée lorsque le seigneur De Clairssac leur avait demandé de le rejoindre. Lui et son oncle était donc parti à sa rencontre ou se trouvait également le comte d’Arétria. Sans trop s’attarder, le maréchal du nord leur avait donné pour objectif de s’en prendre au centre. Oschide ne broncha pas, ni Ansaldo qui redonnèrent en guise de réponse qu’un simple hochement de tête pour montrer leur approbation. Le seigneur De Clairssac était le commandant en chef, il leur fallait s’en tenir là et faire au plus vite.

Les deux Anoszia retrouvèrent alors leur position et leurs hommes et un bref dialogue s’engagea entre l’oncle et l’héritier.


« Votre père veut que ce soit moi qui mène ses hommes au combat », lui dit Ansaldo en regardant le visage de son neveu qui s’était crispé, « Mais, m'est avis que c’est à vous aujourd’hui de les guider. Faites honneur à votre père Oschide ».

« Ce sera chose faite mon oncle, je vous le garantis »

« Advienne que pourra, capitaine ! Pour les Anoszia», fit son oncle avant de retourner au sein de la vingtaine de cavaliers sudiste que lui avait fourni son père.

Avant qu’il ne s’apprête à donner les ordres de marches, son petit frère Sysiphe vint se mettre sur son flanc sans le dépasser pour autant. Le petit avait la mine soucieuse et pourtant Oschide cru se reconnaître quelque peu en lui. Six ans auparavant, alors qu’il avait eu son âge, c’était lui qui avait dirigé des hommes pour participer à la destitution de Diogène le Fol.

« Oschide, laisse-moi t’accompagner pour la charge ! »

Voyant que de toute façon, le moment était presque arrivé, cela ne servait plus à rien de lui demander de rejoindre l’arrière. Tout comme lui, il ferait parti de la première vague qu’il commanderait.

« Reste derrière moi, sois prudent, protège tes flancs, ton destrier fera le reste et … »

« Je sais tout cela, frère »

Voilà qui était chose faite alors. Le cadet des Anoszia pourrait tenter de se faire remarquer, cela rendrait fier leur père ça ne faisait pas de doute. A part s’il venait à mourir… Mais le capitaine chassa cette idée de sa tête pour se reconcentrer sur ce qu’il s’apprêtait faire. L’attaque consisterait donc en une charge de cavalerie qu’il mènerait sur la position centrale. Ni une ni deux, comme il l’avait imaginé, une brèche se créa dans la ligne ennemie.

« Pour le Roy ! », cria-t-il dans le vacarme provoqué par les hennissements des montures.

Sa cavalerie commença alors à avancer doucement pour au final prendre une allure beaucoup plus rapide. Le capitaine remarqua que les seigneurs avaient fait de même sur ses flancs. La charge était inévitable, seuls quelques dizaines de mètres les séparaient de leurs adversaires.

Le sol tremblait, les lames sorties de leurs fourreaux sifflaient dans les airs comme une mélodie annonçant une mort fulgurante. Oschide vit en face celui qui aurait la malchance d’accueillir son puissant destrier impossible à ralentir. Leur ligne était totalement désorganisée et ils leur apporteraient le coup de grâce. Les hommes en face continuaient à beugler des ordres, mais la charge qui s’abattrait leur priverait de toutes chances de survie. Et ce qui devait arriver, arriva. La monture du capitaine vint heurter ce premier homme en pleine face et il s’engouffra ainsi que les siens dans la ligne.

Son cœur s’emballa à toute vitesse et avant même qu’il ait pu se rendre compte que leur charge avait été un succès, il entreprit de faire en sorte que personne ne s’éparpille trop loin. Leurs ennemis chanceux d'être encore en vie déposèrent leurs armes et laissa à Oschide un court moment pour se resaisir. Il profita alors du moment pour chercher les seigneurs qui étaient censés l’accompagner sur ses flancs et chercha par la même occasion son frère. Celui-ci s’en était bien tirés malgré le fait que sa monture s’était visiblement prise une lame sur son flanc, laissant ainsi s’échapper quelques coulées de sang. Oschide réalisa alors que le plus facile avait été fait, mais qu’il leur restait encore le plus gros des hommes de Marc de Chtoll à affronter. Au moins auraient-ils l’avantage de charger sur son flanc gauche. Sans attendre, Oschide réorganisa sa ligne et attendit que les autres fassent de même.


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MessageSujet: Re: Quand l'avenir se décide   Quand l'avenir se décide I_icon_minitimeMar 25 Mar 2014 - 18:00


Sur le flanc gauche avec ses troupes, le comte Wenceslas observait la scène, guettant le bon moment pour agir. Au cours de la première charge il avait envoyé la cavalerie arétane pour épauler la charge lancée par Jérôme de Clairssac, et la manœuvre avait réussi à semer le désordre dans les rangs ennemis. Elle ne serait toutefois pas suffisante. Les cavaliers du nord ne tardèrent pas à revenir dans l'attente du face à face.

S'il venait d'une province à forte tradition martiale, Wenceslas n'était pas un familier des champs de bataille. Il les avait déjà côtoyés par le passé, mais il était lui-même un guerrier plutôt quelconque. Il préférait se tenir à l'abris en arrière, restant présent pour diriger les manœuvres tout en se ménageant une porte de sortie. Cela ne l'empêchait pas, en ce jour, de vouloir s'affirmer en homme de guerre. Juché sur un grand destrier noir, revêtu d'une armure intacte et destinée à le rester Sa légitimité comme comte d'Arétria en dépendait, sa renommée dans le royaume tout autant. Et de la victoire dépendrait ses noces avec Cornélia d'Anoszia, la belle dame de riche et noble famille sudienne, dont le frère et l'oncle faisaient d'ailleurs partie des forces qui l'accompagnaient aujourd'hui.
On brandit la bannière du comté non sans un certain orgueil, et Wenceslas songea que si Arétria combattait aujourd'hui pour défendre les droits du Royaume, alors que le comté s'était lui-même rebellé quelques années plus tôt, c'était avant tout grâce à lui. Il s'était fait l'artisan de nouvelles alliances qui devaient redessiner la diplomatie péninsulaire, et il espérait que l'Histoire retiendrait le rôle qu'il avait joué dans la réunification d'un royaume jusqu'alors affaibli.
Pour l'heure, il s'agissait de vaincre.

En dépit de l'avantage qui semblait appartenir au maréchal du nord et ses alliés, l'ennemi se mettait peu à peu en place. Il allait être temps de frapper, et frapper fort; c'était une chance d'avoir pu intercepter cette armée avant qu'elle ne rejoigne les rangs de Marc de Ctholl. Encore fallait-il l'exploiter jusqu'au bout et minimiser les pertes. La campagne ne faisait que commencer, et Wenceslas pressentait qu'il allait avoir bien besoin de ses hommes au cours du printemps.
La charge qui s'ensuivit réduisit à néant les renforts attendus par l'ennemi. Dans une clameur redoutable, les hommes à cheval éperonnèrent leurs montures, et engagèrent le combat. Les hurlements de la canaille alonnaise et les nobles cris de ralliement des guerriers arétans, ainsi que le hennissement des chevaux, se mêlèrent au milieu d'une assourdissante symphonie métallique.
Lorsque le chant de l'acier se tut, révélant la déroute de l'ennemi, Wenceslas sut que Marc de Ctholl ne recevrait aucun renfort. En lieu et place de l'aide qu'il attendait, le prétendant au trône d'Alonna recevrait la surprise d'une toute autre compagnie.

Wenceslas s'empressa de réorganiser ses forces, comme ses alliés s'employaient à le faire. Tous avaient habilement manœuvré. Le comte d'Arétria faisait confiance au maréchal du Nord pour mener des hommes au combat, ayant déjà eu vent de ses campagnes militaires. En revanche il avait éprouvé quelques doutes s'agissant du "jeune" - bien qu'il fut d'un âge commun avec lui - capitaine dirigeant l'ost royal, cet homme du sud qui, accessoirement, pourrait tôt ou tard devenir son beau-frère si le projet d'union avec Cornélia d'Anoszia venait à aboutir. Après la mise en déroute de l'adversaire, il semblait tout compte fait que ses doutes aient été infondés. Bien qu'il commandât un petit nombre d'hommes, Oschide d'Anoszia était plein de ressources. Une bonne chose que je puisse compter ce gaillard-là parmi mes alliés. Et la présence de l'étendard de l'armée royale au centre était en elle-même une force supplémentaire.

Une force dont ils auraient besoin à présent qu'ils étaient sur le point de fondre sur l'ennemi, non plus de simples renforts cette fois-ci, mais bel et bien l'armée de Marc de Ctholl. S'il est vaincu aujourd'hui, capturé ou tué au cours de la bataille, alors nous n'aurons guère de mal à placer notre homme de paille en tant que baron d'Alonna. Ce que nous venons de faire n'était qu'un simple hors d'oeuvre, le véritable succès dépendra de ce que nous allons accomplir maintenant. Restait à espérer que la stratégie de diversion imaginée par Jérôme de Clairssac fut la bonne. Et que les choses se mettent en place dans les temps.
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MessageSujet: Re: Quand l'avenir se décide   Quand l'avenir se décide I_icon_minitimeMar 25 Mar 2014 - 21:50



Les mercenaires étaient agréablement surpris. Ouais, bon, ils se doutaient bien qu'ils allaient finir par payer, mais pour le moment, on les laissaient tranquille. Ils n'avaient même pas été lancés comme chair à canon, même si ça n'existe pas. On les avait placés au centre, en arrière. Ah bon, la réserve arrière ? Une première pour la plupart des mercenaires, qui exigent justement une prime faramineuse parce qu'ils sont jetés en pâtures en premiers. Mais bon, il fallait tout de même la gagner cette prime et les capitaines des quelques groupuscules se concertèrent du regard et, parce que la plupart se connaissaient soit pour avoir jadis bataillés côtes à côtes, et même souvent face à face eurent l'indiscipline de ne surtout pas attendre sagement derrière. Rester derrière, c'est pas leur truc.

La plupart... enfin, presque tous les mercenaires ne sont pas à cheval. C'est encombrant les chevaux et ça fait rapidement alléger les primes durement gagnées, même si on compte les dépenses du cheval dans le calcul de départ. Bref la plupart des mercenaires se contentent d'emprunter les chevaux, quand ils ne les volent pas carrément. Évidemment, lorsque les cavaliers se lancent à l'assaut, les mercenaires restent derrière. Mais ça leur ouvre tout de même la vue sur ce qui se passe. Frondeurs et plus malléables que les cavaliers, bien que moins rapide, ils se scindent en trois groupes et se chargent de rattraper les fuyards adverses et de surtout refouler les adversaires ayant réussit à percer les troupes attaquantes pour les retourner dans l'affrontement. Ils sont peu nombreux les mercenaires, mais ils ont l'habitude de travailler en petit comité et les groupuscules, bien que peu nombreux, sont efficace. Ils font quelques morts, n'en comptent parmi eux que très peu.
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MessageSujet: Re: Quand l'avenir se décide   Quand l'avenir se décide I_icon_minitimeMer 26 Mar 2014 - 8:10

L'escarmouche s'était passés plus mal que Jérôme ne le pensait mais le résultat, lui, était au dessus de ses espérances. En effet, lorsqu'il avait comprit que l'ennemi se réorganisait, il avait demandé au comte de prendre le flanc gauche et au capitaine de l'armée royale le centre. Dans sa tête, il s'agissait de préparer une charge d'infanterie afin d'épargner les chevaux. La fougue du capitaine en voulu autrement, de même que les instructions mal données furent donc mal interprétée. Il se lança alors dans une nouvelle charge avec sa cavalerie, suivit de prêt par Wenceslas qui se trouvait parmi ses hommes, au grand étonnement du baron. En effet, Jérôme avait souvent accompagné les charges mais depuis qu'il était devenu l'instigateur de plusieurs campagnes et que son envergure avait grandit avec sa réputation, il avait été de plus en plus dur de chevaucher dans une charge, ses conseillers lui demandant de rester en arrière afin de pouvoir diriger la stratégie. Comprenant qu'il avait été incompris et se demandant si sa maladresse qui l'avait fait donner aussi peu de détails sur sa stratégie n'amènerait pas SA déroute, il fit redonner de la charge par sa propre cavalerie sur le flanc droit. La chance, une fois de plus et l'impact psychologique qu'avait donné le premier sang qu'ils avaient versé chez l'adversaire, couplé au fait que la ligne ennemie était peu fournit par manque d'hommes, leur donna la victoire. En effet, les cavaliers franchirent les lignes mais leur opposant n'avait en fait pas été si bête que cela. Prenant en compte ce qui allait se passer, il avait volontairement fait ouvrir des brèches pour laisser passer les cavaliers et se refermer derrière eux. Bon c'était bien joué mais un peu désespéré vu leur nombre qui s'était restreint, et pas qu'un peu. Un autre paramètre était celui des mercenaires. Ceux-ci, avide de piller les cadavres ou de se voir attribuer de belles primes, ne restèrent pas en arrière et se lancèrent à l'assaut. Cela fut, au final une bonne chose car ils tombèrent sur l'ennemi alors qu'il refermait ses lignes derrière la cavalerie. Ils se prirent de plein fouet les professionnels et vétérans de nombreuses batailles. Le résultat était donc inespéré mais ce fut une victoire totale. Certes, quelques hommes, surtout des cavaliers, réussirent à prendre la fuite mais le nombre était infime et la chasse leur fut donnée par la cavalerie légère afin qu'ils ne donnent pas l'alerte.

Marc de Chtoll avait commis plusieurs grosses erreurs. En effet, orgueilleux et sur de lui, il ne demanda pas l'aide d'Oësgard lorsque son rival se déclara. La mort précipitée de Goar Ier puis la disparition de Constance de Lourbier avaient remit les seigneurs en tête. Sa puissance n'étant pas à prendre à la légère, il ne voulait pas devenir l'obligé d'une autre région. Il était certain de pouvoir écraser sous sa botte le freluquet qui avait osé se mettre sur sa route. Sa deuxième erreur avait été, lorsqu'il avait entendu que Clairssac avait apporté son soutien, de continuer à penser seul, sans renfort de la part d'Oësgard. En effet, avec ses alliés, il faisait encore le poids et du coup il avait mûri un plan qui visait à abattre le prétendu prétendant avant qu'il ne reçoive tout le renfort des seigneur aloniens qui s'était ligués derrière lui. Il avait donc fait marcher son armée, partant de Chtoll pour se rendre à Rodem puis il continua jusqu'au point de rendez vous qui se situait plus au nord, sur un pont qui amènerait tout droit au château de son rival.

C'était sans compter sur la sagacité du baron d'Etherna qui envoya son frère avec une troupe qui avança à marche forcée pour soutenir son prétendant. La jonction fut faite avant que l'armée de Marc ne tombe dessus. Jérôme, quand à lui, venait de mettre en déroute l'un des renforts du châtelain de Chtoll et il se frottait les mains alors qu'ils reprenaient leur route en direction de ce même pont. L'ost réunit de Marc, diminué de celle détruite par le baron, prit connaissance de l'avancée de son rival et, au lieu de rester tranquillement sur le pont, il ordonna, toujours plein de vanité et de suffisance, de marcher à son encontre. Il ne savait pas qu'il faisait le jeu de Jérôme. En effet, une fois le pont délaissé, le baron ordonna aux troupes mercenaires d'en prendre possession et de se positionner de l'autre côté, en compagnie d'archers et d'arbalétriers. Il coupait ainsi la retraite de l'ost de Marc de Chtoll et cette fois-ci, il était certain que les mercenaires gagneraient leurs primes de haute lutte, surtout si la victoire était au rendez vous. Il serait alors évident que acculé d'un côté par une armée, ils feraient tout pour franchir ce pont qui était leur salut, pouvant contenir un nombre supérieur, voir en sabordant le pont, s'assurer une retraite tranquille.

Jérôme, accompagné du comte d'Aretria, du capitaine de l'armée royale, Oschide et de son oncle Ansaldo, tous deux des Anoszia, une famille qui était en train de faire parler d'elle et de gravir les échelons de la reconnaissance. Ils faisaient route vers le lieu ou devait se tenir la bataille à l'endroit prévu. Les troupes alliées d'Alonna et d'Etherna avait l'avantage d'être sur une petite colline, leur donnant une position surélevée appréciable. Le combat devait être engagé maintenant, du moins le baron l'espérait. Ils avançaient à allure réduite, attendant le messager qui devait leur dire que la bataille faisait rage afin de tomber sur le flanc lors d'un moment fatidique.

Un premier coursier arriva, indiquant que l'infanterie avait franchit le pont et se préparait. Un second arriva peu après. Le combat avait débuté depuis un moment, les deux lignes s'étaient fait face puis elles s'étaient rencontré, la lutte faisait rage et il était temps de mettre en place leur tactique. Jérôme donna un signal qui fut relayé dans les rangs, l'allure fut accélérée. Le son de la bataille se fit entendre, les cris et le choc des lames s’entrechoquant était à son paroxysme. Les flèches sifflaient alors qu'elles montaient haut dans le ciel pour tomber sur l'arrière des troupes ennemies. Cette fois, il n'était pas question d'une charge, en arrivant sur le champ de bataille, il fut clair que ceux qui étaient parvenus à fuir avaient prévenu Marc de Chtoll de leur arrivée. La troupe coalisée n'avait plus l'effet de surprise mais leur arrivée avait l'avantage de dégarnir l'assaut principal, obligeant un contingent à se tenir face aux nouveaux arrivés. Jérôme parla aux gens proches de lui, à savoir ses officiers, le comte d'Aretria, le capitaine royale et son oncle

"Ici, le combat sera plus âpre, le nom du nouveau baron d'Alonna se jouera aujourd'hui en ce lieu. Préparez vos troupes, nous donnerons de l'infanterie avant d'envoyer la cavalerie si une brèche se dessine"

Il espérait que cette fois, tout se passerait conformément à ce qu'il avait défini. La même configuration avait été prévue, à savoir la bannière royale en plein centre du dispositif, le comte sur la gauche et les etherniens sur la droite.
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MessageSujet: Re: Quand l'avenir se décide   Quand l'avenir se décide I_icon_minitimeMer 26 Mar 2014 - 12:42


Son impétuosité avait fonctionné comme il se l'était imaginé, mais sa prudence était bien ce qui lui avait évité d'échouer. La ligne des renforts de Marc de Chtoll avait été totalement démantelée. Ceux qui n'étaient pas mort durant leur charge, s'étaient rendus et avaient déposé les armes. Il leur restait encore le plus dur à faire, à savoir, l'armée de Chtoll. Tandis que la cavalerie du jeune capitaine se réorganisait, l'infanterie tenue par plusieurs de ses lieutenants avait pris position afin de pouvoir dorénavant se mettre à marcher vers le flanc de l'ennemi. Il n'était plus question pour eux de mener une nouvelle charge sans passer par l'infanterie et le maréchal du nord lui confirma la chose dans un bref échange.

Avec les échos au loin que l'on pouvait entendre, ça ne faisait aucun doute que l'armée du frère du baron d'Etherna eût débuté elle aussi les hostilités. Maintenant, à eux de porter le coup décisif. Il vit alors les mercenaires engagés par le baron, prendre par la droite pour tenter une fois le moment venu de couper la retraite de l'ennemi. Ces hommes étaient pour la plupart des professionnels, du moins, quand ils n'étaient pas enivrés. Cela ne faisait donc pas de doute qu'ils agiraient conformément au plan. Mais cela, seuls les dieux le savaient.

Son regard se tourna vers le comte d'Arétria qui avait également participé à la charge à son grand étonnement. C'était donc lui qui épouserait sa chère Cornélia. Alors qu'il s'était un peu plus tôt dit qu'il ne la verrait jamais épouser un homme d'apparence si faible. L'action de celui-ci sur le champ de bataille lui avait fait changer d'avis. Après tout, parmi ses hommes, il n'avait pas l'air si morose et déplaisant. Il était donc un bon parti pour Cornélia, cela ne ferait aucun doute. Son attention revint se porter vers ses troupes qui mèneraient le prochain assaut. Ses lieutenants attendaient ses ordres et il vint se mettre auprès d'eux pour présenter un rapide exposé de ce qui allait se passer.


« Etablissez une ligne avec les troupes du comte d'Arétria et ceux du baron d'Etherna. Une fois faite, commencez l'approche ».

Les lieutenants ne discutèrent pas les ordres et prirent leur poste. C'était à eux de briller maintenant. Lui et ses cavaliers ne feraient que porter le coup de grâce si une brèche se présentait à nouveau. Mais en aucun cas, ils fonceraient tête basse comme ils venaient de le faire. Le capitaine adressa un dernier message à ses hallebardiers pour les encourager.

« Faites ressentir le poids de l'étendard royale lorsque vous y serez ».

Les hommes répondirent au capitaine en faisant frapper la queue de leur hallebarde sur le sol. Ils étaient prêts et ils commencèrent à avancer dans la foulée. Bien entendu, ils garderaient un œil sur eux jusqu'au bout, mais sa place à lui était à présent auprès de ses cavaliers et de ceux des autres seigneurs. Pour ne pas perdre de vue leurs troupes, la troupe montée vint se positionner sur une petite colline ou le champ de vision leur permettrait de voir l'affrontement aisément et également de pouvoir sonner une nouvelle charge si l'opportunité se présentait. Ils assistèrent alors à la confrontation, voyant les troupes de Guillaume de Clairssac tenir leur position face à celle de Chtoll. Et il vit également la bannière royale au centre du dispositif. Au moment où celle-ci s'aplatit brusquement sur le flanc de leur adversaire. Oschide sut que le dénouement final était arrivé. Leur ennemi avait consolidé son flanc gauche, sans doute après avoir été informé de leur présence. Mais le choc psychologique d'un engagement sur deux fronts fut tout de même présent.

Sa seule inquiétude fut de ne pas voir les mercenaires à la position ordonnée. Pas de doute que Chtoll puisse aisément battre en retraite et tenir de nouveau Allonna. Et cela, même si les mercenaires étaient bientôt en place pour mener leur opération de nettoyage.

Ses yeux se remirent à explorer le principal lieu de l'affrontement. Leurs hommes se battaient avec prestance et ne lâchaient aucune parcelle de terre. Les hommes du comte d'Arétria firent une légère jonction avec les troupes de Guillaume, enfermant ainsi un peu plus leurs adversaires. Mais aucune brèche ne se dessinait pour autant. Il faudrait remettre leur charge à plus tard. Ses troupes à lui, bien que moins nombreuse, lui firent honneur. Aucun de ses hommes ne voulait donner raison aux Nordistes. Leur fierté était en jeu et Oschide se délecta quelque peu de leur hardiesse. A droite, les hommes du baron d'Etherna menaient la danse à leur rythme. Le capitaine connaissait leur réputation. Ces hommes naissaient généralement dans la guerre, vivaient grâce à elle et mourraient par elle. Leur professionnalisme et leur force surpassaient de loin les compétences des siens. Mais ce n'était qu'une question de temps pour que sa compagnie royale gagne de l'expérience et égalise ceux du comte d'Arétria et du maréchal.

Soudainement, les cors adverses résonnèrent sur tout le champ de bataille. Recouvrant ainsi le vacarme d'acier, les cris d'encouragement et ceux d'agonies. Les troupes adverses exécutèrent alors une manœuvre de repli dans une discorde pour le moins assez organisé. Ce seigneur d'Alonna avait été prudent semblait-il. Sa retraite avait déjà été préméditée. Tandis que ses troupes arrière aller mener le combat contre les mercenaires. Sa cavalerie et plusieurs centaines de ses hommes eurent l'air de se servir de cette diversion pour pouvoir prendre la fuite.

La victoire était là, mais pas encore totalement achevée. Marc de Chtoll s'était enfui, pas de doute qu'il se refugierait à Alonna et pas de doute non plus qu'il y mènerait une défense acharnée avec le peu d'hommes qui lui resterait. Néanmoins, leur démonstration de force avait payé et venait tout juste de leur donner leur réputation. Cette victoire agirait comme un avertissement pour Oesgard et Alonna ne pourrait que trembler avant de tomber. Comme pour mettre un point final à la chose, Oschide vint se mettre au côté du baron en enlevant son heaume.


« C'est une belle victoire, seigneur. La fuite de Chtoll ne fait qu'annoncer sa perte, cela ne fait aucun doute qu'Alonna tombe sous peu », dit-il avec un léger sourire avant de se retourner vers le seigneur Karlsburg, « Belle chevauchée, comte. Vous faites la fierté de votre future épouse ».

Et son regard se tourna de nouveau vers la bannière royale qui flottait au centre du champ. Un bref sentiment de fierté s'empara de lui.


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MessageSujet: Re: Quand l'avenir se décide   Quand l'avenir se décide I_icon_minitimeVen 28 Mar 2014 - 14:22


L'agitation était retombée sur le champ de bataille. Les cris de guerre caractéristiques d'une violente poussée d'adrénaline s'étaient tus. Eparpillés sur le sol, une mer de cadavres, de blessés que des mercenaires achevaient sans douceur, détroussant ceux qui avaient su mourir les poches pleines. Un gamin était affairé à découper les pieds d'un macchabée, faute de réussir à lui extirper ses bottes. Le vent se levait, amenant avec lui une forte odeur de sang, de sueur et de pisse.

Wenceslas abaissa sa longue-vue et se frotta les yeux. A côté de lui, le baron d'Etherna se tenait silencieux, et le jeune capitaine royal se félicitait de la déroute de l'ennemi. Mais lorsque celui-ci croisa le regard du comte d'Arétria, ce fut pour le trouver d'humeur maussade, les dents serrées.
Il enrageait. Il enrageait de l'opportunité qui venait de leur échapper. Capturer Marc de Ctholl aurait été la manière la plus rapide de gagner cette guerre. Mais l'oiseau leur avait échappé, avec une partie de sa cavalerie. Une partie des mercenaires n'avaient même pas essayé de garder le pont, ils s'étaient rués en désordre sur tout ce qui ne pouvait pas fuir, attirés par les vies à faucher et les cadavres à détrousser comme une nuée de mouches s'agglutinant sur un tas de matière fécale.
Belle erreur ça avait été, de confier ce rôle aux mercenaires. Wenceslas aurait sans doute dû blâmer Jérôme de Clairssac. Mais au lieu de ça, il éperonna sa monture et galopa à la rencontre de l'un des capitaines mercenaires. Ce dernier, un homme rustaud flanqué de quelques-uns de ses lieutenants, était apparemment occupé à causer répartition des gains. Non content d'être incompétent, il n'est même pas original.

- M'sieur l'comte... dit l'homme de sa grosse voix, s'efforçant tant bien que mal de rester courtois, chose qu'il n'avait pas coutume de faire devant un homme deux fois plus petit et moins costaud que lui.

Wenceslas le toisa d'un regard des plus froids. Par chance il était à cheval et l'homme pataugeait dans la boue, ce qui le rendait un peu plus impressionnant que s'ils avaient été en position égale.

- J'ai rencontré beaucoup d'incapables sur les champs de bataille. D'ordinaire ils finissent comme ces gens-là, fit-il en désignant d'un signe de tête des hommes étendus morts à quelques pas d'eux. Vous étiez supposé garder le pont, espèce d'imbécile, alors pourquoi l'ennemi est parvenu à s'enfuir ?

- Sauf vot' respect, on a fait c'qu'on a pu. C'pas un boulot d'mercenaire de rester en arrière, c't' un boulot d'portier. Nous aut', à part tuer et toucher nos gages, on perd pas not' temps à réfléchir.

- Peut-être qu'un rôle de portier vous conviendra mieux lorsqu'on vous aura pendu haut et court, gronda Wenceslas.

- Sauf vot' respect, ça m'paraîtrait quand même compliqué dans la m'sure où j's'rais mort, vot' seigneurie.

- Crétin, siffla le comte avant de s'en retourner.

Il fit faire demi-tour à sa monture et revint auprès de Clairssac et du jeune Anoszia. Il était toujours furieux, mais il fallait décider de la marche à suivre à présent, plutôt que de s'apitoyer inutilement sur ce demi-échec.
Car Wenceslas ne pouvait pas considérer cela comme une victoire. La bataille qui venait de se jouer n'aurait eu de sens que si l'ennemi était tombé entre leurs mains, ou sous le fil de l'épée. Tant qu'il était libre, Marc de Ctholl conservait toute sa capacité de nuisance.
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Haize Sepiida
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MessageSujet: Re: Quand l'avenir se décide   Quand l'avenir se décide I_icon_minitimeDim 30 Mar 2014 - 4:16



Déplacer des centaines d'hommes ne se fait que rarement rapidement. Pourtant, les mercenaires ne sont pas lents, ni des paresseux. Plusieurs ont eu jadis une formation militaire et ils l'auraient respecté si leur tête dirigeante avait si les captivé et conservé leur loyauté. Contrairement à ce qu'on peut croire, les mercenaires sont rarement les imbéciles et les idiots. Les mercenaires sont habituellement les soldats qui avaient des idées biens arrêtés sur les combats, les affrontement, mais que les hautes hiérarchies n'ont pas daigné écouter. La plupart des mercenaires sont des ces gens là. Des rebelles, parce qu,on n'a pas voulu les écouter. Une petite portion étaient tout simplement un peu trop indiscipliné et désobéissant pour les armées, quelles qu'elle soit.

Garder le pont. C'est ce que les mercenaires devaient faire. Ils ne sont pas si nombreux. Pas assez pour ce qui va sur eux déferler. Pourtant, ils s'organisent assez bien, suivant les ordres, de l'autre côté du pont. De ce côté, ils sont presque invisible sur le champs de bataille. Ce n'est que grâce à quelques mercenaire, côté bataille, qu'ils ont des informations sur ce qui se passe de ce côté. Ce sont aussi ces quelques mercenaires qui informent le reste qu'une troupe d'infanterie adverses, celles de Marc de Chtoll, se dirige vers eux. Et il sont plus nombreux. Pourquoi les prendre de ce côté-ci du pont quand ils peuvent les arrêter avant et sur le pont ? Rapidement, la majorité des groupuscules de mercenaire rebroussent chemin, précédé des arbalétriers et arches d'Etherna. Les chefs mercenaires restés de l'autre côté tentent d'en garder quelques uns avec eux, mais les arbalétriers et les archers sont directement sous les ordres de Clairssac, il est donc hors de questions qu'ils obéissent à des mercenaires. Le 3-4 se retrouve donc du mauvais côté du pont. Enfin, du bon côté si on envisage que la bataille fait rage de ce côté. Sitôt l'arrière garde de Marc de Chtoll en approche du pont, les mercenaires se déversent autour d'eux, comme une vague meurtrière. Les mercenaires ne respectent aucune règle de bataille rangée. Et comme la plupart des mercenaires ont déjà été dans l'armée, ils connaissent la plupart des règles, c'est d'autant plus facile de les déjouer. C'est leur total irrespect des règles des règles qui permet aux mercenaires de ne pas crouler sous le surnombre.

Trois compagnie sont restés du côté ordonné par Clairssac, mais ils ne sont pas assez nombreux. Leur position n'est pas favorable, parce que seuls ceux ayant la vue la plus haute peuvent apercevoir ce qui se passe de l'autre côté. Pour les autres, ils ne peuvent se fier qu'à ce qu'ils entendent, pas très fort et parce que ceux qui ont la vue dégagée peuvent leur révéler. Dans ceux qui ont la vue relativement dégagée se trouve Sickert et Finnegan.

- Wooo, ça t'as vu ce qu'ils ont fait ? Faudra tenter le coup un de ces quatre !
- Se passe quoi ?
- La bande à Wayne, ils ont isolé un groupe et ils leur sont tombé dessus, je vous dit pas ! C'était hallucinant ! Je pense pas qu'il y ait de survivant. Et oh, un coup dur pour Endorf..., dit-il, moqueusement compatissant à la douleur. C'est magnifique, vu d'ici. Enfin, quand on aime le genre fatalement efficace. Si ça continue, on aura pas le temps de jouer n... Il se tait et porte les yeux sur un endroit précis. Non... oh... eh merde ! Diversion ! C'était une putain de diversion ! Allez, rassemblez-vous... Ag, non ! On est dans la merde ! Capitaine ! Des cavaliers ! Beaucoup trop de cavaliers ! Ils filent directement ici ! C'est Marc de Chtoll, en personne, dit-il en sautant sur le sol et en s'élançant sur le pont.

Rapidement, le capitaine grimpe, imitiés par les autres chefs mercenaires. En deux secondes, ils estiments qu'ils n'auront pas le temps de prévenir les autres de l'autre côté et ils savent déjà qu'il ne pourront que faire trop peu de dégâts à la cavalerie qui approche. Parce que tous les bons dieux d'archers et d'arbalétriers de Clairssacs sont du mauvais côté. Enfin, du bon côté pour le champs de bataille, mais du mauvais côté pour être utile. Pas le temps non plus d'abîmer le pont et comme c'est la cavalerie en premier, c'est tout à fait impensable de faire obstruction.

De brefs ordres lancés par les chefs mercenaires et tout le monde s'organise du mieux qu'ils pourront. Quelques uns se dispersent sur le pont et se préparent à frapper fort tout ce qui va passer. Ils parsèment le pont de tout ce qui peut nuire à la course des chevaux sur le pont, pour les ralentir et qui sait peut-être causer une congestion. gourdins, billots, lances, ils utilisent tout ce qui leur tombe sous la mains pour préparer leur propre affrontement. Ils n'ont que quelques secondes, avant que les bruits des sabots ne commence à percuter le pont. Et le pont n'est pas très long. Ni très large, du moins pas assez pour permettre de rester sur le pont ne même temps que les cavaliers en sens inverse. Pourtant, Sickert s'y tient, avec quelques autres qui ont de toute évidence, eu la même idée de génie... ou funeste, c'est selon. Enfin, ils n'ont pas tous eu exactement la même idée, mais c'est assez semblable.

Les premiers trucs lancés sur les cavaliers n'ont que peu d'effet puisque même si les cavaliers tombent, les chevaux suivant les piétinnent sans entrave. Rapidement, les cibles changent et ils visent les chevaux. Avec force, Sickert plante l'épée dans le flanc d'un cheval qui perd pied, comme la vie, quelques foulées plus loin. Malheureusement, si ça cause une certaine commotion, la cavalerie est loin de s'arrêter. Le pont est trop large. Un peu partout sur le pont, quelques chevaux tombent, entraînant les quelques suivants, mais ça n'arrête rien. marchant rapidement sur la rembrade du pont, Sickert le remonte et vise un autre cheval et enfonce une autre lame profondémment dans son flanc. Le cheval suivant bute dessus et trébuche. Trop près de l'action, Sickert est bousculé et expulsé par-dessus la rembarde.

À la sortie du pont, les cavaliers de Chtoll reçoivent une pluie d'objets hétéroclites et de à l'horizontale et dans les pattes des chevaux. Plusieurs chevaux trébuchent, entraînant les suivants, mais il est trop tard pour tenter de totalement arrêter la cavalerie. Si la petite quantité de mercenaire réussit à faire un miracle... enfin, du côté des mercenaires c'est un miracle, du côté des cavaliers adverse, c'est la mort, il n'atteignent pas Marc de Chtoll et ne réussissent pas non plus à les empêcher de fuit. Sauf ceux qui sont mort. Ceux là ne pourront plus jamais fuir. Même après un bel efforts des arbalétriers et archers finalement revenu en renfort, il est trop tard. Et il est trop tard lorsque les mercenaires les rejoignent.

Sur le pont, les mercenaires achèvent les Chtolliens et leurs chevaux quand ils ne peuvent rien en tirer. Ils fouillent les saccoches des chevaux et les orts piétinés. Des fois que certains trucs seraient récupérable.

- Fait chier... Une masse se hisse par desus la rembarde et s'écrase lourdement sur le pont, avant de se retourner sur le dos. Aaow.. geint-il en regardant ses mains éraflés et pleines d'échardes. Merde... Une silhouettte se profile au-dessus de lui, lui faisant de l'ombre. Quoi ?
- .... ...... ! ..... !!
Je suis pas mort.

Et pour toute réponse, il reçoit un coup de pied dans les côtes.
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MessageSujet: Re: Quand l'avenir se décide   Quand l'avenir se décide I_icon_minitimeLun 31 Mar 2014 - 10:55

La grande bataille était terminée et bien évidemment, tout ne s'était passé comme il l'aurait fallu. Il en serait presque devenu frustrant de devoir commander à d'autres armées que la sienne mais le renfort était inespéré et avait permit un conflit bien plus court que Jérôme ne l'aurait cru. Il avait également eu beaucoup de chance contrairement à Marc de Chtoll mais bon il ne fallait pas l'enterrer trop vite, rien n'était terminé malgré la défaite cuisante qu'il venait de subir. Une partie des mercenaires et des archers d'Etherna n'ayant pas suivit le plan, ceux qui avaient gardé leur position de l'autre côté du pont avait subit une pression trop forte lors de la fuite de la cavalerie que commandait Marc. Ils avaient chèrement fait payer le passage mais ce dernier avait donc réussit à se sauver bien que la troupe qui l'avaient suivit n'était pas glorieuse, ni en nombre.

La bataille avait fait rage et il y avait de nombreux corps au sol, les cris d'agonies des mourants et des blessés emplissaient l'atmosphère. Les premiers soins étaient donnés et les amputations allaient bon train. Il y avait tout de même pas mal de troupes qui étaient parvenu à se sauver par le nord, le seul endroit ou il n'y avait personne. Le pont était beaucoup plus interessant vu qu'Alonna était ensuite proche alors qu'en partant vers le nord, il faudrait rallier le pont suivant qui se trouvait relativement éloigné. Le sud avait bien entendu était coupé car c'était la que se trouvait le fief de Chtoll et lui couper la retraite était une bonne chose.

Jérôme se tenait sur sa monture, silencieux à visionner le champ de bataille. Il regardait les corps et le sang qui dégorgeait du sol et étonnement, il pensa à Aline de Montévlin. La dame et sa conversation lui manquait et inévitablement, il repensait à la discussion qu'ils avaient eu dans le temple de Néera. Il se demandait ce que l'histoire retiendrait de lui, si seulement elle en faisait allusion. Le sang avait coulé et des fils avaient été coupé, précipitant les âmes dans l'abime de la mort et dans le monde de Tyra. Il pria les dieux et bien entendu plus particulièrement Tyra pour le repos des guerriers, Mogar pour sa victoire et demandant à en connaître d'autres et Néera, qui avait sa préférence. Il se demandait toujours si celle-ci lui pardonnerait un jour tout ce qu'il avait fait alors qu'elle pronait la vie.

Il ne lâcha pas un seul instant le champ de bataille, s'obligeant à regarder ce dont il était l'instigateur. Cela faisait presque une année qu'il allait de campagnes en campagnes et même si certains le disaient béni des dieux, il commençait à être las. Il espérait bien que s'il sortait victorieux de celle-ci, ce serait la dernière et que la péninsule trouverait enfin une stabilité. Du moins, en raison de la puissance que la couronne obtiendrait en cas de réussite, elle pourrait ensuite jouer la diplomatie et mettre la pression sur les derniers réfractaires. Il serait intéressant de pouvoir éviter les conflits et jouer de l'influence.

Il était temps de s'activer, Jérôme s'obligea à regarder ailleurs, puis il réunit les troupes présentes pour marcher à la suite de Marc de Chtoll. Le noble était partit avec une petite partie de sa cavalerie et aucune infanterie, celle-ci étant rattrappée une fois que la débacle fut consommée et l'organisation du retait initial et bien propre vola en éclat. Il était donc utopique de vouloir le rattrapper rapidement. La cavalerie légère était déjà à sa poursuite afin de connaître la direction qu'il prenait. Son frère Guillaume, accompagné du prétendant à la baronnie que tout le monde ici soutenait, arrivèrent tout sourire. Le comte d'Aretria ainsi que la capitaine royal et son oncle également. Tout le monde se regroupait, que ce soit les troupes régulières ou les mercenaires, se préparant à la suite des opérations. Une arrière garde fut laissée sur place afin de laisser les blessés et les capturées sur place pendant que les osts alliés se mettaient en mouvement. La direction que prenait Marc de Chtoll était claire, il se dirigeait vers Alonna, la capitale de la baronnie.


Le siège fut posé devant Alonna mais rien ne fut fait pour l'attaquer. Jérôme se mit en retrait avec le comte, laissant au devant le futur baron d'Alonna et le capitaine royale afin que la bannière de la couronne vol aux côté du prétendant au trône de la baronnie. Il était temps que ce seigneur montre qu'il était à la hauteur de la tâche qui l'attendait et le fait que ce soit un fils du pays qui fasse les négociations était un plus indéniable. Les jours passèrent et il fut étonnant de voir le nombre de bannières fleurirent comme le printemps aux côtés de celui qui avait la faveur de la couronne. En effet, les opportunistes qui avaient attendu de connaitre le vainqueur se joignaient maintenant aux troupes victorieuses afin de tirer une part du gâteau. De même que certains rivaux qui venaient faire amende honorable, implorant la pitié et le pardon, certains allant même jusqu'à dire qu'ils avaient été obligé de suivre Marc de Chtoll sous peine de représailles. Afin de ne pas envenimer la situation et même si la mauvaise foi de certains était flagrante, l'on ne voulait pas que le conflit ne s'envenime de nouveau et le pardon fut accordé, même s'il était clair qu'ils seraient surveillés de prêt à l'avenir.

Le conseil d'Alonna et les troupes qui lui étaient fidèles n'avaient pas encore accepté Marc de Chtoll à leur tête et l'accueil ne fut donc pas celui escompté. En effet, amener les troupes devant les murs n'étaient pas pour leur plaire, surtout qu'il n'avait pas amené beaucoup d'hommes pour les défendre. De même qu'en bas, il s'agissait d'un autre seigneur d'Alonna et les guerres fratricides n'étaient pas à leur gout. Les négociations allèrent bon train entre les deux parties et le poids de la couronne, bien que peu présent mais l'étendard suffisait aux rumeurs les plus folles. La quatrième ennéade débutait alors qu'un compromis fut trouvé. En effet, le conseil, avide de conserver leurs pouvoirs et craignant de perdre leur place, finir par concevoir que Marc de Chtoll avait gaspillé toutes ses chances et que l'avenir était désormais avec le seigneur qui était à leur porte. Marc ne donnant aucun signe de rédition, se vit prit dans un piège peu scrupuleux. Alors qu'il se rendait face au conseil pour palider une énième fois sa cause, il fut arrêté et mit au cachot. Dans le même instant, les portes furent ouvertes par les partisans du conseil, soit la majorité des troupes présentes. Aussitôt, les forces restantes du seigneur de Chtoll furent encerclées et/ou appréhendées. En échange de leur bonne volonté, il fut évident que le conseil demanda des compensations comme, pour commencer, de conserver leurs privilèges, ensuite que le pardon soit donné à tous ceux que le demandent afin d'éviter qu'il n'y ait plus de sang versé. Il y eut d'autres volontés, bien évidemment comme il est de coutume entre les nobles.

C'est ainsi que la guerre d'Alonna se conclut et que la couronne vit revenir la première baronnie en son sein. Jérôme y gagna encore en renommée ainsi que tous ceux qui l'accompagnaient mais il y trouva également un vassal non négligeable dans ce nouveau seigneur d'une baronnie conséquente.
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