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 Affaires de famille (déchue) [Rues - terminé]

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Altiom d'Ydril
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MessageSujet: Affaires de famille (déchue) [Rues - terminé]   Affaires de famille (déchue) [Rues - terminé] I_icon_minitimeJeu 21 Juil 2011 - 0:27

Presque deux mois... deux mois sans voir sa terre natale. Elle ne lui avait pas plus manqué que ça, mais y revenir était pour Altiom source d'un grand bonheur, bien que dans le cœur des Ydrilotes, il n'était plus qu'un visage d'un passé à jamais révolu... Il huma l'air marin, accoudé au bastingage de la proue, le visage rafraîchi par les embruns des vagues qui venaient se briser sur la coque.
- Eh mon gars, on arrive au bercail! grogna ce bon vieux Gildebert dans le dos du voyageur. Les côtes se dévoilèrent à lui lorsqu'il rouvrit les yeux. L'interminable défilé de plages et de chaînes avait un charme tout particulier sous ce ciel opalescent, et il mit quelques instants avant de lui répondre son habituel: merci Gilou.
L'imposante galéasse débarqua hommes et marchandises dans le légendaire port d'Ydril. Scruté avec un mélange d'admiration et de suspicion dans l'humble embarcadère de Beurgouan, le navire passait ici complètement inaperçu, pour la plus grand satisfaction de ce cher noble déchu soit dit en passant. Il adressa un signe de la main au Bebert avant de bondir à terre, comme à son habitude, avant le déploiement de l'ais. Mais cette fois-ci, les roulis n'était pas venus à bout de son estomac et il n'eut pas à en décharger le précieux contenu sur quelque caisse pleine de thon.
Affectant sa coutumière nonchalance, il entreprit de déambuler dans les rues, sans véritablement savoir où il allait. Selon toute logique, les partisans de sa famille avaient dû quitter la garde. Du moins la plupart. Et, selon la logique d'Altiom cette fois-ci, ils avaient probablement finis ivrognes, à écumer les tavernes avec ce qu'ils avaient pu économiser de leur solde pendant leurs années de service actif. Et c'est avec cette idée en tête qu'il commença lui aussi sa tournée des bars. Si tout se passait bien au début -entendez par-là qu'aucune taverne ne fut incendiée- il tomba enfin sur une piste toute fraîche, après sa huitième gargote: un patron furibond et quelques serveuses en pleurs ramassaient des morceaux de verres, de chaises et de... doigts? Pataugeant dans une large flaque de bière et de sang.

- Holà mon brave, quel tragédie est-ce donc là?
- Raaah, éructa son interlocuteur, en agrémentant le destinataire d'un relent alcoolisé, cet enfoiré de saoulard a pété un câble t'aleur...
- A quel propos?
- Ch'ais pas... Des gardes en permission qui causaient d'not seigneur. Il leur a balancé qu'eque chose comme "l'arrive pas à la ch'ville de Silpheed"! La simple évocation de ce nom fit remonter de douloureux souvenir à la surface, le cœur de l'exilé se changeant en une mer agitée par les remous de son passé. Il chassa à regret ces vagues de réminiscences de son esprit, l'heure n'était pas à l'émoi. Vindjû... r'gardez-moi le bordel qu'ils ont foutu! Ils ont commencé à se maraver ces arriérés! J'leur ai dit "mais sortez dehors, z'avez toute la rue pour vos conneries", mais rien à faaaire, nooooon! Ces bons sires voulaient jouer les durs, se faire mousser en public, bien-sûûûûûr! continua le tenancier dans sa barbe, plus pour lui-même qu'autre chose.
- Et où sont-ils maintenant?
- Bah ch'ais pas. Z'étaient trois contre ce soiffard et ils se sont pris la branlée d'leur vie. V'voyez ce doigt là? Bah c'était à l'un des gardes.
- C’est fantastique, commenta ironiquement l'Ydrilote, mais dans quelle direction sont-ils partis?
- Aaaah mais qu'est-ce j'en sais moi? Par là-bas à droite, après j'peux pas vous en dire mieux, fit-il en désignant l'une des rues adjacentes.
- Il y a longtemps?
- Bon dieu mais z'êtes inspecteur des travaux finis ou quoi? Si ça vous intéresse tant fallait arriver quand y avait encore du spectacle! Maint'nant si ça vous dérange pas, j'ai un foutoir à nettoyer.
- Merci pour ces renseignement, lâcha Atiom en détalant vers les venelles, entendant tout juste le bougonnement du tavernier (quelque chose s'apparentant à un "de rien"). Une fine bruine commençait à détremper les dalles de la cité. Le sol devenait glissant, rien pour arranger la situation de son futur compère bien imbibé en somme.
La course du noble déchu prit fin alors qu'il tournait dans une rue d'où provenaient de puissants vagissements. Quelques humbles citoyens fuyant le combat le frôlèrent de peu tandis qu'il s'en approchait lentement. Il était là le pauvre poivrot, seul face à cinq gardes, seul face à tout un comté. Seul... jusqu'alors.

- Tu n'es plus seul brave défenseur de la lignée brisée, héla son soutien inespéré. Et sans plus de réflexion, il chargea, yari au clair, en beuglant: A BAS LES USURPATEUUUUUUURS!!! (Pas forcément très fine comme approche effectivement). Profitant de la stupeur momentanée des vétérans, le-dit brave défenseur bourra tel un sanglier enragé son adversaire le plus proche, l'éclatant contre un mur et le mettant hors-combat pour les prochaines dix minutes. Plutôt que de viser la gorge de ses opposants, le vagabond nanti ciblait les pieds, que sa canne-épée fauchait allègrement. Le sol mouillé jouant son rôle, les loyalistes furent à terre en moins de deux, tentant gauchement de se relever (le tord-boyau n'aidant pas). Arrachant le rebelle à la correction qu'il administrait à son rival, l'exilé entreprit de fuir la petite rue en invectivant son camarade de galère: c'est pas l'moment! J'essaie de sauver ta peau, t'en dessouderas tant que tu veux plus tard je peux te l'garantir, mais PAS MAINTENANT!
- AAAAARH!! J'VAIS TOUS LES ÉTRIPER!!! Les bruits de pas et les injures derrière eux perdaient en intensité, mais ils devaient conserver leur avance. Heureusement pour eux, les rues étaient désertes et ils ne risqueraient donc ni d'être gêné dans leur course, ni d'être reconnus plus tard. Une ouverture à droite! Le duo de dissidents bifurqua avec une telle brusquerie que tous deux en perdirent l'équilibre et s'étalèrent de tout leur long sous une arche, à peu près au sec. Altiom rouvrit vivement les yeux sur deux souliers d'enfant, son regard remonta jusqu'au visage juvénile d'une fille, seule, très probablement surprise par la pluie en pleine ballade. Mais elle était trop richement vêtue pour être du peuple...? Les échos derrière se faisaient plus oppressants, se remettant sur pieds d'un bond, le nobliau prit l'enfant par la main, ferme sans être brutal: on a toute une meute de fous furieux derrière nous! De vrais bourrins! Suis-nous si tu n'veux pas être aplatie comme une galette ydrilote!
Halvdan:


Dernière édition par Altiom d'Ydril le Mar 11 Oct 2011 - 10:02, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Affaires de famille (déchue) [Rues - terminé]   Affaires de famille (déchue) [Rues - terminé] I_icon_minitimeJeu 21 Juil 2011 - 21:05

L'hiver était apparu telle une douce caresse sur le comté d'Ydril. Un hiver dans le Sud n'avait rien à voir avec celui de son cousin le Nord. Le temps n'était pas très froid, il était simplement très humide. Le vent charriait dans chacun de ses souffles les embruns marins volés à l'océan. Cependant la neige était une chose que l'on observait que très rarement durant cette saison.
Isabelle ignorait ce qu'était la neige et même la sensation que cela faisait. Elle avait quitté le Nord bien trop tôt avec son père pour avoir eu le plaisir de voir les premiers flocons recouvrir les plaines, les sentiers et le monde tout entier.

Plus d'un mois s'était écoulé. La nourrice de la petite demoiselle n'étant toujours pas réapparue, on lui avait donné une nouvelle préceptrice, bien plus stricte que la précédente. Ainsi les ballades en ville ou en dehors des murs du palais du comte étaient prohibées. Isabelle n'avait pas envie de sortir de toute façon. Elle était encore sous le choc de sa mésaventure sur le port. Elle était marquée profondément. Dans son esprit, dans sa chair, dans tout son être...
Ce jour là, l'un de ses frères aînés, François, se préparait pour sortir. Il avait laissé entendre qu'il avait une chose importante à faire en ville et qu'il ne serait pas long. En réalité c'était pour y rejoindre une servante du palais dont il était épris.

Alors qu'il allait se rendre aux écuries, la petite bulle d'écume vint à croiser son chemin. Regardant son frère, elle lui demanda de sa voix naïve.


Où te rends tu François?

Souriant comme à son accoutumée, il s'agenouilla devant sa jeune sœur, il lui glissa quelques mots à l'oreille. Ces deux là avaient toujours eu une certaine complicité. De la fratrie, François était le seul qui passait du temps avec elle. D'ailleurs c'était lui qui lui avait offert cette adorable peluche en forme de cochon rose.

Isabelle, peux tu garder cela pour toi ?

Il attendit alors la réaction de la petite avant de continuer. Celle ci avait simplement hoché de la tête en guise de réponse affirmative.

Te souviens tu te Manon, qui était au service de notre sœur ? Et bien c'est elle que je vais voir.

Isabelle ne comprenait pas très bien. Celui ci lui avait fait confiance aussi elle n'en toucherait mot à personne. Pas même à Peggy sa peluche. A son tour, elle demanda une faveur à son frère. Elle lui glissa alors ces quelques paroles à l'oreille.

Pourrais tu me prendre avec toi pour aller en ville ? J'aimerai aller voir la mer...

C'est avec ce sourire toujours aussi doux qu'il accepta. L'accompagnant à sa chambre pour qu'elle passe une autre tenue, ils sortirent alors tous deux. Faisant monter Isabelle sur son cheval, François prit place ensuite. C'est ainsi qu'ils sortirent de l'enceinte du palais. Le garde en station devant la porte ne put s'y opposer car les arguments employés étaient sans faille ou presque.
Se rendant au trot en ville, ils arrivèrent devant le lieu de rendez vous. Descendant de cheval en premier, il fit ensuite descendre sa jeune sœur de cheval. Attachant la bride à un anneau prévu à cet effet, il dit à sa sœur avant d'entrer dans la maison.


Je n'en ai que pour un instant. Je te confie la garde d'Eol en attendant, Isabelle.

Aucun des deux n'avait vu cet homme qui courrait comme s'il fuyait quelque chose ou quelqu'un. L'homme à l'allure plus que paysanne s'échoua de tout son long devant ses pieds. Isabelle était tétanisée devant cet inconnu d'autant plus qu'il s'agissait d'un homme comme lui...
Avant même que la petite demoiselle ait eu le temps de crier ou de se reculer, l'homme l'avait empoignée et entraînée avec lui dans sa fuite. Quand François sortit avec Manon, cinq minutes plus tard, seul le cheval était là. Isabelle avait disparu. Peggy jonchait le sol dans une flaque. Ramassant la peluche qu'il avait offerte à sa sœur pour son anniversaire. Il 'avait d'autres choix à présent de la retrouver avant la tombée de la nuit, sinon il aurait de très graves ennuies avec leur père, le comte Diogène de Systolie.


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Altiom d'Ydril
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MessageSujet: Re: Affaires de famille (déchue) [Rues - terminé]   Affaires de famille (déchue) [Rues - terminé] I_icon_minitimeLun 25 Juil 2011 - 3:28

L'éreintante course-poursuite prit fin au creux d'une venelle, dans un concerto improvisé de râles exténués, de grognements abjects et de... pleurs d'enfants? Presque craintif, Altiom lâcha le frêle poignet de la fillette avec un large mouvement de recul. Il se rendit compte avec effroi qu'il l'avait en quelques sorte enlevée. Le nobliau s'agenouilla humblement pour se mettre à sa hauteur, tant physiquement que symboliquement. Il ouvrit et referma plusieurs fois la bouche, cherchant les meilleurs mots pour ne pas effrayer plus encore sa protégée, et enfin parvint à articuler d'une voix douce et rassurante: j'imagine que je te dois des excuses, alors, voilà. Désolé de t'avoir embarqué à l'improviste, désolé pour ton poignet et... hm... désolé pour cette folle course. Quoi qu'un peu d’exercice ne te ferait pas de mal, tu es plutôt maigrichonne. Il prit un ton plus sérieux, sans devenir dur ou froid. Écoute, les gars qui me suivaient ne se seraient probablement pas arrêtés en chemin et... disons que tu étais sur le leur, je n'ai pensé qu'à te sauver la vie, ne t'en fais pas, tu n'as rien à craindre de moi. Il fit une pause avant de reprendre. Manifestement tu n'es pas une gamine des rues... J'imagine qu'il doit y avoir quelqu'un en ville qui se fait un sang d'encre pour toi. J'ai... des choses importantes à terminer, rapidement, dès que ce sera sera réglé je te ramènerai, promis, mais là je n'ai vraiment pas le temps.
- Râââh... Mais lâche-moi ç'lardon! éructa gracieusement le compère du voyageur. A ces mots, son visage s'assombrit. Il se releva prestement et entraîna plus loin le sac à vinasse sur pattes.
- Écoute, je vais mettre ça sur le compte des sept ou huit choppes de bière que t'as ingurgitées en trop, mais la prochaine fois que j'entends ce genre de commentaire, je t'emplâtre la gueule et je te livre à la garde. Partisan de ma famille ou non, intima-t-il, pas assez fort pour que la jeune Ydrilote puisse l'entendre ; elle avait l'air d'une bourgeoise ou d'une noble, et pour peu qu'elle habite Ydril et ne soit pas simplement de passage, il aurait risqué qu'elle cafarde sur ses agissements à l'encontre des Systolies. Les gosses c'est sacré! C'est bien clair?
- ........ Hrmpf, grogna l'intéressé. Satisfait de la "réponse", Altiom revint auprès de la jeune fille et lui tendit sa main, un sourire bienveillant éclairant son visage mal rasé. Tous trois partirent alors plus en avant dans la cité
- Bon, la barrique ambulante-
- Halvdan, corrigea cette dernière.
- ... Halvdan, une idée pour trouver du "soutien"?
- Boooarf... ces bâtards se sont tous dispersés... Y en a dans la pègre... Y en a dans la garde... Y en a plein qui s'sont barrés du comté... Putain d'pétochards...
- Et d'autres qui croupissent dans les auberges les plus miteuses que cette terre ait portées, hein? Allez, un peu de tenue devant notre invitée de marque. Ta bouche nous impose déjà l'haleine, surveille au moins les grossièretés qui en sortent! Il fit une pause. Alors, certains sont encore dans la garde? Il sera donc facile de les rassembler?
- Un ord' du lieut'nant et c'est bon, ouais. Mais faudra l'convaincre.
- S'il n'a pas oublié à qui va son allégeance, ce ne sera pas un problème. Tu sais où le trouver?
Ainsi, après s'être ravisé deux fois sur le lieu où chercher leur cible, Halvdan indiqua enfin une direction de façon cohérente et sans transformer les trois quarts de ses phrases en vagues imprécations gutturales. Sur le trajet, Altiom questionna inlassablement la fillette, malgré le peu d'entrain que celle-ci semblait avoir à alimenter la conversation. Les rots et autres hoquets de l'outre nauséabonde ne l'aidant, par ailleurs, pas franchement. Tout ce qu'il put apprendre fut son prénom. Bah, tant pis, il réessayerait plus tard de la faire sortir de sa coquille.

Comme indiqué par l'acolyte alcoolisé, l'armoire à glaces effectuait sa ronde sur l'une des places principales de la ville. Se tenant fièrement, droit comme la justice -l'armure dans laquelle il se trouvait engoncé ne lui permettant de toutes façons pas d'autre posture. Tenter une approche à découvert avec la progéniture de quelque noble à ses côtés ne sonnait pas exactement comme la meilleure des idées aux oreilles du nobliau. Une autre -qui à vrai dire lui paraissait tout aussi grotesque, mais se trouvait être sa seule alternative- lui vint alors à l'esprit: confier l'enfant à son compère.
- Isabelle, je veux que tu garde ce grand dadais, là. Qu'il évite d'aller se fourrer dans le pétrin. Punis-le s'il commence à faire sa forte tête, plaisanta le jeune homme. Je peux compter sur toi? Et après la réponse positive qu'il attendait, il partit en direction de son prochain allié.
La cité portuaire était en plein jour de marché, si Altiom ne pouvait pas garder un œil sur sa petite protégée à travers le foutoir d'étalages qui emplissait la place, il disposait en contrepartie d'un couvert appréciable. Totalement fondu dans la masse, il se rapprocha de l'homme en arme, alors en pleine inspection d'étranges fruits exotiques que les navires ramenaient sans cesse d'on ne sait où, et lui chuchota dans son dos:
la lignée d'Ydril peut renaître de ses cendres, certaines personnes font en sorte que les choses changent. De quel côté vous placerez-vous dans la tempête à venir?
- Votre nom? interrogea le gaillard, sans même se retourner, un étrange éclair dubitatif mêlé d'espérance traversant sa face.
- Altiom. Et à la simple évocation de ce nom, le buffet sur pattes défourailla, les yeux lui sortant de la trogne, de la vapeur sous pression filant par son museau.
- ODIEUX SCÉLÉRAT!!! beugla-t-il en envoyant un monumental coup dans les reins du vagabond avec la garde de son titanesque espadon de près de neuf pieds de long (dans les 2m70). VIL PENDARD! TU OSES!!! TU OOOSES SOUILLER AINSI LA MÉMOIRE DE L’HÉRITIER ET TOUTE SA FAMILLE!!! Un enchaînement de grands coups disgracieux pulvérisèrent les échoppes alentours, et ce fut bien-là un heureux hasard si aucune tête ne traîna sur leurs trajectoires. LÂCHE!!! LAISSER L’ÉPÉE AU FOURREAU NE TE SAUVERA PAS!!! JE T'OCCIRAI DUSSÉ-JE ÉCLABOUSSER MON HONNEUR DE TON SANG ET DE TA PLEUTRERIE!!! Une nouvelle série d'assauts fébriles et désordonnés vinrent illustrer ses propos virulents. D'autres gardes se rapprochaient de la joute -pas trop non plus, bien-sûr, les suicidaires son rares dans ce corps de planqués, bien au chaud derrière les remparts de la capitale- prêts à venir en aide à leur lieutenant si jamais celui-ci se retrouvait en difficulté. Il fallait une échappatoire au nobliau, une preuve de son identité. Réfléchissant à toute vitesse, pressé par le temps (et une lame de deux mètres), il bondit soudain sur son adversaire, se baissa pour éviter la décapitation, saisit sa tête et y envoya son genou avec une vivacité stupéfiante, mettant momentanément fin aux attaques. Et alors que deux gardes se ruaient sur lui, il sortit d'une poche son médaillon familial, fragment d'ambre sombre pur traversé par un mince fil d'argent, ceignant jadis en permanence le cou de sa mère. L'ours blessé, genou à terre, front ouvert, reconnut sans mal la relique du passé.
- Par les Cinq, fit-il dans un souffle. Vous disiez vrai... GARDES! Laissez cet homme! Je me suis fourvoyé et l'ai confondu avec quelque criminel! Sans plus de questions mais le regard mauvais, ces derniers s'éclipsèrent, dépités d'avoir manqué une occasion d'évacuer leur frustration sur un malandrin sans défense. Pardonnez-moi, votre Grandeur, je- comprenez-moi vous avez tant changé! se justifia l'homme hors d'haleine, tant à cause du combat que de sa surprise.
- Inutile de m'appeler ainsi, je ne suis pas encore c- Alaric? Alaric, c'est vous! Par un sanglier en rut, vous êtes méconnaissable! Mais enfin, quelle charge a pu être assez lourd pour creuser ainsi vos traits depuis ces quatre dernières années?
- Le souvenir de cette nuit, de l'incursion drowe, du massacre de votre famille... de mon impuissance!
- Allons Alaric, ne vous accablez pas d'une telle peine, nous ne pouvons rien changer au passé. Cependant aujourd'hui-même nous pouvons agir et réparer une partie du mal qui a été fait. Le lieutenant frappa sa cuirasse du poing.
- Ordonnez, j'exécuterai!
- Rassemblez tous ceux qui sont restés fidèles à ma lignée parmi la garde seigneuriale. Avant ce soir vous devez tous embarquer sur le Vigile, propriété du capitaine Gildebert.
- Ce sera fait. Dès ce soir, plus d'une cinquantaine d'hommes en armes attendrons leur commandeur! jura le partisan, la voix tremblant d'émotion.
- J'ai entendu dire que certains des nôtres font maintenant partie de la Pègre Ydrylote?
- C'est la vérité, mais ils s'y sont infiltrés pour tenter de déstabiliser les Systolies en s'aidant des avantages que leur réserve leur place. Néanmoins, leur influence est très réduite, ils risquent de se faire prendre à chaque instant et ne peuvent dépenser qu'une maigre part des ressources qui leurs sont allouées à cette tâche. Le plus élevé de nos partisans dans la hiérarchie du Milieu se nomme Ollvar.
- Où puis-je le trouver?
- Il me communique régulièrement des information sur les activités de l'organisation. Il est d'ailleurs censé trouver l'un de mes hommes pour son compte-rendu hebdomadaire, dans le bosquet près de l'entrée sud-est de la ville.
D'un signe de tête, Altiom le remercia et retourna vers la ruelle où les attendaient Halvdan et Isabelle. Du moins "où étaient censés l'attendre".
- Mais quel CON! pesta tout haut le voyageur nanti. Laisser à une épave suintant l'éthanol par tous ses pores la responsabilité d'une enfant.. de quoi que ce soit d'ailleurs! Il n'arrivait déjà pas à s'occuper de lui-même! Complètement irresponsable! Le nobliau emprunta la venelle la plus proche, la barrique ambulante n'ayant pas dû réfléchir bien longtemps avant d'opter pour un quelconque chemin. A peine deux minutes plus tard, le suivant presque à l'odeur, l'Ydrilote débarquait dans la taverne où il se beurrait. Il l’attrapa par le col et prit tendrement la main de la fillette avant de sortir de l'établissement. Repérant une auge où s'abreuvait une monture, il lâcha l'enfant et s'arrêta net devant, ivrogne en main.
- J'espère que ça va te foutre les idées en place bordel! Et sans autre préavis, il plongea jusqu'aux épaules le malheureux individu, qu'il ressortit après dix bonnes secondes de trempette. Présente tes excuses à Isabelle, lança-t-il sur un ton péremptoire alors que le fautif recrachait un filet d'eau croupie.
- ...
- Présente. Tes. Excuses, répéta le jeune homme en rapprochant son visage, se voulant plus insistant.
- Raaah c'bon j'le r'ferai plus. Désolé gamine.
- Pas plus compliqué que ça! Bon, Isabelle, tu es sûre que tu ne veux toujours pas m'en dire plus à ton sujet? demanda Altiom, reprenant son habituel ton jovial alors que les trois comparses se dirigeaient vers la sortie sud-est.
Alaric:
HRP:


Dernière édition par Altiom d'Ydril le Ven 5 Aoû 2011 - 13:21, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Affaires de famille (déchue) [Rues - terminé]   Affaires de famille (déchue) [Rues - terminé] I_icon_minitimeLun 25 Juil 2011 - 13:21

Cette course folle dans laquelle avait été entrainée Isabelle bien malgré elle par ce rapt se finit plusieurs minutes plus tard. Il n'avait à aucun moment lâché son frêle poignet, sa main se serrant toujours un peu plus autour faisant mal à la fillette dont seuls les pleurs étaient audibles.
Finalement dans une petite ruelle bien loin du lieu où se trouvait la jeune demoiselle, tous essoufflés respiraient avec quelques difficultés. Isabelle plus que ces deux kidnappeurs car les sanglots n'aidaient pas à reprendre une respiration normale.

Il lui lâcha enfin le poignet dont une marque rouge apparue. C'était celle de sa main à lui. Se rendant sans doute compte de ce qu'il venait de faire, il eut un mouvement de recul devant la petite en larmes. Il vint à s'avancer ensuite. Posant genoux à terre pour se mettre à la hauteur de la petite tête blonde, il resta muet.
Finalement après avoir ouvert puis refermé sa bouche cherchant ses mots, il lui dit d'une voix douce quelques paroles. Il s'excusait. Il lui demandait pardon pour tout. Pour l'avoir enlevée, pour la course, pour son poignet, pour ses pleurs, pour sa frayeur...

Le ton toujours doux mais sérieux cette fois, il lui expliqua pourquoi il avait agi de la sorte. Selon lui c'était pour la préserver de ceux qui étaient à sa poursuite et qui l'auraient sans aucun doute malmenée en passant à côté d'elle.
Celui qui l'accompagnait émit alors l'idée qu'il serait mieux qu'il se débarrasse d'elle. Le jeune homme entraina alors son compère un peu plus loin et échangèrent quelques paroles sans que la petite ne puisse entendre quoique ce soit. D'ailleurs elle était bien trop occupée à sécher ses larmes.

Revenant ensuite à elle, le prénom de cet homme qui empestait l'alcool fut donné : Halvdan. Ils échangèrent quelques paroles devant la petite qui ne comprit rien à leur conversation. Mais elle avait saisi toute fois quelques mots relativement important comme garde, allégeance...
Altiom ne s'était toujours pas présenté. Il avait promis à la petite qu'une fois il aurait fini ce qu'il avait à faire, il la raccompagnerait chez elle. Il ne savait pas encore à cet instant qu'elle était noble et qu'elle était la fille du comte actuel. Quoique à son allure générale, il ne faisait aucun doute qu'elle fut la fille d'un noble de la cité.

Sur le chemin, il la questionna quelque peu mais la petite bulle d'écume du pays ydrillain resta enfermée dans un certain mutisme. Elle consentit simplement à donner son prénom mais rien d'autre. La dernière fois, quand elle avait donné son nom également, elle avait eu de sérieux ennuis. Aussi cette fois, elle n'en fit pas mention.


Isabelle, monsieur.

Ils continuèrent leur route vers le centre de la cité où se déroulait en ce jour le marché. Altiom dont elle ignorait toujours le prénom, lui demanda alors de rester quelques minutes ici avec Halvdan. Il lui demanda également qu'elle le surveille. Douce ironie que celle ci, une enfant qui garde un adulte. Elle acquiesça alors d'un geste de la tête.
Une minute passa. Puis une seconde et finalement l'attente fut trop longue. Halvdan avait décidé d'aller s'imbiber encore un peu plus dans une taverne. Tentant de fausser compagnie à la petite demoiselle, il commença à s'éloigner. Mais échec...

Isabelle l'accompagna alors. Elle ne voulait pas rester seule en ce lieu d'autant plus qu'un rat vint à passer juste devant elle. Suivant l'alcoolique notoire, ils allèrent à la première taverne croisée. Celle ci était miteuse. C'était un repère de soulards plus qu'une véritable taverne en soi.
Il prit place sur un banc et obligea la petite à faire de même. Il commanda alors deux choppes de bière. Une pour lui et une pour la gamine. Isabelle déclina la boisson proposée, en la poussant de la main. Ces effluves d'alcool qui se dégageaient de cet endroit étaient déjà amplement suffisantes pour l'enivrer.

Halvdan descendit alors une choppe puis une seconde et encore une autre. Il y avait un nombre incalculable de choppe vide sur la table. Alors qu'il était entrain d'en descendre une nouvelle. Altiom fit son apparition. Soulevant l'ivrogne par le col, il se saisit doucement de la main de la petite qui n'avait rien à faire dans ce genre de lieu.
Lâchant la main d'Isabelle, il s'arrêta avec Halvdan devant un abreuvoir pour les montures. Sans la moindre sommation, il plongea le bougre dans l'eau pour lui rafraichir les idées. Quand il le ressortit de l'eau, il l'obligea à présenter des excuses à la petite qui regardait la scène d'un air terrifié.

Altiom lâcha alors l'ivrogne et revint près de la petite demoiselle. Il lui demanda alors si elle ne voulait pas lui en dire plus à présent sur elle. Malgré ce ton jovial qu'il utilisait, cette démonstration avait résonné un peu comme la menace de ce qui pourrait bien lui arriver si elle parlait. Secouant la tête négativement, elle dit alors d'un ton apeuré.


Non car vous allez me faire du mal vous aussi. Et si je vous dis qui je suis, vous ne voudrez pas me libérer ensuite. Et vous avez promis...

Le « vous aussi » était lourd de sens car elle avait toujours en mémoire cette torture que lui avait fait endurer le commandant d'un navire. Elle avait peur que cela recommence. Elle avait peur de lui. Elle ne le connaissait pas, elle ne savait même pas son prénom.

J'ignore toujours votre prénom de plus, alors que vous connaissez le mien...

Ils continuaient à marcher dans les ruelles. Ils se dirigeaient vers le sud-est de la cité. En cours de chemin, Isabelle butta contre un pavé qui avait été retiré du sol. Elle chuta à terre se foulant la cheville par la même occasion. Les larmes remontèrent alors aux yeux de la fillette à cause de la douleur engendrée. Isabelle resta par terre à demi étalée dans cette flaque de boue immense qui couvrait le sol de toute la ruelle.
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MessageSujet: Re: Affaires de famille (déchue) [Rues - terminé]   Affaires de famille (déchue) [Rues - terminé] I_icon_minitimeVen 5 Aoû 2011 - 23:53

A la question du nobliau, sa jeune protégée s'était mise à vigoureusement hocher de la tête. Il eût une moue oscillant entre le dépit et l'étonnement, ne lui avait-il pas sauvé la vie ni prouvé qu'il n'avait aucune intention hostile à son encontre? Isabelle consentit un semblant d'explication: non car vous allez me faire du mal vous aussi. Et si je vous dis qui je suis, vous ne voudrez pas me libérer ensuite. Et vous avez promis...
- Plaît-il?
- J'ignore toujours votre prénom de plus, alors que vous connaissez le mien... Et à dessein! Rares étaient les bourgeois ou les nobles à ignorer qui était Altiom, d'autant plus que ce prénom était on ne peut plus rare. De toutes façons, il était censé être mort, peut-être le prendrait-elle pour un simple usurpateur, à défaut d'un revenant. Peut-être même n'avait-elle jamais entendu parler de lui? Après tout, elle était encore jeune et le voyageur se rappelait avoir déployé myriades de stratagèmes pour couper court à ses leçons d'histoire et de généalogie lorsqu'il avait son âge.
- Mon prénom... est Altiom, finit-il par répondre, une pointe de méfiance dans la voix.
La promenade forcée dura encore quelques minutes avant qu'un inévitable incident ne se produise.

- HAHAHAHA! Mais quelle gourdasse! tonitrua le soiffard, couvrant le clapotis caractéristique de la chute-dans-la-vieille-flaque-d'eau-croupie-pleine-de-boue-au-beau-milieu-d'une-rue-bien-crade. Il écopa d'un sévère regard de la part de l'héritier déchu et ce dernier se précipita vers la pauvre enfant couverte de bourbe, à l'instar de ses bottes par conséquent. Il entreprit de la relever mais à peine eut-elle pris appui sur ses pieds qu'un cri de douleur vint titiller les tympans du sans-logis.
- AH NON, v'là qu'elle se met à braire comme une furie maint'nant! Fais-la taire! Mais fais-la donc taire!
- LA PAIX Halvdan! Et sur cette injonction, il saisit la jeune fille à l'arrière des genoux et sous les épaules et la souleva de terre. Trempée de la tête aux pieds, en plein hiver qui plus est, elle était sûre d'attraper un rhume carabiné. Dans le meilleur des cas. Et bien... on va devoir faire halte pour un bon bain chaud en fin de compte.
Une auberge ne tarda pas à pointer le bout de son enseigne, jouxtant l'immense voûte de la porte sud-est creusée dans l'épais mur d'enceinte. Quelques œillades, tantôt mauvaises, tantôt suspicieuses se posèrent sur le groupe tandis qu'Altiom asseyait une Isabelle encore ruisselante sur le comptoir. Au grand dam du tenancier qui vint rouspéter avec force: MON ZINC! Vous me salopez tout mon zinc! M'enfin virez-moi la gamine de là bon tchû!
- Alors donnez-nous une chambre et faites-lui porter une bassine d'eau chaude, de quoi se nettoyer et des habits propres, à sa taille, répondit le nouveau venu en déposant quelque pièces sur le bar.
- Ou sinon j'vous pète la gueule, ajouta savamment son acolyte. Il fut difficile de dire lequel des deux convainquit le patron, mais après tout juste un quart d'heure, la grande blessée put se plonger dans la cuvelle remplie aux trois quarts d'eau claire et fumante, embuant les vitres de sa chambre tout en en chassant la froideur de l'hiver. Le voyageur resta poliment sur le pas de la porte tandis que son compère repartait épancher sa soif -bien que tout le stock de la taverne n'y aurait probablement pas suffi- au rez-de-chaussée.
- Isabelle, préviens-moi lorsque tu auras fini, il faut bander cette cheville au plus vite. Il attendit patiemment que celle-ci se soit lavée, séchée et rhabillée pour entrer et s'occuper de sa foulure. Il s'assit avec elle sur le lit -qui émit un grincement de protestation- et prit sa jambe endolorie aussi délicatement que possible avant de la prévenir: écoute Isabelle, je vais essayer de faire passer la douleur avec une... "technique", que j'ai découverte étant plus jeune. Je ne sais pas vraiment comment cela fonctionne, c'est un genre de flux, ce que certains appellent la magie je crois. Ça ne marchera peut-être pas, mais on peut toujours essayer. Il fit une pause. Alors, détends-toi simplement. Ne pense à rien. Le jeune homme plaça ses mains au-dessus de la cheville foulée et se concentra intensément pour ressentir chaque vague, chaque oscillation ésotérique, comme une étrange chaleur omniprésente. Il fit alors librement circuler l'énergie à travers le membre blessé, comme s'il venait de faire sauter quelque cadenas éthéré, et il ressentit la douleur s'évanouir en quelques secondes à travers le flux. Ses soins particuliers terminés, il utilisa l'une des serviettes qu'il enroula de façon à ce que le bandage soit assez serré pour limiter les mouvement du pied sans toutefois devenir douloureux.
- Rudimentaire, mais on ne peut pas s'éterniser ici, il lui tendit sa canne, ce n'est pas que je répugne te porter, mais on attirera déjà un peu moins les regards ainsi.

Dépassant la haute arche de la muraille, la petite équipée incongrue s'était remise en marche et suivait désormais la route principale parmi le fourmillement de cavaliers solitaires, charrettes bâchées et autres convois marchands. Tous trois empruntèrent alors un sentier qui s'éloignait de l'axe majeur, en direction d'un bois touffu s'étendant d'une petite colline à une autre, sur tout juste deux cents mètres de long. La piste atteignait le bosquet exactement entre les deux buttes, comme un vallon miniature, et disparaissait immédiatement sous la cathédrale sylvestre.
- J'aime pas l'coin. Parfait pour une embuscade, sauf qu'on s'trouve pas du bon côté. A tous les coups on s'fait pigeonner...
- Pour une fois je dois aller en ton sens. Isabelle, passe entre nous deux. Les compagnons d'infortune continuèrent d'avancer prudemment. La venue d'autres voyageurs leur aurait mis du cœur à l’œuvre, mais ainsi qu'en témoignaient les imposantes racines débordant jusqu'au milieu de la sente, l'endroit semblait ne pas avoir assez d'intérêt pour justifier un quelconque réaménagement. Seule conclusion logique: il était tout sauf fréquenté -si on omettait les bandits et autres coupe-jarrets bien entendu.
Après quelques minutes de marche, des éclats de voix vinrent troubler le calme du sous-bois. Des rais de lumière filtrèrent depuis la gauche après un virage abrupt et des tintements métalliques emplirent les alentours. Altiom jeta un regard à sa protégée, lui fit signe d'aller se cacher et enjoignit Halvdan à venir lui prêter main forte alors qu'il s'engageait dans la clairière. Cinq hommes se faisaient face: quatre bardés de cottes de mailles et un dernier dont la tenue, mélangeant cuirs, fourrures et autres cordes, tenait plus de celle d'un brigand. Déjà deux hommes étaient à terre, lardés de toutes parts malgré leurs cuirasses, et manifestement par le malandrin qui se dressait seul contre tous. Ce ne pouvait être qu'Ollvar! Immédiatement, le noble déchu dégaina deux de ses couteaux de lancer parfaitement équilibrés qu'il envoya se ficher après avoir méticuleusement visé la nuque des deux opposants les plus proches pendant que son comparse tout juste capable de tenir debout se ruait tel un taureau sur un troisième ennemi en beuglant à son auditoire d'admirer le spectacle. En lieu de spectacle se déroulait-là une pâle imitation de lutte. De son côté, le voyageur -après avoir jeté un œil à la jeune fille pour s'assurer qu'elle fût bien en sécurité- défourailla son épée bâtarde et se jeta sur le dernier adversaire debout tout en esquissant un large coup de taille paré sans forcer par son destinataire. Le bandit barbu n'eut qu'à profiter de l'ouverture pour égorger l'homme d'arme. Enfin un craquement sinistre retentit, point final de l'escarmouche, et le lutteur rond comme un coing se releva en agitant ses bras en l'air:
HÛÛÛÛÛÛÛÛÛÛÛÛR!!!
- Ollvar?
- Altiom.
- Vous me reconnaissez après tant d'année?
- Je sais tout ce qu'il y a à savoir sur vous. Je connais vos faits, votre passé, votre mort prétendue. Ce que j'ignore, c'est de quoi sera fait votre future.
- Et bien c'est aujourd'hui que nous le construisons, joignez-vous à nous!
- Je vous suis plus utile ici, au sein de la Pègre Ydrilote. Je vois des choses, entends des rumeurs, apprends des secrets et m'insinue dans les hautes sphère du comté.
- Alors vous avez eu vent de la guerre qui se prépare?
- Oui, mais je ne puis vous y suivre. Nous sommes nombreux à gangréner le pouvoir vacillant des usurpateurs, et lorsque l'heure viendra nous répondrons présent à votre appel, mais cette guerre qui se prépare n'est pas notre guerre. Combattez si vous le voulez, sortez-en vainqueur ou vaincu peu importe, mais ne mourrez pas. Vous êtes le dernier flambeau qui éclaire le chemin de nous autres partisans.
- Soit, je ne faillirai pas.
- Tu parles! On va leur arracher la face à ces consanguins de Scylléens!
- De Mervallois, rectifia le sans-logis. Nous sommes alliés avec les Scylléens.
- Boarf...
- Ollvar, ces soldats ne faisaient pas partie de la Garde. Où était vos contacts?
- Dans l'une des geôles du fort j'imagine. Notre combine a probablement été éventée et Alaric risque de gros ennuis.
- Ce n'est pas un problème, nous quittons tous Ydril ce soir-même.
- Vous fuyez un péril pour en affronter un plus grand encore, mais c'est votre choix. Altiom, je vous salue, aux noms de ceux qui vous sont restés fidèles, il s'approcha de son interlocuteur et chuchota: lorsque vous reviendrez, réservez une chambre à l'auberge du "Furet Furax", j'en serai promptement informé et vous y rejoindrai, et sans plus de formalités, il s'enfonça dans le labyrinthe de troncs. Le vagabond nanti récupéra ses effets, retourna vers Isabelle et lui prit le bras pour remplacer l'appui de la canne-yari: voilà, mes affaires sont maintenant réglées et nous pouvons retourner auprès des tiens, si tu sais où ils sont censés se trouver?
Ollvar:
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MessageSujet: Re: Affaires de famille (déchue) [Rues - terminé]   Affaires de famille (déchue) [Rues - terminé] I_icon_minitimeLun 8 Aoû 2011 - 12:26

La petite demoiselle du pays ydrillain s'étala donc de tout son long en tombant. Les larmes dans ses yeux juvéniles montèrent rapidement à cause de la douleur engendrée par sa chute mais également par la foulure de sa cheville. La réaction de l'ivrogne ne se fit pas attendre puisqu'il la traita de gourdasse avant d'être réprimandé du regard.
Altiom se précipita alors vers la jeune fille et l'aida à se relever. Il ne fallut guère longtemps une fois sur ses deux jambes qu'un cri aigu de douleur ne se fasse entendre, irritant les oreilles d'Halvdan qui continua à faire des remarques désobligeantes.

Ne pouvant plus marcher, Altiom souleva la demoiselle qui était aussi légère qu'une plume que le vent faisait voler. Ils entrèrent ensuite dans une auberge où le petit groupe attira les regards suspicieux des gens s'y trouvant. Il est vrai que le trio était atypique : un ivrogne, un vagabond et une petite poupée faite de chair et de sang.
L'aubergiste râla quand Altiom déposa la gamine sur le comptoir mais après quelques palabres et la monnaie sonnante et trébuchante déposée, il se calma et donna la clef d'une chambre au jeune homme, lui indiquant où celle se trouvait.

Reprenant sous joli paquet dans les bras, il la conduisit dans la chambre. On fit amener de l'eau chaude dans un bac pour que la petite puisse se laver. Pendant qu'elle prenait son bain, Altiom resta sur le pas de la porte alors que l'autre alcoolique étanchait sa soif comme il le pouvait.
Une fois qu'elle fut propre comme un sous neuf et habillée par des vêtements prêtés bien trop grand pour elle et d'autant plus des vêtements masculins, elle permit à Altiom de rentrer dans la chambre.


Vous pouvez entrer Altiom à présent.

L'une des servantes qui était restée avec Isabelle l'avait aidée à se laver et à se vêtir avant de la déposer sur le grand lit. Elle sortit laissant les deux jeunes personnes à leurs affaires. Altiom put alors constater une Isabelle propre, habillée tel un garçon, sa longue chevelure blonde nattée.
Venant s'assoir près d'elle sur le lit, il lui saisit la cheville, celle où elle avait mal ce qui eut pour effet de laisser entendre un gémissement de la part de la petite. Il lui expliqua ensuite qu'il allait essayer un peu de magie sur son entorse pour la guérir. Il lui demanda alors de se détendre.

Isabelle ferma les paupières et le laissa faire. Etait il vraiment en mesure de le faire ou allait il jouer sur l'effet placebo ? Quoiqu'il en soit, une fois fini, il banda la cheville de la petite. Une fois cella fait, il lui dit qu'il était temps de partir et tendit sa canne à la petite. Il s'expliqua sur ce geste, pensant que cela passerait sans doute plus inaperçu : une épave, un vagabond et une éclopée...
Tous trois quittèrent l'auberge, laissant dans la chambre la tenue couverte de boue de la gamine. Ils quittèrent également la ville pour s'enfoncer dans la forêt. Le lieu étant désert et peu hospitalier, on plaça Isabelle entre les deux hommes pour plus de sureté. L'allure d'Isabelle ne faisait que les ralentir, elle n'était pas coutumière de marcher avec une canne.

Des lumières perçaient à travers les ombres nocturnes. Du monde approchait. Sans plus de temps que cela, Altiom dissimula la demoiselle dans un buisson. On ne sait jamais... Une bataille certes de moindre ampleur fit rage. Une fois le calme revenu, Altiom discuta avec l'homme qu'il semblait connaître.
Isabelle toujours dissimulée avait pu tout voir et tout entendre de leur discussion. Elle ne comprit pas tout mais elle avait saisi qu'Altiom n'était pas un simple voyageur. Regardant s'éloigner l'autre homme alors qu'Altiom s'en revenait vers elle, il lui tendit une main pour l'aider à sortir de sa cachette et son bras pour remplacer la canne.

La fin était proche. Altiom ne manqua pas d'informer Isabelle qu'il pouvait à présent la ramener chez elle. La gamine hocha de la tête avant d'ajouter quelques paroles pour questionner le jeune homme.


Oui, je sais où ma famille se trouve mais je doute que vous vouliez me raccompagner en découvrant le lieu où je vis. Vous n'êtes pas un simple voyageur. J'ai entendu l'autre homme parler d'usurpateurs, de partisans et de fidélité à votre égard. Qui êtes vous réellement Altiom?

La petite avait vu juste. Il n'était pas un simple voyageur. Il était beaucoup plus que cela. Mais ce qu'Isabelle ignorait était la façon dont son père le comte avait eu accès au pouvoir et par conséquence qu'Altiom était en droit de réclamer Ydril comme héritier légitime...
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MessageSujet: Re: Affaires de famille (déchue) [Rues - terminé]   Affaires de famille (déchue) [Rues - terminé] I_icon_minitimeLun 8 Aoû 2011 - 14:11

L'équipée sauvage continua son périple, retournant vaguement en direction du port. Et à nouveau, Altiom se prit un vent mémorable: oui, je sais où ma famille se trouve mais je doute que vous vouliez me raccompagner en découvrant le lieu où je vis. Vous n'êtes pas un simple voyageur. J'ai entendu l'autre homme parler d'usurpateurs, de partisans et de fidélité à votre égard. Qui êtes vous réellement Altiom?
- Décidément... Le voyageur risquait de mettre plus de temps à savoir qui elle était qu'à rassembler ses hommes! Bon, il était devant un sérieux dilemme: révéler qui il était, au risque de prévenir involontairement ses futurs ennemis et ainsi gâcher son meilleur atout, ou garder le silence et devoir remettre l'enfant... à qui? Aux autorités? Croiraient-elles seulement le vagabond beau parleur si celui-ci affirmait avoir recueilli une fille de noble, étonnamment drapée de haillons, avec la charmante compagnie d'un soiffard encore bien imbibé? Non, on avait vu plus crédible. Il soupira longuement, avant de se résoudre à lui dire la vérité... ou au moins une part de celle-ci: très bien, si tu veux tout savoir je suis... Il avait beau essayer, les mots ne voulaient pas sortir. Je suis quelqu'un qui... devrait être mort, à l'heure qu'il est. Je me suis fait passer pour tel durant de nombreuses années. Est-ce qu'il lui racontait la suite? Non il devait en savoir plus avant. Écoute je ne peux pas t'en dire plus, ce serait trop risqué. C'est un secret qu'il est lourd de porter, mais encore plus de partager. Il serait trop dangereux que je te le révèle sans connaître plus que ton prénom, alors... nous pourrions échanger nos secrets? Ce serait un bon troc non? Un secret pour un secret... il avait l'impression de retrouver ses jeux enfance. Avant je vais te faire une promesse, que par les Cinq et sur ma vie je te jure de tenir: peu importe qui tu es, peu importe de quelle famille tu es issue, je te ramènerai à tes proches, finit-il sur le ton le plus solennel qui soit.

HRP:
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MessageSujet: Re: Affaires de famille (déchue) [Rues - terminé]   Affaires de famille (déchue) [Rues - terminé] I_icon_minitimeLun 8 Aoû 2011 - 14:28

Ils étaient en direction du port quand la fillette posa sa question sur l'identité réelle d'Altiom qui manqua de s'étouffer en l'écoutant. Il se rendait à l'évidence que malgré ce qu'il avait fait pour elle jusqu'à maintenant, elle n'avait toujours pas confiance en lui.
Finalement Altiom se décida à lui répondre. Il n'allait pas lui donner toute la vérité telle quelle. Il lui dit simplement qu'il devrait être mort et qu'il avait fait comme tel durant de nombreuses années. Il ne voulut pas lui en dire plus. Du moins pour le moment.

Altiom rétorqua que cela pourrait se révéler dangereux pour elle si elle connaissait sa véritable identité. Mais il décida de le faire tout de même à la seule condition qu'Isabelle daigne lui dévoiler elle aussi son identité encore secrète. Un secret contre un secret. Voilà quel était les termes du marché.
Mais avant, le vagabond fit une promesse solennel à l'enfant. Il lui jura devant les Cinq que qui elle puisse être, il la raccompagnerait chez les siens. Isabelle leva ses beaux yeux couleur océan vers lui. Elle se mordillait légèrement la lèvre comme hésitante.


Vous me le promettez ?

Après qu'Altiom le lui confirme une nouvelle fois, elle se hissa sur la pointe des pieds, obligeant le jeune homme à se baisser pour écouter ce qu'allait lui révéler la jeune fille. Elle ne voulait pas que l'autre entende. Car il sortirait sans doute encore des commentaires désobligeants envers elle. Isabelle glissa alors au creux de l'oreille d'Altiom, sa véritable identité.

Je suis Isabelle de Systolie, l'une des filles cadettes du Comte d'Ydril...

Elle venait d'énoncer son secret. A présent, il devait en faire de même...
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MessageSujet: Re: Affaires de famille (déchue) [Rues - terminé]   Affaires de famille (déchue) [Rues - terminé] I_icon_minitimeLun 8 Aoû 2011 - 17:49

Presque étonné, Halvdan observa la jeune protégée glisser quelques mots à l'oreille du noble déchu. Il n'était pas vraiment jaloux, en tout cas il ne l'aurait jamais avoué, mais il était pour lui difficile de comprendre en quoi quelques remarques déplacées de temps à autre pouvaient tant gêner l'enfant. L'alcool n'aidant pas à la réflexion...
Au creux du pavillon d'Altiom, la fillette révélait enfin la vérité:
Je suis Isabelle de Systolie, l'une des filles cadettes du Comte d'Ydril... "Oh putain..." fut la seule pensée qui traversa à cet instant l'esprit de l'Ydrilote. Il mit plusieurs longues secondes avant de se remettre du choc. La fille du comte... Les sourcils froncés, témoins d'une réflexion intense, d'un duel entre deux parts de soi-même aux volontés opposées et d'un abasourdissement complet, l'héritier d'Ydril essaya de faire le vide en lui.
Sa raison lui dictait de briser sa promesse et d'emmener la fille loin d'ici, de priver le comte de la chair de sa chair, de s'octroyer le plus terrible des moyens de pression.
Son cœur le conjurait de respecter ses dires, de ne pas renier ses principes et ses convictions, dût-il en pâtir à l'avenir, dût-il le regretter amèrement.

- Isabelle... Non, il ne ferait pas ça à un enfant. Je m'appelle... je m'appelle Altiom d'Ydril. Frère de Silpheed, je suis l'héritier désigné à régner sur ce comté. Porté disparu lorsque les Drows lancèrent un raid sur cette cité, lorsque les usurpateurs assassinèrent le reste de ma famille en profitant de cette occasion. Je me suis fait passer pour mort pour laisser le champ libre à nos ennemis, pour qu'ils se pensent victorieux et se montrent enfin au grand jour. Kalgar de Systolie fut élu, et à sa mort Diogène. Je ne connais pas encore toute la vérité, je ne sais pas si ta famille elle-même est à la source de ce complot ou s'il s'agit d'autres hommes agissant dans l'ombre pour mettre à la tête d'Ydril un fantoche servant au mieux leurs intérêts, mais je ferai la lumière sur ces faits et rendrai justice. Il fit une pause. Ma justice. A nouveau il s'arrêta quelques seconde pour reprendre: je n'ai pas dans l'idée de tuer ton père, ni de faire du mal à qui que ce soit de ta famille, mais simplement de reprendre la place qui m'est due. Isabelle, je te laisse rejoindre les tiens. J'honore ma promesse là où il me serait si simple de t'enlever à ton père, mais si tu le veux bien j'aimerais aussi que tu me promettes quelque chose. Il attendit une poignée de secondes et la fixa intensément de son regard bleu lagon: ce que je viens de te dévoiler est un secret, et j'aimerais que les choses restent ainsi. Peux-tu me jurer que tu n'en parleras à personne? Ce faisant, le groupe bifurquait en direction du fort, Halvdan envoyant des "t'es vraiment con elle va tout cafeter!" à chaque coin de rue, gratifiant ses compagnons d'une nouvelle variante à chaque occurrence, histoire de ne pas tomber dans la routine.


Dernière édition par Altiom d'Ydril le Mar 11 Oct 2011 - 10:25, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Affaires de famille (déchue) [Rues - terminé]   Affaires de famille (déchue) [Rues - terminé] I_icon_minitimeJeu 11 Aoû 2011 - 10:47

Isabelle venait de révéler son identité. Altiom sembla sous le choc en entendant cette confession. Elle s'en doutait, c'était pour cela qu'elle ne voulait pas le lui dire. Mais il avait promis. Il ne pouvait plus revenir sur sa promesse. Il devait lui confier à son tour son secret mais également la raccompagner chez elle.
Comme promis, il se présenta officiellement cette fois sous le nom d'Altiom d'Ydril. La fillette ouvrit de grands yeux d'étonnements. Elle finit par dire et lui annoncer que oui, il était mort dans l'histoire de cette région et qu'il existait encore les enfants de Kalgar.


Vous êtes mort ! C'est ce que mes précepteurs m'ont enseigné. Mais les enfants de l'ancien compte sont toujours en vie et sous la tutelle de la duchesse... Je les ai vu une fois quand mon père les lui à confier.

Isabelle écouta la suite. Altiom désirait reprendre ce qui lui revenait de droit. Hélas le comte actuel, Diogène de Systolie, le père de la fillette ne se laisserait pas ainsi spoiler de ce qu'il avait réussi à acquérir.
Celui qui aurait dû être mort, ce fantôme du passé rassura la petite bulle d'écume qui voyait déjà une lutte entre les deux hommes qui se solderait obligatoirement par la mort de l'un ou de l'autre. Mais Altiom ne voulait pas cela. Il ne désirait pas voir couler le sang de qui que ce soit.

Cependant avant de la libérer et de la laisser partir, il fit promettre à Isabelle de ne divulguer cela à personne. La petite demoiselle acquiesça d'un geste de la tête. Elle savait garder un secret. La preuve étant sa mésaventure sur un certain navire. Rien qu'à y repenser les larmes lui montèrent aux yeux rapidement.


C'est promis ! Je ne dirai rien à quiconque...

Suite à cela, il fut temps de raccompagner la petite jusqu'à chez elle. En passant par le port, deux silhouettes se firent voir, une lanterne à la main. Elles cherchaient quelque chose. Elles appelaient.

Isabelle!!! Réponds si tu m'entends.

Cette voix, c'était celle de François. Il cherchait sa jeune sœur avec Manon. Isabelle regarda avec ses jolis yeux bleus Altiom et lui dit.

C'est mon frère ! Venez il vous remerciera de m'avoir retrouvée...

Sans même attendre la réponse d'Altiom, elle appela son frère.

Ici, François ! Je suis là!
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MessageSujet: Re: Affaires de famille (déchue) [Rues - terminé]   Affaires de famille (déchue) [Rues - terminé] I_icon_minitimeVen 12 Aoû 2011 - 22:23

Après qu'Isabelle ait accepté de garder le secret sur les révélations du nobliau, la petite clique se rapprocha du port dans le crépuscule. Le sans-logis ne savait pas quoi penser de la promesse de l'enfant. Elle avait l'air absolument sincère, mais les bambins savent parfois si bien mentir... bah, il verrait bien, et de toutes façons un voix le tira de ses pensée: Isabelle!!! Réponds si tu m'entends.
- C'est mon frère ! Venez il vous remerciera de m'avoir retrouvée...
- Eum... bof, c'est pas v-
- Ici, François ! Je suis là!
"Ratéééé" fit une petite voix aiguë particulièrement agaçante dans la tête d'Altiom. Il enfila promptement sa capuche et baissa légèrement la tête, de façon à garder son visage dans l'ombre. L'archétype de l'humble et mystérieux sauveur? Hmm... ça pourrait passer. Il prit une voix éraillée et l'accent d'une région lointaine qu'il avait visitée lors de ses interminables expéditions: bonchour mon brafeuh, fous étes donkeuh leu fréreuh deu zette cheune filleuh. Ché fous la rends en un zeul morzeau kommeuh fous leu foyez. Le vagabond fit alors un pas en avant pour serrer la main de son interlocuteur et croisa les doigts dans son dos, à la vue de sa protégée, espérant qu'elle comprendrait son refus de montrer son visage à deux Systoliens supplémentaires. Puis il s'inclina respectueusement devant l'autre fillette.

HRP:


Dernière édition par Altiom d'Ydril le Mar 11 Oct 2011 - 10:30, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Affaires de famille (déchue) [Rues - terminé]   Affaires de famille (déchue) [Rues - terminé] I_icon_minitimeMar 16 Aoû 2011 - 14:24

La petite demoiselle appela son frère. Il ne fallut guère longtemps pour que le jeune homme accourt vers sa jeune sœur en compagnie de Manon, la servante dont il était épris. Altiom avait à peine eut le temps de se recouvrir de sa cape afin de dissimuler son identité.
François prit sa sœur dans ses bras la soulevant de terre avec une facilité déconcertante. La petite se blottit contre lui, heureuse de le retrouver. Altiom salua le frère de la gamine avec un accent qui fit sourire la petite mais cela personne ne put le voir car elle avait son visage enfouit au creux du cou de son grand frère.

François se racla la gorge en écoutant les dires d'Altiom qui se faisait passer pour un autre. Il vit alors la main qu'il lui tendit pour le saluer. Ce n'était pas dans son habitude de serrer la main d'un manant mais il avait veillé sur sa sœur. Du moins le pensait il car il ignorait ce qu'elle avait pu vivre en sa compagnie. Mais il le fit, empoignant la main du voyageur.


Je vous remercie d'avoir veillé sur ma jeune sœur. J'étais mort d'inquiétude pour elle. Je m'étais imaginé au pire...

Puis s'adressant à sa jeune sœur.

Rentrons avant qu'il ne nous arrive des ennuis.

Isabelle fit un signe de la main à Altiom en guise d'au revoir. Elle serrait fort son frère dans ses bras. Le jeune homme et la petite bulle d'écume s'en retournèrent au palais. Bien entendu il fallait être discret car sinon, il aurait de sacrés ennuis avec le comte. Ils passèrent donc pas l'entrée des domestiques pour ne pas se faire voir.

[hj : Je crois que l'on peut en rester là ^^]
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Altiom d'Ydril
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MessageSujet: Re: Affaires de famille (déchue) [Rues - terminé]   Affaires de famille (déchue) [Rues - terminé] I_icon_minitimeMar 16 Aoû 2011 - 20:36

La paluche du nobliau patienta quelques interminables secondes dans les airs. Un grand moment de solitude, et Altiom fut d'autant plus heureux de s'être caché le visage. Mais finalement le serrage de patoches eut bien lieu, son honneur était sauf et sa dignité intacte -c'est donner beaucoup d'importance à une poignée de main certes.
- Je vous remercie d'avoir veillé sur ma jeune sœur. J'étais mort d'inquiétude pour elle. Je m'étais imaginé au pire...
- Arh... Comment aurécheuh pu laizer une zi cheune enfant, zeule dans leu froad deu l'hifèreuh, répondit le sans logis sur un ton chaleureux.
- Rentrons avant qu'il ne nous arrive des ennuis, fit enfin ce cher François avant de rentrer au fort, avec la servante et l'objet de toutes ses inquiétudes.
Ils s’évanouissaient déjà dans les ombres lorsqu'Isabelle se retourna et agita bien haut sa petite menotte en guise d'adieu. Abaissant sa capuche, un sourire ému en coin, le voyageur mit son index et son majeur tendus au front et salua à la façon des militaires en murmurant:
à la prochaine championne.
- Bon... qu'est-ce qu'on tourne maint'nant?

Ainsi revinrent les deux hommes au Vigile: en vainqueurs. Ils n'avaient pas gagné de guerre, ni même de bataille, et cette escarmouche plus tôt dans la journée ne pouvait espérer entrer en ligne de compte, non. Aujourd'hui ce qu'ils avaient gagné, c'était une cause. Une cause, et une armée qui s'y joindrait progressivement. Une armée dont les pionniers se massaient déjà devant le navire mercenaire. Un navire qui la mènerait à son premier combat, prime étape de la lutte qui s'annonçait.
Assis sur une caisse au contenu incertain, Alaric fixait le fort, vaguement illuminé dans le lointain, les mains jointes devant son visage, comme plongé dans une prière silencieuse ou quelque songe nébuleux. Un jeune homme au long manteau de toile vint alors poser sa patte sur son épaulière. Et il lança d'une voix incroyablement sereine, comme le serait celle de quelqu'un conscient de vivre-là son dernier jour sur terre, ou paradoxalement sachant son avenir incroyablement radieux:
allons-y Alaric. Ce dernier sembla revenir à la réalité, leva ses yeux bleus pâles et hocha très légèrement du chef.
Les trois Ydrilotes remontèrent dans la galéasse, aux côté d'un Gildebert appuyé sur le bastingage plus pensif que jamais. Il se redressa et partit à la barre sans un mot. Le Vigile disparut lentement dans l'océan de ténèbres qui ceignait le port, en route vers sa prochaine tempête.


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