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 L'échauffourée de Port-Cinglant

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Eulalie Tranchepie
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MessageSujet: L'échauffourée de Port-Cinglant   L'échauffourée de Port-Cinglant I_icon_minitimeSam 6 Aoû 2011 - 16:01

« Et si on nous lèse, n'allons-nous point nous venger ? »
(Shakespeare, le Marchand de Venise.)






Le silence avait recouvert tillac et châteaux de la galée capitane. Le gaillard arrière, alors animé d’une ambiance de franche camaraderie provoquée par une partie de Kjall entre le comte et une poignée de ses reîtres, n’était plus que cliquetis de demi-armures qu’on rajustait, d’arcs de fer qu’on encordait, de crémaillère qu’on vérifiait une dernière fois, de barbutes et de salades qu’on lustrait d’un ultime geste de la manche. Les escadres n’étaient pas en reste, et la rumeur qui s’était mêlé aux grincements des carènes roulant sur les lames s’était éteint pour laisser place à une concentration mutique. Le calme avant la tempête, en quelque sorte.

Ce calme brusque qui avait envahi l’expédition avait été provoqué par le retour d’une fuste partie en éclaireur vers la baie de Calis. Le navire bleuâtre du mât jusqu’aux cales avait été envoyé glaner les renseignements sur les dispositions de la flotte mervaloise au dernier moment. En effet, Dino d’Ortolani, capitaine de la galée capitane, l’Inflexible, un massif dromon accueillant plusieurs dizaines d’égorgeurs bardés d’acier, avait voulu profiter de la faiblesse de la communication mervaloise – leur flotte ayant toujours préféré la force brute d’un assaut aveugle et fracassant d’une escadre de dromons à une organisation plus subtile. Ainsi, faisant croiser la flotte expéditionnaire de façon à ce qu’elle disposât du vent pour elle, et assuré dans cette entreprise par l’absence totale d’un corps d’éclaireur dans la marine de guerre mervaloise, il décida que l’effet de surprise, contre la force supérieure qu’il présageait, serait cruciale. Il espérait sincèrement que la force d’occupation de la sorcière, ayant établi ses quartiers sur le plancher des vaches, n’aurait pas le temps de regagner les navires du lion d’or. La capture et la destruction des redoutables Clothons en seraient grandement facilitées, et l’archipel redeviendrait libre d’accès pour les escadres scylléennes.

Cependant, les inquiétudes de Dino l’Arabiatto s’apaisèrent un peu (et encore, le terme est fort !) lorsque la fuste arriva à portée de voix de l’Inflexible, il transmit les renseignements glanés. L'éclaireur lui apprit que la flotte ennemie, moindre que prévue, mouillait toujours dans la baie de Calis, cette large bande de sable blanc recourbée où s’était niché Port-Cinglant. Ces bonnes nouvelles n’empêchèrent pas le capitaine de gueuler à s’en décoller la mâchoire sur son équipage comme sur les capitaines des navires des escadres. Il y eut un court échange de cris, d’ordres et d’accusés de réception, puis la flotte s’enfonça dans une activité taciturne. Les gréements étaient resserrées, les gabiers redéployaient les voiles, les balistaires s’échinaient sur leurs machines de guerre. Dans les chambres de nage, on entendait les fouets gifler l’air étouffant, griffer les dos des galériens que les argousins trouvaient trop reposés. Peu à peu, la flotte prit de la vitesse, et tandis que les fourriers remontaient boulets et jattes en suffisance, qu’ils allumaient les braseros, les escadres s’alignèrent en un croissant concave.


Dernière édition par Aetius d'Ivrey le Sam 27 Aoû 2011 - 21:44, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: L'échauffourée de Port-Cinglant   L'échauffourée de Port-Cinglant I_icon_minitimeDim 7 Aoû 2011 - 0:44

Hidalgo rêvassait, contemplant avec malice l'ingénieuse défense que ses preux avaient érigés, comme une vibrante insulte au pantin de Scylla. L'orgueilleux gandin ne manquerait pas d'offrir une contre-attaque et se trouverait fort marri devant l'écrasante supériorité des Mervalois. L'oppidum de fortune était dressé sur quelques dizaines de mètre carrés, sur le seul tertre et point culminant (pour quelques mètres...) de Port-cinglant rebaptisé par les forces d'occupation Port-Magna-Eulalia. La haute palissade de quelques mètres était défendue par 6 tours de bois et de pierres prises sur les premières habitations en dur de la colonie, un fossé de trois mètres de profondeur fut creusé et hérissé de piques et trois ponts levis de bois furent installés afin de laisser le passage aux troupes. Le reste des défenses consistaient en une vaste palissade qui entourait le village même au niveau des quais construits, agrémenté de 6 tours de bois, dont deux donnant sur les quais.

Les forêts de Nelen avaient payé un tribut bien lourd aux Mervalois qui n'hésitèrent pas à employer la main d'oeuvre gratuite et qualifiée qui se trouvait sur place. Selon les rapports des forces d'occupations, la coopération a été immédiate et docile mais d'autres, assez langue de vipère avouons le, admettent que force pendaisons permirent aux colons de mieux peser les arguments des Mervalois. Les potences avaient fleuri un peu partout, dans et hors de la petite cité, lugubres auspices des destins qui attendent indociles et indolents. Le plan ayant été préparé de longue date, l'on avait déjà commencé la coupe du bois dans l'ancien campement mervalois, si bien que la construction du petit fort ne prit que quelques jours de travail aux centaines de travailleurs. Après avoir établi cette position forte, la coupe du bois reprit et l'on tarda bien plus à établir la palissade ceignant port-Cinglant. Celle-ci, moins haute, plus faible et possédant des fossés moins profonds était plus difficilement défendable hors des zones occupées par les tours.

Les provisions, prélevées dans les greniers des pêcheurs et dans les cargaisons de nourritures débarquées par les dromons du temps de l'invasion et au cours des ravitaillement réguliers, plus fréquents depuis l'attaque, seraient suffisantes pour tenir un siège de quelques semaines.

Hidalgo donc, hombre de parole comme chacun sait, n'en prononçait pourtant aucune, installé près du mémorial en l'honneur de la magna poutra, détruite pour les besoins de la défense nélénite, il méditait. Ses pensées se perdaient alors que Rodrigo Solomas, sergent d'arme cataphractaire imberbe accourut, vers le parangon mervalois, l'air tant essoufflé que soucieux.


"Señor Commodore... les Scylléens sont là...", dit-il sévère.

Les yeux du bretteur s'équarquillèrent, il ressentait la saine pulsion de mort des commodore de Merval lui parcourir l'échine. Son élan de carnage fut bien vite douché pourtant, par l'annonce du fringuant Rodrigo.

" Selon les guetteurs, ils sont fortement supérieurs en nombre et en armes, leur flotte n'a rien de comparable à la nôtre, ils sont venus nous écraser."

Hidalgo, son sourire carnassier un brin crispé, n'eut qu'un geste à faire. Les cors sonnèrent alors, brisant le cerceuil de silence de la nuit, le branle bat de combat et en une fraction de seconde les hommes coururent en tout sens, s'équipant en hâte et se dirigeant vers les navires. Les sergents, plus prompts et des étendards du lion d'or en main, admonestaient virilement les trainards, beuglant "AUX ARMES, AUX ARMES, PAS DE TRAINE GUENILLE DANS MON REGIMENT" à qui mieux mieux. Un rhéteur, les yeux encore embués, se trouvait posté non loin du pont levis de l'entrée principale du fort, déclamant à forte voix des maximes martiales.

"Et il advint, que dans le carcan de l'hiver
Les gueules torves des méchants scylléens
Sortirent de leurs mansardes et prirent la mer
Pour salir la gloire du seigle marmoréen!!

Vous, fils du lion d'or, la gloire de nos ancestres
Coupez! Tranchez! Emincez tout votre saoul
Mesmes rats trouvent ici leurs nouveaux maistres
Leurs cadavres languissant couverts de moules
chanteront pour vous d'éternelles louanges
Vous mervalois qu'oncques ne dérange.
Et de leurs crânes suintant la cervelle noire
On fera de riches gobelets pour boire
Et, laissés vivants par sorcellerie
Ils verront les preux leur faire plaisantery"


Les trompes graves de la ville sonnèrent en réponse aux cors clairs de Fort Seigle et des cohortes de marins et de rameurs à moitié réveillés ne tardèrent pas à se ruer vers les navires alors que les maîtres de corvée faisaient claquer leurs impitoyables fouets afin de concentrer ce monde sur les navires. Les cloches de la cité sonnèrent à l'unisson, formant un tintamarre de tous les diables. Le Faiseur d'orphelin fut rapidement prêt à appareiller avec quelques soldats à son bord, mais l'empbarquement dans les autres navires prenait un temps dramatiquement long.

L'Adorable et le Briseur d'embruns, 2 navires en mission de surveillance permanente de la baie s'étaient eux déjà mis en branle bas de combat. Les signaux de feu étaient envoyés vers le port alors que l'équipage ramenait les navires vers le port, jugeant une percée de la ligne de navires Scylléen suicidaire. Les deux bâtiments étaient loin de contenir autant d'hommes qu'il leur était possible, ainsi, sur chacun d'entre eux, si les troupes de marines étaient majoritaires, assorties de quelques cataphractaire, leur nombre était insuffisant pour espérer gagner la bataille.

Hidalgo, prêt depuis le départ, se posta en haut d'une des tours faisant face aux quais et donnait des ordres à un second qui transmettait à un troisième qui produisait des signes avec des flammes. Il ne voulait pas céder de terrain, mais venait d'accepter que l'Adorable et le Briseur d'embrun fassent retraite au plus vite pour permettre aux hommes d'embarquer, alors que les deux premiers navires formeraient une première défense. Les savoir plus proches permettrait en outre d'ordonner une évacuation des navires plus aisée.

les cris, les cloches, les cors, les trompes, les voix, tout se mêlait dans un chaos indescriptible et Hidalgo caressait ses favorites, songeur.


"Cetté foua, on va vouar cé qu'on va vouar..." gromella-t-il.
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MessageSujet: Re: L'échauffourée de Port-Cinglant   L'échauffourée de Port-Cinglant I_icon_minitimeDim 7 Aoû 2011 - 22:05

Spoiler:

La flotte scylléenne est composée de :
-2 galéasses (70 marins) : 200 reîtres comtaux, 50 balistaires et servants d’armes.
-3 dromons (60 marins) : 75 reîtres comtaux, 100 conscrits (pirates, traîne-savate de la côte) 20 balistaires et servants d’armes, 100 moines de guerre.
-6 demi-galères : 100 conscrits (pirates, traîne-savates, principalement des arbalétriers) et deux galiotes dotés de 50 reîtres comtaux
-5 fustes : 50 arbalétriers du même acabit que ceux des demi-galères

La flotte mervalloise est compose de :
-5 dromons de catégorie clothon VI (50 marins) : 150 cataphractaires, 50 mariniers.

_________________
Ombre fugace
Maître de ton destin

-Crédits de l'avatar: ETERNAL RETURN - Art of pierre / Alain D.
Site de l'artiste: http://www.3mmi.org/v9/
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MessageSujet: Re: L'échauffourée de Port-Cinglant   L'échauffourée de Port-Cinglant I_icon_minitimeLun 8 Aoû 2011 - 16:44

La nuit était clair et un vent léger jouait avec la plume fixait au chapeau de la vipère noire. Ce dernier attendait comme le reste de l’armada scylléenne quelques informations sur les forces en présence avant d’attaquer. Pendant cette attente le pirate parti en rêverie; sur les derniers événements qu’il l’avait conduit jusqu’ici. Il avait quitté la duchesse de Soltariel la bourse remplie de titres et de cadeaux à croire que la profession d’escroc était bien plus profitable que celle de pirate et sur la route avait profité de l’occasion pour rendre hommage au comte de Scylla. C’est à ce moment que le comte cherchant hommes et armes profita de l’occasion pour démarcher son " ami " et instructeur, le vicomte Manolesti. Dans un premier temps réticent, le pirate changea d’avis quand il su que la sorcière de Merval (comment pouvait-il en être autrement avec ses iris de couleurs différentes) avait déclaré la guerre à son ami le comte et bafoué le bon droit de ce dernier. Mais à vrai dire Vincente en plus des honneurs, de l’or et des récompenses promis, c’était mis en tête de régler ses comptes avec cette mégère qui avait osé laisser un souvenir à son fidèle garde du corps. Il s’était juré de lui faire payer au chasse mais une "affaire" l’avait obligé à quitter les lieux tant l’atmosphère de ces chasses avait été mortelles.

Quoiqu’il en soit, il était là désormais, lui, ses hommes et son dromon et tous n’avait pu gouter tous ensemble à du sang frais depuis des éons. Le pirate avait distribué les consignes habituelles et l’on s’était mit en branle comme à l’accoutumé, les vieux réflexes revenaient et des champs étaient entonnés à gloire du capitaine et du comte (nigaud ?) qui avait caparaçonné la moisson rouge.
Ainsi donc, la nuit était claire et les bâtiments furent mis au courant à coups de signaux et de cris que la force mervalloise était au plus faible. Mais l’effet de surprise fut vite éventé et une cohue venant de la terre se fit entendre, pendant qu’au même instant une myriade de petits feux s’allumait aussi bien sur la côte que sur l’eau. On rallumait prestement les torches et autres braseros, on lâchait la surprise pour la force et la vitesse et la quiétude de l’eau fut troublé par des navires qui étaient maintenant lancés à pleine vitesse cherchant la victoire et le sang de leurs ennemis.
Déjà les bateaux comtaux formaient une gueule qui happerait tout ce qui passerait à porter et les premières victimes ne se firent pas attendre; deux bâtiments ennemis avançaient afin bloquer la procession et ainsi donner le temps au reste des forces mervalloises de se joindre à la fête.

" Chargez les balistes, tireur en position, visez le dromon à tribord. Que l’on se prépare à l’abordage bande de chiens galeux, 8 dragons d’or à celui qui me rapportera 20 langues de pieds-secs. "

Une première salve de carreaux fut tirée sur le dromon souderons, s’abattant brutalement dans le bois et la chair faisant gémir les deux; on put même voir à la lumière d’une torche sur le pont adverse un javelot enflammé empalé un homme avant de se planter dans le mat. Pendant que l’on se rapprochait des bateaux, des projectiles fusaient dans l’air entre les deux camps dont les bâtiments étaient à portée de tir. On barrait au mieux afin d’éviter les projectiles et de se rapprocher au plus vite de la cible pendant que des traits allait mordre la chair ou ricocher sur les pavois de la coque. Enfin on était à niveau, l’air menaçant, couteau entre les dents, sabre au poing la joyeuse fratrie de la vipère noire exhibait leurs plus vilaines trognes crachant des insultes des plus ignobles alors qu’au centre Manolesti une épée couverte de poix enflammée parti dans un rire gras avant de monter à l’assaut. Une flopée de corde et de grappin touchèrent le vaisseau pendant qu’on entendait le choc de l’acier contre l’acier, les fiers cataphractaires lourdement harnachés étaient des adversaires coriaces, protégés de leurs armures et possédant un équipement bien supérieur à celui d’un vulgaire pirate. Cependant leur nombre faisait défaut et pendant que des tirailleurs continuaient leur office depuis le château de la moisson rouge, les pirates plus agiles et plus rapides que ces boites de conserves, exploitaient la moindre faille de leur opposant qui n’était pas le choix idéal pour une bataille navale où l’agilité et le poids étaient des paramètres entrant en lignes de compte. Vincente lui éructait de joie pendant qu’il tranchait du pied sec, légèrement joueur et se servant de son aura de vent, il amplifia la portée de sa lame enflammée donnant un air démentiel à la scène et brulant tout ce qui se trouvait devant lui. On entendait les cris d’hommes consumait par les flammes et qui s’empressait de se jeter à l’eau ou de mourir prestement sur le plancher du dromon. Dans sa joie le pirate en manqua presque un lance qui lui fonçait dessus et qu’il put cependant éviter au dernier moment. Il roula sur le sol tandis qu’un homme en armure frappait le sol avec sa masse comme-ci il essayait d’écraser un cafard. Un duel de force s’engagea lorsque Manolesti dos au plancher luttait pour repousser la masse d’arme que le soldat de tout son poids appuyait contre l’épée fatiguée du pirate. C’est dans cette fâcheuse position que Bash vint à la rescousse de son maitre agrippant le soldat par le heaume de ses puissantes mains et serra jusqu’à ce que le casque se cabosse réduisant le crane du malheureux en bouillie.

C’est ainsi que le premier navire mervallois tomba; en sous-effectif, pilonné, les pirates n’en firent qu’une bouchée, une poignée d’hommes furent prisonniers et l’on compta rapidement les morts en essayant de se dégager du second navire ennemis qui déjà avait fort à faire avec le reste de l’armada scyléenne. Les pertes étaient acceptable, une vingtaine d’hommes tués pour un dromon prit; on éteignit les feux qui avaient commencé à s’allumer et l’on enferma les prisonniers à fond de cale, pendant que l’on se préparait déjà à accueillir le reste de la flotte.
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MessageSujet: Re: L'échauffourée de Port-Cinglant   L'échauffourée de Port-Cinglant I_icon_minitimeMar 9 Aoû 2011 - 13:22

Le centre de la flotte scylléenne avait abandonné à la Moisson rouge le premier dromon de barrage de la sorcière pour se concentrer sur la seconde nef, bientôt encadrée par les deux puissantes galéasses comtales. Leur arrivée, précédée par des geysers provoqués par le choc des boulets de pierre venant pénétrer la mer, fut accueillie d’un crachin de flèches venant s’enfoncer dans le tillac, sur le côté des châteaux. L’un d’entre eux alla se ficher dans le bras d’un servant d’armes qui cracha un cri tandis que son coladre du château avant, un reître fort en gueule dont la barbutte avait empêché la rencontre malheureuse entre fer et cervelle, riait à gorge déployée de l’infortune du camarade moins heureux et de cette prise qu’ils allaient si aisément faire. Hélas pour notre brave, un boulet de baliste adverse, ne se contentant pas de siffler au-dessus de leurs chefs, vint percuter le bastingage du gaillard, provoquant une explosion d’échardes qui vinrent percer son œil et blesser son visage.

Sur le Briseur d'embruns, on riait moins. Les tirs croisés des deux galéasses, malgré la lenteur des cranequins, avait recouvert châteaux et pont d’un champ d’empennage comme de cadavres. Mariniers de guerre et cataphractaires étaient logés à la même enseigne, car le tir tendu des arbalètes traversait la maille de fer des chevaliers comme le chanvre grossier des soldats-pirates de la Sorcière. Elle était déjà loin, cette bataille d’avant-garde où une poignée de fustes donnaient timidement la chasse à l’Adorable et le Faiseur d'Orphelins. Un déluge le bois ferré pleuvait sur les marins, les tirs, aléatoires mais nombreux, offrait une libation inespérée au dromon, dont le bois se repaissait du flot de sang qui sourdait à gros bouillons de ceux qui avaient été ses maîtres pendant bien longtemps.

Alors, comme ils voyaient la brutalité de l’attaque du centre scylléen et les ailes qui continuaient leur manœuvre d’attaque sur les flancs, les trois dromons firent marche arrière, la défaite était la seule issue d’un tel combat. Ainsi, tandis que sa sœur continuait son approche du dromon, l’autre galéasse scylléen, protégée sur ses deux flancs par l’immobilisation des dromons, intensifia sa vitesse. Les argousins, trop heureux de jouer du fouet, ordonnèrent entre deux claquements, et la chiourme fit cliqueter ses chaînes et redoubla d’efforts pour essayer de rejoindre le gros de la marine de guerre de concert avec les ailes de la puissante flotte.

« Est-ce là tout ? » tempêta le comte, qui, situé sur l’aile gauche sur la galée capitane, était déçu par la tournure que prenaient les choses. « Ces chiens ne savent-ils que voler, par le con noir de Tyra ! » finit-il par cracher à Dino d’Ortolani, qui lui répondit, un sourire féroce aux lèvres :« Hé là ! Rassérénez, vostra gracie, leur rastratta né séra pas si aisata ! » Et tandis qu’on avait cette fort injuste conversation et qu’Aetius traitait de lâches ces Mervalois qui faisaient retraite face à une flotte par trois fois plus forte que la leur, la galéasse avait fini par immobiliser le Faiseur d’orphelis, qui avait des airs de hérissons et de vaisseau fantôme.





Dernière édition par Aetius d'Ivrey le Sam 27 Aoû 2011 - 21:44, édité 3 fois
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Altiom d'Ydril
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MessageSujet: Re: L'échauffourée de Port-Cinglant   L'échauffourée de Port-Cinglant I_icon_minitimeMar 9 Aoû 2011 - 23:42

Altiom observait les lueurs orangées danser tout autour, flammèches d'une torche, éclats de lanterne et reflets chatoyants sur les cuirasses des hommes d'armes. Hommes d'armes que l'agitation avait gagnée à l'aurore du combat, mais l'effervescence qui ébrouait le campement provisoire des forces d'Ack et d'Ydril unifiées ne semblait pas avoir de prise sur le noble déchu. Et alors qu'il se dirigeait vers le pavillon principal pour décider de la marche à suivre, il tenta de se remémorer son arrivée sur l'île pour élaborer un nouveau plan en fonction des informations qu'il avait réunies depuis...
¤
Des pas lourds, arrachant des grincements plaintifs aux planches, résonnèrent dans les étroits corridors du Vigile, réaménagés en quartiers de fortune. Simples alcôves sur lesquelles étaient installées des matelas remplis de foin ou de plumes de volailles consommées jadis sur le navire (pour les plus chanceux). Une large paluche vint retourner l'un des marins assoupis nez contre le mur.
- Altiom! ALTIOM! Bougre de loir, z'avez autre chose à foutre que dormir, on approche des côtes!
- Mgnuu? commença d'articuler l'intéressé. Il se leva alors sur-le-champ, tout-à-fait hébété mais alerté par les derniers mots du capitaine. En vue des côtes... merde les combats ont commencé?
- Pas encore, aucune fumée, aucun incendie, le Scylléens ne sont pas encore passé par ici. Faut croire qu'on arrive juste à temps, j'ai ordonné aux hommes de passer en cadence de combat pour accoster au plus tôt, on sait jamais.
- Vous avez très bien fait Bébert, ils auront de toutes façons tout leur temps pour se reposer avant qu'on aille se faire embrocher par dizaines, commenta l'Ydrilote en bondissant de sa couche. Et donc côté Mervallois?
- Hmm difficile à dire. Apparemment ils ont rameuté une flotte, mais elle n'a pas l'air trop imposante, à vue de nez moins de dix navires. Le vagabond opina du chef, satisfait. Les choses avaient changé depuis son départ voilà une douzaine de jours. Il n'aurait donc peut-être plus à se servir de l'ingénieuse mais complexe stratégie qu'il avait mise au point pour décimer la garnison adverse sans engager de combat direct (qu'il garderait toutefois en mémoire si jamais il avait à refouler un nouvel envahisseur sur Nelen). Aux vues de la nouvelle situation il pourrait se contenter de prendre en étaux les Mervallois une fois les alliés débarqués et leur laisser le soin de s'occuper des dromons.
Après tout juste une vingtaine de minutes, le Vigile accosta brutalement sur une plage reculée et totalement déserte. L'ais fut promptement abaissé et les hommes débarqués à la va-vite: moins d'une soixantaine de partisans (jadis gardes ou soldats, aujourd'hui soiffards, miséreux ou renégats), un lieutenant de la garde seigneuriale dénommé Alaric et Halvdan, lui aussi ancien garde du comte mais dont la démission remontait à l'avènement au pouvoir de Diogène. Et bien entendu à la tête de tout ce beau monde: Altiom -qui partit d'ailleurs se délester du précieux contenu de son estomac, moins incommodé qu'auparavant par la houle, quoique néanmoins toujours trop pour pouvoir se passer de sa petite vidange habituelle. Mais trêve de détails sordides! Le régiment s'enfonça plus avant dans l'épaisse et inquiétante jungle, torches à la main pour éloigner les prédateurs qui y rôdaient. Bêtes féroces et inconnue qu'entr'apercevait de temps à autre l'un des soldats à la lumière de son flambeau, en en faisant un récit dépassant l'imaginable ou qu'on aurait cru tiré d'un cauchemar. Finalement mis à part quelques fugaces ombres on n'eut pas à déplorer d'incident et les créatures restèrent à bonne distance des lumières chancelantes.
Le contingent n'avait posé le pied sur l'île que depuis à peine vingt minutes lorsqu'un sifflement répété se fit entendre. Toutes armes dehors, les Ydrilotes formèrent rapidement un cercle défensif, prêts à recevoir comme ils se devaient leurs nouveaux invités. Mais la meurtrière embuscade que tous redoutaient n'eut pas lieu.

- Eh pssst! Sieur Altiom! chuchota une voix au travers des fourrés.
- Qui va là? Montrez vous!
- Voilà, voilà! Apparut alors un troupier chenu aux yeux bleus miroitant sous le flamboiement, l'air passablement ahuri et arborant l'emblème d'Ack.
- Vous êtes?
- C'est moi le guetteur qu'on a envoyé.
- Aarnis?
- Ah non j'm'appelle pas Aarnis.
- Je parle de celui qui vous a envoyé.
- Ah! Ouais ouais c'est lui.
- On est encore tombé sur une flèche, glissa Halvdan au nobliau.
- Bien, conduisez-nous à lui, nous ne devons pas perdre de temps.
- Ah mais... c'est que j'connais pas le chemin pour y retourner moi, avoua l'épieur.
- Plaît-il?
- Ben non ça m'plaît pas des masses d'être paumé, le sans logis haussa un sourcil devant tant de bêtise. D'ailleurs j'me disais... vous sauriez pas par où passer?
- Mais... non! Nous débarquons tout juste, c'était votre rôle de nous guider!
- Ah ouais... Du coup on est marron... Altiom ouvrit de grands yeux ronds et se plaqua une main sur le visage ; Alaric prit le relais.
- Il va pourtant nous falloir diligemment rejoindre votre camp!
- Ouais c'est pas faux, répondit l'homme après quelques secondes d'hésitation, et l'ont suivi alors à revers les traces du guetteur (à défaut d'autre chose), à la lueur des torches. L'entreprise se révéla hasardeuse, et la troupe perdit encore un temps précieux. La bataille s'engageait à leur insu tandis qu'ils arrivaient enfin au cantonnement allié, où le nobliau demanda immédiatement un compte-rendu détaillé de la situation pendant que ses hommes allaient se préparer. Les éclaireurs avaient eu plusieurs jours pour faire leur repérage: les Mervallois s'étaient retranchés derrière une robuste palissade autour d'une élévation et en avait érigé une seconde en sus autour de la cité, dotée de trois entrées, toutes deux précédées de larges fossés. D'après l'avant-garde cette dernière était moins imposante mais représentait tout-de-même un obstacle majeur.
¤
Voilà, un pas de plus et Altiom pénétrait dans la tente principale... sans l'ombre d'un plan. Quoique... Il pouvait garder la même base que le précédent: pas d'affrontement direct mais une frappe unique et dévastatrice.
- Messieurs, fit-il en entrant, je n'aurai qu'un mot. Feu! L'auditoire, à savoir Aarnis, Alaric, Halvdan, les capitaines d'infanterie, de cavalerie et d'archerie, lui envoyèrent des regards plus ou moins équivalents, qu'ils traduisent l'incompréhension pure et simple, un certain dédain devant un tel hurluberlu ou l'irritation, on ne plaisante pas en temps de guerre! Le feu... qui nous octroiera la victoire! Le voyageur expliqua alors le fond de son idée.
Trois colonnes devaient être envoyée à travers la jungle: la principale -les soixante-quinze archers d'Ack- attaquerait de front la palissade externe, les deux autres -composées chacune de vingt-sept partisans Ydrilotes- s'occuperaient des flancs de celle-ci, arrivant en longeant la plage d'un côté et de l'autre de la ville. Tous étaient équipés d'arc longs en if ou en orme, en plus de leurs dagues ou autres épée bâtardes, haches de guerre, rapières, espadons, etc en ce qui concernait les partisans d'Altiom. Ils devraient emporter avec eux les réserves de bois de chauffe du camp qu'ils installeraient en tréteaux tous les cinq mètres autour des fortifications ennemies, à un peu moins de deux-cents mètres de celles-ci (soit la portée maximale effective de leurs armes). Un ciel voilé de nuit hiver leur offrirait une couverture absolue. Les bûchers de fortune disposés, les responsables de chaque colonne (Altiom à l'ouest, Aarnis au nord et Alaric à l'est) donneraient l'ordre à l'un de leurs hommes de prévenir les porteurs de torche, un pour chaque tréteau, camouflés dans la jungle. L'étrange procédé aurait pour but de ne pas alerter les défenses Mervalloises de la présence d'ennemis avant le dernier moment. En effet la vue de plusieurs dizaines de flammes sortant du couvert des arbres trop prématurément leur permettrait de se préparer à l'avance, tout en leur offrant des cibles faciles qui contrasteraient indiscrètement avec la pénombre totale.
Le premier allumeur s'élancerait ensuite, en faisant vaciller la lueur de sa torche et pour donner ainsi le signal aux deux autres, adjacents, qui eux même avertiraient leurs voisins et ainsi de suite. Trois larges flèches de points lumineux déferleraient alors en terrain découvert, chacun venant embraser tour à tour le bois sec des tréteaux, au-dessus desquels les archers tendraient leurs flèches encochées. Progressivement, tous banderaient leurs arcs et ajusteraient leurs cibles. L'ordre de tirer dès que possible une fois les flèches enflammées serait donné au début-même de l'opération: en l'espace d'approximativement cinq secondes, cent-trente deux traits incandescents déchireraient l'opacité des ténèbres, s’abattant sur toute la longueur des palissades adverses. A cette distance, ils ne pourraient guère transpercer plus que des armures de cuir ou la chair nue, mais l'incendie devrait à lui seul faire reculer les ennemis. La petite armée n'aurait alors plus qu'à amener les sacs de poix laissés à la lisière de la forêt et les accrocher aux ponts-levis. Entre temps une rapide seconde volée serait envoyée avant de se replier hors de portée des archers Mervallois, attendant que les flammes fassent leur office ou que leurs adversaires tentent une sortie suicidaire, accueillis qu'ils seraient par de nouvelles rafales depuis l'orée de la jungle.
Altiom avait brodé sa stratégie à mesure qu'il l'expliquait, rajoutant certains détails antérieurs ensuite, alors qu'il repensait aux failles probables. Au final, malgré l'excentricité de certaines parties, le plan semblait plutôt simple et fut approuvé après un débat succinct.


Dernière édition par Altiom d'Ydril le Lun 10 Déc 2012 - 14:09, édité 4 fois (Raison : EAURTEAUGRAF)
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Eulalie Tranchepie
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MessageSujet: Re: L'échauffourée de Port-Cinglant   L'échauffourée de Port-Cinglant I_icon_minitimeVen 12 Aoû 2011 - 1:36

Les forces Scylléennes, et leurs acrimonieux alliés écrasèrent les deux navires qui ne tentèrent même pas d'amorcer une retraite, respectant avec héroïsme leur serment alors qu'ils se faisaient transpercer par les traits noirs des sbires du comte. Partout, la mer était obstruée par les lourds bâtiments ennemis. Les cadavres s'amoncelaient sur les ponts tandis que les capitaines lançaient des bordées d'ordres à un équipage incapable de s'y soumettre dans le chaos engendré par la confrontation. Sachant leur heure venue, certains se jetèrent à la mer, les hommes tombaient comme les cerises au printemps et avant peu, il n'y eut plus un seul soldat Mervalois capable de tenir les armes. Les rameurs se rendirent sur le pont du bâteau et se couchèrent en signe de soumission.

Les troupes des trois navires Mervalois restés en retrait purent deviner de loin la tragédie qui se déroulait, les échos de la tuerie qui s'y jouait arrivaient aux oreilles des serviteurs du seigle. Sur le Faiseur d'orphelins, vaisseau le plus proche des deux navires abordés, l'équipage était tendu. Sacramento Del Masacora, second du capitaine vint prendre les ordres, blême. Le Capitaine Fingulian d'Hermonaste se tenait sur le château avant avec une longue vue. Il la replia d'un geste brusque.

"Les rameurs ont stoppé leur effort, seigneur capitaine, quels sont les ordres?" demanda le jeune Sacrement.
" Sacrement, mon bon, nous retournons sur l'île immédiatement, et à la façon que vous savez"

Le second s'écria alors :

"DEMI-TOUR PAR TRIBORD, SONNEZ LA RETRAITE ! MILLE MILLIARDS DE MILLE SABORDS, SOUQUEZ FERME, BORDEZ LES CROISEES, DEPLOYEZ LE FOC, ECTOPLASMES!"

Il fut fait ainsi qu'il fut dit, entendant le clairon sonner le retrait, le Lion Hardi et le Vert Tranchant suivirent l'exemple du navire de Sacrement et entamèrent leur repli vers Nelen. Les manoeuvres se firent sans encombre et avec une rapidité que la terreur commandait, on ne rame jamais aussi promptement que lorsque l'on craint pour sa misérable vie de rat de bpatiment de guerre. Une fois la volte-face effectuée, d'Hermonaste fit sonner la cloche du faiseur d'orphelin, donnant ainsi un signal aux autres navires, qui répondirent par des tintements similaires. Ils savaient désormais tous à quoi s'en tenir. Leurs noms seraient cités en haut lieu si ils en réchappaient.

On fit prendre aux navires de la vitesse, le plus possible, et chaque navire, guidé par les lumières près des docks ajusta sa cible avec la plus grande précision. Eperons en avant, ils filèrent comme le vent et dans des manoeuvres extrêmement audacieuses, les trois navires éperonnèrent les docks afin de les détruire une bonne fois pour toute. Vert tranchant explosa le premier ponton de bois avec une telle puissance qu'il dévia de telle sorte que sa poupe se retrouva de côté et en percuta un deuxième qui se brisa. Le vaisseau tomba à la renverse sur le côté dans un fracas de tous les diables, accompagné de la douce mélopée des hommes d'équipages qui hurlent de terreur. Les deux autres navirent explosèrent leurs docks respectifs et vinrent s'ensabler plus sagement, alors que soldats, marins et équipages sortaient en toute hâte et se réfugiaient dans le sein de la cité. Il ne restait aucun dock vaillant et les trois navires étaient éventrés et ensablés.

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MessageSujet: Re: L'échauffourée de Port-Cinglant   L'échauffourée de Port-Cinglant I_icon_minitimeSam 13 Aoû 2011 - 1:57

Pendant que l’on faisait faire demi-tour au dromon acquis et que la moisson rouge continuait légèrement son avancée on put remarquer que les hommes du comte avait eux aussi rempli leurs devoirs et s’étaient rendus maitre du bateau ennemi. Manolesti cracha sur le pont d’un air satisfait et donna des ordres afin que l’on se prépare au deuxième assaut. Quelle ne fut pas sa surprise lorsque toujours progressant il put voir les vaisseaux qui jusqu’alors leurs faisaient face commencer une manœuvre de repli.

" Par le con de Néera, les mervallois montrent enfin leurs vrais visages. Ces lâches, que dis-je ces petites gouapes effectuent une manœuvre de fuite. Qu’on double les coups de fouets, je veux ces ladres avant qu’ils n’aient atteint la plage. "

Le pirate sauta sur son dromon qui déjà amorçait la poursuite pendant que l’autre navire achevait son demi-tour. Une course s’entama entre les deux camps; pour les uns elle était guidée par la vie, leurs vies et l’énergie du désespoir, alors que pour les autres, la mort était aux commandes, la victoire par le sang. L’écart allait en s’amenuisant alors que l’embarcadère et la plage se faisaient de plus en plus proches. Depuis la moisson rouge on put assistait un spectacle des plus étrange lorsque les trois bateaux poursuivis ne stoppèrent pas leur avancé à l’approche du ponton et percutèrent celui-ci de plein fouet avant de finir leur course dans le sable; l’un des dromons dans son zèle était arrivé avec une telle force que l’impact l’avait fait chavirer. Pendant ce triste spectacle, la vipère noire et ses hommes filaient sur l’eau et dès que l’on fut à porter une pluie de fer commença à s’abattre sur la plage fauchant les fuyards qui s’échinaient à courir dans leurs lourdes armures ou encore ceux qui n’arrivaient pas à se défaire de la mer ralentissant leur démarche, comme-ci Tyra les entrelaçaient déjà de son étreinte glacée.

La scène avait un gout d’apocalypse, on entendait des cris de rages et de douleur pendant que le sable commençait à prendre une teinte rubis et dans ce Maelström de sons plus chaotiques les uns que les autres Manolesti aperçut dans une tour où des archers tentaient de rendre la pareille, une voix qui portait plus que les autres. Il essaya de se tenir à l’écart de l’agitation omniprésente et se fixa sur l’individu tout en développant les brises qui passaient ça et là afin de propager les aboiements du manant qui après vérifications hurlaient des ordres tel un gradé du fortin. C’était une cible de choix à n’en pas douter et histoire de rayer une fois pour toute le mot espoir dans l’esprit collectif de ses adversaires, Manolesti décida de faire une démonstration de la puissance scylléenne. (ou juste celle de la vipère noire.) Le pirate se déplaça au niveau du château médian qui était hors de portée des projectiles ennemis et commença à élever la puissance de son potentiel magique, essayant d’amener à lui l’essence que l’on pouvait trouver en ce lieu pendant que le ciel clair de la nuit se couvrait et qu’une bourrasque faisait claquer le tissu des voiles. Le mage s’était entrainé durement pendant des semaines à la maitrise de ce sort en compagnie de la sérénissime, joyaux incandescent de Soltariel mais cette technique demandait encore un certain temps de préparation. Alors pendant que les tirailleurs continuaient à arrosaient le banc de sable, plusieurs observateurs devinrent médusé lorsque la vipère noire se trouva parcouru d’éclairs qui dans un son strident et dans une lumière aveuglante vinrent à se masser dans un orbe au bleu irréel, de la taille d’un melon que le pirate tenait dans ses mains.

Puis soudain alors que la boule irradiait à son paroxysme, Vincente la propulsa avec force sur la tour où l’officier s’égosillait à crier des ordres à tout va. Un bruit sourd couvrit le vacarme de la débâcle alors que la tour qui fut atteint par la sphère explosa se fissurant jusqu’à la base et envoyant voler des cendres et des débris qui continuait de se faire dévorer par des flammes bleutées. A la suite de ce bruit déchirant vint un écho détonnant qui fit trembler le pont du navire pendant que Vincente observa le résultat de sa technique. C’était la première qui l’utilisait sur une cible humaine et un constat sommaire s’imposa on ne retrouverait jamais les corps des hommes se trouvant dans cette tour.
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MessageSujet: Re: L'échauffourée de Port-Cinglant   L'échauffourée de Port-Cinglant I_icon_minitimeSam 13 Aoû 2011 - 23:02

Les trois dromons mervalois avaient pris peur, et tandis que la nasse des ailes scylléennes se refermait, ils initièrent une manœuvre de demi-tour. « Ah ah ! » lança l’Arabiatto, qui rugit par-dessus l’accastillage arrière, et l’écho de sa voix tonitruante donnèrent du cœur à ses hommes. Propulsés par le vent et par des chambres de nage excitées par le cinglement des fouets, les bâtiments militaires s’élancèrent sur l’ennemi qui finissait d’organiser son repli vers le sable fin de Nelen. Les fustes furent les premières sur eux. Les nefs, appâtées par un sentiment de puissance, par l’odeur de la curée, en eurent pour leur frais. A peine les pirates stipendiés par les cités libres eurent-ils fait cracher la dondaine qu’une pluie de flèches se jeta sur les ponts des faibles esquifs. Happés par les traits, la débâcle était totale, et si certains , indemnes s’étaient accolés au bastingage pour recharger leur arbalète, beaucoup d’autres vomissaient leurs tripes, une flèche en pleine tête, glissaient sur le sable sanglant qui roulait sur le tillac secoué par le roulis. Ce fut ensuite au tour des demi-galères de venir harceler les fuyards, qui ne manquaient pas d’accueillir de la même façon les navires de guerre scylléens. La course poursuite fut rythmée par les aller et retours des saguettes et carreaux puis se termina sur une rocambolesque conclusion. Dans une conflagration de hurlement de bois, les pontons rachitiques de Port-Cinglant volèrent en éclat. La secousse fut telle qu’un des dromons de la sorcière chancela, s’agita puis tomba à la renverse, entama une longue percée dans le sable blanc.

On croyait être à la fin de ces tranche-montagneries, mais loin s’en fallait ! Alors que ces lâches du levant tentaient vaille que vaille de se dépêtrer hors les dromons échoués sur la plage, galiotes et fustes s’approchèrent à leur tour de la côte au sacrifice de nombreux ensablements sur les hauts fonds qui jalonnaient, semblait-il, la route vers feu les quais de Port-Cinglant. Alors nos braves marins, arbalètes au bras, carquois à la taille, commencèrent leur glorieux office. Dondaines et viretons feulèrent dans l’air noir, se plantant dans le sable ou, pour les plus voraces, dans les dos plastronnés de cataphractaires qui couraient, suaient, haletaient sur ces quelques mètres qui les séparaient de la palissade, cette promesse de protection. Enfin, les tours de guet s’agrandissaient, les troncs du baudrier de bois, à travers la visière des heaumes, apparaissaient toujours plus gros, plus imposants. On entendait même la voix rauque et puissante du senor Hidalgo qui grondait sa colère contre les veules Scylléens. Du moins, on l’entendait jusqu’à ce qu’une chose surnaturelle vint troubler ce retour pressée vers ce qui servait de maison.

En effet, tandis qu’on se pressait vers la poterne, une griffe fulgurante tigra la nuit. Une déflagration, aussi forte que subite, se traça jusqu’à la tour de commandement, découpant comme des cisailles le vélin, d’un coup preste, sec et brutal, la surélévation de bois et de toiles. Tous en restèrent éberlués, consternés, et pendant ce qui fut une particule de seconde, ce trait, d’un blanc aveuglant, abattit tous les êtres qui l’admirèrent. Ce fut le bruit qui suivit le foudre qui les réveilla tout. Des milliers de rochers, des tonnes de pierres semblaient s’écraser, rouler sur un sol granitique, l’air parut se déchirer, laissant dégringoler un son qui rappelait la charge des anciens dieux (ou la force brute d’un assaut aveugle et fracassant d’une escadre de dromons, mais là n’est pas la question).
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Altiom d'Ydril
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MessageSujet: Re: L'échauffourée de Port-Cinglant   L'échauffourée de Port-Cinglant I_icon_minitimeDim 14 Aoû 2011 - 15:16

La nuit était déjà bien entamée lorsqu'enfin la piétaille fut en ordre de marche. Comme convenu plus tôt, les trois colonnes s'ébranlèrent sous l'injonction de leur lieutenants respectifs en direction de la jungle (chacune comptant en sus des tireurs une trentaine de fantassins), toutes affublées qu'elles étaient de leurs arcs longs, carquois pleins à rompre, torches craquetantes, bois de chauffe et autres sac de poix. Les cavaliers goûtaient à leur dernière heure de répit avant que ne soit requise leur aide, une fois les palissades abattues. Et alors que les archers s'enfonçaient toujours plus profondément dans les méandres touffus, quelqu'un, quelque part, s’employait à leur insu à grandement leur faciliter la tâche, comme en témoigna un soudain coup de tonnerre. Les hommes s'étonnèrent de n'avoir point vu de lumière au travers des frondaisons, d'autant plus que la craquée semblait toute proche, mais en bons commandeurs, leurs lieutenants les semoncèrent et les remirent en marche. Le temps était à la hâte, non aux palabres!
Enfin les bataillons atteignirent l'orée de la sylve, pour découvrir que les combats avaient d'ores et déjà débuté.

- Diantre les Scylléens auraient-ils oublié leurs bonnes manières? Voilà qu'ils lancent les festivités sans nous! s'offusqua le nobliau tandis qu'il aidait ses grivetons à leur besogne. Ils transportèrent planches et autres poutrelles sèches au travers des souches meurtries par les Mervallois qu'ils installèrent prestement en tréteaux. Les alliés avaient assailli la plage, où l'une des tours -du moins les quelques bouts de bois qui en restaient- avait été reconvertie pour l'occasion en égayant feu de joie autour duquel se massacraient quantité de troupiers dans l'allégresse la plus totale. Impatients de rejoindre la poilade générale, les Coalisés se dépêchèrent de terminer leurs installations, couverts par la voûte ennuagée. La tâche accomplie, les chefs envoyèrent leur coursier respectif prévenir les porte-torches. Bref, passons-là les faits barbants -qui ne se trouveraient être de toutes façons qu'une répétition du plan décrit précédemment- pour arriver au moment tant attendu de la baston pure et simple -quoiqu'à distance et plutôt lâche.
Alors que les bandeaux de tissus huilés et enroulés autour des pointes s'embrasaient les uns après les autres, chaque tireur -Altiom, Aarnis et Alaric compris- ajustait ses cibles: à savoir toute lanterne, flambeau ou autre lueur situant la fortification externe. Ils lâchèrent progressivement leurs traits qui montèrent paresseusement aux cieux avant de finalement se décider à fondre sur leurs proies, donnant par ailleurs le signal aux troupiers de venir porter leurs lourds fardeaux au pied de l'ennemi. Cent homme, répartis dans les trois divisions, s'élancèrent à pleine vitesse de la jungle, besaces de galipot attachées à la taille. Arrivés près des fosses ennemies, ils revinrent soudain auprès des archers qui les couvraient d'une seconde salve.

- Chef, chef! Leurs tranchées, elles sont pleines de piques! Et c'est pas en pente, ça tombe direct! s'égosilla l'un des pleutres.
- PAR UNE FORGE A COCUS ASSÉCHÉE C'EST PAS CROYABLE! VOUS AVEZ ENVOYÉ DES BIGLEUX EN REPÉRAGE MA PAROLE!
- Non, juste moi.
- MAIS C'EST UNE VÉRITABLE INEPTIE! éructa l'Ydrilote, hors de lui.
- Ben... c'est pas faux. Il se retint alors d'envoyer son poing valser en pleine face du troupier et sonna la retraite, à l'instar de ses compères. Bien évidemment, une dernière volée fut envoyée par pure politesse avant la fuite sous les frondaisons. Le sans-logis fit alors partir ses hommes au camp pour qu'ils rapportent tout leur saoul de cordes, planches et branches de chauffe n'ayant pas encore été amenées pour les tréteaux. Deux autres hommes furent envoyé pour prévenir le châtelain et l'ancien garde de la manœuvre pour qu'eux aussi envoient leurs fantassins quérir du bois (et optionnellement que leurs archers recommencent de pilonner les opposants). Une bonne vingtaine de minutes, dans le meilleur des cas, s'écoulerait avant le retour des soldats. Il fallait bien tuer le temps.
- Bon les gars, on rempile pour une autre attaque?! héla le nobliau, auquel répondit une franche clameur, et tous se précipitèrent à nouveau vers les brandons, impatients de reprendre là où s'était arrêté l'échange de mondanités avec leurs confrères Mervallois.


Résumé tactique (si vous voulez vous rappeler les faits sans vous retaper tout le post):


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MessageSujet: Re: L'échauffourée de Port-Cinglant   L'échauffourée de Port-Cinglant I_icon_minitimeLun 15 Aoû 2011 - 13:30

Si les mervallois, dans leur retraite, bravèrent leurs poursuivants avec effarouchement, ils furent néanmoins rattrapés par le sauve-qui-peut général dès le moment où les trois dromons vinrent d'échouer le long de la plage. Les navires du comte de scylla parachevaient cette débâcle en gratifiant allègrement les fuyards de moult carreaux et sagettes.

Néanmoins, alors que les survivants se claquemuraient dans l'oppidum, l'attention de l'armada scylléene fut détournée par un autre mouvement. Sortant des bois, les marins purent voir arriver deux colonnes d'hommes d'armes, sans en connaître l'identité. Derechef, les bordées redoublèrent d'intensité, faisant grêler sur ces nouveaux belligérants force projectiles. En parallèle, les vigoureux cataphractaires mervallois assaisonnaient leurs assaillants de traits, profitant de l'obscurité étreignant les palissades de puerto-magna-eulalia pour se dérober aux flèches ennemies, alors que ceux-ci, illuminés par leurs brasiers, pouvaient fuir, mais point se cacher.

Lâchant leurs carreaux à foison, les marins scylléens eurent tôt fait de briser le second assaut des deuxième et troisièmes divisions - assauts qui, s'ils l'avaient su, ne visaient que leurs ennemis... mais la bataille et le discernement font rarement cause commune. Au nord du port, les archers d'Ack opposèrent une plus farouche résistance, et en certains points, on pouvait désormais déceler des faiblesses dans la palissade roussie. Toutefois, là où les mervallois avaient pu jouir de l'hospitalité de port-cinglant, les troupes coalisées, elles, avaient du se contenter de vivre dans les jungles nélénites, après une dure traversée. Épuisés et frappés autant par leurs fièvres que par les flèches, les soldats flanchaient peu à peu. La signal de la retraite survint quand le châtelain lui même, une sagette fichée dans le bras, se conchia littéralement, secoué par les spasmes d'une violente colique tropicale. Il n'en fallu de peu qu'il tombe pâmé, mais ses ouailles l'emportèrent à temps hors du champ de bataille. les trois colonnes regagnèrent ainsi, clopin-clopant, le couvert des arbres - et ses moustiques infectieux.

En mer, les hourras fusèrent prestement ; ils avaient mis en déroute la flottille mervalloise et le restant de la garnison se tenait désormais terrée au font d'un fort de bois et de terre. Néanmoins, pour certains des capitaines les plus hardis, la victoire eut un goût amer ; ayant trop forcé la chasse des dromons, ils virent leurs vaisseaux pris dans les sables des hauts-fonds nélénites.


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MessageSujet: Re: L'échauffourée de Port-Cinglant   L'échauffourée de Port-Cinglant I_icon_minitimeDim 21 Aoû 2011 - 11:26

"Fais chier" ou encore la locution habituelle des situations désastreuses "Merde", auraient à elles seules permis de décrire le chaos qui se passaient autour et à l'intérieur d'Aarnis. Le châtelain venait d'être frappé par une colique junglesque que son organisme de nordique n'avait retenu que peu de temps. Bien sûr les symptômes se manifestèrent tous en même temps au meilleur moment possible (c'est à dire en plein coeur d'une bataille). Petit (et seul motif) de satisfaction pour lui, ses archers s'étaient battus comme des acharnés subissant de lourdes pertes mais, montrant une adresse certaine lors du combat, ils firent pleuvoir la mort sur les rangs ennemis.

Dans son état Aarnis ne pouvait décemment pas sa battre aussi bien à distance qu'au corps à corps; sa rapière sembler peser le poids d'une flamberge et son arc en if avait du mal à tenir dans sa main, tant sa préhension sur l'objet était frêle. Il se sentait faible, inutile, un poids mort (ou presque) pour cette bataille qui se devait d'être décisive, et autant vous dire qu'il n'aimait pas ça du tout!

La fièvre le prit alors et il sombra dans l'inconscience.


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MessageSujet: Re: L'échauffourée de Port-Cinglant   L'échauffourée de Port-Cinglant I_icon_minitimeMar 23 Aoû 2011 - 17:04

Si le magnifique Hidalgo n'était pas monté sur ses grands chevaux au cours de l'attaque, il n'en était pas moins tombé de la palissade sur laquelle il se tenait avec un porte-voix. Une chute aussi cruelle que douloureuse pour le général aux orgueilleux favoris. La déflagration sur la tour de bois avait été telle qu'il avait vacillé et qu'il s'était retrouvé à l'extérieur du fortin toujours protégé pourtant par la palissade extérieure. Il se releva et donna des ordres, les cataphractaires sur les palissades arrosaient l'ennemi qui débarquait de traits qui ne manquaient pas d'atteindre leur cible. Les fier-à-bras scylléens seraient peut-être mis en échecs par la férocité des séides du seigle, même si pour le moment la situation était tendue. Elle le devint encore bien plus lorsque l'on vit des forces encercler le camps.

"Madre Dios... souffla Hidalgo, on est perdou..."

Il envoya une quinzaine d'homme rendre les flèches que la première volée avait courtoisement laissé tomber sur la cour intérieure. Les pertes près des palissades s'accumulaient et l'on redoutait la jonction des forces. Heureusement, les dieux n'avaient point encore abandonné la justice et ils se rangèrent encore, pour un temps, du côté des hommes d'Hidalgo. Il sembla que les Scylléens, ivres de rage et sans doute courroucés par les odeurs de cul pourri qui émanaient des hommes d'Aarnis et Altiom, il sembla donc que les scylléens aient décidés de se charger des mervalois seuls et ils les massacrèrent avant que ceux-ci ne décident de rentrer chez eux.

"Ma au moins, on né séra pas les plous ridicoulos"

Mais alors que notre héros se gaussait, les palissades furent prises par les forces scylléennes qui avaient tant la science des armes qu'ils étaient parvenu, en maintenant deux fronts, à faire reculer les centaines d'hommes d'Altiom et Aarnis et à écraser la résistence Mervaloise. Le nombre de cataphractaires en état de combattre était devenu alarmant.

Hidalgo, comprenant que la situation devenait dramatique fit sonner la retraite et s'entoura de quelques volontaires afin de retenir les assaillants. Il posa la main sur l'épaule de son second qui transmettait un ordre, et prit sa voix la plus sinistre :


"Manuel, mon fidèlé secondo, barricadez lé fortinos et rendez-vous quand vos lé porrez"


10 Cataphractaires en tout, dont deux blessés se postèrent donc devant la porte qui finissait de s'effondrer alors qu'Hidalgo leur donnait des consignes. Les scylléens fondirent sur eux et en firent de la chair à saucisse 0%, et du fortin ou les survivants finissaient de se retrancher, on n'entendit que les vociférations des Scylléens, galvanisés par la victoire prochaine, les cris de guerres des défenseurs qui frissonnaient du désespoir qui pousse aux actes insensés en chargeant l'ennemi qui les encerclait, et la voix légendaire d'Hidalgo qui leur lança avant le contact tragique "A moi, mes liones!"

Les scylléens, peu enclins à laisser le fortin les menacer avaient semble-t-il décidés de faire tomber la place forte, mais ils furent devancés par Manuel Secondo, un drapeau blanc à la main qui sortit désarmé à la rencontre des armées adverses encore lointaines d'une trentaine de mètres. Lorsque la fureur sembla s'être un peu calmée et qu'un émissaire scylléen fut mandé à la rencontre du second, le jeune homme, la mort dans l'âme, annonça :


" Signor Scylléen, nos reconnaissons votré victoria, faite promesse qué vos epargnez donc nos soldats, et nos donnons à votre maître notré ultima posission".

Un silence étrange régnait.

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Aetius d'Ivrey
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MessageSujet: Re: L'échauffourée de Port-Cinglant   L'échauffourée de Port-Cinglant I_icon_minitimeSam 27 Aoû 2011 - 22:17

« Ah ! Les pervenches ! Ils se rendent ! »
Lorsqu’Aetius expectora ce constat, un sourire vint élargir son visage engoncé d’acier. Tout n’avait été que chaos depuis le débarquement improvisé par les Scylléens. Voyant fustes et galiotes assaillirent les Mervalois en retraite, le gros des troupes, harangué par un comte nerveux, désireux de croiser le fer, avait fini par s’échouer sur le sable fin de la baie du Calice. Et tandis que les hommes du seigle matois, croyant recevoir des renforts, tenaient la plage puis la palissade, le comte et ses preux fit reculer les hordes de tire-laines malades qui, venues de la forêt, s’y repliaient aussi sec. L’enthousiasme était, donc, à son comble, et à ce moment, Aetius, essoufflée par la course échevelée (?) sur la plage, avait, à ce moment-là, perdu le fil.

Tout n’était, à présent, qu’une succession de coups de main, de cris de fureur et de borborygmes. Peu à peu, le Mervalois refluait de la plage pour rejoindre l’abri quiet mais illusoire que procuraient les palissades. Bref, ça se charcutait dur, à Port-Cinglant. On aurait pu en dire beaucoup et en écrire encore un peu plus. D’ailleurs, les chantres du comte n’oublieront pas de graver dans l’éternité relative des laisses de chansonnette ce glorieux événement, sans pour autant décrire ces maladroits qui, poussés par leur seul courage, tombèrent avec fracas contre les épieux noircis au feu qui servaient de parquet aux fosses étroites qui jouxtait le port.

« Ah ! Les pervenches ! Ils se rendent ! »

Disions-nous donc. Ce cri, proclamé devant ces groupes disparates de soldats écarlates et haletants dissipa la confusion qui régnait jusque-là. On se ressaisit, on comprit que l’on avait gagné, on pensait aux dents en or et aux rançons. Les pourparlers furent vite réglés et les prisonniers vite entravés. Aetius eut bien voulu chantonner un peu « gnagnagnaaaa, j’ai gagnééé, » mais un sens naturel de la dignité l’en retint.
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Vincente Manolesti
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MessageSujet: Re: L'échauffourée de Port-Cinglant   L'échauffourée de Port-Cinglant I_icon_minitimeDim 28 Aoû 2011 - 2:17

Vincente regarda avec ravissement la tour qu’il venait de viser bruler avec intensité mais il déchanta quand son second lui apprit que le bateau venait à s’être ensablé. C’était sans doute le choc qui était survenu plus tôt mais pendant la bataille on ne réagit pas à tous les détails. Quoiqu’il en soit, on continua d’arroser la plage de plus belle, lorsque l'on vit surgir de nulle part des colonnes d’hommes armés semblait-il d’arcs et de flèches. Vincente de ne comprit la tactique mais dans le doute il valait mieux moissonner et donc sans se poser trop de question on moissonna. Après que les ladres mervallois se soient retirés de la plage afin de se réfugier dans leur antres, les hommes du comte débarquèrent fièrement et partirent à la poursuite de leur gibier, pendant que les hommes de la vipère noire se faisait plus lent, plus…syndiqué( ?), leur combat était en mer et ils laissaient les batailles de la terre aux pieds-secs. D’ailleurs bataille il n’y eut pas car peu de temps après le débarquement, un messager sorti du fortin afin de déjà négocier une reddition. Tel des coupe-jarrets faisant contraste voire limite tache à côté des soldats comtales, les pirates se gaussaient devant le mervallois mais devaient réprimer leurs rires, car Manolesti avait interdit la raillerie, les hommes qu’ils avaient combattu n’en valait pas la peine, il fallait même selon ses dires les prendre en pitié pour n’être que de pauvres suderons aux services d’une sorcière qui les avaient trompé.

Bien sur, on exécuta quand même quelques prisonniers einh, pour la coutume. D’ailleurs, petite anecdote historique, Robert « crache à la gueule » Grabonweek célèbre pirate de son époque avait l’habitude de cracher à la gueule de ses ennemis avant de les décapiter et parce que Vincente respectait ses pairs ; ont offrit à quelques prisonniers l’honneur de cette pratique afin de fêter la mémoire de ce grand homme. Le comte offrit même la tête de l’officier du fort qui vint à honorer le mat principale de la moisson rouge et où les pirates s’amusaient à la saluer tel des soldats d’un " Capitaine. " ; d’autres encore s’en servaient de cible pour des paris de lancés de couteaux. Bref on célébra la victoire et comme le voulait la tradition Vincente jeta des sabres sur la plage à des petits groupes d’hommes (petit pour éviter qu’ils ne se rebellent einh.) et les regarda avec ses hommes se battre entre eux pour faire partie de son nouvel équipage.

Avec la marré on mit tout le monde à l’ouvrage et on désensabla les navires, réparant les dégâts qui avaient pu être causé. Cela prit deux jours pour que tout soit opérationnel mais cela en valait la peine, car on peut l’avouer cette échauffourée de Port-Cinglant avait rapporté des hommes et trois dromons à la vipère noire et comme il n’est de bonne compagnie qui ne se quitte, le pirate s’en alla vaquer à ses occupations sans avoir présenté une dernière fois ses respects au comte de Scylla.
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Altiom d'Ydril
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MessageSujet: Re: L'échauffourée de Port-Cinglant   L'échauffourée de Port-Cinglant I_icon_minitimeDim 28 Aoû 2011 - 17:25

Alors qu'Altiom, apercevant les troupes Scylléennes débarquer et mettre leurs ennemis en déroute, sentait la victoire proche, des rafales s'abattirent sur eux depuis la plage. Ni une ni deux il ordonna une retraite sans riposte. Leurs alliés les trahissaient-ils? A moins que...? Non quand même... Aarnis n'aurait pas pu faire une bourde pareille. Il jeta un coup d’œil aux quelques grivetons de sa colonne qui avaient survécu à l'assaut. L'un d'eux, croyant recevoir-là une invitation à la causerie, s'exclama: messire, on en a gros! En y repensant, le nobliau devait réviser son jugement. Si le châtelain d'Ack était capable de laisser entrer un tel incapable dans ses troupes, c'est qu'il était définitivement capable de commettre l'erreur à laquelle pensait l'Ydrilote.
Ses troupes devaient s'éloigner du danger, aussi contourna-t-il la ville en sens inverse, sous le couvert des frondaisons pour rejoindre son camarade. Et quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il le retrouva allongé en pleine jungle, entouré de ses hommes, au lieu de se battre. Bandé au bras, tout transpirant et dégageant une odeur nauséabonde, le nobliau semblait en bien piteux état. De quelques tapes sur les joues, le voyageur réveilla son compère.

- Aarnis, t'es avec nous? Hé? Il prit le grognement du blessé pour un oui. Écoute, je dois savoir si tu as bien prévenu les Scylléens que nous les aiderions à assiéger Port-Cinglant comme je te l'avais demandé. Et au regard que lui lança l'invalide, il comprit. Non... t'es pas sérieux là? ON A PERDU DES DIZAINES D'HOMMES A CAUSE DE TA CONNERIE! L'enchaînement d'insultes, jurons et autres imprécations qui s'ensuivit continua pendant deux bonnes minutes avant que n'arrive Alaric, coupant court à la diarrhée verbale d'Altiom (mais pas à celle du châtelain).
- Les Mervallois se rendent, nous avons gagné.
- Pas exactement... Et sans plus d'explication, le sans-logis ordonna à son lieutenant et un porte étendard d'Ack de le suivre, un drapeau blanc flottant piteusement au-dessus d'eux.

Parcourant le champ de bataille à découvert, désormais que les combats avaient cessé, le trio atteignit la plage, mis en joue par des dizaines d'archers et complètement encerclés. La tension était palpable et il fallait avant tout se mettre hors de danger.
- Nous représentons les forces coalisées de la châtellenie d'Ack et de euh... des partisans de... d'Altiom... ç't'à-dire moi, déclara le vagabond assez fort pour être entendu de tous.
- Nous tentions de vous aider à assiéger le fortin lorsque vous avez lâchement abattu nos troupes! tempêta Alaric.
- Eh pas besoin de les exciter plus encore, on se calme, lui chuchota son commandeur. Mon associé était censé vous prévenir que nous nous joindrions à vous pour cette bataille, c'est donc de sa faute si vous nous avec attaqué et nous ne vous en tiendrons aucunement rigueur. Aussi nous souhaitons toujours nous allier à vous dans la guerre contre Merval, sous certaines conditions qu'il nous faudra discuter avec votre comte.
- Sur-le-champ! crut bon d'ajouter son lieutenant.
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MessageSujet: Re: L'échauffourée de Port-Cinglant   L'échauffourée de Port-Cinglant I_icon_minitimeMer 31 Aoû 2011 - 14:29

« CAZZOGIARO ! »

Ca ruait dans les brancards. Ortolani, l’Arabiatto, projetait tous les tabourets qui avaient eu l’idée fumeuse de se trouver à portée de bottes de ce véhément marin. Plus tôt dans la soirée, l’un d’entre eux, trop faible pour soutenir sans broncher la carcasse de l’imposant capitaine, s’était brisé, propulsant son séant sur le plancher. Il était colère, notre capitaine, mais il n’y avait pas que ces petites tracasseries qui lui faisaient du souci. Ca non ! l’ensablement d’une partie des escadres, ajouté à cette poignée de tire-laine qui s’étaient aventurés entre les masures de ce hameau qu’on appelait Port-Cinglant n’arrangeaient en rien les humeurs du Scylléen, qui pestait, enrageait, aboyait à qui mieux mieux.

Le comte, cet intouchable spectateur, savourait le spectacle tout en détaillant le fortin qu’avait construit Merval. Paisiblement attablé avec quelques gens de sa garde, il sirotait, si l’on pouvait, l’un des crus du port et se demandait si la pisse n’avait pas meilleur goût. Les réserves d’eau du fortin avaient été vidées sur le champ, de crainte que les singes du levant, fourbes comme à leur habitude, aient empoisonné les stocks, ultime vengeance sur le comte. Ainsi la soldatesque organisait la population pour ravitailler les quelques centaines de malandrins qui occupaient la colonie et, en attendant, on avait mis sur la table ce qui devait être le meilleur breuvage de l’île, un infâme mélange de vin coupé à l’eau de mer et de « Royale » épicée d’une poudre de plantes locales, qui auraient, d’après l’expérience du colon, la capacité de limiter le risque de cécité provoqué par la liqueur. La débrouillardise de ces apothicaires en herbe (ohoho) n’empêchait pas le jeune prince du sang de grimacer à chaque nouvelle lampée et de forcer, une fois celle-ci ingurgitée, son regard sur un point précis en craignant que sa vue ne se brouille et disparaisse.
Le combat avait été éprouvant, et le repos qu’ils s’offraient était temporaire. La plupart de l’armée continuait d’ailleurs à investir le village à la recherche d’un Mervalois ou d’un abouché. Le reste surveillait les environs ou déplaçait du navire, voulant prévenir une menace venue par la mer. Qui sait ? Peut-être que Merval avait déjà pris Ydrilla, et qu’une puissante escadre y croisait, prête à charger la flotte comtale. Ou, pis encore, les brigands qui s’étaient repliés pendant les combats reviendraient pour aider la garnison mervaloise malgré sa reddition.

L’aube se levait lentement lorsque les émissaires de cette troupe de brigands arrivèrent auprès du comte, dans la grand-salle du fortin. Un reître avait annoncé au comte la venue d’Altiom et d’Alaric, les lieutenants, s’il avait bien compris, du sire d’Ack. La stupéfaction était grande, on s’en doute. Que pouvait bien foutre céans des chevaliers étherniens ?

« Par les saints ! Il ne manquait plus que ça, les Settentrionali sur nos îles ! » gronda l’Arabiatto, qui en profita pour dégommer un nouveau tabouret.

Le reître qui avait annoncé les ambassadeurs expliqua la situation, comme quoi les mercenaires de Merval voulaient à présent rejoindre le Grype scylléen. Bien sûr, cela rajouta un peu plus au quiproquo, et déjà quelques hommes parlaient de faire pendre les maroufles à la poutre de la pièce commune. Aetius, qui était fatigué par toutes ces disputes, fit taire l’assemblée et laissa parler les envoyés.

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MessageSujet: Re: L'échauffourée de Port-Cinglant   L'échauffourée de Port-Cinglant I_icon_minitimeJeu 1 Sep 2011 - 13:17

Une fois les quelques secondes décisives de la rencontre -pendant lesquels Altiom s'était préparé à recevoir un carreau en travers de la gorge- passées, la vaillante équipée se tenait toujours devant les Scylléennes. L'averse de flèches annoncée par le porte étendard (météorologue à ses heures perdues fallait-il croire) n'avait donc pas eu lieu. Second miracle de la matinée: le trio fut même convié à exposer sa plaidoirie aux huiles Scylléens, et mieux encore: au comte. Jamais deux sans trois, peut-être celui allait-il même les croire.
Pénétrant dans le hall de la bâtisse Mervalloise, ils jetèrent des regards mi-figue mi-raisin à l'assemblée, accueillis par autant de rumeurs et autres exclamations étouffées. Le nobliau aurait bien aimé pouvoir en placer une, mais sa voix était couverte par le brouhaha qui allait crescendo, jusqu'à ce qu'un homme les fasse tous taire en un instant: Aetius sans aucun doute. Dans ce terrible silence qui venait de s'abattre on n'entendit plus que le raclement de gorge du voyageur, qui avait l'impression d'en être revenu aux cours de poésie de sa jeunesse lorsque poignait le moment fatidique de la récitation devant sa toute jeune préceptrice, Hélène, à peine plus âgée que lui... et dont les formes envoûtantes ne lui facilitaient pas la tâche... ses jambes galbées, ses grands yeux couleur noisette, ses hanches aguicheuses et... sur un coup de coude d'Alaric, le sans-logis sortit de ses rêvasseries pour reprendre le cour des événements. On ne fait pas attendre un comte, même pour Hélène!

- Sire, vous êtes de ceux qui se joignent au combat plutôt que de rester l'arrière-train vissé sur leur trône, j'imagine donc que vous n'aurez en de pareilles circonstances que faire des courbettes et autres flagorneries dont on vous abreuve à la cour, je serai donc bref. Le châtelain d'Ack et moi-même avions sur cette île un projet d'importance qui s'est vu menacé par la convoitise de Merval, ainsi nous avons joint nos forces pour préserver nos intérêts commun. Il fallait ma foi bien nous allier à l'un ou l'autre parti, et vos colons étaient là avant l'arrivée des armées du Seigle, nous avons jugé de fait votre présence plus... légitime. Aarnis était donc chargé de rédiger une missive à votre encontre, vous prévenant de notre présence sur Nelen et de nos intention. Théoriquement nos sommes censés être du même bord-
- Si seulement ce sot de châtelain d'arrière-pays de bouseux ignorants n'avait omis d'écrire cette foutredieu de lettre! le coupa son fidèle lieutenant.
- ... voilà. Après une attente latente et un long moment de solitude, Altiom se décida à préciser: quoiqu'il en soit un accord est encore possible, bien-sûr nous avons quelques exigences mais il s'agit surtout de services qui vous sembleront dérisoires... j'imagine. Aux regards furibards qui se posèrent alors sur le trio, l'alfier manqua de souiller ses braies et se lança dans une prière silencieuse à Nééra afin qu'elle daigne bien les laisser repartir en un seul morceau. Un morceau vivant de préférence. D'un geste, on enjoignit son chef à développer sans attendre: et bien contre notre aide dans ce conflit, et sur le long terme dans le développement du Port, nous désirons ne payer ni taxe, quelle qu'elle soit, sur nos cargaisons, ni frais d'amarrage pour les navires sous notre responsabilité.
- Et nous couperons à toute question indiscrète sur nos agissements.
- Hm oui, mais n'ayez crainte vous serez informé du moindre projet qui risquerait d’influencer Nelen trop... sensiblement.
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MessageSujet: Re: L'échauffourée de Port-Cinglant   L'échauffourée de Port-Cinglant I_icon_minitimeSam 3 Sep 2011 - 13:06

Un projet d’importance ? Une lettre lui étant destinée ? Tout cela fleurait bon les menteries, tout du moins la fantasmagorie. Mais cela n’était rien, voilà que les transfuges, malgré la reddition des Mervalois, semblaient daigner rejoindre les Scylléens contre une immunité fiscale totale sur Nelen, ainsi, bien entendu, qu’une absence totale de questions de la part des autorités. Enfin, habile compromis, les soudards informeraient Aetius des projets d’importance… Un silence de plomb s’installa dans la grand-salle, un mutisme nerveux, si l’on peut dire. Heureusement pour tout le monde, le comte prit son parti d’en rire à gorge déployée, bientôt suivi par le rugissement rauque qui devait servir à l’Arabiatto lors de ses moments d’hilarité.

« Voilà des conditions qui me paraissent tout à fait raisonnable, Altio, c’est ça ? Cependant, je vais faire une contre-proposition, si vous le permettez. Je vous offre la possibilité de nous accompagner sur le continent tout en restant en vie. De même, je pardonnerai vos agissements sur mes terres et votre intrusion ici-même sans même me prévenir. Enfin, si vous combattez pour Scylla, je maintiendrai votre projet sur cette île, tant que, bien sûr, vous me tenez aimablement informé. »
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MessageSujet: Re: L'échauffourée de Port-Cinglant   L'échauffourée de Port-Cinglant I_icon_minitimeSam 3 Sep 2011 - 17:04

Aux oreilles du nobliau, la contre-offre d'Aetius ressemblait plus à un ordre teinté de menace. A celles d'Alaric c'était une injure pure et simple.
- PARDONNER NOS AGISSEMENTS? Altiom secoua la tête, le porte-drapeau déglutit difficilement... c'était reparti pour un tour. Nous avons sacrifié des dizaines de nos frères, qu'il soient d'Ydril ou d'Ack tous ont donné leur vie pour votre cause, vous qui ne nous avez remercié que par les flèches, la mort et les insultes! Une main qui se voulait apaisante vint se poser sur son épaule, et d'un regard entendu le voyageur lui fit comprendre qu'il n'arrangerait pas les choses ainsi.
- Ma foi... nous n'avons guère le choix. C'est entendu nous nous battrons sous votre étendard, cependant nous ne serons pas d'un réel secours lors des grands combats. Nous sommes peu et la fièvre a touché une bonne part de nos troupes, sans compter nos nombreux blessés. Aarnis même est souffrant.
- Nos arcs et nos épées seront plus utiles hors des champs de bataille, là où passent les marchands, les denrées, les richesses, là où s'amassent le blé et l'orge. J'ai eu vent des nouvelles de l'est avant de quitter la Péninsule. Les terres de Merval sont rongées par la disette.
- C'est exact, nos forces pourraient s'attaquer aux racines mêmes du comté, et avec beaucoup plus d'efficacité qu'en rang face aux bataillons Mervallois. Mais nous traiterons de cela plus tard, pour l'heure je dois rassembler notre régiment. Il chuchota quelques mots à son lieutenant et continua: je vais vous éviter la crainte d'une désertion prématurée en restant ici pendant qu'Alaric part avertir les miens.

Ainsi, comme dit précédemment, l'ancien garde partit avertir les Coalisés... Non sans faire un détour par la petite crique où mouillait le Vigile, suivant la demande de son commandeur, pour expliquer la situation à Gildebert et l'enjoindre à la prudence quant à sa précieuse cargaison.
Une vingtaine de minutes plus tard il était aux porte du camp. Nous passerons-là les détails rébarbatifs et si dénués de truculence du rangement des caisses, du pliage des tentes, des purges intestinales involontaires et des mise en ordre de marche pour arriver directement au moment de l'embarquement... finalement tout aussi inintéressant. Pour la postérité, sachons que la plupart des troupiers coalisés grimpèrent dans les navires la main sur le front ou l'estomac (dans le meilleur des cas) et la mine pâteuse. En ce qui concernait le châtelain à l’Étron d'Airain, ce fut sur une civière crasseuse qu'il arriva au port. Toujours mal en point mais néanmoins conscient la majeure partie du temps, ce qui représentait déjà une amélioration notable.


Effectifs des Coalisés post-foutage sur la gueule:
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MessageSujet: Re: L'échauffourée de Port-Cinglant   L'échauffourée de Port-Cinglant I_icon_minitime

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