Nombre de messages : 1629 Âge : 27 Date d'inscription : 23/01/2017
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 719 ans Taille : 2m54 Niveau Magique : Maître.
Sujet: En pélerinage | Retour à bon port Lun 16 Aoû 2021 - 19:48
2e ennéade de Karfias Dix-Neuvième année du Onzième Cycle Route vers la Quatrième Saison
- Il va encore falloir que je te reforge ton armure on dirait.
- On dirait bien.
Vous riez. C’était la seconde fois en peu de temps, seulement cette fois était différente. La première fois, tu t’étais auto infligé le changement. La première fois, c’était la peur qui te motivait. Cette fois-ci c’était différent. Cette fois-ci c’est ta détermination qui t’avait vu récompensé. Et récompensé par une Créature légendaire en plus ! Cette fois-ci était d’autant plus différente que Cìryon t’avait vu cheminer par la mort. Ton ami avait pu voir exactement ce qui t’animait, t’accompagner au travers de ton combat, et finalement te voir le remporter. Certes, il était ton ami, loin d’être aussi sceptique que pourraient l’être d’autres des tiens, mais il avait gagné un peu de fierté en son Aran, et tu t’en trouvais d’autant galvanisé.
3e ennéade de Karfias Dix-Neuvième année du Onzième Cycle Route vers Alëandir
Voilà quelques jours déjà que des regards interloqués se dirigeaient vers toi. Quelques années de règne avaient été plus que suffisantes pour que les tiens se fassent une idée de ce à quoi ressemblait leur Aran. Quelques années de règne avaient été plus que suffisantes pour que les tiens se fassent à ta stature toute particulière. Mais ils n’étaient finalement pas bien nombreux les elfes à t’avoir côtoyé d’assez près pour s’en faire une idée précise. Ou du moins, pour s’en faire une idée indépendante de l’image projetée par ton rang. Même au sein de la milice d’Alëandir et de l’armée Royale, qui auront toutes deux été les corps que tu auras le plus fréquenté durant ces derniers temps, ils sont peu à avoir imprimé ton exact gabarit. Ils te savent très imposant, voilà tout. Et finalement, lorsque l’on est aussi imposant que toi, surtout parmi les elfes, le devenir plus encore n’est jamais qu’un changement anecdotique… jusqu’à ce qu’il ne le soit plus. Les vêtements que tu portes aujourd’hui ne sont pas ceux que tu portais à ton départ vers l’Île du Sanctuaire, parce que les vêtements que tu portais à ton départ, tu serais bien en peine de les enfiler aujourd’hui. À la place, ce sont de simples habits confectionnés à la va-vite par les habitants de l’Île qui te couvrent aujourd’hui… mais pour combien de temps encore ?
Contrairement à la première fois, tu ne sais pas jusqu’où ira ta transformation. Et contrairement à la première fois, jusqu’où elle te mènera, tu n’en as cure. Ce sont finalement tes accompagnateurs les plus inquiets, mais leurs inquiétudes ne durent jamais bien longtemps. Car à ceux qui auront été assez curieux pour te demander ce qu’il s’était passé, à ceux qui auraient été effrayés à la vision de pans de ta peau s’arrachant à l’occasion comme le feraient ceux d’un reptile en mue, tu auras confié toute l’histoire, sans rien leur dissimuler. Ni tes peurs passées, ni tes jalousies, ni tes colères. Ne sont-elle pas les maux ayant donné naissance à cette détermination renouvelée ?
Milieu de la 4e ennéade de Karfias Dix-Neuvième année du Onzième Cycle Arrivée à Alëandir
Ton cœur bat lentement. Mais il bat fort. Tu redécouvres ton propre monde autrement. Tu te redécouvres autrement. Le Sanctuaire était une chose nouvelle. La Forêt est à jamais changeante. Les bâtisses d’Alëandir… fut un temps où elles t’étaient familières. Plus aujourd’hui. Etais-ce ce que ressentaient les tiens à te voir ainsi ? Tes yeux percevaient le monde autrement. Tes pas traversaient le monde autrement. Les regards se dirigeaient vers toi autrement. Tu étais un adolescent à nouveau. Tu apprenais à évoluer à travers le monde à nouveau. Tu apprenais les limites de ton corps à nouveau. Il t’était donné une nouvelle chance de te métamorphoser. Et aussi étrange que cela puisse paraître… la sensation était aussi déconcertante qu’agréable. Déconcertant reprenant parfois le dessus. Ce serait mentir que de dire qu’il ne t’arriva pas d’être pris de vertige perché sur tes propres jambes. Seulement chaque fois, il y eut un enfant, un camarade, un Frère dont le sourire suffit à te rendre contenance.
C’était peut-être d’ailleurs là le plus déconcertant. Le regard des Lëandrins. À l’occasion, quelques sourcils se levèrent, et quelques joues se plissèrent, mais le regard que te portaient les Lëandrins restait largement inchangé. Et pourquoi en serait-il autrement ? La majorité ne t’avait après tout jamais vu que de loin, ou que trop rapidement. Alors oui, tu leur paraissais changé, mais de si peu. Quelle différence en plus à leurs yeux, entre ton regard d’aujourd’hui, et les calme et assurance de façade d’autrefois ?
À peine aux portes des appartements royaux que l’Aran posait déjà le genou au sol… pour mieux prendre dans ses bras la princesse. Si le voyage avait été éreintant, la chaleureuse étreinte offerte par ta fille en valait largement la chandelle.
- Je suis là Rhëa.
Une expérience en valant la chandelle certes, mais loin d’être tout ce que tu voulais pour ce soir. Une fois ta fille dans tes bras, tu t’étais relevé, et c’est vers la première femme te ta vie – ton épouse – que tu t’étais dirigé. Kaëlistravaë t’avait souri. Tu lui avais souri en retour. Vos lèvres s’étaient touchées. Et vous en étiez restés là. Vous attendiez votre moment. Encore quelques pas, quelques difficiles secondes à attendre, avant que les jumeaux ne puissent eux aussi profiter des retrouvailles. Elle t’en avait confié un. Elle en avait pris un dans ses bras. Et puis vous vous étiez assis tous ensemble au salon. La tempe de Kaëlistravaë s’était posée dans le creux de ton cou, et tous ensemble, en famille, vous aviez partagé une longue étreinte.
- Je sais… ton regard cherche celui de ton épouse, et accroche celui de ta fille J’imagine que vous vous demandez ce qui m’est arrivé là-bas. tu ouvres la main sur l’écaille d’or Et bien là-bas, j’ai rencontré quelqu’un...