Une nouvelle ère commence, celle du Terrible.

L’Hiver était tombé sur la contrée, recouvrant la baronnie d’un épais manteau de neige. Les villageois et paysans habitués à ce climat rude ne sortaient pas souvent de leurs chaumières, les nobles, eux, bien au chaud dans leur château, se divertissaient comme ils le pouvaient et peu d’entre eux ne s’intéressaient aux affaires de la baronnie. Le trône était vacant, et pourtant, il ne générait pas des vagues de sang et de luttes acharnés. Il ne laissait pas les grands seigneurs indifférents toutefois, ces derniers ne voulaient pas d’une nouvelle guerre de pouvoir qui épuiserait les trésors déjà maigre de ces nobliaux. De ceux qui se distingue, et qui sont les plus amène de monter sur le trône on retrouve le Seigneur de Süderwald, Lufinère de Nulhädon, à la tête de la première cité marchande de la baronnie et jusqu’à présent, plus riche seigneur d’Oësgard. Et Norman, dit le Terrible, Seigneur d’Uberwald. Récemment marier avec la Vicomtesse d’Adamantine, qui lui a apporté quelques peu de prestige malgré sa répudiation, car il faut dire qu'il est rare qu'un Oësgardien se mari avec une Dame du Sud. Déjà connu comme un guerrier aguerri et redoutable, dirigeant d’une poigne de fer les hommes de son fief, ce dernier avait rallié à son camp la plupart des seigneurs soit en suscitant en eux la peur ou le respect. La plupart des gens le donnait grand favori, et le Seigneur de Nulhädon, s’il persistait à insister, risque de perdre sa tête.

En ce mois de Favriüs, devait se tenir le Conseil des Seigneurs à la Forteresse d’Oësgard même. Norman allait profiter de cette évènement pour prendre le pouvoir, en essayant et ce malgré lui, de ne pas faire couler de sang. Il avait l’intention d’assiéger la salle du conseil en y faisant entrer une trentaine de ses guerriers, et en éliminant ceux qui ne voudraient pas lui jurer allégeance. Chacun des Seigneurs les plus affluents venaient avec une garde personnelle, ce pourquoi il avait prévu une centaine d’autres guerriers qui les attendraient à la cour où cas où certains se rebellent.

A Nebelheïm, personne d’autre que ses lieutenants n’était au courant de ses projets, même pas la future baronne. Une rumeur circulait cependant au vu de la centaine d’hommes qui s’armaient et qui s’équipaient dans les salles d’armes du château. Le départ prévu au petit matin se faisait imminent et Norman ne laissait rien transparaitre de ses émotions. Marteau au dos, il descendit à la cour où son cheval scellé l’attendait entouré d’une centaine de cavaliers bien armé. Lucrèce à son bras, il salua ses hommes avant de son tourner vers son épouse et lui murmurait.

- Je vous ferais parvenir une lettre ce soir, accompagné d’une garde vous me rejoindrez à Oësgard au petit matin. Aujourd’hui je serais baron.

Il l’embrassa à la suite de ses paroles et monta sur son destrier pour prendre la route de son trône. Le Seigneur de Krahöf, celui d’Ostermäk, d’Estermäk avaient rejoint le camp de Norman. Le Seigneur de Lüdenak était resté neutre. Le seul capable de s’opposer militairement, c’est celui de Nulhädon.

Le colosse arriva ainsi, avec sa suite au coucher du soleil. Le conseil allait commencer aussitôt. Descendant de sa monture il prit le couloir menant à la salle du conseil, derrière lui, un de ses lieutenants accompagnés par une vingtaine de soldats. Ces derniers ne rentrèrent pas tout de suite à l’intérieur, ils devaient attendre sagement le signal pour y faire irruption.

Norman poussa les grandes portes, tous les autres seigneurs étaient déjà présents et assis discutant entre eux. A son entrée, les murmures cessèrent ce qui amusa le colosse d’Uberwald. Il prit place à la droite de la chaise vacante du baron après les avoir tous salué.

- Messieurs, l’heure est grave. Alors que le Royaume s’engage dans de nouveaux conflits comme celui de Merval et Scylla, notre baronnie n’a pas encore retrouvé un dirigeant capable de la redresser. Ce pourquoi, ici et devant vous, je ne me présente plus devant vous comme Seigneur d’Uberwald mais comme Baron d’Oësgard.

Déjà les mines de quelqu’un changeaient, le rival de Norman, un homme gras et chauve sortit une épée de sa ceinture alors qu’en même temps, les grandes portes de la salle s’ouvraient sur deux lignées de soldats qui entrèrent lances et boucliers à la main se rangeant de par et d’autre de la table. Aucun seigneur ne parla, mis à part le Seigneur de Nulhädon qui courut vers Norman en criant « Parjure ! » mais il ne fit même pas le tour de la table qu’une lance le transperça et le cloua à celle-ci. Deux des soldats le décrochèrent et le firent sortir de la salle laissant derrière eux une trainée de sang. Un autre Seigneur prit la parole, mais cette fois-ci pour prendre la parole.

- Nous n’avons pas d’autre prétendants je suppose, et il est vrai qu’un dragon sans tête ne pourrait aller loin. Seigneur, nous serons vos fidèles vassaux. Gloire au Baron Norman d’Oësgard.

Et les autres reprirent en cœur « Gloire au Baron ! Gloire au Baron ». Et pour la première fois depuis le matin, Norman sourit et demanda à un de ses hommes d’aller faire quérir Lucrèce. Il comptait l’annoncer au peuple le lendemain matin. Pour cela, il devait passer la nuit et entourer de sa garde personnelle en cas de tentatives d’assassinat.

La nuit venu, Norman fit monter une vingtaine de ses gardes dans ses nouveaux quartiers. Il n'était pas encore à l'abri d'une menace, sa prise de pouvoir devait sans aucun doute laisser des jaloux.

Il ordonna à plusieurs pages de chevaucher toute la nuit pour prévenir la population, de hameaux en hameaux, de villages en villages, de bourg en bourg et de ville en ville, ils ne devaient laisser aucune personne dans l’ignorance. Tous devait jurer allégeance au nouveau baron, sans exception.

Lucrèce arriva tôt le matin, alors qu'il ne faisait encore nuit. Norman lui, roupillait encore sur l'ancien lit de Baudoin puis du régent. Escorter de plusieurs garde, on fit monter la Vicomtesse aux appartements du colosse en lui demandant de ne pas le réveiller. En vain, car dès que la porte de la chambre s'ouvrit, le Baron ouvrit les yeux et se redressa sur son lit, une main sous l'oreiller. Il reconnut grâce à un rayon de la lune couchante son épouse, et retira sa main qui avait agripper un long poignard.

- Bonjour, demain nous serons couronner devant nos sujets. Ils ne jureront fidélité et servitude. Venez allonger votre sommeil, vous devez être reposer pour le lendemain.

Sur ce, il se coucha à nouveau. Il ne se doutait pas encore que Lucrèce attendait un enfant, à vrai dire il n'y avait pas encore fait très attention. Mais s'il s'avéré que l'enfant n'était pas le sien, son sort serait des plus funestes.