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 Après l'ouragan s'en vient l'écume [terminé]

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Altiom d'Ydril
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MessageSujet: Après l'ouragan s'en vient l'écume [terminé]   Après l'ouragan s'en vient l'écume [terminé] I_icon_minitimeMer 21 Mar 2012 - 15:28

[Fin Karfias, directement après la fin de l'ellipse]

L'air grave, ce bon vieux Alaric -'fin vieux, n'exagérons rien, le bougre était encore vif et frais comme un gardon! Mais bref- ce bon vieux Alaric donc scrutait avec insistance les flots calmes d'Eris. L'astre était déjà haut dans le ciel, inondant d'or les quais du port. Mais l'on était en hiver, et en hiver (accrochez-vous bien je vais vous en apprendre une bonne) on se gèle les grelots! En témoignaient les deux gardes accompagnant l'intendant qui, plongés dans la plus intense des concentrations, déployaient de véritables trésors d’ingéniosité pour former un cercle parfait avec la buée sortant de leurs bouches. Oui, écoutez on s'occupe comme on peut en temps de paix. Et tout en écoutant d'une oreille distraite les commentaires pédantesques de ses hommes quant à l'influence des force thermodynamiques sur la rapidité de condensation de leur haleine -carrément-, il aperçut au loin la Natica Destra.
- Signori, avanti! La caravella arrive. Isabella patiente dépùis quatle ans déjà, inùtile dè rallonger son attente plùs encore, finit par proclamer l'Ydrilote. Et dans un concert de cliquetis métalliques, le trio se mit en route au travers des petites poissonneries improvisées et autres carrioles de marchandises en tous genres. Quelques minutes plus tard, la jeune fille devenue femme descendait avec son escorte du navire.
- Hahaha! Ma da Cinque, què vous avez grandi bellissma donna! lança celui qui, quatre années auparavant, avait recueilli cette enfant prise dans les feux d'une guerre menée en son nom de retour d'Arcani. Cela avait été l'un des derniers commandements d'Altiom avant son départ pour Lante, avant le début des combats, et Alaric l'avait exécuté avec ce dévouement emprunt d'abnégation qu'on lui connaissait bien. Halvdan et lui l'avaient accompagnée jusqu'à la taverne récemment ouverte où les serveuses et prostituées de l'établissement s'étaient immédiatement proposé de jouer les mères de substitution pour la nouvelle venue. Soit... elles n'étaient peut-être pas aussi bien placées pour parfaire son éducation que tous les précepteurs qu'avait pu lui payer feu son père, mais vous ne m'enlèverez pas de l'idée qu'une île tropicale a ce petit quelque chose d'accueillant et chaleureux qui fait tant défaut aux cités mise à feu et à sang par les armées ducales. Et suite au désastre d'Ysari, il ne s'en fallut pas de deux semaines pour qu'Altiom reparaisse à Nelen. L'heure était des plus opportunes pour lui: ce serait son unique et ultime chance de réclamer la position qui lui revenait de droit. Mais lorsqu'il retrouva ses vieux amis qu'il désespérait de revoir en vie et cette petite Isabelle dont le sort l'avait tant inquiété, le drille mit de côté son pragmatisme pour quelques jours et tous les cinq fêtèrent dignement leurs retrouvailles -un certain châtelain d'Ack ayant été repêché en chemin. Et diantre que le cadre s'y prêtait bien! Plages à perte de vue, journées et nuits torrides, du rhum à profusion! Bon, évidemment pas pour Isabelle, l'Ydrilote n'était pas irresponsable "à ce point".
Enfin il fallut bien que chacun retourne à ses petites affaires, et même s'il promit à sa protégée qu'il reviendrait la voir au plus souvent, le nobliau était conscient de l'ampleur de sa tâche et du temps qu'elle lui volerait. Jamais cependant il n'aurait imaginé devoir sacrifier autant, jamais il n'aurait pensé voir les semaines, les mois, les années défiler si vite. Le nouvel archonte ne put effectuer que deux autres visites durant les rares périodes de répit que lui accordèrent toutes ses charges, et par les Cinq qu'elles furent succinctes! Au mieux restait-il deux malheureux jours. Mais ne voyez pas en lui un protecteur indigne! Isabelle était tout ce qui lui restait comme semblant de famille, et lui était le dernier homme en lequel la jeune fille pouvait placer sa confiance. Il exigea des rapports quasi-journaliers sur l'état de santé de l'enfant par Ollvar -récemment installé sur l'île avec ce qui restait de la Pègre démantelée-, réclama qu'on lui prodigue les meilleurs traitements, qu'elle reçoive la meilleure éducation possible aux vues des circonstances et que le moindre de ses mercenaires qui n'aurait ne serait-ce qu'osé la toucher soit saigné à vif. Enfin Altiom n'avait pas à se faire de soucis, sous ses airs de bûcheron sans cœur, Ollvar était en réalité un véritable papa poule.
Mais ne nous attardons pas sur le passé, aujourd'hui Isabelle était enfin revenue.


Assis sur le trône comtal, un bras sur l'accoudoir, la tête plongée dans une main, l'archonte réfléchissait. Non soyons tout-à-fait justes: l'archonte soupirait de désespoir devant la scène -presque tragique- qui se jouait devant lui.
- Ah pis comme j'vaus dit quôa! C't'animaul, làu, bah y fait paître tout son troupeau jusqu'dans mes champs!
- Nôn ma vous laissez pas jouer un air d'pipeau m'sser l'archonte, c'est qu'ce bestiau-là voyez ça ment cômme ça respire!
- Ah oui? Et où qu'sont pâssés mes navets alôrs?! Z'allez m'dire qu'c'est môa que j'me lève dans lau nuit pour tous les arracher pis vaus accuser après d'vant lau pus haute instance?!
- Oh bah c’est qu'ça m'étônnerait pas d'vaus tordu cômme z'êtes, m'enfin si vaus les r'trouvez savez où vous pourrez v'les carrer vôs navets!
- Archonte! fit enfin un garde en entrant dans la salle. Une nouvelle d'importance!
- Voyons soldat! Rien ne saurait être plus important que notre actuelle histoire de navets, lui répondit l'intéressé, manifestement outré.
- Euh j-soit, archonte.
- Non mais revenez! Je plaisantais, tout pour me sortir d'ici! lança-t-il en bondissant de son siège.
- Bâh, et qu'est-ce que j'fais môa 'vec mes navets?
- 'coutez Guethenoc si vous les retrouvez vous n'aurez qu'à suivre la fabuleuse idée de votre compère..., conclut Altiom en quittant les lieux. Décidément, les doléances se trouvaient être une sacrée connerie.
Les deux Ydrilotes s'embringuèrent à grand train parmi les coursives, absorbés par leur discussion: Isabelle venait d'accoster, elle allait enfin retrouver sa terre. Notre suderon connaissait cette émotion, ce retour aux racines après tant d'années. Au moins celles de la jouvencelles n'avaient pas été teintées d'âpres combats. Diantre qu'il était impatient! Tendu aussi, voilà qu'il en tremblotait presque! Allait-elle se plaire ici, ces murs ne risquaient-ils pas de faire ressurgir trop de mauvais souvenirs? Et quel avenir pour elle? Et son enfant. Et... non il ne fallait pas penser à cela pour l'instant, juste la rassurer, lui promettre que les choses s'arrangeraient, lui faire espérer en un avenir meilleur. Demain tout ira mieux tu verras. Oui, car il gardait toujours en tête cette petite fleur fragile qu'il avait connu... mais les gens changent.
The Streets of Whiterun by Jeremy Soule on Grooveshark
Au détour d'un couloir, le duo croisa le chemin d'une jeune femme des plus éblouissantes. Par réflexe, l'archonte lui adressa un signe de tête poli qui se voulait prétexte au sourire charmeur qui l'accompagnait. Étrange c'était bien la première fois qu'il avait aperçu la demoiselle, il n'aurait assurément pas oublié si ravissant minois de si tôt. Oh bon sang mais...

- Isabelle? souffla-t-il en se retournant, tout bonnement stupéfié. Transporté de bonheur il la saisit dans ses bras avant de la relâcher. Par les balloches pendouillantes de Mogar si tu savais comme tu m'as manqué!
- Hahaha elle a grandi la ragazza, è? ajouta Alaric en arrivant.
- Ah ça! Si trois ans à Nelen ont fait de la petite bulle d'écume si belle femme, je gage qu'un de plus t'aurais suffi pour devenir reine de l'île! Restant un moment silencieux, songeur, il se reprit bien vite: Rico, lui as-tu présenté ses nouveaux appartements?
- Non, y'allais appeler oun servant.
- Bah, ils ont déjà fort à faire avec les bagages, laisse-donc je m'en charge. Opinant légèrement du chef, l'intendant laissa ses deux amis se diriger vers les chambrées pour s'en retourner à ses affaires. Em tu... tu sais, depuis trois ans les choses ont grandement changé en Ydril, et il y a certaines... disons questions pratiques que nous devrions aborder pour... ta sécurité. Une ombre fugace passa sur son visage avant d'être chassé par le retour d'un sourire radieux. Mais pas maintenant! Petite bulle, tu es ici chez toi et je veux que tu t'y sentes aussi bien que si rien ne s'était jamais passé. Il fit une pause et reprit d'un ton taquin mais concerné: ah quel mauvais hôte je fais j'en oublie même les plus élémentaires banalités! Trois ans sans te voir... comment vas-tu Isabelle?


Dernière édition par Altiom d'Ydril le Jeu 30 Aoû 2012 - 14:55, édité 2 fois
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Isabelle de Systolie
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MessageSujet: Re: Après l'ouragan s'en vient l'écume [terminé]   Après l'ouragan s'en vient l'écume [terminé] I_icon_minitimeMer 21 Mar 2012 - 17:12

La guerre avait fait rage dans le Sud de l'archipel humaine, une guerre qui prenait sa source dans le pays ydrillain qui avait vu l'une de ses enfants bafouées par un sinistre personnage. L'innocence même avait été saccagée pour ne laisser que brisures dans son sillage.
La guerre avait été déclarée en Soltariel, pour laver l'affront fait à la famille de Systolie qui était alors régnante sur le comté. Diogène, son père, s'était fait beaucoup d'ennemis par cela. Trop sans doute...
Au lieu d'étouffer l'affaire comme il avait étouffé l'enfant de sa fille à la naissance, le comte en avait averti presque toute la noblesse continentale qui connaissait alors les déboires de sa cadette. Mais il y avait une personne, une seule qui dans ce conflit prit la décision de la protéger.

Enlevée à ses racines lors d'un combat nocturne alors que la famille de la demoiselle se faisait massacrer, un homme par derrière fit ce scrupuleux rapt pour pas qu'elle finisse comme les siens. Afin de la protéger, elle fut envoyée sur une île lointaine. Nelen...
Sa prison de terre au milieu de la mer, l'anonymat de son identité hormis un prénom, son prénom. Isabelle... La petite ignorait encore qui se trouvait à l'origine de cela mais la surprise fut grande quand elle vit Altiom, cet homme qui l'avait enlevée une première fois par mégarde. Pourquoi ? Elle ne comprenait pas.

Durant son exil qui dura près de quatre années, la fillette devint une jeune femme dès plus désirable. Elevée par des serveuses et des catins, elle changea. L’innocence était morte en elle. Elle avait grandi, elle avait appris, elle avait changé...
Isabelle avait toujours le visage d'Altiom en mémoire. Visage que jamais elle n'oublierait. Durant ces quatre années, les rencontres avaient été brèves et très espacées. Elle n'avait quasiment plus de nouvelles de lui jusqu'à ce fameux jour...

Sur un grand voilier que la mer faisait tanguer à tout va, Isabelle était dans une cabine. La jeune femme se préparait à revoir Altiom. Le voyage commençait à être long et elle se languissait de le revoir.
L'hiver régnait en maitre, soufflant le blizzard sur le port. Le regard d'Isabelle s'assombrit sous la capuche de sa capeline. Le port... De biens mauvais souvenirs refirent surface. Elle sortit de ses idées sombres quand Ollvar la prit dans ses bras pour la faire monter sur le cheval.

Ni une ni deux, il ne fallut pas longtemps pour que la petite troupe arrive devant les portes du castel. On souleva une nouvelle fois la jeune femme pour lui permettre de descendre de monture. A peine eut elle mis pied à terre qu'on s'empressa de la conduire à l'intérieur pour qu'elle n'attrape pas froid avec ce vent glacial.
Isabelle espérait revoir sa famille mais elle ignorait encore qu'il n'y avait aucun survivant, pas même ses petites sœurs... Marchant dans les couloirs, regardant tout autour d'elle comme si elle découvrait les lieux pour la première fois, la jeune femme voyait le château d'un œil nouveau.

Au détour d'un couloir, la jeune femme croisa la route d'Altiom et d'un homme dont elle avait oublié le visage et le nom. Elle reconnut celui qui était lors de leur première rencontre un vagabond mais ce dernier ne sembla pas la reconnaître, lui offrant un sourire charmeur devant sa beauté enchanteresse.
Ils se croisèrent sans qu'elle ne dise rien, ralentissant son pas simplement quand une voix se fit entendre l'appelant. La jeune femme sourit et se retourna juste à temps pour sentir les bras d'Altiom l'enlacer.
La relâchant de cette étreinte, il jura sur Morgar ce qui eut pour effet de faire sourire la jeune femme qui avait entendu bien pire dans une taverne au milieu des putains et des soiffards. Avant de parler d'elle avec celui qui l'accompagnait comme si elle n'était pas là. En même temps, ils louaient sa beauté ce qui n'était pas pour déplaire à la vaniteuse demoiselle.
Laissant là, les domestiques, Altiom décida de la conduire lui même à ses appartements. Il avait des questions dont il désirait l'entretenir mais pas maintenant, pas tout de suite. Il voulait qu'elle se sente comme chez elle, comme avant que le drame ne se produise mais c'était impossible car elle était hantée par ces souvenirs.

C'est alors qu'Altiom se rendit compte qu'il avait parlé, parlé mais ne lui avait nullement laissé le temps de s'exprimer. Il lui demanda alors comment elle allait après ces trois années où il ne l'avait pas vu.
Sans lui lancer le moindre regard comme si elle était offusquée par ses manières, la jeune femme répondit d'un ton désabusé derrière une voix fine faisant écho à celle des sirènes.


Pourquoi ? Pourquoi après ces trois années de silence alors que j'attendais de tes nouvelles, tu m'as laissée dans l'ignorance. J'ai cru que tu m'avais oubliée là bas ou que tu ne voulais plus me voir...

Elle poussa alors un soupire avant de reprendre mais en le regardant cette fois. Un ton un peu plus aimable et sarcastique.

Comme tu peux le voir, j'ai grandi alors que tu n'as pas changé. Tu es le même que dans mes souvenirs de petite fille.

Elle souligna bien le « petite fille » à la fin de sa phrase. Elle voulait qu'il voit qu'elle n'était plus une enfant mais une femme à présent...

Je me porte comme un charme.

Venait elle d'ajouter la voix posée et calme. « Comme un charme » ? Sa phrase avait un double sens car elle avait bien vu son regard et son sourire charmeur avant qu'il ne la reconnaisse. Elle avait grandi. Elle avait pris en beauté et charme... Elle était devenu une jeune femme très séduisante que la vie avait modelé à travers les épreuves les plus terribles.

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Altiom d'Ydril
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MessageSujet: Re: Après l'ouragan s'en vient l'écume [terminé]   Après l'ouragan s'en vient l'écume [terminé] I_icon_minitimeVen 23 Mar 2012 - 15:13

Les servants, c'est bien connu, ont de tous temps été les maîtres incontestés de l'art du commérage. Et à fortiori les servantes. Ainsi, déjà précédé par sa sulfureuse réputation de coureur de jupon avant la chute de sa famille, Altiom n'avait rien fait depuis son retour pour arranger les choses, et en ce jour c'était tout bonnement le pompon. Voilà qu'il s'était entiché d'une énième créature de rêve? La finesse même disaient les uns, si gracieuse qu'aucune demoiselle de la cour ne pourrait la croiser sans voir ses joues s'empourprer sur l'instant clabaudaient les autres! Et pas seulement de jalousie pour les plus libérées, ajoutaient les derniers. A vrai dire dès la nouvelle de son arrivée parvenue au castel, le pauvre archonte était devenu l'objet des plus sordides paris, victime de sa notoriété: on ne misait même plus sur la probabilité qu'il propose ou non à sa future invitée de s'installer dans sa chambre, mais directement sur le nombre d'heures qu'il tiendrait avant de faire sa demande! Ah ça le grouillot a la critique facile lorsque l'on perd l'habitude de lui couper la langue dès lors qu'il l'use à de telles vilenies. Le chemin des deux amis se trouvait ainsi pavé de domestiques jasant, gloussant et cancanant à tout va.
- Pourquoi ? Pourquoi après ces trois années de silence alors que j'attendais de tes nouvelles, tu m'as laissée dans l'ignorance. J'ai cru que tu m'avais oubliée là bas ou que tu ne voulais plus me voir... questionna donc la jeune femme. Ses premiers mots depuis tant d'années et déjà des reproches. Et ils avaient cela de mortifiant pour le suderon qu'ils étaient on ne peut plus justifiés. Oui il avait une fois de plus déçu ceux qui importaient à ses yeux, une fois de plus sacrifié ses proches sur l'autel de sa cause. Sa mâchoire se crispa un instant sous le poids des regrets.
- Comme tu peux le voir, j'ai grandi alors que tu n'as pas changé. Tu es le même que dans mes souvenirs de petite fille.
- Oh! Vraiment? J'aurais pourtant juré avoir pris quelques rides ça et là, répondit-il en mimant l'étonnement avant de se laisser emporter par un léger rire. Hmm... oui les choses changent si vite, je n'aurais pas même eu l'occasion de voir grandir ma petite bulle. Le drille sentait bien qu'elle voulait lui faire comprendre quelque chose, mais dressait une fois de plus l'humour comme un bouclier devant lui pour éluder le sujet.
- Je me porte comme un charme. Bon. Ben raté, le bougre n'y coupera point.
- Et mieux encore! Allez n'sois pas modeste, je suis sûr que tu as fait tourner la tête à bien plus d'un jouvenceau sur Nelen, hmm? lutina-t-il. Le suderon à particule ne l'aurait jamais avoué -du moins pas sans rougir de honte comme une pucelle effarouchée-, mais il devait reconnaître en son for intérieur que la toute jeune femme à ses côtés était... houtchiwaw! Et elle avait ce petit quelque chose... ce timbre de voix pur mais espiègle, cette façon de lancer des œillades faussement innocentes, de se mouvoir avec dignité tout en laissant impudiquement osciller ses hanches délicates, et la courbe de ses s... wowowo Altiom! Tu regardes quoi là?! Après une petite séance d'autoflagellation mentale, l'indécent quitta des yeux les formes désirables de sa protégée et se mit à répéter dans sa tête "elle a seize ans et tu la considères comme ta sœur, elle a seize ans et tu la considères comme ta sœur, elle a seize ans et tu la considères comme ta sœur, elle a seize ans et tu la considères comme ta sœur, (...)". Voiiilà, c'était rentré, plus de soucis à se faire. Normalement.

Et tandis que le couple insolite approchait des escaliers, une odeur plus que bienvenue vint titiller leurs narines. Notre archonte, par ailleurs devenu rouge comme une pivoine tant il avait été déstabilisé, sauta sur l'occasion: ooooh Isa, si mes naseaux ne m'trompent pas, nous sommes à deux pas de mon petit paradis sur terre! Viens, nous allons faire un léger détour avant les chambrées. Une étroite mais robuste porte en bois cloutée se présenta alors aux deux nobliaux dans toute sa simplicité. Les femmes d'abord, enjoignit Altiom d'un ton mi-révérencieux mi-taquin. Et à peine eurent-ils franchi le seuil et dévalé les quelques marches sous un porche exigu qu'une puissante odeur vint littéralement leur prendre le museau! Dans une cuisine des plus intimistes, surchargée d'ustensiles, d'ingrédients, de pièces de viande, volailles et autres sauciflards pendant au plafond, tambouillaient les deux maîtres-cuistots du pays Ydrilote: Joël et Maïté! Le premier s'affairait à sa célébrissime purée de ratte tandis que l'autre mémère s'occupait avec grand soin de son anguille. "Viens-là ma puce, viens-là ma biche" SCHPAF!! SCHLAK!!
- Alors, j'imagine que ces cinq jours de rations en haute mer t'ont ouvert l'appétit! Tu m'as l'air bien pâlotte tu sais, m'est avis qu'un petit gueuleton improvisé te ferait le plus grand bien. Et foutredieu tu n'imaginais quand même pas revenir en ton pays sans arroser ça haha?! Joël, sors-nous donc une bouteille de notre meilleur hypocras pour la damoiselle, elle la mérite largement! Soit, c'était plutôt maladroit, mais le pauvre hère n'avait encore jamais élevé d'adolescente à domicile, et pour lui la boustifaille, c'était sacré. Tout cela était donc dans l'ordre des choses, en quelques sortes. Sers-toi Isabelle! Une part de frometon, deux-trois raisins, une tranche de jambonneau, aujourd'hui nous fêtons ton retour: pas de retenue! Et sur ce, notre Joël national ramena sa boutanche, un grand sourire imprimé sur sa face rougeaude. Prestement, on déboucha, on servit et on trinqua: à Isabelle, Petite Bulle devenue Sirène, SOIS BIENVENUE CHEZ TOI! clama bien haut le luron. La chose était donc officieusement officialisée!
Le repas improvisé devint rapidement plus convivial et l'on commença à badiner sur tout et rien, refaisant le monde, parlant des jours heureux, de nos passés insouciants et de l'avenir qui s'annonçait plus sombre que jamais. Puis les cordons bleus retournèrent progressivement à leurs besognes respectives tandis qu'Altiom papotait à la cantonade, sans même vraiment se soucier du sujet. Il était heureux, le repas inopiné avait créé cette ambiance familière et décontractée qu'il souhaitait pour sa protégée (bon... l'hypocras avait sans aucun doute joué son rôle aussi, effectivement). Elle avait déjà par trop souffert, et bien qu'indéniablement endurcie, il voulait faire de son mieux pour qu'elle puisse enfin goûter à un bonheur serein. Plus de crainte, plus de tourmente, juste une famille et un chez soi.

- (...) et c'est vrai que cela peut surprendre. Je n'ai pas connu les façons de feu ton père, mais depuis trois ans je me suis échiné à briser les barrières entre servants et maîtres, à réduire le fossé entre peuple et noblesse. Gardes, domestiques, ce castel est un peu comme une grande maisonnée: tout le monde connait tout le monde, les nobles eux-mêmes sont de plus en plus nombreux à passer outre les traditions de castes. Mais justement, j'aimerais avoir ton avis sur cette hm... "philosophie sociale". Tu as largement de quoi te faire un avis après avoir côtoyé plus ou moins tout ce que la société a à offrir: le sang bleu, les gens du peuple et même des roturiers! fit-il en se pointant du pouce par autodérision. Isabelle, les Cinq m'en sont témoins je dois à peu près autant aimer parler politique qu'un nain se faire épiler la barbe poil par poil, mais tu es toujours noble et je compte bien trouver un moyen de t'obtenir une place dans la politique d'Ydril -au diable l'avis de la Duchesse!- alors je dois connaître tes positions sur cette question. Sirotant son verre d'hypocras en tartinant du pâté de cerf au calvados sur une tranchette de pain de campagne, il plongea son regard azur dans les yeux de la jeune femme et attendit patiemment sa réponse. Le "léger détour avant les chambrées" commençait plus à tenir du véritable séjour.


Dernière édition par Altiom d'Ydril le Dim 17 Nov 2013 - 5:07, édité 3 fois (Raison : EAURTEAUGRAF)
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Isabelle de Systolie
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MessageSujet: Re: Après l'ouragan s'en vient l'écume [terminé]   Après l'ouragan s'en vient l'écume [terminé] I_icon_minitimeVen 23 Mar 2012 - 17:51

L'archonte et sa sirène déambulaient dans le dédale de couloirs qui devait mener aux chambres. Isabelle avait lancé ses foudres sur lui après qu'il lui ait demandé comment elle allait. Elle avait été exclue et isolée pendant plus de 3 ans. Il ne pouvait pas savoir à quel point cela avait blessé son cœur de petite fille. Elle s'était sentie rejetée, abandonnée...
Puis à sa constatation sur le fait qu'il n'avait pas changé, Altiom fit mine d'étonnement en répondant que pourtant il avait pris des rides. Etait il sérieux ? Un rire de sa part vint à casser la surprise qui s'était installée sur son visage alors que la jeune femme fronçait des sourcils, vexée qu'il prenne avec autant de légèreté ce qu'elle venait de lui dire.

L'archonte embraya alors sur le fait qu'effectivement les choses changeaient vite, sans doute trop et qu'il n'avait pas eu l'occasion de la voir grandir. «  Sa petite bulle d'écume », le « sa » resta en mémoire d'Isabelle qui se mit à sourire pudiquement. Ainsi donc, il la considérait comme à lui...
Le jeune femme se sentait alors redevenir une petite fille réclamant la tendresse qu'elle n'avait jamais eu de la part de ses parents. Elle se sentait heureuse de savoir qu'au moins une personne sur cette terre se préoccupait d'elle.

L'humour derrière lequel se dissimulait Altiom n'était qu'une façade pour ne pas lui montrer ostensiblement qu'elle le décontenançait. Il avait essayé, il y était parvenu mais là, il venait de se faire prendre dans les filets de la jeune sirène qu'elle était devenue.
Il confirma alors les dernières paroles de la jeune femme. Altiom ajouta même qu'elle se portait mieux encore. Il avait remarqué sa beauté et était certain qu'à Nelen, elle n'avait pas laissé de marbre les hommes. Il n'avait pas tord...

Continuant leur chemin dans l'obscurité des couloirs, ils arrivèrent devant l'escalier mais une odeur de fumet appétissant se dégageait d'un pièce non loin et embaumait l'endroit. Cela ne coupa à aucun des deux et Altiom proposa alors de faire un menu détour. Isabelle accepta hochant de la tête avec grâce.
Se retrouvant nez à nez devant une épaisse porte de faible envergure, Altiom la poussa avant de dire d 'un ton mi espiègle mi déférent : les femmes d'abord. Ce mot, ce simple mot qu'est femme était un indice sur la vision qu'il avait d'elle. Il aurait pu utiliser damoiselle, dame, jeune fille ou encore bien d'autres synonymes mais non, il avait choisit ce mot « femme » .
Cela la confortait donc dans ce statut nouvellement acquis. Elle était donc une femme et non plus une petite fille. Cela la réjouissait car on ne la traiterait plus comme une enfant. Elle était adulte à présent, enfin presque …

Isabelle lui offrit un sourire charmeur et passa devant lui tout en faisant jouer une mèche de cheveux qui vint à passer sous le nez de l'ydrylain. Une douce chaleur se fit alors sentir alors qu'elle descendait les deux trois marches découvrant une cuisine familiale.
Ainsi donc les catins disaient vrai. Un homme ne pense que par son estomac et par sa queue. Elle avait déjà pu tester l'un des deux mais jamais encore on ne l'avait conduite en cuisine en lui disant qu'il s'agissait de son endroit favori.

Le regard d'Isabelle se porta alors sur les deux marmitons. La femme était en train de tuer une anguille ce qui eut pour effet de faire reculer la jeune fille de dégout et se heurter à Altiom qui était dans son dos.
Altiom avait remarqué qu'elle était un peu pâle aussi il lui proposa de prendre place pour se restaurer un peu. Après tout, cinq jours en mer à ne manger que des rations avait du lui ouvrir l'appétit. Il est vrai qu'Isabelle avait faim, mais par ce qu'elle avait vomi ce qu'elle avait mangé sur le bateau durant toute la traversée tellement cela était infecte et que même les rats n'en voulaient pas.

Il ne fallut pas longtemps pour qu'Altiom demande qu'on apporte une bonne bouteille d'hypocras pour fêter la venue de la jeune femme. Il invita alors cette dernière à se servir. Le gobelet remplit à ras bord, Isabelle plongea ses lèvres dedans tout en fixant Altiom qui s'en donnait à cœur joie.
Elle mangea un peu, principalement du raisin et du jambon fumé mais également un peu de potage. Mais surtout, elle but beaucoup plus qu'Altiom. La chaleur que dégageait l'alcool se faisait sentir dans son petit corps.

Isabelle demanda un peu d'eau. On lui apporta alors une carafe. Ce n'était pas pour boire mais se rafraichir. Trempant dedans sa main, elle la retira humide et la porta à l'arrière de sa nuque avant de descendre sur le galbe de sa poitrine enserrée dans son corset. Elle fixait Altiom en même temps.
Ce dernier lui parlait en même temps s'en encore s'être rendu compte des gestes de sa jeune protégée sur le fait qu'il tentait de casser les barrières hiérarchiques des castes établies. Il est vrai que du temps de son père, il aurait été très mal vu d'outrepasser son rang.
Altiom la questionna ensuite sur ce qu'elle pensait de cela. Isabelle soupira. D'une voix neutre, elle lui répondit en son âme et conscience.


Les gens du peuples sont sans doute moins froids que la majeur partie des nobles que j'ai rencontré jusqu'à présent. J'ai reçu bien plus d'amour et d'attention de la part de ribaudes que je n'en ai jamais eu de ma famille.

Le ton de sa voix était devenu plus dur et alors qu'elle se re servait un énième vers d'Hypocras, une larme coula le long de sa joue. Perle d'eau unique qu'elle effaça du revers de la main.

Je doute que l'on veuille revoir une de Systolie s’immiscer dans les affaires politiques ydrilottes. L'ombre de mon père doit encore peser. Si mon jeune âge ne fait pas obstacle pour penser librement alors je serai heureuse de pouvoir t'aider dans cette tâche.

D'ailleurs Altiom avait attisé sa curiosité en lui parlant de l'avis de la duchesse. Buvant d'un trait le reste de son verre, elle le reposa sur la table bien garnie.
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MessageSujet: Re: Après l'ouragan s'en vient l'écume [terminé]   Après l'ouragan s'en vient l'écume [terminé] I_icon_minitimeMar 27 Mar 2012 - 12:58

Un instant seulement après avoir posé sa question, Altiom afficha une mine contrite. Si une réponse ne tarda pas à suivre le soupir de la demoiselle, il fallut qu'une petite larme vienne compléter le tableau. Pour une fois qui'il était à peu près sûr de ne pas avoir manqué de tact!
- Les gens du peuples sont sans doute moins froids que la majeur partie des nobles que j'ai rencontré jusqu'à présent. J'ai reçu bien plus d'amour et d'attention de la part de ribaudes que je n'en ai jamais eu de ma famille. L'archonte observa sans mot dire la Sirène d'Ydril. En fin de compte l'avoir cachée parmi reîtres et catins n'avait pas été une si mauvaise idée, au moins y avait-elle connu un semblant de bienveillance... et découvert d'autres talents dont il se serait bien passé, accessoirement.
- Je doute que l'on veuille revoir une de Systolie s’immiscer dans les affaires politiques ydrilottes. L'ombre de mon père doit encore peser. Si mon jeune âge ne fait pas obstacle pour penser librement alors je serai heureuse de pouvoir t'aider dans cette tâche, finit-elle.
- Tu plaisantes! C'est justement-là ton atout le plus précieux. Tu penses par toi-même, sans te soumettre à un quelconque carcan social, et bien loin de la lassitude que l'âge apporte! lui répondit un Altiom des plus enthousiastes. Mais tu as raison oui, remettre au pouvoir une Systolie me vaudra ma place dans le meilleur des cas... et je préfère ne même pas imaginer ce qu'il adviendrait de toi. Non, nous devrons être plus fins dans nos démarches. A ces mots il se leva, sans oublier d'emporter la bouteille d'Hypocras -ç'aurait été criminel de ne pas finir un si bon vin dors et déjà entamé!- et s'extirpa à grand-peine d'entre les tables débordantes de victuailles. Un petit signe de la main aux cuistots affairés à leur blanquette de veau et il s'enfila dans les escaliers pour ressortir dans le couloir, Isabelle sur ses talons.
- Je comprends bien qu'après trois années loin de tout tu aies besoin de prendre tes marques, de souffler un peu, fit l'archonte entre deux rasades, mais malheureusement...  je vais quand même devoir jouer le rôle ô combien détestable de l'inflexible rabat-joie de service. Après un petit rire presque gêné, il reprit: je joue un jeu très dangereux en te ramenant sur tes terres Isabelle. Les choses ont l'air de s'être grandement calmées depuis la fin de la guerre et les purges qui ont suivi, mais ce n'est qu'une façade. Et pourtant, les Cinq m'en sont témoins, tout le monde en ce comté ne souhaite que cela. Le calme... et la paix. Ha! Ma foi nous devons être pire que des enfants, incapable de nous concilier, tous plus butés les uns que les autres! Il fit une longue pause, abattu par une lassitude si profonde qu'elle se devinait sur son visage même. Une autre goulée pour se donner du courage.
- Bon, allons-y franco. L'Ydril unifié n'est qu'une illusion. La Calmerrèse est sous la coupe des Scylléens, les territoires les plus à l'est sont sous domination soltarie et la Duchesse ne m'a pas même intronisé comte après tant de sacrifices... je suis un régent aux pouvoirs étendus, tout au plus. En un mot, la situation est tendue, et je gage qu'une poignée de scandales supplémentaires suffirait à la rendre tout bonnement explosive. Mais ne parlons pas de malheur! J'arrive à maintenir un semblant de cohésion pour le moment. Le duo entama son ascension vers les chambrées marche après marche. Enfin, le tableau n'est pas si noir à vrai dire: le peuple et l'armée ont confiance en moi et me sont fidèles. Et la noblesse ydrilaine commence à voir d'un mauvais œil cette tutelle soltarie. De là à les considérer comme des alliés fiables... L'archonte prit alors avec douceur sa protégée par les épaules et lui dit d'un ton bienveillant: je ne veux pas non plus t'inquiéter pour rien, en ce castel tous me vouent allégeance et tu es en parfaite sécurité. Mais je t'en conjure, si jamais tu dois quitter la cité pour te rendre plus loin dans les terres, préviens-moi à l'avance et sois extrêmement prudente. Tu es tout ce qui me reste au monde que je puisse considérer comme... ma famille. Je ne supporterais pas de te perdre.

La séquence émotion passée et le violoniste payé, nos deux protagonistes continuèrent leur folle aventure! Ou plus couramment: marchèrent au travers du dédale de couloirs pierreux agrémentés de torchères et autres galeries de portraits aux sujets généralement oubliés de longue date. Très palpitant tout cela! Bref, il ne leur fallut que peu de temps pour parvenir au secteur des appartements "supérieurs". Des suites pour invitées et délégations à la chambre comtale elle-même. L'archonte s'arrêta finalement non loin de celle-ci devant une porte qu'il ouvrit d'un ample geste, multipliant courbettes et moulinets, une expression trompeusement solennelle imprimée sur le visage: vôtreuh chambre, mademoiselle!
Le moins que l'on pouvait dire, c'est qu'il y avait de l'espace! Largement assez pour organiser le genre de petite sauterie dont la jeunesse au sang bleu raffolait tant. Et vu l'épaisseur des murs, les voisins ne risquaient pas de venir se plaindre si l'ambiance échappait à tout contrôle. Mais passons, si notre animal d'Ydrilote s'imaginait déjà trente-six occasions de festoyer, Isabelle ne voyait peut-être là qu'une chambre pour dormir, tout simplement (enfin une personne censée dans cet asile de fous!).
Les caméristes s'étaient occupé d'amener toutes les affaires de la jeune femme pendant que notre équipée taillait nonchalamment le bout de gras quelques étages plus bas, et tout était déjà installé, un vrai commando d'élite! Il ne manquait finalement plus grand chose à la pièce, si ce n'était Isabelle elle-même. Et un plateau de fruits et fromages, de l'avis de ce cher archonte. Des tapis, draperies et coussins bariolés à la façon des lointaines tribus zurthanes recouvraient les sols, les murs et la literie, réchauffant plus encore l’ambiance de la pièce.

- J'ai entendu dire que la mer t'avait toujours fasciné étant petite, fit Altiom avec un sourire en s'accoudant sur la balustrade de la fenêtre. Te garder au chaud une chambre avec vue sur l'Eris était la moindre des choses que je pouvais faire! Les sons d'un port effervescent remontaient le long des murailles en un concert de paroles, cris et tintements indiscernables. Un air frais mais doux, caractéristique des hivers ydrilains, venait jouer avec les cheveux indisciplinés du suderon. Il prit quelques instants pour choisir ses mots avant de déclarer en fixant la prunelle de ses yeux: mais ce n'est pas une attention aussi futile qui effacera trois ans d'absence, je te dois des excuses Isabelle. Tu sais j'ai vraiment fait mon possible... j'aurais tant... tant voulu te voir plus souvent, plus longtemps. Je n'veux surtout pas que tu croies que je ne pensais plus à toi, au contraire. Dès l'instant où je t'ai rencontrée je t'ai considérée comme ma sœur. Et guerre ou pas guerre, même une fois en sûreté sur Nelen, je n'ai eu de cesse de m'inquiéter pour toi, pour ton bien-être, p-... La gorge prise par cette angoisse qui le submergeait à l'idée d'ouvrir ainsi son cœur, même pour elle, il ne put d'abord achever sa phrase. Parce que tu avais déjà trop souffert pour toute une vie, et rien qu'à l'idée que j'aie pu agrandir ta peine je...
Il se sentait si ridicule. Lui qui d'habitude était si vaillant, si flegmatique, inébranlable, un véritable roc! Voilà que sa verve légendaire que rien n'arrêtait se tarissait! Voilà qu'en relâchant au grand jour trois années de regret, ses yeux, coutumiers seulement des plissements du rire, s'emplissaient de larmes! Mais il le méritait, ce tuteur de pacotille, ce faux-frère indigne. Sauver sa seule famille en l'envoyant chez les catins, la pauvre enfant tout juste sortie de l'innocence de la plus brutale des façons qui soient, et tout cela pour ne lui faire parvenir que de distantes nouvelles d'un monde qui l'avait déjà oubliée... non, pas lui!
- Excuse-moi Isabelle, laissa-t-il échapper dans un souffle, deux uniques larmes dévalant la pente de ses joues. Il étreignit alors subitement sa protégée, la serrant dans ses bras comme jamais il n'avait serré personne, comme s'il craignait qu'on la lui arrache à nouveau. Je ne t'abandonnerai plus j'en fais la promesse... sur ma vie.


Dernière édition par Altiom d'Ydril le Dim 17 Nov 2013 - 5:11, édité 1 fois (Raison : EAURTEAUGRAF)
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MessageSujet: Re: Après l'ouragan s'en vient l'écume [terminé]   Après l'ouragan s'en vient l'écume [terminé] I_icon_minitimeJeu 29 Mar 2012 - 20:20

Alors qu'Isabelle venait d'émettre ses doutes concernant le fait qu'elle soit une de Systolie sans compter son jeune âge qu'Altiom prit immédiatement la parole dans le but de la rassurer un peu quant à ses inquiétudes légitimes.
Pour lui son jeune âge était un atout considérable faisant d'elle une personne dont l'esprit aiguisé pouvait changer la face du monde mais cependant il y avait un hic de taille, son nom... Altiom lui même avoua que cela pouvait lui coûter sa place d'archonte et pour elle, une fin sans doute plus funeste. Aussi dans tous les cas, ils devraient jouer leurs pions avec finesse pour mettre Mat leurs adversaires politiques.

Sur ces paroles Altiom se leva en empoignant la bouteille d'hypocras qui était presque vide. Isabelle le regarda s'extirper maladroitement de la table. La jeune sirène malgré l'ivresse n'eut aucun mal à se lever. Pendant son exil, elle avait appris à boire sans doute trop...
Altiom reprit la parole alors que la demoiselle le suivait à nouveau dans les couloirs. Le ton de sa voix était grave car il jouait carte sur table lui avouant que son retour ici pouvait lui être préjudiciable et cela d'autant plus dans ce climat de guerre froide qui régnait.
Visiblement la situation était tendue en Ydril. Comment avait elle pu déraper ainsi ? Altiom lui fit un rapide état des lieux de ce qu'était Ydril à l'heure actuelle. Rien de bien glorieux. Certaines régions étaient aux mains de non suderons ce qui fut inconcevable pour la jeune femme. Fixant Altiom de son regard azuré, la jeune femme prit alors la parole résignée.


Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que l'Ydril soit à nouveau unifiée sous une même bannière et non plus écartelée comme elle l'est actuellement. Quoique cela m'en coûte...

Alors qu'ils continuaient leur périple dans les couloirs du castel, Altiom posa une main sur l'épaule de sa protégée pour l'informer que même si elle était en sécurité dans ce château, qu'elle ne commette pas d'imprudences à l'extérieur de ces murs et que si elle désirait sortir alors qu'elle le prévienne pour qu'il lui alloue des gardes pour sa protection. Ce à quoi elle acquiesça...
Finalement, ils arrivèrent dans le couloir où les appartements de la jeune femme n'attendaient qu'elle. Devant une porte, l'archonte se stoppa, l'ouvrit et après diverses révérences pompeuses l'invita à entrer. Sur le coup, Isabelle ne reconnut pas cette chambre et entra dans la pièce plus que spacieuse.

Une fois à l'intérieur, elle se figea. Même si elle n'avait reconnu le chemin et la porte, l'intérieur n'avait pas changé. Cette chambre c'était la sienne du temps où son père était le comte d'Ydril. Son cœur se serra dans sa poitrine alors que son protecteur lui disait qu'il avait choisi cette chambre spécialement pour elle à cause de la vue sur l'océan.
Alors qu'Altiom s'accoudait à la fenêtre et que la jeune femme se dirigea vers une commode où une peluche en forme de cochon rose se trouvait négligemment assise, elle la prit dans ses bras et la serra fort contre sa poitrine. Quelques larmes coulèrent sur son visage qu'elle ne put retenir.

L'archonte, parallèlement s'excusait de n'avoir été présent durant ces trois années, de l'avoir exilée de la sorte aussi longtemps. Il demandait son pardon. Chose à laquelle elle acquiesça d'un geste de la tête en séchant du revers de sa main ses larmes.
A peine eut elle le temps de se retourner qu'il l'enlaça, la serrant fort contre lui. Les servantes qui finissaient de déballer les affaires de la jeune fille auraient de quoi jaser ensuite. Minuscule et fragile face à lui, elle leva la tête et déposa une main sur la joue d'Altiom.


Je ne t'abandonnerai pas Altiom à moins que tu me trahisses à ton tour...

Se levant doucement sur la pointe des pieds pour effacer la distance de leurs deux visages, Isabelle déposa ses lèvres sur les siennes en un chaste baiser qui en disait long. Puis elle se laissa retomber sur ses talons et colla sa tête contre le torse de son tuteur pour en écouter les battements de son cœur.
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MessageSujet: Re: Après l'ouragan s'en vient l'écume [terminé]   Après l'ouragan s'en vient l'écume [terminé] I_icon_minitimeDim 1 Avr 2012 - 0:13

Non mais attends... il avait pleuré? Altiom avait pleuré?! Lui et la nouvelle avaient pleuré?! Une bien étrange chronique que domestiques et gardes (oui les commères étaient partout) commençaient à se passer de bouche à oreille avec fébrilité dans le castel. C'était certes moins trépidant que du temps de Diogène, où l'on se transmettait plutôt des nouveautés du niveau "intervention divine" ou "déclaration de guerre à large échelle", mais à en croire l'étincelle de malice qui luisait dans les yeux des gazettes cela suffisait amplement à tout ce beau monde. Mais le meilleur était encore à venir! Avec une douceur sans nom, la demoiselle laissa glisser sa main sur la joue de l'archonte. Ha! Les jeunes femmes de chambre risquaient fort de battre le record d'occurrence du mot "gourgandine", "gigolette" voire même pour les plus audacieuses "catin"... Jalouses!
- Je ne t'abandonnerai pas Altiom à moins que tu me trahisses à ton tour...
- Jamais je ne p-... Hmmph? commença d'objecter le drille, avant qu'un innocent baiser ne le coupe en plein élan. Bien que la jouvencelle ne fusse pas loin d'en initier un second d'une toute autre nature. Enjôleuse au possible, elle laissa délicatement choir son chef sur le poitrail de son protecteur. Si elle voulait écouter des battements de cœur, elle allait être servie, le rythme de ce dernier s'emballant presque aussitôt! Fronçant légèrement des sourcils comme s'il réfléchissait à une situation épineuse, Altiom leva dans les airs un index inquisiteur et d'une voix calme proclama: eeem... Car c'était bien-là à peu près tout ce qui lui venait à l'esprit. Viens, Isabelle. Amenant la jeune femme sur le lit (ah ne commencez pas à vous imaginer des choses lecteurs dépravés que vous êtes!), il s'assit avec elle en prenant sa main.
- Écoute... "Bordel mais c'était quoi ÇA?!!!" Je ne voulais pas te donner de faux espoirs ou... ou te faire croire quoi que ce soit. "Merde j'ai dû lui envoyer des signaux? Pourtant je suis sûr d... oh bordel pourquoi je lui ai dit qu'elle était charmante?" Mais tu es pour moi comme une sœur, tu comprends? Eh... bon bien-sûr j'ai rencontré une sacrée brochette de nobles qui n'avaient aucun scrupule à aimer leurs sœurs ou leurs cousines de façon... déplacée, mais ce n'est vraiment pas le genre de la maison. "Err... et ces porcs étaient liés par le sang et pas seulement le cœur qui plus est!" Et puis tu es encore jeune! Et d'une telle douceur, d'une telle splendeur, tu te trouveras un charmant damoiseau en un rien de temps à la cour! "Foutredieu je l'ai encore complimenté sur sa beauté... MAIS TAIS-TOI DONC GRAND NIGAUD!" Enfin je... ce n'est pas de ta faute. Si les choses avaient été différentes, si nous n'avions pas été proches de cette "façon", je n'aurais pas été en mesure de résister une seule seconde à tes charmes. "Non mais tu le fais exprès ou quoi?" Enfin j-je veux dire... Quand il s'agissait de courtiser tout allait bien, mais lorsqu'il devait refuser les avances d'une femme qu'il trouvait si attirante sans la vexer, le pauvre homme avait l'exacte impression de nager dans un océan surpeuplé de méduses. Et de requins. Avec une bonne douzaine d'Hydres alentours.
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MessageSujet: Re: Après l'ouragan s'en vient l'écume [terminé]   Après l'ouragan s'en vient l'écume [terminé] I_icon_minitimeLun 2 Juil 2012 - 12:51

Dérobant un baiser à l'archonte, la jeune demoiselle le fit taire sur le champ. Sa ravissante tête blonde déposée sur le torse de ce dernier en écoutait les battements. Son coeur battait vite, très vite. Isabelle avait l'impression que le coeur d'Altiom allait sortir de sa poitrine tellement la pulsation était forte et puissante. Un seul et unique son sortit du gosier de l'homme.
Quelques secondes à nouveau de silence et l'archonte demanda à Isabelle de le suivre, chose qu'elle fit. Il la conduisit alors jusqu'au lit. Avait il quelques envies réveillées à présent envers sa pupille? Et bien non... Car il la fit assoir et fit de même, prenant place à ses côtés. Il aurait pu l'allonger là devant les servantes mais il n'en fit rien, préférant la parole aux actes.

Il commença ses paroles par un "écoute" qui généralement n'était jamais un bon signe pour la personne qui devait écouter. La suite fit sourire Isabelle car Altiom s'emmêlait les pinceaux en tentant de lui faire comprendre qu'il l'aimait certes mais comme ça... Plus comme un frère aime sa soeur sans lien d'inceste. Pourtant ils n'étaient ni frère ni soeur.
L'archonte louait sa beauté et sa jeunesse. Il n'avait pas tord sur un point. La ravissante sirène d'Ydril pouvait faire chavirer bien des coeurs à la cour. Suite à cela, il tenta de s'expliquer une nouvelle fois mais toujours avec la même maladresse. Isabelle l'écoutait fixant le sol droit devant elle, balançant ses pieds qui ne touchaient pas le sol sous elle tant le lit était sur élevé par l'énorme matelas.

Une fois qu'il eut fini, la jeune demoiselle prit la parole. Le son de sa voix se fit interrogatif.


Pourquoi? Ne suis je pas assez bien pour toi? Nous ne sommes pas du même sang, tu n'es donc pas obligé de me considérer comme ta soeur... Cela me désole que tu ne vois en moi que la fillette de jadis alors que j'ai grandi, j'ai changé...
Même si tu promets de ne jamais me trahir d'autres le feront. Je ne serai jamais en sécurité... Sauf si...


L'envoutante sirène laissa en suspend sa phrase un instant. Allait elle poursuivre et abattre les cartes de son jeu immédiatement? Non, elle voulait savoir avant si Altiom avait déjà songer à cette éventualité. Si cela était le cas, alors cela signifiait beaucoup pour elle.
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MessageSujet: Re: Après l'ouragan s'en vient l'écume [terminé]   Après l'ouragan s'en vient l'écume [terminé] I_icon_minitimeJeu 12 Juil 2012 - 20:57

Un sourire bienveillant accroché aux lèvres, candidement supposé rattraper sa maladresse, Altiom se préparait au choc. Non pas qu'il craignît la réaction d'Isabelle au point de s'en faire des cheveux blancs, mais il avait fait ce vœu intime de la protéger du monde, de ses dangers, de tout ce qui pourrait la faire souffrir, comme l'aurait fait un frère, et voilà qu'il réalisait en fin de compte que c'était lui seul qui risquait de la blesser, plus que tout autre.
- Pourquoi? Ne suis je pas assez bien pour toi?
- Oh, ne me dis pas que tu en doutes encore? répondit l'archonte d'un ton mutin.
- Nous ne sommes pas du même sang, tu n'es donc pas obligé de me considérer comme ta soeur... Cela me désole que tu ne vois en moi que la fillette de jadis alors que j'ai grandi, j'ai changé...
- Je vois en toi bien plus que l'enfant rencontrée il y a tant d'années, Isabelle, crois-moi. Mais femme ou non... je ne peux pas t'aimer comme tu le désirerais. Et ce serait trahir cet amour fraternel, nous trahir, que de céder à tes charmes, faillit-il ajouter.
- Même si tu promets de ne jamais me trahir d'autres le feront. Je ne serai jamais en sécurité... Sauf si...
- Sauf si...? La discussion allait prendre un tout autre tournant semblait-il. Se retournant vers les domestiques embusqués, à l'affût du moindre commérage croustillant, le suderon lança un rapide "sortez s'il-vous-plaît". Nul doute que l'auditoire resterait l'oreille collée contre la porte, aussi il continua à voix basse: allons cesse de me torturer Isabelle, tu sais à quel point je suis curieux! Le ton était joueur, presque enfantin, les yeux rieurs et espiègles. Mais la seule réponse qu'il parvint à imaginer effaça aussitôt ce radieux sourire.
- Foutredieu j'espère que tu ne penses pas à ce que je pense..., avec un froncement de sourcil Altiom ajouta: ... que tu penses?

HRP:
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MessageSujet: Re: Après l'ouragan s'en vient l'écume [terminé]   Après l'ouragan s'en vient l'écume [terminé] I_icon_minitimeVen 13 Juil 2012 - 18:01

L'archonte et la sirène étaient toujours assis sur le lit à discuter. Ils ne bavassaient pas de la pluie ni du beaux temps mais de sujets bien plus importants aux yeux de la demoiselle. Les précédentes réponses d'Altiom avaient été assez mal reçues par la jeune fille. Il est vrai que le pauvre était pris dans un filet qui se resserait chaque fois un peu plus autour de lui quand il faisait ou du moins disait quelque chose qui pouvait être interprétable par Isabelle.
A sa question, sur le fait qu'elle n'était pas assez bien pour lui, Altiom avoua au contraire que non. Isabelle était parfaite à ses yeux mais il avait cette barrière psychologique qui faisait qu'il ne voyait pas en elle, la jeune femme de maintenant mais la fillette d'antan. Il lui avoua qu'il ne pouvait l'aimer comme elle le souhaiterait. Une nouvelle fois, il venait de mettre les pieds où il ne fallait pas.

Se rendant compte que la conversation dérapait allégrement et que des oreilles indiscrètes écoutaient tout, il demanda aux servantes de sortir et de les laisser seuls. Les caméristes prirent alors la direction de la porte qu'elles refermèrent derrière elles. Si l'une d'elles s'était aventurée à poser son oreille sur celle ci pour ne pas louper le reste de la conversation, les autres avaient filé pour raconter aux autres servantes ce qui se passait entre l'archonte et la petite nouvelle. Bien entendu, cela finit en téléphone arabe et tout fut déformé...
A présent qu'ils étaient seuls en un véritable tête à tête, Altiom reprit à voix basse au cas où. Il demanda à la jolie sirène d'arrêter de le torturer de la sorte. Mais n'est ce pas le rôle d'une sirène que de torturer les navigateurs? Un papillon est toujours attiré par la flamme sur laquelle il se brûle les ailes, et à cet instant Altiom était ce papillon et Isabelle cette flamme incandescente.

L'archonte sembla réaliser d'un coup ce que pouvait sous entendre la jeune demoiselle. Il ne semblait pas s'en remettre et demanda confirmation sur ses pensées. Isabelle le fixa droit dans les yeux. Le ton amer, elle lui répondit.


J'ignore à quoi tu penses... Mais t'épouser pourrait m'apporter une certaine protection. Personne irait ouvertement m'attaquer ainsi.
Je ne te demande pas alors d'honnorer le lit conjugal mais simplement de faire semblant en public. Après tu es libre d'aller voir qui tu veux même si je préférerai que ce soit dans ma couche que tu viennes.
Si ce n'est pas toi, je serai forcée un jour où l'autre d'épouser quelqu'un d'autre que je n'aimerai pas et qui m'engrossera encore et encore. A choisir, je veux que ce soit toi.
On ne demande pas aux mariés d'être amoureux dans la noblesse, on leur demande simplement de tenir leur rang face à la société...


Voilà qui était dit. Altiom se retrouvait dans le pétrin à présent. Comment va t-il sortir de ce guépier?
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MessageSujet: Re: Après l'ouragan s'en vient l'écume [terminé]   Après l'ouragan s'en vient l'écume [terminé] I_icon_minitimeMer 22 Aoû 2012 - 16:22

Merde, il le savait... Merde, merde, merde, merde et merde. Et remerde. De toutes les possibilités, Altiom avait imaginée la pire, et c'était la pire que lui imposait Isabelle! L'angoisse sourde qui lui tordait les entrailles se muait lentement en panique incontrôlable. Foutredieu mais ressaisis-toi! hurlait-il intérieurement. Son flegme légendaire balayé en un instant par les paroles de sa protégée, il chercha fébrilement un quelconque soutien, n'importe quoi! Ses yeux virevoltants s'arrêtèrent alors sur son éternel compagnon de galère: l'alcool. L'archonte désemparé siffla prestement ce qui restait de l'Hypocras en fixant l'un des étranges motifs des tapis muraux zurthans. La chose ressemblait à un bœuf de face, mais on aurait juré y déceler un couple dans son intimité en penchant la tête de côté. Le suderon s'étonna d'ailleurs de ne pas avoir remarqué ce détail en achetant l'objet. Mais le bougre ne pouvait fuir la réalité plus longtemps, et les mots de la Sirène l'y ramenèrent de force.
- Si ce n'est pas toi, je serai forcée un jour où l'autre d'épouser quelqu'un d'autre que je n'aimerai pas et qui m'engrossera encore et encore. A choisir, je veux que ce soit toi. Pour sûr, la jeune femme savait choisir ses mots! Franche, incisive, sans fioriture, tout ce qu'adorait Altiom... ou aurait adoré, en d'autres circonstances. On ne demande pas aux mariés d'être amoureux dans la noblesse, on leur demande simplement de tenir leur rang face à la société... Et ce n'était que trop vrai. Fixant la bouteille vide qu'il tenait entre ses mains, inconsolable, le bestiau était tout bonnement incapable d'ouvrir son clapet. Incapable de répondre, de réfléchir. Lui-même ne comprenait pas ce qui le paralysait à ce point. La perspective de se... marier? De n'être plus lié qu'à un seul être pour le restant de ses jours? De n'être plus autorisé à aimer qu'une seule femme? D'être forcé de réfréner ses passions ou d'attirer la disgrâce et les railleries sur son nom? Ou était-ce le fait que ce soit elle qui le lui demande. Tout cela était trop sérieux! Trop grave! Trop complexe, trop douloureux! Bien plus que de se jeter à corps perdu dans la bataille avec quelques ultimes survivants fous à lier, bien plus que d'assister à toutes les réceptions mondaines du monde, bien plus que d'être privé de son nom, de ses titres, de ses terres.
- Je... vais avoir besoin d'une autre bouteille, murmura le suderon avec un sourire. Relevant les yeux vers la Sirène, il ajouta: Isabelle, tu es sous ma responsabilité, et tant que ce sera le cas je te promets sur mon honneur, sur ma vie, qu'absolument personne ne te sera imposé. Je passerai par le fer le premier qui s'y essaiera. Jusqu'à ce que je rende mon dernier souffle, toi seule choisiras qui aimer. Aucun seigneur, fusse-t-il d'Ydril, du nord ou même de sang royal, ne te forcera à quoi que ce soit. Altiom resta muet quelques instants, le visage figé, tendu. Mais même si je le voulais, nous devrions encore attendre pour nous marier. Comprends-moi bien, je ne refuse pas ton offre. Si je veux prendre une décision, il me faut avant tout stabiliser la situation dans le comté. Elle s'envenime lentement mais sûrement, et tout cela finira probablement dans la violence, mais j'ai encore espoir de désamorcer la crise en gestation... seulement le moindre faux-pas de ma part, la moindre provocation risque de tout déclencher. Avec un soupir, il continua: Isabelle je veux que toi, et moi, nous profitions de cette quiétude passagère, sois insouciante, ne pense pas à l'avenir. Je devrai choisir, je ne fuirai pas cette décision crois-moi, mais je ne peux pas la prendre maintenant. Laisse-moi simplement le temps de mettre un peu d'ordre dans ce merdier qu'est devenu Ydril, finit-il avec un dernier sourire.
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Isabelle de Systolie
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MessageSujet: Re: Après l'ouragan s'en vient l'écume [terminé]   Après l'ouragan s'en vient l'écume [terminé] I_icon_minitimeLun 27 Aoû 2012 - 21:01

Devant les paroles de sa jeune protégée, Altiom fut bien embêté et siffla le reste de la bouteille d'hypocrasse sous le regard d'Isabelle qui venait de le mettre dans une drôle de situation. Il faut dire que la jeune demoiselle était entrée dans le vif du sujet sans prendre de pincettes. C'est ce qu'on appelle communément mettre les pieds dans le plat. Et là, Isabelle mettait les deux d'un coup.
La sirène du pays ydrilain n'avait plus rien d'innocent, bien au contraire pour faire pareille demande à son protecteur. Elle était réaliste sur son devenir. Sa vie dépendait entièrement de celle de l'archomte et elle ne comptait pas se retrouver une nouvelle fois exilée sur une île perdue avec des catins de bas étage pour parfaire son éducation.

La bouteille vidée, le silence s'installa. Visiblement, Altiom restait muet devant la proposition sans équivoque de sa pupille. Quelques paroles finirent enfin par se faire entendre à voix basse. L'archomte s'exprimait sur la nécessité d'une seconde bouteille. POurquoi faire se saoûler et oublier ce qu'elle venait de lui demander ou alors trouver le courage de lui répondre. Les hommes, tous des lâches devant les femmes. POur les culbuter, ça ils savent très bien le faire mais pour leur répondre dans un moment critique, il n'y a plus personne.
Finalement, il porta son regard sur elle. Isabelle le fixait de ses jolis yeux océans, des yeux dans lesquelles on voudrait s'y noyer en temps normal. Altiom prit la parole et répondit aux remarques de la jeune femme. Il lui affirma que tant qu'il serait son protecteur, elle ne se verra nullement imposer un homme comme époux. Sans quoi il prendrait les armes pour défendre cette promesse qu'il lui faisait.

La jeune sirène poussa un soupire en levant les yeux au plafond. Elle écouta alors la suite de ses paroles. Il dit alors que même si lui le voulait, il devrait attendre avant de pouvoir l'épouser. Pourquoi? Parce qu'elle était trop jeune pour lui? Et bien non, tout simplement pour une affaire de politique. Ydril était une poudière et Isabelle de Systolie pourrait bien être la flemme qui y mettrait le feu.
Devant cette annonce, la jeune femme se laissa tomber sur le lit. Les bras au dessus de la tête, elle fixait le vide au dessus d'elle sans dire le moindre mot, continuant à l'écouter. Quand il eut fini, elle prit à son tour la parole. Sa voix était quelque peu lointaine comme si plus rien n'avait d'importance.


Tu me le promets, Altiom? Tu promets de faire de moi ta femme quand Ydril sera en paix? Je ne veux personne d'autres que toi...

Les paupières closes, à peine eut elle finit sa phrase que sa tête bascula sur le côté et qu'elle fut prise par le sommeil. Le voyage en mer avait été éprouvant tout comme ces retrouvailles. Isabelle avait besoin de repos. Même si elle avait le corps d'une jeune femme, elle n'en demeurait pas moins une enfant que la vie avait profondement bouleversée et malmenée.
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MessageSujet: Re: Après l'ouragan s'en vient l'écume [terminé]   Après l'ouragan s'en vient l'écume [terminé] I_icon_minitimeJeu 30 Aoû 2012 - 8:49

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Ainsi donc, et comme dit plus haut, la Sirène avait mis les deux pieds dans le plat! Ou pour être exact, avait sauté du haut d'un plongeoir pour atterrir dans ledit plat, chaussée de monstrueuses bottes (taille sept lieues minimum), pour y bondir encore et encore après avoir ramené des potes. Du moins c'était l'impression que cela donnait. Lorsqu'Altiom eut enfin terminé, Isabelle lui posa une toute dernière question. Une question qui traversa avec aise toutes les protections que le drille avait jamais levées face au monde. Une question qui, par sa douloureuse sincérité, perça sans peine aucune les dernières défenses de son ultime place forte. De son cœur.
- Tu me le promets, Altiom? Tu promets de faire de moi ta femme quand Ydril sera en paix? Je ne veux personne d'autres que toi... Et Altiom ne put rien promettre. Il le désirait pourtant tellement. Lui dire, lui répéter, lui affirmer sans une once de doute dans son timbre, le lui hurler jusqu'à ce que sa voix soit brisée et sa gorge meurtrie. Mais Altiom ne put rien promettre, muré dans un mutisme assourdissant, ressentant par vague cette envie dévorante d'accepter, de dire oui, simplement oui, enfin. Pour son bonheur, à elle, pour sa quiétude, à lui. Mais il le savait depuis toujours, au fond de lui. Il était prisonnier de sa liberté, elle était sa seule amante et servitude éternelle, son seul véritable amour.
Se retournant vers sa protégée, le visage absolument figé, ni triste ni joyeux, ni inquiet ni calme, l'archonte se prépara à répondre. Déchiré entre deux choix, le silence pour seul témoin de ses ouragans intérieurs, tempêtes de haines de soi qui lentement effritaient le peu d'espoirs et d'illusions qu'il avait conservés avec tant d'acharnement. Mais l'alcool, la fatigue du voyage et de toutes ces questions avaient eu raison de la demoiselle.

- Je te promets d'essayer..., murmura-t-il en caressant tendrement sa douce joue du revers de sa main. Oui c'était vrai, Isabelle était peut-être devenue Sirène, elle n'en restait pas moins cette fragile petite Bulle d’Écume. Avant de quitter la pièce, le suderon referma la fenêtre, l'air se faisait frais. Il jeta un dernier regard à la jeune femme, restant sur le seuil de la porte. Elle lui manquait déjà. Et pour la première fois, aucun sourire ne vint éclairer son visage.

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