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| Où l'on s'en vient plaider une cause [Alanya] | |
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Alastein de Systolie
Humain
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| Sujet: Où l'on s'en vient plaider une cause [Alanya] Sam 16 Aoû 2014 - 14:10 | |
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| | | Alanya de Saint-Aimé
Ancien
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| Sujet: Re: Où l'on s'en vient plaider une cause [Alanya] Dim 17 Aoû 2014 - 17:04 | |
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Les chevaux marchaient tranquillement. Une journée et une nuit s'était écoulée depuis le départ de la petite ambassade. Ils arrivaient à présent à la frontière Ysarienne, alors que le soleil déclinait. La campagne Ydrilote était splendide sous cette lueur orange, qu'offrait l'astre brulant dans ce ciel, déchiré entre la nuit et le jour. J'observais, laconique, ce spectacle qui rappelait à raison l'étiolement lent de mon coeur. Partagé entre plusieurs voies, ne sachant que choisir, je restais pentoise face à mon propre destin. Les quelques hommes d'armes -les meilleurs combattant m'avait assuré Hermance- bavardait en amon et en aval, encadrant ma lente agonie. Ce destrier me menait chez moi, là où la guerre menaçait et là où je risquais de perdre quelques plumes. Le faucon n'avait plus rien de sa splendeur et de sa vivacité: tiraillé par l'ombre planante de la famine et celle, bien au dessus, de l'aigle, il ne savait que faire. Comme pour alimenter ma réflexion, mon ami, le jeune animal offert par mon oncle se posa délicatement dans un bruissement d'ailes sur mon bras. Je soupirais. Qui pouvait comprendre la détresse qui rongeait mes sangs? "Arcani est toute proche, ma Dame, mais je doute que nous y parvenions avant la nuit. Souhaitez-vous que nous nous arrêtions dans le prochain village?". C'était un homme dans la force de l'âge qui avait attendu d'être à ma hauteur pour m'annoncer la nouvelle. Sa voix chaude m'avait tiré de mes pensées. "Arcani ne bougera pas d'ici demain. Notre périple est encore long, mieux vaut ne pas accuser de fatigue de sitôt". Un hochement de tête suffit à refaire prendre la place de l'homme d'arme. L'orange virait au rouge sang lorsqu'ils atteignèrent la petite auberge du village. Un lieux peu attendu pour une baronne, mais pourtant qui me suffirait pour la nuit. Quelle ironie! Une dame en ces lieux reculés de l'Ydril, à des énnéades de son castel. Voilà bien une histoire que des langues mal avisée auraient tôt fait de clamer. Je m'imaginais déjà ces gens, ces jaloux scandant l'arrivée en son lieu de la baronne aux pieds crottés. Déjà vue comme une parvenue, une félonne ce ne serait là que l'image manquante à un tableau déjà bien plein. Je ne m'en souciais guère plus que de raison: la popularité s'acquiert auprès de son peuple. J'avais pour les Alonnais un respect et un amour maternel. Nul homme de la baronnie ne mourrait en vain. Et le sang serait l'engrais de l'ambition. La devestation serait la renaissance. Là où jadis ne naissait qu'un homme, ce serait un fils qui verra le jour. Là où ne poussait qu'une plante, deux verrais le jour. L'on demanda au tenancier ses chambres, et des repas. L'on esseya de se repaitre d'un festin bien maigre, simple mais pourtant, non dénué de coeur. La porte de la petite auberge s'ouvrit à la volée. Un jeune garçon, transpirant et ahurit s'y engouffrant. Haletant, paniqué, on aurait voulu le prendre dans ses bras et le réconforter jusqu'à l'aube. Il avait le monde à ses trousses, et, entre deux inspirations il s'écria: "Ydril brûle! Ydril saigne!". Son accent d sud faisait ressortir la dramaturgie de la scène. Qu'entendait le jeune garçon? Le tenancier sortir de sa cuisine, sourcils froncés. Il mit un certains temps avant de le reconnaitre, ce garçonnet. Il écarquilla les yeux et se précipita sur la petite forme tremblante. Je me levais, m'approchant des deux hommes. "Mais où es donc Adriano ton oncle?". Il esseya de bredouiller quelques choses mais fondit en larmes contre l'épaule amical de l'aubergiste. "Messieurs, j'aimerais savoir de quoi il en retourne". Ma voix était cassante, impérieuse. La peur qui serrait mon ventre et mon imagination fantasque me donnait envie de sauter à la gorge du petit. Il me regarda dans un premier temps, de la tête aux pieds. Un mouvement dans mon dos, au bruit metallique m'indiqua qu'un de mes hommes s'était levé. "On se courbe devant une baronne. Apeuré, il exécuta une courbette si basse que l'on eu cru qu'il embrasserait le sol. "Je... Ydril... Le Comte". "Parle donc !". "Le banquet avec son Altesse la duchesse d'Ys... Le Comte à fait ordonner l'arrestation du régent et de ses soutiens... Il crie à la félonnie... Tout est carnage". Il se remit à pleurer et mon coeur s'arrêta un instant. Arichis venait de se faire arrêter par le jeune Alastein. Blême, je me tournais vers ma petite troupe, tous pendus à mes lèvres. "Prenez les chevaux, hissez les couleurs de l'ambassade, mettez nos bannières... Nous retournons à la capitale". Le soleil se levait quand, les chevaux suants, ils arrivèrent aux portes de la citée côtière. Elles étaient closes, et tout semblait trop calme. Anxieuse, les traits tirés par une nuit de chevauchée, je n'avais plus l'air d'une noble dame en visite courtoise mais d'une femme à la farouche détermination. Complètement fermée, le port altier, j'emportais sur mon passage le froid du nord et le tranchant de la lame. Le pion venait de traverser l'échiquier, se plaçant entre son roi et la tour. "Faites dire au Comte que la baronne d'Alonna demande audience. Tels étaient les mots que je criais afin que le soldat, posté du haut de ses portes puisse l'entendre. J'entendais rencontrer le jeune Systolie, et pas plus tard que ce jour.
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| | | Alastein de Systolie
Humain
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| Sujet: Re: Où l'on s'en vient plaider une cause [Alanya] Mar 19 Aoû 2014 - 9:36 | |
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| | | Alanya de Saint-Aimé
Ancien
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| Sujet: Re: Où l'on s'en vient plaider une cause [Alanya] Jeu 21 Aoû 2014 - 14:28 | |
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Ecumant de blanche transpiration, les destriers se frayaient un chemin à travers la ville cotière. Plus l'ambassade avançait, moins le chaos attendu ne se montrait: il n'y avait là nul pavés rougit et nul feu. Tout semblait tel que je l'avais laissé plus tôt, dans une tension palpable mais tout de même contenue. Les marchands vendaient, les dockaires chargeaient et déchargeaient les bateaux. Les soldats patrouillaient, plus vigilents qu'à l'accoutumé. Une drôle d'ambiance règnait dans la capitale du comtal. Les gens ne riaient guère, les mines étaient soit indifférentes soit anxieuse. Un tourbillant échaudé, qu'un rien pouvait enflammer. Au coin d'une rue, un héraut criait à tue-tête: "Les Anoszias enfermés, le comte trahit". Puis, dans une autre: "Calozi se soulève contre l'autorité de son souverain". J'observais ces rues pavés, dans lesquelles nous étions conduit par trois hommes d'armes Ydrilotes. Une journée bien étrange. Je n'étais que peu présentable à un comte, mais la longue chevauchée m'avait fait oublier toute convenance: loin des conventions que la noblesse avait de cesse de s'imposer, j'étais affublé d'un pantalon de lin. Taillé pour moi, il n'en restait pas moins vulgaire et digne d'homme, et non de femme. Le ton serait ainsi donné: l'on ne discutait pas d'un puissant à un autre, mais d'une pièce maitresse à la tour adverse. Il n'y aurait nulle pitié, simplement de la stratégie. L'on arriva dans la cours du donjon, où l'on nous arrêta. Etait audible les coups d'estoc d'épées émoussées, et quelques braillements d'un quelconque maitre d'arme. Plus les frappes s'enchainaient, plus il semblait prêt à se rompre la voix. Par dessus le brouhaha des chevaux et des hommes qui s'afferait, l'on m'invita à rejoindre une salle en haut de la tour, où le jeune comte viendrait me rejoindre. Un cavalier Alonnais me lança un regard suppliant. Je n'étais pas en sécurité en ses lieux, et les traits maussades des gens le rappelait à mon bon souvenir. Si Alastein de Systolie avait décidé d'enfermer son régent pour félonnie, il avait assez de folie pour accuser son hôte de la même tromperie. La méfiance était de mise, et Hermance ne pardonnerait pas ses hommes d'avoir fait l'erreur de me laisser seule. " N'ayez craintes, j'en reviendrais". La bannière du faucon bruissa lentement sous le vent de la mer. Mes yeux s'y posèrent. Justesse d'âme est l'épée noble. Jamais la devise familial n'aurait autant d'importance. Je montais ces escaliers de pierres sans précipitation. Et plus le sommet se faisait proche, moins l'humidité ne se faisait sentir. Bientôt, je pénétrais dans une pièce où se mêlait toute sortes d'objets et marchandises. De ça et de là, l'odeur se transformait d'épices en cuir. Ce n'était certainement pas là un salon pour recevoir et le jeune garçon avait certainement une raison à ce manquement de respect pour une dignitaire lointaine. J'attendis quelques minutes, me laissant le temps de regarder tout ce que pouvait contenir cette place, qui plus le temps passait plus me semblait exigüe. Des bruits de pas se firent entendre quand, enfin, la silhouette du jeune comte se dessina. Le saluant respectueusement, l'on porta chaise et vin. Des gouttes de sueur perlaient son front blond et juvénile, tandis que ses joues s'embrasaient de rose. Il semblait alors si jeune. Sa voix était claire et son accent ne trompait personne sur sa provenance: il était enfant du Sud, enfant du soleil et de la mer. "En vérité, je me demandais si j'aurai la chance de vous rencontrer un jour... Vous ne sembliez guère décidée à venir me voir et l'on m'avait annoncé votre départ.". Un sourire éclaira mon visage. Un sourire seulement poli. A la fenêtre venait de se poser mon faucon, qui observait la scène, certainement curieux de savoir ce que j'aurais à répondre à l'accusation à peine voilée par le miel de la belle formulation du noble. " Je vous remercie pour ce nouvel acceuil en vos lieux. Je n'eus la chance et l'honneur de ne vous voir plus tôt: m'a-t-on dit que vous êtes un homme fort occupé. Aussi, votre régent s'est chargé de ne pas vous apportez plus de soucis". C'était en partie vrai. Je n'étais venue là que pour trouver un accord financier. Et il était clair qu'à l'époque, l'idée soumise par Arichis aurait été plus approprié que si elle l'avait été par moi même. Audace mais pas déraison. En un certain sens, le vieux dragon aurait été une meilleure chance, s'il n'avait pas été enfermée. " Je n'étais venue en vos belles contrées que pour quérir un appui pour une esquisse que j'ai pensé pour ma terre. Je n'aurais pas voulu vous déranger avec quelques formalités". J'étais douce mais ferme. Je ne lui laissais pas la possiilité de répliquer quoique ce sois. " Veuillez accepter mes excuses si par là vous avez entendu un quelconque désintérêt de ma part, car il n'en est rien". J'espérais que par là, il ne verrait rien de personnel. Les manoeuvres politiques seraient d'autant plus délicate s'il prenait mal mes propos ou mes actions. Là n'était pas mon but. J'avais promis de protéger mon roi, quoi qu'il m'en couterait. Une promesse étant ce qu'elle est, je me devais ployer genoux devant ce garçonnet qui détenait ce que je chérissais. - Petite précision aux lecteurs:
Je tiens à vous rappeler qu'Ydril est sous tension qu'une dizaine de morts seulement est à déplorer. De même, les prises de pouvoirs familiales sont monnaie courante dans les terres du sud, aussi les gens qui peuplent ces contrées sont plus ou moins habitués à ce genre de conflit politico-militaire. Pour une meilleure compréhension de ce qui va suivre, merci d'en tenir compte. (Informations demandées et transmises par Alastein)
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| | | Alastein de Systolie
Humain
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| Sujet: Re: Où l'on s'en vient plaider une cause [Alanya] Sam 23 Aoû 2014 - 12:56 | |
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| | | Alanya de Saint-Aimé
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| Sujet: Re: Où l'on s'en vient plaider une cause [Alanya] Dim 24 Aoû 2014 - 18:04 | |
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Le jeune comte était amère. Derrière son insouciante jeunesse se mouvait une ombre triste et froide, un coeur serré et soucieux. Ses railleries, bien que certainement très méritée, ne me faisait point rire. Elles étaient là pour me rappeller mon devoir et ma promesse, et l'idée de ce que pourrait devenir Arichis d'Anoszia me faisait froid dans le dos. J'avais très envie d'entendre la version de l'Ydrilote, afin de comprendre pourquoi il semblait tant haïr son protecteur. Un vague sourire traversa mes lèvres: entre amour et haine, il n'y a rien. La chute dans l'un ou dans l'autre est inévitable. Je ne pouvais que le comprendre. J'avais un jour aimé. Si étrange que cette idée puisse me paraitre ce jour, il y a longtemps, j'avais offert ma dévotion et mon amour sans compter. Sans rien attendre en retour. Nul marché mais une simple admiration muette, que cela sois dans les rires ou les cris, la tendre caresse ou le coup de bâton punitif. Cet homme -mon oncle-, je l'avais vu comme le seul et l'unique homme capable de remplir ma vie. Il m'avait tout donné, tout appris. Mais cela n'était que pour satisfaire ses propres volontés. Il n'avait usé de moi qu'afin de rendre son fils plus apte à diriger. Desmond de Broissieux n'avait aucun talent pour le pouvoir, rien. Il n'avait aucun talent, si ce n'est que d'être l'enfant d'une douce femme morte en lui donnant vie. Il était le sacrifice de l'épouse et l'ambition du père. Il se devait de réussir afin que la dame de Léjante ne sois pas morte en vain. Mais à présent, c'était lui qui avait rendu l'âme. Triste fin, mon cousin n'est-il pas? Ne l'avais-je pas promis, silencieusement mille et une fois. Ne l'avais-je pas repété dans ma tête toute les fois où il était venu me rendre visite dans ma couche? Et ne l'avais-je pas dit ouvertement lors d'une entrevue avec mon oncle sur son lit de mort? Je me souvenais encore des paroles. Aussi claire que l'eau des montagnes Alonnaise. Il n'y a nulle pitié, nulle rédemption qui vous attends mon Oncle. Les Cinq vous jugeront pour vos actions et vos tromperies. Je vous ai aimé mon Oncle. Je vous ai tant aimé. A présent, mon coeur n'est que haine. Et je veillerais à ce que justice sois rendue. De vous hôter ce que vous m'avez pris plus tôt. Que votre mort sois douce, mon oncle, car la justesse d'âme est l'épée noble . L'accent du petit comte était si prononcé que mon oreille peu aguerrie avait par fois du mal à suivre. Il était un enfant curieux et ouvert, comme tous à cet âge. Il était avide de savoir, la tête embrumé entre légendes et histoires. Quelle était douce cette insouciance. Mais il était en train de changer, tels que l'indiquaient ces dernières volontés. Il abandonnait lentement la naïveté des légendes pour la tristesse de l'histoire. Il en était affecté, c'était certain. Cela ne laisse jamais de marbre, le passage de la Candeur à la Raison. Il avait pourtant eu un maitre fort bien au fait, et malgré tout, le Régent avait dû le mener à cette voie là. Peut être trop, trop vite. Le souvenir de l'Anoszia me tira un franc sourire cette fois-ci, un sourire que mon interlocuteur aurait pu mettre facilement sur le compte de mon écoute attentive. Arichis était un homme intelligent. Comment avait-il pu se faire si facilement prendre à son propre piège. Comment avait-il pu se mettre autant en danger? Je commençais à croire que l'emportement du fils n'était qu'écho à celui du père. "Vous parlez de Flourens? Je n'ai, tout comme vous, qu'entendu des bardes bavards. Le temps que je passe ici m'éloigne de ma terre. Si j'ai des nouvelles, la guerre les rend difficile à me parvenir. Aussi sont-elles rares". Je me levais en sirotant ce vin, de tout aussi bonne provenance que celui bu en compagnie du régent. "Le nord subit la guerre plus qu'il ne la fait mon seigneur". Je tendais le bras, serrant le poing afin d'inviter mon oiseau plutôt convié à se poser dessus. Il était splendide, bien qu'il s'agisse de mon dernier lien avec mon protecteur. "J'ai appris durant mon séjour que Madelyne était partie marcher sur Diantra tandis qu'Aymeric levais son ban pour la Sgardie. Ces nouvelles ne sont pas de la meilleure des augures, mais pour l'instant, Alonna n'est pas menacée clairement". Je caressais un instant le plumage avant de reporter mes yeux sur le blondinet. Il était temps de mener la conversation vers un terrain plus glissant et pourtant, qui était la raison de mon retour. Je posais la coupe en me libérant de la prise des serres de l'animal qui trouva vite un nouveau perchoir. "Pour ce qui est des esquisses mon seigneur, il s'agit d'économie. Je venais quérir auprès de votre sud enrichi par le commerce quelques fonds pour promouvoir celui du nord. La nanie nous serait d'avantage accessible par bateau et le fleuve qui traverse nos terres a de larges berges. En y implantant quelques ports, en y surveillant les rives, cela deviendrait bien vite rentable. J'entends rediscuter avec le seigneur nain de Lante, avec qui nous avons quelques accords. J'aimerais ainsi lui demander une exclusivité marchande. Le projet est ambitieux, mais j'ai foi. Avec de la patience, cela payera certainement". J'offrais un sourire avenant. Je m'étais déjà assuré de l'aide d'Arichis, mais il n'en savait encore rien. Aussi il me fallait être maligne afin de pouvoir satisfaire mes divers objectifs, d'une pierre deux coups. "Mais n'ayez crainte. Votre régent n'a promis aucune aide. Il entendait vous en convaincre avant de me faire parvenir votre acceptation ou non. Ce n'est pas une alliance que l'on prend à la légère et j'ai conscience de la longue route qui sépare nos fiefs. Pourtant, il est un temps où nous devons apprendre à aller vers l'autre tendre une main bienveillante, et surtout, savoir l'accepter". Je semblais encourageante. S'il savait ce qu'il s'était passé durant mon séjour en ses lieux, je rejoindrais plus vite que prévu les Anoszias. "D'ailleurs, je fus surprise d'entendre vos hérauts clamer l'arrestation de ce dernier...". Le sujet était lancé.
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| | | Alastein de Systolie
Humain
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| Sujet: Re: Où l'on s'en vient plaider une cause [Alanya] Dim 31 Aoû 2014 - 13:05 | |
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| | | Alanya de Saint-Aimé
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| Sujet: Re: Où l'on s'en vient plaider une cause [Alanya] Dim 31 Aoû 2014 - 17:21 | |
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Le jeune comte oscillait entre candeur et maturité désarmante, si bien que je ne savais comment m'y prendre. Sa voix claire et son visage encore enfantin laissait transparaitre tantôt l'excitation du jeune âge, tantôt la sévérité qui incombait à son rang. En un sens, je le comprenais parfaitement. Il était encore à l'aube de sa vie et on avait mis sur ses frêles épaules tant de contraintes qu'il devrait bientôt se charger seul. Mon faucon se posa sur son poing et se laissa caresser. J'observais la scène avec un demi sourire. Comment tant d'innocence pouvait cacher en réalité un tel emportement? Cela ne me regardait guère et pourtant, un instinct maternel me poussait à le guider sur la voie de la justesse et du savoir. Il était aussi avide de connaissances, et je ne doutais pas que son savoir dépasserais bientôt le mien sur de nombreux point. La curiosité est parfois une alliée de taille. "Vos paroles vous honnorent. La guerre déchire et saigne autant qu'elle ravage et assèche les coeur, même les plus braves. C'est un exercice que je vous souhaite de ne jamais connaitre". Mes paroles étaient sincères, et en y regardant, l'on aurait pu croire que le jeune damoiseau prenait comptant les paroles sus-dites. Mais bien fou était celui qui pensait qu'un jeune se souvienne d'une illustre inconnu du Nord le moment venu de prendre les armes. Et il avait l'esprit aiguisé. Arichis avait su affuter ses sens et sa reflexion quand il s'agissait de politique. Bien entendu, le régent n'était pas ses precepteurs, mais il avait été durant les dernières années le guide dans cette cour du Sud. Il lui avait certainement appris plus de ficelles et habilités que je ne saurais jamais. Le petit Alastein avait eu la chance de grandir dans ce monde de carnassiers aux dents longues et, plus ou moins, il avait été eduqué à évincer ceux qui l'étaient somme toute un peu trop. Ironie du sort, l'Anoszia avait fait les frais de son propre enseignement. Peut être que le blondinet avait su être plus rusé que l'autre. Auquel cas, ce n'était surement pas un adversaire à sous estimer marlgré sa jeunesse apparente. "Mon seigneur, vous êtes fort bien instruit". Je lui offrais un large sourire, comme une mère dont l'enfant aurait su réciter parfaitement quelques vers. "Là est toute la subtilité: Avant de vous rendre visite, j'ai pu m'entretenir avec le seigneur Ethernan. Vous me semblez assez au fait de notre guerre pour que l'histoire du serment des Parjurés vous sois venu aux oreilles". Je m'étais délibérement jeter l'opprobe. Nier qu'il s'agissait là d'un retournement contre un suzerain, si court fut son emprise, était mensonge. "Voyez, j'ai conclut quelques accords, dont un qui nous interesse ici. Je m'engage personnellement à ce que la Sgarde et l'Alonna entretienne une économie d'entente et, en cela, que l'exclusivité marchande ne sois pas au nom de la bannière au Faucon mais à celle du Nord". Je laissais le temps au petit seigneur d'assimiler toutes les données. "Je ne souhaite que développer mes terres, et les terres qui l'entoure. La nanie est pleine de ressources qu'il me tarde de démarcher. Et qui sait, une fois nos ports construits les puissances du Médian et de Sainte-Berthilde commerceront avec nous". Bien que je laissais quelques points le plus vague possible, j'avais donné à mon discours une dimension réelle, comme si cette utopie était à porter de main. Il fallait que le Systolie accepte, sinon la guerre aurait raison de l'Alonna. L'Alonna qui était en très mauvais état lorsque je l'avais quitté, presque trois énnéades plus tôt. Affaiblie humainement par les combats, elle était tout aussi mal en point sur ses ressources: la terre qui tirait la plupart de sa richesse sur le travail de la terre et de l'élevage avait vu ses champs saccagés et ses troupeaux massacrés quand ces derniers n'avaient pas été sacrifiés à l'effort de guerre. Tout cela, je m'en étais rendu compte à mon accession au trône de la baronnie -trop tard pour agir dans la foulée. Aussi à présent fallait-il courir le Royaume pour trouver alliés et finances afin de dynamiser l'économie du petit fief: une tâche aussi ardue que fatiguante, tant il fallait se montrer délicat. Lorsque le retour vers le nord serait amorcé, il me faudrait faire escale dans le Langecin puis à la capitale, là où on pourrait prêter une oreille attentive à ce que j'aurais à dire. L'attitude du noble changea pourtant à l'évocation de son régent, ou plutôt de ce qu'il en restait. Il avait autant de rancoeur que de peine, si bien que l'envie de le prendre dans les bras se fit plus forte encore. Serait-ce là quelques malices du corps féminin que de vouloir protéger l'enfant contre la cruauté du monde? Mais l'enfant en question n'était pas dupe et mon retour si pressant en Ydril n'était certainement pas annodin: il ne fallait pas être prêtre pour le comprendre. Et même s'il m'avait sembler sincère jusqu'à présent, il ne fallait pas baisser la garde pour autant. Avec la délicatesse propre à la femme, je m'aventurais sur un terrain des plus glissants: "Mon seigneur, je ne voudrais vous faire offense mais ma venue n'est pas courtoise. Ma tenue indigne de vous n'est pas volontaire. J'ai courru depuis votre frontière jusqu'à vous alors que l'on m'annonçait cette funeste nouvelle". J'appuyais sur le funeste avant de reprendre avec éloquence: "Mon seigneur, vous n'êtes pas dupe et je viens ici protéger mes interêts. Et en cela, si les Cinq le permettent, j'aurais espoir de préserver les votre". Je me levais avec dignité, marchant d'un pas lent en evitant les quelques étoffes posées là jusqu'à la petite ouverture qui donnait sur la cour. "Vous semblez tout au fait d'histoires, aussi peut être connaissez-vous celle de la cour Alonnaise. Une bien triste histoire qui n'est pas sans rappeler votre situation". Avec une voix douce et un regard protecteur, je scrutais le jeune comte: "L'Alonna est aujourd'hui scindée en deux, sans que je ne puisse rien y faire. Une querelle de vassaux, qui ruine la cohésion de la terre. D'un côté quelques loyaux du suzerain et de l'autre, la branche Chtoll et ses soutiens. Un conflit ouvert qu'il vous faut éviter". Je savais que le petit seigneur connaissais la rebellion menée par Marc. Une guerre civile qui a bien faillit couter plus que de raison. "Les Anoszias sont pour vous ce que les Chtoll sont pour moi. Et si l'acte de félonnie a été avéré, dites vous qu'ils n'ont pas encore pris les armes. Il est encore temps d'éviter à votre comté un fractionnement que vous ne pourrez combler". Lentement, avec grâce et sympatie, je me rendais à proximité de l'enfant: "Je vous aiderais à ne pas faire les mêmes erreurs que nous avons commises". Mes yeux se plongèrent dans les siens et malgré tout, ce n'était que la vérité. J'allais aider Alastein à éviter le bain de sang tout en protégeant les Anoszias: après tout, il ignorait le lien particulier qui nous unissait.
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| | | Alastein de Systolie
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| Sujet: Re: Où l'on s'en vient plaider une cause [Alanya] Sam 6 Sep 2014 - 15:02 | |
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| | | Alanya de Saint-Aimé
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| Sujet: Re: Où l'on s'en vient plaider une cause [Alanya] Lun 15 Sep 2014 - 13:04 | |
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Je regardais ce petit corps devant moi, qui dans la force de l'âge avait les sourcils bien trop froncés. Il avait pour atout de savoir réfléchir et un vague sourire s'étala sur mes lèvres. Peut être voyais-je dans ce blondinet ma propre jeunesse, tiraillée par des devoirs et des tromperies. J'avais envie de lui prendre les mains et lui murmurer que ce n'était rien, que l'épreuve le rendrait plus fort. Lui dire ces mots que j'avais entendu mais que je ne comprenais qu'à peine encore. Le silence se fit lourd et l'atmosphère pesante. La conversation tournait vers un sujet bien trop sérieux pour mériter un ton léger: nous parlions là de la déchéance d'une grande famille. Comment aurais-je agit? Un petit rire mental raisonna au fond de moi. Loin d'avoir réagit avec l'impulsivité juvénile, nous avions offert à la branche des Chtoll une occasion de se racheter et ainsi, pouvoir les avoir à l'oeil plus facilement. N'y a-t-il pas un adage qui conte qu'il faut être proche de ses amis mais plus encore de ses ennemis? En offrant une des grandes citée Alonnaise au cousin du dissidant, je m'assurais une emprise plus forte sur sa citée bien que cela me coutait un impacte militaire pour l'opposition plus grande. C'était un risque que j'avais pris et que je ne regrettais pas pour le moment. L'Alonnan n'avait certes pas la stabilité des terres du Sud, mais en sortant de deux guerres consécutives comment le pourait-il? Doucement j'entendais remettre en place la splendeur des citée de ma baronnie et pour cela, j'avais besoin de l'appui des Anoszias et du jeune comte. Il me faudrait d'autant plus de ruse et d'habilité politique si l'un ne supportait pas l'autre mais qu'importe: mes interêts passent bien avant n'importe quelle autre préoccupation. De sa voix cristalline, il entamma de me raconter l'arrestation de ses détracteurs et les quelques morts que cela causa par la même. Il avait l'innocence et l'insouciance de l'enfant, cependant la réflexion et la dureté de l'adulte. Dans cet âge entre deux mondes, son visage de cire tranchait cruellement avec ses yeux trop mûrs. Cela en devenait troublant. Et bientôt la mélodie de sa voix s'emporta avec une fougue vindicative. Il n'avait pas tord mais la justice n'était pas dans l'ordre des choses lorsqu'on fréquentait la noblesse. Et quoi qu'il en sois, il s'agissait d'un principe bien trop vague pour être compris par tous de la même manière. Chacun au fond avait sa propre ligne de conduite, sa droiture naturelle, qui nous paraissait juste de suivre, a tord ou a raison. "Calmez-vous donc mon seigneur, la colère n'entrainera rien de bon". Avec la douceur d'une mère, je lui saisissais la main pour l'entrainer vers les siège où nous étions plus tôt installés. Vous êtes un homme juste, aussi vous trouverez le moyen de parler avec votre ancien régent. Son arrestation a été si soudaine et si peu accompagnée d'explications que ses amis ont peut ête pris mal votre justice. Je ne peux que vous comprendre et vous soutenir, mais n'oubliez pas qu'il reste grand seigneur de vos terres et un allié de taille. Parfois, le pardon est la plus sûre des assurances". Je lui offrais un sourire avenant et le calme dont je faisais preuve tranchait particulièrement avec la pulsion précédente. Je savais déjà qu'il allait repartir de plus belle, aussi repris-je avant même qu'il ne put ouvrir la bouche pour répliquer: "Laissez-moi parler à cet homme qui vous trouble tant. S'il est surement plein de vices, il n'en reste pas moins un homme d'honneur. Ainsi, vous pourrez faire justice sans verser plus de sang, du moins je l'espère". J'y avais mis toute ma sincérité et mes yeux de glace plongés dans ce du suderon prouvait ma bonne volonté. Intimement, je souhaitais qu'il accède à ma requête. Je ne savais encore qui le blondinet avait fait enfermer et je craignais qu'outre Arichis, ses filles qui n'étaient en rien fautives payent pour les exactions de leur paternel. Je restais immobile, les mains du jeune homme toujours prises dans les miennes: contact rassurant et pleins de sens pour qui savait voir.
- Alastein:
Désolée de la qualité médiocre, je me rattraperais.
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