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| Où l'on discute de la guerre | Farren & Bartiméus | |
| | Auteur | Message |
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Léandre d'Erac
Humain
Nombre de messages : 9 Âge : 34 Date d'inscription : 24/01/2012
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 57 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Où l'on discute de la guerre | Farren & Bartiméus Mer 25 Avr 2012 - 20:41 | |
| Combien de temps encore, avant que n'éclate les premiers combats ? Léandre les savait imminent, tout autant qu'il savait le dénouement de la guerre qui se préparait lentement lointain. Il n'y aurait pas qu'une bataille, pas qu'une chance de le terrasser. Si l'Ivrey voulait — et le duc pensait bien qu'il le voulait — voler à nouveau l'héritage des Erac, il allait devoir venir le chercher jusqu'à sa cité de Harren, là où, disait-on, nulle armée qui ne fut pas alliée n'avait jamais pénétrer. Pour l'heure, le vieil homme organisait ses troupes. Avec lui, six cents hommes étaient descendus vers le sud, avec l'envie d'en découvre. Trois cents autre formait une ceinture au centre du duché, se gardant bien de laisser passer quiconque s'approchait d'eux sans une fouille minutieuse et les réquisitions adéquates. Malheureusement, l'Eracin n'avait plus guère bonne réputation auprès des marchands suderons à cause de cela, mais l'homme se gardait bien de s'en préoccuper. Bientôt, il se tournerait vers ses frères du nord. Là bas, on l'accueillerait à bras ouvert, il en était persuadé.
Le reste des armées médiannes demeuraient chez elles, prêtes à défendre leurs foyers. Léandre n'avait pas vidé les réserves et encore moins les fermes. Pour l'heure, il comptait bien s'attaquer au gras de l'ennemi avec les hommes qui l'accompagnaient. On comptait bon nombre de chevaliers, des nobles venus d'un peu partout, à la recherche de gloire et des bonnes grâces de leur nouveau suzerain. Il y avait aussi les hommes de Rive, ces fiers barbares qu'un homme de l'âge de son fils guidait : Farren. Malgré leurs âges respectifs, les deux guerriers avaient rapidement trouvé assez de points communs pour s'apprécier, au moins assez pour aller trancher quelques têtes ensemble.
« Va me chercher le Lockrive, commanda-t-il d'ailleurs à un garde en faction. Qu'il me rejoigne dans ma tente, nous avons à parler. »
Pour l'heure, Léandre avait préféré assurer ses arrières avant de se jeter dans la mêlée. Son armée patientait d'autant plus péniblement que les beaux jours étaient définitivement de retour. Les premières attaques étaient pour les jours à venir.
« Asseyez-vous, asseyez-vous, » proposa-t-il à son allier en faisant de même de son côté. Malgré tout, Léandre approchait de la soixantaine et, se faisant, se faisait vieillissant. La tente était sobre, une table trônait en son centre et on y avait étalé une carte détaillé des environs. Malheureusement, avec sa vue faiblissante, le duc peinait à la lire vraiment. Cela ne l'empêchait pas de très bien se repérer grâce aux connaissances qu'il possédait sur sa terre natale. Tapotant un point anonyme, il esquissa un sourire torve. « Je crois que le moment est venu. Nous allons faire la tournée des villages, armes au poing, et nous allons réquisitionner vivres et victuailles. M'est avis qu'en attaquant les félons dans leur assiette, nous les toucherons plus durement qu'en abattant leurs murs. »
Il marqua une pause, avant de porter son regard vers son interlocuteur.
« Bien entendu, ces gens restent des eracins. Que leurs seigneurs soient des traîtres n'est malheureusement pas de leur ressort. S'ils coopèrent, il faudra laisser les maisons et les vierges intactes. » |
| | | Farren de Lockrive
Humain
Nombre de messages : 49 Âge : 33 Date d'inscription : 09/03/2009
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : Environs 32 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Où l'on discute de la guerre | Farren & Bartiméus Sam 12 Mai 2012 - 16:37 | |
| J’avance.
Je m’élance enfin, porté par l’impulsion d’un souffle nouveau, un vent changeant. Moi qui, par le passé, restait là, dans l’expectative, dans l’attente. Dans l’attente de quoi ? De qui ? Rien, rien de plus que d’un élan. Et enfin j’avance. Je laisse derrière moi la contemplation vide, le silence du temps qui s’écoule. Je respire. Je respire de toute mon âme, offrant mon front à la puissance du vent. Lourdes rafales qui me berce d’un chant nouveau, d’une mélodie de liberté. Je me sens enfin moi, je me sens enfin libre. Et j’avance. Rien ne m’effraie, je n’ai pas peur. Je trébuche, je rebondis, je m’écrase. Mais rien ne peut empêcher mon avancé, mes pas, dans un roulement frénétiques vers un monde différent. Dans ma course, je croise des amis, des frères, le temps d’un soupir. Et j’avance. Enfin, j’approche du bord, je tends vers l’inconcevable, vers le mystère, mon horizon doré. L’aventure est là, elle me tend la main. J’en frissonnerais presque d’exaltation. Il est l’heure du grand plongeon. Et je tombe. Tombe encore. Tombe toujours… Dans la citée d’Haren, quelques pierres frappent encore contre les toitures, s’amassant à force de roulades bruyantes dans les fosses, dans l’indifférence la plus totale. Encore un de ces jours banales dans la citée, un jour de grand vent.
Quelque part dans le sud de l’Eracin, Farren flattait, pensivement, l’encolure d’un cheval. Le bel animal, la robe noire, avait permis sans vraiment le vouloir au brave -tout juste- seigneur de s’occuper les mains alors que son esprit voguait ailleurs. Non loin, nombre de ses hommes s’affairait à diverses taches. Il est toujours amusant de voir cet attroupement de soldats, plus proches de sauvages mercenaires des Wandres que de la fière soldatesque. Partout éclataient les couleurs chatoyantes des plaids rivois et brillaient les haches et casques cornus. Pourtant on semblait frileux. Les braves n’avaient pas pour habitudes de se mêler des affaires d’étrangers, et cela n’était pas forcément pour leur plaire. Bien sûr aucun ne rechignait à une bonne bataille, aux goûts du sang ennemi, mais les plus fins ou les moins bœufs s’inquiétaient aux conséquences d’un tel engagement. Farren avait su convaincre, mais il fallait ne pas commettre d’impair. Une couronne change si vite de tête même pour un élu du Grand Couronné.
« …sa tente Messire. Messire ? »
Doucement Farren sortait de sa torpeur. Comme un ivrogne se réveillant dans un lieu inconnu, il regardait aux alentours d’un œil surpris. Enfin tournant sa tête, il découvrit l’endroit d’où était née la voix inconnu. Là un garde attendait, un peu inquiet, sa réponse.
« Oui… On m’attend c’est cela ? Bien. »
La tente avait encore quelque chose d’irréel. Chassant ses rêveries du bref mouvement de sa main, il se concentra alors sur le vieil homme s’asseyant à quelques pas de lui devant une vaste carte. Avisant un siège d’un rapide coup d’œil, il prit place à son tour, curieux d’entendre ce qu’on avait à lui dire. Le programme que Léandre lui proposa semblait alléchant, les hommes avaient grand besoin d’un peu d’exercice. Il tiqua quand à la dernière parole du vieil homme. Eracins. Oui, il était lui aussi un « Eracin », il fallait l’accepter.
« Mes hommes sauront se tenir, n’ayez craintes. Il est grand temps de commencer cette bataille, les hommes rongent leur frein depuis trop longtemps. Et, si j’en crois quelques rumeurs qui circulent parmi vos gens, le fourbe diantrais à la régence n’est pas homme à être impressionner par la fureur d’un combat, contrairement à l’Aveugle. Les batailles sont devant nous. Il faut engager la marche.»
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