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| La veille du départ [Sally] | |
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Alessio
Humain
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| Sujet: La veille du départ [Sally] Mar 12 Juin 2012 - 13:24 | |
| Cela faisait déjà plusieurs jours que son maître l’avait quitté et il était resté à Diantra depuis. Il s’était habitué à la présence du vieil homme à ses côtés mais il était depuis longtemps préparé à vivre seul. Après quelques jours d’errances entre les différentes tavernes de la capitale. Alessio s’était finalement décidé sur sa prochaine destination : Langehack. Notre barde avait voyagé pendant plus de trois années dans toute la péninsule et le climat qu’offrait la mer Olienne lui avait bien plu. D’autant plus que Langehack était une ville riche, aussi riche que Diantra même. Alessio pensait sincèrement s’installer là-bas quelques temps et il avait prévu de partir demain matin.
Alessio animait de ses chants et mélodies la taverne dit de "L’assoiffé". Un établissement que les citadins avaient pour habitude de fréquenter, c’était un endroit plutôt calme où les rixes et autres querelles étaient sévèrement réprimés. Le propriétaire était honnête homme qui s’était épris du barde devant les tels bénéfices qu’il réalisait à chaque fois qu’Alessio animait la salle. Il faut dire que les bardes ne couraient pas les rues et les gens du commun comme les nobles raffolaient de ce genre de distraction. En échange d’un repas et d’une chambre pour la nuit, Alessio jouait donc de son luth pendant quelques heures. Les clients étaient plutôt satisfaits et quelques fois lui offraient des écus en guise de pourboire.
Ce soir-là, la salle était pleine à craquer. Comme à son habitude, Alessio ne manqua pas de divertir les clients. Il les régala de musiques entrainantes et plusieurs "couples" se sentirent assez bien pour danser. Ah, Alessio avait un véritable don pour la musique, malgré sa formation plutôt courte. Depuis le départ de son mentor, il n’avait essayé aucuns tours d’escroqueries et ce manque d’argent se faisait bien sentir… Il comptait se rattraper à Langehack, en élaborant de véritables plans comme on le lui avait appris. Enfin pour le moment il fallait encore y aller en Langehack. Grâce à sa monture, le voyage ne lui prendrait que trois jours, peut être quatre. Mais les routes n’étaient pas sûres, il fallait se montrer prudent… Enfin quoi qu’il en soit, Alessio termina son numéro sous les applaudissements de clients satisfaits et s’assît à la table qui lui était réservé, un peu à l’écart.
« Samuel, apporte moi mon repas veux-tu ? Après je monterai directement me coucher. »
L’aubergiste lui apporta tout de suite une assiette bien remplit ainsi qu’une chopine de bière : cadeau du chef pour la dernière soirée lui dit-il. Alessio remercia son hôte avant de commencer à manger. Dommage que le vieux Samuel était assez malin pour bien dissimuler son coffre, sinon notre barde se serait empressé de le lui dérober…
Dernière édition par Alessio le Jeu 14 Juin 2012 - 8:25, édité 2 fois |
| | | Sally Matenn
Humain
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| Sujet: Re: La veille du départ [Sally] Mar 12 Juin 2012 - 14:36 | |
| La nuit commençait à poindre et on apercevait les premières étoiles derrière un fin voile de nuages. L'obscurité n'était pas encore à son sommet et Sally profita des derniers éclats du soleil et de la réverberation orangée que son coucher diffusait pour s'atteler activement à la recherche d'une auberge un tant soit peu potable. Il fallait l'avouer, la jeune demoiselle s'était trouvée fort déçue à son entrée dans la ville. Alors qu'elle s'attendait à découvrir une cité absolument resplendissante, elle put simplement observer une ville plutôt triviale. Il y avait fort à parier que l'obscurité et le temps peu clément masquassent les plus impressionnantes merveilles de la ville.
Sally n'avait pas une grande connaissance des traditions urbaines et ne devrait se fier qu'à son propre instinct pour dénicher un lieu agréable où se sustenter. Elle devait trouver quelque chantier naval ou port afin d'acquérir ce navire de petite envergure qu'on lui avait demandé d'acheter. Après quelques heures de recherches infructueuses aux alentours du port militaire de Diantra, elle s'était rabattu sur un quartier plus commun de la capitale.
Ce fut un doux son de luth qui la décida une fois pour toutes. Elle entrerait dans cette taverne en face d'elle. "L'assoiffè", semblait-elle s'appeler. L'enseigne était si sale qu'on eût dit que l'auberge elle même avait précédé l'existence même de la ville, bien qu'en vérité, la raison de son insalubrité extérieure n'était due qu'à un manque évident de soin de la part de son propriétaire. Elle prit tout de même le temps de faire le tour du bâtiment et de réajuster ceinturon et gibecière. son entrée dans la taverne fut accompagnée d'une légère déception lorsqu'elle vit le ménestrel saluer la foule, puis quitter l'espace vide de tout client qui lui avait servi de scène. Elle fut immédiatement intéressée par l'artiste qui venait de se produire, si bien qu'elle choisit de s'installer à une table voisine.
Elle fit mine de chercher une ardoise où serait inscrit un actuel plat conseillé avant de brandir son index et son majeur en direction du patron. Il arborait une bedaine si volumineuse qu'il eut été criminel de ne pas le lui faire remarquer par un habile petit sourire. Elle arbora une expression volontairement pure et douce lorsqu'elle demanda à l'affreux tavernier de lui apporter une salade et une pinte de bière. Elle sortit quelques écus du fond gibecière et profita de l'attente de son plat pour retirer l'épais chandail qu'elle revêtait alors. Il régnait une incroyable chaleur dans l'auberge, si bien qu'elle se surprit à se demander si le barde ne bouillait pas littéralement dans sa tunique après une prestation qui avait dû être essoufflante. Elle entreprit de desserrer le lacet du haut de son habit afin, pretextait-elle, de redonner à ses poumons leur faculté respiratoire totale. Un instant après, elle saisit délicatement sa gibecière et la posa sur ses genoux. Elle sortit ensuite son petit calepin ainsi que son encrier et son porte plume. Elle ouvrit son petit cahier à une page qui comprenait déjà quelques menues inscriptions avant d'y ajouter rapidement quelque élément anodin. Lorsque le vieil aubergiste revint avec une planche de bois sur laquelle gisaient quelques feuille de salade mal rincée, elle lui glissa l'addition dans le creux de la poche de son tablier avant d'ajouter :
- Ajoute donc une boisson pour ce cher barde, il a l'air d'en avoir bien besoin. Et puis, pose-moi donc mon plat à côté de lui.
Le propriétaire des lieux resta sur place un petit moment avant de percevoir dans le regard de Sally l'absence totale d'intention de lui verser quelque écu supplémentaire. Il s'exécuta donc et plaça ce qui devait faire office d'assiette à côté du barde. Il se cambra vers lui, et lui glissa quelques mots à l'oreille avant de lui asséner une petite tape dans le dos et de retourner derrière son éclat dans un rire discret mais clairement obscène. Lorsqu'elle se leva, elle prit soin de bien emporter tous ces effets avec elle. Elle s'approcha de la table du ménestrel et jeta lentement son chandail sur le dossier de sa chaise avant de la tirer et de s'y asseoir. elle agrippa sa chope remplie d'un liquide ressemblant vaguement à la bière, en but une gorgée, expira et fixa le barde :
- Tu sembles être doué pour épater la galerie, dis-moi ! Dès que je t'ai entendu jouer, je suis entrée dans la taverne. Mais j'ai pas eu de chance : tu quittais la scène. Tu sais quoi ? Discutons un peu, tous les deux. Après, tu me rejoueras une chansonette, d'accord ?
Elle était souvent très directe avec ses interlocuteurs, bien qu'elle sût également être plus diplomate quand la situation l'imposait. La plupart du temps, les personnes qu'elle abordait se sentait charmées par sa personnalité, mais cette fois, bien qu'elle fût confiante, elle éprouvait extrêmement de mal à déchiffrer les expressions du barde. En ce qui concernait le tavernier, il était évident qu'il avait commencé à fantasmer sur elle à peine fut-elle entrée, et il était plus que probable que ce fût le cas avec n'importe quelle demoiselle un tant soit peu attirante. Quant au barde, elle l'avait abordé de manière plutôt innocente et sans réelle arrière-pensée. Et c'était assez rare pour être mentionné.
Dernière édition par Sally Matenn le Mar 12 Juin 2012 - 16:28, édité 1 fois |
| | | Alessio
Humain
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| Sujet: Re: La veille du départ [Sally] Mar 12 Juin 2012 - 16:04 | |
| Alessio mangeait tranquillement une cuisse de poulet quand Samuel, notre fier aubergiste, vint lui chuchoter quelques mots à l’oreille. Apparemment, une jeune femme qui venait d’entrer désirait manger à ses côtés tout en lui payant une nouvelle chope. Habituellement, Alessio prenait grande attention à ce qui se passait tout autour de lui : ragots, dernière rumeurs concernant le marchand de tel ou tel produit… Bref, Il aurait dû remarquer l’arrivée de cette dite jeune femme mais ce soir il était trop fatigué pour faire fonctionner ses sens à grande échelle. Ce gros lard de Sam lui donna une petite tape dans le dos avant de revenir à son comptoir tout en riant discrètement. Non vraiment, Alessio regrettait de ne pas avoir trouvé le coffre de l’auberge. Enfin quelques minutes plus tard, ladite jeune femme vint poser son gilet sur la chaise qui faisait face au barde puis s’assoit.
Elle était bien jeune en effet, mais plus que ça, elle était très belle. Enfin, le regard d’Alessio était surtout porté sur les magnifiques yeux bleus éclatants de l’inconnu. D’où peut-être la tape dans le dos et le petit rire de Samuel. Si Alessio était charmé, il ne le montrait aucunement, réellement doué pour cacher ses émotions. Il laissa quand même échapper un air étonné. En effet, il fallait avoir du cran pour aborder quelqu’un de la sorte et la jeune femme devait avoir un sacré caractère ! Elle but une gorgée de sa chopine de bière avant d’entamer la discussion avec un franc parlé qui confirmait ce "sacré caractère". Elle le complimenta sur sa manière de jouer et l’invita à discuter avec elle non sans demander une "nouvelle chansonnette". Le barde répondit d’un air plutôt amusé :
« Ma foi, il semblerait que je sois assez doué dans ce domaine oui. Fort heureusement je n’ai pas perdu ma voix ni mon luth donc si vous insistez je pourrai toujours vous faire rattraper ce que vous avez loupez ! Merci bien pour la chope, ce n’est pas de refus, il fait vraiment chaud ici… »
Alessio bu de nouvelles gorgées de bières. Cette jeune femme l’intriguait, c’était la première fois qu’il la voyait. En même temps, Diantra était une grande ville, on pouvait rencontrer de nouvelles personnes tous les jours. Notre barde, fatigué de sa journée, comptait se coucher directement après manger. Mais les beaux yeux de son interlocutrice le convainquirent de rester discuter.
« Pardonnez-moi, Je ne me suis pas présenté : vous avez devant vous Alessio, barde de talent, formé par le grand Theobaldo lui-même ! Et vous, je gage que vous n’êtes pas de Diantra, qu’est-ce qui amène une jolie jeune femme comme vous dans la capitale ? »
Le grand Theobaldo n’existait pas et n’as jamais existé, c’est une petit tour qu’Alessio s’amuse à jouer à tout va. A la mention du mot « grand », certaines personnes sont impressionnés et c’était le but de la manœuvre.
Dernière édition par Alessio le Mar 12 Juin 2012 - 18:59, édité 1 fois |
| | | Sally Matenn
Humain
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| Sujet: Re: La veille du départ [Sally] Mar 12 Juin 2012 - 18:05 | |
| Sally fut ravie de savoir que le jeune barde allait chanter à nouveau pour elle. En revanche, elle ne sut feindre avec efficacité l'indifférence qu'elle vouait au maitre d'Alessio. La seule chose qu'elle comprit, c'était qu'il était ménestrel et qu'il se targuait d'avoir eu un "grand" maitre en la matière, selon ses propres mots. En matière de bardes, Sally n'était pas très expérimentée. Eût-elle été quelque femme superficielle, elle eût questionné le jeune homme sur son mentor, mais une intuition lui disait que son manque d'intérêt pour le sujet était bien trop perceptible. En réalité, elle était curieuse d'en savoir plus sur le métier, que pensait-elle, la façon de vivre des bardes et des artistes de rue de toutes sortes. C'était un monde qu'elle ne connaissait pas très bien, besoin était de le préciser. Dans son village natal, les semblables d'Alessio ne recevaient guère plus que des coups de pied ou, au mieux, des regards assassins. Elle se souvenait très bien de ce charmant jeune homme qu'on qvqit fait fouetter sur la place publique parce qu'il était venu annoncer une épidémie de peste dans la capitale. Si la mémoire de Sally ne lui jouait pas de mauvais tours, les faits s'était déroulés il y a une dizaine d'années. Elle observa un instant le ménestrel avant de considérer sa question. Elle ne s'en rendait pas compte, mais le temps qui passait entre la question et le début de sa réponse était parfois assez long. Cette fois-ci, elle s'en aperçut. Si bien qu'elle rougit un instant avant de répondre. Elle hésitait encore à dire la vérité ou concocter une histoire subtilement empreinte de mensonges. En réalité, la première chose qu'elle dit fut un mensonge à peine perceptible. Elle détestait rougir, aussi devait-elle se justifier :
- Veuillez m'excuser si je vous ai semblé discourtoise en vous tutoyant. Je tâcherai d'y faire plus attention, si cela vous gêne. En ce qui concerne ma venue à Diantra, j'ai une tâche importante à accomplir. Jusqu'à la semaine dernière, je travaillais pour un de mes oncles qui s'occupait du transport de marchandises. Nous avons eu une petite altercation parce qu'entre nous, mon parent ne sait pas gérer les affaires... Je me suis donc cassée de ce village reclus avec la caisse.
Elle mit une animosité peu habituelle dans sa voix, et un brin de vulgarité s'échappa de sa bouche. Et bien quand réalité elle avait eu l'aval de son employeur (qui était tout sauf son oncle), elle était plutôt fier de son mensonge, mais surtout de l'attitude plus que crédible qu'elle avait adoptée. Elle continua à raconter comment elle avait atteint la capitale, ne voyageant jamais seule et prenant soin de spécifier que l'argent de la caisse se trouvait en lieu sûr. On ne sait jamais, avec les ménestrels... Elle s'empressa de continuer son explication, informant le jeune homme qu'elle cherchait un port de commerce ou un chantier naval où elle pourrait se procurer un petit navire afin de lancer un commerce maritime. Évidemment, Sally avait entendu parler de ces sombres croyances qui régissaient les hommes et qui leur interdisait presque de naviguer sur les océans. Mais elle n'avait cure de ces superstitions abrutissantes. Elle n'avait jamais réussi à rentrer dans quelque schéma que ce fut, et elle s'en enorgueillissait. Cela expliquait probablement cette affinité naissante avec ce barde marginal. Elle continua sa petite histoire avant de lui poser une question :
- Mais dis-moi... Une hésitation... Dites-moi, jeune homme. Comment devient-on "barde", on découvre qu'on l'est ? C'est un statut qu'on acquiert de façon héréditaire ? N'allez pas me dire que vous êtes le fils déchu d'une famille noble méconnue, je n'en croirais mot !s'amusa-t-elle.
Elle attendait avec impatience sa réponse, curieuse de voir quelle scénario farfelu il lui raconterait...
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| | | Alessio
Humain
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| Sujet: Re: La veille du départ [Sally] Mer 13 Juin 2012 - 7:06 | |
| La jeune inconnue parut ravit à l’idée d’entendre une nouvelle chanson, un bon point pour notre barde. Après tout, peu de dames pouvaient résister aux chants d’Alessio. Elle ne prêta néanmoins pas d’attention au "grand Theobaldo". Peut-être que notre jeune homme était le premier barde qui croisait sa route, d’où cette approche assez mystérieuse. Soit elle avait quelque chose derrière la tête, soit elle était tout simplement curieuse. Elle mît un peu de temps à répondre, se perdant à contempler le beau faciès d’Alessio. Enfin c’est ce que dernier aimerais bien croire. Elle s’aperçut du petit blanc qui avait suivi la question de notre barde et rougit sur le coup, avant de répondre.
Elle s’excusa d’abord de l’avoir tutoyé et expliqua brièvement la raison de sa venue en Diantra. Elle s’avérait être une marchande. Pour le tutoiement, Alessio avait l’habitude de fréquenter les gens du commun malgré ses antécédents nobles et cela ne le dérangeait nullement. En continuant son récit, elle lui demanda s’il connaissait un port où elle pourrait acheter un navire et se lancer dans le commerce maritime. Bon sang, un navire ça coutait bien cher ça ! Notre belle demoiselle avait donc la bourse bien remplie… Mais elle s’empressa de rajouter qu’elle gardait sa cassette en lieu sûr. Cette petite remarque le fit sourire intérieurement : "du caractère" hein…
« Oh non ne t’en fait pas pour ça, c’était à moi de m’adapter, mais avec la fatigue je n’y avais pas prêté attention… Ainsi ta famille à une tradition marchande et tu cherches maintenant à lancer ton propre commerce ? C’est bien d’avoir de l’ambition, c’est quelque chose que je respecte énormément. Eh bien, il y a de nombreux ports sur la péninsule comme Diantra ou Ydril, mais crois-moi, rien ne vaut Langehack. Cette ville est très florissante et je suis sûr que tu y trouveras le bateau que tu veux. De plus, la mer Olienne est relativement tranquille comparé à l’Océan d’Eris. Oh mais j’y pense, je compte partir dès demain pour Langehack, j’ai pour objectif de m’installer quelques temps là-bas. Peut-être pourrions-nous faire la route ensemble si ma compagnie te plait ? »
Il ajouta à cette dernière phrase un sourire ravageur, censé charmer sa victime. Ayant l’habitude de voyager à deux, il ne sentait pas trop à l’aise de partir seul. Même si cette jeune inconnue ne lui serait pas d’une grande aide s’il fallait se défendre contre une bande de pillards, avoir de la compagnie lui plairait. Seul, il s’ennuierait certainement, de plus elle paraissait très sympathique.
« Oh et bien, c’est une très bonne question… Avant il y avait des académies de bardes, où tout être désireux d’apprendre pouvait s’y inscrire, mais maintenant… Et bien maintenant ce savoir est transmis de maître à élève, le plus dure étant de trouver le maître en somme… Fils déchu d’une famille noble ? Oh non, loin de là, je suis un orphelin et j’ai été recueilli par Theobaldo. »
Eh bien, sans le savoir, notre jeune demoiselle s’était rapproché d'un des nombreux secrets d’Alessio, le barde trouva cela très dôle.
« Mais au fait, tu ne m'as toujours pas dit ton nom ! »
En effet, elle ne s’était pas présentée. |
| | | Sally Matenn
Humain
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| Sujet: Re: La veille du départ [Sally] Mer 13 Juin 2012 - 8:55 | |
| Sally eut bien du mal à feindre un quelconque intérêt pour la formation des bardes et elle était consciente que continuer à discuter de telles choses finirait par l'ennuyer. C'était une personne assez superficielle en matière d'amitié. Elle savait parfaitement s'entourer de nombreuses personnes en un temps relativement court mais ne cherchait que très rarement à approfondir sa relation avec ces prétendus amis qu'elle rencontrait sur sa route. Nombre d'entre eux, y compris ceux qui avaient partagé son lit, ne connaissait d'elle que son visage. Bien peu d'attention était apportée au patronyme auquel elle eût pu répondre, si bien qu'elle fut surprise lorsque le barde lui demanda son nom. Habituellement, elle mettait un point d'honneur à retenir ceux de ses amis d'une soirée voire d'une semaine avant de les oublier, mais elle était rarement contrainte de faire de même. En réalité, elle nourissait une sorte de crainte personnelle à dévoiler un prénom par lequel on pourrait l'appeler, fût-il erroné. C'était là la réminiscence d'une croyance familiale qui trouvait son origine en des temps obscurs et incertains. Elle se contenta d'esquiver la question d'un ton joueur :
- Oui, c'est vrai, tu ne sais pas comment je m'appelle. Voilà une informations qui me sera utile si je souhaite récupérer mon précieux encrier, quand tes mains baladeuses auront cédé à la tentation d'explorer le contenu de ma sacoche.
Ce ton énigmatique masquait chez Sally une certaine méfiance qu'elle nourissait pour l'ensemble des gens, a fortiori pour ceux qui semblaient sensiblement s'élever au-dessus des autres. Et cela semblait être le cas d'Alessio. Elle considéra la proposition du jeune barde avant de lui répondre :
- Je pensais filer vers l'Ouest. Ydril m'a tout l'air d'être un endroit très agréable où je pourrais aisément faire affaire. Tu sais, je ne cherche pas à me procurer un gallion ou un vaisseau capable de transporter suffisamment de victuailles pour nourir cette ville pendant trois jours. Je veux juste de quoi porter quelques denrées par-ci par-là à la demande de clients en passant par la voie maritime.
Alessio l'avait abreuvé de noms de lieux étranges et à l'exception d'Ydril, aucun d'entre eux ne lui évocaient quoi que ce fût. Elle espérait secrètement que sa destination ne serait pas infestée d'elfes qu'elle détestait cordialement. Bien qu'il fallût admettre qu'elle eût fait prévaloir sa mission avant toute considération personnelle, du moins le pensait-elle. Elle fixa Alessio un instant et lui lâcha un langoureux clin d'oeil :
- Et qui me dit que tes habiles mains ne chercheront pas à s'accaparer ma bourse, mes effets, ou pire encore, ma tant chérie virginité ?
Evidemment, Sally n'avait rien d'une vierge effarouchée qui voudrait à tout pris défendre ce qui aurait naïvement été son bien le plus précieux. Mais elle aimait véhiculer cette incrédible information. Elle supposa qu'Alessio saurait se rendre compte d'un tel mensonge mais ne s'y attarda guère.
- Je dois t'avouer que ta proposition est séduisante, mais qui me dit que tu ne chercheras pas à profiter de ma faiblesse ? De m'emmener dans le repaire de Thébolaldo, ou encore de m'utiliser comme monnaie d'échange contre quelque brigand ? Quelle personne un tant soit peu observatrice refuserait une telle rançon ? Sans compter que je n'ai pour seule arme que ma langue affûtée.
Elle s'arrêta de parler un instant pour reprendre son souffle. Elle venait de remarqué qu'à mesure qu'elle avait prononcé les mots, elle s'était rapprochée du visage d'Alessio et reposait à présent sa main sur son genou. Elle la retira subitement, contempla le luth du barde avant de poursuivre :
- Montre moi donc ce que tu sais faire avec ça ! lança-t-elle, pointant l'instrument du doigt.
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| | | Alessio
Humain
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| Sujet: Re: La veille du départ [Sally] Mer 13 Juin 2012 - 14:18 | |
| Eh bien, la jeune inconnue feint la question sur son nom en changeant rapidement de sujet. Une attitude des plus prudentes d’autant plus que la suite de son discours laissait penser qu’elle se méfiait de notre barde. Alessio était quelque peu gêné, habituellement, le nom de la personne était la première chose qu’il savait sur quelqu’un et son air sympathique comme son statut inspirait généralement une confiance aveugle… Mais tout dépendait du caractère de ladite personne, et pour le coup, Alessio avait du mal à cerner notre belle demoiselle.
« Et bien si tu ne me dit pas ton nom je vais devoir t’en trouver un… Hum, voyons voir… Tiens, j’ai trouvé : Saphir ! Fouiller ta sacoche ? Mais enfin, je suis un artiste, pas un voleur. »
Elle aborda ensuite la proposition du voyage qu’avait fait Alessio. L’idée ne paraissait pas lui déplaire, mais elle lui expliqua vouloir plutôt se diriger vers Ydril. Elle enchaîna ensuite par de nouvelles phrases suspicieuses, arguant qu’il lui serait facile de lui dérober sa bourse et sa "tant chérie virginité" vu qu’elle ne savait pas se battre. Voyons, quelle idée saugrenue, notre barde n’avait pas une tête à faire ce genre de choses ! Alessio sourit une nouvelle fois intérieurement, décidément cette Saphir n’était pas facile à berner ! Mais bon honnêtement, notre barde avait simplement envie d’un peu de compagnie pour le voyage. Le petit clin d’œil qu’elle lui adressa ne le laissa pas insensible non plus, mais il n’en montra rien.
« Voyons, tu me blesse en pensant cela. Tu as beaucoup d’imaginations : te voler ta bourse, t’enfermer chez ce pauvre Theobaldo qui n’a rien demandé, te vendre à un brigand et même prendre ta virginité ! Je crois qu’on a fait le tour de ce que je pourrais faire. »
Alessio n’était pas tout à fait sûr de ce dernier point, qu’une jeune femme comme Saphir soit vierge l’étonnait un peu. Encore un petit secret, décidément, cette discussion en était remplie !
« Navré de te décevoir mais ce pauvre Theobaldo et mort il y a quelques années et je ne suis pas pauvre au point de te voler ta bourse. Quant aux brigands, ne serais tu pas de sang noble ? Dans ce cas oui je crois que je te vendrais volontiers ! »
Il ria de bon cœur à cette dernière remarque quand il constata que le visage de son interlocutrice était à deux doigts du sien et que la main de cette dernière était posée sur son genou. Ce contact le fit frémir et il ne put le dissimuler comme il le faisait auparavant. Fichtre, elle avait vraiment du cran. Elle retira subitement sa main avant de demander à Alessio une chanson. La salle s’était vidée depuis tout à l’heure, à part un petit groupe au fond de la pièce, ils étaient seuls.
« He bien, si c’est si gentiment demandé ! »
Il se leva donc et attrapa son luth. Il posa son pied gauche sur sa chaise et fit face à la jeune demoiselle. Il fit quelques notes avant de lui sourire et d’enchainer avec sa mélodie. Cette mélodie, peu de gens étaient capables d’y résister, dès qu’on écoutait les premières notes on ne pouvait s’empêcher d’entendre la suite. Après quelques minutes, il se mît à chanter, portant sa voix sur le son de son luth. Il chanta une des nombreuses symphonies des quatre cœurs qui connaissait. C’était un chant long, qui apaisait son auditoire et avait une forte propension à l’amour… Saphir, appelons là ainsi le temps qu’elle nous dévoile son véritable prénom, cette jeune demoiselle était un peu trop sure d’elle et elle avait eu beau se montrer méfiante, sa méconnaissance des bardes l’exposa à un péril qu’elle ne pouvait pas trop mesurer.
« Alors, satisfaite ? »
Il se faisait tard et Alessio commençait à sentir de plus en plus la fatigue. Il comptait se lever tôt demain pour partir mais d’abord il devait voir si Saphir comptait l’accompagner ou non.
Dernière édition par Alessio le Ven 15 Juin 2012 - 8:59, édité 1 fois |
| | | Sally Matenn
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| Sujet: Re: La veille du départ [Sally] Mer 13 Juin 2012 - 18:16 | |
| Sally se racla un peu la gorge, gênée. Elle avait rarement été transportée si loin à l'écoute d'une simple musique. Cet air avait quelque chose d'envoûtant, bien qu'il la révulsât à postériori. Sally s'était surprise à penser amour, pâquerettes et idylle. C'étaient là des notions qu'elle détestait puissamment et envers lesquelles elle nourrissait une incompréhension des plus totales. Comment pouvait-on perdre son temps dans de telles sornettes alors que la vie ne laissait aucun répit ? Pire, comment avait-elle pu se sentir attirée par un tel air alors que cela allait à l'encontre même de ses principes moraux pour le moins inhabituels. Quant au patronyme que lui avait conféré Alessio, il était étonnamment proche de la vérité. Saphir sonnait bien, mais pas autant que la langoureuse consonne doublée que contenait son prénom. Aussi s'en accommoda-t-elle facilement. L'idée lui était probablement venue de la couleur de ses yeux, qu'elle savait envoûtante.
L'auberge s'était vidée assez rapidement après l'arrivée de Sally, mais n'avait pas désempli depuis la prestation sensationnelle que le barde avait offert à Sally. Elle flairait quelque chose de malsain, mais elle ne savait pas quoi. Elle ne comprenait guère son propre engouement pour la chansonnette. Quelques minutes auparavant, elle eût pu envisager de partager le lit du jeune homme, mais cela ne semblait plus d'actualité. A moins qu'ils ne fissent le trajet ensemble, mais la nuit ne serait alors pas aussi mouvementée qu'elle se l'était imaginée pendant un court instant.
En vérité, elle se fichait bien de sa destination, pourvu que les flots fût à côté et qu'elle pût se procurer ce navire dont elle avait de moins en moins envie. Plus elle sentait le bout de papier qu'elle avait dans la manche frotter sa peau, plus son envie de monter un commerce s'amenuisait. Mais elle résisterait, convaincue que sa ferveur reviendrait au moment précis où elle découvrirait cette sublime étendue d'eau.
Eût-elle écouté sa raison, elle n'eût même pas songé à suivre Alessio. Mais ce n'était pas son genre.
- Eh bien oui. Le thème de ta musique était tout ce que je déteste, mas je dois t'avouer qu'il m'a plu. Je ne sais pas trop pourquoi, d'ailleurs.Une courte pause... Tu sais, j'ai bien réfléchi, entre deux couplets fourrés à la mièvrerie. Je pense que je vais te suivre vers cette ville dont tu me parlais. J'en ai oublié le nom, vraiment navrée. Nous devrions toutefois préparer notre voyage demain. J'ai quelques achats à effectuer qui sont très importants à mes yeux. Je pourrais ensuite m'occuper de la nourriture pour les premiers jours de voyage pendant que tu règles les questions logistiques, qu'en penses-tu ?
Elle se surprit à espérer qu'il acceptât.
Dernière édition par Sally Matenn le Jeu 14 Juin 2012 - 9:21, édité 1 fois |
| | | Alessio
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| Sujet: Re: La veille du départ [Sally] Jeu 14 Juin 2012 - 8:23 | |
| Certes, notre barde n’avait loupé aucun accords, n’avait réalisé aucune fausse notes et l’envoutement avait fonctionné mais il s’avérait que le thème qu’il avait choisi ne correspondait pas du tout à son auditrice, qui le lui fit clairement savoir. Alessio eut l’impression de prendre une grosse claque, ce morceau avait toujours plu à la gente féminine. Mais Mérilin l’avait bien conseillé de ne pas se fier aux stéréotypes, chaque individu était unique et par conséquent avait des goûts différents, de par la discussion qu’il avait eu avec Saphir, il aurait dû deviner quelle genre de morceau aurait pu lui plaire. Sur le coup, notre barde était très gêné, il avait envie de se rattraper, comme un gosse qui venait de faire une bêtise et qui voulait se faire pardonner. Alala, notre barde manque d’expérience certes mais au moins la leçon de ce soir lui sera utile à l’avenir. « Oh je suis confus, fort heureusement mon répertoire ne se limite pas à ça et j’espère que tu me donneras une occasion pour me rattraper... »Toutefois, notre jeune demoiselle s’était décidée quant au voyage et accepta la proposition d’Alessio. Elle lui proposa de s’occuper de la nourriture pour les premiers jours du voyage. Une bonne nouvelle, notre barde n’aimait guère être seul. Et puis peut être, au cours de ce voyage, trouvera-t-il le moyen de dérober la bourse en même temps que la "tant chérie virginité" de Saphir… Une perspective intéressante pour notre escroc. « Très bien, Langehack est plus proche de Diantra qu’Ydril, le voyage ne nous prendra que trois jours de chevauchés, dont deux nuits. Ah mais j’y pense, vous n’avez pas de monture n’est-ce pas ? Ba, comme vous n’avez pas trop d’affaires vous pourrez monter en croupe derrière moi. Eh bien oui si tu veux, prévoit de quoi manger pour demain midi, après nous trouverons aisément des tavernes comme celle-ci pour la nuit, je connais très bien le coin. » Sur ce, il lui saisit sa main avant de la couvrir d’un baiser, en guise bonne nuit. Un acte galant qui ne signifiait rien ni ne laissé rien sous-entendre. Alessio se surprit à se demander si, comme le Symphonie des quatre cœurs, ce geste déplairait à Saphir. En tout cas, cette dernière avait le don de faire réfléchir notre barde, rien avoir avec les jouvencelles traditionnelles. Il monta donc se coucher, précisant à Saphir qu’ils se retrouveraient demain matin dans cette même salle. Il négocia aussi avec le gros Sam pour que Saphir ne paye pas sa chambre, décidément, il l’avait vraiment dans sa poche celui-là ! Une fois son lit retrouvé, il ne tarda pas à s’endormir.*** Le lendemain matin, le soleil s’était déjà levé depuis quelques heures quand Alessio se réveilla. S’apercevant de son retard, il se coiffa et s’habilla rapidement, espérant que Saphir n’avait pas encore finit ses courses et qu’elle ne l’attendait pas dans le hall. Il prit rapidement ses quelques affaires, soit son luth, son épée et ses deux dagues. Il espérait ne pas se servir de ces armes durant le voyage mais on ne pouvait prédire l’avenir. Il faillit quitter la pièce en oubliant son petit calepin, où il notait toutes ses chansons. Il le glissa dans une de ses poches avant de descendre hâtivement l’escalier branlant. Fort heureusement, Saphir ne se trouvait pas encore dans le hall. Il commanda donc un petit quelque chose à Samuel pour ne pas partir l’estomac vide. Saphir arriva quelques minutes plus tard.« Est tu prête ? Viens, je vais préparer Ludwig, mon cheval. » Ils quittèrent donc la grande salle pour entrer dans la petite écurie de l’auberge. Ludwig était une belle bête, de pure race Odéliane, il pouvait aisément supporter le poids de deux passagers. Alessio conta à Saphir sa fable habituelle sur la maladie incurable de Ludwig, qui allait mourir dans une semaine tout au plus et que c’était malheureux. Ils montèrent donc sur le cheval qui s’élança au trot afin de quitter Diantra. « Ça va, tu es bien installés ? » C’était donc le début du voyage pour notre barde et notre jeune demoiselle. |
| | | Sally Matenn
Humain
Nombre de messages : 18 Âge : 35 Date d'inscription : 30/05/2012
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 23 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: La veille du départ [Sally] Jeu 14 Juin 2012 - 9:20 | |
| Sally s'était levée de bonne heure. Grâce à son nouvel ami, elle n'avait pas eu besoin de débourser ne serait-ce qu'un simple écu pour dormir dans une chambre de l'auberge décrépie. Comme elle aimait à humer l'air de l'aurore, elle quitta la taverne après un repas pour le moins frugal, composé de deux tranches de pain noir acompagnées d'une légère infusion. Elle n'avait plus d'encre encore utilisable et devait nettoyer sa plume. Elle se rendit sur un marché encore exempt des foules qui viendraient s'amasser autour des étals des marchands d'ici deux petites heures sur lequel elle se procura quelques fruits qui n'avaient pas fini de mûrir ainsi que deux quignons de pain de seigle. Elle veilla également à remplir sa gourde pour le voyage.
Lorsqu'elle rentra, Alessio lui expliqua les modalités du voyages. Bien que l'idée de chevaucher en croupe sur le même cheval qu'Alessio l'inquiéta un instant, elle savait qu'ainsi, son trajet vers Langehack n'en serait que plus rapide. D'autant qu'elle n'avait pas pris le soin de s'initier à l'art équestre. A en croire le barde, le trajet ne durerait pas plus de trois jours, si toutefois aucun événement ne venait à les ralentir. Il sembla important de préciser que sa monture semblait souffrante, bien que Sally se demanda qui pouvait croire à une telle sornette : le cheval était vif et rayonnant. Il semblait écouter son maître et paraissait, foi de Sally, plutôt bien nourri. Alessio se montra fort courtois avec la demoiselle et une fois qu'elle fut installée sur l'animal, il se préoccupa de son confort. sally n'eût su dire s'il s'agissait d'une façon de garder une cohérence avec le baise-main de la veille. Elle mésentendait profondément cette pratique et n'en voyait pas l'intérêt. Elle supposait qu'il s'agissait là d'une marque d'affection ou une sorte de ponctuation séductrice. Peut- être une quelconque règle de bienséance obligeait-elle Alessio à agir de la sorte. Toujours était-il qu'elle ne s'en formalisa guère.
Leur départ ne fit que renforcer les convictions de Sally à propos du cheval : ce dernier n'avait rien d'un insalubre canasson aux abords de la mort. Quelques minutes après son départ, elle s'empara de son petit cahier et en lut quelques lignes à voix haute.
- Fuyez, convives, quittez ce lieu somptuaire ! Car éternelle est son assise. La fierté doit être notre maître mot. Car humains nous sommes et nous le resterons.
Un sourire s'échappa de ses lèvres tandis qu'elle referma son calepin et le remit dans sa gibecière.
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