{Terminé} Un entraînement comme peu d'autres. (PV Glenn)

Glinaina lui répondit qu’elle ne se tracassait pas pour le duel de tout à l’heure, elle savait que ce combt était perdu d’avance. A son tour, elle ne manqua pas de le titiller sur ses aptitudes à l’arc. D’après elle, il n’était pas aussi mauvais tireur que ça et elle se proposait même de lui apprendre à mieux manier cette arme. L’elfe lui précisa qu’elle aurait aimé continuer le duel, pour se retrouver au moins à terre. Glenn pensa alors au combat qu’il avait fait contre Altiom suite à l’arrivé de ce dernier dans le cité. Le pauvre s’était bien retrouvé face contre terre.

-A l’arc… Pourquoi pas. Je part du principe qu’on ne peut pas maîtriser parfaitement tous les types d’armes mais je ne serais pas contre quelques cours, surtout avec un excellent professeur… Te retrouver à terre ? Ce n’étais pas vraiment le but… »

Elle rit un bon coup avant de lui proposer d’entrer dans ses appartements, ce qui serait en effet plus agréable pour discuter. Glenn accepta, il n’avait rien de particulier à lui dire mais il voulait simplement lui parler. Il entra donc dans les appartements de l’elfe pour la première fois. Depuis qu’il était installé à Naelis, il ne sétait rendu que quelquefois à la caserne et essentiellement pour voir Trimack. Glinaina figurait parmi les officiers les plus importants de la garde, de par son grade de lieutenant, elle dépendait seulement de Trimack, le commandant de la garde. Ses appartements étaient donc plutôt grand, plus d’espace que ne pouvait espérer un lieutenant dans l’armée de Serramire par exemple.

-Tu es bien installée je vois. Vivre à la caserne, au milieu de tous les autre soldats ne te dérange pas ? Comment c’était chez l’armée elfique par exemple ? »

Les elfes le fascinait. Il ne savait que trop peu de chose sur ce peuple des bois et avait bien envie d’en savoir plus… Il laissa à Glinaina le temps de répondre avant de renchainer.

-Je réalise à quel point je ne sais rien de ton peuple… Par exemple, on dit que vous êtes immortelles, mais quel âge as-tu donc ? Je sais que ce n’est pas une question à poser à une dame mais… ça… m’intrigue. Et hum, comment considérez vous les autres peuples ? Je veux dire, tu es immortelle tu dois donc me considérer sur un plan inférieure au niveau de… Oh désolé, ce n’est pas un interrogatoire, j’arrête avec les questions idiotes. »

La question de l’âge de Glinaina tracassait beaucoup le seigneur de Naelis… Il pensait la connaitre mais tout deux étaient bien différents finalement ! Gêné, Glenn changea donc brièvement de sujet :

-Cette réforme ne te tracasse pas ? »

Il ignorait totalement quelle grade elle avait occupée chez les elfes, il s’était fié uniquement à ce qu’il vu de ses capacités pour la nommer lieutenant de la garde. Mais avec cette réforme, elle devra être capable de donner des ordres à des cavaliers, des fantassins, etc. Glenn avait habilement esquivé le sujet sur les elfes, mais nulle doute que Glinaina le remettrait sur le tapis.

Glenn accepta volontiers l'offre de Glinaina, les deux offres même puisqu'ils se dirigeaient vers ses appartements et qu'elle serait son "professeur" à l'arc. Ils traversèrent donc les couloirs de la caserne, ne rencontrant pratiquement personne à cette heure-ci. Tous les soldats étaient en mission ou sur le terrain d'entraînement, ou bien dormaient pour ceux qui étaient de nuit. Après quelques minutes ils arrivèrent devant une porte comme tant d'autres dont l'elfe détenait la clef. Elle laissa entrer son ami en premier, ne serait-ce que par politesse. C'était la première fois qu'il venait ici depuis qu'ils avaient renversé l'ancien régime, remarqua-t-elle, et cela lui donna l'impression qu'ils se connaissaient encore moins qu'elle n'avait pu le penser, chose qui pouvait encore être changée.

Les appartements n'étaient pas bien grands pour ceux d'un lieutenant, voire même petits pour un tel poste. Niveau taille cela correspondait à deux bonnes pièces où peu d'objets y étaient disposés. Le nécessaire pour le travail comme pour le repos, uniquement deux chaises... Il faudrait qu'elle en rachète une d'ailleurs, elle voyait de plus en plus de personnes qui venaient à deux. Pour le reste, des cartes ornaient un mur, des papiers décoraient un bureau et quelques objets elfiques étaient disposés par-ci par-là. Certains trouvaient que cela faisait bien simple, mais le lieutenant s'en fichait éperdument. Elle préférait de loin partager un maximum avec ceux qui lui étaient confiés que d'avoir des privilèges qui dans le fond pouvaient se trouver être grotesques, amenant plus qu'autre chose l'incompréhension et la bêtise. C'était la raison pour laquelle elle avait refusé de prendre plus grand (de plus qu'elle vivait seule et n'avait pas eu l'habitude de vivre dans le luxe). Glenn lui fit remarquer qu'elle s'était bien installée, ce à quoi elle ne répondit pas. Elle répondit cependant à ses deux premières questions.

"Je préfère vivre au milieu des soldats que seule dans mon coin. Il ne faut pas croire, il y a une bonne ambiance ! Et ce n'est pas parce qu'un de leurs lieutenants partage les même repas qu'eux qu'ils nous manquent de respect. Par contre je ne saurais te dire ce qu'il en est de l'armée elfique pour n'y être jamais vraiment entrée. Je ne suis jamais arrivée au lieu de ma première mission et ce pour deux choses : la première pour ceci - elle montra d'un signe de tête son bras droit. Ayant déjà raconté à son Seigneur quelle était l'origine de ces marques, elle n'avait aucune raison d'en dire plus. - et, pour la deuxième, disons juste que je me suis fait enlevée par une compagnie d'humains avec laquelle je suis restée pendant plus d'un an...

Elle fit signe à Glenn de s'installer, ayant malencontreusement oublié l'une des primes politesses. Elle alla chercher de l'eau et deux verres, ne s'étant toujours pas décidée à acheter du vin. Elle tendit un verre plein à son interlocuteur puis s'assit à son tour après s'en être servit un.

-Je n'ai jamais eu le courage de retourner dans la Prime Forêt. Ce qui m'a finalement décidée fut la mission que tu m'as confiée. Elle laissa un temps de pause avant de reprendre.Tout ce que je peux te dire de l'ambiance qui y règne vient de mes parents : elle est bonne, les choses sont vues différemment. Les gens sont moins pressés que les Humains, vivant normalement éternellement, mais peuvent se déployer à une grande vitesse. Voilà ce que je peux en dire, si j'ai bien répondu à ta question.

Vint juste après un sujet plutôt délicat pour l'Humain qu'était Glenn : l'âge de l'elfe qui se trouvait en face de lui. Étonnée de la gêne que provoquait en lui cette question, elle l'écouta soigneusement avant d'éclater de rire.

-Tes questions ne sont pas idiotes, Glenn... et cela ne me dérange pas que tu me demandes mon âge. Sache d'abord que les femmes elfes sont les égales des hommes là-bas et qu'il n'y a pas vraiment d'obligation de l'un sur l'autre. Par exemple, pour le mariage, c'est normalement à l'aîné(e) d'aller demander la main de son amour à ses parents, que ce soit une fille ou un garçon. Si la question de l'âge peut paraître indiscrète, elle l'est dans les deux sens ou elle ne l'est pas. C'est une question de confiance et d'amitié. Pour tout te dire, j'ai cent-vingt-sept ans. Une bien jeune adulte ! Et comment nous vous considérons... Beaucoup voient les Humains comme des faibles de par leur mortalité et les détestent parce qu'ils coupent les arbres et tuent toute vie autour d'eux, y compris la vie des leurs. C'est une incompréhension qui n'aide en rien le dialogue entre les deux races. Les Sombres sont bien sûr haïs, les nains quant à eux ne sont pas très populaires, notamment suite à ce qu'il s'est produit chez eux il y a quelques années. Il n'y a plus de contact, quel qu'il soit, à ce que je crois.

Elle laissa volontairement une réponse en suspens, l'oubliant plus que volontairement. Lui enchaîna avec la réforme, lui demandant si cela ne la tracassait pas. Elle lui répondit que non, pas vraiment, mais qu'il allait falloir qu'elle apprenne à se servir d'une lance et d'une arbalète... Elle préférait de loin l'arc en bonne et due forme, mais si le fait de connaître un minimum le maniement de ces armes pouvait lui permettre de ne pas faire tuer trop de ses soldats en pleine bataille...

-Maintenant, à moi de te poser une question.

Elle regarda Glenn droit dans les yeux, laissant transparaître un brin de colère en elle par ce biais comme dans sa voix.

-Tu crois vraiment que je te considère sur un plan inférieur, comme un moins que rien parce que tu es un Humain et que tu es donc forcément plus jeune que moi ?! Elle laissa le silence planer un instant sur eux, juste le temps pour qu'il comprenne la bêtise qu'il avait dite. Penses-tu réellement que j'aurais accepté d'avoir pour supérieurs des Fils de Néera si cela avait été le cas ? Non. C'est mal me connaître, Glenn. Sa voix se radoucit. J'ai appris à penser à moitié comme une Elfe et à moitié comme une Humaine. Je sais que dans notre cas l'âge ne fait pas la personne et que la race importe peu, contrairement à ce que pensent pas mal de villageois. Veux-tu de l'eau ?

Elle resservit de ce breuvage sans alcool dont tout être avait besoin pour vivre, maintenant discrète. A bien y repenser, c'était vrai qu'elle ne ressemblait à une elfe comme on en trouve dans la Forêt d'Anaëh : elle pensait différemment, était plus indulgente envers les Humains qu'eux, ne savait dans le fond plus trop si elle suivait aussi bien que par le passé ses Déesses. Et puis elle avait toutes ces blessures de la dernière bataille qui restaient là, ne voulant plus avoir affaire à la magie, même si cela pouvait rendre sa peau unie. Le pire restait certainement le fait qu'elle se transformait en Drow à chaque fois que la colère pouvait monter en elle, souvent sur le point d'être incontrôlable. Différente. C'était bien ce qu'elle était devenue.

-Puis-je te demander quel âge as-tu ? Ne me réponds pas si cela te dérange. Je... Je dois avouer ne pas vouloir me risquer à t'en donner un. Je risquerais de bien mal voir."

Trente-deux ans... En effet, elle se serait bel et bien trompée en lui avançant un âge ! Qu'aurait-elle dit ? Une quarantaine d'années ? Dix ans prêt pour un Elfe n'est rien, mais pour un Humain... Elle n'était pas sûre qu'il l'aurait bien pris. La remarque comme quoi qu'il arrivait à la fin de sa jeunesse étonna Glinaina, elle qui n'était qu'au tout début d'une vie d'adulte qui ne se terminerait peut-être jamais. La peine aurait pu la prendre, mais elle préféra s'occuper de l'instant présent et être heureuse de pouvoir connaître son interlocuteur ainsi que la majorité des Humains dont elle était leur supérieur. Glenn fit alors dériver la discussion sur une promesse qu'elle lui avait fait le matin-même et proposa à la jeune femme de se diriger vers la petite cours, où il ne devait y avoir personne à cette heure-ci. Il est vrai qu'au moins ils ne dérangeraient personne... L'Elfe accepta donc, tout en se rappelant qu'elle devrait être à l'entraînement de ses soldats à l'instant même. Bon, elle avait beau avoir confié l'entraînement à un autre officier, elle n'aimait pas l'idée de manquer à ses devoirs. D'un autre côté, pour une fois qu'elle pouvait avoir une bonne discussion avec Glenn, elle ne se voyait pas laisser passer cette chance !

Il n'y avait en effet personne, même dans les couloirs. C'en était presque déconcertant, vu toute l'activité qu'il pouvait y avoir actuellement en ville. Lina suivit donc son ami à travers les dédales de couloirs jusqu'à arriver à la fameuse petite cours, que Glenn referma derrière eux pour être tranquilles. L'Elfe remarqua avec amusement que c'était encore moins rangé que chez elle lorsqu'elle faisait le "ménage de printemps", c'est-à-dire qu'il y avait un bazar complet. Elle en profita juste pour plaisanter, se rappelant la fois où elle était entrée dans les appartements de son Seigneur pour y recevoir une mission assez spéciale, alors que Glenn s'avançait déjà vers une arme bien définie.

"Tiens regarde, il y a une arbalète ! Tu ne sais pas t’en servir, je me trompe ? Eh bien moi à l’arc et toi à l’arbalète ! On verra qui sera le plus mauvais. A toi l’honneur, tire sur la veille armure au fond.
-Les Dames d'abord, est-ce cela ?

Un fin sourire illumina son visage alors qu'elle prenait l'arme en main ainsi qu'un carreau et qu'elle essayait maladroitement d'assembler les deux parties de l'arme. Elle n'y avait jamais touché et cela se voyait parfaitement ! Heureusement Glenn l'aida à palier son manque de connaissances, lui apprenant à se positionner de telle sorte à pouvoir tirer. La Lieutenant ne fit aucunement attention à la proximité qu'il y avait entre eux jusqu'à ce qu'elle se rende compte qu'il lui prenait délicatement les mains et frôlait son épaule. Comme à l'accoutumée elle sentit ses muscles se crisper au niveau de cette épaule, mais par contradiction aucun geste ne se fit d'emblée pour s'écarter de lui, même que son esprit était tout à fait détendu. Peut-être un peu trop même, puisqu'elle n'arriva pas du tout à se concentrer sur la cible. Au final, lorsque le carreau quitta l'arbalète, il ne frôla même pas l'armure, préférant se ficher dans un baril langda.

-Hé bien, il va vraiment falloir que je m'entraîne... A ton tour maintenant !

Une douce gêne pouvait se voir sur le visage de la jeune femme et dans ses gestes, qui s'échappa un peu trop vite de Glenn à son propre goût. Elle déposa délicatement l'arbalète sur le côté et prit son propre arc, de facture humaine en attendant qu'un autre arrive, avec une flèche qu'elle lui tendit. Elle le laissa encocher la flèche avant de corriger la position du tireur. Généralement elle se plaçait face à celui-ci pour ne pas trop entrer au contact, surtout qu'elle avait toujours à faire à quelqu'un ayant déjà un minimum manié l'arc, mais là... elle se plaçait de sorte à voir la même chose que lui, faire en sorte qu'il tienne au mieux l'arme, se tienne bien lui-même pour pouvoir bien tirer ; si bien qu'ils étaient de nouveau très rapprochés, ce qui finit par de nouveau la gêner. Une fois bien installé, elle s'écarta de Glenn et lui donna un dernier conseil avant qu'il ne lâche prise sur la corde.

-Imagine ta flèche partir et toucher sa cible là où tu le souhaites. Si ton esprit pouvait devancer la flèche, ce serait bien.

Sur ce Glenn tira et la flèche toucha le coin de l'armure. Un nouveau sourire naquit sur les lèvres de la jeune femme qui alla ramasser le projectile ainsi que le carreau d'arbalète. Elle déposa ce dernier à côté de l'arme qui allait avec puis redonna la flèche à son ami.

-Essaie de refaire ainsi, c'est un bon début. Après ce..."

Son regard s'arrêta sur celui de Glenn, ne pouvant s'en décrocher, ses paroles s'arrêtèrent, son coeur se mis à battre plus fort dans sa poitrine. Elle baissa les yeux au bout de quelques secondes, sentant ses joues commençant à rougir.