Nombreux furent les artistes et esthètes qui proclamèrent Marguertire de Soltarii-Berontii, La Bella Soltarii. Comme une renaissance de son aïeul qui avait tant inspiré art et légende, on lui loua mille qualités. Son père Tibérius trouvait un réconfort dans la beauté de sa fille de n'avoir eu d'héritier mâle. L'homme avait grandi à la cour Soltarienne jusqu'au scandale de Villabona où partir pour la capitale devint un choix imposé. Il était marié à la jeune héritière Agnestia de Vilebera. Peu après la mort du père de celle-ci, elle avait été retrouvée poignardée dans la villa de Villabona. Les rumeurs que son mari était le commanditaire se répandire rapidement dans la cité aux dix-mille-voix. L'histoire grossit de plus en plus, on accusa le Duc d'avoir perpétré l'acte par jalousie, plusieurs autres nobles,....
Par chance, la guerre contre les drows et son départ mit fin aux rumeurs. Tiberius fit oublier le scandale en s'illustrant dans quelques batailles et malgré une vilaine blessure à la jambe qui devrait le laisser boiteux pour le restant de ses jours, son retour fut glorieux et de bonne heur. Il venait d'hériter de la fortune de son père. Il lui fallait une nouvelle épouse. Tiberius qui avait rencontré plusieurs membres de la famille de Sephren obtint la main de la soeur d'Arathor, alors Duc de Langehack, Valentina de Sephren. Ce mariage acheva de concrétiser les Soltarii-Berontiis comme l'une des plus puissantes familles de Soltariel. Tiberius au sommet de sa puissance se retira sous l'ombre paisible de ses vergers loin de la ville là où sa femme lui donna quatre filles.
Marguerite de Soltarii-Berontii naquit dans la villa familiale. Les légendes colportées par l'Apostolat Céleste raconte que le jour de sa naissance le soleil s'illumina d'une teinte blanchâtre et que l'enfant qui naquit ne pleura pas, mais ria à la vue de l'astre. La fille avait le teint légèrement rosée et la mine joyeuse, elle passa son enfance à la campagne ensolleilé des latinfundias méridionaux. Bientôt rejoint par ses trois soeurs. Il y avait entre elles un rythme de naissance étonnant. Elle se suivirent de deux ans et deux mois chacune. De cette manière vint Tibéria, Antonia et Paulla.
La vie coulait doucement dans la fraîcheur familiale. Elle ne fut rompu que par la mort qui rôdait, insatisfaite de n'avoir eu son lot de sang. Le guerrier revenu de la guerre ne devait vivre plus longtemps. Ayant obtenu dix ans de vie avec sa première fille, une maladie l'emporta. La perte affecta considérablement la petite fille qui pris conscience de la dureté de ce monde. Elle qui se croyait protégée dans le cocon que formait la villa.
Ce fut pour l'héritière un tournant. L'espoir de voir un fils naître s'étant à jamais dissipé elle reçut une éducation de garçon. Séparé de ses soeurs, la vie allait de ses études à l'apprentissage de la guerre. Elle fut néanmoins évidemment dispensé de l'apprentissage des armes. A la place, son précepteur d'histoire eut l'idée de lui enseigner la magie.
Cette idée marqua la vie de la jeune fille. Elle se découvrit un talent pour la manipulation de l'aéromancie. Ce fut ce qui allait devenir le centre de l'existence de la jeune fille durant deux années. Apprenant la magie de l'air et la pyromancie à la fin de la première année. Ses soeurs ne tardèrent pas à la rejoindre, chacune d'entre elle choisissant un domaine.
Arrivé à ses douze ans, la mère de Margot décida de l'envoyer à la capitale pour y continuer son enseignement autant que pour commencer à découvrir le monde de la noblesse. Tiberia fut aussi du voyage. Elles furent confier à la surveillance de leur tante Octavia. Cette dernière les installa à l'hôtel Berontii qui leurs appartenaient.
Entouré d'une large compagnie de servant. L'une et l'autre vécurent à la ville une vie tout à fait différente de celle qu'elle avait jusque là connut. Pendant deux ans la vie resta néanmoins relativement banal. Protégées par Octavia, vivant à l'hôtel, elles ne sortaient qu'avec une importante escorte. L'une et l'autre continuant leur apprentissage, Tibéria apprenant l'aquamancie. Ce fut à la fin de ses treize ans que le premier incident se produisit.
Le matin avait été difficile, les rideaux tirées, ce ne fut qu'à force de grands coups contre la porte que Tibéria réussit à réveiller Margot. Le bruit assourdissant venant à bout du poids du sommeil, elle ouvrit doucement un oeil. La pièce était plongée dans la pénombre, quelques rayons perçaient à travers un léger bâillement pour éclairer une partie de la pièce.
Emmitouflé dans ses couvertures, le Dame Berontii finit par ouvrir son deuxième oeil. Les coups de sa soeur continuaient, mais plus délicatement, pour finalement s'arrêter. Margot se glissa dans une tunique et accourut lever le loquet de sa porte. Derrière Tibéria attendait, déjà entièrement vêtu et commençant à partir.
« Ah te voilà debout enfin Vite dépêche toi les cloches ont déjà sonné le Quintor »
« Quoi ?! Attend j'arrive ! »Margot se précipita dans une petite salle jouxtant sa chambre où ses vêtements étaient empilés. S'habillant d'une légère tunique blanche et d'une paire de sandale. Les deux jeunes filles devaient se rendre à un petit colloque de mage et elles étaient déjà en retard. Habillé à la va-vite, Margot glissa rapidement un ruban autour de ses cheveux, se débarbouilla le visage et accourut rejoindre Tibéria.
« Vite dépêchons-nous, si nous arrivons en retard meistre Julius va encore nous forcer à ranger sa bibliothèque » dit Margot en entraînant sa soeur par la main dans l'escalier.
Attrapant une pomme et un morceau de pain, elles traversèrent le corridor de l'entrée en esquissant un bonjour d'un signe de main hâtif à leur matrone. La rue devant-elle vibrait d'une animation habituelle. Des dresseurs de singes Thaariens croisaient des cracheurs de feu Mecalien. Entre les bazars sauvages, les échoppes vantant à tue-tête la qualité de leur produit et l'habituelle va et vient des plébéiens écartés par les patriciens, il fallait un temps incroyablement long pour avancer dans cette cohue.
Sir Valerian, Chevalier de la Garde d'Or placé à la charge d'escorter les jeunes Soltarii-Berontiis les attendaient à l'entrée accompagnaient de plusieurs autre gardes arborant le soleil blanc sur leur armure. Le chevalier portant l'armure dorée de l'élite chevaleresque Soltarienne avait été placé à cette charge suite aux demandes d'Octavia à la Duchesse Ambre.
Fils cadet d'Octavion de Baradello, le jeune chevalier avait été adoubé il a peu. Sa jeunesse se lisait sur son visage encore peu assuré. Malgré cela, sa beauté allié à la grâce que lui donnait son ornement militaire le rendait pour les deux filles d'un charme inouïe. Il était devenu pour l'une comme pour l'autre le seul homme digne de leur attention.
« Mes salutations mes demoiselles, dépêchons-nous le Quintor a déjà sonné », dit le chevalier en réalisant une révérence.
« Allons Sir Valerian c'est nous qui vous attendions maintenant », dit Margot avec un air juvénile avoisinant la polissonnerie.
« Ma soeur, ne voyez-vous pas que la ponctualité semble lui faire défaut », ajouta Tibéria en pouffant de rire.
« Soyez indulgente mes Dames, a défaut d'être ponctuel j'ose que ma présence vous est agréable » ajouta le chevalier en souriant habitué à ces taquineries.
La discussion continua un moment ainsi, puis les demoiselles montaient dans de large lits. Ils étaient couverts de légers voiles et avancaient porté par plusieurs eunuques. A leur côté une muraille de garde dirigés par Valérian écartaient la populace à coup de pique et de matraque. La comapgnie progessa dans la marrée humaine à grand crie de « Laissez passer les Dames du Soleil-Levant ». Il fut plus d'un maraud qui reçut un coup dans l'estomac pour se montrer trop lent à se mouvoir.
L'avancée dû pourtant s'arrêter au niveau de la Piazza Pilira. Un marchand avait vu sa charrette s'écraser suite à la rupture d'une de ses roues. Ses tonneaux c'était écroulés sur une échoppe bloquant le passage de la ruelle. Le marchand, un gras bonhomme au crâne chauve et à la mine mauvaise insultait un petit homme malingre qui n'en était pas moins doté d'un fort caractére. Le premier reprochait le tenancier de l'échoppe d'avoir brisé sa roue tandis que le second insultait le conducteur sans réel argumentation.
Sir Valérian, battant du plat de son épée contre les flancs des marauds environnant arriva au niveau de l'accident. Les deux marchands, arrêtèrent un moment leurs insultes réciproques apeurés par l'apparence du chevalier. L'un et l'autre refusaient de dégager la voie tant qu'il n'aurait pas reçu un dédommagement. L'inexpérience du jeune chevalier suffit de prétexte au rassemblement populaire pour leur donner du courage.
« Eh picoleur de picrate tu vas la pousser ta carriole ! », s'exclama un des passants essayant de jouer des coudes pour passer.
« C'est la faute du Grand Architecte, il a volé les fonds pour rebâtir la ville ! », finit par lâcher une voix dans la cohue qui suffit à lâcher les protestations générales.
« Et la destruction de la via Mozza pour construire le Palais du Grand Mesitre du Ponant ! »
« Je payerais plus l'impôt pour les rues » dit un autre le courage exacerber, bien qu'il n'aurait jamais la volonté et le courage pour appliquer ses dires.
Les protestations continuèrent ainsi, se faisant plus menaçante. Le fruit de l'indulgence d'Ambre ressortait avec véhémence et devenait dangereuse pour les deux dames de Soltarii. Sir Valérian reprenant son contrôle passa de la surprise à l'action. Formant un cercle protecteur autour des demoiselles, les gardes sortirent les lances et commencèrent à repousser les troupes. Il suffit d'un seul ladre pour déchainer la cohue enhardis par la hausse des prix du blé depuis quelques semaines.
« Regarde, ils ont tué Marcio ! A mort ! »
« Ils nous affament et maintenant nous tue »
« Vengeance »Il n'en fallut pas plus pour motiver une bande de crêve la faim à sortir coutelas et matraque de bois. Valérian dégainant sa lame perça un corps d'un bougre qui s'avançait un peu trop près.
« Par les dix-sept roi-serpents vous périrez tous maraud. SUS, SUS AUX REBELLES ! » cria le chevalier en chargeant avec une poignée de garde dans la cohue.
Les demoiselles étaient descendu de leur monture et attendaient entourées de garde formant une petite citadelle autour d'elle. Profitant du passage creusé à la lame des épéesle cercle protecteur avançaient prudemment. Arrivée sur la place, le chariot demanda quelques hommes de plus pour être dégagé. Profitant de cette affaiblissement, plusieurs ladres attaquèrent le cercle de garde. Après que cinq d'entre eux s'effondrèrent les tripes déchirées. Un des gardes s'effondra sous la masse suivit d'un deuxième.
Un des ladres profitant de la percée jaillit devant Margot. Le coutelas brillant et l'oeil mauvais, il ricana avant de lever son arme. Ce ne fut que l'intervention de Valérian qui la sauva. Faisant siffler sa lame il coupa la main du bougre, tandis que Margot attrapant un couteau ceint à la ceinture d'un des hommes autour d'elle, plongea la lame dans la gorge du ladre. Le sang jaillit et l'aspergea. La dame de Soltarii resta un moment béas, encore inconsciente de ce qui se déroulait autour d'elle.
Alors que l'attroupement se renforçait, un son de cor se fit entendre de l'autre côté de la rue. La garde Soltarienne ameutée par les cris étaient arrivé. Certains montée sur des chevaux, d'autres à pied pique en avant. La charge fut terrible, les ladres prient d'un côté par des cavaliers de l'autre par des piquiers essaya vainement de s'enfuir, mais fini écrasé par l'impitoyable charge.
Ce fut à ce moment, que Margot reprenant ses sens tenta de lancer un sort. Située derrière la ligne de piquier et protégeait par Valérian. Elle visa un des bougres, trouvant en elle un courage naissant et un certain intérêt pour la guerre, fruit de son éducation masculine. Mais son inexpérience liée à son manque de sang froid transforma le sort. Au lieu de consumer le bougre, un départ de feu se déclara dans la bâtisse avoisinante.
Le bâtiment servant d'entrepôt de foin, de bois et de céréale ne tarda pas à s'embrasser. La foule et la garde située juste en dessous fut rapidement absorbée par les flammes et les débris qui s'effondrèrent. Sans plus attendre Valérian pris Margot sur sa monture, tandis qu'un autre chevalier venant d'arriver fit monter Tibéria pour les emmener à l'abri sur la place Septima. Le feu dura toute la journée et fut difficilement contenu. Au final ce fut une dizaine de bâtiments qui prirent feu et des dizaines de bougres et de malheureux qui moururent consumé. La rumeur se répandu que le feu serait dû au Soleil lui même ayant punit les ladres s'étant dressé contre une fille de la famille du Soleil.
Par chance, aucun ne soupçonna Margot d'en être l'investigatrice. Mais ce fut sur sa conscience que son acte pesa. L'incendie avec la mort du bougre l'ayant attaqué aller transformer la jeune fille innocente en une jeune femme prenant conscience de la dureté de ce monde, des nécessités de se montrer dur voir cruel. Marguerite de Soltarii-Berontii commença à devenir l'Astre-Céleste. Sa vie reprit après, mais sa vision du monde avait changé.
Ce fut lors de ses quatorze ans que la anture cette fois-ci en fit une femme. Margot reçut pour la première fois ses menstruations. Octavia s'acharna alors pour lui trouver un époux. La fondatrice des principaux salons de bonne société Soltarienne, la Mère des lupanars, La Dame aux milles noms n'eut aucun mal à trouver un excellent mari. Le jeune Marius de Boniverdi, héritier des Bonviderdii fut choisit. Il était l'un des seigneurs les plus riches du Soltariel. Malheureusement, peu avant les fiançailles, Valerius atteint de maladie mourut prématurément.
Margot qui n'avait pas connu le jeune homme n'en fut pas réellement affecté, elle continua à se concentrer à son apprentissage magique. Mais sa mère et Octavia qui espéraient la marier essayait encore de trouver un autre mari. Ce fut la tante qui eut l'idée de l'envoyer dans le pays natal de Valentina. C'est ainsi qu'on prépara un voyage pour Margot dans le Langehack.
Après un bref séjour à Langehack, Margot prit le chemin du domaine de Tall. Sa rencontre avec la délicate Ashenie avait emplie d'une passion débordante pour la vie le coeur de la jeune Soltarii. Les deux jeunes cousines c'était entendu à merveille. Autour de l'innocence juvénile et de l'attachante affection pour Néera que l'une et l'autre partagée, elles avaient échangé leurs rêves enfantins. Sous l'ombre manipulatrice d'Esidenir, Margot avait su trouvé un réconfort dans la contemplation de la beauté urbaine et de ses créations artisanales. Son séjour bien trop court s'achevait sur une légère note de tristesse, prélude à la mélancolie.
Son voyage jusqu'au domaine de Tall fut agréable. Guilhem de Tall avait été un grand ami de son père, où il le serait toujours si l'un des deux n'avait rejoint le royaume de Tari. Margot allait le long des routes du Langehack, découvrant les habitudes, coutumes et mode de vie locales. Sa jeune curiosité constamment affamé, découvrait ici mille et une façon de faire qui serait plus tard l'influencer. Traversant une bourgade, elle ne put se retenir de faire halte pour visiter un petit marché. Se promenant d'échoppe en échoppe, elle découvrit le travail des tisserands, celui des souffleurs de verre et bien d'autres artisans peu commun voir absent de sa terre natal. Elle fit l'achat de plusieurs objets avant de reprendre la route. Certains lui était destinés, d'autres serait pour offrir en présent à son hôte.
Son arrivée se fit dans la joie. Pour sa grande surprise et son plaisir, Margot découvrit que Guilhem de Tall avait une fille de son âge Jeanne de Tall. Les deux jeunes femmes se prirent rapidement d'affection l'une pour l'autre comme souvent à cet âge-là les jeunes filles s'attachent. Le séjour fut assez ordinaire, si ce n'est lors d'une journée qui devait lier et nouer l'amitié entre la demoiselle de Soltarii et celle supposée de Tall.
Ce fut lors d'un de ses délicats matin ou les oiseaux chantent le soleil pendant qu'artisans et laboureurs travaillent. Les deux jeunes filles se promenaient sur le chemin escarpé qui faisait le tour du domaine avant de se jetait dans les bois. L'une et l'autre était escortées par un chevalier. Cette présence peser sur amusement autant que l'envie de liberté. Mais cela n'était sans compter sur l'esprit espiègle et non moins inventif d'une jeune demoiselle au caractère aussi fort que vif. La veille au soir les deux demoiselles avaient comploté entre deux ou trois rires et chacune d'entre elles se tenaient prêt, retenant leurs sourires.
Arrivé près de la lisière, la demoiselle de Tall s'arrêta et protesta que sa monture boitait. Les arbres jouant avec la lumière céleste, ils laissaient leur ombre descendre délicatement le long de la route. De l'autre bord une petite prairie accueillait quelques moutons qui pâturaient ou s'endormaient sous la moiteur estivale. Sur le chemin, une récente pluie avait laissé quelques flaques d'eau saumâtre. Les deux chevaliers s'approchèrent de la monture, l'un d'entre eux balança l'un de ses pieds et descendit au sol. Il éclaboussa ses bottes et poussa un grommellement en l'apercevant.
L'autre chevalier laissa échapper un rire et lui jeta une blague que Margot n'entendit pas. Ce qui eut pour effet de renfrogner le crotté. Faisant sa mauvaise tête, il força le second garde à descendre pour venir l'aider à inspecter les sabots de la monture. Soudain un bruit de détonation se fit entendre et un mouton traversa la route. La laine sur son dos était la proie à d'étrange flamme bleuté, tandis que le deuxième garde perdit tout sourire pour se jeter dans la flaque la plus proche la culotte en feu.
Margot, profitant de l'occupation des deux hommes, avait tenté de jeter un petit sort incendiaire devant les montures des deux hommes pour les faire fuir. A son habitude la tentative avait échoué pour tourner au fiasco. Un mouton avait vu sa sieste brisée par un départ de feu. La pauvre bête avait par chance chuté dans une flaque. Tandis que la culotte du garde s'enflamma soudainement. L'objectif prévu n'avait pas été totalement raté, les chevaux voyant accourir vers eux l'animal en flamme beuglant de toute son énergie avait pris peur. Ils avaient descendu le chemin à vive allure entraînant à leurs suites l'autre chevalier délaissant la monture de la demoiselle de Tall.
Le destrier maîtrisé par sa maîtresse n'avait pas fui devant le mouton enflammé. En riant, les deux demoiselles s'élancèrent dans le sentier et dans le bois. Le vent sifflait contre leur visage tandis que la forêt les envelopper de plus en plus. Les arbres les entourant de plus en plus, semblait accueillant. On aurait pu croire distinguer par-ci par-là, l'un d'entre eux sourire, tandis qu'un autre plus renfrogné désapprouvé les jeunes filles. La course dura quelques moments, l'une et l'autre continuant à rire. Elles ne s'arrêtèrent qu'une fois arrivé dans une petite clairière.
Celle-ci faisait une dizaine de mètres de diamètre. Un petit ruisseau coulait en son milieu, tandis qu'un arbre isolé avait poussé en plein centre. Il était d'une espèce inconnue aux deux jeunes filles. Le tronc noueux, les branches épaisses, les feuilles d'un vert peu ordinaire, l'arbre avait un attrait mystique. Les deux demoiselles s'essayèrent côte à côté autour de l'arbre.
Déballant les quelques vivres qu'elles avaient emportés, riant et se racontant tour à tour une histoire, elles s'arrêtèrent lorsqu'un craquement se fit entendre. Jusqu'à maintenant, ni l'une ni l'autre n'avait réellement mesuré le danger qui aurait pu survenir. La joie disparue en un court moment pour faire place à une angoisse montante devenant rapidement de la peur. Le craquement se reproduisit. Bien que très faible dans le silence ambiant il devenait presque assourdissant. On aurait dit un crâne qui se faisait briser en deux.
L'une et l'autre ne bougèrent pas, Margot serrait les poings et essayait de se concentrer pour tenter de lancer un sort. Le bruit venait juste de derrière l'arbre et semblait être dédoublé. Retrouvant leur courage. L'une et l'autre se levèrent d'un seul geste prêt à s'enfuir. Mais surprise, rien. Le bruit c'était même arrêté. Aucune présence hostile et même aucune présence visible.
« Ohhh miam miam miam miam .. oh c'est gouteux, c'est délicieux ! » dit une voix inconnue.
Elle semblait venir de l'arbre lui-même. Margot fit doucement le tour de l'arbre pour se placer exactement là où la voix semblait venir. Il y avait des copeaux de coque de noix éparpillé un peu partout. Certainement le bruit de craquement. Et un peu plus haut sur un tronc d'arbre un petit mouchoir étalé sur lequel quelques gâteaux de fruits attendaient d'être mangé. Juste à côté un petit être le mangeait goulument en s'extasiant.
La créature devait faire tout au plus une dizaine de centimètre. Il ressemblait à un humain mais d'une taille beaucoup plus petite. Le crâne dégarnis il avait encore quelques touffes de cheveux sur les côtés. La barbe longue et pendante cachait une chemise rapiécé et un pantalon d'un état tout aussi abime. Ses oreilles étonnamment pointus s'élevaient au-dessus de son crâne et ses pieds velus se balançaient dans le vide. Soudain se retournant pour attraper son chapeau il aperçut Margot qui le regardait les yeux béats et certainement l'air très bête.
Le petit homme cria et s'agita. Il essaya de se mettre debout mais échoua et glissa. Dans un vain espoir de se maintenir il attrapa le mouchoir qui l'accompagna dans sa chute laissant les petits gâteaux tombait à terre avec lui. La chute ne fut pas violente, des feuilles mortes l'ayant retenu. Se redressant sur ses jambes, il se précipita dans un creux de l'arbre.
« Non attendez, je ne vous ferais aucun mal. Tenez, un autre gâteau », dit Margot en tentant une des petites friandises dans le creux de l'arbre, tandis que Jeanne l'avait rejoint.
« Non non non, pas de gâteau, pas de... bon si tu insiste... », redit la voix.
Le gâteau s'éleva dans l'air et diminua dans le vide par petit morceaux. La créature de toute évidence pouvait se rendre invisible. On l'entendait manger et s'extasiait de plaisir.
« Gouteux ! Gouteux ! Quel gâteau délicieux ! ».« Ou êtes-vous, je ne vous vois plus ? »« Tu nous vois pas, là tu nous vois ! Mais seulement si on t'en donne le droit !» Dit la créature en apparaissant assis sur un noeud de l'arbre en grignotant son gâteau et en continuant à s'extasier jusqu'à la dernière bouchée.
« Mais .. qu'êtes-vous ? Sans vouloir vous offenser »« Je suis Monsieur Cafolet, un Farfadet. »« Un fa.. farfadet ? Mais que.. faites-vous ici ? »« Les instructions sont de protéger le bâton et ce sans façon ! Protéger le bâton, protéger le bâton, protéger le bâton ! »« Le bâton ? »« Oui mon ... où-est-il ? Qu'as-tu fait du bâton ? Ahhhhh.. un seul devoir, protéger le bâton, ou l'avenir sera noir ! » Le farfadet en s'agitant et en courant autour de l'arbre.
« Perdu, vendu, moulu ! Sans mon bâton, pas de pardon ! » Et il continua à parler énigmatiquement ainsi.
« Calmez vous, monsieur Chafolet, je... »« Cafolet ! comme casserole, canard, cafard ! »« Désolé monsieur Chafolet ! Mais.. quel est ce bâton ? »« C'est mon bâton, enfin c'est le bâton de Monsieur Piglon ! Pas de solution sans bâton ! »Soudain un autre craquement se fit entendre, mais plus lourd que les autres. Sur la branche ou monsieur Cafolet mangeait ses gâteaux, un autre petit farfadet était apparu. Beaucoup plus gras que son confrère, il paraissait aussi plus jeune. Ses cheveux couvraient l'intégralité de son crâne et sa barbe brune ne faisait pas la moitié de la taille que celle grisâtre du premier. Il sauta de l'arbre et se présenta devant Cafolet.
« Hé hé hé donne moi une patte ! Donne-moi une patte ! Une patte ! Hé ça c'est pas une patte ! Ça c'est une patte ! » Dit le deuxième farfadet en frappant le haut du crâne de Cafolet avant de laisser un rire gras sortir.
« Une long-nez .. Deux longs-Nez ! Monsieur Piglon vous tire son capuchon ! »« Je... enchanté monsieur Piglon »« Hé hé, enchanté, salué, chatouillé, pincé, mangé ! »
« Ha Monsieur Piglon, mon chapeau.... »
« As-tu mon bâton, pour aller avec mon capuchon avant que nous craquions ! »
«Je le portais, le protégeais, le gardais ! Quand bim bam boum, trois coups de tambours et le bâton disparu »
« Hé hé c'est pas un gâteau ça ? Ça c'est un gâteau ! Tu as gardé, protégé, porté mon bâton et puis boum bim bam tu l'as lâché pour un gâteau ! Bing bang, deux coups sans mon bâton, ce sera de capuchons » Dit monsieur Piglon en secouant sa capuche.
Margot en ramassant son mouchoir et les gâteaux fit tomber une petite brindille, dont l'aspect évoquer celle d'une petite canne. Le petit instrument avait un bout plus fin et on distinguait une sorte de lanière de cuir à une extrémité. Mise à part ce léger détail, la différence avec une brindille n'existait pas.
« Excusez-moi, Monsieur Piglon, ne serait-ce pas votre bâton ? »
« Pas de bâton, pas de chanson ! Sans.. mon bâton ! Jeune long-nez, Belle Long-nez, une chanson pour l'action ! »
« Chantons, Vénérons et pleurons, mais avant rend moi mon chapeau ! »Monsieur Piglon glissa sa main dans sa poche et en tira un chapeau tout froissé et troué en quelques endroits. Il le tendit à son camarade qui aussitôt le secoua, le nettoya et l'enfila ! Aussitôt l'un et l'autre montèrent sur une branche et entamèrent un chant dans une langue étrange. Différent de leur voix habituelle, ils avaient ici un timbre magnifique. Finalement, un bruit de cavalier se fit entendre. Les deux gardes avaient retrouvé le chemin et arrivaient en galopant l'air affolé. D'un craquement les deux petites créatures s'évanouirent dans la nature laissant les deux demoiselles seules au milieu de la clairière. Leur rencontre demeura un secret entre les deux petites demoiselles, comme lorsqu'un moment étrange semble devoir rester cacher pour qu'il conserve de son charme. L'un comme l'autre, gardant gravé les petits mots leur permettant de pouvoir appeler leurs amis.
Ce lien tissé entre les deux enfants servit de socle à leurs amitiés. Le départ de Margot fut difficile, mais inévitable elle prit le chemin de Diantra laissant derrière elle sa nouvelle amie. Mais les deux ne s'oublièrent pas et une longue correspondance s'établit et devint pour Margot tout du moins un solide réconfort dans son avancé vers l'âge adulte.
Le retour de Margot fut repoussé. Cette dernière appréciant le voyage décida de continuer à parcourir le royaume. Après un séjour à Diantra, elle et son escorte partirent vers le nord. C'est à ce moment que le voile se déclara. La Nuit tomba sur le royaume, de sombre événements apparurent. Pourtant, la petite escorte Soltarienne continua poussée par la fougue de la jeune Soltarienne. Le voyage durant le voile fut emplit de découverte et de rencontre étonnante puis finalement le jour revint. On décida alors de rentrer en Soltariel. Le voyage de retour se serait bien déroulé i ce n'était un soir au sommet d'une colline.
Le groupe avait une halte sur une petite colline. Une forêt se dressait devant eux tandis que derrière de vaste plaines s'étendaient. Un peu plus loin à leur gauche quelques fermes illuminaient l'obscurité par quelques lumières perceptibles dans les ténèbres environnant. A droite la plaine rejoignait la forêt au bas de la colline.
Sir Valérian l'escortait avec une dizaine d'autres gens d'armes soltarien. Atteignant ses dix-huit ans, Margot commencait inévitablement à devenir une femme d'une beauté envoutante. On murmurait que son chevalier protecteur était aussi devenu son amant. Ce fait avait certainement un fond de vérité, mais personne ne sut réellement qu'elle était la nature de leurs rapports. En public il n'affichait qu'une profonde amitié sans jamais dépasser les règles de convenance.
Le groupe après un repas copieux au vu de leurs moyens s'en alla dormir. Margot dormant dans sa tente, très spacieuse servant d'ordinaire aux généraux pendant les sièges. Valérian divisa les tours de garde entre ses hommes et parti lui aussi dormir.
En plein milieu de la nuit, lorsque l'obscurité était totale un cri éveilla la compagnie. En un court moment plusieurs traits sifflèrent dans les ténèbres et deux gardes s'effondrèrent. Un était mort l'autre blessé à la poitrine agonisait. Margot enfila rapidement une tunique avant que Valérian affolé débarqua dans sa tente.
« Vite ma Dame, nous sommes attaqués il faut vous protéger. Suivez-moi », dit-il rapidement avant de plonger sa lame dans le fond de la tente pour y faire un passage.
Ils dévalèrent la pente de la colline entendant derrière eux des bruits d'épées s'entrechoquant, des cris et d'autres bruits tout autant sinistre. Arrivé à la lisière, Valérian s'arrêta et scruta les horizons avant d'attraper Margot par le bras et de plonger son regard dans le sien.
« Demoiselle Margot resta là, cachez-vous dans la forêt je reviens » dit précipitamment Valérian avant de repartir rejoindre ses hommes.
« Non, ne me laisse pas... » répondit margo,t mais bien trop tard le chevalier avait déjà disparu dans l'obscurité.
La Dame de Soltarii resta seule un petit moment, seul le bruit du combat rompait le silence. Soudain des bruits de pas se firent entendre. Margot, derrière un arbre sortidoucement de la lisière espérant voir l'armure dorée du chevalier. Dans l'obscurité il n'y avait que le silence. Margot s'avança encore un peu plus essayant vainement de scruter l'obscurité. Rapidement et soudainement une main l'attrapa par l'épaule et la projeta au sol. Un homme au visage gravé de cicatrices et le bras ensanglanté la dominait de toute sa taille. Il resta un moment à la regarder avant de ricaner bêtement faisant glisser sa lame sur la joue de Margot.
« Eh bin ma p'tite, j'rais pas perdu ma soirée moué hé hé », laisse sortir le brigand avant qu'un bruit abjecte sorte de sa gorge.
L'homme descendit la lame vers la poitrine de la jeune femme continuant de ricaner. Alors qu'il approchait sa main du torse, il lâcha un immonde cri de douleur. Son visage se retrouvait la proie à une étrange flamme bleutée. Margot ne perdant pas un instant avait incanté un sort. Elle se leva rapidement en poussant d'un coup de botte l'homme. Ce dernier continuait de se tordre de douleur quand deux autres de ses comparses jaillirent de l'ombre.
« L'bougresse, trap'la Gros Jean » lâcha l'un d'entre eux.
Un gros bonhomme avec le nez épatée souriant à son tour se mit a courir en direction de Margot. Sans perdre un instant cette dernière s'engouffra dans la forêt. La course poursuite dura quelques instants sans qu'aucun des deux ne parvienne soit à distancer soit à rattraper l'autre. Ce ne fut que lorsque Margot chuta contre une racine d'arbre que la poursuite semblait être finit. Elle se retourna mais il était trop tard. Gros Jean essoufflé leva sa lame le regard hargneux d'avoir dû fournir tant d'effort.
Alors que la lame redescendait, un rugissement se fit entendre et une créature velu sauta d'un bousquet. La masse blanchâtre attrapa la tête de l'homme et en quelques instants ce fut fait. Les cris s'arrêtèrent pour ne laisser qu'une masse de chaire couverte de sang. Margot apeurée se releva doucement. Face à elle une créature à la fourrure blanche et la dépassant en taille continauit à mettre des coups de griffes aux corps. Il ressemblait à un chat en bien plus gros et musclé. L'animal commença à manger ce qu'il restait de Gros Jean par petite bouchée.
L'animal ne prêtait aucune attention à la jeune femme. A vrai dire, il ne devait pas avoir conscience de sa présence se contentant juste de chasser une proie. Reculant doucement, Margot commit l'erreur de marcher sur une brindille. Le craquement suffit à détourner l'animal de son repas. Regardant la femme apeuré, il retroussa ses babines et les deux cornes qui jaillissait sur sa tête menaçait tout autant que ses crocs. Il s'agissait sans aucun doute d'un Leominis. Cette race été devenue rare à force d'avoir été chassé pour sa fourrure autant que l'ivoire de ses cornes.
L'animal semblait prêt à s'offrir un deuxième repas. Ce fut l'intervention de l'autre bandit qui après avoir vainement essayer d'aider son ami, l'avait abandonné. Le visage du bougre ne ressemblant plus qu'à un vieux noyau calciné ne laissait aucun doute sur sa mort. Il débarqua rapidement un coutelas dans la main. Le Leominis surpris se retourna et bondit sur l'homme. Ce dernier ne réalisant que trop tard pour l'éviter l'animal, tenta de lui résister en plongeant sa lame en avant. Le couteau entra dans le poil duveteux de la créature qui lâcha un grognement. Il arracha la moitié du visage de son agresseur d'un coup de griffe.
Le combat, bien que rapide avait été fatal pour l'un comme pour l'autre. La blessure non mortelle avait néanmoins blessé l'animal qui perdait son sang à une vitesse ne laissant aucun doute sur son avenir. Ses vains lèchements sur la plaie ne faisant qu'empirer son état. La créature, dans sa fierté se préparait à livrer le combat contre Margot. Cette dernière n'avait pas bougé et contemplait la créature. Le combat bien qu'inégal restait dangereux. Mais la bête ayant abusé de ses forces s'effondra. Son souffle se ralentis pour devenir très faible.
Margot recula doucement, profitant de l'occasion pour s'enfuir. Pourtant, quelque chose dans l'animal la retint. Sa grâce et sa gestuelle l'ayant conquit autant que sa force l'avait terrifié. En quelques instant se fut finit, l'animal s'allongea et s'éteignit, rejoignant le royaume des morts. Alors que la Solarii comptait partir un léger bruit se fit entendre. dérrière elle, un léominieau la regarder l'air apeurée et perdu. Il ne valu pas plus de quelques instant pour que Margot se décide de l'emmener avec elle.
La soltarienne ignorait absolument dans quel région du monde elle se trouvait et encore moins quelle direction prendre. Elle chercha en vain de retrouver le campement. Au bout de quelques heures, toujours accompagné du félin l'évidence s'imposa : elle était perdu. Désespérée elle s'allongea et contempla les cieux. Ce fut à ce moment précis qu'une traînée de flammes se fit apercevoir. Un immense oiseau vola au-dessus d'elle. Brillant d'une couleur rougeâtre, l'animal semblait être une boule de feu se déplaçant lentement. Margot captivée par l'animal se mit à la suivre. Pendant plusieurs minutes elle marcha ainsi, suivant uniquement l'oiseau de feu. Ce dernier accélérant son vol finit par disparaître.
Cet oiseau avait ôté toute autre pensée à Margot qui en avait oublié qu'elle était perdue. Une fois l'oiseau disparu, elle se rappela son état. Retombant dans le désespoir la soltarienne commença à pleurer. Les larmes chaudes glissaient le long de ses joues traçant de délicat sillon. Pourtant, sa tristesse disparue en un instant. Devant elle une faible lumière se dégageait des arbres. Elle commença à marcher doucement suivi du félin. Plus elle avançait plus la lumière s'agrandissait. Elle accéléra son pas, trottina et courut tandis qu'à ses côtés l'animal l'imitait semblant apprécier de se dégourdir les jambes. Sa course s'arrêta brusquement. Elle sauta une racine d'un arbre et débarqua face à une vaste plaine. La forêt s'arrêtait ici. Abandonnant ses pleures, ce fut le rire qui pris le dessus. Margot se mit à danser avec le Leominis gambadant autour d'elle. Elle resta là un long moment avant de s'asseoir sur un petit rocher.
Elle glissa sa main dans son sac et jeta une tranche de porc salé à l'animal Ce dernier l'attrapa au vol et le mangea par petite gorgée. Apparemment il adorait le goût, bien plus savoureux que du bandit que la crasse devait rendre immonde. Hésitant entre prendre à gauche ou à droite, une silhouette apparut sur une petite colline devant elle. Cette dernière brillait d'un étrange éclat. Elle avança vers Margot accompagnée d'une poignée d'autres hommes.
L'animal était tout autant inquiet que Margot. La femme se leva et attendit. Hésitant entre s'enfuir ou attendre, elle resta, croyant reconnaître la silhouette. L'animal sentant la présence se glissa devant Margot prêt à attaquer. Sa faim étant rassasiée il tuerait pour défendre et non pour se nourrir. Plus la silhouette se rapprochait, plus elle devenait familière.
« Valérian, Valérian .. » cria Margot en courant, ne sachant si elle devait pleurer ou rire.
Elle accourut vers le chevalier qui tout autant ému et heureux de la retrouver saine et sauve c'était mis à courir. Il était accompagné de trois hommes tous couvert de blessure. L'animal sentant la menace disparaître retourna à son morceau de viande.
Le groupe établis leur campement ici. On bricola une cage avec plusieurs troncs d'arbre et le Leominis fut ramené en Soltariel. Bien qu'enfermé malgré les protestations de Margot, il ne semblait manifester aucune animosité. Le voyage de retour fut plus calme. Le voile s'étant dissipé plusieurs jours avant l'attaque, chaque région parcourue était en proie à la reconstruction.
Cette expérience avait changé la jeune femme. Si peu sûre d'elle, Margot avait acquis une assurance terrible. La vision de l'animal volant pareil à un soleil transformé en un grand et majestueux oiseau l'avait frappé. Comme un second souffle, il l'avait sortis des ténèbres de la forêt. Cette apparition n'était pas un hasard pour la dame de Soltariel, il s'agissait d'un présage. Ne sachant si elle avait rêvé ou si l'animal était réel, Margot ne douta pas de la signification. Les dieux lui avait envoyé l'animal. Elle était vouée réaliser de grande chose se disait-elle rêveuse. Margot sentait que seul la grandeur et la beauté l'attendait dans son avenir. Ce dernier serait tel l'animal de feu se déplaçant dans les airs : majestueux et terrible.
Son retour à Soltariel se fit d'une banalité étonnante. Et si la présence de l'animal n'avait appuyé son histoire, peu l'aurait cru. Elle raconta tout hormis l'oiseau de feu. Margot préféra fuir la ville pour quelques temps et s'installa dans la Villa d'Alenzia. La demeure jouissant de vaste terre inhabité. Elle vécut ainsi un an. La soltarienne se consacra à la magie et l'apprentissage de la politique. Elle passa du temps aussi à dompter son Leominis. Se découvrant une passion pour les animaxu exotiques elle offrit d'acheter à très bon prix tout animal sortant de l'ordinaire. C'est ainsi qu'on vit un tas de marchand aller et venir de l'escroc au voyageur. La villa finit par devenir une ménagerie impressionante.
Son retour à la cour fit surprise. Réaménageant l'hôtel Berontii elle y installa plusieurs de ses animaux et se prêta tout autant à l'exercice de la magie. Fréquentant les salons de pratiquant de l'Art, elle s'insinua aussi dans le milieu des arts en pratiquant un mécénat important. Présente dans les salons de sa tante Margot ne tarda pas à tisser des liens efficaces avec la noblesse. Jouant la jeune fille naïve, au fond d'elle elle patientait, attendant un autre signe. Peut être encore une fois l'oiseau de feu surgirait-il pour la guider.
Ce fut bien un oiseau qui changea sa vie, mais celui-ci était petit et portait un message. La disparition d'Inès étant devenu officiel. On commençait à comploter pour savoir qui reprendrait le duché. Les candidats étaient nombreux. Son oncle Maximus, son grand oncle Lucius, où encore sa tante. Par chance ses soeurs qui l'avaient rejoint à Soltariel se rétractèrent pour la soutenir. La bataille au pouvoir fut simple. Elle usa de ses amitiés et s'appuya par Octavia.
Marguerite de Soltarii-Berontii abandonna son nom pour devenir Margot de Soltariel, duchesse de Soltariel. Elle monta sur le Siège Éternel et ceint du Soleil-Blanc le peuple l'acclama.