Norah - Fille de joie

Nom/Prénom : Il est rare qu’une fille de cet acabit possède un nom et prénom en bonne et due forme. Si son nom est tombé dans l’oubli, on lui a préféré un nom raccourci, par souci de commodité : Norah.
Âge : Dix neuf ans.
Sexe : Féminin.
Race : Véritablement humaine.
Particularité : On dit qu’il s’agit de la fille la plus jeune et la plus fraîche que l’on puisse trouver, de tous les bordels de Diantra, mais que ce n’est pas pour autant la moins expérimentée.

Alignement : Chaotique neutre.
Métier : Norah incarne bien souvent différents métiers, différentes personnalités, mais elle reste avant tout une fille de joie.
Classe d'arme : Aucune.

Équipement :
De la robe à crevées et brocart coloré jusqu’au bustier au décolleté vertigineux, les habits de Norah sont comme une seconde peau. Elle possède de nombreux vêtements différents qu’elle arbore comme des déguisements, que ce soit pour ses clients ou pour la rue. Et chacun lui sied mieux que le précédent. Parfois, ses services sont si bien rémunérés qu’elle arrive à s’acheter des robes aux tissus nobles, enviées par les femmes du commun les plus dépensières, mais il n’est pas rare que les textiles proviennent de cadeaux précieux offerts par ces messieurs, ignares et naïfs de croire que cela pourrait conquérir son cœur et gagner son amour. Elle est vêtue chaque jour d’une tenue différente qu’elle use pour assortir à sa personnalité. Lorsque le besoin en est, elle agrémente ses déguisements de bijoux -dont un bon nombre en toc-, boucles d’oreilles, collier de chien aux perles de cultures imitées, fibule zoomorphe, cabochons de saphir et colliers parés de pierres ornementales, de lapis lazuli ou de turquoise.

Description physique :
Seins fermes, hanches rondes, jambes galbées, silhouette agréable, martelée de bleus et de traces violacées en fonction des clients, Norah possède tout ce qu’on pourrait espérer de la jeunesse séduisante. Son visage aquilin est piqueté de taches de rousseur, parsemées sur son nez et qui se glissent jusqu’à ses pommettes rosées. Ses lèvres sont d’un rouge sanguin, coloré par un Hautval bon marché ou par les morsures d’un preneur particulièrement farouche, et ses yeux d’un vert lumineux. Sa chevelure brune -qui tire parfois vers l’auburn- descend en cascade jusqu’au bas des reins, épousant la courbure de son dos lorsqu’ils ne sont pas maintenus par une broche à forme végétale. Lorsqu’elle rit, son visage s’orne d’un sourire coquin, qui saurait en charmer plus d’un.

Description mentale :
Il n’est pas simple de cerner le caractère de cette jeune fille de joie. Si elle paraît être une fille du commun, une fille de bordel comme on en trouve ailleurs, c’est qu’elle sait bien cacher son jeu. Sa vie n’est qu’une succession de rôles qu’elle se donne, de personnalités qu’elle porte et qu’elle change comme un homme changerait de frusques. Elle peut être la Norah simple et timide, dont les joues rosissent si joliment lorsque son oreille est charmée d’une quelconque flatterie, mais aussi la Norah mature, qui sait boire des futs entiers d’hydromel de Thanor et rire aux éclats dans les tavernes. Parfois, elle change même de patronyme, pour revêtir celui de Josie, Maria, parfois même Dame Braella, fille cadette d’un seigneur méconnu, issu d’une contrée dont personne n’a jamais entendu le nom, mais dont la consonance est à tel point crédible qu’elle passe inaperçue. On lui a toujours demandé d’incarner des personnes, des rôles, pour des demandes particulières, et cette personnalité à facettes multiples est devenue un vrai mode de vie, une arme qu’elle use à sa guise pour affronter le monde extérieur. Elle porte bien des visages, mais quoi qu’il en soit, elle demeure lunatique et d’un caractère bien trempé. Elle ne sait pas se battre ni faire danser une épée, mais sa langue est bien plus tranchante et aiguisée que n’importe quel acier. Si elle passe du temps avec les Filles Pourpres, c’est bien une façade, car en réalité, Norah est une fille solitaire qui n’apprécie que peu la compagnie.


Histoire :

La chambre était plongée dans une semi obscurité, aux ombres colorées. L’air lourd charriait une forte odeur d’encens, pour masquer les relents de foutre et de sueur. Les épais rideaux filtraient les rayons de soleil, ne laissant parvenir que quelques bandes écarlates qui s’étalaient en longues saignées sur le sol. Une fois que la porte se fut refermée, Norah s’approcha à petits pas feutrés de la bassine de toilette, les reins encore endoloris de son dernier client. L’eau tiède et propre l’attendait, avec son savon lavande et sa serviette fraichement lavée. Elle s’empara vivement du gant pour le rincer et s’en servir pour nettoyer son entrejambe souillé, tel que le lui avait appris sa mère. Il fallait dire que Dame Myrtille était très attentive à l’hygiène de ses filles, surtout concernant sa fille biologique. Son établissement, dont l’enseigne exhibait fièrement les lettres d’or incrustées dans le bois « La Chaumière Pourpre », était réputé pour la fraîcheur et la beauté de ses produits, convoité pas les plus nobles. Chacune des filles de Dame Myrtille avait ses propres charmes, que ce soit des lèvres charnues à une peau basanée de quelques demoiselles de l’estrévent. Aussi, chaque client pouvait espérer trouver ce dont il désirait. Et la clientèle de la Chaumière Pourpre n’était pas des moindres. Ce bordel se vantait d’offrir les plus belles filles de Diantra aux nobles et seigneurs dont l’envie devait être assouvie et surtout dont la bourse était suffisamment remplie. Car le lit d’une Fille Pourpre n’était pas des plus accessibles.

Lorsqu’elle fut suffisamment propre, Norah entreprit de coiffer ses cheveux avec la brosse à poignée finement ciselée. La sensation de ses cheveux qui se démêlaient, tirés par les poils durs de l’instrument, lui rappelait toujours son enfance, lorsque sa mère lui dictait les règles de vie, la façon de se comporter avec les hommes et comment s’occuper d’eux. Norah n’avait toujours connu que les longs couloirs et les grandes chambres étouffantes de la Chaumière Pourpre. Sa mère, Dame Myrtille qu’on l’appelait, était tombée enceinte par erreur et elle se plaisait de prétendre qu’il s’agissait d’un seigneur d’une grande importance. Mais elle n’avait jamais cédé aucun nom. Quoi qu’il en soit, son ventre avait failli mettre fin à sa carrière, si certains clients n’avaient pas été séduits par ses nouvelles rondeurs, aussi, son commerce n’avait jamais cessé. Certains prétendent d’ailleurs que la notoriété de Dame Myrtille débuta ces mois-ci. Norah était donc née dans le lit de la chambre brune, chambre normalement réservée aux exercices primaires et interdite d’accès aux clients. La fille avait grandi dans cet univers de commerce des bordels et son innocence s’était vite envolée, presque aussi vite que sa virginité. Lorsqu’elle avait fleuri, sa mère donna cher de sa peau et de son corps. Elle avait fait l’annonce, pendant plusieurs jours, que l’éclosion de Norah serait offerte au plus offrant. Et l’enchère n’avait pas chômé. Les hommes, une fois charmés de sa peau pâle et de son éphélide discrète, se bousculèrent pour se l’offrir. Le prix n’avait cessé de grimper, encore et toujours, jusqu’à ce qu’elle fut vendue à un noble qui paya un sac boursouflé de piécettes d’or. C’était à cet instant que la Chaumière Pourpre avait fait ses premières fortunes et que Norah fut propulsée à la tête des favorites. Chaque jour, elle était une personne différente. Elle avait appris à se transformer, à maquiller son visage, masquer son corps, adapter sa personnalité, son langage à chaque client qu’elle recevait. Si bien qu’après quelques jeunes années d’expérience, il était bien difficile de bien connaître la jeune femme. La roublardise et la manipulation étaient son quotidien, et elle était tant adepte dans ces domaine là qu’elle se débrouillait pour se promener dans les rues de Diantra, et obtenir tout ce qu’elle voulait des hommes qu’elle croisait. Il fallait dire que la luxure était un bien vilain défaut.

Norah rejoignit son armoire afin de s’accoutrer de ses atours les plus avantageux. Des jupons aux couleurs vertes, un bustier étroit et une chemise au décolleté plongeant seraient particulièrement appropriés. Tandis qu’elle laçait son corsage, elle dévisagea l’image que lui réfléchissait le vieux miroir, aux teintes ternies par le temps. La souillure intérieure apparaissait-elle sur le corps ? Elle faisait tout pour masquer sa condition, mais parfois, elle avait l’impression de porter constamment une pancarte qui exhibait sa déchéance. Elle n’avait jamais aimé être une catin. Elle rêvait de voyages, de nouveaux horizons, de péripéties. Les Hommes, lorsqu’ils se rhabillaient, lui contaient souvent les ardeurs des batailles, la saveur de l’acier glacé, les cris, la sensation d’être toujours plus vivant. La fraîcheur des Monts d’Or. L’étendue de l’Anaëh. Elle n’attendait qu’à fuir la Chaumière Pourpre, qui avait toujours été son domicile.
Trois coups secs frappèrent contre la porte.

Prête, Norah ? Le prochain te demande déjà… lança Mel, en passant la tête dans l'entrebâillement de la porte.

Elle lui répondit par un haussement de la tête et la porte se referma aussitôt. Norah se leva et fixa un instant sa silhouette. Oui, elle était prête. Il était temps que les choses changent. Ce coup allait bien pouvoir lui procurer suffisamment de fonds pour s’enfuir de cette baraque. Ensuite, elle pourrait voyager. Découvrir Meca et ses mille saveurs. Les étendues sauvages des Wandres. La chaleur d’Ithri’Vaan.

Elle s’allongeait sur le lit quand retentit le grincement de la porte, le bruissement de braies, et le tintement des chaines d’or.

HRP

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