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 Les graines de la discorde

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MessageSujet: Les graines de la discorde   Les graines de la discorde I_icon_minitimeLun 3 Déc 2012 - 20:11

    26 Verimios, an 6 du 11ème cycle

    Ruines et désolation. C’était tout ce qui restait du hameau de Torval. Le petit matin avait dévoilé la colonne de fumée noire s’élevant dans le ciel au-dessus des collines. Aussitôt les habitants d’Almas, le village voisin, s’étaient dépêchés d’envoyer quelques hommes pour voir ce qui se passait.
    Un spectacle de destruction les attendait en lieu et place de ce qui avait été autrefois une tranquille et prospère petite communauté. De la cinquantaine d’âmes qui peuplaient le lieu, il n’y avait nul signe de vie. Leurs cadavres éventrés gisaient sur le sol couvert de sang et de cendres, au milieu des carcasses calcinées des habitations.

    Les hommes d’Almas restèrent un instant sans voix devant l’horreur d’un tel massacre. Ils traversèrent en silence le hameau dévasté, ne sachant que faire. Finalement, l’un des hommes se racla la gorge et parvint à prononcer quelques mots :
    « Fouillez les environs. Essayez de trouver des survivants. »
    Pendant que les villageois se dispersaient, Halvan, le chef du groupe, laissa errer son regard autour de lui. A ses pieds, un vieillard égorgé était étalé au sol, la bouche pleine de sang. Un peu plus loin, une fillette d’à peine douze ans avait été clouée au mur d’une chaumière par plusieurs flèches.
    Personne ne semblait avoir été épargné.
    Halvan murmura une courte prière à Tyra pour l’âme des défunts. Il ne parvenait pas à comprendre qu’est-ce qui pouvait justifier une telle boucherie. Les assaillants n’avaient rien emporté, pas le moindre pillage, se contenant de brûler le village et d’exterminer sa population. Et Alonna n’avait plus été en guerre depuis de nombreuses années…

    « Halvan, regardez cette flèche. J’ai jamais vu ça avant… »
    Georg venait de retirer l’un des traits plantés dans un mur à moitié calciné. La hampe était gravée de symboles étranges, et la pointe présentait une courbure tout à fait singulière. Halvan prit l’objet dans les mains pour l’étudier. Les symboles aux formes sinueuses lui évoquaient quelque chose, mais il ne se rappelait pas où il les avait déjà vu.
    « Alors ? »
    Le jeune Georg se tenait à côté de lui, essayant de lire une quelconque réponse sur les traits de son aîné.
    « Cette flèche est bien étrange en effet. Mais je ne saurais pas en dire plus. » répondit Halvan.

    « Hé ! Venez voir par ici ! Celle-là a l’air encore vivante. »
    Les deux alonniens se retournèrent en direction du cri. Un homme debout dans les décombres d’une chaumière faisait de grands gestes pour appeler ses camarades. Lorsque Halvan et Georg arrivèrent sur place, plusieurs d’entre eux étaient déjà occupés à dégager gravats et poutres effondrées, révélant en dessous le corps inanimé d’une femme.
    Délicatement, les hommes dégagèrent la survivante des décombres et la portèrent à l’écart. Elle ne devait pas avoir plus de vingt ans. Ses vêtements étaient roussis par endroits, ses cheveux emmêlés et sa peau couverte de suie. On l’allongea sur le côté et on lui donna à boire. Elle avala l’eau difficilement, toussa, puis ouvrit lentement les yeux.

    « Tout va bien ma fille ? » s’enquit Halvan.
    « Je… je crois, oui. » répondit-elle faiblement. « J’ai encore soif. »
    Les hommes attendirent que la jeune femme ait fini de se désaltérer. Puis Halvan demanda à nouveau :
    « Comment t’appelles-tu ? »
    « Iris Lascaux »
    « Je la connais. »
    intervint l’un des hommes. « Son père est déjà venu plusieurs fois au village pour vendre son bétail. »
    « Que s’est-il passé ici, Iris ? » reprit Halvan. « On jurerait que Mogar lui-même est venu déverser sa fureur sur cet endroit. »
    « Je … Ils … » La survivante semblait bouleversée. Elle fut soudain secouée de sanglots, cachant son visage entre ses mains.
    Halvan tenta de la réconforter « Allons, allons... c’est fini maintenant. »
    Il savait cependant que la jeune fille ne se remettrait probablement jamais complètement de ce qu’elle avait vécu.

    Au bout d’un moment, elle se calma et put enfin raconter son histoire :
    « C’était terrible. Ils sont arrivés pendant la nuit, alors que tout le monde dormait. On ne les a pas entendus venir. Quand j’ai réalisé ce qu’il se passait, c’était déjà trop tard… »
    Ils les ont tous tués. Tous … »

    « Mais de qui parles tu ? Qui sont ces "ils" ? »
    Iris eut un instant d’hésitation.
    « Je… je crois que c’étaient des elfes. »
    Un murmure d’étonnement parcourut les villageois. A leur connaissance, le peuple de la forêt n’avait pas levé les armes contre ses voisins humains depuis bien des cycles.
    « Des elfes, Iris ? Tu en es sûre ? »
    La jeune femme hocha la tête.
    « Je les ai entendu parler alors que j’étais sous les décombres. Ils disaient… ils disaient qu’ils avaient accompli la vengeance de la forêt. Que nous avions souillé leur demeure sacrée et que nous devions être châtiés pour cela. »

    Un silence pesant accompagna cette fois la déclaration d’Iris. Beaucoup avaient entendu parler de l’histoire du groupe de bûcherons oesgardiens qui s’étaient aventurés en Aduram et n’en étaient jamais revenu. D’autres se rappelaient d’une vieille rumeur selon laquelle un elfe sauvage aurait semé la terreur en Olyssea il y a quelques années.
    « Personne d’entre nous n’a jamais vu d’elfe. Comment sait-tu qu’il s’agissait vraiment d’eux ? » Halvan, lui, avait toujours du mal à y croire. Il voulait en avoir le cœur net.
    « Ils étaient grands et fins, avaient des yeux perçants et des oreilles pointues. Ils se déplaçaient vite et sans bruit, et ils maniaient des armes étranges… »

    « Des armes comme celle-ci ? »
    Georg venait de réapparaître. Il tenait dans ses mains les deux morceaux d’une lame brisée. Longue de cinq pieds, le fer décrivait une courbe à la fois gracieuse et mortelle. Des motifs runiques argentés étaient gravés le long de la lame.
    Tous vinrent s’attrouper autour du jeune homme et de sa trouvaille.

    « J’me souviens d’un barde qu’est passé au village y’a quelques années. Y disait qu’il avait du sang elfe. Je sais pas si c’est vrai, mais sur sa cape y’avait le même genre de dessins. » intervint un des villageois.
    « Ferme ton clapet, imbécile. » répliqua un autre. « T’sais même pas lire, alors comment tu pourrais reconnaître des lettres d’une aut’ langue ? Si ça se trouve c’est juste une écriture bizarre qu’ils utilisent là-bas dans l’sud. »

    « Non, il a raison. »

    Toutes les têtes se tournèrent en direction d’Halvan, qui n’avait pas bougé. Contrairement à la plupart des membres de son village, il avait eu l’occasion de voyager hors d’Alonna sans sa jeunesse. Il se souvenait en particulier d’un pèlerinage à Diantra avec ses parents, alors qu’il n’avait qu’une dizaine d’année. S’ils étaient alors venus pour apporter une offrande à cathédrale de Notre-Dame de Deina, ils avaient également visité le grand temple de Kyria. Et c’est là, parmi les grandes fresques sculptées dans le bois représentant d’étranges créatures des forêts qu’il l’avait vu. Une statue d’un être aux apparences humaines, mais bien plus imposant et mystérieux. Son regard vide de vie n’en restait pas moins intimidant, et sur ses vêtements étaient représentées – Halvan s’en souvenait à présent - les mêmes runes qu’ils avaient devant eux aujourd’hui.

    « J’ai déjà vu ces symboles. Nous avons bel et bien affaire à des créatures de la sylve. »
    Un murmure d’étonnement suivit cette déclaration. Si même le respecté Halvan le disait, alors cela était sûrement vrai. Ce dernier restait silencieux, la tête baissée et le regard perdu dans le vide. Il revoyait encore la statue de l’elfe l’observer de haut, le regard empli de condescendance et de mépris.

    « Il y a encore une chose que j’ai entendu avant de perdre connaissance. »
    Iris venait de reprendre la parole.
    « Ils ont dit qu’ils reviendraient ce soir… pour porter leur vengeance plus au sud. »
    Tous se regardèrent. Le seul endroit habité situé directement au sud de Torval était Almas.

    « Y’a pas de temps à perdre ! Il faut rentrer prévenir le village ! » lança quelqu’un.
    « Qu’est-ce qu’on va faire ? » reprit un autre « Ne vaudrait-il pas mieux trouver un moyen d’apaiser les sylvains ? »
    « Regarde autour de toi. Tu vois bien qu’ils sont pas disposés à négocier. Ils sont pas humains… Tout ce qu’ils veulent c’est n’ot peau ! »

    Tous les regards se tournèrent vers Halvan, en quête d’une marche à suivre. L’alonnien sut qu’il était temps qu’il reprenne la direction de la troupe.
    « Calmez-vous pour commencer. Il faut que quelqu’un retourne à Almas pour leur apprendre la nouvelle pendant que nous nous chargeons d’enterrer les morts. Pour le reste, Alonna a toujours fait face à ceux qui l’attaquaient. Nous avons repoussé les drows il y a dix ans, et nous repousseront les sylvains si ils décident de s’en prendre à nous ! »




    Deux heures plus tard, un cavalier arrivait aux portes de la ville-garnison de Kregan. Le capitaine Malkart, s’il fut surpris en en entendant le récit du messager épuisé qu’on amena dans son bureau, ne commit pas l’erreur de prendre celle-ci à la légère. Quelles que soient les raisons qui pouvaient pousser les elfes à s’en prendre aux hommes, il était de son devoir de protéger le peuple d’Alonna. Le temps de donner quelques ordres, et il partait à la tête d’une colonne de cinquante cavaliers en direction d’Almas, laissant à son second le commandement de la garnison.

    Ils arrivèrent au village pour le trouver en pleine effervescence. Décidés à ne pas subir le même sort que leurs voisins de Torval, les habitants avaient entrepris d’organiser la défense de leur foyer. Des barricades de fortune avaient été dressées aux entrées principales, et la plupart des hommes tenaient une arme en main – bien qu’on voyait plus de fourches, pioches, frondes et cognées que d’épées ou d’arcs. L’arrivée des soldats fut un véritable soulagement pour les villageois.
    Après avoir pris connaissance de la situation, Malkart affecta ses hommes à la fortification sommaire du village, puis se retira dans la maison commune pour tenir conseil avec les anciens.

    Bientôt les derniers préparatifs furent achevés, et chacun regagna son poste. Une longue attente débuta alors.
    La tension se faisait de plus en plus palpable au fur et à mesure que les heures s’égrainaient, tant chez les hommes d’armes que chez les paysans. Chacun attendait avec appréhension le moment où les démons des forêts décideraient de se montrer. Très peu d’entre eux avaient déjà réellement vu un elfe, néanmoins leur imagination prenait facilement le relais, aidée par les récits et les rumeurs qui commençaient à circuler et s’amplifier.

    Enfin, alors que le soir commençait à tomber, un guetteur posté sur le toit d’une maison cria soudain quelque chose. Toutes les têtes se tournèrent dans la direction indiquée A la lueur du crépuscule, ils purent alors apercevoir une troupe de cavaliers qui approchait au loin.

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MessageSujet: Re: Les graines de la discorde   Les graines de la discorde I_icon_minitimeVen 28 Déc 2012 - 15:21



La route était longue et ennuyeuse. Depuis Linaëh, ils avaient voyagé sans relache, s’arrêtant seulement pour reprendre des forces et se reposer. Mais ils avançaient aussi vite que leur permettait l’endurance de leurs montures. Le détachement des Elfes se composait d’une quarantaine de gens, environ, menés par la bride du vieux Daenor Thoràndrion, droit comme un piquet sur sa monture d’un blanc de neige. Les autres elfes étaient des soldats, pour la majorité. Quelques éclaireurs les accompagnaient, choisis pour connaître les terres humaines, ou du moins la région d’Aduram. Ensuite venaient les Aigles de l’Armée Elfique, dirigés par le fier Kelendil qui chevauchait aux côtés du Seigneur Protecteur de Daranovar. Quelques chasseurs les avaient accompagnés pour nourrir la troupe, mais ils ne s’étaient encombrés d’aucune voiture ni chariot de nourriture, pour pouvoir voyager plus rapidement.

Seulement, tout était trop lent pour Daenor. Ils n'avançaient jamais assez vite. À peine avait-il quitté la lisière de l’Anaëh, qu’il ne pensait déjà qu’à retourner chez lui. Il aurait été en sécurité et aurait pu mener une vie tranquille. Alors que face à lui ne se dressait que problèmes et conflits. Les relations étaient plus que tendues entre les Hommes et les Elfes, surtout au vu des évènements récents. Les Sylvains n’étaient plus autant la bienvenue qu’au temps de la jeunesse du Protecteur, tout comme les Hommes se voyaient refuser l’accès à la Prime Forêt. Et c’était à lui, Daenor de Daranovar, qu’on avait chargé la mission de régler ces soucis. De trouver un terrain d’entente entre deux peuples qui n’arrivaient plus à s’entendre. Il était parti, malgré l’appréhension de sa compagne. Malgré les razzias qui sévissaient à Wyslena. Malgré le blessure qui rongeait la Forêt. Il était parti le mal au cœur, déjà pressé d’en finir.

La compagnie s’était divisée à l’approche d’Oësgard. Leana avait pris le chemin de la cité des Hommes, dans l’espoir d’apaiser la population de ces terres, voisines avec son protectorat. Tandis que Daenor et Kelendil, eux, continuaient de longer la grand route qui les menait lentement vers Diantra. Ils n’osaient quitter les grands sentiers, la terre des Hommes était parsemée de bandits et truands. Quelques heures après avoir laissé Leana, le vieil elfe s’adressa au capitaine des Aigles :

« Nous ferions mieux d’envoyer des éclaireurs devant, et derrière nous, si nous voulons éviter les mauvaises surprises. Je ne pense pas que nous soyons bien vus, ici. » L’elfe acquiesça et Daenor se tourna alors vers un cavalier qui le précédait. Galaël, mon ami. Envoie Nolin et Freïa à l’avant, Lemeth et Gloïn à l’arrière, qu’ils couvrent une lieue autour de nous. Demande leur de venir nous prévenir à la moindre chose suspecte… »

L’ordre fusa, et l’instant d’après, quatre cavalier quittèrent le groupe en éclaireurs.
Ils traversèrent ainsi Oësgard, sans rencontrer de problèmes, au grand soulagement des Elfes. Après quelques jours, l’ambiance fut plus détendue. Les discussions reprirent. Kelendil et Daenor parlèrent un long moment de batailles, de guerres qu’ils avaient vécues. Des techniques d’épéiste que chacun avait développé et de valeureux soldats qu’ils avaient connus. Daenor était avide de connaissances, surtout concernant les armées. Guerrier dans l’âme, il buvait chaque information à laquelle il avait accès. Bien que tous les Elfes étaient soulagés que tout se passât bien, ils ne relâchaient pas moins leur attention, bien que parfois, les rires retentissaient. Ce fut une fois arrivés à Alonna, que leur joie fut douchée. C’est Freïa qui cavala vers eux, ses cheveux auburn au vent. Son cheval s’arrêta à leur hauteur en hennissant :

« Seigneur Protecteur. Vous approchons d’une cité, du nom d'Almas. Le groupe d’Elfes stoppa son avancée et tous tendirent l’oreille vers la jeune éclaireuse qui leur faisait face. Je pense que nous pouvons y passer la nuit.
- Très bien. Combien de temps nous faudra t-il, pour l’atteindre ?
- Il est situé à cinq lieues d’ici. Nous y serons avant la tombée de la nuit.
- Parfait, je te remercie. Tu peux dire à Nolin de venir nous rejoindre, je pense que nous n’aurons plus besoin d’éclaireur, pour rencontrer les Hommes. Le vieil elfe se tourna alors vers Kelendil, qui suivait la discussion de près. Allons, mon ami. Nous n’avons aucune raison de nous attarder. »

Daenor pressa sa monture, et la chevauchée reprit.
L’idée de rejoindre la première cité des Hommes depuis qu’ils étaient sortis de l’Anaëh n’enthousiasmait personne, mais il ne poussèrent pas moins l’allure. Cela ne dérangeait pas les Elfes, de dormir à la belle étoile. Mais ils ne refusaient pas quelques murs pour se protéger de nuisibles. L’astre continuait sa descente dans le ciel quand ils aperçurent les premières habitations au loin. Niché à l’orée d’un petit bosquet, la village d’Almas paraissait minuscule dans la plaine. Les Elfes étaient habitués à l’épaisse canopée des arbres. Aux centaines de troncs qui emplissaient le décor et protégeaient leurs habitations. Almas semblait bien ridicule, à côté de l’Anaëh. Il avait l’air vulnérable. Au fur et à mesure qu’il approchaient, les maisons se dessinaient. Les toits de chaume. La fumée des cheminées. L’éclat des bougies par les fenêtres. Puis vinrent les barricades, les torches et les piques. Quand la troupe de Daenor s’arrêta à l’entrée d’Almas, elle se heurta à un barrage d’Humains et de bois. Des visages, protégés derrière des boucliers ou des rondins, fixaient les étrangers d’un œil mauvais. Un homme cracha au sol, quand les derniers Elfes s’immobilisèrent. Les bannières du Roi de l’Anaëh s’arrêtèrent de flotter, comme suspendues dans le temps. Inquiet, le Seigneur Protecteur s'avança vers la barricade, faisant signe à ses amis de ne pas bouger. Arrivé devant, il sauta de sa monture avec une agilité insoupçonnée, puis s’inclina légèrement, face aux regards intrigués des hommes.

« Que paix soit faite dans vos cœurs, nobles gens d’Almas. Bien que Daenor connaissait parfaitement bien la langue des Hommes, jusqu’à la parler sans accent fort, il ne s’était toujours pas accoutumé à leurs formules de politesse. Aussi, le vieil elfe parla d’une voix calme et amicale, mais le regard froid et dur. Je suis Daenor Edenost, du clan Thoràndrion. Seigneur Protecteur de Daranovar, et porte parole de Dyarque Lhynn de Lanthaloran, Roi des Elfes et Seigneur Protecteur de l’Anaëh. Je suis venu avec Kelendil Lennderiel, capitaine des Aigles de l’Armée Royale. Le vieil elfe fit signe à son ami d’approcher pour se mettre à côté de lui. Nous venons en Terres Humaines pour rencontrer votre Roi Eliam Fiiram à Diantra, ainsi que son régent, Aetius d’Ivrey, afin de négocier de nouveaux termes de paix entre nos deux peuples. Le voyage est long et périlleux, les routes dangereuses. Nous demandons abri pour la nuit. Nous avons notre propre nourriture et notre présence ne gênera pas. Ne seront partis à l’aube. »

Quand il parla, Daenor détailla chaque homme qui se tenait face à lui. Ils avaient tous été armés et semblaient les attendre, terrés tels des lapins effrayés derrière des barricades de fortune, comme avertis de leur présence. La tension était palpable et leurs yeux auraient lancé des éclairs, s’ils seulement ils avaient pu. Derrière lui, il entendait ses compagnons murmurer en elfique. Daenor ne surprit que quelques mots, avant de les faire taire d’un signe de la main.
Les assassins de l’Anaëh étaient peut-être face à eux.

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MessageSujet: Re: Les graines de la discorde   Les graines de la discorde I_icon_minitimeLun 31 Déc 2012 - 12:53

La forêt était attaquée mais la mission que le roi des elfes avait confié au Seigneur Protecteur était plus importante encore. Le petite troupe se mit donc en route rapidement car plus vite cela serait fait et plus vite ils seraient de retour chez eux. L'inquiétude était de mise naturellement mais les aigles étaient l'élite et ils n'en montraient rien. Ils étaient tous montés afin de gagner en vitesse et vu la faculté des elfes à la méditation et à ne pas être obligé de dormir profondément, ils avalèrent le terrain. Le groupe sortit d'Anaëh pour entrer dans Aduram, ce n'était pas du tout la même sensation, ils se sentaient observés et ils ne trouvaient plus la plénitude qu'il était possible d'avoir dans la protection d'Anaëh. Etant pratiquement tous des militaires à part la Protectrice de Linaeh et les chasseurs, tout se passa pour le mieux. Tout le monde était très attentif et surveillait attentivement tout ce qui aurait pu leur nuire.

A l'approche d'Oësgard, le groupe s'était scindé en deux, la dame Protectrice de Linaeh était partit d'un côté alors que Kelendil continuait avec Daenor de l'autre. La tension était palpable, tout le monde se souvenait des bucherons qui avaient envahit la prime forêt et de leur appartenance à cette baronnie. Kelendil prenait très à cœur l'escorte de ces personnalités, c'était l'une des principales missions des Aigles et cela faisait un moment qu'ils n'en faisaient plus, s'orientant vers la patrouille alors que ce n'était pas du tout de leur ressort. Il était donc hors de question qu'il échoue surtout avec une célébrité comme le Seigneur Protecteur de Daranovar en personne, il était donc sur ses gardes et il donnait fréquemment des ordres à ses effectifs qui, pourtant, savaient parfaitement ce qu'ils devaient faire.

Quelques minutes après la division du groupe, Daenor ordonna que les éclaireurs soient envoyés devants et derrière. Le Capitaine des Aigle devait bien s'avouer qu'il avait un peu de mal à tenir son rôle d'officier avec une sommité pareille à ses côtés, il se sentait bien jeune en ce moment. Il obtempéra naturellement, c'était de toute façon ce qu'il allait faire car c'était la logique même mais il avait été devancé. Le Seigneur Protecteur donna ses instructions, immédiatement mise en œuvre par les elfes. Oësgard fut franchit, au grand soulagement de tous, ils pensaient qu'ils avaient franchit la principale difficulté de leur aventure car les velléités entre les elfes et les oësgadiens étaient bien connus bien qu'il n'y ai plus eu de heurts depuis plusieurs années.

Kelendil chevauchait donc aux côtés de Daenor et il conversait avec lui. Il s'agissait bien évidemment de faits d'armes et de militaires connus, ils échangeaient leurs expériences, surtout le Seigneur Protecteur qui en avait vu bien plus que le jeune Capitaine des Aigles. Ellyrion revenait souvent, c'était une terrible défaite pour les elfes mais il y avait énormément d'enseignement à en tirer pour ceux qui osaient en parler; Bien des elfes avaient perdu la vie lors de cette bataille et malgré les années qui étaient passées, les plaies étaient difficile à se refermer. Ils échangèrent aussi leurs expériences en matière d'arme et les techniques qu'ils préféraient, voir qu'ils avaient mise au point. Tout semblait se passer à merveille et le chemin parcouru s'accumulait. Tout cela jusqu'au moment ou l'un des éclaireur revint au galop, s'arrêtant juste devant les deux elfes et il annonça qu'une ville était à proximité. Après un bref échange, Daenor décida qu'il était temps de rencontrer les premiers humains depuis leur départ et ainsi de dormir sous un toit.

Kelendil était tendu, malgré son âge, il n'avait rencontré d'humains autre que quelques marchands venus dans la forêt faire des affaires ou des soldats qu'il avait taillé en pièce et qui avaient tué ou blessé ses amis. Sa curiosité l'emportait et il désirait en savoir plus sur cette race, surtout depuis sa rencontre avec l'elfe Glinaina qui ne tarissait pas d'éloges sur certains représentants des hommes mais il avait quelques préjugés difficile à éloigner. La troupe avançait vers la ville et le soleil continuait sa lente route vers l'horizon. D'ailleurs parlons de ce dernier, c'était à perte de vu une plaine plate et terriblement nue en matière d'arbres, c'était dérangeant pour les elfes habitués à la forêt depuis leur naissance.

La ville fut en vue, ridiculement petite en comparaison de la vaste étendue tout autour. En approchant, il devint évident que les routes étaient barrées par des barricades de fortune avec derrière des hommes qui tenaient des torches et des armes. Ces dernières étaient sommaires pour la plupart et manipulé par des gens qui ne semblaient pas être des guerriers. L'élite elfique n'aurait pas de mal à se défaire ce deux la mais à leurs côtés, il y avait également des hommes d'armes qui montraient un savoir dans le maniement plus embêtant. Des boucliers et des piques ainsi que des armures pour les protéger les désignaient comme des soldats. Alerté par ce comportement peu habituel, Kelendil donna des ordres silencieux à ses effectifs afin qu'ils soient prêt à intervenir mais sans non plus faire de mouvements brusques ou porter leurs mains à leurs armes rapidement. Il voulait éviter une erreur qui pourrait se révéler dramatique et bien mal finir. Il était évident que les hommes étaient apeurés et que quelque chose s'était passé et les avait poussé à se terrer et se barricader.

Daenor prit les choses en main, il avança sa monture vers les humains et alors que Kelendil allait le suivre, un signe du Seigneur Protecteur l'arrêta. Il n'aimait pas laisser cet illustre personnage s'avancer seul, une flèche malheureuse et il ne pourrait rien faire, la tension monta encore d'un cran, surtout lorsqu'un homme cracha par terre devant les elfes. Le Seigneur de Daranovar se dirigea donc au devant de la barricade et il descendit de sa monture avec aisance malgré sa jambe. Ceux qui ne connaissaient pas son handicap ne pourraient pas le deviner. Il se présenta dans la langue humaine avec facilité et sans le moindre accent. Vu son grade, Kelendil avait apprit la langue humaine, surtout avec l'alliance qui avait été faite entre les deux peuples ainsi que les nains mais il avait était loin de connaitre un vocabulaire énorme et il avait un accent qui reflétait la difficulté qu'il avait. Certes il était tout de même capable de tenir une conversation, c'était surtout le langage très soutenu qui lui demanderait des efforts plus conséquent pour comprendre. Lorsque Daenor fit signe au Capitaine de s'approcher, celui-ci descendit d'abord de sa monture et la confia à un Aigle afin d'être libre de ses mouvements si quelque chose tournait mal et il s'avança, droit et fier comme il le devait, digne représentant de sa race. Tout en avançant il détailla à son tour les hommes qu'il voyait, cherchant les plus forts et les plus faibles, ceux qu'il pourrait éliminer le plus vite ou les leaders à abattre en premier, les défauts des cuirasses, bref tout ce qu'un militaire cherche en fixant quelqu'un dont il ne sait pas s'il est un ennemi. Arrivant presque à hauteur du Seigneur Protecteur, Kelendil l'entendit présenter l'objet de sa mission. Ne voulant pas faire d'erreur, le Capitaine s'inclina à son tour, un point sur son cœur et l'autre main, comme par enchantement mais sans attirer l'attention, très proche de la garde de son épée

"Je vous salue, humains, je suis Kelendil Lennderiel, Capitaine des Aigles de l’Armée Royale. Que Kÿria veille sur vous et vous protège."

Quelques paroles dénuées d'intérêts mais tout avait été dit par le Seigneur Protecteur et il n'y avait pas grand chose à dire de plus. Il se concentra sur sa mission et se préparait à parer à toute éventualité.
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MessageSujet: Re: Les graines de la discorde   Les graines de la discorde I_icon_minitimeVen 25 Jan 2013 - 14:20


    À peine le seigneur protecteur et son capitaine avaient-ils fini de parler qu'une flèche vint se planter en sifflant devant eux. Les elfes portèrent la main à leurs armes, mais nul autre projectile ne suivit le premier, sans doute décoché en signe d'avertissement. Un silence tendu s'installa, soudainement rompu par homme derrière les barricades qui s'écria d'une voix forte:

    « Vous ne tromperez personne avec vos paroles mielleuses, démons ! La seule voix que nous entendons est celle de nos frères tués qui réclament vengeance. Quittez ces terres et retournez vous terrer dans vos sombres forêts ! Il n'y a quel la mort pour vous en ces lieux. »

    Le ton était empli d'une haine froide, la même qui brillait dans chacun des regards braqués sur les elfes. Des injures et des malédiction commençaient à être murmurées du côté des villageois retranchés, et la nervosité des guerriers sylvestres s'accrut encore.

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MessageSujet: Re: Les graines de la discorde   Les graines de la discorde I_icon_minitimeMer 6 Fév 2013 - 17:25



Quand la flèche à la plume d’oie se ficha dans la terre, aux pieds de Daenor, les Elfes s’animèrent brusquement, dégainant leurs lames. Le vieil Elfe leur fit signe se calmer et de ne point bouger. Quelques instants après, la tension à son comble, un Humain s’exprima d’une voix grossière à l’accent bourru. Tous les regards étaient fixés sur le convoi des sylvains et si la rage contaminait leurs âmes, leurs yeux étaient plissés d’effroi. Arrogants, mais effrayés, pensa Daenor. Le vieux Protecteur s’approcha alors du bougre qui avait parlé. Ses pas foulèrent lentement le sol, afin de ne pas les énerver plus, pour s’arrêter devant les barricades, à portée d’épée et vulnérable. Les Hommes n’osèrent pas esquisser le moindre geste et encore moins l’attaquer. Les yeux vitreux de l’Elfe ne tardèrent pas à se poser sur l’homme intrépide. Ce dernier se sentait visiblement mal à l’aise, la sueur perla de son front et son corps se mit à trembler, intimidé. La tête de Daenor s’inclina légèrement, comme s’il analysait un animal d’une espèce qu’il n’avait jamais vue.

« Calme, Humain. Nous n’apportons aucune violence, en ces lieux. La seule colère, qui trouble cette atmosphère, n’est pas la notre. Il pointa du menton les barricades grossières et les armes de fortune des villageois. Vous n’avez aucune raison de proférer de tels mots abjects. Nous n’avons rien fait qui ne mérite cette aversion si sincère, tout comme nous n’avons aucunement nui à la vie de vos frères-hommes. Aussi, abaissez vos armes et nous ferons de même. Je n’aime pas être dévisagé par l’acier. »

Daenor savait qu’il ne pouvait pas se permettre d’être trop autoritaire. Ici, il n’avait ni l’influence ni la renommée qu’il possédait à Daranovar. La colère des Humains était si forte qu’elle était presque palpable. Quoi qu’il en soit, l’ordre qu’il avait donné était sec et irrévocable. Il leur faisait comprendre qu’ils ne pouvaient qu’obtempérer, et le regard dur et sévère du Protecteur illustrait bien ses propos.

« Si vous refusez, je serai contraint à user de la force pour vous calmer. J’ai derrière moi des soldats aguerris qui sauront parfaitement m’assister. Mais j’espère que votre sagesse nous permettra de ne pas en arriver là. Nous sommes là pour traverser la Péninsule et retrouver le Roi Eliam Fiiram. Nous ne ferons pas demi-tour à moins d’avoir mené à bien cette quête. Si pour cela, il nous faut contourner votre village, je le ferai. Mais vu votre réaction, je ne peux me permettre de vous laisser menacer la vie des miens, si jamais le chemin venait à mener un Elfe à vos portes. Aussi je resterai, jusqu’à ce que tout problème soit réglé. Mais avant de discuter calmement, je me répète. Une dernière fois. Abaissez vos armes. »

Derrière, il espérait que Kelendil serait en mesure de calmer les Elfes, qui étaient tout aussi énervés que les Humains butés auxquels il faisait face.
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MessageSujet: Re: Les graines de la discorde   Les graines de la discorde I_icon_minitimeJeu 7 Fév 2013 - 13:08

Les elfes et les humains avaient été allié par le passé mais c'était surtout pour les dirigeants. Les peuples n'avaient apparemment pas réussit à s'habituer les uns aux autres. Trop de secrets peut être ou trop de différences, toujours est il qu'il y avait une hostilité entre les deux races. Ainsi contre toute attente, vu le pacifisme dont avait fait preuve les elfes, une flèche fut décochée. Celle-ci se planta en face de Daenor et de Kelendil. Aussitôt, en raison de leur expérience, les soldats restés derrière sortirent leurs armes. Nul doute que des yeux aguerries auraient comprit qu'ils ne feraient pas le poids en cas d'affrontement. Mais pour la plupart, c'était des villageois, les guerriers humains étaient peu nombreux. Kelendil, quand à lui, fit un mouvement rapide pour se placer devant le Seigneur Protecteur et le protéger de sa vie s'il le fallait. Sa célérité était l'un de ses points forts, la rapidité plutôt que la puissance et il avait acquit une vitesse indéniable dans l’exécution de ses mouvements.

Fort de son talent et de son charisme, Daenor fit un signe à la troupe afin de l'apaiser. L'élite comprit et les armes, bien que sortie, s'abaissèrent légèrement. La tension était pourtant toujours palpable et il ne fallait pas grand chose pour que tout éclate. Tous les regards humains transpiraient la haine envers les nouveaux venus. Une voix s'éleva alors, les traitants de démons et réclamant vengeance pour d'autres humains apparemment morts. Elle les exhorta à rentrer chez eux ou à trouver la mort. Le fait qu'aucune charge ou déluge de flèches suivent montrait qu'ils n'étaient pas si méchant que cela. Toutefois, un homme effrayé est dangereux, l'une des premières confrontations avec les humains dans une autre atmosphère que la guerre ne fut pas des plus réjouissante pour le Capitaine.

Kelendil se retourna pour s'exprimer à ses compagnons. Il parla en elfique afin de n'être pas comprit par les humains. Il leur demanda de montrer un calme apparent mais de se tenir prêt en cas de heurts, que les arcs seraient préférable aux armes de contact, au moins au début mais de ne s'en saisir que s'ils étaient certain de ne pas être vu ou au moins prêt à le faire. Une retraite ou une charge se préparait mais vu le professionnalisme de l'élite elfique, cela se fit en douceur. L'illustre représentant des elfes s'avança vers la barricade humaine et il prit la parole pendant que le Capitaine des Aigles mettait tout au point mais surtout veillait à ce que le calme soit de façade. Réussir à en imposer malgré la situation qui donnait aux humains l'avantage de la barricade pouvait faire en sorte de renverser la situation, le moral et les apparences étaient vital.

Sans vouloir être trop autoritaire, Daenor débordait de charisme et il demanda des explications en expliquant que les elfes n'avaient rien fait contre les humains. Il continua en menaçant d'une réplique en cas de refus d'obtempérer puis il leur dit la raison de la présence elfique, à savoir une rencontre avec le roi et le régent. il leur intima de baisser leurs armes. Les humains avaient toutes les catres en mains pour comprendre que c'était une ambassade qui se trouvait devant eux et qu'il serait de bon ton de ne pas les abattre s'ils ne voulaient pas qu'une guerre de grande envergure ne s'ouvre entre les deux peuples autrefois alliés.

Kelendil avait terminé de son côté, il avait fait volte face et revenait auprès du Seigneur Protecteur, tellement proche qu'il était presque certain de pouvoir intercepter une attaque contre celui qu'il devait protéger. Ses épées étaient dans leurs fourreaux mais il avait la main gauche sur la garde d'une des gardes

"Humains, sachez que s'il nous arrive quelque chose, les conséquences seraient terribles. Nous sommes ici en paix et il serait malheureux qu'une méprise soit le déclencheur de quelque chose que personne ne maitriserait."

Il avait parlé calmement mais son ton était sec afin de marquer sa désapprobation quand au trainement dont il était victime.
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MessageSujet: Re: Les graines de la discorde   Les graines de la discorde I_icon_minitimeMar 5 Mar 2013 - 21:43

    Ils marchaient depuis bientôt une heure maintenant. Leur route les menait à travers les collines boisées d’Alonna, en direction de la ville d’Azrith. Ici s'étendaient des contrées sauvages, sans trace de terres cultivées sur plusieurs lieues.
    Georg s’arrêta un instant pour attendre sa protégée. La jeune fille avançait à bon train, mais avait tout de même un peu de mal à le suivre. L’almien s’inquiétait de ce rythme: au train qu’ils avaient pris, ils n’atteindraient leur destination que le lendemain, et il n’avait pas prévu de dormir dans la nature. Iris le rejoignit et s’arrêta elle aussi pour reprendre son souffle. Elle releva la tête et ses yeux clairs se posèrent sur ceux du jeune homme, qui détourna le regard, troublé.

    Tandis qu’ils reprenaient la marche, Georg médita une fois de plus sur les évènements récents et sur la responsabilité qu’on lui avait confiée. Il avait quitté son village alors que tout le monde préparait la défense contre une nouvelle attaque des elfes. Tu vas amener Iris à Azrith. Elle a de la famille là-bas et y sera en sécurité, lui avait dit Halvan. Même s’il aurait préféré rester à Almas pour se battre, Georg comprenait l’importance de sa mission. Cependant, il soupçonnait l’ancien de lui avoir assigné cette tâche autant pour assurer la sécurité d’Iris que pour le protéger lui, en l’éloignant d’un éventuel combat.

    Georg ne lui en voulait presque pas. Il avait fini par prendre très à cœur cette mission d’escorte. Et puis, il y était avec Iris. En pensant à ce qu’elle avait vécu et à la perte de son village, il ne pouvait s’empêcher de ressentir une grande compassion pour cette fille. Mais il ne lui en avait fait part d’aucune façon pour l’instant. En réalité, les deux jeunes gens n’avaient échangé que très peu de paroles depuis leur départ. Pour sa part, Georg trouvait la survivante de Torval assez mystérieuse. Et puis elle était plutôt jolie, il fallait l’avouer. Plus il y pensait, et plus la perspective d’une nuit à la belle étoile lui semblait au final pas si désagréable que cela… Ah ! Si seulement il pouvait, ne serait-ce qu'un instant, se défaire de sa nature timide et réservée !

    Un gémissement dans son dos fit sortir le jeune homme de sa rêverie. Se retournant, il vit qu’Iris s’était arrêtée et, s’appuyait d’une main contre un arbre, se tenait la tête de l’autre. Elle avait fermé les yeux et plissait le front, comme si elle était victime de violentes migraines.
    « Mademoiselle Iris ! Vous allez bien ? » s’écria Georg alarmé en accourant vers elle. L’instant d’après, il se figeait sous le coup de la surprise. La jeune fille venait de rouvrir les yeux. Et ceux-ci n’étaient plus clair comme l’azur, mais d’un puissant rouge écarlate.

    Sous le regard ébahi de Georg, Iris se mit à changer. Sa peau devint foncée, ses cheveux auburn virèrent au blanc, et ses traits se métamorphosèrent en ceux d’une créature dont il n’avait entendu parler que dans les histoires les plus sombres. Reculant maladroitement, l’almien tenta de se ressaisir. Cela ne se pouvait. Il devait faire un mauvais rêve ! Sa bouche s'ouvrit pour dire quelque chose, mais à cet instant une douleur fulgurante lui déchira l’estomac. Baissant les yeux, il découvrit avec stupeur la lame incurvée qui dépassait de son ventre, maculée de son propre sang. Georg sentit ses forces le quitter. Il tomba à genoux, et la dernière chose qu’il vit fut le visage d’une elfe à la peau sombre qui le regardait mourir avec un petit sourire narquois.


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MessageSujet: Re: Les graines de la discorde   Les graines de la discorde I_icon_minitimeMer 6 Mar 2013 - 9:50

    A ses pieds, l’humain rendait son dernier soupir. Liliana sentit s’achever la métamorphose qui lui rendait son apparence véritable. Quant à Yazdrin, il venait d’extraire sa lame du cadavre et essuyait à présent le sang qui la maculait. La mine du sombre était sans expression, de même que lorsqu’il avait délivré la mort au jeune Georg.

    « Tu tombes à point nommé » le salua-t-elle. « Je n’aurais su maintenir l’illusion bien plus longtemps. »

    Un léger sourire vint éclairer le visage de son congénère.

    « Tu as déjà tenu plus qu’aucun de nous n’aurait su le faire, Tebrak m’en soit témoin. Néanmoins je ne me faisais pas de soucis pour toi. Si besoin, tu n’aurais eu aucun mal à te débarrasser toi-même de ton gardien. »

    « Seule et sans armes ? » répondit-elle, dubitative. « Je ne suis pas une guerrière, je te rappelle. »

    Yazdrin jeta un coup d’œil au cadavre de l’humain.

    « Il n’en était pas un non plus. »

    Un temps de flottement. Puis le sombre revint rapidement aux choses sérieuses.

    « Comment ça s’est passé ? »

    « Admirablement bien » répondit l’espionne. « Les humains ont tout avalé, même si ce ne fut pas évident au début. Ils préparent actuellement une petite réception que les sylvains ne sont pas prêt d’oublier. Peut-être même que le sang a déjà coulé à l’heure actuelle… »

    Le sourire et le regard empreint de plaisir malin qu’afficha Yazdrin renvoya à Liliana l’écho de ses propres sentiments. Cela l’amusait toujours autant de se jouer des humains, de les voir danser au bout de ses fils pour servir, sans qu’ils ne le sachent, ses propres desseins. Et tout cela finalement pour nuire aux elfes… Tesso devait être fier d’elle, et c’est d’ailleurs à lui qu’elle adressa une courte prière pour le remercier de son soutien.

    « Et de ton côté ? » demanda-t-elle. « Le camp est-il toujours en sécurité ? »

    La mine de l’elfe noir redevint sombre. Liliana sut immédiatement que quelque chose n’allait pas.
    « Il y a eu des problèmes… » articula finalement son camarade.

    Elle fronça les sourcils. « Des problèmes… ? Quoi ? Que s’est-il passé… ? »
    Evidemment... Rien ne pouvait se dérouler exactement comme elle l’avait prévu, il fallait toujours que quelque chose aille de travers ! La drow se prit à penser que le dieu trompeur se jouait peut-être d’elle, lui créant des obstacles autant qu’il ne l’aidait…

    « Viens » répondit simplement Yazdrin en désignant les rochers derrière lesquels il avait caché ses chevaux. « Je t’expliquerai tout en route. »
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MessageSujet: Re: Les graines de la discorde   Les graines de la discorde I_icon_minitimeJeu 21 Mar 2013 - 18:58


    Pendant ce temps, à Almas...

    Un silence pesant succéda aux paroles des deux elfes. La tension venait, si toutefois cela était possible, de monter encore d’un cran. Une voix calme, mais dure, vint finalement le briser.
    « Mensonges et menaces. Voilà donc tout ce dont les vôtres sont capables… ? »
    L’homme qui venait de parler possédait des traits durs, ainsi qu’une barbe et des cheveux grisonnants. Il portait un épais manteau à col de fourrure, et son armure ouvragée arborant le loup rouge d’Alonna le désignait clairement comme un officier. Celui-ci s’avança à la hauteur de Daenor, jusqu’à ce que quelques mètres et une douzaine de pieux seulement ne le séparent du seigneur protecteur. Il fixa son regard glacé dans les yeux bleus de l’elfe, et tous pouvaient y lire une détermination farouche.
    « Vous pensez pouvoir nous commander ainsi, étrangers débarquant sur nos terres en y apportant le malheur et la ruine ? L’orgueil et la vanité des elfes est décidément à la hauteur de ce qu’en disent les légendes… Quel dommage que celles-ci ne mentionnent pas plus leur traîtrise et leur cruauté. »
    Le ton était resté calme, mais chacun des mots faisait l’effet d’avoir été craché comme une insulte. Le capitaine Malkart observa la réaction des deux elfes, puis reporta son attention sur Daenor.
    « Vous n’aimez pas être dévisagé par l’acier, hein ? »
    Le chuintement d’une lame qu’on dégaine, et l’humain avait son épée en main, pointée vers Daenor. Des deux côtés les armes quittèrent leurs fourreaux en nombre, prêtes à verser le sang.
    « Laissez-moi vous donner un conseil à présent : vous pouvez aller à Diantra, retourner dans votre maudite forêt, ou visiter les cavernes de Tyra si ça vous chante. Mais si au coucher du soleil vous vous trouvez encore en Alonna, alors c’est la morsure de l’acier que vous subirez et non plus son regard. »

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MessageSujet: Re: Les graines de la discorde   Les graines de la discorde I_icon_minitimeVen 24 Mai 2013 - 10:36

Les paroles du seigneur protecteur ainsi que de Kelendil lancèrent un long silence. Celui-ci serait il salvateur, permettant aux villageois et militaires de réfléchir et de revenir à de meilleurs considérations ? l'histoire qu'ils racontaient était incompréhensible pour les elfes qui venaient de sortir de leur forêt et se rendaient aussi pacifiquement que possible dans la capitale des humains. La réponse arriva d'une tierce personne et ce qu'il dit n'envisageait rien de bon. Le ton était calme mais âpre et les mots étaient durs. Tous les regard se tournèrent vers l'homme qui avait ouvert la bouche. Il portait une armure ouvragée ainsi qu'un manteau à col de fourrure, preuve que c'était un soldat ayant atteint un certain grade, c'était indéniablement un officier. Le loup rouge prouvait cela mais Kelendil n'en savait rien, il ne connaissait pas suffisemment les humains pour en déduire tant de chose. Ce qu'il constata était l'ouvrage de l'armure et l'âge apparent de l'homme. Sa barbe et ses cheveux grisonnants indiquaient un vétéran. Les hommes du nord n'étaient pas à prendre à la légère et son ancienneté laissait deviner qu'il avait participé à des guerres contre les drows.

L'homme s'avança jusqu'à se trouver à une distance de quelques pieux de Daenor et Kelendil et il reprit la parole. Il cracha littéralement les mots qu'il disait. Il dit que les elfes mentaient mais la suite était plus étonnante. Il revint sur le fait que le malheur et la ruine était tombée sur eux en appuyant sur la traitrise et a cruauté. Il semblait reprocher tout cela aux elfes et c'était étrange car même en temps de guerre, le peuple de la forêt n'était pas ainsi. Le capitaine sortit alors son épée et il continua à parler. Ce qu'il dit ne fut entendu que par le seigneur protecteur et le capitaine des aigles car les elfes réagirent avec promptitude, dégainant leurs armes hétéroclites en raison de leur appartenance au corps de l'élite elfique. La réplique fut aussi vive que possible du côté des humains selon qu'il s'agissait de militaires ou de paysans. Kelendil se plaça immédiatement devant l'elfe qu'il protégeait, devant la lame d'une de ses deux épées

"Vos paroles sont incompréhensible et dénuées de sens pour nous, humains. Les elfes ne sont pas cruels et ils ne trahissent pas lorsqu'ils ont fait un serment. Pourquoi avez vous tant de haine à notre égard ? Nous sommes une ambassade qui vient de sortir de la forêt, nous nous dirigeons pacifiquement vers votre capitale afin de nous entretenir avec votre régent. Vous êtes la première rencontre que nous faisons avec des humains et voila l'accueil que nous recevons ? Vous nous menacez et vous insultez l'un des plus illustre elfe de la forêt d'Anaëh. Qu'est ce qui justifie un tel comportement à notre égard ?"

Il dévisageait le capitaine des humains sans haine mais avec son œil aiguisé de l'expérience des combats, Kelendil aussi était un vétéran, il n'était pas arrivé à la place qui était la sienne juste par des mots. Maintenant, il voulait comprendre la réaction des humains à leur encontre, le voyage venait de débuter et il serait très long et compliqué s'ils devaient en découdre dès leur première rencontre. De plus, d'après ce que Kelendil savait des humains, celui-ci devrait être plus intelligent que la moyenne de sa race mais il n'avait fait preuve d'aucune qualité diplomate jusque la, ne justifiant nullement son rang, espérons que cela changerait car un combat serait catastrophique.
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MessageSujet: Re: Les graines de la discorde   Les graines de la discorde I_icon_minitimeSam 13 Juil 2013 - 9:57


    Poussé d’instinct par son entraînement, le capitaine des aigles vint rapidement se placer entre le seigneur Daenor et l'homme qui le menaçait. L'acier chuinta lorsqu’à son tour il dénuda sa lame, mais l'elfe n'attaqua pas : il voulait tenter jusqu'au bout d'éviter un combat dont il ne comprenait pas la cause. Dans son dos ainsi que derrière la barricade, l'agitation et l'animosité continuaient à s'accumuler chez les soldats qui semblaient tous sur le point d'en découdre. C'était là sans doute sa dernière chance de rétablir la situation... Sans perdre de temps, Kelendil s'adressa encore une fois à l'officier :

    « Vos paroles sont incompréhensible et dénuées de sens pour nous, humains. Les elfes ne sont pas cruels et ils ne trahissent pas lorsqu'ils ont fait un serment. Pourquoi avez-vous tant de haine à notre égard ? Nous sommes une ambassade qui vient de sortir de la forêt, nous nous dirigeons pacifiquement vers votre capitale afin de nous entretenir avec votre régent. Vous êtes la première rencontre que nous faisons avec des humains, et voilà l'accueil que nous recevons ? Vous nous menacez et vous insultez l'un des plus illustres elfes de la forêt d'Anaëh. Qu'est ce qui justifie un tel comportement à notre égard ?  »

    L'homme se tenait toujours devant lui, son épée dangereusement tendue en direction des deux elfes tout en les fixant avec colère froide dans le regard. Mais, alors qu'il achevait de parler, Kelendil crut également y déceler une pointe d'hésitation...

    ________


    Malkart n'aimait pas la tournure que prenaient les choses. Les guerriers sylvains étaient plus nombreux que prévu, et semblaient dangereusement bien équipés. Il avait beau se montrer inflexible et sûr de lui, le vieux soldat aurait largement préféré que les intrus se découragent en voyant les défenses du village et décident de rebrousser chemin... Au lieu de quoi ces maudits elfes persistaient à essayer de se montrer amicaux dans l'espoir de faire baisser la garde de ses hommes. Leurs chefs avaient beau feindre un comportement pacifique, lui pouvait très clairement distinguer dans leur dos de nombreux elfes lourdement armés et montrant des signes d'agressivité de plus en plus croissants.

    Lorsque les épées quittèrent leur fourreaux, Malkart ne se fit plus d'illusions sur la façon dont cette journée allait se terminer. Eh bien soit ! S'il fallait vraiment se battre, alors ils leur montreraient de quoi étaient faits les hommes du nord. Du soldat aguerri au plus humble villageois, tous ici étaient prêts à mourir pour défendre leurs terres et leur famille.

    L'un des elfes, qui s'était présenté comme leur capitaine, s'avança vers lui l'épée au clair, et durant un instant Malkart crut qu'il allait l'attaquer. Mais au lieu de cela, le sylvain exprima une nouvelle fois son incompréhension de la situation, tout en niant avec véhémence avoir jamais attaqué des humains.
    Le vieux soldat fut soudain prit d’un doute. Et si… et si les elfes disaient vrai ? Se pouvait-il qu’ils ne soient réellement pas coupables du massacre ? Bien sûr, il avait vu de ses propres yeux les flèches plantées dans les corps des villageois de Torval. Mais les conclusions qu’ils en avaient tiré… n’étaient pas un peu trop rapides ?

    Comme l’incertitude de ces pensées faisait hésiter Malkart, un projectile lancé depuis le toit d’une des maisons fusa en direction des deux elfes. Il ne sut jamais lequel d’entre eux avait été visé par le villageois en colère, sans doute situé trop loin pour avoir saisi leur dernier échange et pensant que l’elfe allait passer à l’attaque. Toujours est-il que la pierre frappa le plus âgé d’entre eux à la tempe avec un bruit sourd, laissant derrière elle une marque sanglante.

    La suite ne fut plus qu’un chaos sans nom. Avec un bruit sifflant, trois flèches volèrent immédiatement des rangs elfes pour se planter dans le corps du lanceur, qui s’effondra en hurlant. Des chevaux hennirent, des hommes se mirent à crier, et les projectiles s’échangèrent soudain dans les deux sens. Derrière Malkart, les soldats se mettaient à couvert ou commençaient à escalader les barricades pour se porter à la rencontre des elfes. La colonne sylvaine venait de se passer à l’attaque en un clin d’œil, tandis qu’un certain nombre de guerriers s’attroupaient autour de leur seigneur afin de lui faire un rempart de leurs boucliers et de leurs corps. Malkart se retrouva soudain à croiser le fer avec le capitaine elfe, sans vraiment savoir comment il en était arrivé là.
    « Sois maudit, elfe ! » lui cracha-t-il, sa colère renouvelée. « Soyez maudits, vous et vos intentions de paix ! » Les coups volaient et s’échangeaient au rythme du fracas de l’acier contre l’acier. Son adversaire était rapide et doué, mais lui avait de nombreuses années d’expérience en combat et n’en restait pas moins un très bon bretteur.
    « Vous nous avez attaqué en premier, humains ! » répliqua l’elfe entre deux parades. « Tout ceci est une méprise, jamais nous n’avons eu l’intention de vous nuire ! » Les lames s’entrechoquèrent une fois de plus, et les deux combattants restèrent bloqués à un pas l’un de l’autre, chacun appuyant sur son arme pour tenter de déstabiliser son opposant. Les yeux gris de Malkart fixèrent ceux en amande du sylvain.
    « Alors prouvez-le, au nom de Néera ! » souffla-t-il avant de se dégager d’une violente poussée. Autour d’eux, les premiers morts commençaient à toucher le sol…



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MessageSujet: Re: Les graines de la discorde   Les graines de la discorde I_icon_minitimeDim 14 Juil 2013 - 21:12

Alors que le chemin qui entrait dans Alma par l'Est était en proie au début d'une sinistre bataille entre elfes et humains, c'est par un petit chemin au sud du village que trois personnes sortir de la forêt. Curieuse équipée que celle-ci. L'elfe qui menait le groupe posa la première le pied sur la route de terre. Élancer comme tous ceux de sa race, les cheveux ailes de corbeau, elle se retourna vers la sorti du bois, attendant ses deux compagnons. Ceux ci étaient sans conteste des paysans. L'homme, de taille moyenne, guidait le cheval de la femme. Celle-ci semblait extrêmement fatigué, elle chevauchait tête basse, le dos vouté. D'ailleurs, un examen plus détaillé des deux autres auraient révélé qu'ils étaient tous les trois à bout de force. L'homme en effet, même s'il s'efforçait de ne rien laisser voir, posait avec prudence son pied gauche au sol, et le mouvement de balancier qu'opérait son corps lors de la marche semblait gauche, mal assuré, fatigué. Il suffisait de remarquer une fois qu'il portait de temps en temps sa main à son flanc gauche, pour ne plus voir que ça. Quant à l'elfe, bien que se tenant droit et ayant toujours la grâce propre à sa race, sa démarche semblait trop mécanique, trop droite, et lorsqu'elle se retournait, elle le faisait de tout son corps, comme si son dos était raidi.

L'étrange équipé ayant rejoint, la route, ils se dirigèrent alors vers Alma. Leur démarche étaient pressées malgré leur fatigue, et le visage de l'homme témoignait d'une angoisse à peine contenu. De temps en temps, la jeune fille levait la tête, et ses yeux rougis témoignaient eux, d'une crainte non contenu. Seul l'elfe semblait aller tranquillement, le regard dénué d'émotion. C'est alors qu'ils n'étaient qu'à une vingtaine de toise du village, que cette dernière désigna du doigt l'est du village, ou se déroulaient l'affrontement. La femme se mit à pleurer, l'homme serra les dents, l'elfe sorti une paire de dague.

Bon sang...étaient-ils arrivé trop tard ? Les elfes noirs avaient-ils lancé leur attaque ? Le soir était à peine tombé...Et aussi, pourquoi Shyska disait qu'il y avait une bataille ? C'est vrais qu'en tendant l'oreille, Adril entendait le tintement des lames qui s'entrechoquent, les villageois livraient-ils batailles ? Avaient-ils été prévenu, ou c'étaient-ils rendu compte d'eux même du sort de Torval ?

Coupant par les champs, ils contournèrent les quelques maisons qui les séparaient de la bataille. Shyska toujours en tête, Adril était sur ses talons, épée au clair, tandis qu'Iris, le corps en proie à d'irrésistible tremblement, peinait à guider sa monture, tant par manque d'habitude que par peur. L'homme le savait...si les elfes noirs attaquaient, le village même préparé ne pourrait leur résister. Quand bien même ils auraient pu prévenir une garnison de soldat, combien avaient été dépêché ? Ils ignoraient tout de leurs ennemis...

Une dernière maison, et le drame leur apparut. Quelques choses clochait...Ce n'était pas des drows...Pourquoi ? Que se passait-il ? Pourquoi les humains et les elfes se battaient-ils ? Face à cette scène, Adril resta interdit. Sa main desserra lentement sa prise sur son épée, qui tomba au sol, entre les sillons. Comme dans un rêve, tout semblait être prit dans un brouillard, tout se dérouillaient lentement. Les cris, les fracas semblaient bloqué dans un miasme, les hommes et les épées frappaient avec une infinie lenteur. Pourquoi ? Ce n'était pas entre eux qu'ils étaient censé se battre. Ils avaient un ennemis commun ! Les elfes noirs les menaçaient tous ! Adril voulait le crier. Mais qui l'entendrait dans cette bataille ?
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Daenor Thoràndrion
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MessageSujet: Re: Les graines de la discorde   Les graines de la discorde I_icon_minitimeMar 8 Oct 2013 - 22:00




Ce fut une pierre qui perça l’abcès de tension et fit éclabousser le sang parmi les rangs. En quelques secondes, ce ne fut que chaos. Tout s’enchaina et ce, bien avant que Daenor ait pu énoncer quoi que ce soit. Le vieil elfe eut l’impression que la situation lui glissait des doigts comme une anguille qu’il aurait tenté vainement de serrer entre ses doigts osseux. Il y eut des cris, des projectiles, puis ses elfes vinrent le cacher de la vue des Hommes. La flèche perçait le bois dans un vrombissement lourd. Puis une autre. Le fer fit chanter le fer. Les bruits martelaient contre les oreilles du Protecteur. La proximité de ses compagnons lui était étouffante, le déboussolait, ne lui laissait pas le temps de prendre conscience de ce qu’il se passait. On cria. Tout contre lui, au milieu de son armure de corps improvisée, Linor s’affaissa, le flanc blessé, la tunique en sang et le visage défiguré d’effroi. Le vieil elfe profita de la brèche pour s’extirper de la protection des guerriers. Il devait reprendre la situation en main avant que cela ne finisse en véritable bain de sang.

« IL SUFFIT ! »

Son cri, puissant et étonnamment fort pour un être de son âge, éclata au dessus des combats. Si les Hommes n’y firent pas attention, les Elfes, eux, se retournèrent étonnés vers le Seigneur Protecteur. D’un signe, il leur fit signe de cesser l’offensive, comptant sur leur intelligence pour se défendre, sans blesser en retour. Puis, en quelques grandes enjambées, il s’approcha de l’adversaire de Kelendil, s’interposa devant l’Elfe sans mot dire, sans se préoccuper de prendre les coups à sa place. Sa main se referma sur le cou de l’homme qui avait osé se montrer insolant devant lui, et le serra tel un étau, implacable. Il souleva son corps comme s’il ne s’agissait que d’une poupée de chiffon, pour élever son visage à plusieurs pouces au dessus de sa tête. Ses pieds ne touchaient plus le sol. Qui aurait cru qu’une telle poigne, qu’une telle force puisse émaner de ce vieil elfe ? Sûrement pas Malkart, car celui-ci lâcha son arme et tenta vainement d’écarter les doigts pointus de l’elfe qui s’enfonçaient toujours plus sur sa tête écarlate.

« Fais cesser cette folie, Humain »

Cette fois, ce n’était plus une demande mais un ordre irrévocable. Le calme avait complètement disparu pour laisser place à une colère froide. Le regard que lançait Daenor était terrible et foudroyant. Le bleu de ses yeux avait la folie des océans agités lors des  tempêtes les plus affreuses. Le laiteux de l’iris donnait un effet encore plus irréel, dément.

« Ne vois-tu donc pas à quel point tu es buté ? Combien de temps devra t-on encore pâtir de la bêtise humaine ? Regarde donc autour de toi, homme, observe mes soldats que tu crains tant. Ils ne te veulent aucun mal. Ils sont seulement poussés à la violence par tes mots idiots, effrayés, tout comme le sont les tiens. Nous ne sommes que deux races qui ont vécu bien trop de querelles pour se regarder encore dans le blanc des yeux. Je suis venu ici pour mettre un terme à tout cela. Pour que le sang cesse enfin de couler. Nous voulons la paix. Seulement, si cette perspective est trop compliquée à comprendre pour toi, si tu compromets notre mission ou si tu mets en péril la vie de mes Elfes, alors je te tuerai. Je mettrai fin à ta misérable vie pour éviter de perdre celle des miens. »

Daenor illustra ses violentes paroles en resserrant encore son emprise. Malkart ne douta visiblement pas de la sincérité du Protecteur quant au fait qu’il serait capable de le tuer. Sa face était plus violette encore qu’il n’était possible. Ses yeux exorbités. Autour d’eux, les affrontements s’étaient atténués : chacun, elfe comme homme, étaient térrifiés par le courroux de l’Elfe. Ses soldats n’avaient jamais vus le Seigneur Protecteur s’énerver à un tel point, d’une colère si pure. Lui qui paraissait si calme et serein en temps normal.

Tous regardaient le grand elfe secouer le tout petit humain de ses serres monstrueuses.
Tous n’avaient pas entendu les paroles de Daenor.
Mais tel ne fut pas le cas du hurlement qui retentit subitement, à l’arrière des barricades.
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MessageSujet: Re: Les graines de la discorde   Les graines de la discorde I_icon_minitimeJeu 10 Oct 2013 - 19:51

Par les Dieux ! Que ce passait-il ? Adril senti ses jambes se dérober sous lui. Mais d'un mouvement brusque de la tête, il chassa le brouillard qui l'enveloppait, et fit son possible, afin de faire refluer sa peur et son angoisse. Le miasme libéra les guerriers, et le combat reprit sa vitesse réel, mortel, ou chaque lame levé devenait une promesse funeste.
 
« IL SUFFIT ! »

Le cris, ou était-ce un rugissement ? survola le champs de bataille, couvrant son funeste champs durant un instant. Un lueur d'espoir jaillit dans les yeux de l'homme. La folie meurtrière semblait avoir épargné certaines personnes de poigne. Il sembla que les elfes se mirent alors à refluer lentement, se mettant d'avantage en défensive, ceux armé de bouclier faisant barrages aux soldats humains les plus enragés. La mêlé se clairsema, laissant apparaitre un humain à l'apparence d'un chef, et d'un elfe, doté d'une prestance qui le désignait aussi comme un commandeur militaire. Mais, surprenant tout ceux qui avaient cessé le combat, elfe comme humain, quelqu'un s'interposa au centre de ce combat de lion. Un autre elfe. Adril était bien incapable de lui donner un âge, mais il devait être bien vieux, car le temps semblait avoir fini par légèrement rider sa face elfique. Son regard était glacial, et il fixait le militaire humain, qui décontenancé, semblait avoir totalement oublier son adversaire, son épée pendant mollement le long de son corps. Sans un mot, les doigts de l'elfe prirent le coup de l'homme, et avec une force dont on n'aurai jamais crus une personne aussi frêle qu'un elfe capable, souleva le militaire.

« Fais cesser cette folie, Humain »

Adril reconnu la voix comme celle qui avait ordonné la fin du combat. Ceux-ci avait d'ailleurs totalement cessé maintenant, et tous regardait le chef des elfes, en proie à une colère folle. Humain comme Elfes semblaient hébété, incapable du moindre geste. La poussière du combat retombait lentement, le souvenir même du bruit des lames c'était éteins, et seul restait cet elfe, soulevant et étranglant cet homme, comme-ci c'était lui, qui avait aspirer toute l'agressivité de la bataille, devenant un maelstrom de rage.

« Ne vois-tu donc pas à quel point tu es buté ? et le chef de la troupe elfe, continua ainsi, déversant sa rage sur la folie qui avait débuté le combat, jusqu'à finir sur cette sombre menace : seulement, si cette perspective est trop compliquée à comprendre pour toi, si tu compromets notre mission ou si tu mets en péril la vie de mes Elfes, alors je te tuerai. Je mettrai fin à ta misérable vie pour éviter de perdre celle des miens. »

Et la menace était terriblement présente. Tout le monde pouvaient contempler l'humain devenir rouge, puis violet, ses veines se gonfler, sa bouche s'ouvrir vainement afin de quête le moindre souffle d'air.

*Mais...il va le tuer ? Par les Cinq, il ne se rend pas compte ! Mais sont-ils tous fous ? Se rendent-t-ils comptes que l'ennemis n'est pas l'humain, ni l'elfe ?*

Ce n'est pas le courage, qui poussa Adril à se précipiter sur les deux personnes, non. C'est la peur, la peur de voir un acte irréparable briser définitivement la paix fébrile que le chef des elfes avait lui même ramener, et qu'il risquait de briser de ses propres mains. Ainsi se précipita Adril, oubliant son épée tombé, bousculant, évitant les elfes et les hommes sur son passage, il voulait arrêter a tous pris le capitaine elfe. Jusqu'où finirait-il par aller ? Et comment réagirait les humains lorsqu'ils auraient reprit leur assurances ? Il n'était plus qu'a quelque mètre de l'officier lorsque deux elfes, voyant cet inconnu se précipiter sur leur chef, lui bloquèrent le passage. L'un d'eux l'attrapa par le torse d'un bras puissant, l'autre chercha à le désarmé. Mais l'épée de l'humain gisait toujours parmi les sillons. Adril se débattis, puis fini par hurler :

"Êtes vous fou vous aussi ? Ami, vous avez éviter une boucherie, et voilà que menacer de la recommencer ? Que croyez-vous que feront les autres soldats quand vous aurez tuer son chef ? Nous ne somme pas ennemis. C'est le drow que nous devons craindre, humains comme elfe, alors par Néra et Kiria cesser cette folie. Seul les drows doivent être tués."

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