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 Le chant de la forge dans la nuit. | PV

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Dun Eyr
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Dun Eyr


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MessageSujet: Le chant de la forge dans la nuit. | PV   Le chant de la forge dans la nuit. | PV I_icon_minitimeMer 20 Fév 2013 - 1:53

Après avoir fait ses adieux au Kastelord, lui le Baron, bientôt petit seigneur de Val-Néera, Dun Eyr avait repris la route du Nord au travers de la campagne alonienne ; Haltrok, les sœurs de Kar l’Antique, et d’autres Nains encore, avaient battu les chemins baroniaux avec lui jusqu’à retrouver leurs forges et leurs terres, disséminées parmi les villages de la frontière Nord. Mais là où l’influence d’Alonna cessait, tous avaient pris congé du Haut-Prêtre ; et seul Dun Eyr, accompagné des deux forts-à-bras qui l’encadraient depuis le départ d’Almia, avait poursuivi sur la piste des montagnes. Les pays alors traversés étaient secoués par la guerre et la conquête ; ce que les Nains y conclurent, d'autres histoires la rapportent. Mais cheminant à nouveau vers le Nord, prêt à retrouver Almia et la peste du Sang-Vert rongeant ses murs, les tractations avec les longues-guibolles semblaient déjà lointaines dans l'esprit du Nain.

Voilà maintenant que s’étendaient les contrées incertaines, rustres et mal déboisées ; la roche portait l'arbre, la souche rongeait la pierre, et tout ce capharnaüm donnait un air hirsute et mal peigné à ces collines mal bâties. Sur l’Est, la lisière d’Anaëh étendait ses feuillages touffus et ses branchages emplis de murmures ; et sur l’Ouest, jusqu’à la côte de l’Eris, maraudaient les clans sans loi exilés sur la frange de la Péninsule. Au milieu de ce val incertain, les Nains talonnaient leurs poneys pour avancer à bon rythme ; c’est que le soleil peinait chaque matin davantage, et les premiers temps de l’Automne étaient déjà passés. Il fallait maintenant que les Nains regagnent vite le Nord, avant que les grands froids ne fondent sur les Montagnes.

D’un œil, Dun Eyr surveillait de temps à autre la carriole que son poney tirait à bonne allure ; les essieux passaient sans fracas sur le tapis des feuilles rouges et mortes, car le charriot n’était pas bien lourd. C’était là tout ce que les Nains d’Alonna avaient pu trouver pour satisfaire aux ordres du Haut-Prêtre — et ce trésor, quoique maigre, était l’une des raisons de cette escapade hasardeuse du Nain vers Alonna, alors que l’Automne menaçait déjà. La mine renfrognée, le Lirganique ruminait de sombres pensées ; une toile écrue passée sur le chargement le dérobait aux regards, mais il apparaissait que rien de bien volumineux ne pouvait y être dissimulé, car le drap n'était pas tendu. Rassembler ce butin n’avait pas été chose facile pour les Nains d’Alonna, et Dun Eyr le savait ; mais une vague déception planait malgré tout sur son esprit, à considérer la petitesse de son trésor.
Le Nain doutait que ces quelques pièces suffisent à son dessein secret.


Les dernières terres de Serramire n’avaient pas été dépassées depuis un jour, que les trois Nains infléchirent brutalement leur course ; et, laissant l’horizon de la forêt sur leur droite, ils plongèrent dans des passes escarpées qui pouvaient bien courir jusqu’à l’Océan. Le pied des Nains était assez sûr lorsqu’il s’agissait d’arpenter les rochers, aussi ils progressèrent vite dans leur goulot ; les poneys étaient moins certains sur la pierre que des bouquetins de Lante, et ils devaient souvent progresser au milieu d’un ruisseau qui courait là. En avant et en arrière de la carriole, les deux Nains de garde promenaient des regards vifs sur les cimes escarpées du surplomb : ces passes malcommodes auraient pu regorger de sauvages en quête de rapine, et il ne s’agissait pas de se laisser surprendre sur un si mauvais terrain. Quant à Dun Eyr, il n’aurait pas pardonné un échec si près du but.
Le détour mena la troupe à s’enfoncer vers l’intérieur des terres rocheuses, mais pas assez loin pour heurter le gros des promontoires barbares ; bien avant cela, les Nains avaient encore obliqué, cette fois vers le Nord, et laissé le ruisseau pour s’enfoncer vers quelques cavernes. Les poneys y parvinrent sans encombre, et même la petite carriole atteignit l’endroit sans y rompre ses essieux de bois robuste, sous la manœuvre attentive de Dun Eyr ; au moment où le charriot était arrêté devant la roche, le premier des Nains avait déjà disparu dans la pénombre des grottes.

« Krigard ! lança Dun Eyr depuis l’extérieur, que vois-tu au-dedans ?
— Les tissus ont été brûlés, Dun Eyr,
répondit la voix du premier Nain ; et la pierre a été renversée.
— Alors il va venir,
sourit le Haut-Prêtre, soudain rassuré dans son attente. »

Lorsqu’ils avaient passé vers Alonna à la fin de l’été, les Nains avaient disposé les chiffons de crin et le rocher rond à l’entrée de la grotte, mais maintenant ces repères étaient rompus ; voilà que le signal avait été fait, et que l’appelé devait être en route lui aussi. Dun Eyr s’accorda quelques instants pour soupirer, puis il repartit à l’ouvrage : la carriole devait être dételée et rentrée, et les poneys cachés dans la grotte. Si jamais la rencontre était retardée, et si les Nains devaient passer une nuit dans ces régions dangereuses, mieux valait disparaître aux yeux des pillards et des reîtres.
Dans les premières alcôves de la caverne, sur une large pierre plate, les Nains disposèrent le mystérieux chargement de la carriole ; il s’agissait de quelques armes et armures, à peine une demi-douzaine de pièces en tout et pour tout. Mais ces ouvrages là ne sortaient ni des ateliers baronniaux, ni des forges des Nains : ce n’étaient que des œuvres d’Elfes. D’une main fébrile, Dun Eyr explorait ces pièces étranges, parfois fines et parfois grossières, souvent étrangement fuselées et comme tordues. A son œil de Nain, c’était là une cargaison intrigante, énigmatique ; dans les montagnes aussi, les armuriers faisaient plier le métal, mais jamais ils ne lui donnaient ces formes incongrues.

« Les Nains n’ont pas vu ces harnachements-là depuis longtemps, grommelait Dun Eyr en considérant l’attirail épars. »

Ses gros doigts de Nain passèrent sur quelques flèches elfiques, longues et acérées, taillées dans un bois précieux et robuste ; trois étaient brisées, mais deux conservaient encore leur pointe acérée. Un goût amer passa sur les lèvres de l’Almien : c’était avec des armes pareilles que les Elfes avaient abattu beaucoup d’entre les siens.

« Je ne pourrai pas percer le secret des forgerons des forêts à moi seul, dit le Nain pour lui-même. Il me faudra un meilleur armurier ; un endurci aux lames Elfiques, et qui connaît les interstices par où leurs armures cèdent aisément. »

Alors le Nain releva la tête, et plongea son regard vers l’extérieur ; le soir commençait à tomber sur les Wandres, et la pénombre gagnait à chaque instant dans la grotte.

S’il était fidèle à ses pactes, c’est maintenant qu’allait apparaître l’Armurier.
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MessageSujet: Re: Le chant de la forge dans la nuit. | PV   Le chant de la forge dans la nuit. | PV I_icon_minitimeMer 15 Mai 2013 - 23:02

La journée était bien avancée lorsque la grande Drow arriva en vue du point de rendez-vous. La lumière du jour déclinait à vive allure et le chant de la faune diurne allait decrescendo pour laisser place aux bruissements des êtres de la nuit.
Arkezia avait reçu bien tard l'information qu'un client la recherchait activement. Si elle n'avait pas fait ce détour par Oësgard, elle ne serait sans doute jamais arrivée à temps. Elle avait forcé la marche à travers les grandes plaines des royaumes des hommes, soulagée d'une certaine façon, de quitter cette terre hostile. Elle avait beau avoir parié sur la distraction des hommes, leurs âmes recelaient encore bon nombre de préjugés et de grief envers la race Sombre.
Heureusement la guerre sourit aux marchands d'armes et de métal forgé. Les affaires avaient été plutôt bonne pour l'armurière malgré ces difficultés et c'est la bourse plus emplies qu'à son arrivée qu'elle quitta le royaume humain.

Le temps se mit aussi de la partie. Le soleil osant pointer ses rayons au travers de la couche nuageuse. D'abord quelques uns puis de façon plus soutenue et abondante, si bien que la forgeronne se sentait quelque peu gênée par ses vêtements de cuir brut lui collant à la peau sous la sueur...et elle ne forgeait même pas !

Enfin...Maintenant elle était arrivée, et la nuit tombante amenait avec elle brise fraîche et air allégé. Le regard de la Kel Razia parcouru les environs de la lande à la recherche de la grotte que lui avait décrite son contact. Une simple faille dans la paroi rocheuse, à peine visible si l'on n'y fait pas attention mais suffisamment large pour laisser passer un poney et un homme de front. Manifestement le client recherchait la clandestinité, une affaire qu'il ne voulait pas ébruitée. A moins que ce ne fut un fugitif ?
Cela importait peu pour l'armurière, tant qu'il avait une profondeur bourse à la hauteur de sa demande.

Arkezia repéra finalement la fameuse grotte. En fait l'ouverture était effectivement large, mais la disposition des rochers la dissimulait aux regards extérieurs.
Ralentissant l'allure puisque se sachant à l'heure, la Kel Razia s'avança avec tout de même une certaine réserve vers la trouée. On ne savait jamais, peut-être le rendez-vous était-il un piège.
Elle cru discerner de la lumière et une silhouette...ou un mouvement. Mais rien n'était sûr.
La grande Drow marqua l'arrêt à une foulée de l'entrée de la caverne et posa les poings sur les hanches. Elle plongea son regard à l'intérieur, le soir était maintenant très avancé et le peu de lumière qui restait ne suffisait pas à la Drow pour savoir ce qu'il y avait ou qui il y avait devant elle. Néanmoins elle distinguait des silhouettes...plutôt de petite taille.


-"Vous m'avez appelé, je suis là, montrez-vous que nous puissions faire affaire !"
La voix grave de la Drow résonnait dans la grotte. Elle eut droit en première réponse aux claquement de sabots sur la pierre. Des chevaux, c'étaient des voyageurs. Une information de plus mais pour l'heure... L'armurière resserra les poings. La température de la rencontre allait être mesurée dans les secondes qui suivent, Arkezia ne voulait pas avoir trop froid...
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