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 Un excellent moment...

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Alexis d'Austra
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MessageSujet: Un excellent moment...   Un excellent moment... I_icon_minitimeJeu 21 Mar 2013 - 18:25

"Quand le clocher aura résonné par trois fois, regardez les cieux. Vous y trouverez le signal. Ceci fait, vous marcherez vers l'Ouest, en direction des paisibles chaumières d'Huchepie. Dès lors, vous saurez quoi faire."

C'était sur ces directives qu'Alexis avait quitté ses hommes, s'éloignant du petit attroupement qui avait établi un campement de fortune à un et quelques kilomètres de la bourgade pleine de vie, que l'on nommait "Huchepie" - une fraction fort agréable de la seigneurie d'Euphémion. Village de trois centaines d'habitants, celui ci était composé, principalement, de fragiles chaumières et de quelques bâtisses plus modernes, qu'avait fait installer le régiment local, souhaitant bénéficier d'infrastructures militaires de qualité. Ainsi, trois fiers miradors surplombaient la crasse et la boue de Huchepie, en sentinelles valeureuses assurant la sécurité et le bien être de ses citoyens. Six observateurs. C'était là toute la fierté de la bourgade, qui, dissimulée derrière ces représentant de la "fine fleur" du royaume, se croyait à l'abris de toute la sauvagerie du dehors, et des loups avides qui peuplent les campagnes. Confortable dans cette douce illusion de sécurité relative au vu des événements récents, la population alentours avait fait du petit village un lieu transpirant l'apaisement et la nonchalance, peu avertie du danger grondant issu d'outre-bois. La vie y était sans doute plus agréable, que dans la plupart des autre patelins de Sybrondil. Pauvre, certes; mais agréable tout du moins. Les champs étaient peu nombreux, mais féconds, avait fièrement déclaré un laboureur à l'air hagard, que l'on avait interrogé dans une tentative d'en apprendre plus sur la situation de la commune. C'était peu de chose; mais après tout, ne vit-on pas mieux en se satisfaisant du peu qu'a à nous offrir la terre ?

Alexis observait d'un air songeur les fumées bienveillantes qui s'échappaient des quelques pairs de cheminées dans l'enceinte du village, six-cent mètres plus loin. Ses cheveux longs et sales, tombaient en désordre sur son visage mangé par une barbe courte et fleurie, encadrant vaguement ses yeux vagues, qui fixaient le lointain. Une longue pipe rustique pendait au bout de ses lèvres, fumant paisiblement au rythme de ses souffles. Assit sur un tronc effondré dévoré par la mousse et le lichen, Alexis restait immobile à contempler ce havre supposé de stabilité, qu'il avait étudié durant les cinq dernière nuits. Quelques pierres avaient été arrangées en un foyer aux pieds de l'homme, encadrant un tas de bois sec incandescents. Le visage illuminé par les flammes dansantes, Alexis songeait au déroulement des événements à venir, tirant de temps à autre sur sa pipe usée. L'oreille aux aguets, il attendait patiemment que le son du clocher viennent briser la monotonie du crépitement des flammes et du craquement des brindilles. Il lui fallait être prêt, à ce moment, car l'opération toute entière reposait sur sa réactivité. Un signal. C'était tout ce sur quoi reposait l'entreprise considérable, qu'il avait planifié sans relâche au cours des dernières nuits, se privant d'un sommeil qu'il aurait volontiers saisi. Usé par la fatigue, mais obsédé par sa tâche, Alexis n'avait pas faibli une seule fois - et ne faiblirait certainement pas maintenant, alors que l'on s'apprêtait à déclencher l'infernale machination. Le déclenchement...C'était vraisemblablement cela, qui faisait battre le plus vivement son coeur, et cela encore, qui lui inspirait la sensation d'être le plus vivant des hommes...

Trois coups de clocher. C'était tout ce qu'il lui fallait. Son arc reposait à ses pieds, la corde immobile, prêt à servir. Un carquois tressé de cuir était posé contre le tronc effondré, rempli de quatre fines flèches. A demi encerclé d'arbres aux longues branches et à l'épais feuillage, Alexis n'avait que peu d'inquiétude quant à la probabilité qu'on le repère. La fumée diffuse que crachait le brasier, se dissipait dans l'air sylvestre, à peine perceptible alors qu'à l'horizon, coulait le soleil. Loin devant, Alexis pouvait apercevoir quelques sentinelles effectuer leur ronde, et allumer les flambeaux disposés autour des murs de piquets de bois. Le bruit de leur conversation résonnait dans l'air du soir, en sons étouffés mais audibles. Des gardes pour protéger ce village, il n'y en avait que très peu. Deux nuit plus tôt, Alexis était entré au sein de la bourgade afin de constater par lui même l'état des lieux. Une caserne misérable, à la toiture médiocrement réparée après une intempérie quelconque, était entreposé au centre du village. Le mercenaire avait put apercevoir cinq factionnaires en sortir et y rentrer au cours de la journée. Combiné aux observateurs, cela faisait approximativement, une douzaine d'individus. Un chiffre anodin pour une bourgade de cette taille. Et, entre autre, rien d'insurmontable. Quand l'heure serait venu, ces soldats ne seraient pas une entrave signifiante à l'opération - pour peu que toutes les étapes se déroulaient comme prévu. Alexis tira longuement sur sa pipe, pianotant nerveusement sur le corps de celle ci. Tout devait se dérouler comme prévu. Il le fallait.

Le bruit lointain du clocher l'arracha à ses pensées. Reprenant ses esprits, il retira le pipe du coin de ses lèvres, et leva les yeux vers le ciel. Un second coup retentit. Alexis se redressa doucement. Se tenant ainsi, il semblait déjà bien plus grand. Le mètre quatre-vingt-dix, et bien bâtit, sa silhouette irradiait une sensation de force, de pouvoir. On pouvait discerner, dans l'ombre de son capuchon, la garde légèrement courbé, d'une longue épée. Le pommeau d'argent scintillait d'un reflet inquiétant, à la lueur des flammes. Un troisième coup de clocher retentit. Il était temps. Eteignant sa pipe, et glissant celle ci sous sa ceinture, Alexis se baissa dans un geste souple afin de saisir son arc. De son autre main, il pinça l'embout d'une flèche rangée dans son carquois, puis l'exposa à la lumière du brasier. Sur une bonne moitié de sa longueur, la flèche avait été trempée d'une substance poisseuse, qui dégoulinait mollement. Le mercenaire encocha la flèche à son arc, baissant l'extrémité vers une des flammes dansantes. Au bout de quelques seconde, le feu dévorant se propagea sur la portion huilé de la flèche. Tout était prêt. Alexis, gardant la pointe de sa flèche vers le sol, fit quelques pas en dehors de l'abris des arbres. La nuit avait presque embrassée la campagne, les derniers rayons de soleil asphyxiés par l'obscurité naissante. Une fine brise planait sur la campagne. Levant le regard vers les étoiles, Alexis se surprit à contempler, quelques secondes durant, la lueur d'un astre lointain, rêveur. Il secoua la tête. Il lui fallait rester concentré. Levant son arc vers les cieux constellés, Alexis banda son arc. La lueur de la flèche enflammée, illuminait par spasmes son visage dur, colorant sa barbe et ses longs cheveux d'un rouge de braise. Il inspira longuement, son arc courbé jusqu'à la dernière fibre, la corde tendue. Une seconde. Puis le trait incandescent partit, déchirant la pénombre, et traversant les cieux ténébreux. Cela avait commencé.

Après avoir observé l'instant d'une poignée de seconde, la trajectoire de la flèche, Alexis se détourna de celle ci, revenant vers le brasier dont les flammes commençaient à faiblir. D'un pied ferme, il écrasa les quelques braises et brindilles crépitantes, apportant une fin prématurée au feu. D'un autre coup de pied, il vint détruire le cercle de pierre formant le foyer. Après tout, cela devait passer pour un simple raid de brigand. Pas une opération organisée. Désormais dans une pénombre presque complète, le mercenaire ramassa les quelques affaires qui jonchaient le sol. Hâtif, mais ordonné, il parvint à se munir du peu de chose dont il disposait. D'un pas rapide, il partit se dissimuler dans les arbres, tout en restant à raisonnable portée de Huchepie. Le signal était visible de ses alliés, et ainsi, visible de ses ennemis. Si un observateur venait à chercher l'origine du tir, il devait être prêt à embusquer celui ci. Il avait joué son rôle dans le déclenchement; il ne lui restait qu'à attendre que le reste des effectifs remplisse son rôle. Se laissant aller contre un arbre au tronc solide et épais, Alexis baissa la tête, soupirant. Ces quelques instants de calme étaient le seul repos qu'il avait put arracher au cours des derniers jours. Profitant du calme de la nuit, il goûtait à un infime moment de détente. Petit à petit, il lui semblait percevoir un bruit récurrent dans l'air du soir. Monotone, sourd, lourd, presque mécanique. Vague au départ, puis de plus en plus précis, il identifia le bruit avec un sourire. Ce qu'il pouvait entendre, venir de quelques centaines de mètres plus loin, c'était la marche ordonnée des troupes, le cliquètement des armes, le fracas de chaque pas, le crépitement des torches, et le bourdonnement des chuchotements. Ils étaient là. Un bruit de cor retentit. Dans un petit rire, Alexis s'extirpa du couvert des arbres, apparaissant en terrain ouvert. Non loin, il pouvait discerner une masse progressant dans sa direction, constellée de lumières rougeâtres. D'un pas rapide, Alexis partit la rejoindre.

****

"Lieutenant !"

Le lieutenant, un homme de taille moyenne mais solide, bardé d'une armure de cuir renforcé, au crâne ras et au bouc entretenu, tordit le cou dans la direction de l'interpellation. En voyant Alexis, il eut un air imperceptiblement amusé. Alors que les troupes avançaient lentement mais surement vers Huchepie avec une discrétion feinte, Alexis traversa les rangs, donnant quelques tapes amicales et rapides ici et là, une accolade de temps à autre, tentant de rejoindre le lieutenant. Une fois à portée de celui-ci, il eut un sourire féroce.

"Eh bien, lieutenant...Que d'hommes fiers et adroits, que vous avez rassemblé là. Quatre-vingt hommes me semblaient difficiles à maîtriser pour une opération comme celle ci. Mais clairement...vous vous êtes surpassé, ami."

Le lieutenant eut un hochement sec de la tête, observant les troupes qui continuaient d'avancer. S'assurant d'être suivi par Alexis, il reprit lui aussi sa progression vers les portes du village. Contemplant les troupes, il répondit.

"J'en suis fier moi même, à vrai dire. Une telle force de frappe - organisée comme elle est - devrait être un redoutable juggernaut pour les forces adverses. Du moins, si elles sont si menues que vous ne le prétendez."

Alexis eut un petit rire, accompagné d'un regard pétillant de malice.

"Elles le sont, soyez-en assuré. Nos troupes ne devraient avoir aucun mal à percer leurs misérables défenses."

Le lieutenant hocha doucement la tête.

"Concernant les directives : pillages et incendie. Peut-on tuer quelques uns de ces gueux ?"

"Pour l'exemple, certainement. D'avantage de prisonniers cela dit. Mais n'oubliez pas : ceci doit ressembler à un pillage de brigand. Oubliez vos bonnes manières, et feignez l'indiscipline. Je veux voir ma compagnie au summum de sa sauvagerie animale, ce soir."

Le lieutenant surprit une étincelle de cruauté perfide au fond des prunelles brûlantes d'Alexis. Il lui avait toujours semblé différent, d'une certaine manière, des autre hommes. Sans doute était-ce son appétit, ou le plaisir sensible qu'il tirait de ce genre d'opération malveillante. En tant que soldat, il ne discutait pas les ordres. Mais tandis que l'essence même de cette opération l'écoeurait vaguement, lui et son coeur de doux ruffian, il était persuadé que cela ne suscitait pas le moindre dégout chez Alexis, un être froid et tueur né. La sauvagerie qui se lisait dans son regard, et au bout de ses lèvres souriantes, en disait long sur le personnage. Il reprit après une toux sèche.

"Compris. Je veillerai à donner à cette opération, quelques aspects de "barbarie"; il doit bien y avoir moyen d'arranger cela avec les hommes après tout. Je pensais que nous allions d'abord faire chuter le mur, et mobiliser une partie des troupes afin de neutraliser les forces armées, pendant que le restes des soldats s'assurent de bloquer les issues. Puis..."

Alexis le coupa vivement d'un geste de la main. Son sourire s'étira finement.

"Lieutenant...J'apprécie votre rigueur si propre aux bons officiers. Et c'est d'autant plus appréciable que la mission doit être finement menée. Mais après tout, cela ne vous empêche pas d'empoigner passionnément votre arme, et de faire de ce moment, un excellent moment."

L'air légèrement perturbé, le lieutenant observa le faciès souriant d'Alexis. Les yeux brûlant d'un feu mauvais - ou reflétant simplement le feu des torches - et le sourire large, il prenait un visage si enjoué, qu'il en devenait terrifiant. Les ombres dansantes sur son visage, lui donnait l'apparence de quelque démon d'outre-monde, et l'inhumanité luisante au fond de ses pupilles fixes, inspirait des frissons glacés. Le visage figé dans une telle expression diabolique, il en était d'autant plus redoutable, et le lieutenant préféra reporter son regard vers le village, qui devenait de plus en plus distinct.

"Un bon moment...Oui...Compris Capitaine."

Le lieutenant articula les mots avec une apparente difficulté, sincèrement dérangé par l'attitude décalée de son capitaine. La sagesse, comme la sauvagerie qui se traçaient sur ce visage barbu, chevelu, se mêlaient admirablement bien aux appétits maléfiques de cet être, qui revêtait les traits d'un superbe Lucifer, dans toute sa splendeur sauvage, cruelle et barbare.

"Bien. Très bien. Que dis-je ? Admirable ! Voilà un homme que l'on aime commander."

Les troupes ralentissaient. Alexis s'exclamait, plein de joie. Donnant un tape fraternelle dans le dos du lieutenant, avant de s'éloigner vers les premières lignes, Alexis avançait d'un pas rapide. Ils n'étaient plus qu'à une centaine de mètres du mur désormais, et s'arrêtèrent soudainement. Se détachant des rangs, et prenant les devants, le capitaine dégaina son épée. Il avança d'un pas lent et prudent vers les rondins de bois, à la recherche de la porte qu'il avait repéré deux nuits plus tôt. L'obscurité était devenue épaisse. Bientôt collé aux murs, il longeait ceux ci à la recherche de l'ouverture. Quatre hommes avaient été envoyés en reconnaissance dans le village. C'étaient ceux là même qui avaient sonné le clocher, afin de donner le premier signal d'alarme. C'étaient ceux là même qui avaient pris le risque de se faire saisir par les factionnaires locaux en usant de la cloche de la sorte. Ceux là même qui étaient chargés de neutraliser les gardes protégeant les portes, et d'ouvrir celle ci. Alexis s'arrêta brusquement. Tâtant le vide de sa main, et considérant l'ouverture dans le mur, il put constater que, comme prévu, la porte était ouverte. Et comme prévu, trois soldats jonchaient le sol, le nez écrasé dans la boue.

C'était fait. La longue attente était finie, et le long et délicat processus de déclenchement avait été un succès. Restait désormais à faire ce pour quoi ils avaient été engagés. Restait à honorer le contrat.

"Charge !" beugla Alexis avec une voix vigoureuse, un bruit bientôt rejoint par le cri enragé d'une soixantaine de soldats savamment déguisés en "pillards des forêts". Se ruant avidement sur le village, engloutissant les malheureux mètres les séparant de Huchepie, ce havre de paix sur le point de basculer dans l'horreur, les mercenaires déferlèrent sur la petite ouverture. Tel une nuée infâme d'insecte, l'armée de mercenaire se rua dans le village aux portes effondrées dans un bourdonnement général. Bientôt les cris retentissaient depuis les chaumières, qui s'agitaient, les unes après les autre, arrachées de leur léthargie par les hurlements barbares. En l'espace d'une longue minute, les forces mercenaires avaient investi la bourgade, et semaient déjà le chaos.

Alexis s'étaient rué vers un mirador - comme prévu, il fallait neutraliser les forces factionnaires, afin de limiter les pertes, ou risquer une alerte prématurée. Bien sur, il fallait que ce pillage soit l'objet d'une rumeur terrifiante courant la campagne...Mais pas tout de suite. Grimpant vivement l'échelle miteuse de la tour sentinelle, le capitaine mercenaire se hissa sur la plateforme, derrière le factionnaire estomaqué par la soudaine attaque. Celui ci n'avait rien vu. Faisant volte-face alors qu'il entendait le corps d'Alexis fouler avec force le plancher de son promontoire, il fixa l'intrus avec un sentiment d'horreur, mêlé de confusion, de peur, d'angoisse. Maladroit et sans doute ébranlé, il tenta laborieusement de faucher Alexis d'un coup de glaive. Celui ci, enivré par l'atmosphère, fut bien plus vif. Saisissant le poignet tremblant de la sentinelle, il le tira jusqu'à lui, et planta vivement la lame de sa dague dans sa carotide. Tué sur le coup, le visage marqué par l'émois et le choc, la sentinelle s'écroula sur le plancher du mirador alors que sa gorge se gonflait de sang, et que sa bouche grande ouverte laissait un flot abondant du liquide poisseux, se répandre sur le bois humide.

S'approchant du panorama qu'offrait la tour de garde, Alexis put constater que la bourgade avait été mise à feu et à sang comme prévu. Quelques cadavres jonchaient ici et là, entre les bâtiments qui, devenus de véritables fournaises, s'effondraient les uns après les autre. Les bâtisses étaient saccagées, et les hommes et femmes expulsés de leurs foyers s'enfuyaient librement vers une échappatoire éventuelle. C'était là tout l'intérêt - en effet, l'opération ne consistait pas en un raid affamé sur un village, composé de meurtres, pillages et viols barbares; il s'agissait d'un moyen de pression. Le vieil homme qui avait confié à Alexis ce contrat avait souhaité que l'on fasse un pillage sans bannière ni quoique que ce soit, afin de lui donner l'apparence d'un raid barbare. Bien que l'homme n'avait pas développé plus que cela sur le pourquoi et le comment, Alexis avait bien compris qu'il s'agissait de déguiser une attaque qui n'était au final qu'une manoeuvre relevant de la pression, de la terreur...Aussi, la plupart des habitants étaient libre de répandre la "bonne nouvelle" à travers la campagne, d'avertir leurs voisins, d'effrayer les bourgades alentours. C'était un plan dont l'étendue ou les fins étaient en partie inconnues du capitaine - mais il saisissait le principe.

Quelques prisonniers avaient été rassemblés en bas. L'oeil sec, Alexis jaugea tout ce petit monde. Les champs si prospère avait été incendiés. Une bande de mercenaire s'étaient chargés de faire taire les gardes, à l'exception d'un seul, qu'ils avaient monté sur un cheval. Il put apercevoir les troupes mettre à sacque les demeures, et piller toutes les richesses qui tombaient sous leurs mains avides. D'autres en profitaient effectivement pour arracher quelques instants de plaisir sauvage et brutal au corps impuissant et soumis d'une femme. Après tout, il fallait que cela ressemble à un pillage. Et quitte à déguiser l'attaque en l'oeuvre d'une horde de bandits, autant se faire plaisir. Alexis ne pouvait pas en demander davantage à ses troupes.

Et il contemplait ce paysage ravagé par le coeur féroce du brasier, les flammes dévorant toutes choses, et illuminant vivement les visages comblés des mercenaires. Les cris des femmes violées, des prisonniers brutalisés, le hurlement sauvage des hommes, le claquement métallique des armes et le rugissement de cet enfer incendiaire, résonnaient en une somptueuse harmonie aux oreilles d'Alexis, qui, perché sur son mirador embrassait tout un univers. Huchepie était en proie aux flammes, et destinées aux cendres.

Et tandis que certains prenaient plaisir dans le vol de toutes ces dorures et richesses, et que d'autre s'emparaient du leur, en se défaisant pleinement de leurs appétits, sur de pauvres femmes, Alexis d'Austra saisissait le sien, dans la contemplation de cette image, qu'il avait imaginé durant trois nuits, et qu'il voyait à présent s'imposer dans la réalité. C'était là l'objet de son plaisir, de sa satisfaction la plus sournoise, tant il adhérait parfaitement à ce monde ravagé par les flammes et le désespoir, ces prunelles luisant d'un feu de l'ardeur d'une étoile.

Et il sourit, en plénitude.
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