Les cantiques violents déferlaient sur la plaine aride alors que le soleil se couchait. Rien ne bougeait au milieu de ces terres qui portaient si bien leur nom. La troupe était nombreuse et bruyante. Chacun honorant le dieu qui lui plaisait au plus au point, remerciant par diverse moyen la bonté de ce dernier de leur avoir permis de traverser l'étendue désertique séparant le Puy d'Elda de la forteresse de Yutar. Le bruit des fouets claqués sur leur propre chaire rythmait le capharnaüm des chants religieux différents et pourtant entamés en cœur.
Une estrade avait été installée devant la foule des fanatiques, de ses fanatiques. Et là, l'autel de Kiel qu'il avait amené avec lui avait été érigé. Cet endroit demeurerait ainsi, permettant aux troupes et civiles en flot incessant de vénérer les dieux par leurs sacrifices, de leur rendre grâce pour leur avoir permis d'arriver jusqu'à leur objectif: Anaëh. Pour l'heure, c'était à lui de rendre leur du au divinité du peuple sombre.
Un simple hochement de tête suffit pour faire comprendre à ses porteurs qu'ils avaient tout intérêt à se dépêcher de le déplacer. Nombreux étaient les Haut-Prêtre qui se déplaçait en chaise à porteur, parfois même dans un lit. Mais le Favori n'était pas comme cela, il vénérait la cruauté, le sadisme et la douleur. Aussi, son siège se constituait de deux pilastres auxquelles étaient reliée de nombreuses chaines. Celles-ci terminant leur chemin dans son dos, accrocher à des anneaux d'acier, tantôt fixer sur son armure, tantôt planté à même sa chaire.
Ses bras étaient étendu sur les chaines supérieur, mettant son corps en extension. Les muscles se contractant régulièrement pour l'élever, diminuer la pression sur les anneaux qui lui vrillaient les nerfs... et cela pour mieux relâcher et goûter au flot délicat de la souffrance. Sa respiration était laborieuse aussi, la posture l'empêchait de bien respirer et l'asphyxie était un met tout aussi délicieux que la douleur. Les cahots de son véhicule qui se mit en branle lui apportèrent encore davantage de satisfaction. Certains tempêtaient au moindre choc, lui adorait ça.
On le hissa sur l'estrade, là deux de ses prêtres se hâtèrent de défaire ses liens. Il détestait qu'on le fasse attendre, et ses suivants détestaient quand il détestait. Il descendit avec grâce sur le sol, déposé lentement comme les anneaux de métal se déroulaient autour du fer et du cuir des pilastre. On le libéra de ses fers. Il sentit le sang coulé dans son dos pour dégoutté à ses pieds. Il s'avança calmement vers l'autel sur lequel une elfe avait été installée. Elle avait été conservée vierge pour le bonheur des dieux. Enfin, son hymen en tout cas avait été conservé...
Elle se contorsionna de terreur à son approche. Après tout ce qu'il lui avait fait subir, quoi de plus normal? On lui tendit la lame rituel et il s'en saisit sans quitter des yeux le regard de sa victime. Leurs pupilles à tous les deux s'étaient dilatées, leur souffle s'accélérait, leur peau frissonnait légèrement. Autant de sensation qu'ils partageaient et pourtant les causes en étaient diamétralement opposée. La prisonnière tira sur ses chaines dans un réflexe ultime pour s'échapper, en geignant. Lui sortit sa Chaïne, la Chaîne de Kiel, et d'un geste lent, il en planta le crochet dans le nombril de l'Elfe. Patiemment, lentement... Son cri déchirant monta aussi haut que les quantique quand il mis le lien de métal sous tension.
"Voyez, par cet endroit elle fut reliée à sa mère impie! Désormais c'est à nos dieux qu'elle se voit reliée. Bientôt sa nature lamentable et pitoyable sera transcendée. Mais pour cela il lui faudra se débarrasser de ce corps impur qui est celui de sa race! La purification du monde commence ici mes frères, mes soeur, mes fils, mes filles!"
Et sur ces mots, il lui trancha la main qu'il tendit à un de ses assistants. Elle fut percée d'un crochet et attachée par une chaîne à la ceinture du Favori, rejoignant une dizaine d'autres membres en décomposition avancée. Les autres subiraient le même sort, mais serait suspendu à l'autel jusqu'à ce que les charognard, envoyés de Teweïon, viennent quérir leur du. Les hurlements de l'Elfe montèrent bien vite au dessus de toute autre clameur, comme le couteau commença à lui dépecer la jambe. Ces souffrances seraient longues, il y veillerait. Il ne put réprimer une érection à la pensée de tous ces Elfes là bas qui attendaient patiemment de passer entre ses mains...
Lorsque la nuit fut passé, que chacun eut bu une minuscule lampée du sang de la sacrifiée, ils se remirent en route. L'aube se leva rougeoyante sur leur convoi alors que la pierre de Yutar grandissait face à eux. Les martèlements des martinets et des pas, les psaumes ou prière murmurée, tous emplissaient formant un même ensemble avec le bruit des mouches qui s'accrochaient aux divers souvenirs de ce voyage harassant. Il passa la porte de Yutar en premier, bien droit, suspendu par les chaînes. Un silence religieux se fit dans l'assemblée alors qu'ils pénétraient dans la cour. Ils étaient arrivés à leur objectif, et nul ne pouvait décrire la béatitude qu'ils ressentaient dans leur cœur. Ce soir, il y aurait d'autres sacrifices...