Une rencontre pas si hasardeuse [PV Maciste]

Sujet: Une rencontre pas si hasardeuse [PV Maciste] Dim 22 Sep 2013 - 15:21

Encore un peu de patience, et dans quelques heures, Gontran rentrerait chez lui, pour y trouver sa fille, qui l’attends sur le pas de la porte, comme à chaque fois qu’il revient de mission. Et comme à chaque fois, il lui offrirait un présent ramené de la dernière contrée visitée. Malgré son âge, Ophélia est toujours restée proche de son père, et leur lien n’en était que plus fort. Elle aimait bien sa mère, certes, mais ce n’était pas pareil, elles ne partageaient pas les mêmes goûts, les mêmes envies. Sa mère n’était pas un réel modèle puisqu’elle se « contentait » d’être « la femme de », ou bien « la dame de compagnie de », alors qu’Ophélia aspirait a bien d’autres choses. Etre « la femme de » ne lui suffirait guère.
Ophélia faisait ainsi le pied de grue depuis déjà deux heures, et pouvait bien attendre une très longue partie de la journée sans bouger de son perchoir, un banc à l’entrée de la demeure des Lessiem. Elle aurait pu tout aussi bien attendre en s’occupant de autrement, mais Ophélia ne voulait pas louper son père, elle voulait être la première personne qu’il verrait en arrivant à la maison. C’était peut être une réaction un peu enfantine et puérile, mais elle qui était si proche de son père voulait lui montrer à quel point elle tenait à lui.
La demeure avait été construite bien avant la naissance d’Ophélia, mais elle était toujours au goût du jour. Elle n’était pas démesurée, mais déjà plus grande que certaines autres au sein de la cité. Elle comprenait une entrée avec plusieurs couloirs, chacun desservant une pièce : l’un donnait sur une immense pièce à vivre, dans laquelle trônait la cheminée, que ses parents appelaient « petit salon », un couloir desservant l’étage, un autre la cuisine dans laquelle s’afféraient les domestiques à toutes heures de la journée, encore un qui s’ouvre sur la salle à manger qui pouvait accueillir une tablée de trentes personnes environ, et le dernier, la salle d’armes, pièce qu’Ophélia aimait tout particulièrement. A l’étage se trouvait plus de cinq chambres, en comprenant celle d’Ophélia et celle de ses parents, un bureau, ainsi qu’une autre pièce, dans laquelle notre petite noble n’a pas d’accès. Cette pièce sert notamment à Gontran Lessiem lorsqu’il se réunit avec ses « collègues ». L’arrière cuisine offre une vue imprenable sur les paysages alentours, image qui fût notamment le déclencheur des rêves d’Ophélia de parcourir les contrées voisines et lointaines. Cette amoureuse de la nature avait réussi à avoir sa propre jument, dont elle s’occupait personnellement, Elwing, et d’autres chevaux dont elle laisse les soins les plus courants aux domestiques. L’écurie, grande de dix box, lui permet de s’y cacher lorsqu’elle ne se sent pas bien.

Voyant qu’il ne rentrerait peut être pas dans les minutes qui suivraient, Ophélia décida de s’avancer à sa rencontre après avoir revêtu une cape bien chaude, puisque malgré le beau soleil, un vent glacial s’était levé ce matin. Sur le chemin, Ophélia vit plusieurs cavaliers (cinq, peut être six) qui s’avançaient dans sa direction. Elle releva un peu la tête, histoire que l’on voit son visage, mais n’en enleva pas moins son capuchon, tout d’abord pour le froid, mais également afin qu’on ne la reconnaisse pas trop. Sa famille était connue comme étant au service du baron actuelle, et même si cela ne lui plaisait guère, elle était présentée comme la « fille de Gontran Lessiem ». Elle dissimula donc sa chevelure. Sure que son père n’était pas dans le groupe, elle voulait les laisser passer en se mettant légèrement sur le côté, et tracer sa route. Cependant, au lieu de continuer leur galop et de passer le chemin, ces derniers commençaient à ralentir. Elle fit comme si elle n’avait rien vu. Un détail l’intrigua toutefois. La personne en tête du « cortège » ne lui était pas inconnue, et elle ne put remettre un nom sur ce visage.

Sujet: Re: Une rencontre pas si hasardeuse [PV Maciste] Dim 29 Sep 2013 - 14:31

Sujet: Re: Une rencontre pas si hasardeuse [PV Maciste] Dim 29 Sep 2013 - 19:37

*Maciste*

Le nom du baron de Sybrondil lui revenait d’un coup, tandis qu’il s’adressait à elle comme à une paysanne. Mais que faisait-il sur ces terres éloignées de tout ? Malgré sa curiosité, Ophélia resta cependant muette sur ce point.

« Je sais en effet où se trouve la demeure des Lessiem. Je peux vous y conduire, si vous le désirez, Votre Honneur. »

Elle ne dit pas un mot de plus, après tout, il ne lui avait posé aucune autre question. Après un dernier regard vers la route, sur laquelle personne n’arrivait à l’horizon, elle fit demi-tour. Les arbres masquaient le domaine, mais bientôt apparurent les fenêtres des chambres à l’étage, puis au détour d’un léger virage, le château entier fût à nouveau visible – tel qu’elle l’avait quitté les quelques 30 minutes plus tôt.

« Je ne peux entrer sur la propriété, mais cette parcelle appartient aux Lessiem. Si vous voulez bien m’excuser, Votre Honneur. »

Elle se sentit un peu nulle de les abandonner à la porte de chez ses parents, mais après tout, si elle voulait encore profiter du peu de calme qui lui restait – car la soirée s’annonçait assez bruyante – elle devait encore s’isoler. Elle s'éclipsa alors, et lorsqu'elle fût hors de vue, contourna le parc afin d’atteindre les écuries, et s’occuper d'Elwing. Elle avait abandonné l’idée d’attendre son père, qui serait alors bien plus accaparé par le Baron. D’ailleurs, elle ne pourrait pas lui parler avant son départ.

L’après-midi avait fait place à un début de crépuscule lorsque Gontran Lessiem arriva chez lui, épuisé. Ophélia, quant à elle, se hâta de retourner dans ses appartements afin de se préparer, après avoir entendu les éclats de voix annonçant le retour du paternel. Une domestique l’attendait d’ailleurs devant sa chambre. Bien qu’elle ne dit pas un mot, son regard désapprobateur en disait long sur l’allure que devait avoir la jeune fille, à avoir marché dans les chemins boueux et s’être occupée de son animal. Elle n’en tint pas rigueur, et devait se dépêcher.

Elle redescendit alors dans le salon, d'où provenait le son des rires des hôtes de ce soir, et apparu alors, vêtit d'une robe blanche toute simple, les cheveux dénoués qui descendaient en cascade le long de son dos.

Elle se tourna vers son père, le salua (en restant tout de même réservée devant les invités), puis vers Maciste.

« Votre Honneur. »

Sujet: Re: Une rencontre pas si hasardeuse [PV Maciste] Dim 6 Oct 2013 - 17:52

Sujet: Re: Une rencontre pas si hasardeuse [PV Maciste] Mer 9 Oct 2013 - 19:47

La salle était tellement bondée que peu de personne ne vit l’embarras du Baron, mais cela n’avait nullement échappé aux yeux de la demoiselle, qui cacha cependant tant bien que mal son amusement. Tendant la main vers lui, et le laissant ainsi reprendre ses esprits, Ophélia alla vers son père, qui la présenta aux invités, même si certains la connaissait déjà.

« Mes amis, Votre Honneur, vous voici ce soir – par le plus grand des hasards – en ma demeure. Nous vous souhaitons, avec ma très chère fille Ophélia, la bienvenue ici, chez vous. Nous allons commencer le souper, puis je vous ferais conduire dans vos chambrées une fois l’heure venue.»

Son arrivée dans le salon annonça en effet le début du repas, mais les invités avaient l’air bien installés à discuter chacun les uns avec les autres. Notre jeune noble ne fut pas mécontente de se retrouver reléguée au second plan, écoutant les bavardages anodins autour d’elle. Elle ne jeta que de brefs coups d’œil en direction du Baron et de son père, à quelques places d’elle, préférant se concentrer sur les récits des aventures décrites par les convives à sa gauche.
Le repas se déroula à merveille, le vin coulant à flot, les plats s’enchainant les uns les autres. Les domestiques s’étaient aujourd’hui surpassés afin d’offrir un véritable festin au Baron. Ce n’était pas tous les jours qu’on le recevait.

*****

L’heure avançait dans la nuit, les convives restaient à table, buvant, riant, et discutant de tout et de rien, même si vu les quantités de vin ingurgitées, ces discussions resteraient sans nulle doute sans souvenirs dès le lendemain. Ophélia écoutait de ci de là, mais ne participait pas. Elle était fatiguée d’avoir attendu toute la journée, n’avait pas arrêté de s’occuper d’Elwing, aussi préférait-elle se fondre dans le décor. Elle ne tarderait bientôt pas à monter dans ses quartiers, afin de se reposer.

Sujet: Re: Une rencontre pas si hasardeuse [PV Maciste] Dim 13 Oct 2013 - 17:09

Sujet: Re: Une rencontre pas si hasardeuse [PV Maciste] Dim 13 Oct 2013 - 20:18

Le dénommé Percehaie, présenté plus tôt, se mit aussitôt à jouer une nouvelle mélodie, plus douce. Impossible d’échapper à l’invitation, Ophélia accepta le bras du Baron, avec le sourire, afin d’honorer cette danse, sous les acclamations de son père. Elle lui lança un regard interrogateur, sans pouvoir déchiffrer ce qu’il pouvait bien penser. Heureusement que, malgré son caractère, ses parents aient insistés au cours de sa jeunesse à lui prodiguer des cours de danse. S'ils s'en étaient tenus aux envies de la jeune enfant, elle n'aurait pu prendre goût à cette discipline. La question surprit Ophélia, qui était effectivement pleinement plongée dans ses pensées, comme très souvent.

« Je pense à nombre de choses, et en même temps à rien. Je commence à être lasse de ma journée, à vrai dire.»

Ophélia savait que sa réponse n’éclairerait pas le Baron, mais elle ne s’épanchait pas vraiment sur son ressenti réel. Elle ne lui dit que la partie visible de l’iceberg à vrai dire. La rencontre de l’après-midi, les paroles prononcées, ainsi que ce rapprochement soudain mettaient Ophélia mal à l’aise. Elle ne savait que répondre, ni même que faire dans ces cas-là. Ce n’était pas vraiment au programme des nombreux cours que les intervenants lui dispensaient lors de sa jeunesse. Même si elle était légèrement plus vieille que le Baron, sa stature ainsi que son physique, ne le cachons pas, la troublait, l'intimidait. Elle essayait cependant de le cacher, tant bien que mal. La musique semblait être éternelle pour Ophélia. Son père, derrière l’épaule de Maciste, ne cessait de lui sourire. Le vin avait du faire son effet. Les convives étaient plus calmes.

« Je dois avouer que je ne suis pas très bavarde ce soir, Monseigneur. Je vous prie de bien vouloir m'en excuser.»

Elle replongea dans ses pensées, pour un court instant.

« Si vous me permettez, vous ne semblez pas non plus être pleinement parmis nous, ce soir, si je ne me trompe.»

La jeune femme observait le Baron, ne sachant que dire de plus. Elle espérait ne pas l'offenser à lui dire cela, mais son franc-parler avait encore une fois pris le dessus sur la raison.
Autour d'eux, certains s'étaient mis à danser ensemble, sous les railleries des collègues ; D'autres, emportés par la boisson, étaient accompagnés par les domestiques dans leur chambrée. Le temps semblait s'étirer, encore et encore, et, Percehaie ne se fatiguant pas, la musique continuait.

Sujet: Re: Une rencontre pas si hasardeuse [PV Maciste] Jeu 24 Oct 2013 - 10:22

Sujet: Re: Une rencontre pas si hasardeuse [PV Maciste] Dim 24 Nov 2013 - 11:21

Ophélia laissa le Baron s’exprimer, sans mot dire. Ce dernier semblait vouloir revenir sur la rencontre de l’après-midi. Il semblait perdu dans ses pensées tout en bafouillant quelques mots. Ophélia resta patiente, et attendit la suite.

Une petite lueur de défi passa brièvement dans son regard quand ce dernier lui indiqua ne pas savoir comment se faire pardonner. Elle lui répondit alors avec un franc sourire, l’alcool commençant à inhiber sa grande timidité, et se laissa même prendre par la taille sans broncher.

« Vous n’avez pas à vous en faire pour votre conduite, je ne me suis pas présentée à vous, vous ne pouviez pas savoir. Je ne vous en veux absolument pas. »

La jeune fille continua alors à danser, tout en pensant. Elle n’avait envie que d’une chose en réalité : se reposer un peu, et s’entrainer. Cela faisait maintenant près d’une semaine qu’elle n’avait pas pu mettre les pieds dans la salle d’armes, et il fallait dire que cela lui manquait énormément.

« Pour tout vous dire, je pensais que Père arrivait enfin de sa mission, et je souhaitais lui faire la surprise de l’attendre. Et c’est vous qui êtes arrivé, je ne savais trop que faire. Entendre parler de vous, c’est une chose. Vous rencontrer, c’en est une autre, et je dois avouer que c’est plutôt… agréable. »

Le franc-parler de la jeune noble avait encore une fois été plus vite que sa réflexion. Elle se mordit un peu les lèvres et détourna le regard. Son père semblait commencer à s’endormir. La soirée commençait à toucher à sa fin.

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