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 L’Élue de Néera [Hanegard]

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Jena Kastelord
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MessageSujet: L’Élue de Néera [Hanegard]   L’Élue de Néera [Hanegard] I_icon_minitimeSam 28 Sep 2013 - 10:53


    Quel endroit surprenant.
    Une chose est sûre je n’ai jamais vu spectacle plus beau. Je suis sur cette falaise dont les pieds baignent dans la mer calme, face à ce doux soleil qui se couche à l’horizon, et j'écoute ce vent léger qui souffle dans les arbres derrière moi. Je connais cet endroit. C’est chez moi à présent. Pourtant je sais qu’il est irréel. Je sais que je ne suis pas vraiment là, mais j’apprécie cette vision que j’ai déjà eu la chance d’admirer. Je suis probablement en train de dormir et pour une fois je ne vois aucun cadavre, aucun enfant en train de pleurer. Non pas que ce soit mon lot quotidien de cauchemar. Il arrive parfois que je ne rêve de rien, ou plutôt que je ne m’en souvienne pas. Mais cela fait tellement longtemps que je n’ai pas tout simplement rêvé ainsi.
    La dernière fois, c’était lors de ma rencontre avec Elle. Bien qu’à la suite de mon accouchement, certains aient criés au miracle en entendant mon récit, j’ai toujours préféré penser qu’il s’agissait d’un beau rêve. J’avais la sensation que tout était réel, d’ailleurs je m’en souvenais parfaitement, chaque détail est gravé dans ma mémoire. A tel point que je me rappelle jusqu'au parfum des fleurs et la chaleur du soleil sur mes joues. Et puis cette voix. Sa voix.


    «  - Nous nous retrouvons enfin. »

    Oui c’était cette même voix. Un timbre doux et caressant. La voix d’une Mère à son enfant. J’écoutais les quelques mots que le vent semblait souffler à mes oreilles sans quitter du regard le soleil à l’horizon. J’étais assise dans l’herbe au bout de la falaise. Ma main sur mon ventre arrondi, je chantonnais doucement.

    «  - Cela fait longtemps que je t’observe. Maintenant tu es prête. Maintenant tu dois venir à moi. »

    Pas de doute il s’agissait bien de la même voix. Et si je l’écoutais avec plaisir, je ne cherchais pas à comprendre le sens des mots, ni même à trouver l’origine de cette voix. Non je préférais apprécier ce rêve. Mais les choses changèrent brusquement. La mer s’agita, le ciel se couvrit de nuage et le vent souffla plus fort. Pourquoi donc, que ce passait-il ?
    J’étais debout, observant le ciel menaçant. Il fallait que je retourne à l’intérieur. La pluie s’annonçait, sûrement accompagnée d’un gros orage.
    Je me tournais mais au lieu de faire face au château, il n’y avait rien d’autre que des champs à perte de vue. Où étais-je ?
    Prise de panique, je me mis à courir droit devant moi à la recherche de quelqu’un ou d’un simple lieu familier mais tout changé au fur et à mesure. Pourquoi ce si beau rêve devenait-il si inquiétant, si angoissant. Je trouvais un chemin longeant l’orée d’une forêt sombre, j’avais l’impression de croiser mille regards à l’intérieur. Mon cœur se sera lorsque je crus discerner le visage de Tarkel. Cette vision me ramena des années en arrière, dans les sous-sols d’Alonna. Mais très vite je l’oubliais lorsque le rire diabolique d’Ilinsar résonna à mes oreilles. Non. Pas elle. Il me fallait la fuir, courir plus vite malgré la pluie qui me battait le visage. Une porte au milieu de nulle part me parut être la meilleure échappatoire. Je poussais la porte et la refermais derrière moi en moins d’une demie seconde. L’espace d’après je me trouvais dans un lieu plus sombre encore, de l’eau jusqu’au menton. Les mines… j’étais à nouveau dans les mines.
    Cette fois mes yeux se remplirent de larmes. J’étais glacée jusqu’aux os, je touchais à peine le sol du bout des pieds et l’eau montait encore, encore et encore. Bientôt il n’y eut plus le moindre espace pour respirer, je priais alors pour que ce cauchemar cesse, pour que je me réveille enfin, mais tout semblait une nouvelle fois si réel… Je sentais mes poumons prêts à éclater, mon cœur tambourinait dans ma poitrine et cette voix…

    « - Allons, respire. »

    Je me sentis soudain plus calme. J’avais confiance en cette voix qui me paraissait légèrement amusée, confiance en Elle. Même si la logique voulait que je ne respire surtout pas, c’est ce que je fis et aussitôt je me retrouvais à nouveau assise dans l’herbe verte à la pointe de la falaise, le soleil couchant teintant l’horizon d’orange et de rose juste devant moi.  Mais cette fois je n’étais pas seule. Je savais qu’Elle était près de moi. Pourtant je continuais à fixer le paysage tandis que je sentais son regard me scruter.

    «  - Il est temps. »

    Temps de quoi ? Pensais-je aussitôt. Je ne voulais pas me réveiller, pas encore. Il était bien trop tôt. Et puis je compris de quoi Elle me parlait, je compris avec clarté son dessein. Elle m’avait dit des années plus tôt qu’elle ne m’oublierait pas, était-ce cela qu’elle voulait dire ? Voulait-elle me préparer à une prochaine rencontre ? Cette rencontre ?
    Je tournais les yeux vers Elle. C’était une femme éblouissante mais j’étais totalement incapable de la décrire, seuls ses yeux pétillants me marquèrent. Ils avaient cette couleur qu’à l’or lorsqu’on le chauffe. Je pouvais y lire sa détermination. Sa requête ne pouvait souffrir une réponse négative, je devais la suivre sans émettre la moindre protestation, parce qu'elle était la mère et que je lui devais tout simplement obéissance.

    «  Demain vis, aime et vois parce qu’une fois la nuit tombée tu seras mienne. Les humains te nommeront différemment, te parlerons différemment, te traiterons différemment. Tu seras désormais ma Voix dans ce monde. »


    « Mais ma place est ici… »

    Ma voix résonna étrangement à mes oreilles. Je ne voulais pas quitter Hanegard, mes enfants… même cette cité que j’aimais déjà.

    « Plus maintenant. Je te guiderai là ou tu devras être. »


    « Et ma famille, mon enfant à naitre... »

    «  Il ne s'agit pas d'une sentence. Tu ne les abandonnes pas derrière toi. Tu dois juste leur dire au revoir un temps. Et cet enfant ne risque rien, je veille sur vous deux à présent. En revanche, dès qu'il sera parmi nous, tu le ramèneras ici pour qu'il grandisse avec son frère et sa sœur. Car les voyages que tu devras entreprendre pour moi ne seront pas la place pour un nourrisson.

    Maintenant ouvre les yeux et profite de cette dernière journée. Ce soir ta vision se troublera et dès lors ta place ne sera plus ici, tu devras quitter cette ville avant la nouvelle lune. »


    Je sentis une agréable sensation sur mon avant-bras. Je baissais les yeux et vis la main de Néera posée sur moi. C'était tellement étrange de ressentir si fortement sa présence et de savoir que j'étais tout simplement en train de rêver.

    «  Ce n'est pas un rêve. Tu es juste... ailleurs! Maintenant regagne ton monde, il est temps. »

    Encore ces trois mots qui résonnaient à mes oreilles comme un ordre cruel. Pourquoi m'obliger à quitter ma famille, ma maison... Qu'avais-je fais pour mériter une chose pareille ? Etait-ce vraiment un honneur que de devenir Gardienne ? Le sacrifice que la Déesse exigeait de moi me semblait tellement surhumain que je crus un instant que je pouvais tout simplement abandonner. Mais le soir venu elle viendrait me chercher. Comment ? Cela je l'ignorais encore mais d'après ses paroles, ma vue se « troublerait ».

    «  Réveille-toi Gardienne et contemple une dernière fois ta vie, ton monde. »

    Un tiraillement, un battement de cils, une profonde respiration. Ca y est j'étais enfin de retour chez moi. Mais mes paupières étaient lourdes, comme si j'avais dormi trop longtemps. Mon corps me semblait lourd, engourdi. Lorsqu'enfin je pus ouvrir les yeux, je croisais le regard inquiet de Nazaref.


    «  - Comment vous sentez vous ? Non vous devez rester allonger. Ne bougez pas. »

    Je le regardais surprise, sans comprendre l'attention que me portait mon Frère. Le prêtre s'éclipsa quelques secondes, murmura quelques mots à une personne derrière la porte, puis revint à mon chevet. Il m'expliqua alors que la veille au soir, pendant une réception donnée en l'honneur du nouveau châtelain de Renhanda, j'avais fait un malaise. Je ne me réveillais qu'à peine... après une nuit entière sans avoir donné le moindre signe de vie.
    Ces paroles me surprirent mais je ne fis aucun commentaire. Il murmura alors qu'en essayant de me soigner il s'était trouvé face à un mur infranchissable, il n'avait pas réussi à utiliser sa magie sur moi, comme si je n'étais plus tout à fait là. J'étais incapable de lui raconter mon rêve... mais était-ce seulement un rêve...

    Une journée. J'avais seulement une journée devant moi et ensuite ?
    Je repensais aux paroles de Néera. Pourquoi ma vision se troublerait ? Brutalement le souvenir de la seule gardienne que j'avais rencontré me revint en mémoire. Katalina Noblegriffon, autrement nommée Mémoire ou La Pèlerine... Cette femme autrefois gardienne de Tyra était aveugle. Tous les gardiens l'étaient. Perdre la vue me coupa  littéralement le souffle. Je n'étais pas prête à supporter ça, ne plus voir...ne plus connaître que le noir et l'obscurité. Je ne verrais plus la mine ravie de Liliana, ni la bouille adorable de Dastan. Et mon bébé... jamais je ne connaîtrais ses traits et Hanegard... Ne plus croiser son regard me mortifier. Mon cœur bondit dans ma poitrine et je me relevais brusquement. Je devais le voir, maintenant sans tarder. Je n'avais qu'une seule journée... Et je voulais la passer avec lui et nos enfants. Personne d'autre.
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Hanegard Kastelord
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MessageSujet: Re: L’Élue de Néera [Hanegard]   L’Élue de Néera [Hanegard] I_icon_minitimeMer 2 Oct 2013 - 15:15

Guerre, meurtre, chaos, les cavaliers de l’apocalypse lâchés sur ce monde pour le punir de ses péchés et purifier les âmes des mortels trop avides de pouvoir. Les royaumes s’effondreront, les civilisations seront balayées par les hordes de barbares qui feront paître leurs bêtes dans les palais des seigneurs. Tout ce qui était beau et bon en ce monde disparaitra, et seuls subsisteront les ténèbres jusqu’à ce que les Cinq pardonnent aux humains et qu’un nouveau cycle recommence. Gloire, honneur, ces mots ne sont que vanités portés par de trop rares paladins tentant de nous sauver du gouffre où notre propre folie va nous jeter.

Mon nom est Ozymandias, Roi des Rois. Contemplez mon œuvre, Ô Puissants, et désespérez !

Me redressant brusquement, j’émergeais des brumes du sommeil troublées par ces songes. Cauchemar ? Prémonition ? Simple réveil de mes terreurs enfouies ? Me redressant péniblement, j’ouvris une fenêtre afin de respirer un peu d’air frais et apaiser la panique naissante. Le calme de la nuit, seulement troublé par le bruit des bottes d’une patrouille de gardes marchant au pas cadencé, me paraissait presque irréel. Au loin, une légère lueur éclairait l’horizon, annonciatrice du lever prochain du soleil.

Mes vêtements fripés me rappelèrent où je me trouvais : dans une antichambre de nos appartements, sur une banquette où j’avais passé la nuit tandis que les prêtres tentaient de ranimer ma femme qui avait fait un malaise la veille au soir lors du banquet. Je m’étonnais presque d’avoir réussi à dormir en cette circonstance, mais la fatigue m’avait pris brutalement, sans que je puisse me l’expliquer ni tenter de lutter. C’était comme si… comme s’il « fallait » que j’ai ces visions de chaos et de morts. Alors que je m’apprêtais à me lever et à aller prendre des nouvelles de Jena, un atroce mal de tête me pris et j’entendis une voix douce et calme murmurer :


Il y a un autre chemin, une autre voie. Ceci n’est pas de ta responsabilité Hanegard, et ce fardeau n’est pas le tien.

La douleur repartit comme elle était venue, et je me retrouvais à nouveau seul dans l’antichambre. M’appuyant sur le dossier de la banquette pour maintenir mon équilibre, je tentais de remettre de l’ordre dans mes pensées. Il venait de se passer quelque chose, quelque chose qui échappait à tous les qualificatifs et à toutes les descriptions. Lorsque Nazaref passa la tête par la porte de la chambre et me dit avec un sourire de soulagement que Jena avait repris conscience et se portait mieux, je ne réagis même pas. Inconsciemment, je comprenais ce qu’il se passait, comme si la voix m’avait en même temps implanté dans l’esprit les informations nécessaires, et j’en tremblais rien que d’y penser.

La volonté d’une déesse ne se discute pas, même lorsqu’elle exige de vous le plus grand sacrifice que vous puissiez accomplir.
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