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 L'Amour triomphe de tout

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Arsinoé d'Olyssea
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MessageSujet: L'Amour triomphe de tout   L'Amour triomphe de tout I_icon_minitimeMar 1 Oct 2013 - 9:25

Dernière énnéade de Barkios, en l'an sept du nouveau cycle.


L’infâme est d’abord conduit à la basilique de Sainte-Deina pour faire amende honorable. Vêtu d’une seule chainse et portant un long cierge flamboyant, il n’en attire pas moins l’ire du peuple qui de partout presse et pousse, brandissant faux et surins, hurlant à mort. On dit qu’il aurait refusé à issir du saint lieu, et sous le despotisme des plus basses émotions se serait vigoureusement accroché à l’effigie de notre Mère, qui même en son infinie miséricorde ne saurait l’absoudre de tous ses crimes. De là, Ascilin est dévêtu et harnaché à une claie, et par ce moyen infamant trainé et promené jusqu’au parvis de Templerond et la grande place attenante.  Il y eut là une telle affluence de peuple, de tous sexes, âges et conditions, que l’on avisait qu’ils étaient bien cinq-cent-mille badauds. Sur les hauteurs de l’édifice et mirant le spectacle en contrebas se trouvait un extraordinaire parterre de princes, dames, seigneurs et prélats qui ayant rendu leur jugement le voyaient désormais accompli ; muets, roides et impavides.

Étendu ligoté sur son treillis, le sorcier connaît lors ses premiers supplices : on brûle ses poings, par le biais desquels il aurait tissé son vénéfice régicide, dans deux marmites de souffre fondu ; on lui déchire la chair à l’aide de tenailles incandescentes, plaies aussitôt enduites d’un savant et visqueux mélange de cire, de plomb, de souffre et de poix ; on le mutile, lui ôtant sa nature qui est jetée avec sa langue à quelques dogues féroces. Puis on le laisse ainsi reposer pendant de longues minutes, dans l’espoir qu’à travers cette douleur qui tire de lui de moult piteux gémissements il entraperçoive la vérité de sa forfaiture. Entrementes, une douzaine de ses affidés eux aussi condamnés à mort – valets, apprentis et deux maîtres sorciers – brûlent d’une mort lente et, en un très grand holocauste agréable aux dieux, répandent un nuage de fumée qui a tôt fait de se mêler aux vapeurs plus coutumières s’élevant du Templerond. Mais les grands pieux et leurs charges sont assez vite dissimulés derrière d’âcres fumées, jusqu’à ce qu’un vent ne se lève et  révèle à nouveau l’autodafé, rabattant sur les plus éminentes personnalités des relents de chair grillée ; contraignant la veuve d’Olyssea à se retraire, écœurée mais estimant  justice faite.

Revenons-en au meneur de cette méchante cabale, ou du moins de sa secte Diantraise. On l’avait détaché de sa claie et lié à un simulacre de croix Pentienne. Cela fait, le bourreau se munit d’une forte barre de fer et par onze coups brise chacun des membres du scélérat et enfonce son torse, de façon à accélérer l’agonie et par ce supplice ignominieux expier l’ineffable parricide. On l’écorche vivant à la vue de tous, et le laisse sécher là un temps ;  Il est pendu, mais détaché avant que l’asphyxie ne le prenne ; éviscéré, mais juste un peu ! L'homoncule respire encore, tout dépouillé qu’il est, lorsqu’on le porte et le lie aux quatre hongres qui seront pour lui le visage de la Camarde. Montés par autant de preux gentilshommes qui aimaient fort l’Ivrey et sous les cris déchaînés de la foule, les bestes s’élancent alors et aussitôt déchirent ce corps indolent, à l’occasion duquel excès de violence le dit renégat est allé de la vie au trépas. Les morceaux sont alors brûlés puis jetés à la foule, la tête séparée du reste afin que l’on puisse étudier les racines de sa mauvaiseté.

Mais le riant spectacle, s'il su contenter le bon peuple Diantrais – trop heureux de voir autre que lui se trémousser telles des almées sous les caresses de fer et feu – ne faisait qu'augurer des révélations plus terribles encore. Profitant de l'arrivée de nombres de hauts seigneurs des deux rives du Garnaad, et certains de plus loin encore, la régence entendait entériner ici le bien-fondé de sa cause. Ainsi, ce sang bleu eut tôt fait de se retraire et de regagner la cour, cet espace parsemé de pavillons et luminaires donnant sur chacun des hauts lieux de la royauté. Des courbures fantasques de l’hôtel aux puissants bastions de la Valiance, le foison de tentes bigarrées et encourtinées étaient assurément en riche compagnie, le tout enclot dans l'étreinte rassurante de la haute chemise du castel. Et que dire alors des compagnies royales et levées féodales qui partout environnaient la cité? Le droit de ban ayant été exercé autant de fois qu'il existait de prud'hommes échevins et de gentils seigneurs dans ces terres du sud, de marcalm au chrystabellois; tout comme dans les bonnes terres de l'Atral ou l'habile sénéchal qu'était le sire de Bazolles garnissait les places fortes et cols, rassemblant sous sa bannière force de reîtres et valets d'armes.

On l'aura comprit, un plaid couvait. Imaginé au lendemain de l'éprouvante Solennité, les officiers de la couronne n'avaient depuis eu de cesse d'ordonnancer ce plus noble des exercices. Mais une brèche de taille restait à combler, à savoir l'office du sénéchal, brièvement souillée et vacante depuis près d'un mois. Ainsi c'était sous la voûte débile de la salle aulique, la sexte passée et l'heure des siestes touchant à sa fin, que la dame-régente, ayant longuement devisé de la question en la compagnie de ses augustes conseillers, entreprit d'y remédier. Le noble lignage de Christabel, humbles châtelains ayant été propulsés au devant de la scène suite à l'extinction de la descendance du feu comte Edouard, se vit honorer du titre comtal et confirmer en ses titres et droits. Il en fut de même pour l’aîné des d'Estaria, parent au père puîné de la dame Ariane et longtemps résigné à la déchéance de sa race. Puis, mettant pour l'instant de côté le droit de relief dont tous devraient s'acquitter, il vint le temps de désigner un à même d'entreprendre si grand faix que celui du sénéchalat ; choix qui porta sur la personne moult vaillante, sage et aimée de messire Aymerigot le Réchin, sire de Mulin et Siriac dans l'ouest des domaines royaux. Hélas, le gentil chevalier s'excusa par plusieurs raisons, et d'une loquèle n'ayant rien à envier aux plus grands sophistes justifia l'insuffisance de sa propre personne toute honorée qu'elle fut.


Dernière édition par Arsinoé d'Olyssea le Dim 13 Oct 2013 - 14:24, édité 3 fois
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Cléophas d'Angleroy
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MessageSujet: Re: L'Amour triomphe de tout   L'Amour triomphe de tout I_icon_minitimeJeu 3 Oct 2013 - 19:50


La nouvelle était tombée alors que la Lune était haute. Trois hommes a la livrée de Berthilde s'étaient engouffrés dans les couloirs de la Chancellerie, leurs pas engloutis par une obscurité opaque. Seulement guidés par l'étincelle de leur chandelle, ils avançaient, le soulier battant le pavé rougeaud des halls, vers la porte des appartements privés. Passant les alcoves et les longs couloirs, perdus dans le dédale entortille des escaliers, ils cherchaient la voie, a peine guidés par les laquais blafards qui se tenaient, immobiles, comme des statues clouées aux murs. Frappant le bois, n'obtenant de réponse, ils ouvrirent a la volée la porte, confrontés a une vision onirique. Le chancelier, assis contre ses coussins, emmitouflé dans les laines et la soie, l'encrier posé sur ses genoux. Les pans de son lit n'avaient pas été tirés, les chandelles étouffaient dans la suie et lui, gisait la, son masque imprégné d'une quiétude mourante. Effleurant sa main, ils eurent la surprise de recevoir une réponse, ses paupières s'ouvrant et laissant apercevoir dans ses yeux la lueur d'une lassitude officielle et habituelle a l'homme. Ils lui remirent le papier, le chancelier l'ouvrit avec une étrange délicatesse et pour la première fois depuis sa venue a la capitale : ses yeux brillaient de joie.

La, entre le sang, la salive et la cire, quelques traits d'encre noire disaient tout. "J'ai trahi". Ces mots seuls suffisaient. Le chancelier congédia la soldatesque, confisqua la missive et s'en alla quérir les notables et les nobliaux de Diantra. Plus tard, quand le Soleil serait a son zénith sur la grand-place débarrassée de ses étals, le félon succomberait sous les coups d'une implacable justice. Jubilatoire, le sourire du chancelier laissait augurer, presque trop subtilement, les supplices que l'Ascilin allait endurer. Combien étaient-ils ceux-la qui connaissaient les supplices laissés aux régicides ? Le dernier s'était échappé, peut-être avait-il même connu les honneurs ? Celui-la, ce prestidigitateur, ne connaîtrait pas de sort pareil. Encore que...il aurait le privilège d'avoir son cadavre scellé de plomb.

Contre toute attente, le chancelier s'était lassé de la cérémonie. Engoncé entre les officiers de la Chancellerie et un noblial dont le nom ne rappelait rien a qui que ce fut, Cleophas avait senti le temps passer a travers lui comme le pal au travers d'un sodomite. Le sang, l'odeur des viscères éclatées contre la terre et la plèbe massée autour de la tribune régale avaient gâché ce spectacle qui s'annonçait comme moment de réjouissance. Force était de constater que la liesse populaire ne trouvait d'écho en la personne du dignitaire de la Couronne. Sa pomme d'ambre pendant sur son poitrail révélait sa fatuité et cela fut le dernier coup qu'il accepta de recevoir. Sa pensée alla ailleurs de tout ce lieu, attendant que les membres ôtés de toute magie soient dispersés dans la place. Cleophas pensait a d'autres choses, plus importantes. Tandis qu'un félon mourait la, d'autres fuyaient et croupissaient.  La régente avait discrètement fait passer le mot au chancelier : qu'ils périssent ; et Cleophas comptait faire son possible pour que l'objectif soit atteint.

A peine rentré au palais, Cleophas se plongea dans les préparatifs qui incombaient a la charge. D'ordinaire, il fallait compter les mois avant que les cours de justice ne prennent place. Quérir les seigneurs était tache fastidieuse, d'autant qu'ils étaient rares ceux qui souhaitaient s'y rendre et juger leurs pairs. Mais heureuse occasion, ils étaient tous présents. Officiers de la Couronne, secrétaires du chancelier, nobliaux et nobles hauts : point d'attente, la trahison paierait, et elle paierait vite. Les vélins s'amoncelaient sur le bureau massif du chancelier, les jeunes scribes suivaient le docte bonhomme tandis qu'il dictait a vive allure les missives a distribuer a ceux qui seraient présents. Pareille cour n'avait eu lieu depuis si longtemps qu'ils en auraient oublié le mode et la façon. A peine les missives étaient-elles parties de l'office et du colombier que Cleophas se plongea dans un monument livresque, reliure ouvragée et pages plombées de lignes et de notes légères, entre lesquelles se glissaient les palimpsestes d'un temps révolu. On y découvrait un protocole lourd obscurci par des siècles de poussière, procédure longue dont on ne dérogeait pas. Jusque le costume même y était détaillé,  avec une précision décourageante. Le chancelier s'attela a la tache, son obstination trahissant son impatience de voir siéger les coupables devant l'assemblée d'hommes de loi. Les lourdes pages cachaient sous leurs enluminures délavées un langage ancien, oublié sans doute et a l'absconse syntaxe dont Cleophas lui-même semblait ne savoir rien. La justice avait-elle donc déserté la péninsule depuis tant d'années ? Le long soupir du suderon laissait présager de la réponse. Et les nuits hautes continuerent de passer sans que d'Angleroy ne sortit. Soupir, encore. Soupir, toujours. Soupire, Angleroy, soupire donc : ça ne durera pas.

La salle aulique, d'ordinaire foutrement alourdie par un décorum rappelant les temps d'Ultuant, avait été débarrassée de son mobilier. Vide, elle paraissait plus grande. Elle était belle. Austère. La majesté princière dans son plus simple apparat accueillerait en son sein protecteur la plus haute faquinerie. On avait installé a son extrémité Nord les fauteuils des seigneurs-juges, couverts de velours gris. Ils entouraient le trône de la régente, immensité d'acajou et de soie mouchetée d'or. A sa dextre, le fauteuil plus modeste du chancelier, pétillant de son andrinople ; et a senestre du trône, celui du sénéchal. Face, enfin, aux rangs menaçants : une chaise. Entre eux, une table massive sur laquelle les pages entassaient coupes, carafes et parchemins. Les lustres n'auraient pas a être fournis, c'était une certitude, le procès serait court. Peu de temps passa et l'on vit déferler d'entre-les-portes une foultitude de figures blêmes drapées de toges de velours, coiffées de toques noires et carrées, leurs coeurs décorés d'insignes, de chaînes, d'autres symboles d'office, symboles d'ordres divers; nobliaux qui devant la pairie vomissaient sur leur habit le peu de gloire qu'ils avaient acquis a coups de langue et de flagornerie. Gloire, glaire : il en fallait peu pour s'y tromper.

"Appelons le sieur Nimmio de Velteroc. Qu'il soit placé sous l'égide des dieux et qu'ils lui promettent un jugement a hauteur de ses crimes."

On le fit asseoir sur son siège. Un long silence plana. Chacun se regarda alors que le chancelier fixait l'oeil du traître, sans vaciller. Sa lèvre supérieure se retroussa légèrement, il laissa tomber son vélin et se leva lentement, nimbe de solennité. Regardant ses compères, il déclara :

"Nimmio de Velteroc, comte de Velteroc et consort du Val, vous êtes ci-présent a la requête de cette cour. Vous y serez jugé ainsi que le veulent les codes qui régissent le Royaume des crimes qui vous sont imputés, soient ceux de de parjure, de félonie, d'attentat à la personne du Roy, de conjuration, d'animalité, de blasphème , de nigromancie, de profanation des tombeaux , de cannibalisme, de complot contre l'intégrité royale, de haute trahison et de connivence malveillante. Vous serez ici sommé de répondre vraiment et honnêtement aux questions qui vous seront posées selon la formule suivante : je le crois pour affirmative ; je ne le crois pas pour négative. Vous serez aussi sommé de rester respectueux vis-a-vis de vos juges selon le rang qui est le leur. Enfin, notez que tout silence sera tenu pour non-cooperation et ira a votre encontre. A la suite des questions, la cour délibérera et nous vous rendrons sa décision en cette place même. Ainsi déclarons, nous, Cléophas d'Angleroy, Grand-Chancelier de la Couronne et seigneur Justiciaire de Diantra, en présence de la cour de justice plénière et légitime que le jugement du sieur de Soltariel pour les charges tenues a son encontre peut débuter"

Le silence pesa encore. Le bâton n'y fit rien. Les doutes étaient longs ; et les questions fuserent.
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Aemon IV d'Ancenis
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MessageSujet: Re: L'Amour triomphe de tout   L'Amour triomphe de tout I_icon_minitimeDim 20 Oct 2013 - 1:09


Dernière ennéade du Barkios d'Automne, An 7, Cycle XI.

Une fel pesance qu'estoit l'oiance de la carnade de son frère et bien qu'Aemon le baut, titré idem du quiet nom « Le Fol » par de drôles belîtres, estoit encore assujetti à grévance n'alloit point se vieillir en dolenté.

Et pour sûr que le beau Sire d'Ancenis pleurait en secret la perte d'un homme qu'il avait aimé. Aetius dans les bras décharnés de Tyra, le troppelet d'ennemi du Roy s'en allait agrandissant, une épée vindicative et sanglante dansante avec dangerosité autour du chef monarchique. Voilà ce qu'était au jour d'huis la situation du Royaume où tout gent se doit de quérir pour trophée le crâne d'un nourrisson ouvrant encore péniblement les yeux, le fils d'un Prince, neveu d'un autre. Le sang coulant dans les veines de la progéniture auguste du bâtard du borgne constitué à moitié de sang Fyram posait là l'épineux problème tenaillant les entrailles de ces ô combien Seigneurs férus tardivement de Droit. Gouverné par sa vile et coé de mère l'enfant, à s'en surprendre, n'y pouvait qu'obéir. Quelle fortune qu'il n'estoit point à même de brandir un braquemart suffisamment grand pour l'enfoncer ès le gosier de sa maternelle, icelle pouvant sucer jusqu'au tréfonds de son essence royale pour mimer la gouvernance du Royaume. Non, vraiment, quelle joie que l'enfant ne fut, en fait, qu'un enfant.
La menuaille piaillait menuement ces assertions infondées qui courraient au-travers du Royaume sans que les gentilshommes n'y consacrent bien plus d'importance qu'à un lisier fumant de porc. Après tout, il fallait avoir un cœur malement sombre pour acroire en pareille menterie et les preux sauraient déjouer les turpitudes émanant de ces forfaiteurs menteurs ! Aemon s'en voulait partie aussi demanda-t-il conseil à la Damedieu, qu'elle lui assainisse esprit et pensée amenant en quiétude ses doutes. Tandis qu'il portait oraisons à la Mère un intendant perturba le claustral entretien à des fins bien plus pragmatiques.

« Monseigneur... Que voleiz-vos faire ? Demanda-t-il avec précaution, sa stature cherchant vainement à camoufler l'anxiété de sa voix.
_ Convoquer le ban, répondit au bout de quelques instants le Baron de l'Ancenois sans désunir ses mains priantes. Nous convoierons jusqu'à Diantra sous les oriflammes, ajoutait-il tandis que le serviteur s'en allait. »

Il fallu peu de temps pour que missives et courtiers, pigeons et coureurs ne s'en partent pour les quatre coins et recoins de l'Ancenois afin que l'assemblée des fieffés chevaliers ne se constituât. Ainsi fait, le Baron donna entente à ces capitaineries et bientôt partirent vers le Sud longeant le fleuve, joignant le reste des troupes au Castel des Oliviers et poursuivant ainsi le périple. Un ost avoisinant les deux mils gens de guerre et affidés, ceux-ci constitués de ribaudes, hères et autre soldatesque didactique en quête de quelques aventures. Chariots de putes et chariots de vivres étaient devenus les principaux intérêts de ces soldeniers au pied vif et à l’œil perçant ou percé. Lances, boucliers rondache ou écu pour les plus fortunés, arcs et arbalestries, maille à moitié rouillée, gambison, jaque et cotte, bassinet et demi-heaume, tout un attirail rutilent et poli de frais ! Quelques plaques de-ci de-là, les hommes d'armes et gens de traits servant de piétaille tandis qu'en tête du cortège se tenait l'élite. Une colonne unie et compacte, brillante et chatoyante aux couleurs vives et aux bans de soie bleue, rouge et violette, verte, blanche et or, tout un tas d'armes et blason cousus et tant et plus qu'il y avait d'écuyers pour les porter. La livrée des Seigneur de l'Ancenois virevoltait aux vents de l'automne, annonçant la déferlante d'une vague ébaudie par les pieuses parole de leur Seigneur et enjouée par le chant des preux.

Après avoir traversé les terres et affronté les giboulées de saison, l'ost, enfin, discernait au loin les tours de Diantra et c'est en cet instant que la scission opéra. Aemon, accompagné de deux centuries de chevaliers en harnois, galopait vers la fortune, étant sûr que la cure qu'il apportait ne manquerait pas de rappeler la vigueur des Ancenis. Il ne prit cela dit pas la peine d'en informer ses futurs hôtes, la voisinerie diantraise étant bien assez usée de cognoissance en matière de jactance pour alléger d'un poids Aemon. Très vite, l'assemblée arrivait au pied des remparts et sonnant du cor se fraya un chemin jusqu'aux grandes avenues de la Capitale, piaffant pour impressionner l'herpaille méfiante. A la reconnaissance des couleurs, nul ne pouvait ne pas savoir que le Frère du Régent était là. Ne s'attendant guère à joïance Aemon préférait garder une allure assurée et approchait de la Valiance, espérant y trouver là neveu et belle-soeur.

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Arsinoé d'Olyssea
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MessageSujet: Re: L'Amour triomphe de tout   L'Amour triomphe de tout I_icon_minitimeDim 20 Oct 2013 - 14:52

Il lui avait paru, l'espace d'un instant, qu'un début de justice fleurirait de ce plaid savamment orchestré. Hélas, l'appertise du sémillant aréopage ci-assemblé fut mis à mal, le sentenciement par contumace de ce sectateur avoué de Ravaille Jacques à nouveau déjoué, lorsque la nouvelle vint titiller Diantra : on mancevait la présence du sire Aemon et ses gens dans les landes marchissant l'Ancenois, bien cinq-milles lances et autant de suivance convoyant coiement vers la cité. Cité qui bien que deux-fois violée attirait adès la convoitise atavique de la chouette. Mais c'était sans compter sur le foison de hauts seigneurs et loyaux capitaines dont le petit roy avait su s'environner, et qui réunissant leurs ost essaimés et s'octroyant quantité de pourvéances des bourgs alentours, s’apprétaient derechef à rebouter cet estrange cupide. « Charogne, voilà en vérité le seul terme propre à qualifier et apanager suffisamment l'abomination d'un être qui déconfia son frère notre feu sénéchal au lendemain de la besogne de Pont-Lamor, et qui odissant dires des tribulations accompagnant les royales mortailles vient nous affliger plus encore. » déclara le brave Aymerigot, comme rafreschit à l'idée de se frotter à la progéniture du Borgne.

Déconfite, la dame régente se résolut toutefois à faire parvenir quelques escriptures à cet outrecuidant qu'elle connaissait bien, caractérisant l'irénisme béat dont d'aucuns l'accablaient sans qu'elle s'en souciasse excessivement. Ainsi, elle se dit moult lie de le savoir gari de la malemort, le merciant d'avoir gési si longtemps en son lit - alité par la même charmogne qui avait terrassé Eliam - sans jamais céder à la tentation de faire appel aux sorceleurs et ingromants. Que le plaid ne serait que rehaussé de sa présence, jaçoit qu'il se soit passé de l’acquiescement du roy et de ses conseilliers. Elle le priait, au nom de l'amitié qu'elle lui portait et des puissants liens les unissant, de se séparer de son ost ains le chastel d'Edelys au risque d’exciter les plus hutins parmis les Diantrois. La missive envoyée alors que sonnaient les vêpres et leurs douces humeurs, Arsinoé se sentit lasse, accablée par toutes ces navrures du cœurs, pesante, bonne à se jeter sur un lit ; ce qu'elle fit.

Ce ne fut que deux jours plus tard, sous le ciel lapis de la mi-journée, que l'on put apercevoir les fiers oriflammes et harnois coruscant de celle troupe. Les bailles et pieux disposés fors les murailles s'avérant vains, les compagnies royales se contentèrent d'environner de près les fougueux forains, engorgeant la rue par grand fracas et piétinant plus d'une de ces hères aveuglées à l'occasion du cataclysme. Qu'importe, la dame régente s'avisa prestement et fit lever la herse de la cour, comptant sur le captal de Sillé pour prendre le baron à parti et le guider dans cette maison qui s'offrait à lui, pleine de défiance et d'espoir. L'aula, débarrassée de tous ses affûtiaux justiciers et transfixée de parts et d'autre par d'étroits rays anisés, était aussi peu garnie de gens qu'avait pu le permettre la bienséance. Ces hauts seigneurs devraient pour l'heure se passer de leur cortège de damelots de basse-extrace et gras chanoines, laissant place aux seuls plus nobles et solennels des sentiments.

Arsinoé patientait en bout de salle, drapée d'une ample houppelande écarlate et évasée, tout comme les autres officiers de la couronne les plus espéciaux et méritants. Si elle disposait d'une chaire surélevée, la dame-régente se redressa au rythme des battants de la grand'porte, dévisageant comme elle le pouvait le visage de son beau-frère entrementes qu'un héraut de crédence déclamait ses titres puis que ce simoniaque éhonté qu'était Gorman de Sales le saluait au nom de Dasmedieu.
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Aemon IV d'Ancenis
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MessageSujet: Re: L'Amour triomphe de tout   L'Amour triomphe de tout I_icon_minitimeMar 19 Nov 2013 - 18:04


Sitôt arrivée, l'altière coterie à la livrée sinople et argent traversa la Cité sans défaillir à la vue de ces hères faméliques encore abasourdies par l'Oeil Bleu et la perte du bon Régent. Frayant passage à grand coup d'éperons et escortée bon gré malgré par quelques agents de la couronne, la voilà qui s'approchait plus avant du Fort de La Valiance et ses hautes sphères. Espérant que l'aula dont Aemon entendit quelques rumeurs sursît à son plaid afin d'accueillir ce bon et féal sujet il n'en attendait pas moins de la bienveillance de ses hôtes et de leur naturelle courtoisie.

C'est bien rapidement qu'ils furent conduit vers d'autres bâtisses afin d'y déposer chevaux, harnois et armes. Chacun trouvant la place qui lui avait été réservée ainsi, que dans certains des appartements, nourritures et vin chaud rehaussé d'épices d'Estrévent. A la gentillesse du confort le Baron d'Ancenis préférait la rigueur de l'entretien, aussi pressa-t-il ses sujets pour s'en aller rencontrer la Dame Veuve et Régente du Royaume. Abandonnant armure et heaume, ne gardant au surplus qu'une houppelande émeraude filée d'argent à laquelle était attaché son baudrier et sa fidèle lame. Rapidement ce fut toute l'escorte baronniale qui parachevait ses préparatifs avant d'en découdre avec l'aristocratie contestée de la Capitale. Quid des derniers évènements, il eut été bien hardi d'en supposer la finalité et les Dieux eux-mêmes durent tendre l'oreille. La couronne trouverait-elle en Ancenis l'allié qui lui manquait ?

Promptement la haute noblesse s'alignait au baron icelui entouré de ses pairs les plus loyaux, sa garde et ses non moins méritants capitaines, cousins et autres affidés des cours ancenoises. Hauts dignitaires et notables, bourgeois imposants tant par leur bedaine que leur fortune, bref, une soldatesque dirigeante et pensante au service d'un homme lequel allait bientôt s'agenouiller ou bien guerroyer. Il y avait en tout et pour tout une trentaine d'invités démarqués par leurs inhérentes prédispositions et privilèges. Seigneurs fieffés, châtelains importants et autres administratifs gravitant à l'extrême voisinerie du pouvoir. Quiconque eut voulu défaire l'Ancenois n'eût qu'à héler la garde ainsi que les garnisons attenantes à la chaire royale pour inonder du sang d'une des plus anciennes et illustres famille de la Péninsule. L'enjeu était double et tous, sans exception, l'avait très nettement perçu.

Arrivé devant les grandes portes de la grande salle, le Baron attendait qu'on daignât l'introduire devant l'auguste régence. Rongeant son frein, l'attente le tenaillait et il sentait suinter les infamies de la corruptions ainsi que de la félonie. Il priait pour que celles-ci ne soient qu'un relent amer coincé dans ses narines, une souvenance bien nauséeuse d'un temps qu'il appréhendait comme révolu, mais la prudence était de mise. En celle terre où intrigue et passion coexistent, d'aucuns préfèrent à chérir le soupçons que la confiance.

Enfin, dans un grand bruit la porte s'ouvrit et la tension, acerbe, retomba quelque peu quand il vit que nulle arbalétrière ne l'attendait cacheée derrière la charnière ou qu'un lustre vacillait dangereusement ne sait-on trop bien pourquoi... Il s'avança et la troupe lui emboîta le pas dans un silence religieux que seul défonçait le bruit de leur talons sur le sol de marbre. Au son de cette marche digne d'une procession ascétique l''impression de certains n'ayant jamais foulé du pied les dalles de la Capitale se traduisait pas un mélange excentrique d'ébahissement et de crainte infondée. Aemon, auquel celle cité ne rappelait que grévance et dol marchait la tête haute et fière tandis qu'on annonçait titres et rang. Une fois face à la Régente, sa belle-soeur à qui le deuil allait si bien, il ne prononça mot, jaugeant du regard à la fois ses courtisans les plus dévoués, preuve étant faite de par leur présence simple et à ces officiers blanchis sous le harnois. Ce n'est que lorsque son regard croisa le siens que l'espace d'un instant il eu le souffle coupé.

Ramassant ses forces il tourna la tête vers l'arrière et lança à son cortège tout en tirant son épée au clair : « Seigneurs de l'Ancenois ! À genoux devant la Reine Régente ! » Et tous s'agenouillèrent en adoration et en profonde considération. Aemon plaça alors Fléau, cette épée qui aura vu tant et tant d'aventures, en son giron et continua à l'adresse de la veuve couronnée : « Cette lame est vôtre, ainsi que celles à venir altesse. Mais dites-moi, Dame de la Péninsule, dites-moi, où est l'héritage de mon frère ? Où est mon neveu ? Où est... commença-t-il pendant que l'émotion l'enveloppait et qu'il redressait la tête, son visage marqué par la peine. Où est Mon Roy ? »
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Arsinoé d'Olyssea
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MessageSujet: Re: L'Amour triomphe de tout   L'Amour triomphe de tout I_icon_minitimeSam 23 Nov 2013 - 13:03

Une rémanence d’outre tombe vint caresser son coeur alors même que son regard languide et tristeusement réveur croisait celui, ardent, du baron d’Ancenis. Se repliant sur son fort intérieur entrementes que le seigneur dressait la pointe acuminée de sa lame, la dame se laissait bercer par la voix puissante et pure de l’Ivrey qui, bien qu’émoussée par le temps, lui contait à nouveau ce récit qu’était celui de la Ferté-Gislain et de l’ineffable forfaiture que ses grises murailles eurent adès la déveine de contempler. Les courants changeants et moirés de sa mémoire ne cherchaient t-ils qu’à la dresser contre les aspirations de son frère, où plutôt à la porter jusqu’aux berges incertaines et captieuse des possibilités révolues ? Son propre sort ne s’était-il pas joué en les saisines de ce nord-Eraçon, au vu desquelles les agissements et parlements de l’Atral n’avaient été que de pales amusettes ? Celui du royaume en vérité, qu’Aemon aurait volontiers jeté sur l’autel de son orgueil. Certitude que venait toutefois troubler l’ombre d’un vélin depuis longtemps dévoré par les flammes, et la vitalité qui, elle le savait désormais, était l’apanage de ces males d’Ancenis bâti à chaud et à sable. Implexes mouvements de l’esprit qui débouchèrent sur l’admirable volonté de ne considérer l’homme qu’à la lumière de ces actes, et de ne pas trop hâtivement lui fermer ou ouvrir son coeur.

Son enfant, on réclamait son enfant. Son premier instinct, celui de mère, fut de refuser la chose tant il était jeune et fragile. Mais ce plus délicat des sentiments palissait devant l’impérieuse nécessité du moment ; Bohémond était roy, et un roy devait être vu s’il était à garder l’amour de ses leudes. Aussi elle se tourna vers son chambellan tapi dans l’ombre du dais, et par le mandement qu’on lui devine exécuta la volonté du fier baron. Et pendant qu’Artaud arpentait les coursives du palais à la recherche de son souverain seigneur – occupé pour l’heure à téter goulument cette solide vachère olysséane qu’il avait de nourrice sous l’oeil bienveillant de quelques baudriers – les deux partis occupant la grand’salle eurent pour volonté de se mêler et de faire bonne encontre. Les capitaines et amis de l’Ivrey qui noyautaient encore les compagnies royales se révélant plus avenants et chaleureux que ces seigneurs du cru – dont Aymerigot et les Chrystabellois étaient assurément les chefs de file – qui digéraient encore mal l’ascendance de feu leur régent. Arsinoé elle s’empressa de dévaler la marche la séparant de la riche coterie Ancenoise et exaltée d’une sincère félicité se présenta devant celui qui avait su se soustraire aux griffes de la Camarde.

« Mon ami, mon frère, sachez pour vrai qu’il me vient à moult grande aisance de vous retrouver, que chaque nouvelle de votre malage navra mon coeur aussi bien que l’aurait fait un cruel surin. Votre frère n’est plus, et pour cela je suis désolée...mais trouvez confortance dans celle verité : il connut le fils que je lui ai porté, et tant en fut lie qu’il éprouva en ce mois plus de joie que d’aucuns en toute leur vie. »


Puis, d’un geste vif mais tendre, l’intéressante s’empara de la main rude de l’alcide, l’invitant à rendre compte de la générosité de la divine providence toute concentrée en la personne de cet être pure. Car l’enfançon roy arrivait porté par ses plus fidèles chevaliers. Il était enclos dans un lit coiffé d’un ciel azur au bois orné de pierres niellées, drapé de langes à la bonne senteur. Un fin tortil d’or coiffait son chef, se perdant dans la masse soyeuse de ses cheveux or, parant un front qui s’augurait déjà puissant.

Le silence reprit ses droits, tous les regards se portant sur le roy et son oncle.
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MessageSujet: Re: L'Amour triomphe de tout   L'Amour triomphe de tout I_icon_minitimeVen 29 Nov 2013 - 18:22


L'accueil chaleureux s'il su contenter les espérances du vassal à la chouette ne manqua pas de lui rappeler les grévances récentes, assaut malveillant acontre la dynastie nouvellement formée gravitant autour de Bohémond, l'héritage d'un bâtard, devenu Roy de la Péninsule. Souffrant quelques regards interdits des gens du berthildois auxquels il n'accordait nul crédit, il préférait se perdre dans les yeux de sa Reine desquels il pu comprendre l'intense émotion si bien qu'il fut transit d'un frisson à son approche et, tout penaud qu'il était, baissa le regard respectueusement et quelque peu honteux du forfait qu'il nourrit adès. Plein de remords il ne su quoi répondre à son adresse tandis qu'elle évoquait le souvenir heureux des derniers instants de son frère, pleurer sur sa tombe lui incombait, mais pour l'heure il se devait de prêter allégeance à sa descendance et jurer fidélité à ce sang vigoureux qui animait ses veines. Le sang d'Ancenis, bel et fier ne pouvait qu'apporter un certain confort à cette mère esseulée et en proie à des ennemis poussant comme l'ivraie dans cette traitresse Péninsule adepte de l'intrigue, un allié, une famille unie par le sang, voilà le legs qui attendait cet enfant Roy. Accompagné des conseils des meilleurs hommes de la Péninsule ainsi que de l'épée de son oncle, comment la victoire lui échapperait ? Son règne serait absolu ou il ne serait pas.

Il ne savait quoi dire, sinon prier pour le pardon qu'il espérait mériter et tandis qu'il relevait lentement la tête, osant porter les yeux sur la beauté de cette femme, couronnée de tristesse et d'espoir, celle-ci, après avoir fait quérir le Roy, lui attrapa la main. Sitôt il fut saisi par la chaleur de ses paumes, rassurantes et bienfaitrices et tandis qu'en arrière arrivait l'altesse auréolée, Aemon se laissa relever et attirer vers la grandeur et la pureté. Déposé proche de la chaire royale, les quelques chevaliers s'écartèrent à l'avancée du Baron et celui-ci, hésitant un peu plus à chaque pas voyait défiler devant ses yeux quelques souvenances d'un temps proscrit, presque oublié mais qui, aux côté de ce fils, de ce Roy, retrouvaient toute leur saveur.

A chaque pas apparaissait la mémoire d'une joie de son enfance dans la cour de Vielmot, les quelques passes échangées avec Aetius, les deux fourbissant en tant qu'écuyer la maille de leur père et oncle. Aemon ne pu se retenir plus avant et devant ce Roy qui le dévisageait avec un sourire feint et amusé, constata que le rempart qu'il s'était construit venait de s'écrouler et tandis que les larmes lui montaient il tendait un doigt vers cet être minuscule représentant le plus grand espoir de l'humanité. Roulant le long de sa joue, venant se perdre dans sa barbe drue, cette larme pleine de joie, de souvenirs et d'ambition scella définitivement toute l'affection qu'Aemon portait à son frère et à son fils. Un lien tacite, mais des plus évocateurs signait d'ores et déjà cette loyauté qui ne souffrirait nuls serments tant elle était forte. Tandis que le visage du Baron, déformait par la peine et l'allégresse lui empêchait quelque parole que ce fut, l'enfant lui saisi le doigt et d'un rire cristallin vint rompre l'épaisse tension qui enchaînait le cœur de son oncle et celui-ci n'attendit pas la permission de sa mère et de ses gardes pour le saisir et l'étreindre contre sa poitrine, tombant à genoux et l'enserrant plus encore, se remémorant son frère tombé, ses frères tombés, son père et tous les maux qu'il put à jamais leur infliger. Le pardon, s'il le lorgnait depuis des années, venait-il enfin de le trouver au-travers de cet enfant qui par son rire venait de lui réchauffer le cœur.

Affirmé dans son for intérieur, Aemon se releva lentement, prenant soin d'envelopper son neveu de tout son amour et attention. A l'adresse de l'aréopage et plus particulièrement d'Arsinoé, la Dame de Diantra, il invita ceux-ci en ces termes :

« Vive le Roy, vive le Roy ! Ancenis, plus que jamais, a su trouver son suzerain et par le sang qui nous unit, Ma Dame, Mes Seigneurs, nous accompliront de grandes choses ! »
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