Suite de
Effet boule de neigeTout doucement, la prêtresse changea d'atmosphère.
Elle suivait son Grand Prêtre depuis qu'elle était sortie de la tente de l'Etat Major. Elle souhaita de ne jamais y retourner. Non pas qu'elle n'appréciait pas ses occupants, mais qu'un évènement suffisamment important devait s'être déroulé pour qu'elle y remette les pieds. Et c'est cet évènement qu'elle voulait éviter.
Enfin ils pénétrèrent dans le temple de Kiran. A la fois différent et similaire à celui du camp nord, elle se sentit immédiatement chez elle. Et elle pu complètement déposer son fardeau et céda la place à la douleur aiguë de sa blessure.
Tout doucement, besoin de soin pour remplacer l'habitude.
Toujours sans un mots, le Grand Prêtre indiqua à sa patiente un lit. Sans se faire prier, Na'ri s'y assit et commença à se déshabiller, aider par son supérieur.
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Comment as-tu réussit cet exploit ? Le ton était neutre.
Na'ri ne répondit pas tout de suite. À quel moment avait elle eu sa blessure. Elle fouilla dans ses souvenirs mais il n'y avait que le dos de Kerath, puis son cauchemar. Toujours le même.
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Je suis tombée. C'était une réponse un peu quelconque mais logique. Cependant, elle était troublée mais le Grand Prêtre semblait pas l'avoir noter.
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Comment se passe les réunions que tu organises ? Un fois par ennéades, la prêtresse avait invité ses pairs de tout les Osts à venir discuter autant autours de vrais que de faux problèmes. A ces réunions, les autres prêtres étaient également invités, mais ils était généralement peu nombreux. Ensemble, ils avaient déjà discuté des armes, des dégâts qu'elles infligeaient et des méthodes pour les soigner. Il y avait également eu une longue discussion sur la possibilité d'user des corps d'êtres non humanoïde. Mais, comme elle le découvrit, le sujet était sensible. Alors ils s'étaient penchés sur l'amélioration de la conservation des aliments pour le 5ième Ost.
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Bien! Un jeune prêtre de Leetha nous a présenté un intéressant spécimen de poisson qu'il dit être carnassier. Visiblement ça le fascine vraiment. Je ne sais pas si c'est pour sa grande taille ou parce qu'il est carnivore. Il serait en train de chercher à capturer des spécimens vivants pour les importer au Puy… pour le jardin, ou le lac. Mais la tâche semblait être plus difficile à mettre en œuvre et intérieurement Na'ri en remercia les dieux. En effet, pour le bien être commun et surtout pour le repos du Grand Architecte, il y avait bien assez de soucis à gérer pour avoir à déboucher des canalisations d'eau.
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Le sujet du moment est la propagation d'une maladie dans une ville assiégée et fermée. Les avis sont partagés sur… Elle marqua une pause, le temps de défaire les liens de son plastron, car pour cela, elle devait bouger le bras blessé.
… sur le type de maladie. -
Ou va ta préférence ? Ce n'était pas tant son avis que le Grand Prêtre sollicitait mais son imagination pour pouvoir réaliser les soins tandis qu'elle pensait à autre chose.
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Nul part. Les approches sont pour la plupart valides. Cependant, pour le moment aucune cible n'a été discutée. Devons nous viser les esclaves ou les hauts dignitaires ? Le problèmes des Hauts Dignitaires est qu'ils sont, comme nous des eldéens… et c'est délicat de trouver, puis manipuler un agents pathogène qui pourrait nous infecter. De plus, il y a la question du vecteur de transmission. Comment pouvons nous introduire les agents sans que cela n'éveille la suspicion de la population ? Bref. La discussion n'en est qu'à ses débuts et elle va surement nous alimenter encore quelques ennéades tant ce sujet est vaste. Le Grand Prêtre n'écoutait plus. Il avait les yeux rivé sur l'épaule pour déterminer l'axe selon lequel il fallait agir pour remettre l'os en place. Il banda en partie le membre pour assurer son geste. Et tira.
Caméléon sur les draps blancs, la prêtresse réprima un haut le cœur.
Après un temps, elle posa sa main valide sur l'épaule et commença à se concentrer.
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Ta bague. Le ton du Grand Prêtre était froid.
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Pardon ? Elle avait cessé ses investigations et laissa couler la magie.
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Ta bague. Donne la moi. Ce soir, tu es une patiente. Imperturbable et toujours hautain, le Grand Prêtre tendit la main pour récupérer le focaliseur.
Alors lentement, elle bougea le bras blessé et tout doucement, elle l'ôta pour la remettre à son soignant. Elle n'aimait pas ça. Mais il devait surement y avoir une raison. Puis elle s'allongea et pris le temps de regarder le plafond. Elle n'avait jamais regarder celui du temple au camp Nord, était il identique ?
Perdue dans ses pensées, elle navigua d'idée en idées, mais les images qui la hantaient remontèrent à la surface.
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Comment peut on avoir des cauchemars éveillés ? soupira t'elle.
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Enfin. La sombre sursauta. Elle s'était attendue à ce qu'il soit parti vaquer à ses diverses occupations.
Quels sont tes cauchemars ? Tout simplement, arrêter les minutes supplémentaires qui font de sa vie un enfer.
Alors dans la semi-obscurité, elle se confia à son Grand Prêtre. En parler n'effacera rien, ni la culpabilité d'être encore vivante, ni faire revenir ses compagnons. Depuis plus de quinze ans qu'elle mâchonnait son mors, les mots sortaient maladroitement, mais en abondance.
Les étoiles étaient hautes dans le ciel quand ils en eurent fini. Elle eut droit à une tisane un peu amère puis elle s'endormit.
Bien avant que le ciel ne se colore de rose, Na'ri se réveilla et constata que ses douleurs s'étaient quasiment tues. Sur le lit d'à côté, ses affaires étaient en ordres et, en haut de la pile, sa bague avait été posée.
Tout doucement, elle sortie des ses draps et se prépara.
Tout doucement, sans faire de bruit, elle quitta le temple et le Camp sud
Tout simplement, changer de peau dans l'air frais du matin
Oubliés tout les avants, elle ferma les yeux et se sentit de nouveau autrement.