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 Porte-La-Peste, Seigneur sorcier d'Aduram [Kahelan]

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Porte-La-Peste
Elfe
Porte-La-Peste


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MessageSujet: Porte-La-Peste, Seigneur sorcier d'Aduram [Kahelan]   Porte-La-Peste, Seigneur sorcier d'Aduram [Kahelan] I_icon_minitimeVen 13 Déc 2013 - 21:59

Nom/Prénom : Ceädon, plus connus comme Porte-La-Peste
Âge : Plus d'un cycle
Sexe : Masculin
Race : Elfe
Particularité : Un corps proche de son état post-mortem et un esprit à peine plus sain.

Alignement : Neutre mauvais
Métier : Seigneur sorcier, alchimiste
Classe d'arme : Magie de la Vie

Équipement : Porte-La-Peste est connus pour posséder un domaine en plein cœur d'Aduram, où l'on dit qu'il se nourrit de cadavres et répand mort et malédictions sur les bois. Ce qui est certain c'est que les fléaux habituels d'Aduram, bêtes sauvages, brigands et drows, évitent ses terres. Ce qui a poussé certains courageux à s'y installer et à exploiter les richesses propre à Aduram. En échange ils lui remettent une partie de leurs bénéfices pour s'attirer sa bienveillance. Un rapport tacite s'est établis entre le sorcier et les petites gens de son domaine. Au centre de celui-ci, il s'est fait élever une demeure de pierre inquiétante dans laquelle il entrepose ses possessions : autant d'ouvrages occultes et de soit-disant reliques qu'il put en trouver, du matériel d'alchimiste et des ingrédients achetés à Thaar et ses quelques tenues personnelles, diverses et datées d'une autre époque. En dehors de ça il possède effectivement un parterre de cadavre réanimés qui lui servent de garde du corps ou de messagers, ainsi que quelques chevaux, morts également. Il a traité les corps, grâce à des techniques alchimiques, de manière à les conserver aussi intacts que possibles. Enfin, au cœur de sa demeure, une salle qu'il a protégé par tous les moyens à sa disposition de l'impact du temps, pour abriter son trésor le plus précieux. Enfin, il ne se sépare jamais d'une petite bourse de cuir dans laquelle il conserve un jeu d'osselets divinatoires.

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Histoire : Ceädon est né dans les dernières années du neuvième cycle, puisqu'il se souvient encore du spectacle impressionnant de l'éclipse, au-dessus des frondaison de l'Anaëh. Ses parents, et lui à leur suite, appartenaient à l'un des clans nomades qui vivaient en symbiose avec la forêt. C'était une époque de paix, loin des tensions de leur peuple, loin des drows, loin du reste du monde. L'enfant, rapidement, fit preuve de sa sensibilité au chant des arbres et plus généralement à la magie, puissante en ces terres. Il se développa au rythme de la Symphonie, sans se soucier pendant de nombreuses années de ce que signifiait son don et de ce qu'il pouvait devenir. Il avait presque atteint la maturité lorsqu'un druide vint le trouver et l'emmena avec lui pour en faire un protecteur de la forêt à son tour.
Ceädon fut un élève attentif, intéressé mais bien trop dispersé. Tout l'intéressait, et il progressait lentement, ne parvenait que difficilement à la concentration nécessaire. La magie, à cette époque, restait pour lui un domaine difficile d'accès, qui exigeait des qualités que le jeune elfe ne semblait pas présenter. Puis, les années passant, sa curiosité s'estompant, il progressa petit à petit dans l'Art et la communion avec la magie ainsi que la Prime Forêt. Dans son troisième siècle d'existence, il était devenus un praticien habile et sensible. C'est à ce moment que son maître estima qu'il était près à passer le rituel qui ferait de lui un druide à part entière et qui le lierait de manière définitive à un animal totem.
Ceädon attendait, dans une méditation paisible. La Forêt, à cet endroit là, n'était pas aussi tranquille que dans sa région d'origine. Il avait voyagé des miles et des miles avant de trouver l'endroit parfait, une petite source d'eau claire au pied d'un arbre aussi vieux que lui. Il était proche de son extrémité, il le sentait, plus loin vers l'ouest, un chant étrange, dissonant, s'élevait et le terrifiait. Mais au sein de l'Anaëh, il n'avait rien à craindre. Il perçut quelque chose qui approchait, et qu'il reconnut facilement comme un animal mourant. Il ne prêta pas attention aux trois traces qui le suivaient, pensant qu'il ne s'agissait que de charognard. Il sortit de sa transe pour voir un grand cerf descendre le talus qui menait au ruisseau en boitant. Il possédait une bien trop profonde blessure à l'une de ses pattes arrières. Ceädon reconnut les blessures qu'infligeait les javelots de chasse de ces frères. Mais cela n'importait pas, aucun elfe n'oserait réclamer à un druide le totem qui était venus à lui. Le presque-druide se releva et s'approcha du grand cervidé, venant délicatement posé une main sur son encolure, l'invitant à se reposer. L'animal se laissa coucher sur le flanc. Alors, Ceädon dégagea de sa ceinture le couteau de pierre qu'il possédait. Il passa plusieurs minutes à calmer l'animal, liant sa sensibilité à la sienne, jusqu'à ce que leurs esprits fusionnent presque, qu'il soit prêt à l'accueillir en son sein. Il levait l'arme au-dessus de la gorge de l'animal lorsqu'un projectile vint le frapper à la tempe et il s'effondra dans le cours d'eau, s'assommant sur une pierre. Il ne sentit pas les bras robustes qui le soulevaient et l'embarquaient dans un un filet. C'est ainsi transporté qu'il quitta l'Anaëh et traversa l'Aduram. Et fort heureusement pour lui, il était à ce moment inconscient.

Il ne sortit de l'état dans lequel on l'avait maintenus, en se servant de quelques herbes bien connues des chasseurs d'esclave, qu'alors qu'ils arrivaient parmi les collines sillonnées de ruisseau qui constituaient le nord de l'Ithri'Vaan.  La première chose qu'il ressentit fut un grand vide, comme si quelque chose en lui n'était pas complet. La deuxième fut l'absence de l'Anaëh. Il était totalement perdus, privé de ses repères habituels sur une terre qui lui était étrangère. Dans un premier temps il n'osa pas bouger, mais y fut contraint quand on le vendit à une plus grande cargaison d'esclaves. Il fut enferré, récoltant de nombreux bleus et blessures lorsqu'il essaya de s'y échapper, puis traîné en compagnie d'autres malheureux vers le sud et ces citadelles, pour y être vendus. La peine physique chassant de son esprit embrumé la peur qui le saisissait depuis le début, il put observer son environnement avec un regard nouveau. La forêt clairsemé et encore sauvage laissa place aux plaines chargées d'alluvions et à leur nature discrète mais foisonnante. Il vit les esclaves au travail dans les champs, les domaines agricoles et le fleuve, plus vaste ici qu'il ne le semblait quand il bordait l'Anaëh, comme libéré d'un carcan végétal et s'étalant sur la plaine qui lui était offerte.
Mais surtout, il vit les signes de la guerre, les propriétés incendiés, les patrouilles de cavaliers blessés ou non. A une occasion il traversèrent un récent champ de bataille, les cadavres des morts en train de pourrir lentement. Son esprit de druide fut révulsé par ce gâchis, mais l'âcre fumet des maladies accrocha quelque chose dans chez le mage qu'il était également et il porta un intérêt malsain à ce qu'il découvrait sous un jour nouveau. Il profita également du trajet pour observer ses geôliers, leurs habitudes et leur comportement. Ils étaient primitifs mais à plus d'un égard étrangement sensibles. Et ils détestaient sentir sur eux son regard, ce qui lui valut d’impressionnantes raclées lorsqu'il n'était pas assez discret.
Lorsque enfin ils arrivèrent aux abords de la citadelle, il n'en revint pas. Il n'avait jamais connus aucune cité, pas même celles qui parsemaient la Prime Forêt. Tout au plus les avait-il aperçus de loin et leur architecture digne du peuple aîné les confondaient alors dans le décor. Ce qu'il avait devant les yeux en cet instant en était aussi éloigné qu'il le pouvait. Les constructions de pierre et de bois s'élevaient, cerclées d'un imposant rempart, d'une manière brutale et sans aucune concession à ce qui les entouraient. La citadelle perçait la terre comme un kyste. Il ne concevait pas qu'on puisse vivre là-dedans. Et fit beaucoup d'efforts pour éviter d'y entrer, sans succès toutefois.
De l'intérieur, cela lui rappelait les colonies de certains insectes forestiers, qui utilisaient les troncs morts et s'entassaient dedans. Les primitifs semblaient avoir les même caractéristiques, à une échelle autrement plus grande. L'agitation était perpétuelle, incessante, bruyante. Mais la magie, contrairement à ce qu'il s'était attendus, ne semblait pas en pâtir. Mieux, elle semblait s'en nourrir et si elle n'était pas aussi abondante que dans l'Anaëh, elle y était plus tumultueuse, plus dangereuse même. Elle commença à lui faire oublier ses réserves, oublier ses peurs, et les sensations du champ de bataille revinrent, plus tentantes. Il pouvait les exploiter, il pouvait s'en servir, ces primitifs n'auraient que ce qu'ils méritaient. Mais il était si loin de ce qu'on lui avait appris, sans la présence de la Symphonie pour le guider, explorant des domaines de la magie qui lui étaient jusque là inconnus, qu'il ne parvint à rien. Dans les jours qui suivirent, on le prépara à la vente, essayant de lui redonner un peu d'allure après la longue marche qu'il avait subis.
Il fut vendus à un noble de la citadelle, vieux et attiré par tout ce qui avait trait aux disciplines occultes. Et les elfes étaient, c'est bien connus, les meilleurs dans ce domaine. Il fut donc amené jusqu'au manoir de son nouveau propriétaire. Et se posa alors à lui une nouvelle question sur les primitifs : pourquoi donc s'entasser dans une colonie si c'était pour construire des demeures si vastes ? Ce fut la première d'une longue série sur la classe dirigeante de cette société, qu'il put observer à travers les réceptions et les banquets. La première dizaine d'années en tant que domestique fut somme toute presque agréable : on lui demandait de pratiquer des divinations, des rituels dont il n'avait aucune idée de la nature et se contentait de faire du spectacle. A côté de ça, il put développer des rudiments dans leur langue et découvrit de nouvelles sciences parmi les collections de son maître, telles que l'alchimie. Il décida également de développer cette facette de son talent qu'il avait perçus sur les champs de bataille, il lui fallait trouver comment recourir à la magie sans l'Anaëh et dans cet univers nouveau. Puis le vieil homme mourut, inéluctablement mais apaisé par les derniers soins de Ceädon.
C'est à ce moment là que l'elfe comprit le principe d'héritage, et que cela ne s'appliquait pas qu'aux meubles. Ou plutôt, qu'on le considérait comme un meuble. Et le premier fils n'avait aucune affection pour le pseudo devin. Il le relégua aux corvées, à l'accueil des invités et à ce qui s'apparentait somme toute à de la décoration. La seule chose qu'il continua se furent les séances de divinations qui, loin de l'amuser comme par le passé, devenaient de véritables enjeux tant son nouveau maître n'aimait pas être contrarié : il devait donc jauger de son humeur et de ses préoccupations avec ce qu'il pouvait capter des discussions. Au moins affûtait-il son oreille. Il profitait de la nuit pour s'introduire dans l'ancienne bibliothèque et continuer son apprentissage de la civilisation humaine, de leurs arts occultes et de la situation en dehors du manoir. Guerre, morts et autre calamité devinrent ses principaux points d'intérêts. Cela, couplé à l'influence de la magie locale et de la guerre qui se frayait un chemin à travers la société depuis plusieurs années, le convainquit d'avoir recours aux plus radicales des solutions lorsqu'il voulut retrouver sa liberté, après plusieurs dizaines d'années de mauvais traitements et lassé d'attendre une mort qui ne changerait de toute façon rien.
Il lui fallut plusieurs plusieurs jours pour préparer son rituel et le mener à bien. Mais lorsque ce fut chose faite, tout alla très vite. Maladies et mort se répandirent en fléau à travers les couloirs du manoir. On attribua cela à une réserve de nourriture gâté. On avait rarement vus contagion si brusque, si bien que l'on préféra tout brûler. Seul l'esclave elfe parvint à s'enfuir mais on ne pries pas la peine de le pourchasser. C'était bien connus, les elfes ne tombaient jamais malades.
Il erra un temps dans les quartiers pauvres de la Citadelle, en se demandant que faire. Ses accès de destruction l'avait épuisé et effrayé, aussi s'appliqua-t-il à soulager les hères de leur maux autant qu'il le pouvait. Mais la guerre approchait, et des armées grondaient. On avait besoin de tout ceux qui pouvaient les servir : hommes en âge de combattre, bêtes, matériels et bien sûr médecins. Ce fut ainsi qu'il entra dans l'armée.

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Pour la première fois depuis qu'il avait quitté l'Anaëh, Ceädon se sentait complet. Là, au milieu du champ de bataille, bercé par les râles des mourants et la puanteur de la mort, il se sentait bien. Il avait accomplis ce que l'on pouvait appeler une ascension éclair. D'abord repéré pour ses talents de guérisseurs, il ne se fit réellement remarquer que quelques semaines plus tard, lorsqu'ils attaquèrent une place-forte. Décidé à agir, il avait passé la nuit à incanter pour, qu'au matin, les assaillants trouvent des défenseurs qui ne tenaient debout plus que grâce à leur lances. Maladies et poisons avaient décimés le campement et les soldats qui s'y trouvaient. On ne mit pas longtemps à comprendre de qui venait cette heureuse initiative. Et si on l'associât à l'incident de la citadelle survenus peu avant son intégration, nul n'en fit la remarque.
Les batailles continuèrent, tout autant contre d'autres humains que contre les sombres. Et la magie de l'elfe parla à plusieurs reprises, souvent pour garantir une victoire facile. En quelques mois il accumula une renommée sinistre, aussi bien parmi ses alliés que chez ses ennemis. L'on savait que dès qu'il était à proximité, nulle nourriture, nulle boisson n'était plus sûre. La mort pouvait venir de n'importe où et chaque jour qui passait semblait faire grandir l'imagination fertile du sorcier. Des noms macabres passèrent de lèvres en lèvres, et puisqu'il n'avait toujours pas décidé de répondre à un quelconque patronyme, tous s'accordèrent bientôt sur un surnom évocateur : Porte-La-Peste.
Mais tout talentueux qu'il fut, un seul seigneur sorcier ne pouvait rivaliser avec les mages de guerre du Puy, et pour chaque victoire qu'il assurait, c'étaient dix défaites que les estréventins subissaient. Inlassablement, ils perdaient du terrain, les forteresses tombaient, non sans emporter leur tribut de guerriers sombres, et les humains faiblissaient. De plus, des envahisseurs venus de l'autre côté de la mer harcelaient les côtes et se taillaient à l'épée des domaines. Il n'y avait plus guère d'espoir. Mais les seigneurs de cette époque n'étaient pas du genre à tomber dans la décrépitude et une dernière alliance tenta de rendre à l'Ithri'Vaan sa grandeur désormais passée. Porte-La-Peste était de ceux-là, bien que chacun d'eux le craignaient autant que leurs ennemis. Après quelques années de luttes émaillées de victoires symboliques, une série de batailles catastrophiques scella le sort de cette confrérie, qui disparut définitivement lorsque les drows parvinrent à joindre Porte-La-Peste : ils lui assureraient tranquillité et position avantageuse s'il éliminait ses compagnons. En quelques ennéades, ceux qui avaient formés l'Union de Valmar périrent les uns après les autres dans des circonstances nébuleuses. Et lorsqu'il ne resta que Porte-La-Peste, celui-ci disparut pour laisser le champ libre aux drows, lesquels imposèrent leurs lois et prirent leur tribut. Et tandis que le nouvel ordre s'établissait et que Thaar s'imposait sur ce qu'il restait des châtellenies occidentales, on ne lui prêta pas trop attention le temps qu'il s'installait en ville.

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Bien qu'il conservât son titre de seigneur sorcier, ne voyant pas d'intérêt à en changer, il délaissa alors l'art de la guerre, tandis qu'autour d'eux péninsulaires et sombres s'affrontaient. Ce qui en lui avait été comblé par les désolations qu'il provoquait se rouvrait désormais et il se plongea de nouveau dans l'étude. Délaissant les civilisations et l'histoire, il revint à ses premiers intérêts : les arts occultes. Si la plupart se révélèrent de véritables farces, il en était un qui l'intéressa au plus haut point : l'alchimie. Il y vit le parfait complément de ses propres talents et il devint en quelques dizaines d'années un alchimiste accomplis. Mais il n'était pas le seul.
La disparition de la caste guerrière parmi les nobles estréventins les amena à s'intéresser à d'autres choses : commerce en premier lieu, mais nombreux n'y voyaient que peu d'intérêts. Et les arts occultes, toujours, exerçaient une fascination d'autant plus grande que chacun avait encore en tête les ravages qu'avaient pus commettre les mages des deux camps durant les guerres toutes récentes. Magie et alchimie devinrent donc des loisirs courus parmi la classe dirigeante de la région et Ceädon, ayant pris une large avance dans le premier et intéressé par le second, devint naturellement un invité de marque des nouveaux cercles de pensée, premiers jalons des futures cabales thaari.
C'est à cette occasion qu'il rencontra Nora de Fray, une noble fortunée dans la fleur de l'âge. Difficile de dire ce qui les rapprocha tant. Peut-être leurs esprits se retrouvaient-ils dans la recherche et l'expérimentation, tous deux devenant rapidement les meilleures alchimistes de la région. Leur soif de connaissances n'avait d'égale que leur totale absence de remords. Ils testaient les mélanges les plus inattendus, payaient des fortunes pour des ingrédients rares et ne se laissaient impressionner par aucun tabou : pour parfaire leur science des êtres vivants, ils pratiquèrent dissections et étudièrent l'anatomie, une science interdite par les bien pensants.
Ils s'éloignèrent petit à petit de leurs contemporains, réunissant leurs fortunes respectives pour s'assurer des rentes confortables dans leurs domaines, et se livrèrent à des expérimentations de plus en plus poussées. Mais Nora était définitivement et complètement humaine. Ni elle ni Ceädon ne pouvaient accepter l'inéluctable destin que la mortalité lui réservait. Et lorsque deux alchimistes de leur niveau se mettent en tête de contrer la Nature, l'on est en droit de s'attendre à une lutte épique. Ils mirent au point de complexes traitements, agrémentés de rituels que pratiquait Ceädon chaque jour. Et les années s'étirèrent, permettant à Nora de dépasser le siècle d'existence, même si son corps semblait vieillir tout à fait normalement. Mais la femme était aussi coquette et si son amant n'y prêtait guère attention, elle-même tenait à conserver une apparente jeunesse.
Alors ils continuèrent à chercher, à expérimenter, mais l'on ne pouvait combattre impunément la Nature, et chaque année qu'ils arrachaient à la Mort se payait au prix fort pour la santé mentale de Nora. Les exigences se firent plus étranges, les comportements plus erratiques. Bientôt, elle voulut retrouver le corps de ses vingt ans, quand bien même Ceädon essaya de la convaincre que ce n'était pas possible. Alors elle se tourna vers les plus anciens rituels et sacrifia des dizaines de leurs serfs dans d'improbables tentatives de retrouver son ancienne beauté. A force d'insistance, elle réussit à convaincre son amant de tenter un dernier rituel, quand bien même il s'y refusait depuis plusieurs mois déjà au vu de la quantité de magie qu'avait déjà absorbée Nora. Les choses dérapèrent.
Il ne sut jamais vraiment pourquoi, mais il ne parvint pas à contrôler le flux de magie, malgré toutes les précautions qu'il avait prises. Les conséquences furent pour le moins.. désastreuses. Dévoré par la magie, Ceädon reçut ce jour plusieurs brûlures qui lui barrèrent le torse et les membres, emportant une quantité non négligeable de ses chairs et le laissant pour presque mort. Nora écopa des mêmes blessures mais, affaiblis par les années surnuméraires, n'y survécut pas. Ceädon ne se le pardonna jamais, convaincus qu'il était seul responsable de la mort de sa bien-aimée, de la seule qu'il ait jamais aimer et n'aimera jamais. Mais là où d'autres elfes se seraient laissés mourir, voir auraient mis fin à leur jours, son esprit meurtris, poignardé par la douleur, n'en tira qu'une seule conclusion : il devait la sauver. Il devait exister un moyen. Alors, plutôt que de mettre en terre le corps de Nora, il s'efforça de le conserver à l'aide de sa magie, et même de le régénérer aussi fidèlement que possible. Puis il se mit en quête du savoir qu'il lui manquait pour parvenir à ses fins.

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Porte-La-Peste revint, près de deux siècles après les événements qui l'avaient fait connaître par tous. Entre-temps le seigneur sorcier était devenus rumeurs, et les rumeurs étaient devenus mythe. De ceux qui l'avaient côtoyé, il ne restait que des mausolées. D'aucun auraient choisis la discrétion pour prendre mesure de la situation, lui n'en avait cure. Il n'avait de son point de vue plus rien à perdre. Et si son existence avéré causa quelques troubles, on sut s'en accommoder avec brio. Il écuma les bibliothèques, chercha ceux qui pouvaient détenir le savoir qu'il convoitait, alla jusqu'à déranger les nécromanciens drows et leurs talents mortels, mais rien, rien n'arrivait à lui donner le pouvoir nécessaire. Il lui semblait que sa quête était voué à l'échec.
Il ne le perçut que tardivement, et cela éveilla des souvenirs très lointains dans son esprit. Il n'avait plus ressentis le Chant depuis son exil de l'Anaëh. Mais celui-ci était différent, celui-ci parlait de mort et de destruction, de vengeance et tourments. Et de promesses de savoirs occultes qui l'attirèrent comme une flamme un insecte. Il était en train de fouiller d'anciennes forteresses humaines lorsqu'il se sentit appelé. Et sans attendre, il se dirigea vers le nord et pénétra les bois d'Aduram jusqu'en leur cœur. Il est difficile d'expliquer ce qu'il y trouvât. Les reste de ce qui avait été une part de l'Anaëh, brisée par la folie des hommes et de ses habitants. L'Aduram pénétra en lui par les brèches qu'avait laissé vacantes son amour pour Nora et fit de lui son fidèle instrument. Désormais corrompus par la folie du Chant brisé, il s'est taillé un domaine au cœur de la forêt. Utilisant ses pouvoirs pour corrompre les bois, il se fit construire une demeure par des cadavres assujettis à ses pouvoirs à l'emplacement même où il avait ressentis pleinement l'esprit de l'Aduram, autour d'un grand arbre au bois noir. De ses pouvoirs, il modela même l'intérieur de celui-ci et, en son cœur, loin de toute source de contamination, le corps sans vie et préservé de Nora repose, attendant sa résurrection. Dans les bois alentours, que même les bêtes les plus sauvages préfèrent éviter, quelques courageux ont décidé d'édifier des villages fortifiés d'où ils exploitent les essences précieuses et les produits rares du bois maudit, avant d'aller les échanger à Thaar. En échange de sa protection Porte-La-Peste exige d'eux qu'ils lui remettent leurs cadavres ainsi qu'une part des richesses générées, dont il se sert pour acheter des ingrédients ou des produits qui lui manquent. Au cours des derniers siècles, ce fragile équilibre se poursuivit sans heurts, les villageois travaillant dans l'ombre d'un maître inquiétant mais protecteur. Et au cœur de son antre, celui-ci continue ses recherches, que cela soit pour satisfaire l'Aduram ou pour poursuivre sa quête sans fin.

Il était sortis et monté au sommet de l'arbre autour du quel il avait construire sa demeure, dépassant la canopée de la forêt. Il était là, silhouette funeste perchée au-dessus de la forêt comme un symbole de mauvais augure, à attendre. Il avait vécus plus d'un millénaire, et n'avait jamais vraiment oublié comment avait été ce spectacle. Cela commença alors, et le monde fut plongé dans l'obscurité.  Mais cette fois, l'obscurité dura. N'étant plus certain de ce qui était ou non normal, il resta près de quatre jours perché, à attendre. C'est une grande clameur dans le Chant brisé et une bourrasque de magie qui le tira de son observation du ciel. Il s'était passé des choses, il le sentait même à cette distance. Des choses à l'Ouest, mais surtout des choses à l'Est. Il redescendit dans sa demeure et se plongea dans la méditation.
Coincée entre Naelis et la Prime Forêt, Aduram subissait l'influence de deux énergies. Si celle du Prisonnier ne l'intéressait pas, ce qu'il se passait dans ses terres natales attirait toute son attention. Kyria foulait de nouveau le sol et ses créations saluaient son arrivée. Même l'Aduram, à sa manière, s'était réveillée pour l'occasion. Une rage palpable animait le bois tout entier, les bêtes se firent plus violentes, les fourrés plus menaçants. Réagissant comme un animal blessé, la forêt maudite craignait que son ancienne déesse ne vienne mettre fin à son œuvre corrompue. Pendant un mois, l'Aduram essaya de résister à la magie d'Anaëh qui grignotait ses limites, mais n'était pas de taille. Et dans cet affrontement dantesque bien qu'imperceptible au commun, une silhouette s'agitait contre la tempête, usant de ses pouvoirs et de son alchimie pour repousser la Prime-Forêt, sans obtenir plus de résultat qu'un moucheron face au blizzard.
Puis la lumière revint, et la magie se calma. De la présence des dieux sur cette terre ne restait que les conséquences de leurs actions et, dans le ciel, un nouvel astre aussi fixe que les étoiles, qui inriga beaucoup l'érudit qu'était Ceädon. Mais l'Aduram le pressait : si l'Anaëh s'était étendue, elle demeurait fragile sur ses nouvelles possessions. Porte-La-Peste s'employa à la repousser, des acres entier pourrissant sous ses sorts et ses poisons. Ce n'était bien sûr qu'une goutte d'eau à l'échelle de la forêt, mais chaque fois ses méthodes gagnaient en efficacité et il n'était pas pressé.

Depuis quelques années donc, il se meut dans les tréfonds de sa forêt. Mais les bouleversements qui agitent la région semblent le tirer d'une torpeur dont on aurait préféré qu'elle se poursuive, attirant son regard vers la civilisation, et déjà le nom de Porte-La-Peste et tout ce qui y est associé circulent en Ithri'Vaan. Personne ne sait encore quels objectifs va poursuivre ce revenant des temps anciens, mais nul ne tiens à se trouver sur sa route.

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Description mentale : Porte-La-Peste a été plusieurs fois brisé. La première, et sans doute celle qui porta le plus à conséquence, fut lors de son dernier rituel en tant que druide : alors qu'il s'était préparé à se lier à son animal totem, il fut assommé avant d'avoir pus finir. Depuis cette époque, son esprit recèle un vide, qu'il combla au fils des siècles autant qu'il le put. La deuxième fut lors de la mort de son aimée, qui fractura un peu plus son esprit et le fit sombrer dans une demi-démence. Enfin, sa rencontre avec l'Aduram fit encore une fois voler en éclat ses certitudes.
Désormais, il est essentiellement partagé entre deux choses : les recherches magiques et alchimiques qui lui permettraient de ramener sa femme à la vie, et les désirs de vengeance et d'expansion de l'Aduram. Chacun d'eux le font repousser un peu plus loin les limites de la magie et de son propre esprit.
Il n'a pas totalement oublié pour autant l'être, ou même les êtres, qu'il fut par le passé. Bien qu'il n'ait plus mis les pieds dans la civilisation depuis des décennies, il n'hésitera pas une seule seconde à y retourner pour satisfaire ses buts. La curiosité qui l'animait une grande partie de sa vie est toujours présente et il ne résiste que peu à l'attrait de nouvelles choses à découvrir ou comprendre ; ses principaux intérêts demeurant la vie et la mort. Il éprouve une fascination morbide pour la déchéance physique et les maladies en tout genre. Il peut regarder le monde dépérir sans en sembler le moins du monde affecté. Sauf si bien sûr cela venait à s'approcher de ses propres possessions ou de Nora.
Un cycle d'existence l'ont considérablement éloigné des préoccupations du reste des mortels et l'empathie n'est pas, comme vous vous en doutez, sa plus grande qualité. Pour autant il n'est pas totalement dénué de compréhension ou de sentiments, bien qu'il fasse le plus souvent montre d'un grand pragmatisme. Il n'accorde que peu d'importances aux possessions matérielles ou à sa richesse, supposée grande mais dont il ne fait qu'un usage extrêmement faible. Sortant d'une trop longue absence, il s'est dernièrement renseigné sur ses contemporains et a été vus par trois fois en dehors de sa précieuse forêt dans la seule dernière année. S'il ne semble chercher rien d'autre qu'une nouvelle place dans la société, l'on est en droit de demeurer méfiant quant à ses actes. Il n'est en effet pas connus pour son honnêteté ou sa loyauté sans faille, allant généralement à son intérêt personnel sans trop se soucier de celui des autres.

Description physique : Porte-La-Peste a bien changé depuis l'époque où il était un elfe. Comme tous ceux qu'on appelle les sylvains il n'est pas très grand, dépassant de peu l'humain moyen. Il possèdent des yeux verts et ses cheveux sont, à l'origine pour le moins, noirs. Les ressemblances s'arrêtent là. Il possède un corps sec, peu musclé mais habitué aux travaux physiques et à la magie. La magie, justement, l'a sculpté à l'image de ce qu'il en fait. Sa peau d'albâtre, tendant parfois sur un vert maladif, semble étirée au maximum sur son corps et laisse parfois apparaître des veines noires et trop fines. De larges plaies encore profondes, d'une couleur violette peu engageante, barrent son torse et ses membres. D'autres marques du temps, moins visibles, couturent son corps : brûlures, fractures, cicatrices, griffures... Les plus graves de ces anciennes blessures portent encore la marque des points de suture qui y avaient été appliqués. Le bout de ses doigts présentent des ongles étonnamment longs et une couleur noire. Ses articulations sont raides et il boîte légèrement lorsqu'il se déplace.
Son visage est émacié, tout en longueur et dépourvus de l'habituelle finesse de son peuple. Des lèvres pincées, décolorées, n'expriment aucune émotion et seuls deux yeux un peu vitreux semblent encore dotés d'une étincelle de vie. Une chevelure originellement noire, plaqué en arrière, recouvre un crâne allongé. Désormais les épreuves et la magie l'ont fait tendre vers un gris vieillissant mêlé à un brun pourrissant. Le mélange est étrange et renforce l'impression d'avoir en réalité à faire à un mort-vivant plutôt qu'à autre chose. Enfin, ses longues oreilles sont comme flétries, leurs pointes pendent mollement, à moitié nécrosées au bout d'un cartilage quasiment apparent à travers une peau trop fine. Enfin, la zone de peau autour de son œil gauche est un tissu cicatriciel clairement visible.

Porte-La-Peste, Seigneur sorcier d'Aduram [Kahelan] 1386973671-necromancie-3-modif-1

Capacités magiques : Le temps s’égrenait lentement, au rythme des gouttes carmin qui plongeaient dans la bassine. Un léger voile de coagulation avait déjà eu le temps de se former à la surface du liquide, et se brisa doucement sous les doigts noirs de Porte-La-Peste lorsqu'il plongea sa main dedans pour le faire jouer dans sa paume. Il sentait la puissance magique contenue à l'intérieur sourdre entre ses doigts. D'aussi loin qu'il s'en souvenait, il avait toujours été sensible à la magie, elle avait toujours bercé sa vie. Bien sûr, il avait dus apprendre à l'écouter, à la comprendre même. Elle n'était pas toujours douce, souvent dure et parfois violente, mais elle avait le don de réchauffer son cœur que les siècles entraînaient vers la torpeur. Parfois, il se demandait s'il ne vivait pas par elle plutôt que pour elle. Puis il repensa à celle qui reposait dans les sous-sol de sa demeure et il serra brusquement les doigts, projetant de petites gouttelettes de sang tout autour, l'une d'elle vint s'écraser sur ses lèvres, avec son goût cuivré. Non, il devait vivre pour la ramener, c'était le but même de son existence.
Il porta sa main à son bras et en retira d'un coup le boyau qui s'enfonçait dans sa chair et permettait au fluide vital de sortir. Il en avait assez extirpé pour aujourd'hui, plus aurait été dangereux. Ses doigts s'agitèrent en quelques figures et il sentit son sang s'épaissir, presque se figer dans son bras. La plaie ouverte ne laissait plus échapper qu'une goutte de temps en temps. Attrapant un peu de fil et une aiguille il entreprit rapidement de la refermer, piquant la chair sans sembler en ressentir la morsure, puis une autre passe de doigts rendit toute sa fluidité à son sang. Il aurait pus refermer cette plaie facilement par la magie, mais il aurait alors fallut la rouvrir le lendemain et chaque jour suivant. Il jaugea des yeux la bassine remplie de sang, depuis quelques semaines elle était un peu plus pleine. Il avait passé un nouveau palier. D'ici quelques années, à ce rythme et à condition d'avoir trouvé le bon palliatif, il pourrait se passer définitivement de sang. Et alors ce serait un pas décisif vers la non-vie et, peut-être, le retour de Nora. Il se dirigea à pas lents vers le centre du laboratoire, tandis que d'une pensée il intimait au cadavre dans un coin de la pièce de s'occuper de la bassine. Ce n'était pas un zombie ordinaire. Porte-La-Peste aurait pus relever de simples cadavres dès qu'il en avait besoin, mais cela s'avérait à la longue trop fastidieux. Il avait préféré préparer des corps, les traitant à l'aide de sels déshydratants, conservant leurs chairs grâce à des procédés magiques et alchimiques, les momifiant dans les bandelettes, afin qu'ils restent intacts malgré les années. En prendre le contrôle ne demandait plus qu'une pichenette, et il avait des serviteurs dévoués en permanence. Bien sûr, chacun d'eux avait demandé des heures de préparation et il n'était pas encore satisfait de certains points, en particulier de leur tendance à prendre feu facilement. Il travaillait toujours sur des solutions.

Porte-La-Peste, Seigneur sorcier d'Aduram [Kahelan] 1387126063-necromancie-5-modif-2
Finalement il s'installa devant un épais grimoire. Son grimoire. Il avait écrit plusieurs livres au cours des siècles. Certains étaient même devenus des références parmi les artistes comme lui. En particulier son traité d'alchimie. Mais ce livre était particulier. C'était son grimoire. Celui qu'il avait commencé peu de temps après être entré au service de ce noble dont il avait oublié le nom mais jamais le visage apaisé de son dernier jour dans ce monde. D'abord un simple journal, il avait depuis entrepris d'y consigner son histoire et l'ensemble de ses expériences. Le portrait le plus complet de sa vie et de son œuvre. Il tourna la page, inscrivit soigneusement la date du jour, puis prit note de ses progrès. Ce ne fut pas long. Il n'évoluait plus que lentement. Mais il n'était pas spécialement pressé. Chaque fois qu'il contemplait l'épaisseur du grimoire, il ne pouvait que se plonger dans ses souvenirs, dans tout ce qu'il avait vécus. De son apprentissage en Anaëh, ses premiers pas magiques à manipuler la magie des druides. A l'époque, les plantes croissaient selon ses demandes et il pouvait soigner les animaux. Il trouvait la naïveté de cette époque touchante. Il aurait aimé savoir ce qu'il pensait vraiment, mais il ne s'en souvenait plus. Il avait tant perdus de cette époque. Parfois il estimait même qu'il était plus capable de manipuler les chairs en Anaëh que désormais. Quant à sa maîtrise des plantes, et bien, si l'Aduram avait ravivé chez lui cet enseignement, la forêt maudite n'était guère coopérative. Ce qu'il réussissait tenait plus de la corruption que de la réelle manipulation.
Il tourna quelques pages et arriva vraiment au début de son journal. L'écriture, griffonnée en hâte pendant ses moments de temps libres pour lui laisser le temps d'étudier, était devenus illisible depuis. Mais peu importait, il ne risquait pas d'oublier de sitôt ses premiers essais de l'époque. Il avait découvert la puanteur entêtante et fascinante de la mort sur ces terres. Il avait rapidement compris qu'il pouvait s'en servir, à diverses fins. Il pouvait soigner, bien sûr, mais il pouvait aussi répandre des fléaux tels que la gangrène, le choléra ou la peste. Mais, parmi les hommes, séparés de l'Anaëh, il avait du revoir toute sa manière de procéder. Les livres parlait d'objets dont les mages s'aidaient pour se concentrer. Il avait essayé avec les seuls objets qu'on lui laissait vraiment à l'époque, les petits osselets divinatoires dont il se servait pour divertir ses maîtres. Il avait lancé ses premiers sorts devant eux, pendant ces séances de prédiction factices. Rien de remarquable, un rhume tout au plus. Mais cela lui avait permis d'appréhender ce nouvel aspect du corps et d'en faire, par la suite, son principal sujet d'étude et sa plus grande arme. Il avait également remplacé les osselets, auquel il ne parvenait à se lier, par des vertèbres de ses victimes, sculptés, vernies et décorées de sa main. Il était capable de vous dire de quoi était morte la personne à qui avait appartenu chacun de ses osselets. C'était parfois extrêmement complexe. Ce qu'il préférait, c'était la subtilité avec laquelle il pouvait agir. Il ne s'agissait pas seulement de rendre malade quelqu'un, il fallait modeler le mal pour qu'il puisse se répandre, viser les faibles pour infecter les forts. Les parasites, les insectes, les réserves de nourritures et d'eau étaient autant de cibles qui permettaient une contamination facile. C'était ainsi qu'il s'était fait sa sinistre réputation, encore vivace même si on le prenait plus pour une légende que pour un être réel.
Les pages suivantes relataient principalement des batailles, beaucoup de victoires et peu de défaites. Puis il arriva à la fin de la guerre et de nouveau l'étude devint le principal constituant de ses écritures. Il avait découvert l'alchimie un peu par hasard, mais les possibilités de cette science l'avait fascinées. Cela ne remplaçait pas la magie, bien sûr que non. Mais c'était  un excellent complément. Il avait étudiés d'autres choses aussi, l'anatomie par exemple, en témoignait les pages de croquis qu'il avait dessinés. C'est important de comprendre comment sont faites vos cibles pour bien agir. Il s'était considérablement amélioré à l'époque, découvrant même de nouvelles possibilités à la magie comme ralentir un corps pour le conserver, agir sur son rythme cardiaque pour le faire tomber dans les pommes et de nouvelles possibilités de maladies. Et puis il y avait eu Nora bien sûr.
D'autres pages sur des recettes, des croquis, des poèmes insipides rédigés d'une main rêveuse, des notes sur diverses expériences que la plupart auraient jugés complètement insensées. Et de nouveaux aspects à sa magie. Le sang est celui qui l'avait intéressé en premier. Comme moyen de contamination en premier lieu. Puis comme cible. Et enfin comme outil. Vous pouviez tuer ou sauver quelqu'un simplement en rendant son sang plus ou moins fluide. Rendez-le plus acide et vous provoquerez des dizaines de lésions. Provoquez des hémorragies et les bandages contaminés deviendront d'autres vecteurs pour vos maladies. Les possibilités n'avaient guère de limites. Mais il n'avait toujours pas trouvé comment contourner l'impératif de la distance, il n'arrivait pas à se projeter à plus de quelques mètres. Il avait en partie résolus le problème en utilisant son propre sang comme vecteur : quelques gouttes qui entrent en contact avec votre cible et elle est à vous, peu importe la distance ou presque. Il avait donc développé des techniques pour se faire sans quitter la tranquillité de son laboratoire où il peut perpétuer des rituels aussi complexes qu'il le désire.
Et puis, les années passant sil s'était intéressé à plus ou moins tout ce qui rentrait dans son domaine de compétence, même si il ne s'attarda pas sur la magie de os et ne développa jamais autant qu'il l'aurait pus la magie de la chair : il se contentait de quelques connaissances basiques mais néanmoins intéressantes, notamment dans l'hypothèse où il aurait à faire à un autre mage.
Puis des dizaines, centaines même, de pages sur les recherches qu'il effectuait avec Nora pour lui permettre de vivre plus longtemps. Certaines étaient tellement noires d'encre qu'elles en collaient encore. Il repassa rapidement sur les recettes alchimiques, les rituels complexes et les sacrifices qu'ils avaient tentés en dernier recours, pour finalement déboucher sur une double page blanche, immaculée excepté cet unique mot : Pourquoi ? Et puis de nouveau des pages noires d'encre, sur des hypothèses sur ce qui avait pus se passer, des interrogations sans réponses, de plus en plus incohérentes. Avant sa rencontre avec l'esprit de l'Aduram. Et depuis des croquis, des notes de nouvelles expériences pour atteindre la non-vie, des recherches sur la nature de l'Anaëh et comment l'atteindre...

Porte-La-Peste, Seigneur sorcier d'Aduram [Kahelan] 1387126074-necromancie-5-modif-3
Il referma le grimoire et se releva. Il passa entre les tables recouvertes d'instruments d'alchimie et de bocaux contenant le résultat de ses dernières expériences. Il nota que les mouches auxquelles il avait tenté d’inoculer une maladie de sa composition survivaient, il faudrait désormais voir si elles étaient capable de la transmettre. Mais il voulait d'abord profiter du temps dégagé qu'il apercevait par l'unique fenêtre pour surveiller son territoire. Il s'approcha d'un lieu de rituel préparé à l'avance, remplaça quelques unes des mixtures alchimiques et alluma les mèches, rectifia certaines erreurs dans les symboles qui avaient pus se faire durant la nuit, puis s'assit au centre. Il attrapa du bras un cadavre d'oiseau qui avait suivis le même traitement que ses serviteurs, ce qui lui donnait un air extrêmement étrange, les plumes à moitié corrodées par les produits chimiques. Une cavité béante dans son poitrail semblait destiné à accueillir quelque chose. De sanguinolent, à en juger par la couleur brunâtre qui avait coloré le plumage autour. Il reposa le cadavre du volatile puis se plongea dans les tourbillons de magie.
Il prit dans ses mains les osselets rangés dans sa bourse, les reconnaissant à leur simple forme, puis les lança en l'air et les rattrapa dans sa main comme sans y prêter attention. Il psalmodia dans une langue étrange, qui ressemblait davantage à un bruissement de feuilles qu'à de véritables mots, et s'absorba dans la magie autour de lui. Il la visualisait comme une voile de tissu qui recouvrait le monde et chaque chose. Les mailles qui le composaient étaient plus ou moins serrées, suivant que la quantité de magie était plus ou moins importantes. Au cœur de l'Aduram, il avait du mal à distinguer les trous. Et ce n'était rien comparé à certains autres territoires.Une fois cela visualisé convenablement, il fallait agir avec précision sur les fils pour interagir avec le monde. Les êtres vivants se voyaient plus facilement, toujours fourmillant d'activité même dans la mort. Ils laissaient leur trace sur le voile. Il repéra sa propre silhouette, perçut sa propre influence sur ses chairs, autour de son œil. Il sentit les chairs se décoller petit à petit, il serrait les dents sous la douleur. Les nerfs lâchaient à leur tour et soudain il se sentit comme libéré d'un poids. Restait la dernière touche. S'emparant à tâtons d'un objet étrange de sa main libre, il vint appuyer la pince contre son orbite, écarta les chairs et se saisit du globe oculaire qui tournoyait librement dans son réceptacle. Il l'en extirpa puis, toujours à l'aveuglette, le glissa dans la fente du corbeau avec milles précautions. Lorsque ce fut fait, il finit d'agir sur quelques fils pour refermer les plaies tout en tissant un lien entre lui et l'oeil désormais enfermé dans le cadavre. Lorsque ce fut fait, il retrouva petit à petit la vision. Il se vit, le visage recouvert de sang et un orbite vide. Il était dans un corps qui n'était pas le sien, qu'il parvenait à sentir grâce à la magie. Doucement, il tira sur les fils et l'oiseau s'anima comme une marionnette incertaine. Le cadavre bondit sur ses pattes et gagna maladroitement le rebord de la fenêtre avant de prendre son envol. La sensation était extrêmement bizarre pour Porte-la-Peste, il ne ressentait ni le vertige de l'altitude ni le vent qui soufflait, sa perception se limitait seulement à sa vision et à sa sensibilité magique. Il se servait de son support volant pour observer la forêt et notamment les énergies magiques qui s'en dégageaient, l'orientant parfois dans une autre direction, lui faisant prendre ou perdre de l'altitude en tirant sur les bons fils de magie. Lorsqu'il eut inspecté l'intégralité de son domaine auto-proclamé, il revint dans le laboratoire, où le rituel inverse eut lieu. Les chairs n'étaient qu'à peine refermées sur un orbite de nouveau plein lorsque Porte-La-Peste se redressa. Cette journée serait comme toutes les autres, consacrée à l'étude.


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Dernière édition par Porte-La-Peste le Dim 15 Déc 2013 - 16:52, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Porte-La-Peste, Seigneur sorcier d'Aduram [Kahelan]   Porte-La-Peste, Seigneur sorcier d'Aduram [Kahelan] I_icon_minitimeSam 14 Déc 2013 - 17:34

En fait je vais re-travailler le paragraphe Capacités magiques.

Sauf si demandé, le reste ne devrait pas bouger.
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MessageSujet: Re: Porte-La-Peste, Seigneur sorcier d'Aduram [Kahelan]   Porte-La-Peste, Seigneur sorcier d'Aduram [Kahelan] I_icon_minitimeDim 15 Déc 2013 - 16:46

Capacités magiques édités, cette fois ça devrait être bon, je suis pleinement satisfait de ce que j'ai réussit à faire.
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MessageSujet: Re: Porte-La-Peste, Seigneur sorcier d'Aduram [Kahelan]   Porte-La-Peste, Seigneur sorcier d'Aduram [Kahelan] I_icon_minitimeMar 31 Déc 2013 - 13:52

Tu es validé, bravo !
Tu connais le chemin, je m'épargne la peine de te copier coller les liens ;D.
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MessageSujet: Re: Porte-La-Peste, Seigneur sorcier d'Aduram [Kahelan]   Porte-La-Peste, Seigneur sorcier d'Aduram [Kahelan] I_icon_minitimeDim 18 Fév 2024 - 23:19


Décédé en Karfias de l'an 21 du XIe Cycle


Nom : Porte-la-Peste
Age : Inconnu, supérieur à un cycle.

Porté par sa quête de rendre la vie à sa bien-aimée, Porte-la-Peste est celui qui, sans jamais réussir à franchir les frontières de la Vie, repoussa le plus loin celles de la mort. Quand son entreprise expansionniste, soutenue par une Aduram exaltée, menaça les Cités d’Anaëh, celles-ci durent dépêcher deux expéditions pour stopper son avancée. À Olorainë, au cœur du large territoire qu’il s’était arrogé, il mena le combat avec ses armées contre l’alliance opportuniste des elfes et d’un drow et finit par y succomber, emportant avec lui de nombreux Souffles. Le Seigneur-Sorcier d’Aduram n’est plus, mais la marque qu’il laissât dans l’histoire est un triste rappel des monstres que peuvent devenir les Anëdhels lorsque les maux du cœur prennent le pas sur l’esprit.

Code:
Mort en Karfias de l'an 21

[Métier] : Nécromant, Seigneur-Sorcier (autoproclamé) d’Aduram

[Sexe] : Elfe & Masculin

[Classe d'arme] : Magie (Nécromancie)

[Alignement] : Neutre Strict

[Lieu de repos] : Olorainë (Aduram)
 

Lien vers le RP de la mort : L’œuvre de Ceädon


_________________
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Lómion : #3333ff
Uinèn : #cc99ff



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