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| "Dois-je vous appeler papa ?" [Arichis, Cornélia] | |
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Wenceslas de Karlsburg
Ancien
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| Sujet: "Dois-je vous appeler papa ?" [Arichis, Cornélia] Dim 9 Mar 2014 - 16:02 | |
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Wenceslas n'avait pas souvent prit la mer. A l'époque où il n'était qu'un obscur petit noble, issu d'une lignée régnant sur une petite châtellenie méconnue, ses excursions s'étaient toujours faites par le moyen de transport le plus noble à ses yeux : à cheval. Aujourd'hui comte d'Arétria, il se devait parfois d'user d'autres moyens lorsqu'il pouvait gagner du temps. C'est donc au port de Lün qu'il s'était embarqué avec sa suite, pour gagner Ydril au plus vite. Prendre la mer lui ferait non seulement gagner quelques jours - temps précieux du fait des préparatifs de sa campagne militaire dans le Nord - mais lui éviterait également l'inconvénient de passer par des terres du Médian dont il se méfiait comme la peste, depuis le fâcheux incident de Velteroc.
Toujours est-il que, s'il était rompu aux longues chevauchées, lesquelles avaient tant usé son postérieur qu'il avait fini par épouser la forme de la selle et qu'il n'en souffrait plus aujourd'hui, il n'avait pas l'habitude de naviguer. Aussi passa-t-il une bonne moitié du trajet à vomir ses tripes par-dessus bord, sous l’œil amusé de l'équipage - lesquels n'avaient néanmoins pas l'audace de rire ouvertement devant lui.
C'est par une belle matinée de printemps que l'on parvint à la ville portuaire d'Ydril, capitale du comté. A bord du navire arétan, le comte Wenceslas et sa suite, une escorte d'hommes triés sur le volet et quelques courtisans, qui s'étaient tous soumis pour l'occasion à des normes d'hygiène jusque là peu habituelles pour eux. Les questions de protocole différaient fortement du nord au sud du royaume, et Wenceslas n'avait aucune envie d'être mal jugé par ses hôtes. Aucune trace de boue, donc, sur les bottes du comte, lequel d'ordinaire ne se formalisait guère sur son apparence, et il avait revêtu des vêtements propres et de qualité. Néanmoins, cela n'empêchait pas les badauds, habitués au faste et à l'extravagance de leurs seigneurs sudiers, de trouver ces hommes du Nord assez simples. On avait ici coutume de penser que les arétans étaient des rustres, et les efforts déployés par le comte pour cette visite n'y changeraient rien.
La venue de Wenceslas dans le sud était prévue à l'avance, bien qu'elle se soit décidée assez rapidement. Elle avait été convenue suite à la correspondance entamée par le comte avec le patriarche de la famille Anoszia, Arichis. Les Anoszia étaient une famille à la renommée grandissante, qui jouissaient à Ydril d'une place de premier plan depuis la guerre qui avait fait rage l'année précédente. Arichis d'Anoszia avait habilement manœuvré : soutenant dans le conflit le jeune comte Alastein, un marmot de onze ans, il gouvernait maintenant Ydril jusqu'à la majorité de ce dernier. Et il asseyait sa position en contractant, pour sa prolifique descendance, d'intéressantes unions matrimoniales. Wenceslas, peut-être, deviendrait bientôt son gendre.
Dernière édition par Wenceslas de Karlsburg le Mer 9 Avr 2014 - 0:39, édité 1 fois |
| | | Arichis d'Anoszia
Ancien
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| Sujet: Re: "Dois-je vous appeler papa ?" [Arichis, Cornélia] Lun 10 Mar 2014 - 12:26 | |
| Début de Favriüs, premier mois d'Printemps.« Arrêtez, il n’est pas si terrible que ça. »
Cornélia poussa un petit soupir et s’approcha d’avantage du portrait que les émissaires du Comte ont envoyé quelques jours plus tôt. Elle le regarda encore un peu et s’asseye dans le fauteuil, il n’était pas si vilain que ça mais quelque chose la gênait et mit du temps à le découvrir. « On dirait l’oncle Simèon ! »
Le père en sourit. C’est vrai que Wenceslas avait un air de ressemblance avec son frère benjamin. Mais il savait que sa fille aînée ne ferait pas d’histoire, elle apprendra à l’aimer avec le temps et plus important, elle deviendra comtesse. Les Anoszia reviendront dans la lignée des comtes de la péninsule, mais le nom n’y est pas encore associé malheureusement. C’est à ses fils de se frayer un chemin pour y parvenir avec le temps, surement après la mort du patriarche.
Quelques semaines plus tard, on annonçait dans la ville que le Comte Wenceslas de Karlsburg amarrer au port d’Ydril. Dans le palais du Comte Alastein de Systolie, Arichis avait fait aménager des chambres pour ses invités, le jeune dragon avait questionné l’Anoszia sur les préparatifs et celui-ci a dû lui expliquer le pourquoi. Depuis la guerre aux côtés de Maciste, Arichis avait été nommé Gouverneur et Sénéchal d’Ydril, un poste qu’il occuperait jusqu’à la majorité du Comte pendant que son tuteur siégeait à Sybrondil. A noté que le patriarche n’a pas été plus étonné que cela de la demande de mariage, certes il s’attendait pas à ce que la demande vienne d’un comte mais il comptait sur sa nouvelle notoriété pour attirer des prétendants, et parmi eux pleins de fils d’Ydril qu’il avait rabroué. Ses filles méritaient une plus grande destinée.
L’intendant du palais vint accueillir la délégation arétanne avec un grand sourire. Au nom du jeune comte Alastein, il souhaita la bienvenue à tous et les invita à gagner leurs suites pour se reposer du voyage en attendant le lendemain où le Comte et son Gouverneur les recevront dans la salle du trône. Un chambellan prit ensuite la suite pour guider le Comte d’Arétria jusqu’à sa chambre, passait la porte de celle-ci, trois esclaves patientaient tête baissée. Elles avaient été récupérées dans un marché à Thaar, le chambellan indiqua à Wenceslas qu’elles seront là pour pourvoir à ses besoins.
Le lendemain, vers le milieu des heures de la matinée, s’était réuni dans la salle du trône toute la cour d’Ydril. Le Comte Alastein siégeait fièrement sur son trône, curieux et plein de bonnes volontés. Une marche plus bas, se tenait Arichis dans des habits somptueux à l’image de tous les nobles présent. Tout a été fait de manière à illustrer le faste de la noblesse ydriaine. A ses côtés, Cornélia, dans une magnifique robe isabelle, ses yeux verres mis en valeur par un collier d’émeraude, puis ensuite Sybille, la propre sœur d’Arichis et enfin Azénor, sa fille cadette. De l’autre côté, son benjamin Sysiphe. Les chuchotements baissèrent, et les commentaires moqueurs sur la contrée arétranne avec. « Sa Grandeur le Comte Wenceslas de Karlsburg, Seigneur de Karlsburg. »
Les grandes portes sculptées s’ouvrirent sur la délégation et Arichis se permit enfin de les recevoir en personne. « Le Comte d’Ydril, Alastein de Systolie et nous-même sommes honorés de vous accueillir si loin de chez vous. »
Le jeune Alastein se contenta de hocher de la tête, il avait ouvert la bouche pour parler en premier mais l’Anoszia l’avait coupé avant même qu’il ne commence. Cornélia se baissa vers son père et murmura quelques paroles à son oreille « Il est plus petit que l'oncle Simèon ! »
Dernière édition par Arichis d'Anoszia le Ven 14 Mar 2014 - 1:18, édité 1 fois |
| | | Wenceslas de Karlsburg
Ancien
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| Sujet: Re: "Dois-je vous appeler papa ?" [Arichis, Cornélia] Mer 12 Mar 2014 - 0:30 | |
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La fiancée était ravissante, nul n'eut osé affirmer le contraire. Bien qu'elle demeurait en retrait par rapport à son père, il était évident qu'elle était à l'honneur en ce jour, si bien mise en valeur dans cette somptueuse robe. Son entourage avait veillé à la présenter sous son meilleur jour, comme si montrer au comte à quel point elle était belle devait l'inciter à contracter ce mariage. Mais à vrai dire, tout ce faste et ce cérémonial étaient superflus; si Wenceslas s'était infligé ce voyage en bateau, voyage qui l'avait rendu malade, ce n'était pas pour compter fleurette. S'il avait simplement voulu épouser un joli minois, il aurait cherché plus proche de chez lui. C'était certes une bonne chose que Cornélia d'Anoszia fut agréable à regarder. Mais Wenceslas s'intéressait plus à son nom qu'à ses adorables yeux verts. Il aurait pu l'épouser même si elle avait été laide; après tout, lui-même était bien loin de correspondre aux canons de beauté masculine. Enfin... puisqu'elle avait du charme, on pouvait espérer que leur progéniture en hériterait.
Il détourna rapidement les yeux d'elle, pour fixer plus longuement de ses yeux gris le jeune comte Alastein de Systolie. C'était encore là un marmot qui occupait un trône, mais Wenceslas y était habitué. N'avait-il pas, lui-même, prêté serment à un nourrisson royal ? Les enfants seigneurs de terres faisaient parfois de bonnes marionnettes, tant qu'on pouvait s'assurer de ne pas perdre l'emprise qu'on avait sur eux. Wenceslas salua respectueusement le jeune garçon selon l'usage, puis son regard s'attarda plus longuement sur le véritable homme fort d'Ydril, Arichis d'Anoszia. Il avait longuement entendu parler de lui, bien qu'il demeura loin d'Ydril, mais il préférait juger un homme en l'ayant face à lui plutôt qu'en se fiant aux rumeurs. Grand de taille même pour un homme normal, Wenceslas paraissait encore plus petit face à lui. Cela ne l'empêchait guère de soutenir le regard du patriarche. Le maintien noble, le regard sûr, et encore beau de visage pour ses quarante-six ans, Arichis d'Anoszia était le genre de seigneur qu'on suivait sans hésiter. Il n'avait probablement pas besoin, comme y était résigné Wenceslas, d'inspirer la peur pour se faire respecter. Mais s'il devait s'y essayer, il y parvenait sûrement.
- C'est pour moi un honneur et un privilège d'être reçu dans la belle ville d'Ydril, répondit-il. Il m'est agréable de raviver la flamme de la vieille amitié qui lie nos deux comtés. Sachez tous que vous serez toujours accueilli en Arétria comme chez vous.
La prétendue amitié entre Ydril et Arétria remontait à trop loin pour la mémoire de Wenceslas. Enfin, il fallait bien faire bonne figure. Il n'aimait pas cette hypocrisie qu'il était forcé de jouer chaque fois qu'il fréquentait une cour. Il n'y avait pas été tellement préparé dans sa jeunesse, à l'époque où son frère aîné vivait encore, et où il ne quittait pas la châtellenie de Karlsburg. Devenu comte, les amabilités et les fausses politesses étaient devenues un jeu récurrent qu'il lui fallait suivre, et où il était bien contraint de briller, malgré lui. Songeant aux préparatifs qui se poursuivaient pour sa campagne dans le nord, il s'attristait du temps qu'on pouvait perdre en bavardages inutiles, temps qu'il emploierait bien mieux autrement. Mais il n'était comte que depuis peu, et il apprenait que forger une alliance était un art aussi exigeant que l'établissement d'une stratégie militaire. Cela demandait d'investir du temps, faute de quoi, en lieu et place d'un allié, on avait tôt fait de se trouver un adversaire de plus.
- Aucune cité ne peut surpasser le raffinement d'Ydril, mais j'ai tout de même tenu à apporter avec moi quelques modestes présents du Nord, poursuivit le comte.
La délégation arétane avait amené par bateau quelques-unes des plus belles montures que l'on pouvait trouver dans la malelande. Même si Arétria n'était pas plus réputé qu'un autre comté pour ses chevaux, Wenceslas en tirait une grande fierté, considérant les chevaliers arétans comme des cavaliers émérites. Il avait également rapporté avec lui des oiseaux de proie, des faucons de chasse dressés par les meilleurs fauconniers arétans. Il était impensable qu'un seigneur comme Arichis d'Anoszia n'ait pas de goût pour la chasse.
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| | | Invité Invité
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| Sujet: Re: "Dois-je vous appeler papa ?" [Arichis, Cornélia] Jeu 13 Mar 2014 - 20:38 | |
| Cornélia resta stoïque au cours de l'évaluation du seigneur. En effet, elle regarda bien la brève observation qu'il lui consacra. Lorsqu'il s'approcha davantage, elle s'offrit elle aussi une examen plus approfondie de Wenseslas. Non seulement était-il visiblement plus petit que son oncle Siméon, mais aussi bien plus petit qu'elle! La jeune femme avait grandi toute sa vie entourée d'hommes de grande taille et un parfait exemple de cette expérience se trouvait à quelques pas devant elle, le seigneur Arichis d'Anoszia, son père pour lequel elle possédait beaucoup d'affection. Il était l'homme qui lui inspirait le plus de respect dans la pièce, mais cela pouvait bien changer si elle devait être finalement unit à un époux. Elle baissa ses grands yeux verts vers Wenscelas, un petit sourire discret orna sous visage légèrement poudré. Il était de petite taille, certes, mais ses traits n'étaient pas mauvais et il semblait posséder un bon esprit derrière ses fin sourcils. Elle trouvait le manque de pilosité plutôt étrange, sachant que les hommes de la famille d'Anoszia adoptaient généralement une barbe bien taillée au menton, mais cela ne lui déplairait pas de ne pas se frotter à une mâchoire rugueuse, pour une fois.
- Aucune cité ne peut surpasser le raffinement d'Ydril, mais j'ai tout de même tenu à apporter avec moi quelques modestes présents du Nord.
Restée silencieuse jusqu'à maintenant, Cornélia osa s'avancer de quelques pas. C'est avec une certaine grâce qu'elle se plaça plus près de son père et un sourire radieux qu'elle décida de s'adresser à leur invité.
-De modestes présents, dites-vous? répéta-t-elle doucement. Ne soyez-vous pas aussi humble, mon seigneur, je suis certaine qu'ils sont tout à fait à la hauteur de nos attentes.
Cornélia replaça gracieusement une mèche de cheveux derrière son épaule blanchâtre. La vérité qu'elle était en effet bien curieuse concernant ses fameux présents, car en effet, la jolie fille d'Arichis avait toujours eu un faible pour les cadeaux. |
| | | Arichis d'Anoszia
Ancien
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| Sujet: Re: "Dois-je vous appeler papa ?" [Arichis, Cornélia] Ven 14 Mar 2014 - 1:31 | |
| L’amitié Arétria-Ydril. Arichis n’avait pas souvenir d’une quelconque amitié particulière liant les deux contrées, son comte voulait surement user par là de politesses creuses pour faire bonne figure. Ce qui était amusant avec la noblesse péninsulaire c’est que tout le monde rouspétait intérieurement contre les longs protocoles lassants mais dès que l’un en oublie une infime partie, il est crucifié sur la place publique. Le patriarche se contenta d’un sourire courtois. Wenceslas était issu de la petite noblesse, il avait profité de la chute d’Anseric de la Rochepont pour asseoir son emprise sur le comté avec l’aide de la marquise et actuelle régente. Arichis dans son arrogance presque caricaturale du sud ne savait pas s’il devait le mépriser ou le féliciter pour cela. Après tout, à l’échelle péninsulaire les Anoszia ont toujours été au second plan, ils étaient connus pour être les époux de, les conseillers de, les hommes de. D’une certaine manière Wenceslas s’était hissé là où les Anoszia ont toujours voulu être, et il leur donnait aujourd’hui l’occasion de se remettre au premier plan. Au delà du titre qui comptait énormément, la demande était à méditer, on a vu des comtes ne duraient que quelques mois aux têtes de leurs provinces, les aléas des complots et des guerres ont souvent façonnés les arbres généalogique de ces derniers coupant très, trop, souvent les arbres au tronc. Puis, on ne donne pas un Anoszia comme ça à une personne étrangère, c’est un engagement à vie. Quand quelqu’un rentre dans la famille, il ne peut plus en sortir et la famille lui doit aide et assistance.Il annonça être venu avec des présents. Le contraire aurait été malvenu. Cornélia décida de rompre le silence et se mettre aux devants, ce qui arracha intérieurement un sourire à son père. Sa fille a depuis toujours su se mettre en valeur, elle utilisait toujours les mots qui apaisent et savait sortir ceux qui blessent. Il la regarda se mouvoir avec grâce. Elle ressemblait beaucoup à sa défunte mère, Hélène de Hautval, elle avait son visage mais ni les yeux de ses parents ni leurs couleurs de cheveux qu’elle avait hérités de ses grands-parents.
« Comme nous en sommes aux présents, voici dix esclaves offert par Ydril et qui vous accompagneront en Arétria. Pour vous remerciez de votre déplacement, et des attentions accordées. »
La politique se glissait partout. L’œil avisé remarquerait que les esclaves offerts ne sont qu’un investissement à long terme, si le seigneur y prenait goût et que ses vassaux le remarquent, chacun d’entre eux en voudrait. Pour cela, ils se tourneront vers l’unique marché d’esclave de la péninsule, celui d’Ydril alimenté par justement l’oncle Simèon. Les portes s’ouvrirent sur deux files d’esclaves, les mâles en pagne et torse nu et les femmes légèrement vêtu d’une robe cachant ce qui devait l’être. Ils restèrent assez longtemps pour que le comte puisse les examiner puis les gardes les firent sortir. Quant aux présents de Wenceslas, ils les verront plus tard, Arichis n’avait pas envie de déplacer toute sa cour à l’extérieur.
« Un si long chemin loin de chez vous Votre Grandeur insinue une demande d’importance pour avoir fait le trajet jusqu’en notre pays. Annoncez vos intentions à la cour et à notre fille Comte Wenceslas de Karlsburg. »
De cette manière, les nobles de la contrée seront mis au courant et on pourra commencer à négocier ce qui avait été échangés dans les missives entre le palais d’Ydril et la forteresse d’Arétria.
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| | | Wenceslas de Karlsburg
Ancien
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| Sujet: Re: "Dois-je vous appeler papa ?" [Arichis, Cornélia] Ven 14 Mar 2014 - 19:09 | |
| Wenceslas considéra plus attentivement Cornélia, se demandant si celle-ci avait décidé d'elle-même de se mettre en avant ou s'il s'agissait d'une mise en scène orchestrée par son père. Quoiqu'il en soit, elle ne manquait pas d'audace pour prendre ainsi la parole devant toute la cour d'Ydril. Peu de femmes en étaient capables en Arétria. Il faut dire aussi que les mentalités étaient différentes; Wenceslas avait grandi dans un environnement pour le moins machiste, où les femmes étaient reléguées au second plan. Certes c'était une tendance répandue dans la péninsule, mais les rudes hommes de la malelande battaient des records en ce domaine. Il allait probablement être difficile pour la jeune Cornélia de s'y acclimater.
On fit entrer dans la vaste salle une dizaine d'esclaves, présent de bienvenue offert par les Anoszia à leur invité. Wenceslas prit le temps de les observer, feignant un air connaisseur. Le comte d'Arétria n'avait guère d'esclaves à son service, ce commerce ne se pratiquait guère dans la malelande. Il arrivait parfois que des hommes libres soient réduits en esclavage : des prisonniers de guerre dont personne ne paierait la rançon, des débiteurs défaillants... mais ces gens-là changeaient rarement de maître, et on n'allait pas chercher d'esclaves ailleurs. Si bien que la chose ne s'était guère développée. D'ailleurs, Arétria, bien que vaste et puissante militairement, n'avait pas la richesse du sud.
Le comte d'Arétria remercia poliment le patriarche des Anoszia pour la générosité dont il faisait preuve. Il est vrai qu'une dizaine d'esclaves représentait un cadeau plutôt onéreux. Guère conscient des véritables mobiles du régent d'Ydril, Wenceslas supposa qu'Arichis ne lésinerait pas sur les moyens de gagner ses faveurs. Il était vrai que par son titre Wenceslas représentait un parti plus qu'intéressant - malgré le peu de prestige dont bénéficiait sa maison, jusqu'alors parfaite inconnue parmi les grandes cours de la péninsule.
Le moment était venu d'officialiser ce pour quoi Wenceslas avait accompli ce long voyage. Si dans le tas de nobles qui assistaient à la scène certains idiots n'avaient pas encore compris ce qui pouvait bien attirer ici le comte d'Arétria, ce serait bientôt chose faite. La demande qu'il s'apprêtait à formuler publiquement n'était que symbolique : les principaux concernés préparaient cette rencontre depuis un long moment, et on pouvait supposer qu'un accord de principe était déjà né. Resterait évidemment à discuter des détails. Et les détails, c'était toujours ce qui prenait le plus de temps.
- En effet, Votre Grandeur, ma présence ici n'est pas innocente. Bien que c'est avec le plus grand plaisir que je découvre la belle ville d'Ydril, les raisons de ma venue sont ailleurs.
Il marqua une pause, posant ses yeux un instant sur Cornélia. Il s'adressait à son père, celle-ci n'était qu'un pion sur l'échiquier diplomatique, engagée malgré elle dans un enjeu qui changerait sa vie à jamais. Mais si cette union devait se faire, c'était tout de même elle qu'on appellerait bientôt la comtesse d'Arétria. Et, Wenceslas l'espérait, ce serait elle qui mettrait au monde son héritier. Tant qu'il n'avait pas au moins un fils, sa situation demeurait précaire, en dépit de tout ce qu'il avait fait pour redresser le comté et y asseoir son autorité.
- Je suis venu vous demander publiquement, en gage de tout le respect que j'ai pour votre famille et pour Ydril, la main de votre fille Cornélia.
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| | | Invité Invité
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| Sujet: Re: "Dois-je vous appeler papa ?" [Arichis, Cornélia] Ven 14 Mar 2014 - 22:13 | |
| Sa présence semblait avoir eut l'effet escompté, car le comte la considéra à nouveau avec plus d'attention cette fois-ci. La jeune femme osa silencieusement l'affronter en le fixant dans les yeux. C'était sa façon à elle de lui dire qu'elle était loin d'être sotte et bien qu'elle fut née dans un corps de femme, elle était possédait, elle-aussi, la prestance des Anoszia mâles et sa propre force. Cornélia était convaincue qu'elle valait beaucoup et elle voulait qu'il sache qu'il devait se montrer à la hauteur de son respect.
Peu après cet affrontement qu'elle jugea surtout à sens unique, elle observa les deux files d'esclaves pénétrés dans la large salle. Bien que cela furent des esclaves peu habillés et avec des expressions dociles sur leurs visage, elle n'est pu qu'approuver de leur qualité. Ils semblaient tous en bonne santé et n'étaient pas tout à fait désagréables à regarder. Ils étaient peu vêtus, certes, mais cela était la responsabilité de leur maître d'en prendre soin ou d'en abuser cruellement. Cette pensée lui fit immédiatement ce demander quel genre le comte Wenceslas pouvait bien être. Visiblement, il n'avait pas l'air tout à fait affable. Il pouvait bien avoir de beaux airs et des mots charmants sortant de sa bouche, mais comment était-il dans l'intimité de son château? Quel genre d'époux pouvait-il être? Quel était son visage dans l'intimité conjugal?
Cette dernière question la fit rougir légèrement, mais rien que l'on pouvait remarquer facilement.
Lorsque le comte eut terminé d'examiner ses nouveaux esclaves, son père ne perdit pas davantage de temps pour faire avancer les choses, usant de son talent en conversation pour obliger le comte à partager ses intentions à son égard. Son cœur se mit alors à battre un peu plus vite, mais elle dissimula très bien son état d'âme. Puis, bien qu'elle y fut préparée, ses joues prirent une petite rosée lorsqu'il fit sa demande. Bien sûr, sa demande n'équivalait pas les nombreuses romances qu'elle avait lu autrefois dans des recueils d'histoire à l'eau de rose, mais il s'agissait bien de la première que l'un de ses prétendants faisait sa demande devant elle et non seul dans une pièce avec son père ou par l'intermédiaire d'une lettre. Ce comte prétendit avoir du respect pour sa famille, mais avait-il de ce respect pour Cornélia seule?
C'est alors qu'elle s'avança davantage, puis effleura doucement le bras de son père pour lui signaler qu'elle allait reprendre la parole et s'adresser au nouveau au comte. Une fois plus près du comte lui-même, elle fit un petit sourire en coin et lui tourna autour, telle une prédatrice.
-Regardez, père, ce charmant comte qui ose demander si poliment ma main! déclara la jeune femme en jetant un œil à la cour autour d'elle. Ah, mais prenez là, ma main, je vous la donne, monsieur le comte! ajouta-t-elle à la fin avec un petit air victorieux.
Elle s'arrêta finalement devant lui, redressa fièrement la tête et lui tendit sa jolie main afin qu'il puisse la baiser. Dans le lointain, elle entendit quelques rires discrets, des moins discrets et entrevit des sourires mal dissimulés. |
| | | Wenceslas de Karlsburg
Ancien
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| Sujet: Re: "Dois-je vous appeler papa ?" [Arichis, Cornélia] Dim 16 Mar 2014 - 23:04 | |
| Le comte ne sut pas vraiment comme il devait interpréter la démarche de Cornélia d'Anoszia. Il s'était attendu à un échange de banalités avec le père pour parfaire le spectacle que l'on voulait offrir à cette cour, puis à un entretien plus informel en privé. Qu'elle prenne la parole en public n'était en soi pas choquant, c'était plutôt la manière dont elle le faisait qui dérouta Wenceslas. Il est probable qu'un autre homme ne s'en serait pas offusqué, et au contraire aurait été séduit par la démarche de la jeune femme, qui montrait qu'elle était séduisante et pleine d'esprit. Mais Wenceslas n'était pas ce genre d'homme. Il en fut au contraire troublé, et même particulièrement gêné. Pendant un instant, il se demanda s'il ne subissait pas une mauvaise plaisanterie typique du sud, une farce locale qu'il ne comprenait pas et à l'issue de laquelle il se ferait honteusement éconduire. Ce serait une humiliation dont il aurait du mal à se remettre...
Il était là, pensif, alors que la cour d'Ydril attendait une réaction de sa part, tous ces nobles le guettant comme des prédateurs fixant une bête traquée qui tente d'échapper à une situation précaire. Il entendit quelques rires autour de lui et, certain qu'on se gaussait de lui, il sentit ses joues s'empourprer. Elle me tourne en ridicule devant tous ces crétins du sud, et moi, je suis obligé de jouer cette stupide comédie, songea-t-il amèrement alors qu'il se décidait enfin à prendre la douce main de la belle jeune femme et y déposer un baiser plus qu'hésitant.
Wenceslas releva ensuite la tête, s'efforçant de dissimuler au mieux son embarras. Mais se trouver maintenant si proche d'elle, alors que l'assistance continuait de les observer avidement, n'atténuait en rien son malaise. A présent qu'elle lui faisait face, l'empêchant de se dérober, il l'observa attentivement de ses yeux gris, plus longuement qu'il ne l'avait fait depuis son entrée dans la salle. Il ne put s'empêcher de la trouver belle, mais ne sut comment l'exprimer. Il n'avait jamais été à l'aise avec les femmes, celles-ci l'ayant toujours dédaigné, trop peu séduisant qu'il était. Il se décida finalement à articuler quelques mots, puisqu'il y était contraint pour satisfaire le public :
- Votre beauté dépasse de loin tout ce qu'on m'en avait vanté, dit-il, s'efforçant de ne pas penser au fait qu'elle ne pourrait en dire autant de lui. Puis, ragaillardi par ces quelques mots prononcés, il reprit avec plus d'assurance : n'importe quel homme serait honoré de prendre si vertueuse et dévouée épouse. Je chérirais votre amour, si vous consentez à me l'offrir, et serais votre dévoué protecteur.
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| | | Invité Invité
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| Sujet: Re: "Dois-je vous appeler papa ?" [Arichis, Cornélia] Lun 17 Mar 2014 - 2:28 | |
| Cornélia adora les multiples - et discrètes - expressions qui s'affichaient sur le visage glabre du comte. Ce qu'elle appréciait surtout était de l'avoir suffisamment troublé pour faire apparaître une légère teinte rose sur ses joues bien lisses. De nombreuses pensées s'accumulèrent dans l'esprit de la noble dame aux yeux verts. Ce comte n'était pas très vieux et ne semblait pas être en mauvais santé, ce qui la rassura plus que nécessaire. Bien que cela fut son devoir et qu'elle obéirait son père sans rechigner, elle aurait mal digérer le fait que celui-ci la laisse partir pour des épousailles avec un vieillard aux rides creuses et sans un cheveu sur la tête. Bref, si ce comte se pensait laid, et bien, c'était toujours mieux qu'un vieux comte.
Un discret frisson parcourut son échine lorsqu'il décida finalement de prendre délicatement sa main dans la sienne et d'y déposer un baiser chaste, mais empreint d'hésitation. Ce pauvre ne semblait pas habitué à démontrer quelconque forme d'affection pour la gente féminine. Cornélia trouva son hésitation plutôt mignonne.
Elle remarqua un dernière hésitation dans le regard du seigneur et fut surprise lorsqu'il reprit la parole. Son discours fut un peu maladroit au début, mais se termina avec beaucoup d'aise. Une légère teinte rosée se fixa sur ses joues joliment poudrées, puis elle eut du mal à garder son sang-froid. Cornélia ne s'était pas attendu à une telle déclaration formulée de manière si charmante! Visiblement, derrière ses sourcils fin se cachait un belle compréhension des mots.
-Vous savez bien parlé aux dames, monsieur le comte, rétorqua-t-elle doucement en déposant sa main gauche sur la sienne, la caressant de son pouce discrètement avant de le laisser aller. Vos mots sont fort délicieux et il me tarde de vous épousez si vous en faites une promesse.
Elle lui lança un sourire affable, c'était sa façon de dire qu'elle avait terminé de le testé devant toute la cour. Cornélia offrit une jolie révérence au comte, puis retourna prendre sa place auprès de son père. S'ils ne s'étaient pas retrouvé devant un si grand public, peut-être aurait-elle osé déposer un baiser sur la joue du comte. |
| | | Arichis d'Anoszia
Ancien
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| Sujet: Re: "Dois-je vous appeler papa ?" [Arichis, Cornélia] Mar 18 Mar 2014 - 19:42 | |
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Le Comte d’Arétria fit sa demande devant la cour d’Ydril comme témoin. Il avait fait le trajet nord-sud rien que pour faire sa demande, en son nom devant toute une assemblée de noble à une femme ayant dépassé la vingtaine et fille d’un noble qui était considéré jusqu’à quelques temps comme un hobereau suderon de second rang, malgré la vieillesse de sa famille. Voilà de quoi se sentir puissant, se sentir supérieur. Wenceslas su même utiliser les bons mots pour flatter l’égo d’un Arichis fier comme un coq, le « Votre Grandeur » étant considéré comme réservé aux comtes et comtesses.
Cornélia sortit de son mutisme après avoir effleurer l’avant bras de son paternel pour lui signifier qu’elle prendra la parole. Rayonnante dans sa robe qui mettait ses yeux en valeur, elle tourna autour du comte avant de s’arrêter devant lui, plus grande, plus belle, en amusant la galerie. Décrochant même un sourire en coin à un Arichis fier de sa progéniture, elle le voulait peut-être, mais de cette manière si bien dissimulé elle rappelait à l’arétran qui étaient les maitres de maisons ici. De son siège, le régent vit bien les couleurs que prirent les joues de son illustre invité, et au bout d’interminables secondes où il put lire l’hésitation du comte, celui-ci se décida à embrasser la main de l’ainée Anoszia. L’échange entre Cornélia et Wenceslas se termina par une révérence puis elle rejoignit son père qui prit la parole avant de se lever.
« Allons donc discuter de cela en mur clos à présent pour nous mettre d’accord au plus vite. »
Le spectacle était terminé, s’en était assez pour alimenter les rumeurs durant un certain temps. Les rumeurs étant la nourriture des nobles et courtisans à la cour, et il toujours agréable d’en entendre qui vous mettait en avant. Le Comte Alastein allait lui rester assis pour entendre des affaires mineures que les conseillers d’Arichis lui proposeront.
« Cornélia, joignez-vous à nous. »
De quoi étonner le comte une nouvelle fois, les femmes étant écarté la plupart du temps des affaires politiques et des négociations même si certaines avaient un rôle très important dans l’ombre de leurs époux, frères ou fils. Cette initiative s’inscrivait dans la stratégie d’imposition, c’était pour lui montrer que sa fille n’était pas une n’importe quelle pucelle et qu’il devrait lui montrer le respect dû à son sang, son héritage et avec le temps, écouter ses conseils avisés, conseils qu’Arichis lui aurait susurré plutôt. Le régent comptait sur sa fille pour jouer un rôle important dans ce mariage s’il devait avoir lieu. Penser à ce mariage le rendait nostalgique, il se souvenait encore de sa douce Hélène, ses conseils sur l’oreiller, sa prestance à Velmone. C’était un mariage heureux, arrangé pour le nom comme toujours, mais les deux époux avaient apprit à s’apprécier avec le temps. Il espérait la même chose pour sa fille. Bon, il espérait cela mais aussi autre chose ne le cachons pas.
Le bureau du régent se trouvait près de la salle où ils étaient, quelques pas dans le couloir et les voilà devant. Un garde ouvrit la porte, et d’un signe de la main il invita le comte et sa fille à y entrer. A l’intérieur, Ansaldo le frère cadet d’Arichis était assis sur un des canapés une coupe d’Hautval dans la main, il salua comme de convenance le comte et fit un baisemain à sa nièce.
« Bien asseyons-nous.Ce qu’ils firent, Cornélia près de lui sur le même divan, Ansaldo sur celui à leur droite et Wenceslas attendait sa place devant eux. La présence du frère était là pour conforter les Anoszia, il était souvent d’un bon conseil au patriarche. Comment se porte Arétria depuis votre couronnement Comte Wenceslas ? Quelles nouvelles vous apportez-nous du Berthildois ? »
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| | | Wenceslas de Karlsburg
Ancien
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| Sujet: Re: "Dois-je vous appeler papa ?" [Arichis, Cornélia] Mer 19 Mar 2014 - 0:57 | |
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Le comte prit place dans le bureau du régent, après avoir salué poliment le frère d'Arichis. On l'invita à poser son séant dans un confortable fauteuil faisant face aux trois représentants de sa future belle-famille. La présence de Cornélia à cette petite réunion ne manquait pas de surprendre Wenceslas. Bien qu'elle fut plus que concernée par la question du mariage, il considérait que les arrangements politiques d'arrière-cuisine ne devaient guère l'intéresser. Or ce serait de cela dont il serait question, maintenant : la politique, et rien que la politique.
Intérieurement, il espérait ne pas être tombé sur une épouse qui tenterait de s'immiscer dans sa gestion du comté. Il gardait toujours en tête le fâcheux souvenir de sa première femme, Annabelle de Styr, une jeune châtelaine qu'il avait épousée quatre ans plus tôt alors que lui-même n'était encore à l'époque que l'héritier de la petite seigneurie de Karlsburg. Elle aurait fait le bonheur de n'importe quel seigneur, Wenceslas se souvenait de son corps robuste et de ses larges hanches, ce qui chez les arétans prouvait qu'une femme était à même de supporter de nombreuses naissances. Mais non contente de ne lui avoir donné aucun héritier, elle avait essayé de se mêler de sa politique, d'influencer sa manière de diriger. Par bonheur elle avait connu une mort prématurée; Wenceslas avait alors fait main basse sur les villages rattachés à Styr, augmentant ainsi ses revenus malgré les revendications de quelques cousins de la défunte. Il n'avait guère montré de regret ni paru très affecté par la disparition de sa première épouse; Wenceslas n'aimait pas qu'une femme lui dise ce qu'il avait à faire. Lorsqu'il était devenu comte d'Arétria, il n'avait accepté aucune femme au sein de son conseil, et cela ne changerait pas. Certes, il avait juré fidélité à la régente Arsinoé d'Olyssea, à qui il devait son élévation à l'honneur comtal. Mais il considérait servir, à travers elle, le royaume lui-même. Wenceslas trouvait toujours une explication quand il s'agissait de déroger à ses principes.
Il fixa tour à tour le régent d'Ydril, son frère puis la belle Cornélia. Bien que les Anoszia ne fussent pas des comtes, il s'agissait là d'une famille bien plus respectable que celle de sa première femme. Wenceslas s'étant élevé, il était normal qu'il vise plus haut. Cornélia serait mieux éduquée qu'Annabelle, il en était sûr. Elle saurait rester à sa place. Elle saurait le rendre heureux et fier, et elle saurait à quel moment s'effacer. Et lui devrait la respecter, et ne pas oublier qu'elle était le lien qui l'unissait à une riche famille du sud. Aux yeux de Wenceslas, son mariage représenterait l'unité de la péninsule : deux familles issues de provinces lointaines mais rattachées aux extrémités d'un même royaume.
- Comme vous le savez peut-être, le comté était plongé dans l'anarchie la plus complète depuis le fâcheux conflit qui a opposé mon prédécesseur à sa suzeraine légitime. Arétria est restée longtemps livrée à elle-même, privée de toute autorité fédératrice. Dès mon accession au titre de comte, je me suis employé à remettre de l'ordre.
Il leur épargna les détails de cet interminable travail qu'il avait accompli tout au long de l'hiver, à gagner en influence auprès des principaux seigneurs arétans par le biais de compromis, à réinvestir les villes-franches aux mains de bourgeois insoumis, à redistribuer aux méritants les terres qu'il avait confisquées aux vassaux les plus réfractaires... se faire nommer comte par Arsinoé d'Olyssea n'avait été qu'une étape, il avait fallu qu'il se fasse reconnaître par la noblesse du pays, dont une bonne partie avait d'ailleurs guerroyé contre la régente. Wenceslas savait qu'il devait être fier de tels accomplissements, mais il ne trouverait pas dans cette pièce d'oreille attentive à ses vantardises.
- A présent, je me tourne vers l'extérieur. Comme vous devez le savoir, le nord du royaume a été particulièrement secoué ces dernières années par une sanglante succession de conflits. Le travail que j'ai accompli en Arétria doit encore être accompli dans certains comtés voisins, afin que la péninsule retrouve son unité sous le joug paisible de la couronne.
Ce n'était, en réalité, qu'une guerre de plus qui risquait de se jouer bientôt, dont le théâtre était encore une fois le marquisat de Serramire, cette zone déchirée par les convoitises de tant de seigneurs avides depuis dix ans. Wenceslas était coutumier de ce paysage de guerre perpétuelle. Tout cela devait paraître pourtant bien éloigné des préoccupations de seigneurs sudiers comme Arichis. Mais le sud du royaume avait lui aussi son lot de conflits virulents.
- Il est parfois décourageant de constater à quel point les conflits peuvent être interminables. Mais peut-être qu'une guerre longue est la clé pour aboutir enfin à une paix durable. Comment se porte Ydril depuis votre accession aux grandes responsabilités, Arichis d'Anoszia ? Croyez-vous que les temps de troubles seront bientôt derrière nous ?
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| | | Arichis d'Anoszia
Ancien
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| Sujet: Re: "Dois-je vous appeler papa ?" [Arichis, Cornélia] Ven 21 Mar 2014 - 0:07 | |
| Arichis tiqua lorsque le comte prononça son nom sans l’accompagner de ses titres, il ne faut pas jouer avec la susceptibilité des gens du sud. Le régent se demandait encore si accorder la main de sa chère fille était une bonne idée, qu’est ce qui lui disait que la maison Karlsburg continuerait de régner sur le comté ? Rien ni personne, le précédent comte a été déchu de ses titres et son fils n’avait pas hérité de ses terres. Mais ce mariage était une véritable opportunité pour la famille Anoszia, le titre que Cornélia pourrait avoir ouvrirait bien des portes lors de négociations. Avoir un comté comme proche allié pesait énormément. Le frère prit la parole laissant le régent réfléchir.
« La Couronne n’a pas connu d’unité depuis dix ans à présent. Diantra s’est faite saccagé à deux reprises déjà. On n’en a connu des guerres, celles des barons renégats puis de Diogène le Fol contre sa suzeraine, l’Ivrey contre Merval, la guerre du Médian puis les compagnes de l’Atral suivit de celles d’Oësgard et de Serramire pour finir avec la marche sur Soltariel du Prince Maciste. Pensez-vous être l’homme qui rétablira la paix du Roy Comte Wenceslas ? »
Le Comte ne s’était pas exprimé en ces mots, mais il l’insinuait. Il parlait sans doute du conflit qui se préparait de nouveau en Serramire, Arichis en avait entendu les rumeurs et notamment celle de Diantra où la Reine-Régente a décidé d’envoyer des troupes royales aider le maréchal. Si Wenceslas devait épouser Cornélia, il devrait vaincre.
« Ydril se porte à merveille. La période amorphe dans laquelle elle a été plongée à cause de l’archonte est finie. Notre nouveau commerce remplit nos caisses, Néréa bénisse notre frère Simèon. La guerre précède tout le temps la paix, voyons-nous la fin de l’une qu’aussitôt une autre pointe. Les ennemis de la Couronne doivent être écrasé une bonne fois pour toute, si seulement savions nous lesquels se cachent à Diantra en ce moment… A ce moment-là des esclaves en robes blanches entrèrent en file déposant sur des tabes victuailles et boissons. Avez-vous des parents Comte ? La famille est une notion très importante chez nous autre. Advienne que vous épousiez ma fille, que feriez-vous pour votre belle famille si d’aide avons-nous besoin ? »
Arichis attrapa une coupe qu’une esclave lui servit. Il connaissait bien évidemment la réponse du comte, seul un sot ne dirait pas les mots souhaités mais il voulait les entendre.
« Parlez-nous de votre première épouse Comte. »
La rumeur disait qu’il en avait déjà eu une, ce qu’il était advenu d’elle par contre n’avait pas voyagé jusqu’ici. Le vin provenant des vignobles de Velmone était délicieux, pas autant qu’un Hautval mais le goût y était. Ansaldo fixait Wenceslas intensément.
« Où étiez-vous lorsque le sire De la Rochepont s’est armé contre sa suzeraine ? Avez-vous l'expérience des armes sire ? »
Ansaldo savait être direct, il était un homme d’armes et la patience ne faisait pas parti de son vocabulaire. Arichis devina qu’il voulait attester de la loyauté du comte, mais son frère ne devait pas oublier de quel bord se sont battu les Anoszia lors de la guerre entre Ydril et Soltariel. Le père se tourna vers sa fille une fois que Wenceslas répondit.
« Quelque chose que vous souhaitez dire Cornélia ? »
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| | | Wenceslas de Karlsburg
Ancien
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| Sujet: Re: "Dois-je vous appeler papa ?" [Arichis, Cornélia] Ven 21 Mar 2014 - 11:22 | |
| Le moins qu'on puisse dire, c'était que les Anoszia savaient faire preuve de franchise une fois qu'on n'était plus dans la sphère publique à satisfaire le voyeurisme des courtisans. Une chose que Wenceslas portait à leur crédit; cela le rassurait même. Il avait toujours cru que les gens du sud étaient des fats, s'auréolant d'un sens de l'honneur surfait, affichant leur superficialité par un langage pédant et précieux, sans jamais dire les choses en face. Mais les Anoszia valaient mieux que cela.
Wenceslas fixa un instant le frère du régent. Il ne savait pas grand-chose d'Ansaldo d'Anoszia, mais l'homme n'avait pas la langue dans sa poche et savait user de sa matière grise. Nul doute que le vicomte savait être attentif à ses conseils.
- Ce serait surestimer grandement mon importance, reconnut-il. Je ne serais pas seul à me battre dans le Nord. Certes, chacun des conflits qui s'y est joué ces dernières années a conduit à l'enlisement, la prudence est donc de mise. Mais il semble que la roue tourne. Les partisans de la contestation ne sont plus si nombreux qu'avant, et nombre de seigneurs qui se défiaient de la régente Arsinoé ont fini par reconnaître la légitimité de son fils. L'expédition qui se prépare ne sera, j'ose l'espérer... qu'une simple formalité. Et si tel n'est point le cas, et bien, advienne que pourra, je tiendrais mon serment.
Vinrent les explications du vicomte sur la situation en Ydril, le comté se portant "à merveille" selon les termes employés. Il était toujours difficile de déceler la vérité lorsqu'un régent vantait son succès, mais Wenceslas ne pouvait lui jeter la pierre. Il était bien normal d'être fier de ses accomplissements, quand bien même des choses restaient à accomplir. Ainsi que l'avouait Arichis, les ennemis de la couronne devaient encore être traqués et éliminés. Mais parlait-il vraiment des ennemis de la couronne ou des siens propres ? Là encore, Wenceslas ne pouvait guère lui faire la leçon; lui-même avait souvent tendance à confondre les deux. Et puis, un ennemi qui refuse de reconnaître ma légitimité est forcément un ennemi de la couronne, puisque c'est d'elle que je tiens mes terres et mon titre.
On apporta, sur ces entrefaites, de la nourriture à foison et des rafraîchissements. Le regard du comte dévia un court instant sur les esclaves en robe blanche, encore une démonstration de l'opulence d'Ydril. Wenceslas n'avait pas un goût marqué pour le luxe et la beauté, mais il n'ignorait pas que tout ceci était fait pour l'impressionner. Il buvait peu, mais pour faire honneur à ceux qui le recevaient, il se décida à prendre une coupe de vin. Arichis en vint alors à parler de famille.
- Mes parents sont sous terre, paix à leur âme, répondit Wenceslas. Mais je les ai connus, et je leur dois d'être l'homme que je suis devenu. C'était vrai à plus d'un titre. Son père n'avait jamais été comte, mais il avait œuvré toute sa vie à tenter de le devenir. Wenceslas avait bénéficié de ses efforts, bien qu'il ait eu à se démener lui-même. J'ai également eu un frère aîné, qui fut décédé lors de l'épidémie de peste à Diantra. Ainsi en va-t-il, hélas, de ma famille la plus proche, mais il me reste bon nombre de cousins, dont certains, proches comme des frères, m'ont grandement aidé à rétablir l'ordre dans mon comté. Je partage votre intérêt pour la famille, sachez-le. Pour moi, la famille est synonyme de confiance. Et les liens du mariage sont pour moi aussi forts que les liens du sang. Si ces noces qui nous occupent ont lieu, il va de soi que vous pourrez attendre de moi, à tout instant, assistance, amitié et protection.
Si l'intérêt familial était chose sincère chez Wenceslas, le régent d'Ydril sut néanmoins le prendre à contre-pied. Il s'était attendu à toute chose pendant cet entretien mais curieusement, il n'avait pas imaginé que le spectre de sa première épouse déboulerait sur le tapis. Il sut cependant masquer sa surprise, et son visage se fit solennel.
- Elle s'appelait Annabelle. Nous avons été mariés en l'an 4, mais pour une courte durée malheureusement. Une fièvre foudroyante l'a emportée l'année suivante. J'aurais aimé qu'elle me donne un fils, mais le destin en a voulu autrement.
Il n'y avait rien de plus à dire; ce genre de choses arrivait fréquemment. Certains hommes, certaines femmes sont armés pour affronter les difficultés de la vie, mais tous sont égaux devant la maladie. Elle les emporte ou les laisse guérir, sans qu'aucune explication ne puisse intervenir. Wenceslas était né dans une famille de gens robustes; lui, le plus chétif de la fratrie, était le seul survivant aujourd'hui. Il ne fallait pas y chercher la moindre logique.
On passa ce sujet lorsqu'Ansaldo évoqua la guerre de Sainte-Berthilde, ce fameux conflit qui avait vu tomber Anseric de la Rochepont, rendant vacant le trône d'Arétria. Si Wenceslas était ravi de changer de sujet, il fallait admettre qu'on le menait à nouveau sur un terrain glissant.
- Ce fut une époque difficile, et le début de biens des difficultés qui ont ébranlé le doux pays arétan, fit le comte, l'air songeur. Il fut difficile de prendre une décision ce jour-là. En fait, ce fut probablement le choix le plus crucial que j'ai eu à faire de toute ma vie. Devais-je répondre à l'appel d'Anseric, qui était mon suzerain légitime ? Ou devais-je lui tourner le dos, à lui qui n'avait pas honoré son propre serment, prenant les armes contre sa propre marquise ? Jamais décision ne fut plus difficile à prendre, et je prie les dieux pour ne jamais refaire face à un tel dilemme.
En vérité, le choix avait été bien plus rapide, Wenceslas ayant gardé une rancune tenace à l'encontre d'Anseric, qui s'était emparé du titre au détriment de son père - et d'une manière semblable à celle qu'il employa lui-même plus tard. Il n'aurait rejoint l'ost du comte que si la victoire de celui-ci avait paru inévitable. Mais, et ce fut une chance, il n'en fut pas ainsi. Toujours est-il que Wenceslas était persuadé d'avoir agi dans le sens du droit, même s'il y avait trouvé un grand intérêt. Certains de ses vassaux le taxaient du sobriquet d'opportuniste, en souvenir de cet épisode, mais pour lui, il n'avait commis aucune trahison. La trahison, de toute façon, était une notion bien subjective. L'Histoire est écrite par les vainqueurs. Et Wenceslas s'était trouvé dans le camp des vainqueurs.
- J'ai alors considéré que, si mon suzerain rompait son propre serment, alors le mien était nul de plein droit. Je ne pouvais suivre un homme qui n'avait pas d'honneur. J'ai donc pris le parti de la couronne, et je fus l'un des rares à le faire dans mon comté.
Les autres vassaux d'Anseric avaient été d'autant plus rares à le faire que Wenceslas, après le conflit, n'avait pas eu de rival sérieux pour prétendre à la place tant convoitée. Enfin, il s'était surtout assuré d'être entendu avant tous les autres, en se rendant directement à Diantra faire valoir ses revendications. Il méritait tout de même un peu qu'on le qualifiât d'opportuniste. Juste un peu.
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| | | Invité Invité
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| Sujet: Re: "Dois-je vous appeler papa ?" [Arichis, Cornélia] Dim 23 Mar 2014 - 20:37 | |
| Cornélia suivit son père docilement lorsqu'il l'invita si gentiment à se joindre à eux. Une fois à l'intérieur du bureau, elle prit place auprès de son père sur le même divan, celui-ci faisant face au comte. Cet emplacement lui faisait penser à un interrogatoire, ce qui n'aurait pas été aussi loin de la vérité. Bien qu'elle ne fut pas ignorante, Cornélia ne s'était jamais immiscée directement dans la politique. À moins que cela ne concernait directement sa famille ou elle-même, elle évitait de trop se mêler de ce monde d'hommes. Toutefois, elle restait attentive et était prête à prendre la parole à tout moment si cela était nécessaire.
Chaque fois qu'il surprenait le regard du comte sur elle, Cornélia lui adressait un charmant et discret sourire. Son seul regret était de ne pas avoir plus d'informations sur ce seigneur qui n'avait été élevé au rang de comte il n'y avait pas si longtemps que cela. Son père ayant beaucoup d'ambition, elle savait fort bien que son père de laisserait pas cette chance d'éclipser. De plus, Cornélia n'était plus une adolescente. Techniquement, si on se fiait à son âge, elle devrait être considéré comme une vieille fille. Oui, Cornélia était patiente, mais elle savait très bien aussi que plus elle vieillissait, plus elle perdait du prestige auprès de jeunes célibataires aux origines respectables. Au plus profond d'elle-même, elle espérait que ce seigneur de Karlsburg serait le bon et mettrait fin à sa vie de célibat.
- Comme vous le savez peut-être, le comté était plongé dans l'anarchie la plus complète depuis le fâcheux conflit qui a opposé mon prédécesseur à sa suzeraine légitime. Arétria est restée longtemps livrée à elle-même, privée de toute autorité fédératrice. Dès mon accession au titre de comte, je me suis employé à remettre de l'ordre.
Un petit sourire satisfait ourla les lèvres de la jeune dame, puis elle hocha doucement la tête, approuvant silencieusement les paroles du comte. Au moins, elle n'épouserait pas un paresseux qui n'avait aucune idée de la façon dont il devait régner. Cornélia n'aimait pas perdre son temps qu'elle considérait précieux. L'idée de ne rien faire de son temps n'avait rien de très réjouissant.
Pendant une brève seconde, Cornélia remarqua la main de son père se crisper l'espace d'un instant. Le seigneur Wenceslas avait osé s'adresser à son père sans mentionner ses titres. La jeune dame resta stoïque, sachant fort bien que son père ne se fâcherait pas d'un tel manque, surtout qu'il s'agissait de la première fois au cours de leur entretient.
Le reste de la conversation se déroula sans encombre. Par contre, certaines questions attiraient plus l'attention de la jeune dame plus que d'autres. Ce pourquoi elle redressa rapidement la tête lorsque son père mentionna l'importance de la famille au même moment où des esclaves vêtues de robes blanches firent leur apparition avec quelques victuailles et des boissons. Elle fit signe à l'une des esclaves de lui verser de l'eau fraîche dans sa coupe, ce qu'elle fit sans perdre de temps.
-Avez-vous des parents Comte ? La famille est une notion très importante chez nous autre. Advienne que vous épousiez ma fille, que feriez-vous pour votre belle famille si d’aide avons-nous besoin ?
Cornélia trempa ses lèvres dans l'eau fraîche tout en levant ses yeux verts vers le comte. Sa réponse à cette question lui permettrait de juger le comte en profondeur. Lorsqu'il répondit, la jeune dame ne put s'empêcher de lui offrir un petit sourire compatissant. Ce jeune comte devait être plutôt seul, même s'il possédait de nombreux cousins. Toutefois, s'il était habitué à la solitude et si elle devait l'épouser, peut-être auraient-ils du mal à s'entendre par la suite.
Cornélia s'apprêtait à prendre une nouvelle gorgée de son eau lorsque son père fit mention d'une première épouse. La jeune dame arrêta son action et jeta un regard étonné vers son père, puis vers le comte. On le lui avait jamais mentionné que cet homme avait déjà été marié auparavant! Cette information la laisse perplexe, elle n'avait pas envie d'une compétition avec une première épouse décédée!
- Elle s'appelait Annabelle. Nous avons été mariés en l'an 4, mais pour une courte durée malheureusement. Une fièvre foudroyante l'a emportée l'année suivante. J'aurais aimé qu'elle me donne un fils, mais le destin en a voulu autrement.
Le seigneur de Karlsburg ne possédait donc aucun héritier. Elle savait alors immédiatement qu'il s'agissait de la première chose qu'il désirerait qu'elle lui offre. Un premier fils de préférence, cela allait de soi! Toutefois, le stoïcisme dont il avait fait peur en parlant de sa première épouse la laisse confuse. Cornélia n'avait pas l'impression qu'il avait beaucoup aimé sa première femme.
La conversation se poursuivit tranquillement jusqu'à ce que son père lui demande poliment s'il y avait quelque chose qu'elle voulait ajouté. Cornélia considéra silencieusement les trois hommes autours d'elle, puis déposa sa coupe sur la table basse.
-Mon seigneur, le comte, semble être un homme intelligent, dit-elle simplement. Vous savez utiliser une opportunité lorsqu'elle se présente devant vous. C'est une qualité très prisée dans notre famille.
Elle lui offrit un sourire séducteur.
-Je n'aurais jamais épousé un imbécile titré, déclara-t-elle ensuite simplement, comme s'il s'agissait de la chose la plus normale à dire. Vous savez ce que vous faites, cela me plaît. |
| | | Arichis d'Anoszia
Ancien
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| Sujet: Re: "Dois-je vous appeler papa ?" [Arichis, Cornélia] Mer 26 Mar 2014 - 14:33 | |
| Saisir les opportunités. Voilà une matière où les Anoszia excellaient, Wenceslas en aurait fait un bon s’il avait prit les armes aux côtés de son comte lorsque celui-ci avait levé le ban. Mais comment le lui reprocher aujourd’hui. Arichis échangea un regard avec son frère, n’écoutant que d’une oreille sa fille. Quelques jours auparavant il avait reçu des nouvelles quant à la préparation de son fils pour se rendre à Alonna se battre aux côtés d baron d’Etherna au nom de la couronne, on lui avait également confirmé qu’Arétria prendra part à la campagne du maréchal.
«Passons un accord. Vous épouserez notre fille une fois revenue de la guerre à Ydril. Nous célébrerons votre union ici-même sous les yeux de la péninsule, si toutefois vous survivez à Alonna. »
Survivre à Alonna, non pas physiquement mais en gardant son honneur intact. Arichis connaissait au final peu de chose sur son futur gendre, pour le moment ce qu’il en savait lui suffisait : son titre, sa terre, ses armées. Le régent croisa ses jambes puis les décroisa aussitôt, il en avait déjà parler avec son frère.
« Vous pourrez rester à Ydril une ennéade de plus pour faire connaissance avec notre fille en tout bien tout honneur. Il adressa un mince sourire vers sa fille qui devait enchanter. Vos affaires en Arétria pourront attendre pendant que nous amassons nos troupes nécessaire qui feront route à vos côtés pour livrer bataille. Notre frère Ansaldo ainsi que notre fils Sysiphe vous accompagnerons. »
La Comtesse Cornélia d’Anoszia. Cela sonnait bien. Se levant en même temps même mouvement que son cadet, Arichis tendit une main pour échanger une poignée de main avec le comte. Le seigneur Anoszia était un seigneur fier, ambitieux, au passé militaire et au prestige grandissant. C’était ainsi qu’il se voyait et voulait que les autres le voient. Pendant longtemps il a été relégué au second rang, les roys l’avaient gardé dans l’ombre et à Soltariel on méprisait sa petite place. Il avait encore le souvenir amer de la rencontre avec Thero de Briten.
«D’autres affaires nous attendent et demandent notre attention. Nos esclaves sont à votre disposition pour répondre à vos désirs. Une chasse sera organisé demain en votre honneur, nous ne pourrons malheureusement pas nous joindre à vos mais nos fils s’en feront un plaisir. Cornélia et sa suite vous ferons visiter notre palais. »
Il embrassa sa fille sur le front et quitta la pièce. Quelques secondes plus tard, les dames de compagnies de sa fille entrèrent dont Bianca et ses cousines. Il imaginait déjà l’embarras du comte.
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| | | Wenceslas de Karlsburg
Ancien
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| Sujet: Re: "Dois-je vous appeler papa ?" [Arichis, Cornélia] Mer 26 Mar 2014 - 17:23 | |
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Wenceslas esquissa un sourire courtois devant les compliments de Cornélia. Si son petit discours allait dans son sens, le comte demeurait néanmoins circonspect; la relation père-fille que semblait entretenir le régent avec elle ne laissait pas de le surprendre. Wenceslas s'était rendu à Ydril dans l'optique de plaire d'abord au père, comptant emporter son consentement avant tout; il n'avait pas imaginé qu'Arichis d'Anoszia souhaiterait connaître l'avis de la damoiselle. Malgré tout, Cornélia savait où étaient les limites. Elle exprimait son opinion, qui par bonheur était favorable, et demeurait à sa place. Elle semblait de plus partager avec son père une complicité qui n'était pas feinte. Sans nul doute, le patriarche des Anoszia aimait sincèrement ses enfants. C'était donc d'autant plus un honneur qu'il puisse donner la main de sa fille à Wenceslas.
Le comte écouta avec intérêt l'offre du régent d'Ydril. Comme on pouvait s'y attendre, le fait que Wenceslas s'en aille guerroyer dans le Nord au cours des prochaines ennéades devait peser dans la balance. Trop d'alliances maritales se soldaient par un désastre lorsque l'époux décédait au cours des semaines suivantes, gâchant tous les projets imaginés par les deux parties. On attendrait donc que la campagne d'Alonna s'achève. Wenceslas ne voyait pas de motif à s'y opposer; après tout il tenait tout autant qu'eux à revenir vivant de ce conflit. Un autre point devait néanmoins retenir l'attention : Arichis d'Anoszia souhaitait que le mariage soit célébré ici, à Ydril. En des temps moins troublés, Wenceslas aurait peut-être insisté pour que cela se fasse chez lui, en Arétria. Mais les préparatifs de la guerre étaient lancés, le temps leur serait précieux, et ces questions protocolaires passaient au second plan. Il comprenait l'intérêt du patriarche à célébrer l'union ici : ce mariage n'aurait pas grand-intérêt pour lui s'il ne se faisait pas sous le regard de la noblesse environnante. Wenceslas, pour sa part, satisferait tout autant sa propre cour en organisant une seconde cérémonie chez lui, où il présenterait à la noblesse arétane leur nouvelle comtesse.
- Cet accord me satisfait, Votre Grandeur, répondit-il avec tact.
L'affubler d'une prédicat qu'on desservait au comte, lui qui n'était que régent, n'était qu'une manœuvre destinée tant à le flatter qu'à lui montrer que Wenceslas savait bien qui était l'homme fort du comté.
L'entrevue se poursuivit alors qu'Arichis l'invitait à séjourner quelque temps à Ydril, le temps que se rassemblent des troupes qui l'accompagneraient pour son périple dans le Nord. Wenceslas ne s'y attendait pas, et il en fut étonné. Il fallait qu'Arichis tienne réellement à ce que cette alliance se fasse, pour qu'il engage des hommes dans un conflit si éloigné d'Ydril. Encore plus pour y envoyer des membres de sa famille proche.
- Je n'aurais pas de mots assez forts pour exprimer ma reconnaissance, dit-il d'un ton qui pourtant restait assez sobre. Je saurais me souvenir de l'aide que vous m'apportez aujourd'hui.
Seule ombre au tableau, il lui faudrait attendre plus longtemps que prévu avant de repartir. Il avait laissé son oncle gérer les affaires courantes, et délégué les préparatifs à des hommes en qui il pouvait avoir confiance. Mais Wenceslas était de ces hommes qui n'étaient jamais tranquilles à l'idée de se reposer sur le travail d'autrui; il avait toujours l'impression désagréable que les choses seraient moins bien faites s'il ne s'en chargeait pas lui-même. Il aurait voulu regagner Arétria au plus tôt pour superviser tout cela lui-même. Cependant, il aurait été malvenu de refuser l'hospitalité du régent, alors même que celui-ci se montrait si bien disposé à son égard. Wenceslas n'avait pas l'intention de heurter la susceptibilité des gens du sud. Il accepta donc, témoignant d'une reconnaissance aussi enjouée qu'elle était feinte.
Là-dessus, le régent prit congé, laissant Wenceslas tout penaud aux bons soins de sa promise et de ses dames de compagnie. Imaginez la détresse du comte, déjà mal à l'aise auprès des femmes, se retrouvant seul à affronter une armée de dames de compagnie.
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| Sujet: Re: "Dois-je vous appeler papa ?" [Arichis, Cornélia] Mer 26 Mar 2014 - 18:59 | |
| «D’autres affaires nous attendent et demandent notre attention. Nos esclaves sont à votre disposition pour répondre à vos désirs. Une chasse sera organisé demain en votre honneur, nous ne pourrons malheureusement pas nous joindre à vos mais nos fils s’en feront un plaisir. Cornélia et sa suite vous ferons visiter notre palais. »
Ils se levèrent tous à peu près au même moment, son père l'embrassa sur le front, puis elle le salua d'une gracieuse révérence lorsqu'il quitta la pièce. Elle ne resta pas seule avec le comte longuement, car un attroupement de femmes bien vêtues, aux joues poudrées et finement coiffées vinrent immédiatement les rejoindre. Celles-ci regardèrent curieusement le comte, certaines dissimulaient vaguement leurs sourires, certains étaient nerveux, d'autres moqueurs. Elles firent tous une révérence parfaite pour saluer respectueusement le comte Wenceslas.
Cornélia reconnut le joli visage de sa cousine Bianca, celle-ci étant la première en ligne. La dame la salua poliment, puis se rapprocha doucement du comte, mais resta à une distance respectable. Elle le considéra un moment, puis remarqua une certaine raideur dans sa pose et une lueur confuse dans ses yeux.
L'Anoszia eut un sourire en coin devant la détresse superflue de comte, lui passa son bras sous le sien, le frôlant innocemment par la même occasion.
-Ne vous en faites pas, monsieur le compte, mes dames ne vous dévoreront pas, déclara Cornélia moqueusement, aussitôt accompagner par quelques rires discrets de la part de ses compagnes. Maintenant, si vous voulez bien me suivre, il y a quelques endroits dignes de votre attention!
Les dames s'écartèrent poliment du chemin alors que Cornélia se dirigeait vers la sortie accompagné par le comte. Ils se déplacèrent un moment dans les couloirs avant que Cornélia n'ose reprendre la parole. Il devait bien lui poser quelques questions avant d'avoir une certaine idée sur quel genre d'homme l'accompagnerait toute sa vie et si celui-ci lui plaisait vraiment. Elle avait entendu de terribles histoires concernant certains mariages. Des histoires d'époux aimant un peu trop la boisson, des maris à la main lourde et des hommes aux multiples partenaires malgré leur procession d'une légitime épouse.
-Parlez-moi donc un peu de vous, monsieur le comte, demanda-t-elle en lui adressant un sourire charmeur. J'ai entendu des choses au sujet d'Arétria, mais je souhaiterais entendre la vérité de la bouche de l'un de ses habitants.
Elle pouvait entendre les pas de ses dames derrière eux. Bien que Cornélia possédait des liens forts avec chacune d'elle, celle-ci s'entendait mieux avec certaines que d'autres, mais elle les appréciait tous également. La famille avait toujours été une valeur importante chez les Anoszia et Cornélia n'avait jamais déroger à cette règle.
-Qu'en est-il de vos passions? s'enquerra-t-elle ensuite, curieuse au sujet du comte et souhaitant fortement à mieux le connaître.
S'il n'était pas bavard, alors tant pis pour lui. Elle le forcerait bien à parler. |
| | | Wenceslas de Karlsburg
Ancien
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| Sujet: Re: "Dois-je vous appeler papa ?" [Arichis, Cornélia] Mer 26 Mar 2014 - 21:52 | |
| Il se passait exactement ce que le comte redoutait. Jeté en pâture à une bande de donzelles qui gloussaient entre elle comme des truies, il avait la désagréable impression qu'on se payait sa tête. Les sourires qu'elles arboraient n'étaient en aucun cas flatteurs; celles qui n'étaient pas intimidées s'amusaient de lui avec un dédain à peine voilé. Wenceslas réalisa alors que sa promise était légèrement plus grande que lui.
Celle-ci était sans doute la seule à ne pas s'en formaliser. Du moins le dissimulait-elle habilement. Wenceslas fronça les sourcils lorsqu'elle fit remarquer à haute voix son embarras, et s'empourpra davantage encore. Il aurait voulu être ailleurs. N'importe quelle situation pouvait être préférable à celle qu'il vivait en cet instant, se sentant parfaitement ridicule, comme s'il n'était là que pour divertir les nièces du régent d'Ydril. Il aurait tellement préféré qu'on le laissât seul... son apparition à la cour suivie de l'entrevue privée avaient été suffisamment fatigantes.
Cornélia montrait en cet instant l'audace qui manquait au comte d'Arétria. La langue bien pendue, et entreprenante avec ça, elle l'invita à le suivre pour visiter les lieux. Wenceslas se demanda pourquoi il n'était pas capable, comme elle, de se montrer à l'aise en toute circonstance. Il ne se laissait jamais intimider devant des comtes et barons, alors pourquoi fallait-il qu'il perde ses moyens en présence d'une femme ? Cela n'avait aucun sens. S'efforçant de retrouver une contenance, Wenceslas accompagna Cornélia, marchant à ses côtés tandis que les dames de compagnie les suivaient, jouant le rôle de chaperon. Tandis qu'ils avançaient, Wenceslas faisait mine de s'intéresser à l'architecture du palais, bien qu'il n'y connaissait rien; il avait toujours eu une vision fonctionnelle des choses, et peu lui importait qu'un palais eut des portes et des fenêtres au faîte arrondi, des piliers sculptés, des plafonds voûtés et autres fioritures, tant qu'il remplissait la fonction essentielle de fournir un toit et une protection. Il fallait reconnaître toutefois que cela avait du style. La décoration d'un palais était, pour un noble, un moyen d'afficher ostensiblement sa puissance, au même titre que les beaux vêtements. Wenceslas ne prêtait pas assez attention à ce genre de détails, parce qu'il n'avait pas été éduqué pour devenir comte; on l'avait seulement destiné à une petite châtellenie perdue dans la malelande. On ne lui avait pas apprit non plus à avoir de la conversation, si tant est que ce genre de choses pouvait s'apprendre. Alors qu'il continuait de marcher au côté de sa promise, il pensait que la convenance voudrait qu'il dise quelque chose, qu'il divertisse la damoiselle, qu'il fasse de l'esprit. Rien à faire : ses lèvres demeuraient closes et il avait beau chercher, son esprit restait bloqué; il ne trouvait absolument rien d'intéressant à dire. Les femmes ont cet avantage de manquer de retenue, songea-t-il. Elles parlent pour ne rien dire, et débitent des inepties à longueur de temps. Moi, je n'en suis pas capable; je parle quand j'ai quelque chose à dire, ou je me tais. Pourquoi devrais-je en avoir honte ?
Il semblait toutefois qu'il lui faudrait faire un effort. La jeune femme, pour l'y pousser, ne l'aidait pas : elle lui posa la question la moins appropriée pour cela. "Parlez-moi donc un peu de vous, monsieur le comte", disait-elle. Si Wenceslas n'avait pas été si tendu, il aurait poussé un soupir de découragement. Que pourrait-il dire de lui qui soit susceptible de plaire à Cornélia ? Du point de vue d'une jeune fille, la vie qu'il menait n'était pas bien trépidante. Voyant qu'il hésitait, Cornélia lui vint en aide et reformula sa question, lui demandant quelles étaient ses passions. Wenceslas eut un rictus. Elle faisait de son mieux pour assumer son rôle, cela se voyait; il devait bien faire un effort lui aussi, mais il doutait fort de partager des passions communes avec elle. Alors il s'autorisa à parler plus librement.
- Pardonnez-moi, ma promise, d'être si peu loquace, s'excusa-t-il. J'ai toujours été quelqu'un d'assez solitaire. Vous verrez vite que je n'ai pas grand-chose de commun avec la noblesse d'ici. La plupart des hommes de mon âge et de ma qualité se divertissent à la chasse, à l'escrime, se livrent à la joute... je ne me passionne pas pour cela, même s'il m'arrive de chasser, plus pour satisfaire mes courtisans que pour moi-même d'ailleurs.
Le château d'Arétria comprenait une volière fortement pourvue en oiseaux de proie. La chasse plaisait aux nobles arétans, et il était fréquent que Wenceslas parte quelques jours s'adonner à la chasse en compagnie de vassaux qu'il lui fallait garder à l’œil. Il n'en demeurait pas moins qu'il s'agissait d'un sport un peu trop convenu au sein de la noblesse, dont Wenceslas se lassait rapidement.
- Lorsque j'avais du temps pour moi, je me plaisais dans la lecture. Il y avait une grande bibliothèque dans le château où j'ai grandi. Pas si grande en réalité, mais il était très jeune à l'époque et manquait de point de comparaison. J'aime aussi jouer aux échecs, de temps en temps. A vrai dire j'ai toujours préféré les occupations de l'esprit à celles de l'entraînement physique. Cela ne doit pas surprendre, quand on me regarde, reconnut-il humblement. Enfin, je dois vous avouer que le temps m'a manqué pour les distractions depuis que je suis devenu comte.
Dire la vérité, plus simplement, aurait été d'admettre que Wenceslas ne savait pas s'amuser. De passions, il n'en avait guère; il se distrayait sans trop en retirer de plaisir. Depuis que son père s'était éteint, laissant entre ses mains la destinée de sa maison, la vie n'était plus rythmée que par les turbulences de ses ambitions politiques. L'obtention du comté, puis la réorganisation de celui-ci, et à présent la préparation de la guerre et la négociation de ce mariage, toutes ces choses avaient tant accaparé Wenceslas qu'il ne vivait que pour son titre. Il vivait sa vie au gré de ses responsabilités, considérant que le divertissement n'était réservé qu'à ceux qui se payaient le luxe d'avoir du temps libre et ne prenaient pas de décisions.
- Mais vous disiez avoir entendu des choses au sujet de mon pays, poursuivit-il. Dites-moi donc ce qu'on raconte, et je vous dirais si c'est vrai. Je suis curieux de savoir ce que les gens du Sud pensent du pays arétan.
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| Sujet: Re: "Dois-je vous appeler papa ?" [Arichis, Cornélia] Mer 26 Mar 2014 - 23:46 | |
| Son troupeau de dames les suivaient de près tout en restant à une distance respectable afin de leur laissé l'illusion d'une quelconque intimité. Cornélia entendit quelques murmures dans son dos, mais elle ne s'en offusqua point, premièrement car elle savait que ces murmures étaient plus au sujet du compte qu'elle même et deuxièmement, car elle avait un comte à son bras et qu'elle se devait de le distraire et le mettre sous son charme. Un charme qu'elle avait affuté diligemment au cours des dernières années parmi ses dames et à la cours et dont elle ne manquait pas d'abuser lorsque c'était nécessaire et pas toujours par méchanceté! Lorsqu'ils avaient quitté le bureau quelques minutes auparavant, elle n'avait pas pu s'empêcher de le retrouver adorable avec ses joues empourprées, mais c'était un commentaire qu'elle ne pouvait faire à voix haute, surtout pas devant une foule de dames raffolant de ragots.
Au bout d'un moment, Cornélia comprit que l'homme à son bras n'était pas du genre à prendre la parole aisément. Peut-être étais-ce dû à sa féminité? Après un moment de réflexion et devant son embarras apparent, elle avait compris que le comte n'avait pas l'habitude d'être entouré de femmes et certainement pas d'une femme comme Cornélia, dont le comportement était loin d'être introverti et prompt à la séduction.
- Pardonnez-moi, ma promise, d'être si peu loquace, s'excusa-t-il. J'ai toujours été quelqu'un d'assez solitaire. Vous verrez vite que je n'ai pas grand-chose de commun avec la noblesse d'ici.
Un sourire un peu timide ourla les lèvres de Cornélia, ravie de l'entendre dire aussi simplement «ma promise». Cette simple mention lui rappela qu'elle était définitivement promise à un homme, un comte de surcroît, et que d'ici un certain temps, elle aurait finalement un véritable époux et ne serait plus le sujet de discrètes rumeurs à son sujet. En effet, Cornélia ne terminerait pas sa vie vieille fille et célibataire! En plus, elle serait comtesse, un titre et une autorité qui ne lui déplairait pas ni à elle ou à son père dont l'ambition était égale à la sienne.
-La plupart des hommes de mon âge et de ma qualité se divertissent à la chasse, à l'escrime, se livrent à la joute... je ne me passionne pas pour cela, même s'il m'arrive de chasser, plus pour satisfaire mes courtisans que pour moi-même d'ailleurs.
Cornélia ne put s'empêcher de baisser les yeux vers le comte. Un homme qui ne trouvait pas son plaisir dans la chasse? Avait-elle bien entendu? Cette information la déçue, mais elle ne le montra pas. Même si la dame trouvait plaisant la chasse accompagnée de ses oiseaux préférés, elle trouverait bien d'autre centre d'intérêts à partager avec le comte Wenceslas. Au moins, son promis savait faire bonne figure et se plier aux exigences embêtantes des conventions afin de conserver l'amitié de ses courtisans. Elle espéra seulement que le comte possédait des volières, car Cornélia ne se voyait pas vivre sans la compagnie de ses rapaces adorés.
-Je suis presque triste pour vous, mon seigneur, vous qui vous plaisez dans la solitude, je ne suis pas certaine d'être la bonne dame à votre bras, car je doute que je vous laisserai tranquille si notre engagement se rend jusqu'au bout, rétorqua l'Anoszia avec un petit sourire moqueur.
Cette remarque n'avait pas pour but de l'insulter, mais il s'agissait plutôt d'une façon discrète de lui dire qu'elle souhaitait que son mari partage un peu de temps avec elle et ne la laisse pas mourir d'ennui. De plus, il serait la seule personne qu'elle connaîtrait une fois allant vivre sur son domaine. «Qui prend mari, prend pays», songea tristement Cornélia qui aimait sa famille plus que tout.
- Lorsque j'avais du temps pour moi, je me plaisais dans la lecture. Il y avait une grande bibliothèque dans le château où j'ai grandi, dit-il ensuite. J'aime aussi jouer aux échecs, de temps en temps. A vrai dire j'ai toujours préféré les occupations de l'esprit à celles de l'entraînement physique. Cela ne doit pas surprendre, quand on me regarde, ajouta le comte qui semblait un peu trop conscient de ce à quoi il avait l'air. Enfin, je dois vous avouer que le temps m'a manqué pour les distractions depuis que je suis devenu comte.
Cornélia s'arrêta brusquement, abandonna le bras de son promis, fit quelques pas vers l'avant et se retourna vivement vers lui, accompagnée du bruissement de sa robe. De manière flagrante, elle le regarda de la tête aux pieds, puis examiner le profil de son visage.
-Monsieur le comte, quand je vous regarde, je ne vois rien qui me déplaît, déclara-t-elle après avoir terminé son examen.
Elle s'approcha alors dangereusement de Wenceslas, lui sourit, leva sa main délicate vers son visage et posa un index gracieux sur son front entre ses deux sourcils. Il remarqua Bianca qui lui jetait un regard un peu surpris. En fait, même Cornélia était surprise de sa propre audacité.
-Ne l'ai-je pas déjà mentionné plus tôt? affirma la jeune femme. L'intelligence me plaît et votre charme réside derrière vos beaux sourcils.
Les joues rosies, elle reprit le bras du seigneur, puis ils continuèrent leur chemin. Ce n'était pas un mensonge, Cornélia prisait vraiment l'intelligence. Évidemment, elle voulait aussi que son époux connaisse un peu l'art de la guerre, mais pour elle, cela n'était pas une priorité. N'importe qui pouvait apprendre à tenir une épée et à fendre son ennemi, mais peu de gens savaient se servir décemment de leur esprit. La manipulation, la stratégie et l'art de deviner les pensées de ses adversaires étaient des choses très importantes aussi.
- Mais vous disiez avoir entendu des choses au sujet de mon pays, demanda le comte. Dites-moi donc ce qu'on raconte, et je vous dirais si c'est vrai. Je suis curieux de savoir ce que les gens du Sud pensent du pays arétan.
Cornélia réfléchit. Les choses que la cour du Sud disait au sujet du pays arétan n'était pas très flatteuse la plupart du temps et la jeune dame n'avait pas eut la chance de discuter avec de véritables explorateurs dont les connaissances pourraient l'informer des coutumes arétanes de manière véridique. Cependant, le savoir de Cornélia concernant ce pays était surtout fondé sur des rumeurs et des bavardages indécents.
-Sachez, mon seigneur, que ce que les gens disent n'est pas forcément ce que je pense, débuta-t-elle simplement pour ne pas froisser le comte. Mes connaissances sont basées pour la plupart sur des rumeurs et des bavardages moqueurs, mais soit, laisser moi vous raconter ce que je sais ou plutôt croit savoir!
La dame prit une inspiration, ses doigts sur crispèrent doucement sur le bras de Wenceslas. Même si cet homme semblait être fière, Cornélia ne l'imaginait pas devenir hostile à la mention de simples rumeurs peu avantageuses à son sujet.
-J'ai entendu dire que les hommes qui y vivaient, même nobles, étaient de véritables rustres vivant de débauches et de mauvaise boisson et dont les femmes sont effacées de la vie courante, ajouta-t-elle ensuite. Le pays est large, certes, mais continuellement boueux par de perpétuelles et longues journées pluvieuses. Une dame m'a affirmé, une fois, que le soleil n'y brillait point, mais entre vous et moi, monsieur le comte, nous savons bien que le soleil brille, seulement derrière un paravent de nuages.
Elle lui lança un sourire affable, osant même s'appuyer davantage contre son bras.
-Pour être plus positive, j'ai aussi entendu parler de nombreux élevages où l'on retrouve des troupeaux robuste et en bonne santé et que vos écuries sont emplit de magnifiques cheveux dignes des meilleurs cavaliers, dit-elle en rougissant. J'espère que cela est véridique, car j'adore les chevaux et je dois vous avouez être une bonne cavalière et galoper dans de grandes landes serait merveilleux!
En effet, elle avait aussi entendu parler de grands espaces où il était idéal de se balader à cheval et explorer les environs. |
| | | Wenceslas de Karlsburg
Ancien
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| Sujet: Re: "Dois-je vous appeler papa ?" [Arichis, Cornélia] Jeu 27 Mar 2014 - 18:35 | |
| Lorsqu'elle sous-entendit mettre fin à sa solitude et changer ses habitudes, Wenceslas préféra ne pas relever. Mieux valait éviter de se montrer désagréable avec elle, d'autant plus que le patriarche des Anoszia paraissait soucieux du bonheur de sa fille. Mais quand même, qu'elle n'aille pas imaginer que nous allons passer tout notre temps ensemble. Les contes romantiques sur des nobles et preux chevaliers passant tout leur temps à conter fleurette à leur dame, c'était pas vraiment le rayon de Wenceslas. Les crétins qui avalaient ce genre d'histoire à dormir debout, et qui aspiraient à ce genre de vie, n'avaient jamais eu le sens des responsabilités. Il avait une vaste terre à administrer, il était un homme occupé, et il serait inévitable que Cornélia se sente un peu seule à son arrivée dans le comté d'Arétria. C'était regrettable, mais il en était ainsi. Enfin... si les dieux le veulent bien, elle se sentira moins seule lorsque nous aurons des fils.
Il accorda en revanche un grand intérêt à la description à laquelle s'essayait Cornélia, reprenant les dires de voyageurs qui visiblement n'avaient pas gardé un si bon souvenir de leur séjour dans le nord. Il mesura le courage qu'il fallait à la damoiselle, non seulement pour répéter ce genre de choses devant le comte d'Arétria, mais aussi pour accepter si facilement la perspective d'aller habiter dans cette terre inhospitalière, que l'on disait peuplée de rustres portés sur la boisson et à la main un peu lourde. La première chose que Cornélia apprendrait dans le nord, c'était que les nobles arétans étaient très fiers de leur pays. Mais Wenceslas ne lui en tint par rigueur; elle n'était pas responsable de la bêtise de ceux qui lui avaient mis ces fausses idées dans la tête.
- Certaines de vos informations sont largement exagérées, mais dans l'ensemble, la description reste assez juste, convint-il. Pour un étranger, mon pays peut paraître rustique, le temps capricieux... et après tout, on désigne souvent nos plaines par le sobriquet de "malelande". Mais rassurez-vous, Cornélia, l'arétan est un beau pays, pour qui sait y regarder. J'ai grandi dans ce paysage de plaines, de forêts et de collines, j'ai appris à l'aimer, et vous l'apprendrez vous aussi.
Wenceslas se permit un sourire. Elle avait visé juste en parlant des chevaux arétans, lesquels, du point de vue du comte, étaient les plus robustes et les plus beaux de la péninsule. Un avis guère partagé par les étrangers - tous les comtes se vantent d'avoir les bêtes les plus robustes - mais il ne s'en souciait guère.
- On vous a dit la vérité sur nos écuries, Cornélia. Vous verrez par vous-même : mon pays vous plaira, soyez-en sûre.
Il garda pour lui ses réserves quant au fait que Cornélia fut une cavalière plutôt douée. Il s'étonna que le régent d'Ydril laissât sa fille s'adonner à ce genre d'exercice. Wenceslas pour sa part trouvait inconvenant qu'une fille de bonne famille parade en tenue de cavalière; et puis, il avait entendu dire que l'équitation nuisait à la fonction procréatrice des femmes. Là encore, il garda pour lui ses doutes. Inutile de gâcher la bonne humeur de la belle; elle semblait heureuse, et Wenceslas se surprit lui-même à sourire d'un air un peu niais à la voir si radieuse. Il fallait qu'il se reprenne; tout ça n'était pas très sérieux.
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| | | Invité Invité
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| Sujet: Re: "Dois-je vous appeler papa ?" [Arichis, Cornélia] Ven 28 Mar 2014 - 0:25 | |
| Le sobriquet de «malelande» ne sonnait pas réellement de manière chaleureuse à ses oreilles. Cornélia serait-elle en mesure de vivre convenable sur pareil territoire et y découvrir de nouvelles joies? Oui, elle serait heureuse, car elle n'avait le choix de l'être. Un époux avait tôt fait de se débarrasser d'une femme s'il la trouvait trop embêtante à son goût et puis, Wenceslas serait certainement son seul appui une fois si loin de chez elle, elle se devait donc de bien s'entendre avec lui, pour leur bonheur à tout les deux et pour le bonheur de son père également.
-J'ai tendance à apprécier les grands espaces, cela ne devrait pas me poser beaucoup de problème et puis, les journées de pluie sont idéales pour rester à l'intérieur et se distraire d'activité simples, rétorqua la dame avec un sourire poli.
Elle pourrait travailler sur sa broderie en espérant que l'éclairage serait convenable, lire dans la tranquillité ou bien peut-être jouer aux échecs avec son époux, si celui-ci daignait de lui offrir un peu de temps afin de partager ce loisir commun.
Cornélia se félicita intérieurement lorsqu'elle remarqua un sourire orné la bouche du comte. Elle avait bien fait de parler des chevaux arétans, ceux-ci ayant une bonne réputation ou du moins, c'est ce qu'elle avait déterminé à force d'entendre parler de ces robustes créatures. Une fois dans son nouveau domicile, elle se ferait l'honneur d'aller voir par elle-même le contenu des grandes écuries. Peut-être serait-elle en mesure de convaincre son époux de se joindre à elle dans ses nouvelles découvertes.
- On vous a dit la vérité sur nos écuries, Cornélia. Vous verrez par vous-même : mon pays vous plaira, soyez-en sûre.
Ce comte semblait si sûr à ce sujet. Cornélia ne pouvait rien promettre à son égard, autre que son appui, son corps et sa fidélité, mais elle ferait de son mieux pour apprécier ce qu'il pouvait lui offrir. Elle se demanda ce à quoi pouvait bien ressembler la résidence du comte, mais elle ne pouvait se l'imaginer et n'avait rien entendu dire sur les demeures arétans. Évidemment, son mari la ferait vivre sous un toit acceptable, mais elle se doutait bien que sa nouvelle demeure ne ressemblerait à rien au domaines familiaux des Anoszia dans lesquels elle avait passé toute sa vie.
Ils poursuivirent leur chemin, à nouveau dans un silence respectable. Puis soudainement, elle remarqua une large porte menant vers l'extérieur. Cornélia eut un large sourire, puis se tourna vers le comte.
-Laisser moi vous présentez l'une de mes passions, mon seigneur, déclara-t-elle avant d'ordonner au garde présent d'ouvrir la grande porte.
Celui-ci ouvrit la porte, celle-ci menait à un cours. Elle invita le comte à la suivre dans son sillage. Le chemin ne fut pas très longtemps et tout l'attroupement se retrouva rapidement devant un large bâtiment formant une grande tour. Un bruit strident s'échappa de l'une des fenêtres et s'est avec une expression émerveillée que Cornélia s'approcha de la porte menant à la volière du palais, mais elle se souvint qu'elle n'était pas habillée pour l'occasion et c'est avec une moue de dépit qu'elle recula de quelques pas.
-J'ai beaucoup d'affection pour les ravissants rapaces, dit-elle finalement. Leur plumage est magnifique et leurs serres sont terrifiantes et pourtant si impressionnantes!
Elle se retourna ensuite vers le comte. Une expression fière se dessina sur son visage et elle considéra le comte avec un large sourire.
-Dites-moi, vous possédez d'aussi larges volières dans votre beau pays? s'enquerra la jeune dame en espérant que la réponse serait positive. Je vous préviens, je vous obligerai à en bâtir une s'il y en a pas! plaisanta-t-elle ensuite. |
| | | Wenceslas de Karlsburg
Ancien
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| Sujet: Re: "Dois-je vous appeler papa ?" [Arichis, Cornélia] Ven 28 Mar 2014 - 17:51 | |
| Le comte allait d'étonnement en étonnement. Le moins qu'on puisse dire, c'était que la donzelle n'avait pas froid aux yeux. Déjà cavalière, tant au sens propre qu'au sens figuré, elle avouait maintenant son goût pour les rapaces, animaux majestueux et aussi impressionnants qu'inquiétants. "Leurs serres sont terrifiantes", disait-elle pour justifier cette affection. Elle est le genre de femme qui se rit du danger, et qui aime se faire peur, en déduisit Wenceslas.
Ajoutez à cela un caractère bien affirmé, une volonté ferme d'échapper à la morosité des standards de vie d'une femme de haute noblesse, et vous obtenez Cornélia d'Anoszia. L'exact opposé du modèle de femme que le comte aurait dû épouser. Froid et distant, avare de sourires et peu enclin à s'amuser, Wenceslas se serait contenté d'une femme timide sans personnalité. Le destin lui en offrait une enjouée, pleine de vie, belle et intelligente avec ça. Il y avait décidément quelque chose dans cette histoire qui n'était pas juste.
- Vous n'aurez pas besoin de me forcer la main, la rassura-t-il, nous sommes très bien pourvus en oiseaux de proie. Arétria compte tout ce qu'il faut de fauconniers, et nos bêtes sont très bien dressées.
Tout grand noble qui se respecte est forcé d'avoir en sa possession une bonne collection de rapaces. Des animaux qui parfois coûtaient cher, mais au nord comme au sud, c'était un gage d'estime. Il était fréquent qu'à l'occasion de visites protocolaires le comte parte chasser avec ses hôtes. Comme il l'avait avoué à Cornélia, il s'y soumettait plus qu'il ne l'appréciait. Il comprenait maintenant que cet aveu n'avait pas dû plaire à sa promise, puisque celle-ci montrait un intérêt à la chasse, ou du moins, aux rapaces. Enfin... il n'allait pas feindre d'être différent de ce qu'il était. Wenceslas, lui, s'agaçait vite des cris stridents de ces bestioles. Rester là à écouter les piaillements d'un faucon lui donnait vite fait le tournis. Aussi fut-il soulagé que la jeune femme renonce à entrer dans la volière. Il aurait été de mauvais ton que le comte se mette à tourner de l’œil.
Ils reprirent donc leur petite balade, toujours chaperonnés par les dames de compagnie qui les suivaient à une distance courtoise, sans pour autant les perdre de vue, y allant de leurs commentaires qui se voulaient discrets. Elles devaient être bien déçues, à la vérité; il n'y avait pas grand-chose dans l'attitude des deux fiancés qui puisse alimenter les potins. Wenceslas ne se permettait aucune familiarité, aucun geste déplacé. Il se montrait courtois avec Cornélia, mais répondait à ses questions plus qu'il n'alimentait la discussion. Pour le reste, il était aussi passif qu'une statue. Au moins le régent d'Ydril n'avait pas de crainte à avoir : il avait demandé que Wenceslas fasse connaissance avec sa fille en tout bien tout honneur, et on pouvait être sûr que la demande serait suivie.
- Parlez-moi un peu de votre famille, dit-il dans un effort pour alimenter la discussion, d'autant plus que le sujet pouvait l'intéresser.
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| Sujet: Re: "Dois-je vous appeler papa ?" [Arichis, Cornélia] Mer 2 Avr 2014 - 21:37 | |
| Cornélia ne pouvait pas deviner les pensées du comte, mais elle savait qu'il lui plaisait, à sa façon. Il était un jeune homme aux manières calmes et bien qu'il fut froid, la jeune noble savait qu'elle pourrait compter sur lui. Tant qu'il répondait à ses devoirs d'époux convenablement et qu'il ne courait pas après les maîtresses, elle serait satisfaite de sa situation ou du moins, c'est ce qu'elle croyait. Elle jeta un œil sur le comte, il n'était pas le parfait exemple du grand homme viril et il avait démontré un grand embarras et forte confusion lorsqu'il se retrouvait auprès d'une fille et cette gêne était encore plus flagrante lorsqu'il s'était trouvé parmi un troupeau de femmes au regard curieux et aux jolies robes froufroutantes. Cornélia ferma les yeux un bref instant, soulagée que son père ait su lui trouver un époux qui serait fidèle, mais cela restait encore à voir.
- Vous n'aurez pas besoin de me forcer la main, lui répondit le comte, nous sommes très bien pourvus en oiseaux de proie. Arétria compte tout ce qu'il faut de fauconniers, et nos bêtes sont très bien dressées.
Si la jeune Anoszia ne pouvait pas lui forcer la main sur cela, elle savait bien qu'elle devrait le faire pour autre chose. Hors de question qu'elle devienne une dame effacée comme les rumeurs le disaient au sujet des femmes d'Arétria. Évidemment, elle ne comptait pas se mêler directement de ses affaires, elle lui laisserait volontiers la politique à moins que celle-ci ne vienne concerner directement sa famille ou elle-même toutefois, elle ne voulait pas jouer les greluches faibles qui se contentait d'attendre son époux. Dans le meilleur des cas, c'est lui qu'elle ferait attendre.
Un certain silence s'installa entre eux, mais le comte le combla de justesse très rapidement en lui demandant de parler de sa famille. Cornélia fit mine de réfléchir un moment, puis jeta un coup d'oeil derrière elle. Elle arrêta, puis fit un geste ample pour montrer la foule qui les suivait depuis le début de leur entretien.
-Je peux commencer par vous parler de mes nombreuses cousines, lui dit-elle avec un sourire poli.
Cornélia lui présenta chacune de ses cousines célibataires, dont Bianca, connaissant leur nom, leur rang, leur titre et leur âge par cœur. Chacune fit une révérence polie vers le comte, prononça quelques mots banals sans plus d'importance, et ce, avec un sourire charmant. Une fois les nombreuses présentations complétées, l'Anoszia reprit son chemin.
-Vous avez déjà rencontré mon père et certainement partager une correspondance avec lui, alors je ne me permettrai pas de converser à son sujet, je peux seulement vous conseillez de ne pas le mettre en colère et malmener ce qu'il possède, lui renseigna le future comtesse avec un sourire innocent.
Étais-ce une menace déguisée? Peut-être. C'était le choix du comte de l'interpréter comme il le voulait. Cornélia aimait bien le faire réfléchir et titiller sa curiosité.
-J'ai de nombreux frères et soeurs, mon frère aîné, Oschide, puis ensuite il y a Oscario, celui-ci est déjà marié et possède une descendance, j'ai été très heureuse d'accueillir un neveu dans la famille, de plus, celui-ci est né en bonne santé, rien de plus réjouissant, ne trouvez-vous pas? s'extasia-t-elle en pensant à son neveu.
Cornélia avait rapidement prit le rôle de sa mère après le décès de celle-ci. Elle avait mûrit très rapidement pour être en mesure de prendre soin adéquatement de ses plus jeunes frères et sœurs et superviser ses plus vieux frères dont la rivalité avait causé beaucoup de conflits futiles par le passé.
-Après moi il y a ma sœur, Azénor, si vous pensiez que je possédais du caractère, c'est que vous n'avez pas encore rencontré votre future belle-sœur! plaisanta-t-elle ensuite. Très maligne et elle sait faire bonne figure pour avoir ce qu'elle désire, mon père déclare souvent qu'elle ressemble à notre défunte mère. Ensuite, il y a les jumeaux, ma sœur Lucrezia et mon frère Sysiphe, ils se supportent mutuellement et mon frère à déjà entamé son arrivé dans le monde des hommes.
Cornélia fit une pause. Elle adorait sa soeur Azénor comme tout les autres membres de sa famille, cependant, elle lui enviait un peu ses quelques années en moins et jamais elle n'aurait accepté que son père lui trouve un mari avant elle. L'Anoszia aurait prit cela pour une insulte, déjà qu'elle avait atteint l'âge d'être vieille fille.
-En dernier, il y a ma petite soeur, Cécyllia, conclut la jeune dame en posant sa main libre sur son cœur, un sourire maternel aux lèvres. C'est une enfant timide, mais elle est très gentille, sa voix est un magnifique instrument. Il m'arrive de chanter moi aussi et bien que ma voix ne sonne pas faux, elle n'est pas comparable à la sienne!
Ses joues rosirent doucement.
-Nous brodons ensemble et bien que sa broderie ne soit pas aussi élaborée que la mienne, on peut discerner une très grande beauté dans sa simplicité. Elle est d'une nature plutôt calme, je suis certaine qu'elle vous plairait!
Elle ne remarqua pas qu'elle avait beaucoup parlé de sa plus jeune sœur comparés aux autres, mais cela ne la gênait pas. Cornélia avait élevé Cécyllia comme sa propre fille après le décès de sa mère. La jeune dame avait promit à sa mère, durant ses derniers moments éveillés, de s'occuper d'elle et c'est ce qu'elle avait fait. Pour ce qui est des autres promesses, elle tenterait bien d'aimer son époux.
-Si les dieux et mon corps le veulent bien, j'aurai moi aussi une grande famille, soupira Cornélia dont les joues rougirent doucement. Des fils et des filles forts et en santé, c'est mon désir le plus sincère.
Elle secoua finalement sa tête pour reprendre ses esprits. Était-ce convenable de partager une pensée aussi intime avec le comte?
-Dites-moi, mon seigneur, vais-je avoir la chance de rencontré vos cousins? s'enquerra-t-elle pour changer de sujet. |
| | | Wenceslas de Karlsburg
Ancien
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| Sujet: Re: "Dois-je vous appeler papa ?" [Arichis, Cornélia] Jeu 3 Avr 2014 - 23:47 | |
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C'était une vaste famille que les Anoszia. Wenceslas écoutait, sans vraiment chercher à les retenir, les noms que Cornélia lui énumérait, à mesure que ses dames de compagnie souriaient lorsqu'on les évoquait. Bien que la maison d'Anoszia n'ait pas bénéficié jusqu'alors d'une grande renommée, elle avait une tradition familiale bien ancrée, et on sentait que tous étaient fiers d'y appartenir. Wenceslas comprenait et appréciait ce sentiment; sa propre maison pourtant était plus modeste, tant par le prestige que par l'arbre généalogique. Mais maintenant qu'il était le premier de sa lignée à devenir comte, il espérait bien qu'il en irait autrement. Sa maison serait appelée à s'élever au cours des générations à venir, et il n'y serait pas pour rien.
Guère captivé par les cousines de sa promise, Wenceslas s'intéressa plus particulièrement aux frères de Cornélia, car ils étaient les mieux placés pour glaner l'héritage de leur ambitieux père, et que c'était aussi avec eux qu'il faudrait traiter pour maintenir une entente cordiale avec sa future belle-famille. Il s'étonna d'apprendre que, des deux frères les plus vieux, c'était le second qui fut marié et déjà père. On aurait pu penser qu'Arichis d'Anoszia aurait d'abord cherché à "placer" son fils aîné et héritier présomptif. Soit il attend le meilleur parti, soit son fils aîné est victime de démence ou de quelque maladie débilitante, et c'est le deuxième que l'on prépare aux responsabilités. Lui, pour sa part, savait qu'il serait particulièrement attentif à la préparation de sa succession, et qu'à ce titre il garderait constamment un œil sur son fils aîné. D'un autre côté, il fallait toujours s'aménager une sûreté, les aléas de la vie étant ce qu'ils étaient. Wenceslas avait grandi dans l'ombre d'un frère, et n'en était sorti qu'à la mort de ce dernier. Il avait bien fallu, alors, que son père l'accepte et le prépare comme successeur. Si la vie avait suivi son cours normal, son destin aurait été bien différent.
Toujours est-il que si Arichis d'Anoszia ne manquait pas de neveux et nièces, il était également bien pourvu au niveau de sa propre progéniture. Une portée qu'il ne manquerait pas de refourguer au sein de la noblesse péninsulaire, en sélectionnant soigneusement ses alliances. Il ne marierait sans doute pas tout ce beau monde à des comtes ou comtesses, mais il saurait user de sa descendance pour continuer à s'élever. La famille est une affaire de pouvoir. La laissant terminer alors qu'elle évoquait sa jeune soeur Cécyllia avec qui elle chantait et faisait de la broderie, Wenceslas se sentit rassuré : malgré ce qu'il avait craint, Cornélia avait aussi des passe-temps typiquement féminins.
Le comte eut finalement un sourire lorsqu'elle lui avoua son souhait d'avoir une grande famille. Il n'en demandait pas moins. Il avait ce qu'Arichis d'Anoszia n'avait pas : un titre héréditaire sur l'un des fiefs les plus vastes du royaume, qu'il transmettrait à sa descendance. Mais Arichis avait ce que Wenceslas n'avait pas et désirait : une vaste famille, qui ne se résumait pas à quelques cousins parmi-lesquels bien peu bénéficiaient de sa confiance. Il s'apprêtait à acquiescer, mais il remarqua que Cornélia semblait gênée, troublée par ce qu'elle avait dit, comme si c'eut été inconvenant d'évoquer leur descendance à venir. Mais n'était-ce pas cela, au-delà des pensées grivoises que cela pouvait susciter chez les mauvais esprits, le premier but d'un mariage ? Toujours est-il qu'elle enchaîna en lui demandant de parler de sa propre famille, ou plutôt, de ses cousins. Elle avait assisté à l'entretien privé, aussi savait-elle que Wenceslas n'avait pas, ou plus, de famille rapprochée.
- Bien sûr, ma promise, vous rencontrerez les miens. Je pense qu'un certain nombre d'entre eux m'accompagnerons à Ydril le jour de nos noces. Pour le reste, lorsque nous rentrerons dans mon pays, je ne doute pas que tout le monde se pressera au château pour connaître la nouvelle comtesse d'Arétria.
Il ne le dit pas, mais il avait failli envoyer l'un des représentants de sa maison à Ydril pour négocier les noces à sa place. Wenceslas était alors en pleins préparatifs de campagne, et il avait rechigné à déléguer. Evidemment, il n'aurait pas envoyé un cousin pour le représenter, c'eut été manquer de respect et froisser la susceptibilité bien sudienne d'Arichis d'Anoszia. Il aurait envoyé l'oncle Alwin; chevalier de Karlsburg, frère de feu le seigneur Sigurd, le père de Wenceslas, il avait toute sa confiance. Depuis que Wenceslas s'était élevé au rang de comte, Alwin gouvernait la châtellenie familiale en son nom. Cela étant Alwin était plus doué pour la guerre que pour les mots, aussi Wenceslas s'était finalement décidé à faire le voyage lui-même, laissant Alwin poursuivre les préparatifs.
- Je vous envie votre grande famille, poursuivit-il.Je n'ai pas l'impression d'avoir tellement profité de la mienne. Mon frère est décédé trop tôt, et mon père... enfin, j'ai un oncle qui m'est d'une grande aide et d'un grand réconfort, et ses fils sont comme des frères pour moi.
C'était un semi-mensonge. Des deux fils d'Alwin, l'aîné, Bertrand, était un jeune homme avisé et plein de bonne volonté. Wenceslas l'avait envoyé négocier avec Wenden lorsqu'il cherchait à rassembler des appuis dans le comté, à l'heure où la malelande ne reconnaissait pas encore sa légitimité. Le cadet Ewald, en revanche, était un idiot, la tête pleine d'idioties et en même temps gonflée par l'orgueil, car il n'est rien de pire qu'un crétin qui se croit brillant. En dépit de son antipathie pour Ewald, Wenceslas avait pendant un temps prit celui-ci pour écuyer; mais aujourd'hui il ne s'attendait pas vraiment à le voir s'assagir. Une chance que Bertrand et son père aient de l'honneur et le sens de la famille qui manquait temps à Ewald. Ce dernier aurait eu moins de scrupules, à une certaine époque, à se débarrasser de Wenceslas pour que la châtellenie familiale leur revienne. Un tel état de fait ne rappelait que trop au comte d'Arétria la nécessité, et même l'urgence, de se pourvoir d'un héritier.
Un autre cousin ne menaçait pas l'héritage de Wenceslas puisqu'il était lié du côté maternel, mais il n'était pas moins redoutable. Roderik de Wenden, l'un des principaux vassaux du comte, un homme à qui Wenceslas devait en grande partie son succès dans la réorganisation du comté. Un homme qui ne manquait jamais de rappeler le rôle qu'il avait joué, et qui ne faisait jamais les choses à sens unique. Il avait plus d'une fois proposé sa soeur au jeune comte d'Arétria, avec fort peu de tact mais beaucoup d'ambition. Wenceslas s'y était à chaque fois dérobé, et s'il n'avait jamais accepté il n'avait jamais ouvertement décliné, car il ne pouvait pas, à ce moment, se permettre de froisser le sire de Wenden. Aussi, il ne faisait guère de doute que Roderik de Wenden ne partagerait pas l'enthousiasme général qui accueillerait l'arrivée de Cornélia comme comtesse. Enfin... il devra bien se plier, comme les autres.
- Je vous les présenterais un à un lorsque nous serons chez nous. Vous aurez, une fois là-bas, bien le temps d'apprendre à tous les connaître.
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| | | Invité Invité
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié
| Sujet: Re: "Dois-je vous appeler papa ?" [Arichis, Cornélia] Dim 6 Avr 2014 - 0:11 | |
| Avoir une large famille avait toujours semblé être une situation tout à fait normale pour Cornélia, depuis son plus jeune âge, le patriarche des Anoszia avait inculqué à ses précieux enfants deux valeurs dont il ne fallait jamais se défaire, c'est-à-dire l'honneur et la famille, les deux se mélangeant fort bien. Cornélia avait été élevé au sein de plusieurs frères et sœurs et elle avait su prendre le drôle de mère bien assez tôt. Un brin de tristesse s'empara d'elle lorsqu'elle comprit la situation du comte à son bras. Ses parents étaient décédés, ainsi que son unique frère, il avait bien quelques membres de la famille à côté, mais des oncles et des cousins ne pouvaient pas tout à fait remplacer la famille directe ou du moins, c'est ce que pensait la jeune dame.
Elle espéra sincèrement bien s'entendre avec sa future belle-famille ou au moins avec les moyens de les éviter si elle lui déplaisait un peu trop. Il lui affirma qu'elle rencontrerait en effet sa famille, certains d'entre eux l'accompagneraient évidemment pour le jour de leurs noces. Pour ce qui était du reste, elle ferait la connaissance une fois dans sa nouvelle résidence, loin de son père, ses frères et ses précieuses jeunes sœurs.
Cornélia sourit doucement lorsqu'il avoua envier sa grande famille. Elle avait quoi à être fière de celle-ci. Il ne lui restait plus à souhaiter que le comte serait aussi un bon père adroit malgré sa visible inexpérience avec des enfants.
-Il n'y a rien à envier, mon seigneur, car bientôt, vous serez membre de cette large famille, lui confia-t-elle avec un sourire charmeur. Et votre famille sera la mienne.
Pour la suite, avec un peu de chance et beaucoup d'efforts, ils auront de nombreux enfants avant que Cornélia ne soit trop vieille pour concevoir. Elle se demanda à quoi bien pouvoir ressembler ses futures enfants, auront-ils plus du père ou de la mère? Un sourire moqueur apparut sur ses lèvres rosées en se disant que ses futures fils pourraient fort bien hérité des traits physiques de son propre père.
-J'apprécierais beaucoup faire la connaissance des membres de votre famille, dit-elle en rougissant doucement lorsqu'il prononça les mots « chez nous ». J'espère simplement qu'il me trouveront digne de votre personne.
En effet, elle devina que ce ne sont pas tous les membres de sa famille qui apprécierait la venue d'une étrangère dans la famille. Une étrangère aux manières différentes, au comportement influencé par des traditions et des coutumes différentes des leurs. Cornélia ne pouvait que promettre de faire de son mieux pour se faire accepté. - Spoiler:
Désolé si c'est un petit court, je n'ai pas de bonnes idées qui me viennent pour pimenter le rp. Je te laisse le choix de conclure ou pas, c'est toi qui décide :3
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