[Récit du passé] Un lointain souvenir [PV Cornélia]

-Ma damoiselle, je ne crois pas que votre père serait ravi de cette sortie, surtout lorsque vous êtes supposée être en train d'étudier dans vos appartements.

La jeune Cornélia, âgée d'une quinzaine d'années depuis peu, tourna légèrement la tête vers sa nouvelle servante prénommée Isabelle. Il s'agissait d'une jeune femme qui avait quitté son foyer afin de trouver du travail pour pourvoir aux besoins de ses deux jeunes garçons. Dès qu'elle avait posé ses yeux sur elle, Cornélia avait tout de suite su qu'elle serait la meilleure servante qu'il lui est eu la chance d'avoir.

-Au diable mon père! s'exclama l'adolescente en lissant les plis de sa robe d'équitation, puis en replaçant une mèche de cheveu derrière son oreille. J'ai passé toute la semaine à l'intérieur, car la pluie n'a pas cessé pendant une semaine, une semaine!

Cornélia s'étira longuement, appréciant la chaude caresse des rayons de soleil sur son visage. Il y avait eu beaucoup de pluie, en effet et la jeune dame ne pouvait plus tenir en place! Évidemment qu'elle aimait lire, s'instruire et étudier l'histoire du pays, mais elle adorait aussi marcher sous un soleil radieux et se dégourdir les jambes dans les jardins de la résidence.

-Et puis, ce que mon père ne sait pas ne peut pas lui faire de mal et de plus, celui-ci est absent! ajouta-t-elle ensuite avant de sermonner le garçon d'écurie pour qu'il selle son cheval plus rapidement. Ne t'en ais pas, Isabelle, je serai prudente, comme toujours!

La servante roula des yeux et posa ses mains sur ses hanches, l'air sévère.

-Ma damoiselle, les sentiers sont encore boueux et regarder ces nuages, si vous voulez mon avis, il y aura encore de la pluie d'ici peu!

L'Anoszia imita une bouche qui ne cesse de parler avec sa main tout en répétant un «blah blah blah» désagréable. La servante maugréa devant cette action enfantine, mais se retint de corriger sa maîtresse.

-Si tu t'inquiètes autant, pourquoi ne pas venir te balader à cheval avec moi? déclara la jeune noble avec un sourire narquois, sachant fort bien que sa servante ne savait pas du tout monter à cheval et semblait même craindre les nobles bêtes.

Isabelle leva les bras dans les airs en signe de découragement. Elle ne pourrait jamais gagner contre cette adolescente dont le divertissement était toujours d'une grande importance. Le garçon d'écurie fit enfin signe à la jeune maîtresse que son cheval était prêt, puis elle monta aisément sur la créature. Cornélia salua brièvement sa servante et c'est sous le regard découragé de celle-ci qu'elle trotta jusqu'à la sortie. Une fois sur le sentier menant aux grands bois verdoyants, elle s'élança au galop.

Le vent ébouriffa sauvagement ses cheveux, mais elle ne s'en souciait guère. Si sa tenue et sa coiffure auraient eu une quelconque importance, elle ne serait jamais monté à cheval. Comme sa servante l'avait signalé auparavant, les chemins étaient encore boueux, mais Cornélia ne craignait pas pour sa sécurité. Son cheval avait été bien entraîné, il ne la laisserait jamais tomber, littéralement.

Au loin, Cornélia remarqua une silhouette. Elle ralentit la cadence, mais garda un rythme rapide jusqu'à ce qu'elle arrive à la hauteur de cet étranger qui trottait sur son territoire. Une fois à ses côtés, elle le regarda de la tête aux pieds. Ses cheveux étaient blonds et il devait être à peu près de son âge, sinon peut-être plus jeune, Cornélia avait toujours eu du mal à deviner l'âge de jeunes adolescents mâles.

Elle lui fit un petit sourire charmeur, puis sans même lui adresser un mot, elle ordonna à son destrier de repartir à la course. Au bout de quelques minutes, elle changea de direction, puis emprunta un chemin improvisé, cassant des branches et arrachant des feuillages sur son passage. Les piaulements des oiseaux ravirent ses oreilles nues, puis elle partie à la recherche d'un bruit en particulier. Lorsqu'elle entendit finalement le son particulier de l'eau qui s'écoule, elle sut qu'elle était sur le bon chemin. Distraite, elle ne remarqua pas l'énorme branche qui apparut devant elle. Le cheval passa sous celle-ci sans problème, mais Cornélia se la ramassa sur le front. L'Anoszia fut soudainement désarçonnée et elle tomba brutalement sur le sol dans une flaque semi-boueuse.

Sonnée, Cornélia ne bougea pas, son regard  s'attarda sur les parties de ciel qu'elle réussissait à entrevoir au travers du dais de feuillage au-dessus de sa tête. Elle porta finalement sa main vers son front orné d'une belle marque rouge et marmonna une plainte inaudible.

-Ah, j'ai mal, gémit-elle.

Son cheval s'était arrêté non loin d'elle, se régalant d'une touffe d'herbe plus haute que les autres.

Cornélia se redressa vivement, sa tête lui faisait horriblement mal. Elle espéra que la marque qu'elle devina bien flagrante au milieu de son front disparaîtrait rapidement. Il ne manquait plus que son père puisse lire la vérité de sa sortie sur son front, littéralement. La jeune maîtresse était encore assit par terre lorsqu'elle entendu les sabots d'un cheval qui se rapprochait. Peu contente d'être surprise dans une telle situation, c'est avec une moue frustrée qu'elle accueillit le visiteur qu'elle avait rencontré plus tôt sur le chemin principal. Il avait dégainé son arme, semble-t-il, ce qui fit naître une certaine crainte chez la jeune fille. Elle fut rapidement rassurée lorsqu'il rengaine habilement son arme avant de sauter par terre. Lorsque ses pieds touchèrent le sol, quelques gouttelettes boueuses aspergèrent son visage et l'ourlet de sa robe déjà bien sale.

Elle fronça des sourcils devant ce manque de... de n'importe quoi en fait, mais accepta sans broncher la main qu'il lui tendit si courtoisement. Cornélia se releva avec grâce malgré l'état de sa tenue. Elle apprécia la fermeté de la main de l'étranger malgré son jeune âge.

-Un triste endroit pour une dame de votre beauté. Quel est donc le maraud sournois qui vous a mis dans une telle position?

Cornélia se retint de rouler des yeux, puis remarqua qu'elle tenait toujours sa main. Celle-ci n'était pas une main forte et réconfortante comme celle de son père, mais il s'agissait encore d'une main d'homme et un étranger en plus de cela! La jeune dame retira rapidement sa main, ses joues rosirent doucement, elle n'était pas insensible au compliment du garçon, puis tenta de reprendre une certaine contenance afin de ne pas paraître comme une paumée au milieu d'une forêt.

-Pardonnez moi, seigneur, je suis tombée de mon cheval et la faute me revient, ma maladresse causera ma perte, je le crains! lui répondit-elle le plus gentiment possible.

Ne vois-tu pas la belle marque sur mon visage! Je viens de me prendre une branche sur le front, que comptes tu faire, raser la forêt au complet pour mes beaux yeux? songea froidement la jeune maîtresse. Elle se rendit ensuite compte qu'elle était seule, dans les bois, avec un garçon inconnu et sans aucune chaperon pour l'accompagner. La jeune dame recula d'un bas.

-Je vous remercies pour votre aide, seigneur, mais je ne puis jaser davantage avec vous, lui dit-elle avant de s'éloigner tranquillement vers son cheval. À moins que vous ne souhaitiez vous en prendre à un arbre avec votre cure-dent afin de préserver mon honneur? ajouta-t-elle ensuite avec un sourire narquois.

Elle frotta son front douloureux alors qu'elle se dirigeait nonchalamment vers le bel animal. Le destrier se réglait d'une grosse touffe d'herbe humide. Cornélia lui caressa affectueusement l'encolure avant de passer son pied dans l'arçon et grimper avec élégance sur le dos de l'animal sans aucune aide. Une fois confortablement installée et sa jupe également répartie autours d'elle, elle grimaça en sentant son dos tout humide grâce à sa chute. Elle remarqua aussi ses cheveux qui n'avaient pas été épargné. Jolie avait-il dit? Elle avait l'air d'une paysanne, oui!

Le son de l'eau qui coule lui parvint à nouveaux aux oreilles, puis elle ordonna à son cheval de partir dans la bonne direction. Cette fois-ci, elle ne se laisserait pas distraire et regarderait droit devant elle. Soudain, prise d'une folle idée, elle s'arrêta, puis tourna la tête vers le cavalier aux cheveux blonds.

-Souhaitez-vous m'accompagner, seigneur? lui demanda-t-elle sous un ton plutôt affable. Qui sait si je ne vais pas être assailit par une horde de brindilles assoiffée de sang ou tomber dans les mains d'un chêne à l'écorce empoisonnée?

Son ton était mi amusé mi sarcastique. Son père n'aurait jamais approuvé de cette invitation, mais celui-ci n'était pas là, Cornélia était donc en mesure de faire ce qu'elle voulait. Elle n'attendit pas la réponse du cavalier puis reprit le chemin.

Cornélia admira la façon dont il enfourcha sa magnifique monture, appréciant sa forme et l'aisance avec laquelle il le faisait. Ce garçon ne semblait pas aussi simple d'esprit qu'elle ne l'avait cru au début. Il se redressa convenablement sur son cheval, dévoilant ainsi un port droit et fier. Il était plus grand que elle d'un centimètre ou deux et cela l'embêta un peu. Enfin, elle ne pouvait pas réellement se plaindre, c'était bien connu que les garçons poussaient comme de la mauvaise herbe.

-Même si je le voulais je ne pourrais me résoudre à laisser seule une demoiselle esseulée, je vous accompagne avec plaisir. Mais je n'ai pas eu l'occasion de me présenter. Alric de Hortelant, cadet de la maisonnée Hortelant à Serramire.

«Parfois, on recherche la solitude, jeune homme», pensa-t-elle. La jeune fille considéra le garçon longuement, se répétant son nom plusieurs fois avant d'avoir un bref souvenir d'avoir lu le nom d'Hortelant dans un vieux livre. Un nom sans grande importance, mais un noble tout de même et aux allures de chevalier! Cornélia observa l'étranger de la tête aux pieds, de la même façon que leur précédente rencontre sur la route menant à la demeure des Anoszia.

Est-ce que la jeune maîtresse était suspicieuse de cet étranger? En effet, elle l'était. Après tout, ne disait-on pas qu'un Anoszia ne pouvait faire confiance qu'aux siens?

-J'ai été envoyé ici avec mon parrain pour apprendre l'art de la guerre des contrées du Médian et du Sud ainsi que l'étiquette Ydrilote qu'on dit légendaire. On nous a orienté vers les Anoszia pour les premiers mois. Je n'ai malheureusement pas encore eu la chance d'en rencontrer un seul! Et vous, magnifique Dame, pourriez-vous me dire votre doux nom et notre destination?"

L'étiquette n'était pourtant pas aussi légendaire, quoique c'était plutôt facile à dire pour une jeune fille ayant vécu dans ce territoire du sud depuis sa naissance. Cornélia détourna son attention de lui lorsqu'il prononça le mot «magnifique», ses joues rosirent doucement sous le compliment flatteur. Elle l'observa faire sa petite courbette, puis remarqua sa chevelure lui tomber directement devant les yeux. Il replaça les vilaines mèches avec ses gants sales, lui donnant un air de vagabond qu'elle trouva étrangement plutôt agréable à regarder.

-Les Anoszia sont fort occupés, mon seigneur, elle se racla la gorge brièvement, et ne m'appeler pas dame, je suis loin de l'être encore! affirma-t-elle ensuite. Mon nom est Isabelle, je suis au service et tient compagnie à la jeune maîtresse du domaine, Cornélia d'Anoszia et ma destination est la rivière qui s'écoule plus loin dans les bois, nous n'avons qu'à suivre sa douce mélodie!

Ah, le terrible mensonge! Cornélia ne comprit pas pourquoi elle avait mentit sur son identité. Peut-être étais-ce l'excitation à prendre le rôle de quelqu'un d'autre ou de ne pas être traité complètement différemment.

-Il y a de magnifiques fleurs qui poussent le long de la rivière, c'est un endroit magnifique et si monte dans son sens contraire, c'est encore plus joli car les visiteurs ne s'éloigne jamais aussi loin! déclara la jeune dame avec un grand sourire. Suivez moi!

Cornélia appréciait beaucoup les somptueux jardins qui agrémentaient joliment le terrain familial, mais rien n'était plus beau que la nature sauvage, si fraîche et rayonnante dans la splendeur verdoyante d'une forêt. Elle lui attribuait une apparence de vagabond, mais Cornélia ne devait pas avoir une allure bien meilleure à sienne, tomber dans une flaque boueuse ne laissait jamais personne parfaitement immaculée.

Elle encouragea son cheval à avancer parmi la verdure et la bruyère. Plus ils avancèrent, plus le son de la rivière se distinguait des autres bruits et plus le chemin se faisait plus étroit et élaboré puisqu'il lui fallait éviter les basses branches. Cornélia ne pouvait certainement pas s'en prendre une autre dans le front!

-Alors mon seigneur, bien que vous ne les avez pas encore rencontré, que pensez-vous des Anoszia, votre parrain doit vous avoir raconté des choses? Ou bien peut-être avez-vous entendu des rumeurs? demanda-t-elle par dessus son épaule.

Cornélia attrapa une branche qui s'était placée devant elle et la cassa d'un simple coup de poignet. Elle laissa celle-ci tomber mollement sur le sol parmi des feuilles secouées par les pluies et les vents précédents. Elle pouvait entendre le bruit distinct des chevaux piétinant machinalement la nature morte.

-Mon parrain ne m'a pas dit grand-chose en réalité. Si l'ont m'a affilié à lui ce n'est pas à cause de sa grande connaissance des familles nobles de la Péninsule! C'est grâce à son amour du combat, de l'escrime, des principes de Néera et de justesse de ses décisions... Mais je m'égare!

«En effet, vous vous égarez», pensa la jeune maîtresse moqueusement. Toutefois, cela ne l'embêtait pas d'entendre la voix de ce garçon. Une nouvelle voix dans son environnement était toujours la bienvenue et un joli visage aussi! Cornélia était trop bien habitué aux mêmes visages dans le domaine des Anoszia. Elle était ravi d'avoir -la véritable- Isabelle autours d'elle, non seulement était elle nouvelle dans son entourage, mais elle acceptait de discuter avec elle sur des sujets auxquels elle avait très peu accès. Des sujets tels que la pauvreté et le travail des paysans en plus d'être une femme d'expérience avec deux enfants à sa charge, Isabelle avait beaucoup à raconter et contrairement aux autres serviteurs qui baissaient toujours la tête en sa présence et parlaient très peu, Isabelle n'était pas gênée de lui raconter les vraies choses lorsqu'elle le lui demandait.

-A part ça je sais que la famille Anoszia est connue pour son prestige, sa richesse et ses enfants prometteurs, que l'épouse de Sir Arichis est décédée en couche et qu'ils ont la réputation d'être très soudés... Tout cela c'est mon père qui me l'a raconté avant mon départ.

Cornélia sourit.

-Pour les Anoszia, la famille est plus forte que tout, affirma la fausse Isabelle avec un grand sourire.

«Et les Anoszia ne font confiance qu'aux Anoszia», songea-t-elle ensuite en fronçant des sourcils. Elle se pencha rapidement pour éviter une nouvelle branche qui s'était placée sournoisement sous ses yeux.

-Et vous donc, Rosière Isabelle, depuis combien de temps êtes-vous au service des Anoszia et que pouvez-vous me dire sur eux? Je ne voudrais pas les incommoder en leur posant mille questions quand je les verrai...

La jeune dame haussa un sourcil, songeant rapidement à ce qu'elle pouvait bien répondre. Que pouvait-elle dire de bien au sujet de sa famille qui soit véridique et non trop et non exagéré comme les gens avaient tendance à le faire. La fausse servante décida de débuter avec le plus facile.

-Je suis au service de damoiselle Cornélia depuis peu, quelques ennéades avant son quinzième anniversaire, improvisa la jeune maîtresse en fronçant les sourcils. Une jeune dame ordinaire, mon seigneur, elle étudie diligemment et apprend l'art d'être une dame comme toute les jeunes filles de son âge.

Elle hésita un moment avant de poursuivre sur son neutre.

-Elle a pour passe-temps la lecture, principalement la poésie, la broderie, les rapaces de Sa Grandeur, mon seigneur Arichis d'Anoszia et la chasse, et oui, je dis bien la chasse.

Oui, Cornélia adorait s'armer de ses faucons favoris et partir à la chasse avec l'aide de ceux-ci. Évidemment, elle était habituellement suivit par son père qui partageait joyeusement le même intérêt pour cette activité généralement réservée aux mâles des familles nobles. Heureusement, Cornélia ne laissait pas les coutumes l'empêcher de se divertir et son père n'avait jamais réellement été contre l'idée, la seule règle étant qu'elle reste prudente!

-Cependant, je doute que vous aillez la chance de vous adressez à tout les enfants du maître des lieux alors je vais vous donner quelques conseils, elle sourit, importuner le moins possible le seigneur des lieux, répondez à ses questions sans vous égarer et éviter de parler s'il ne s'adresse pas à vous directement!

Un espace plus large s'ouvrit devant elle, puis elle passa sous une grande branche pour finalement débouché sur un grand terrain au travers duquel s'écoulait une petite rivière. Quelques timides rayons de soleil arrivaient à percer les nuages grisâtres puis à faire scintiller l'eau.

-Wouah, s'écria Cornélia qui ordonna rapidement à son cheval de partir au trot sans même vérifier que le garçon la suivait toujours. On y est!

Elle arrêta l'animal près de l'eau, celui-ci s'abreuva goulûment. Cornélia sauta sur le sol humide, puis s'agenouilla avant de plonger ses mains dans l'eau fraîche pour ensuite glisser ses doigts délicats dans ses cheveux un peu sales par sa chute précédente.

Cornélia passa ses longs doigts gracieux au travers de sa chevelure brunâtre afin de se défaire de la boue qui s'y était mêlée lors de sa chute. Elle entendit l'étranger descendre de son cheval, puis elle l'ignora lorsqu'il vint se joindre à elle. La jeune maîtresse termina sa besogne assez rapidement, tordit ses cheveux détrempés au-dessus  de la rivière, puis s'étira paresseusement. Elle jeta ensuite un œil sur le cavalier. La tête penchée sur le côté, elle le considéra longuement tout en examinant sa façon de faire, puis un sourire maternel ourla ses lèvres.

-Vous vous y prenez mal, dit-elle sans penser à la bienséance. Penchez-vous un peu plus, lui ordonna la jeune dame en pressant légèrement sur sa nuque.

Une fois satisfaite de le voir penché au-dessus de l'eau, Cornélia fit glisser ses doigts dans ses cheveux blonds en bataille, puis chassa habilement la saleté qui s'y était accumulé. Sa blondeur reprit un certain éclat auquel elle ne s'attendait pas, mais elle poursuivit son travail. Elle lui gratta délicatement le fond de la tête. Elle joignit ensuite ses mains qu'elle plongea dans l'eau fraîche, engloba une quantité d'eau dans le creux de ses mains.

-Fermez les yeux, je vous pris, insista Cornélia avant de faire s'écouler le fluide transparent sur la tête blonde.

Elle attrapa ensuite son mouchoir qu'elle dissimulait habilement dans l'une des manches de sa robe et encouragea le garçon à se redresser. L'Anoszia lui épongea la frange, le front, les joues, puis le menton en tapotant gentiment sur sa peau. Elle déposa ensuite le mouchoir humide sur ses cuisses et posa doucement ses mains sur le visage d'Alric qu'elle força à se déplacer sous plusieurs angles.

-Hm..., marmonna-t-elle. Que faire?

Avec l'aide de ses mains, elle replaça sa frange, sépara sa tignasse d'une manière égale et plus plaisante pour l'œil appréciant la symétrie, puis ébouriffa le reste de ses cheveux. Lorsqu'elle eut finit, elle recula un peu, puis admire son travail. Elle rougit légèrement sous l'apparence agréable du garçon en face d'elle. Il avait presque l'air d'une personne différente et elle n'avait que nettoyé et replacé convenablement ses magnifiques cheveux blonds. Elle remarqua ensuite un fin duvet sur son menton.

-Vous..., elle hésita, vous paraissez mieux maintenant!

«Vous êtes très beau», songea-t-elle en détournant son regard embarrassé. S'il avait porté une tenue d'apparat, ce cavalier aurait certainement été le plus séduisant garçon à la cour et elle ne lui aurait certainement pas refuser une danse. Oh et puis à quoi elle pensait! Il avait un visage élégant et de beaux cheveux, mais qu'avait-il derrière ses fins sourcils? Oh et les garçons de cet âge ne savaient pas du tout danser!

Elle s'éloigna de quelques pas.  Assise en tailleur, elle admira la rivière et ses reflets brillants, reposant son menton sur son poing fermé.

-Pour répondre à votre question, en effet, la jeune maîtresse à célébré son quinzième anniversaire il y a peu, affirma la fausse Isabelle en observant le lointain. Si on s'entend bien, cela est une autre histoire, je ne... suis qu'une simple servante qui tient compagnie et s'occupe des besoins de sa maîtresse.

Cornélia ne pouvait pas vraiment savoir si Isabelle l'appréciait vraiment, il s'agissait du genre de question que l'on posait rarement à ses serviteurs et lorsque, par curiosité, une personne de son rang osait demander pareille question, les serviteurs n'avaient habituellement pas le choix que d'offrir une réponse positive avec un grand sourire! Cependant, Cornélia ne pensait pas qu'elle était une mauvaise maîtresse, selon elle, elle n'était pas très exigeante, ni trop méchante avec ses subordonnés. Enfin, elle savait fort bien qu'elle ne pouvait pas se juger elle-même.

-Ma jeune maîtresse m'apprécie, car je n'ai pas peur de lui dire la vérité sur divers sujets, à lui raconter les choses telles qu'elles le sont, déclara-t-elle simplement à Alric. Comment vivent les gens simples, le fait que certains meurent de faim, la vie des orphelins, ce genre de choses! Dame Cornélia est d'une nature très curieuse et il y a certaines choses qu'elle ne peut apprendre dans ses vieux livres et par ces précepteurs dont la plupart ne lui enseignent que ce que mon seigneur d'Anoszia désire!

Elle tourna enfin son visage vers lui, un sourire narquois ornait son visage. Elle fronça des sourcils.

-Pourquoi tant d'intérêt pour ma jeune maîtresse? demanda-t-elle en faisant mine d'être vexée par l'intérêt qu'il portait à sa véritable personne. Ne suis-je pas plus importante à vos yeux, moi qui suit ici devant vous? ajouta-t-elle ensuite moqueusement.

Cornélia plongea sa main dans l'eau fraîche, puis secoua ses longs doigts vers le cavalier, l'aspergeant doucement de quelques gouttelettes.

-Vilain!

Cornélia s'était drôlement amusée par l'embarras qu'elle causait chez ce jeune coq. Ses joues portaient une petite teinte rosées et une lueur étrange emplit de gêne faisaient scintiller ses grands yeux bleus. Elle ne l'admettrait probablement jamais à voix haute, mais cela lui faisait du bien de converser avec un étrange tel que Alric. Habituellement, elle passait son temps avec ses propres frères, ses sœurs ou son père. Il y avait Isabelle, mais il ne lui était pas réellement permis de la considéré comme une amie. Une dame ne se mélangeait pas à la bassesse sociale.  Enfin, c'est ce qu'on lui disait, mais elle n'avait jamais promis de respecter ses règles non écrites.

La fausse servante baissa les yeux un moment, une action qui se retourna vers elle avec une rapidité froide et humaine. La noble se prit une large quantité d'eau au visage, se faisant asperger cruellement les cheveux et son visage laiteux. Un cri s'échappa de sa fine bouche lorsqu'elle reçut l'assaut de plein fouet et elle se frotta longuement les yeux mouillés par la vilaine flaque.

Cornélia leva ensuite un regard courroucé vers le jeune blond. Ah, elle lui envoyait quelques gouttelettes au visage et elle se ramassait la rivière au complet! Mais quelle injustice!

-Comment osez-vous, je vais le dire à mon p... Je vais le dire à ma maîtresse! s'emporta-t-elle rapidement en le pointant du doigt.

L'eau ruisselait sur son visage crispé par une moue purement enfantine. Elle avait envie de lui rendre la pareille, mais il valait mieux qu'une femme de son rang se montre... plus mature? Plus sage? Enfin, il n'était déjà pas très sage d'être seule avec un garçon, un étranger que son père ne connaissait pas de surcroît!  

-Je ne fais que poser des questions pour ne pas importer Dame Cornélia le jour venu. Mais vous avez raison, je ne puis laisser une jeune femme sans attention! Quelque chose vous siérait-il ma Rosière? Une balade? Un poème? Un monstre à occire?

«Vous m'importunez déjà, gamin!» s'exclama-t-elle intérieurement en toisant son nouvel ami. Cependant, son humeur changea rapidement lorsqu'elle l'entendit la désigner en prononçant «ma rosière» et le mot «poème». S'il y avait une chose qui plaisait fortement à l'Anoszia, c'était bien la poésie. Elle avait plusieurs recueils de ces merveilleuses créations sur les étagères de sa bibliothèque personnelle.

-Hm! soupira la jeune dame en regardant ailleurs en posant ses mains sur ses hanches. Et bien, mon seigneur, je devrais tester votre verve pour savoir si vous plairez à ma maîtresse!

L'Anoszia avait oublié qu'elle portait du maquillage et que celui-ci se mettrait donc à couler sous le fluide froid sur son visage.

-Alors, mon seigneur, impressionnez moi avec votre éloquence!

Il hésita, elle le vit clairement pendant les quelques secondes qui s'étaient écoulées depuis sa demande. Cornélia fronça les sourcils lorsqu'elle l'aperçut se pincer la lèvre. Un signe de nervosité? Ah, s'il ne pouvait pas lui réciter de la poésie comme il l'avait clamé plus tôt, alors il ne serait plus qu'un jeune coq cherchant à impressionné sans véritable atout. Ah oui, les garçons n'étaient tous que de jeunes coqs! Le prénommé Alric se tourna finalement vers la jeune dame et alors qu'elle s'apprêtait à lui lancer quelques paroles acerbes pour son éloquence inexistante.

-Ma Damoiselle votre teint s'en va. Excusez-moi je vais vous aider à l'enlever.

Cornélia ne comprit pas où il voulait en venir jusqu'à ce que ses yeux s'agrandissent avec horreur. Elle passa rapidement le bout de ses doigts sur sa joue et y recueillit un peu de la poudre blanchâtre dégoulinante. Son coeur se mit à battre plus vite et ses joues s'empourprèrent violemment sous l'humiliation qu'elle subissait devant cet étranger, un beau garçon en plus!

Le jeune coq fit glisser sa main sur l'eau et vint lui frotter maladroitement le visage. Elle resta longuement immobile, les yeux fixés sur lui et sa bouche entrouverte, incapable de dire un mot face à son horrible manque d'étiquette à son égard ou peut-être car elle appréciait cette ébauche de caresse sur son visage rougie par la honte. Elle le laissa faire sa basse besogne dans un silence nerveux, puis lorsqu'il eut terminé, elle baissa doucement les yeux vers ses mains moites crispées sur sa jupe.

-Je m'excuse encore... Ne m'en veuillez-pas je vous en prie, ce n'était pas vraiment intentionnel...

«Pas intentionnel, dites-vous!» songea la jeune fille déboussolée en le foudroyant du regard. Son maquillage  n'aurait certainement pas coulé s'il n'avait pas eu l'idiote indécence de l'asperger au visage! Elle prit en main son mouchoir déjà légèrement humide, puis tenta d'essuyer son visage dégoulinant non sans lancer un œil méprisant vers le gamin qui l'avait touché aussi familièrement. Enfin bon, elle avait fait la même chose avec lui, mais...

-Disons que nous sommes à égalité, maintenant et n'en parlons plus jamais! commenta Cornélia en levant les yeux vers le ciel gris et délavé. Le ciel se noircit de nuages, aussi bien faire ce pourquoi je suis venue ici.

La jeune fille se leva, replia soigneusement son mouchoir et le glissa ensuite dans sa manche. Elle observa les alentours pendant un moment et se dirigea vers son cheval qui l'avait attendu patiemment en grignotant l'herbe haute. En fait, elle avait voulu s'éloigner un peu d'Alric afin de calmer son cœur qui tambourinait un peu trop fort à son goût et qu'il ne puisse s'apercevoir de son trouble nouveau. Elle secoua doucement la tête pour reprendre ses esprits et fit semblant d'examiner les sangles de sa selle. Finalement, elle posa son pied dans l'étrier et se souleva avec grâce avant de s'installer confortablement sur la selle. Elle replaça ses jupes autours d'elle, puis fit avancer l'animal jusqu'à Alric.

-Je vais longer la rivière, il y a de jolies fleurs un peu plus haut par là-bas, l'informa-t-elle en désignant la direction qu'elle s'apprêtait à prendre avec son index. Je souhaitais en rapporter quelques unes pour décorer ma... la chambre de ma maîtresse! Elle apprécie beaucoup les fragrances des fleurs sauvages!

Du haut de son cheval, elle baissa les yeux vers le blondinet.

-Libre à vous de me suivre, mais seulement si vous consentez à ne plus me toucher, mon seigneur, le réprimanda-t-elle calmement en rougissant. Je doute que mon père approuverait de vos mains sur moi.

Elle haussa ensuite des épaules. Cornélia était encore peu informée sur les relations entre les hommes et les femmes et elle ne comprenait encore pas très bien lorsqu'on lui disait que les garçons ne devaient pas se permettre de toucher une fille de son rang, sous peine de graves conséquences. C'était le genre de questions qu'elle pourrait certainement demander à son grand frère, Oschide, si l'occasion se présentait ou à Isabelle. Oui, Isabelle ne se gênerait pas de lui expliquer ce genre de chose... Pour une raison qu'elle ignorait, elle avait la forte impression que son père ne désirerait pas lui expliquer ce genre de chose par lui-même. Si seulement elle avait encore une mère...

Un voile de tristesse apparut sur son visage, puis elle détourna son attention du blondinet, gênée d'être ainsi assaillit par ce triste souvenir lorsqu'elle était accompagnée d'un étranger. Elle soupira, puis ordonna à son destrier d'avancer le long de la rivière à la recherches des plantes sauvages qu'elle appréciait tant.

La jeune dame longea la rivière dans un silence gêné pendant plusieurs minutes, puis au bout d'un moment, elle arriva à une petite colline que son cheval n'eut aucun mal à monter, puis une fois au-dessus, elle s'arrêta à la vue de fleurs sauvages colorées. Elle descendit de son cheval et avec l'aide d'un petit couteau qu'elle gardait dissimulé près de sa selle, elle trancha les tiges encombrantes.

-Elles sont magnifiques, murmura-t-elle pour elle même avec un grand sourire.

Oui, cette douce fragrance allégerait l'atmosphère de sa chambre et leur agréable couleurs l'aiderait à se détendre lorsqu'elle travaillerait sur sa broderie près de la fenêtre. Elle soupira doucement tout en déposant sa précieux cueillette près d'elle, puis leva finalement les yeux afin d'observer le bas de la colline.

-Tient, qu'est-ce que cela? se demanda-t-elle à elle-même en voyant une étrange silhouette dans le lointain.

Elle fronça des sourcils. Cela ressemblait à... des ruines?

Cornélia plissa des yeux et porta sa main en visière. En effet, ces étranges formes au loin ressemblaient tout à fait à des vestiges d'un bâtiment passé. Piquée par une curiosité propre à elle, elle décida de s'approcher, mais le garçon passa devant en elle en premier. Elle ne fit rien et se contenta de le suivre sagement dans un silence religieux. Les ruines se manifestaient en un tas de vieux débris de bois et de pierre taillées tombées un peu partout autours de piliers recouvert d'une mousse verdoyante, parfois jaunâtre. L'endroit n'était pas très grand et ne semblait pas avoir  été d'un luxe digne de la noblesse. La fausse servante désira s'approcher davantage et explorer les débris lorsque son nouvel ami lui intima de rester derrière

-Ma Damoiselle, restez-ici, je vais vérifier qu'aucun danger ne nous guette...

Elle fronça des sourcils, ses lèvres remuèrent prêtes à se plaindre de sa prudence exagérée, mais la jeune dame se contenta de garder sa bouche fermée, lui adressa un petit air hautain et croisa ses bras tout en soupirant de mécontentement.

-Très bien, mon seigneur! soupira-t-elle en détournant son regard et en levant le menton.

Lorsqu'il s'avança vers les ruines, elle se calma puis l'observa de loin, se penchant à gauche ou à droit pour apercevoir ce qu'il faisait plus clairement. Elle le vit se diriger tranquillement vers ce qui semblait avoir été autrefois un toit de basalte. C'est alors qu'elle vit une ombre se jeter sur la jambe du joli blond, le forçant à avoir un mouvement de recul. Un hoquet de surprise s'échappa de la bouche de Cornélia alors qu'elle portait ses mains à sa bouche. L'altercation ne dura pas très longtemps, Alric frappa la bête plusieurs fois avant que celle-ci ne parte en courant dans les herbes hautes couvrant la petite clairière qui les entourait.

Cornélia agrippa fermement ses jupes dans ses mains et partie à la rencontre du blondinet, une expression inquiète sur son visage un peu pâle.

-Après la déroute de ce gêneur, il me semble que nous soyons en paix. Mais c'est étrange ce temple porte des symboles de Néera, de Tyra et d'autres que je ne connais pas... Y'a-t-il déjà eu une description d'un tel monument dans vos livres ydrilotes? Une évocation dans vos légendes ou discussions?

Ce garçon venait de se faire assaillir par un animal sauvage et la première chose qu'il lui venait à l'esprit était de commenter sur l'endroit et de lui poser des questions n'ayant aucun rapport avec les marques qui ornaient sa botte. Ah les garçons! Ils n'avaient jamais leurs priorité aux bons endroits!

-Je ne suis me suis jamais autant éloignée lors de mes balades, c'est la première fois que je vois ces ruines, commenta la dame simplement. Je ne me souviens pas non plus en avoir entendu parler ou lu à son sujet.

Cornélia s'approcha d'un tas de pierres taillées, s'accroupit pour les examiner de plus près et passa sa main dessus afin d'y retirer une quantité phénoménale de poussière et de pollen. Elle laissa sa main sur une pierre et tourna la tête vers Alric.

-Ce genre de monument n'est pourtant pas rare, les gens du peuple ont tendance à bâtir n'importe quoi dans les forêts, mais je dois admettre que ces symboles sont très intéressants...

Elle lui sourit, mais son sourire disparu rapidement lorsqu'elle sentit quelque chose sur sa main. Cornélia baissa rapidement ses yeux sur sa main et c'est avec horreur qu'elle remarqua une énorme araignée qui s'était faufilée sur sa jolie main par l'intermédiaire d'un trou entre les pierres. Un cri digne de femme en détresse fuit sa bouche et c'est en secouant vivement sa main qu'elle se releva, bouscula Alric dans sa fuite, puis vint se blottir telle une enfant effrayée contre son dos.

-Tuez la! Tuez la! répéta-t-elle bruyamment, les joues empourprées par un mélange de peur enfantine et de honte.

Cornélia sentit le cavalier se mouvoir près d'elle, il leva son pied et écrasa la vilaine bestiole sans aucune pitié. Satisfaite, mais néanmoins embarrassée par son comportement peu fidèle à celui d'une dame, la jeune maîtresse se contenta de faire une moue digne d'une enfant capricieuse et regarda ailleurs. Décidément, elle avait le don de s'humilier aujourd'hui. Elle s'était prit une branche sur front et était tombée de son cheval, ensuite elle s'était ridiculisée en laissant son maquillage coulé devant un peu garçon et ensuite, elle se mettait à crier comme une vache qu'on égorge à la vue d'une simple et petite araignée.

-Ne craignez rien, Ma Damoiselle, ce monstre ne vous terrifiera plus.

En effet, cet horrible insecte ne la terrifierait plus. Il était un peu difficile pour une tache sombre sur un vieille pierre de revenir à la vie et lui sauter dessus. Ses joues rougirent légèrement sous ces mots lancés naïvement. Ne comprenait-il pas qu'il jetait de l'huile sur le feu et qu'il n'arrangeait pas du tout son humeur embarrassée?

-Inutile de s'inquiéter, il n'y a plus rien entre ces vieilles roches, et au pire je vous protégerai encore...

Elle fronça des sourcils et le considéra longuement, de la tête aux pieds. La jeune dame inspira longuement, assemblant tout son courage et ignora son orgueil enfantin du mieux qu'elle le pouvait. Finalement, elle lui fit une petite révérence et força un sourire affable.

-Merci, mon chevalier, que ferais-je sans votre aide! dit-elle en se détournant de lui et en levant les yeux pour examiner le ciel sensiblement orangé.

Elle croisa les bras, puis jeta un œil à la silhouette de son cheval plus loin, puis à nouveau vers le ciel. En effet, l'astre se faisait plus bas et elle devait bien rentrer chez elle. Malgré tout ce qui s'était passé aujourd'hui, la présence de ce garçon lui plaisait bien et elle avait peur de devoir essayer quelques sermons de la part de certaines personnes une fois de retour à la maison.

-Je crois que nous sommes tout les deux de nature ponctuelle, je reviendrai ici dans les jours qui suivent, ce vieux bâtiment attire réellement ma curiosité! lança-t-elle en se dirigeant hors de la clairière. Elle monta la colline et rejoignit son cheval qu'elle enfourcha rapidement.

Elle agrippa les rênes entre ses doigts graciles.

-Vous voulez faire le chemin de retour avec moi, mon seigneur?