Ascanio Vossula - Noble de Thaar

« La valeur sans faux éclat »

Armes de la famille Vossula

Nom/Prénom : Ascanio Vossula
Âge : 34 ans
Sexe : Masculin
Race : Humain
Faction : Estrévent
Particularité : Plein aux as.

Alignement : Chaotique neutre
Métier : Fils aîné d'un prince marchand de Thaar - Héritier d'Eofel et de Feldorn
Classe d'arme : Corps à corps

Équipement :
Il semble difficile de dire si ces possessions sont bien celles d'Ascanio, ou si tout ce qu'il croit être sien ne serait pas, en réalité, la propriété de son père. Des riches étoffes orientales qui comblent sa garde-robe à la collection de lames qui orne les murs de sa chambre,  en passant par le grand étalon noir qu'on lui a offert pour ses trente ans, Ascanio ne manque de rien... mais on peut difficilement attendre autre chose du fils aîné d'un prince-marchand. L'argent qu'il dépense sans compter, et qu'il croit inépuisable, vient du juteux commerce thaari dans-lequel les Vossula prennent une part non-négligeable.

Son père Tiberio, prince d'Eofel et de Feldorn, et membre du Conseil de Thaar, règne sur un véritable empire de la soie. La famille a de nombreux entrepôts et possède sa propre flotte de commerce. Ascanio est appelé à hériter un jour de tout cela. En attendant, il loge déjà dans le luxueux palais familial dont les siens disposent à Thaar, où il vit aux frais de la princesse - ou plutôt du prince, enfin, papa. Bien que la famille possède ses propres domaines d'Eofel et de Feldorn, les Vossula y mettent rarement les pieds : Thaar est leur principal terrain de jeu.

Comme tout noble thaari fortuné qui se respecte, Ascanio est un collectionneur d'objets d'art. Non pas qu'il soit tellement sensible à la finesse du coup de pinceau d'un quelconque peintre; son père lui a enseigné qu'on ne lésine pas sur les signes extérieurs de richesse, et jouer les mécènes est un bon moyen de dépenser une fortune que ses excès ne suffisent pas à dilapider.


Description physique :
Ascanio arbore une chevelure aussi noire que la robe de son cheval, toujours élégamment coiffée, complétée par une barbe soigneusement taillé. Propre sur lui-même et richement vêtu des plus belles étoffes de Thaar, il attire l'oeil de celui qui sait flairer l'odeur de l'argent. Son regard brille d'une lueur maligne qui tantôt inquiète, tantôt agace, tantôt attire. Grand et mince, le maintien droit et fier et la démarche assurée, il a tout du prince estréventin hautain, sûr de lui-même, et capable du pire.


Description mentale :
Ascanio Vossula est un hédoniste. Constamment à la recherche du divertissement, du plaisir, il dépense des fortunes dans ses jeux, organisant régulièrement des fêtes somptueuses dans les maisons que possède sa famille à Thaar et dans ses environs. Grand amateur de femmes, consommateur de drogues et d'alcool, il mène un rythme de vie effréné. Pour l'instant dans la force de l'âge, sa santé ne l'a pas encore rattrapé; il pense qu'il sera bien temps, le moment venu, de s'assagir.
Ayant bénéficié d'une instruction adaptée au destin que son père a tracé pour lui, Ascanio n'est pas dépourvu d'intelligence. Habile penseur politique, rompu à l'exercice de la négociation auprès de marchands véreux, Ascanio ne se laisse pas faire. Il sait ce qu'il veut, et comment l'avoir; on peut toutefois relever chez lui une certaine impatience qui lui est parfois préjudiciable. Contrairement à bon nombre de marchands et de politiciens, il manie assez peu la langue de bois, et sa franchise est parfois déplacée.
On peut également relever sa fâcheuse manie à causer des scandales. Ses incartades sont nombreuses : les rivalités déclenchées par lui pour des motifs puérils, les dames de haut rang qu'il a séduites et déshonorées, en plus de ses liens supposés avec la pègre locale... ajoutez à cela un tempérament de feu et une susceptibilité mordante, et vous comprendrez d'où Ascanio tient sa réputation sulfureuse.


Histoire :

Si vous fréquentez un tant soit peu la ville de Thaar, garnement, vous ne pouvez pas ignorer qui sont les Vossula. Possesseurs d'un domaine prospère rattaché à la principauté, comprenant plusieurs châtellenies, ils règnent sur un empire marchand conséquent. A l'origine, cette famille originaire du bourg de Vossula a bâti sa fortune avec le commerce de soieries orientales. Aujourd'hui, Tiberio Vossula gère des activités plus étendues. Son imposante flotte commerciale lui permet d'écouler dans la péninsule un ensemble de produits de luxe tels que les épices et les porcelaines, mais aussi des huiles, des céréales et des produits exotiques. La soie reste toutefois le marché de référence des Vossula, où ils détiennent une place de choix. Tiberio possède des entrepôts dans toute la principauté de Thaar, à Eofel et Feldorn, et il loge avec sa famille dans un luxueux palais de la capitale.
Tiberio Vossula, prince d'Eofel et de Feldorn, n'est pas seulement l'un des hommes les plus riches de l'Estrévent : il est de ceux que l'on désigne sous le nom de princes-marchands, et il siège à ce titre au conseil de Thaar.

Et là, cher lecteur, c'est le moment où vous vous demandez pourquoi je vous parle de ce Tiberio, alors que l'histoire que vous attendez, c'est celle d'Ascanio Vossula. Patience, on y vient.

Ascanio, donc, c'est le fils aîné de Tiberio. Ca vous va, comme explication ? Bon. Ce grand gaillard beau gosse et intrépide, cet hédoniste friand d'orgies, de beuveries et de sensations fortes, ce fils prodigue qui brûle la chandelle par les deux bouts, est tout bonnement pressenti pour succéder un jour à son père dans la gestion des affaires familiales. Faisant de lui potentiellement un futur prince-marchand, siégeant au conseil de Thaar. Sacrée responsabilité, direz-vous. Ouais. Enfin, ça a pas l'air de beaucoup le stresser, notre Ascanio.

Pour vous dresser le tableau familial, Ascanio est le fils de Tiberio issu de sa première union avec Valcina Sicca, une dame de la bonne société thaarie. Manque de pot, Valcina, elle est morte. Mais Ascanio compte aujourd'hui des demi-frères et des demi-soeurs cadets, bien que tous soient beaucoup plus jeunes que lui : Styrio, Galla, Lyrius et Larisa. Tous nés de la deuxième femme de Tiberio, Raesa Retore, une petite bourgeoise qui n'a pas la moitié de l'âge  de son époux. une pétasse qu'Ascanio n'a jamais pu encadrer. La rumeur dit pourtant qu'il a partagé plus d'une fois la couche de sa belle-mère. Mais méfions-nous des rumeurs. A Thaar, les mauvaises langues sont toujours à l'oeuvre.

Revenons-en à Ascanio. Le jeune homme reçut l'éducation qu'il sied à un noble thaari appelé un jour aux responsabilités. Il connaît ainsi les rouages du monde marchand, il a des notions de droit et il n'est pas dépourvu d'intelligence politique. Mais il apprit aussi à manier l'épée, et devint un fin bretteur, ce qui lui permit de se forger une réputation de duelliste redouté. Habileté qui lui porta secours à plusieurs reprises lorsque, victime de sa soif de conquêtes féminines, il eut à s'expliquer auprès de maris jaloux. Aujourd'hui, ceux-ci évitent de lui chercher des poux; car si son épée ne suffit pas à impressionner le cocu, le pouvoir de l'argent des Vossula fait le reste. La maison emploie un certain nombre de mercenaires à son service, tant pour assurer la sécurité de ses transactions que pour régler des comptes auprès de ses rivaux. Ascanio s'est même lié d'amitié avec certains de ces rustres, et les plus chanceux assurent généralement la sécurité de ses soirées privées - en finissant, bien souvent, aussi saouls et débauchés que les nobles convives.

Vous me direz, en-dehors de s'envoyer en l'air avec ses amis riches dans les luxueuses propriétés des Vossula, et dépenser la fortune familiale durement gagnée par papa, Ascanio il fout pas grand-chose. Détrompez-vous, allons. Tiberio veille au grain. Le patriarche ne s'inquiète pas outre mesure : son fils profite de sa jeunesse, bien qu'il ait déjà atteint la trentaine. De temps à autre, le vieux prince-marchand envoie le jeune homme en mission. Ça le fait voyager, et ça le met au contact de ses futurs partenaires. Ascanio a navigué sur la mer olienne, il a traité avec des négociants pentiens, avec des nains et des drows. Il a fréquenté la bonne société péninsulaire et la moins bonne, étant capable de passer la nuit dans une confortable chambre de château, et de dormir le lendemain sous un pont, ou dans un bordel miteux diantrais.

A trente-quatre balais, on peut s'étonner de voir qu'Ascanio n'est toujours pas marié. On dit qu'il profite là encore de sa liberté, et c'est assez vrai; de ses nombreuses maîtresses, Ascanio compterait un certain nombre de bâtards, bien qu'il n'en ait jamais reconnu aucun. Il est probable qu'il se trouvera une riche épouse le jour où il prendra la relève de son père en devenant prince-marchand. Pas sûr, néanmoins, que cela mettra un terme à ses incartades...

Pérégrinations d'Ascanio Vossula, de l'an 8 à l'an 10

Dans la vie d'un hédoniste comme Ascanio, les jours se suivent et ne se ressemblent guère, mais il y a malgré tout beaucoup de similitudes. Ses voyages vers les comptoirs étrangers de la famille, destinés à le préparer à la vie des affaires, sont autant de prétextes pour lui de se mêler à la vie nocturne des grandes cités de ce monde. Qu'il soit à Thaar ou dans un port péninsulaire, Ascanio sait renifler l'odeur de la fête. La trentaine entamée, il ne semble pas disposé à s'assagir ; pourtant, sans qu'il en prenne totalement conscience, les choses s'apprêtent à changer pour lui.

Au lendemain d'une mémorable beuverie, une mauvaise blague de son demi-frère Styrio le conduisit à s'éveiller en pleine campagne, seul et sans ressources, incapable de retrouver le chemin de chez lui. Ce jour où il se crut totalement perdu, Ascanio fit la rencontre la plus inattendue de son existence : celle d'une aventurière péninsulaire, dont la patience et la force furent mises à rude épreuve au contact d'Ascanio. Cette femme, Caley Aldaron, lui sauva la vie - non seulement des dangers de la campagne, mais également de lui-même. Ascanio l'aurait volontiers couverte d'or à leur retour à Thaar ; mais Caley Aldaron n'était pas faite pour la vie des cités, disait-elle. Et leurs chemins se séparèrent pour cette fois.

Pour Ascanio, la vie suivit son cours. Entre diverses orgies, il poursuivait ses intrigues familiales. Amené à siéger à quelques reprises au Conseil des Princes Marchands au côté de son père Tiberio - en qualité de spectateur "muet", bien qu'il soit incapable de la boucler - Ascanio prit peu à peu conscience de ce que son statut d'héritier de la Maison Vossula pouvait être menacé. Sa méfiance grandit à l'égard de ses demi-frères, mais aussi de son père. Il passa même un pacte secret avec une secte de drows illuminés, leur promettant les âmes de son père et de ses demi-frères, pourvu que la mort survienne assez tôt pour favoriser un héritage rapide d'Ascanio. C'est qu'il serait tellement classe qu'il soit déjà Prince-Marchand !

Tiberio ne mourut pas, néanmoins. Pas plus que les demi-frères d'Ascanio.

Puis vint le séjour d'Ascanio à Diantra ; envoyé superviser la Maison d'Orient, succursale diantraise des Vossula dont le chiffre d'affaires souffrait des aléas politiques de la péninsule, Ascanio recroisa par le plus grand des hasards le chemin d'une femme qu'il avait d'abord rencontré à l'autre bout du monde. Caley Aldaron avait beaucoup changé ; moins fière, moins forte, elle avait surtout pris un énorme bide, mais Ascanio ne tarda pas à comprendre qu'elle était enceinte. Persuadé d'être le père de l'enfant - bien qu'il n'ait encore jamais couché avec Caley - il réalisa subitement que cette femme était exactement celle qu'il lui fallait à ses côtés, à chaque moment de son existence : elle était différente de toutes les courtisanes de Thaar, et elle ferait certainement horreur à son père. Ascanio déclara sa flamme à Caley, et la demanda en mariage sans plus attendre ; prise au dépourvu, et n'ayant d'autre choix que d'accepter si elle ne voulait pas mourir de faim et perdre son enfant à naître, Caley accepta de bonne grâce. Elle tenta tant bien que mal de faire comprendre à Ascanio que l'enfant qu'elle portait était celui d'un autre prince-marchand, Azhar Tahwi Salougan, mais Ascanio n'en avait cure ; les liens du sang importaient peu, pourvu qu'il l'élève comme le sien et que l'enfant portât son nom : il en ferait le futur empereur de Nisétis ! Les deux époux se marièrent au temple de Sainte-Deina, devant les dieux pentiens - un geste d'Ascanio pour faire plaisir à sa pentienne d'épouse - puis ils rentrèrent à Thaar.

Le retour ne se passa pas comme Ascanio l'avait prévu. Il avait imaginé affronter l'ire de son père ; il espérait lire dans ses yeux le désespoir, la déception, la colère, parce que son fils ramenait à la maison une épouse de basse condition, sans famille et dépourvue de la moindre fortune. Mais Tiberio Vossula ne les reçut même pas ; lorsqu'ils arrivèrent au manoir Vossula, ni Tiberio ni le reste de la famille n'étaient là. Ascanio prit ombrage de cette humiliation, tout en reconnaissant là la rouerie de son paternel.

Lorsqu'enfin père et fils se recroisèrent, et qu'Ascanio voulut présenter à Tiberio sa nouvelle belle-fille, Caley eut la bonne idée de perdre les eaux. Ce fut aussitôt un immense branle-bas de combat ; ou plutôt, disons simplement que les hommes se retirèrent au fumoir pendant que les sages-femmes s'affairaient autour de Caley.

L'enfant, pour la plus grande joie d'Ascanio, fut un garçon. Caley insista pour que le nom d'Ulrik - le nom de son père - soit donné à l'enfant ; mais Ascanio voulait lui donner un patronyme plus estréventin. On s'accorda sur le choix du prénom Vahram, qui signifiait victoire, tout en lui adjoignant le nom d'Ulrik afin de respecter la volonté de la mère. Tout à sa joie, Ascanio célébra la naissance de son fils en s'enivrant pendant une ennéade entière tandis que Caley se remettait lentement de l'accouchement.

Tiberio, évidemment, n'avait rien pardonné des caprices de son fils. Et dès que l'enfant et la mère furent assez robustes, il fit installer Ascanio, Caley et Vahram dans une diligence, qui quitta Thaar aux premières lueurs de l'aube pour gagner la petite cité d'Eofel. Loin de Thaar et des grandes maisons thaaris, tous trois attireraient un peu moins l'attention des rivaux de la famille avec leur mariage honteux ; et Tiberio espérait que les frasques d'Ascanio prêteraient moins à conséquence tant qu'il restait à l'ombre.

Ascanio n'avait pas dit son dernier mot.

HRP

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