La Valse des Dragons. [Alastein]

Arichis regarda Alastein s’éloignait furieux. Le petit comte agissait encore comme un enfant, il ne fit rien pour le retenir.

« Voilà ce que cela fait de grandir sans ses parents. Il s’adressait plus à lui-même qu’à Cornélia.

Le régent prit congé de sa fille et retourna à ses affaires. Quelques jours passèrent, Alastein le boudait tandis que lui écrivait ses lettres dans sa tour, à l’affût des moindres nouvelles de sa parente, Madeleyne. C’est lors d’une matinée ensoleillé qu’Oscario toqua à sa porte pour lui rapporter les nouvelles du vicomté, et celles de son oncle Ansaldo en campagne dans le nord lointain. Il lui rappela également que le mécontentement du jeune comte n’était pas à leur profit. Arichis amusé d’être rappeler à l’ordre par son fils lui demanda ce qu’ils devaient donc faire pour y remédier. C’est tout fier de lui qu’Oscario révéla ses pensées.

Un domestique, parce ce qu’il y en a encore dans le château, lui indiqua où se trouvait son suzerain. Arichis fit un détour par la volière, les cris des rapaces sonnèrent à ses oreilles comme une agréable mélodie. Il reconnut le nouvel pensionnaire et l’accueilli d’un sourire bienvenue. Il rejoignit Alastein au milieu de la cour du château où il s’entrainait comme à son habitude à cette heure-ci.

« Alastein, nous avons un présent pour vous. L’aigle sur son gant scruta Alastein comme s’il avait comprit les paroles du régent. On dit que les aigles sont les rapaces des empereurs. La fauconnerie est un art qui demande beaucoup de patience, de la sensibilité, de l’habilité et de la passion. Celui-ci a été dressé à Velmone par un maitre. Il est à vous. Il lui laissa du temps pour admirer le roi des cieux. Nous aimerions nous entretenir avec vous. »

« Oui-da. Mais les coups les plus bas vous sont assénés la plupart du temps durant vos sommeils, nous gageons si belle qu’elle l’est, que vous ne dormirez pas avec. Ne pensez-vous pas ? »  

Les partisans du moment de son protégé lui en voulaient pour la plupart, le régent le percevait de leurs regards ou messes basses. Mais à tous, il leur rappellera si bonne fortune il devait y avoir, ce serait à ses côtés tant qu’il était en fonction.  Arichis patienta que Sini-Skalk l’Estreventin libère Alastein de ses entraves. Il tolérait la présence de ces étrangers à la cour tant qu’ils avaient du talent dans leur domaine, par contre l’Anoszia estimait le sang noble péninsulaire supérieur à tout autre ainsi on ne verra jamais un estreventin occupait un office revenant à un noble d’Ydril. Alastein vint caresser les ailes du grand rapace qui poussa un glatissement et tourna la tête vers le régent. Le jeunot s’avança vers les remparts avec les deux courtisans, Marfoy et la Jaspe à qui le patriarche n’accordait aucune confiance.

« Messire d’Avinias, venez-donc avec nous. S’adressa-t-il à l’homme barbu qui l’accompagnait d’un signe de la main. Alastein, vous reconnaissez le seigneur d’Avinias, votre vassal et lointain cousin. »
« Votre Grandeur. » Salua celui-ci.

Arichis avait également fait mander à la cour la présence des derniers Barutoliussis qui n’avaient pas été chassé d’Ydril par Inès contrairement à leurs ainés qui avaient prit part dans la révolte de Diogène le Fol.

Kahina d’Ys, leur duchesse les avait informés de sa visite un jour plus tôt. Elle était parti en Estrevent, dans son val natal l’avait renseigné ses filles aussitôt rentrer à Ydril lorsque la duchesse les abandonna au Palais du Soleil Blanc. Aucun n’ignorait la venue de l’Etrangère, et le régent avec son conseil se préparait à la recevoir pour la renvoyer sans son niep.

« La fauconnerie est apprécié de tout grand seigneur Alastein, c’est le plus noble des arts encore plus que la vènerie. Nous les apprécions à Velmone autant que les seigneurs du Médian, voir d’avantage pour notre personne. Dit-il en songeant à Raymond d’Ancenis. Dresser un rapace demande énormément de patience, régner en demande pareil. »

L’aigle poussa un autre glatissement faisant sourire Arichis qui lui flatta la nuque en descendant à son dos. Il n’y avait pas plus noble qu’un aigle parmi tous les oiseaux, Alastein devait comprendre ce que ce présent représentait pour son protecteur. Arichis élança son bras après avoir retirer une ficelle à la patte du rapace pour qu’il prenne son envol, déployant ses immenses ailes sous le regard ébloui espérait-il du comte.

« Savez pourquoi sommes-nous votre Protecteur et Régent d’Ydril Alastein ? »