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 L'Eäla de Pierre

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Ril-Vywen
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MessageSujet: L'Eäla de Pierre   L'Eäla de Pierre I_icon_minitimeSam 31 Mai 2014 - 17:33

Lorsque la Mère marcha pour la première fois au cœur de sa Première Fille, elle fut satisfaite de son Œuvre. Partout sur son passage, ses fils les arbres louaient son avènement et la Déesse aima ce chant. Elle décida de créer un être qui pourrait l’entendre et l’adorer. Elle plongea ses mains dans la terre et en retira d’énormes fragments de roches qu’elle façonna selon son envie. Elle ne lui donna ni jambe ni bras, mais une longue échine qui jamais ne pourrait quitter le sol pour que jamais il n’oubliât d’où il venait. Elle couvrit son corps désarticulé de lierre et son ventre de mousse. Elle tailla sa gueule en un bec acéré et creusa deux orbites dans son crâne dans lesquels elle déposa des éclats d’obsidienne. Kÿria aima sa création et déclara qu’il serait Uuvanio, le Titan.


Dès qu’il eut des oreilles pour entendre, Uuvanio fut charmé par la Symphonie de ses frères les arbres. Il vécut dans les entrailles de sa Sœur, porté par les chants. Malheureusement, il était si grand et son corps était si lourd qu’il blessait l’Œuvre, malgré les précautions de la Déesse. Encore aujourd’hui, il est aisé de suivre le parcours d’Uuvanio, car il est dit que de ses périples naquirent les rivières et les fleuves.


Peu à peu, ses frères les arbres en vinrent à craindre le Titan. Leur chant changea. Désemparé, Uuvanio conçut une vive rancœur à l’égard de la Mère qui l’avait fait ; il se mit à sa recherche, mais Kÿria demeura cachée, refusant de répondre aux suppliques de son Fils. Ce dernier découvrit alors la haine et la folie et il se laissa charmer par leurs promesses. Il cessa de prêter attention à la douleur de ses frères les arbres et sous ses assauts, ils tombèrent par milliers. La violence de ses attaques étaient telle que la mousse sur son ventre se trouva lentement arrachée. Quand il s’en rendit compte, Uuvanio crut à une punition de Kÿria et ne fit que redoubler d’efforts, jusqu’à ce que le lierre qui courait sur son dos mourût lui aussi. Alors il s’effondra, son corps revenu à ce qu’il était avant que la Mère eut posé la main sur lui. Il leva son bec vers le ciel et s’éteignit, silencieusement.


Quand l’agonie de son Premier Fils prit fin, Kÿria partit en quête de sa dépouille. Elle parcourut chaque clairière que sa fureur avait engendrée et décida qu’en souvenir de lui, Anaëh garderait à jamais ces cicatrices. Elle maudit Uuvanio pour ce qu’il avait fait. Elle lui interdit tout repos, le condamnant à attendre de pouvoir un jour se racheter. Il est dit, cependant, qu’elle ne cessa jamais de l’aimer et qu’elle créa les serpents à son image. Elle enduisit leurs crocs de venin, afin que personne n’oubliât qui le premier l’avait trahie. Mais pour les prévenir du tragique destin d’Uuvanio, elle jura que jamais leurs écailles ne leur feraient défaut. C’est pour cette raison que lorsque leurs frères les elfes trouvent encore aujourd’hui une de leur mue, ils se souviennent que la Mère est capable de pardon.


Lorsque les Almugkarkas étaient venus en Ardamir, ainsi que la Taurenorn le voulait, ils avaient rencontré un fleuve ; le courant était trop fort et aurait pu emporter les plus faibles, aussi avait-il été décidé de le longer. Leur périple les avait emmenés jusque dans une clairière silencieuse. Un étrange cercle de rochers, couverts de mousse au-dessous et de lierre au-dessus, enjambait le lit tumultueux et tous avaient pu franchir le torrent en toute sécurité. En remarquant un surprenant menhir aux arêtes acérées comme le bec d’un rapace, Ril-Vywen était restée troublée par cette vision et s’était souvenu de la légende d’Uuvanio. Le Titan était grand comme une Cité, tandis que le pont n’était pas plus large que deux fois un elfe, mais au fond d’elle-même, la druidesse en avait été persuadée : elle avait marché sur le dos d’un mythe.


Assaillie par le doute, Ril-Vywen était revenue sur ce lieu sacré. Son monde s’écroulait, mais cette clairière, elle, n’avait pas changé. Plongée dans un silence qu’elle appelait de ses vœux, Ril-Vywen se réfugia dans l’ombre du menhir et, dans un véritable geste de prière, posa la main sur l’Eäla de Pierre.



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Etherina Naganiel
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MessageSujet: Re: L'Eäla de Pierre   L'Eäla de Pierre I_icon_minitimeSam 31 Mai 2014 - 18:44


Comme toujours je m'étais laissée guider par le chant du vent, allant la ou mes pieds m'emportaient. Cette fois pourtant, j'avais la sensation de m’être aventurée trop loin. Une curieuse impression me faisait frissonné, comme si le danger n'était guère loin. M'étais je trop approchée du front malgré moi ? Quelques dangers m'attendaient ils au bout du chemin ? Probable. En avais je peur ? Certes, non. En mes nombreuses années d'errances, ce ne serait guère la première fois que mes pas auraient a foulés un sol dangereux. Pourtant d'un ordinaire prudente, j'avoue que le fait de me retrouver a nouveau en terres elfes me procurait une sensation de sécurité que je n'avais plus ressentie depuis un si grand nombres d'années qu'elle m'en semblait étrange, mais point désagréable. Je devrais malgré tout prendre garde a ne point devenir téméraire sous l'ivresse que me procurait cette émotion si nouvellement retrouvée. Puis je me rappelais que se sentir en sécurité ne voulait nullement dire être protéger. Je ne devais ma protection qu'a moi même aussi loin que je m'en souvenais, peut être même depuis toujours par les quelques différences qui m'avaient éloignées des miens.

Anaeh avait l'air calme, mais je savais que sous ce calme apparent pouvait se terrer n'importe quoi, de l’être le plus merveilleux a l’être le plus cruel. Si ses arbres, son chant, sa végétation, ses animaux incitaient a la méditation et au respect de notre mère la terre, cette terre n'en était pas moins couvertes de souvenirs tant heureux que malheureux .. En mon cœur, je peinais d'ailleurs a y trouver quelques souvenirs heureux. De nouveau nostalgique, le résultat de mes longues années d'errances, a moins que je ne l'ai toujours été ? M'en voila a me questionner sur mon retour en ces lieux, pourtant le berceau de ma vie. Tant de choses m'accablaient depuis mon retour, pensées et images, puis il y'avait les regrets, si traître qu'ils naissent de rien ou presque.  Il était facile d'oublier pendant que j'étais loin ou tout du moins de m'en donner l'illusion. Ici en ces lieux familiers qui me rattachaient au passé, il était de par bien plus difficile de me mentir a moi même. Car après tout n'étais ce pas la ce que j'avais fais pendant toutes ces dernières années ? Me prétendant non malheureuse, alors qu’empêtrer dans mon errance, j'arpentais les routes de ce monde totalement seule. Chassant les tristes pensées qui menaçaient de me submerger, je pris sur moi pour me concentrer sur les alentours et le paysage qui s'offrait a moi, ainsi que des potentielles menaces qui pourraient s'y cachés. Je laissais donc a nouveau le vent m'emportait la ou les dieux l'auraient décidés. Les pas légers, le regard aux aguets, sans autres nul but que celui d'avancer.

Au bout d'un temps qui put duré de quelques minutes a des heures, mes pieds foulèrent le sol d'une clairière. Une clairière qui fit se heurter en moi bons nombres de questions de par son paysage, reflet d'un mystère déroutant. Je m'avançais prudente, mes sens tout d'un coup en alerte, bercés par le chant que m'apportait la foret jusqu'en les tréfonds de mon être. Je sue que je n'étais plus seule avant pourtant que quoi que ce soit ne s'offre a mes yeux. Cette sensation qui s'éveillait en moi en diverses circonstances m'avaient sauvés de bien des dangers, n'y cherchant guère la moindre explication j'avais toujours vue en cela un genre de sixième sens bénéfique. Bien malgré moi et sous la force de l'habitude, mes doigts se glissèrent autour du pommeau de mon épée, sans pourtant que j'en dégaine la lame. La première chose que je vue de celle qui malgré moi je venais de troubler la quiétude, fut ses yeux. Un regard étonnant de par les deux couleurs qui l'habitaient. Vert émeraude et brun me fixaient, moi dont elle ne devait saisir que peu de choses, dissimulée que je l'étais sous ma cape et mes gants. Que pouvait elle apercevoir de ma personne ? Mon visage parsemé de quelques différences que je ne pouvais cachée, mes yeux d'un rose d'une pâleur mélancolique, quelques cheveux rebelles échappés de mes tresses.

Restant a distance du menhir qui me faisait face et par la même de celle qui s'y abritait, ma voix vint rompre l’apparent calme des lieux. Je ne vous suis point hostile, mon apparition troublant probablement votre quiétude autant que la votre en trouble la mienne. Un sourire discret ponctuait mes mots. Mon attitude ne se voulait pas menaçante, malgré mes doigts reposant toujours sur le pommeau de mon épée. A peine un effleurement subtile. Une mesure de protection ne sachant guère si celle qui me faisait face serait menace ou non.
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Ril-Vywen
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MessageSujet: Re: L'Eäla de Pierre   L'Eäla de Pierre I_icon_minitimeDim 1 Juin 2014 - 12:51

Sous les doigts de la druidesse, le menhir gronda. Ril-Vywen retira vivement sa main, apeurée par la colère de la pierre. Les paroles de l’inconnue, bien que prononcées avec douceur, avaient été comme un coup de tonnerre au milieu de la nuit. Elle pouvait le voir dans le vent qui se levait, dans l’eau qui s’agitait, même dans le ciel qui se couvrait. Tout était infime et pour qui ne savait pas repérer les présages, rien ne se passait et la clairière demeurait égale à elle-même. Pour la druidesse, qui sentait encore sous ses doigts le frémissement du rocher, c’était comme si l’on annonçait la fin d’Anaëh.


« Uuvanio… » murmurèrent ses lèvres, sans qu’aucun son parvînt aux oreilles de la voyageuse ; Ril-Vywen porta une nouvelle fois ses Manaahen vers elle et prit le temps de la détailler. D’elle, on ne voyait qu’une large cape qui avait beaucoup à cacher et un visage étrange. Ses yeux avaient la couleur de certains crépuscules d’été et il semblait que ses joues étaient dévorées par cette pierre qui s’agitait désormais. Était-elle, elle aussi, un présage ? L’ancienne Almugkarka n’aurait su le jurer. La sagesse lui ordonnait de quitter les lieux, de laisser aux esprits le repos qu’ils méritaient. Pourtant, Ril-Vywen ne pouvait s’y résoudre. Si vraiment il était Uuvanio… Si vraiment il était ce Premier Fils condamné à se racheter… Elle eut honte de ses pensées, mais ne parvint pas à les chasser.


Avec lenteur, elle fit glisser la gueule de l’ours derrière son dos. La fourrure de son totem était son seul vêtement, maintenu sur ses épaules par une broche d’os. Son cou et ses oreilles s’ornementaient de bijoux de cuirs et d’ivoire et son unique autre possession était une épée à la lame blanche et dentelée. Ses cheveux châtains encadraient un visage dur ; il était néanmoins indécis et le doute se lisait dans ses yeux. D’une main tremblante, elle palpa une nouvelle fois la pierre et murmura, la peur au ventre : « Uuvanio. »


Rien ne se produisit. Ril-Vywen sut, dès lors, qu’elle ne s’était pas trompée : l’inconnue était un signe des dieux. Restait à déterminer s’il était bon… ou mauvais. D’un geste impérieux, elle lui ordonna de s’approcher puis quand ce fut fait, elle attrapa d’autorité son poignet et l’obligea à toucher la roche. Elle fit de même avec sa main libre, se colla à sa sœur l’elfe à la peau de pierre et lui murmura à l’oreille : « Parle. »



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Etherina Naganiel
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MessageSujet: Re: L'Eäla de Pierre   L'Eäla de Pierre I_icon_minitimeDim 1 Juin 2014 - 13:23


Il se passa un instant sans que rien ne vienne troublait le silence pesant qui s'était installait dans la clairière. Je fixais l'elfe étrange qui me fixait en retour. Étrange elle l'était de par sa tenue et de par le regard inquisiteur qu'elle me jetait. Comme si elle cherchait a découvrir quelques réponses profondes dans mon être. Je fut rapidement mal a l'aise, m'interdisant de m’arrêter sur l'allure étrange que lui donner le peau d'ours qu'elle revêtait comme seul vêtement.

Après tout cela n'était rien de plus qu'une parure, pour ma part, de mes étrangetés, je ne pouvais me séparée. Que ce soit des mes yeux rosés ou de mes marques restant encore aux yeux de tous y compris des miens, un mystère entier. Combien de temps passa pendant que nous restions ainsi a nous fixer, je ne saurais le dire. Un battement de cœur, une respiration, un souffle de vent ? Cela prit fin par un geste. Un geste d'elle. Un geste impérieux. Mes yeux se détournèrent des siens pour fixer sa main. Quoi ? Voulait elle que je m'approche ? Folie que voila. Elle était parfaite inconnue, nous étions seules et je ne pouvais guère oubliée l'épée qui était sienne, bien que que moi même j'en eusse une pour ma défense.

Alors pourquoi me retrouvais je a m'avancer vers elle ? Ma raison me disait de partir sans plus jamais me retourner, mais mes sens me chantaient une toute autre musique. La pierre elle même semblait m’appelait jusqu’à elle. Quand la main de l'inconnue se saisie de mon poignet, mon autre main se resserra quelque peu autour du pommeau de mon épée, pourtant je ne fis rien. Pas l'ombre d'un geste visant a me défaire de sa poigne. Je mis ça sur le compte de la curiosité mais j’eus l’impression bien malgré moi que c'était quelque chose de plus profond qui me guidait. Perdais je l'esprit ?

Ma main entra en contact avec le curieux Menhir qui nous surplombait avant que cette Elfe étrange ne s'en vienne a se coller a moi me faisant perdre momentanément l'usage de mes pensées. Que faisait elle la, que me voulait elle ? Étais ce une quelconque sauvageonne ayant perdu l'esprit ? M’entraînait t'elle dans une espèce de connexion avec la pierre ? Étant restée éloigner depuis fort longtemps de mes frères elfes, je ne pouvais guère puisée en mes connaissances pour savoir si elle cherchait la a m’entrainais en un quelconque rituel. Il n'en restait pas moins que j'étais fort mal a l'aise de tout cela.

Parle.

Un souffle tout au plus a mon oreille, mais pourtant je n'en doutais pas, c'était la le mot qu'elle avait prononcée. Étais ce a moi qu'il s'adressait ? Que devais je lui dire ? Étais ce les quelques marques courant sur mon visage qui l'avait induite en erreur. Ou peut être me prenait elle pour une autre. J'aurais pue la bousculer quelque peu, la repousser et la laisser a sa possible folie, mais je n'étais point une adepte de la violence. Voulant coupé court a toute méprise, j'en vins a ôté délicatement le capuchon qui recouvrait ma tête, dans un mouvement lent destiné a ne point la brusquer. En d'autres circonstances, j'aurais crains a sa réaction quand a ma vue, mais vu l'étrangeté de l'elfe qui pour l'heure me tenait compagnie, je n'avais nul doute qu'en au fait que mon apparition ne lui causerait pas la moindre frayeur.

Me libérant doucement de sa main puis de sa proximité, je fis quelques pas en arrière,  me saisissant de ma cape qui bientôt reposa entre mes bras pour lui dévoilé l’entièreté de ma personne. Voyez vous, je ne vous suis qu'une étrangère? Je pense qu'il y'a méprise et que vous attendiez tout autre que ma personne.

Mon regard délaissa un instant sa vue pour se perdre sur le Menhir, curieusement bien que ma paume et lui ne se trouvent plus en contact, il me semblait pouvoir en ressentir encore les sensations. Une bizarrerie de plus quand a ces instants. D'ailleurs qu'est ce qui au juste m’empêchait de quitter ce lieu aussi étrange que l'Elfe qui l'occupait. Rien, me répondis je a moi même. Pourtant je restais la, mes yeux se perdant dans les siens cherchant réponse a une question dont j'ignorais tout. Que m'arrivait il ? Étais je subitement moi aussi prise de quelques folies ? A moins que quelque chose de bien plus grand que ma propre compréhension ne soit a l’œuvre.  
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Ril-Vywen
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MessageSujet: Re: L'Eäla de Pierre   L'Eäla de Pierre I_icon_minitimeMer 11 Juin 2014 - 20:49

Le vent se leva. Jaillissant d’entre les arbres, il conquit de ses bourrasques impérieuses la clairière silencieuse. Ril-Vywen porta une main devant elle dans un geste instinctif, dans un vain espoir de protéger ses yeux. C’était comme s’il provenait de toutes les directions à la fois ; il convergeait vers le menhir dans un concert de hurlements stridents. La peau de l’ours claquait férocement et la druidesse peinait à ne pas se laisser renverser.


La terre gronda. L’étrange cercle de pierre prenait vie, la friction des rocs qui s’entrechoquaient provoquait un vacarme assourdissant. Aux oreilles de la druidesse, c’était comme si la Mère elle-même sonnait le glas du monde. La queue de l’Eäla de Pierre se souleva lourdement dans les airs, mettant Ril-Vywen à genoux devant cette vision dantesque. Hedda, put-elle seulement penser alors que l’impuissance la saisissait à la gorge, Hedda saurait quoi faire. Mais l’Anaarooma était morte et Ril-Vywen était seule face à un monstre qui la dépassait totalement. Après s’être figée quelques secondes, la chaîne de pierre retomba violemment au sol, projetant un impressionnant nuage de poussière. D’énormes mottes de terre s’abîmèrent dans le fleuve en contrebas.


L’échine du Titan fut prise d’un frisson incontrôlable qui fit trembler la clairière plus encore que précédemment. Devant cette vague incroyable qui l’encerclait complètement, Ril-Vywen recouvra ses esprits et chercha du regard sa compagne d’infortune. Luttant pour garder son équilibre, elle parvint à la rejoindre et, après s’être saisie de son poignet, la tira à sa suite. L’Almugkarka eut tout juste le temps d’apercevoir, d’un coup d’œil derrière son épaule, le menhir se frayer un chemin hors du sol. Il se révéla n’être que la partie supérieure du « bec » de la créature : un second monolithe, complètement enfoui jusqu’alors, claqua contre son jumeau.


Le serpent s’enroua sur lui-même dans ce qui ressemblait à un cri d’agonie terrible. Il jeta un regard en direction des deux insectes qui le fuyaient, mais s’en désintéressa très vite. S’élevant à plusieurs mètres de hauteur, il hésita quelques secondes avant de se mettre en mouvement dans la direction opposée. Ril-Vywen cessa aussitôt sa course. Son cœur battait la chamade et elle ne pensait pas avoir un jour eu aussi peur qu’en cet instant — pas même lorsque les drows avaient attaqué la Noss à la faveur de la nuit —, mais une crainte plus grande encore tordait son ventre. « Eraïson… murmura-t-elle dans un gémissement étouffé. Il se dirige vers Eraïson. »


Elle lança un regard à sa sœur l’elfe, comme à la recherche du courage qui lui manquait. Elles n’avaient pas le choix, pourtant : elles devaient rejoindre la cité avant le Titan. Au vu de la démonstration apocalyptique à laquelle elles venaient d’assister, la druidesse craignait le pire. Elles devaient la prévenir du danger qui la guettait. La bête était lente, la chose était possible, mais elle semblait aussi invincible.


« Je vais tenter de le ralentir, déclara finalement Ril-Vywen avec lenteur. Toi, cours, ne te retourne pas et préviens-les. » Sans un regard de plus pour l’étrangère, elle se mit en chasse. Dès qu’elle eut retrouvé le couvert des arbres, elle changea.


La druidesse devint ourse.



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MessageSujet: Re: L'Eäla de Pierre   L'Eäla de Pierre I_icon_minitimeMer 11 Juin 2014 - 21:38


En un instant la situation passa de ce que je qualifiais d'étrange a bizarrement oppressante, voir terrifiante. Un vent dantesque vint s’abattre sur la clairière, m'obligeant a lutter de toutes mes forces pour ne pas goûter au sol, emportait par une de ses bourrasques semblant provenir des entrailles même de notre mère la terre. Comme si il ne suffisait pas que le vent nous fouette avec hargne, emportant sans crier gare ma cape dans ses élans, il fallut que bientôt la terre se mette a gronder.

Au delà de tout entendement, de toute logique, bref de toute chose ayant dirigé ma vie depuis bons nombres d'années. Choses toutes autres que les croyances mystiques de mon peuple, je vis naître devant mon regard effaré, une terrible créature. Naître étant un bien grand mot, vu que si je n'étais point si secouée par ce qui s'offrait a ma vue, j'aurais jurée que c'était le curieux menhir touchait précédemment qui venait de s'animer. Balivernes .. Et pourtant.

Je restais la sans bouger a fixer la chose qui bientôt se fit plus imposante, libérée de ses entraves dans la terre. Probable qu'elle m'aurait engloutie, si la curieuse compagne qui était mienne en ces instants ne s'était pas précipitée vers moi, se saisissant de ma main pour m'entraîné a sa suite. Quand sa voix s’éleva calmant bizarrement les battements affolés de mon cœur, je perçue l'urgence de la situation, oubliant tout de mes propres craintes. Si ses volontés m'apparaissaient claires et sommes toutes logiques, je peinée a accepter l'idée de la laisser seule, derrière moi et sans nul autre défense que son épée contre ce titan grandiloquent qui ne manquerait pas de l'engloutir.

Je serrais donc malgré moi sa main dans la mienne, refusant un bref instant de la lâcher. Soit pour lui donner quelques courages, soit pour m'en donner a moi, qu'importe que cela. Milles émotions grondaient en moi, aussi surement que grondaient la pierre et le vent. Je lâchais finalement a regret la main de ma sœur Elfe, la regardant filée jusqu’à ce que mon regard ne puisse plus la suivre. N'écoutant ensuite que mes inquiétudes pour le peuple d'Eraison, je laissais mes jambes me pousser jusqu'a la cité en l'allure la plus rapide que me le permettait mon souffle. Je ne stoppais ma course que quand enfin devant moi se dressait la cité Exagonale que je m'en venais prévenir d'un danger imminent.

Si arriver jusque la sans, sans cesse me retourner dans la crainte de voir quelques monstres me suivre, pénétrée la cité serait peut être chose moins aisé. Tel que dans mes souvenirs, la cité s'élevait majestueuse de part la muraille qui l'entourait. L'escalader aurait pu être envisageable, mais prenant bien trop de temps puis pour sur, on m'aurait décoché quelques flèches avant que j'en atteigne les hauteurs, alors quoi ? Par chance, les dieux ou mère nature elle même, quoi que visiblement en colère, semblaient être de mon coté. La porte s'ouvrit, me laissant pénétré pour découvrir une petite foule en mouvement, visiblement effrayée. Bien sur mon sang tapant rudement mes tempes, de par ma course effrénée et de par les craintes qui se heurtaient en mon cœur, j'en avais presque oubliée le vacarme assourdissant que l'on entendait de loin. Bien qu'ils ne sachent pas ce qui s'en venait jusqu’à eux, mes frères Elfes avaient sentis le danger qui les guettait.

Sous le poids des questions, je ne me rendis guère compte des quelques regards curieux voir effrayés qui me fixaient, a moins que je ne mis tout cela sur le compte des peurs qui les habitaient, en oubliant la curieuse apparition que je leur offrais sans ma cape pour leur cacher les étrangetés de mon être. J’eus vite fait d'apprendre que seule la moitié des troupes étaient présentes, les autres étaient au front .. La seule option qui me semblait être la bonne, était fuir, mais fuir ou et fuir quoi ? Ils me pressaient tous de question comme si je pouvais en connaitre les moindres réponses .. Mais je n'étais guère plus qu'une étrangère parmi les miens, et bien que j’essayais au mieux de ne pas le montrer, j'étais tout aussi effrayée qu'eux, si ce n'est plus.

Le vent s'intensifier, le grondement se rapprochait, la créature serait bientôt la. Mes yeux se portèrent anxieusement vers la porte dans l'espoir d'y voir bientôt apparaître une silhouette familière. Mon esprit se tordis en quelques regrets pendant que mon cœur se couvrait de quelques remords. Avais je eu raison de l'abandonner ainsi ? Vivait elle toujours ? Et si ce n'était pas le cas, si elle s'était sacrifié pour que je puisse venir ici donnée l'alerte, qu'adviendrait il ? Une poussée de courage venue du fond de mes entrailles me poussa a dégainé mon épée. Qu'elle que fusse la finalité de tout ça, son geste ne pouvait être vain, je devais être digne de l'ébauche de confiance qu'elle avait placée en moi.

Un grondement de plus, un bruissement léger, le vent qui souffle puis le calme, un trop grand calme. Il s'était arrêté. Il était arrivé. Le titan de pierre nous guettait amenant possiblement avec lui la mort ou milles tourmentes. Malgré l'incertitude, malgré la peur, malgré toute émotion on ne peut plus naturelle en pareilles circonstances, moi et mes frères Elfes faisions front attendant que l'ombre du géant de pierre ne recouvre la cité. Quand viendrait ce moment, il serait trop tard pour penser, resterait a agir, muent par quelques pulsions de survie, en espérant que cela suffise a tous nous sauver. De retour au berceau de ma vie, je n’eus jamais pensée que ce serait peut être pour y mourir si prématurément. Le destin était chose curieuse mais quel qu'il soit, j'étais prête a lui faire face et a l'affronter.
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Elvad Do'ana
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MessageSujet: Le feu dévore même les pierres   L'Eäla de Pierre I_icon_minitimeMer 18 Juin 2014 - 20:34

La forteresse de Yutar semblait bien calme, vue de l'extérieur. Et pour cause, seul un monolithe de pierre noir était visible, ainsi que quelques palissades et tour de guet sommaires qui faisaient face à la forêt. L'essentiel du lieu était souterrain, des centaines de mètres de galeries transformaient le sol, facile à creuser, en véritable fourmilière. Lorsque les drows avaient investis la place, plusieurs siècles auparavant, ils avaient reproduits l'organisation du Puy. Ainsi, tout était soigneusement hiérarchisé suivant la profondeur à laquelle se trouvait chaque installation. Toutefois, le récent afflux de troupes dans et surtout autour de la forteresse avait obligé à de grands travaux : de nouveaux dortoirs avaient été creusés, des celliers supplémentaires aménagés et des installations en surface avaient été dressées à la va-vite pour surveiller les environs. Dans cette tâche, le principal effort était naturellement venus des esclaves, main d’œuvre commune chez le peuple eldéen, mais il était avéré que rien n'aurait été possible aussi rapidement sans un soutien important de la part de l'étude noire et de ses géomanciens, habituellement chargés de veiller à la bonne condition des tunnels, chambres et structures au sein du Puy et qui avaient été réclamés par l'armée et les temples pour soutenir l'effort de guerre sur ce qu'on appelai désormais communément le Front. Grâce à leur aide les galeries étaient consolidés d'épaisses parois de pierre, les tunnels obtenaient une précision géométrique et des remparts se voyaient ériger en quelques heures dans les camps fortifiés des alentours. En à peine un mois, la superficie interne de Yutar avait quasiment doublés, ce sans même compter les tunnels d'accès vers les différents campements et postes fortifiés qui s'étendaient sur toute la ligne. Et cela donna des idées à certains généraux : au lieu de creuser le long du Front, pourquoi ne pas creuser au travers ?


C'était un ambitieux projet qui avait, de plus, dus se passé du soutien du haut-commandement de l'armée, celui-ci ayant pour projet de porter une attaque dans le Nord de l'Anaëh, bien que les rapports des éclaireurs en Abyssea ne soient toujours pas concluants. Les temples, celui d'Uriz en tête, et l’Étude Noire ne purent donc compter que sur le soutien de certains officiers plus ou moins isolés, réussissant tout de même à rassembler une force théorique de quelques mille cinq cent combattants, auxquels venaient s'ajouter leurs propres troupes et probablement de nombreux opportunistes lorsque le moment serait venus. Mais d'abord il fallait réussir à creuser le tunnel.
Le problème venait de l'Anaëh elle-même : les mages savaient que la forêt avait sa propre conscience, et que celle-ci risquait de les trahir et d'avertir les elfes, en particulier les clans locaux. Mais les signes n'étaient pas si évidents, la réaction serait lente. Il convenait alors de les prendre de vitesse. On envisagea d'abord de mettre au travail tous les esclaves mais il apparut vite que l'organisation du chantier serait un trop grand défi. C'est alors qu'un des mages, renommé pour son intelligence frisant la folie, émit l'idée de se servir de certaines des créatures de leur terres natales. En particulier certains vers géants qui étaient capable de creuser des tunnel entiers à travers les poches de lave du volcan, et dont on les soupçonnait d'être à l'origine des nombreuses galeries désormais habitées par les eldéens. Mais les faire obéir n'allait pas être chose aisée, pas plus que de les transporter jusqu'à la forteresse.
Un autre mois, des dizaines d'esclaves et plusieurs magiciens furent nécessaires à toute cette opération, de la traque et la capture des animaux, de la mise en place des sorts pour les forcer à obéir jusqu'à leur acheminement à la forteresse. Il n'étaient plus qu'à quelques ennéades du printemps, date espéré pour leur offensive. La mise au travail des vers fut complexe, notamment car rien n'avait encore été prévus de manière officielle et somme toute peu d'officiers étaient réellement au courant. L'organisation fut donc dans un premier temps assez chaotique et provoqua de nombreuses altercations entre les différents partis.
Mais, une fois les bêtes lancées dans la bonne direction, le retard fut rapidement rattrapé. Les créatures progressaient à une vitesse inimaginable comparé à ce qu'aurait pus fournir même un millier d'esclaves. Derrière eux les géomanciens et les esclaves consolidaient les tunnels, les agrandissaient et creusaient des galeries de communication entre les trois principales. Tandis que, dans la forteresse, ceux qui avaient choisis de suivre les instigateurs de cette action se préparaient, affûtaient leurs armes, ajustaient leur armure et se mettaient en ordre de bataille. L'excitation montait parmi les guerriers qui percevaient déjà l'odeur du sang et des cendres, comme le prémices à ce qui allait venir.


Elvad progressait le long de la galerie, en queue du cortège de prêtres, tous portant les symboles traditionnels du Père des Batailles, à commencer par l'imposant marteau que brandissait négligemment le prêtre supérieur à leur tête. Derrière eux suivaient d'autres prêtres : ceux de Zhak'Bar, toujours prêt à se mêler à ce qui ressemble de près ou de loin à un massacre, et de Kiel en tête, puis quelques prêtres de Tesso ayant rejoints le mouvements et en dernier les prêtres des autres cultes belliqueux, en petit nombre. Puis venaient les soldats, essentiellement du cinquième ost stationné à Yutar : on avait évité de dégarnir le Front ce qui aurait pus être gêné par le haut commandement et surtout avertir les elfes. On retrouvait donc essentiellement des lanciers qui avaient troqués leurs armes trop encombrantes pour des cimeterres plus à même de servir ainsi que des rondaches légères, des vougiers qui eux avaient conservés leur pesantes armes, des sabreurs équipés selon leur préférence d'épées courbes à une ou deux mains et quelques arbalétriers qui pourraient occuper les positions en hauteur et ne pas laisser les redoutables archers des Cités sans riposte. Enfin, derrière, venaient quelques mages, essentiellement de l'Etude Noire et que l'on sentait nerveux à l'idée de la bataille, à laquelle ils n'étaient de toute évidence pas préparés.
Ils progressaient à travers les tunnels depuis plus de quatre jours, se reposant dans les cavernes aménagées par les géomanciens le long du parcours. Le sol était presque parfaitement lisse, seuls de légères stries indiquaient le mouvement de reptation de ce qui avait creusé le sol. Et la géométrie parfaite laissait bien sous-entendre qu'un seul animal en était à l'origine, en un seul passage. Ce qui laissait songeur quand à la taille de la bête puisque cinq soldats pouvaient marcher de front sur le sol du tunnel, lequel avait été aplatis par les esclaves terrassiers.
Finalement, ils arrivèrent à destination, puisque se tenait devant eux une dizaine de mages de l'Etude Noire, leurs tenues couvertes de terre et de poussières, de la sueur ruisselant de leur front. Plus loin dans le tunnel, les esclaves qui avaient participé aux travaux étaient enchaînés au mur. Le tunnel se poursuivait dans les ténèbres, seuls de longs cordages presque aussi épais qu'un bras étaient visible, abandonnés à l'entrée.. Le prêtre d'Uriz en tête se dirigea vers un petit groupe de mage, que leur bure de cérémonie identifiaient comme des fidèles de Valas, venus soutenir les rituels des géomanciens par leurs capacités.

« Vous êtes certain que nous sommes au bon endroit ?
-Aucun doute, nous somme juste sous la cité, légèrement vers l'est comme prévus. Les autres groupes sont en place également.
-Et les vers ?
-Ils continuent leur route, leur esprit sont obnubilé par l'idée de s'éloigner d'ici. On ne devrait plus jamais en entendre parler.
-Je l'espère. Tout est près donc.
-Nous n'attendons plus que votre signal. Mais j'espère que vous savez ce que vous faites, si nous perdons, les conséquences auprès du Karliik Glenn pourraient être désastreuses.
-Si nous perdons, la seule conséquence que nous aurons à affronter sera notre mort. » Puis il se retourna vers le groupe qui le suivait : « Soldats, fidèles adorateurs d'Uriz Vyn'Het Namaz, rejetons de la guerre et porteurs de fléaux, aujourd'hui nous pourrons satisfaire à notre soif de vengeance. Juste au-dessus de nous, tranquillement installé dans leur maisons, des centaines, que dis-je des milliers de nos cousins félons n'attendent que nos marteaux, nos lames et nos fouets. Vengez-vous de leur trahison, faites leur payer le prix de leur lâcheté. Que des torrents de sang inondent les rues de leur Cité bien aimé et que leurs cris d'horreur se répandent dans les airs ! Aucune pitié, aucune compassion, aucune faiblesse ne sera toléré ! Massacrez-les ! »

Ces derniers mots furent repris en chœur par tous, roulant dans le tunnel dans un grondement de tonnerre. Des autres galeries parvenaient de semblables écho. Sur un signe de tête, les géomanciens se mirent alors à incanter, en appelant aux dieux et aux forces de la nature. Les prêtres de Valas les entouraient et affichaient les traits concentrés, tendus sous l'effort, de ceux qui se livraient à un exercice difficile. Puis, soudain, tout un pan de la galerie se creusa plus vite qu'aucune créature n'en eut été capable. C'était comme si la terre et la roche étaient repoussées avec une violence incroyable. L'onde de choc atteignit le sol et les pavés qui servaient de fondation. Elle éclata avec fracas.
Dans les rues de la cité elfique d'Eraïson, l'enfer se déchaîna. En trois endroit, le sol s'ouvrit dans un  déchirement assourdissant et vomit des hordes de guerriers drows. Elvad avait été parmi les premier à gagner la surface, tenant sa lance d'une main. L'air était frais et sec par rapport à la moiteur du tunnel et il faillit en avoir le souffle coupé sous son armure. Mais il se reprit rapidement, tout comme la garde de la cité. Déjà, quelques veilleurs accouraient sur les lieux, lances brandies. Elvad vit voler sa javeline qui se ficha dans le ventre d'un garde à quelques mètres de lui, lequel s’effondra à genoux. En trois pas le prêtre d'Uriz était sur lui et d'un mouvement d'épée lui fracassait le crâne. Tout autour d'eux résonnaient les cris d'alerte tandis que des soldats drows se répandaient depuis le tunnel semblable à une blessure.
Elvad passa la main sur sa lame, qu'il avait préalablement enduite d'une graisse particulière et prononça quelques paroles en appelant à Uriz. Aussitôt la graisse s'incendia et les flammes recouvrirent l'épée, sans que son porteur n'en sembla affecté. Lequel reprit sa marche à travers les rues de la cité, accompagné de quelques soldats. Une ligne d'elfes apparus à quelques mètres d'eux, légèrement en surplomb.

« Archers ! »

Elvad se tassa sur lui-même, s'abritant partiellement derrière une ornementation décorative. Malgré son épaisse armure, les arcs longs des elfes pouvaient facilement trouver une faille. D'ailleurs l'un des lanciers qui l'accompagnaient s'effondra, la gorge transpercée, lorsque le sifflement des projectiles retentit. Un autre soldat fut touché à l'épaule et s'effondra contre un mur. En retour, trois arbalétriers prirent position et les cordes claquèrent, suivis bientôt par l’effondrement de l'un des tireurs ennemis. Le responsable galvanisé voulut recharger son arme mais oublia un temps que les arcs n'avaient pas ce genre de problèmes. Deux flèches se plantèrent dans son ventre, leurs empennages blancs fièrement dressés, tandis qu'une autre lui traversait le crâne, mettant un terme définitif à sa vie. Mais il en fallait plus pour arrêter les soldats. Elvad se rua de l'autre côté de la rue, ramassé sur lui-même pour protéger ses articulations. Une flèche rebondit sur une de ses spallières juste avant qu'il n'atteigne le couvert d'un bâtiment.
Là il se trouva face à quatre elfe, vêtus de tenues riches et décorées, mais dépourvus d'armes. Un sourire sadique se dessina sous le heaume cornus. Le premier elfe, un mâle courageux, essaya de ralentir l'agresseur qui le cueillit d'un coup de gantelet à la mâchoire. Il sentit plusieurs dents se déchausser et l'elfe s'effondra contre le mur, inconscient. Le deuxième voulut fuir mais un coup d'épée lui traversa l'aine, le laissant s'effondrer dans une mare de sang. Les deux autres, des femmes, hésitèrent un instant puis l'une d'elle sortit une petite dague et la brandit. Elvad s'approcha tranquillement et lorsqu'elle voulut le frapper saisit l'arme dans sa main et la lui arracha. Il la projeta au sol et la rua de coup de pieds dans l'estomac. Puis il se tourna vers la dernière, qui gémissait, prostré contre le mur. Elle ne devait même pas avoir atteint le siècle d'existence, ce n'était guère plus qu'une gamine. L'épée frappa sans prévenir, déchira les os du crâne et projeta cervelles et sang aux alentours. L'autre elfe cria et pleura toutes les larmes de son corps tandis qu'Elvad reprenait la direction du combat.
Autour de lui, les rues devenaient les théâtres d'affrontements sanglants. Les gardes s'étaient mobilisés et affrontaient désormais les guerriers eldéens en formation. Leur résistance était opiniâtre et plus d'un guerrier sombre mordit la poussière. Mais les elfes n'étaient pas assez nombreux pour empêcher le reste des troupes de s'en prendre à leur précieuse cité, enfonçant les portes, brûlant les maisons, massacrant ou capturant les civils. Les drows laissaient cours à leur pulsions les plus basses et prenaient part avec un plaisir sadique au saccage. Les prêtres d'Uriz conduisaient les offensives dans les rues principales, cherchant à rejoindre les points importants de la ville tel que le palais du protecteur et  les portes. Les autres cultes conduisaient des groupes de guerriers vers les objectifs secondaires, les réserves d'armes et de nourriture ou tout autre endroit intéressant. Quant aux mages, ils profitaient du spectacle en regroupant leurs forces pour les endroits où leurs talents seraient utiles. Les prêtres de Valas étaient les seuls à être déjà entrés en action, cherchant les pratiquants de l'Art ennemis pour les affronter et les réduire à néant.
Elvad déboucha dans l'une des rues principales pour voir un vougier drow aux prises avec l'un des gardes elfes, qui maniait une lance avec souplesse et rapidité. Le prêtre se jeta au combat et détourna de son épée un coup qui aurait été fatal au sombre, se contenta alors de le toucher au bras. Aussitôt l'elfe reporta son attention sur ce nouvel ennemi et Elvad ne put que bondir en arrière à temps pour éviter un coup de hampe, dont l'extrémité était effilée. Il se remit en garde et attaqua l'elfe, lequel dévia sa lame, veillant à garder les flammes dévorantes loin de lui. Il tenta de piquer le prêtre au flanc mais celui-ci esquiva le coup d'un pas de côté et porta une attaque au chef de son adversaire, qui se baissa avec dextérité et tenta de faucher les jambes de son ennemi. Elvad bloqua le coup au dernier moment et réussit à frapper du pommeau son ennemi, ce qui le força à reculer. L'elfe secoua la tête pour reprendre ses esprits et parvint à éviter un coup oblique du prêtre, avant de détourner un autre coup aux reins. Il riposta, cette fois parvenant à glisser son arme sous la spallière et Elvad sentit du sang couler le long de son bras. D'une main il saisit l'arme de l'elfe et essaya de l'entraîner vers lu. Celui-ci se cabra mais c'est ce qu'attendait le prêtre d'Uriz qui se jeta contre son ennemi qui, déséquilibré, ne put éviter la lame meurtrière. L'épée déchira le plastron d'acier fin, pénétra le cuir, brisa les côtes et transperça cœur et poumons. L'elfe s'éteignit avec un hoquet qui projeta quelques gouttes de sang au visage d'Elvad. Lequel retira brusquement son épée dans un bruit organique répugnant et se replia légèrement contre un mur. Il porta deux doigts sous son armure, là où la lance avait pénétré, et avec une légère incantation porta son gantelet au rouge pour cicatriser la plaie. Il serra les dents et grogna sous le douleur, puis retira sa main et fit jouer son épaule. Satisfait, il repartit au combat à travers les rues de la cité, dont les rigoles commençaient déjà à se remplir de fluides carmins.
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Etherina Naganiel
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MessageSujet: Re: L'Eäla de Pierre   L'Eäla de Pierre I_icon_minitimeDim 22 Juin 2014 - 16:23


Je ne compris pas immédiatement les événements qui suivirent. Alors que j'attendais une menace nous arrivant de face, des cris se firent rapidement entendre dans mon dos. Des cris en provenances des rues ou des massacres sanglants se déroulaient. Autour de nous une armée entière prenait possession de la cité, laissant les soldats et les habitants d'Eraison en proie a une horreur sans nom. Aucun d'entre nous ne semblaient savoir d'ou nos assaillants débarquaient, mais il nous fallait faire face.

Parant au plus pressé, désertant la muraille et les portes principales de la cité, je me dirigeais dont la ou je pourrais portée secours. Épée en mains et bien consciente que je risquais ma vie, je n'écoutais que mon cœur, sauvant autant de mes frères que je le pue. Nos adversaires étaient plus nombreux, je ne faisais guère le poids. J'avais appris a manié l'épée pour ma propre défense non pour une bataille de cette ampleur. Je fut dont rapidement submergé par les événements, mais je tenais bon .. Du moins pendant quelques brefs instants.

Non loin de ma position, j’aperçus une fillette en proie aux tortures de quelques drows. N'écoutant rien d'autres que mes émotions, de bien mauvaises conseillères je l'admets, je me précipitais pour faire rempart de mon corps entre elle et les armes de ces monstres assoiffés de sang. Les coups pleuvaient sur moi, blessant ma peau de part et d'autres. Pourtant je ne bougeai pas. Chaque coup que je prenais était un qu'elle ne prenait pas. Je m'écroulais bientôt, mon sang se déversant sur le sol, la fillette cachée sous mon corps. Mes dernières espérances avant que je ne sombre dans l'inconscience, furent pour elle, puisse t'elle être sauve.


Hrp: C'est ici que se termine le RP pour moi. Je vous souhaite une bonne continuation.
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Ril-Vywen
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MessageSujet: Re: L'Eäla de Pierre   L'Eäla de Pierre I_icon_minitimeLun 30 Juin 2014 - 9:19

Avec l’énergie du désespoir, l’ourse se rua contre son adversaire. Son épaule frappa lourdement la pierre, mais l’Eäla ne dévia pas sa course. L’animal, lui, sentit une vive douleur exploser dans son corps en même temps qu’un craquement sinistre se faisait entendre et elle s’affala au sol. Vaincue. En redressant la gueule, elle put voir le serpent terrible donner un violent coup de gueule contre un de ses frères les arbres sur son chemin, faisant ainsi chuter un géant sans aucun doute plusieurs fois millénaire. Épuisée, la bête ferma les yeux et s’effaça lentement.


Luttant contre la fatigue et le vertige qui la saisissait, Ril-Vywen se redressa lentement. Son bras gauche la faisait souffrir le martyre mais ce n’était pas le moment de s’en préoccuper. Après avoir aspiré une grande goulée d’air, elle reprit sa course. Entièrement concentrée sur son objectif, elle ne prêtait pas attention au reste ; c’était une erreur, car en cette éprouvante soirée, Anaëh regorgeait de signes. La Symphonie, en premier lieu, avait revêtis ses accents les plus guerriers. Ses notes insouciantes s’étaient mues en un concert de tambours sinistres et c’était comme si la Prime Forêt encourageait son bourreau.


Alors qu’elle arrivait à sa hauteur, la druidesse sauta sur le dos du monstre ; ses poings agrippèrent le lierre qui maintenait son unité et elle focalisa toute son énergie à ne pas se laisser désarçonner. Dans sa course folle, il semblait pourtant que le serpent ne s’était même pas rendu compte qu’il avait désormais une cavalière. Se hissant péniblement jusqu’à sa tête, sans trop savoir ce qu’elle y ferait, Ril-Vywen eut tout juste le temps d’atteindre son but quand, déchirant le voile de ses frères les arbres, sa monture arriva en vue d’Eraïson.
C’est ainsi que les drows, qui s’étaient rués sur les murailles pour en déloger les soldats de la ville, purent voir arriver une druidesse au regard sombre, chevauchant un monstre de pierre géant. Quant à l’Almugkarka, elle observa sans les comprendre les premiers signes de combats, en particulier d’importantes colonnes de fumées.



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Elvad Do'ana
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MessageSujet: Re: L'Eäla de Pierre   L'Eäla de Pierre I_icon_minitimeLun 30 Juin 2014 - 15:47

Elvad ne se rappelait pas très bien ce qu'il s'était passé. Il avait pris la tête d'un groupe de soldats et les menait à travers des rues secondaires vers l'une des portes de la cité. Autour d'eux, répercutés par les murs de pierre nue, épurés, les échos de la bataille emplissaient leurs oreilles et avec eux tout ce qui en découlait : râles des blessés et des mourants, pleurs et supplications des capturés, rugissement des incendies qui se déclaraient un peu partout... C'est à cause de cela qu'ils ne les entendirent pas arriver. Un groupe de soldats elfes, semblable par la taille au leur, leur tomba dessus depuis un virage. Apparemment tout aussi surpris qu'eux.
L'instinct parla le premier, sans laisser le temps à la tactique de s'exprimer. Les lames fendirent l'air avant que quiconque n'ait pus aligner une pensée cohérente. Un elfe eut la gorge tranchée, une longue giclée de sang éclaboussant le plastron d'Elvad. Un drow s'agrippait de ses deux mains à la hampe de la lance qui lui perforait le ventre, s'effondrant lentement à genoux. Un elfe hurlait en tenant son moignon droit, tandis qu'un drow glissait contre un mur en tentant vainement d'arrêter le saignement de sa cuisse qui inondait le pavé. Un elfe tâtait de sa main la partie du visage qu'il lui manquait et à la place de laquelle ne restait plus qu'une bouillie sanglante, mêlant chair, peau et fragments d'os, et en face de lui un drow hoquetait, éructant des bulles de sang et de salive en raclant vainement le manche de la dague plantée jusqu'à la garde entre deux de ses côtes.
Elvad avait lancé son épée, sans savoir s'il avait touché quelqu'un ou non. Il sentit en revanche distinctement le coup de masse qui l'atteignit au casque, résonnant dans celui-ci et le faisant reculer de quelques pas. Mais surtout il sentit la poignée d'os lui glisser d'entre ses doigts gantés. Il tomba au sol, se réceptionnant douloureusement sur un genou, mais porta sa main à la ceinture pour en tirer son marteau. Il vit un éclair se diriger vers lui et frappa sans hésiter. Le bruit qui suivit indiqua qu'il avait touché quelque chose, quelque chose qui ne pourrait sans doute plus jamais servir. Il reprit pleinement ses esprits en se redressant, tandis que l'ennemi qu'il avait atteint au poignet trébuchait, frappé au talon par un drow à terre.
Ils n'étaient plus que deux debout, leurs compagnons respectifs étant allongé au sol ou juché contre les murs, quand ils n'étaient pas dans un étrange mélange des deux. Elvad jaugea celui qui lui faisait face. Il était plus grand que lui, ce qui n'avait rien d'anormal. Il était plus large d'épaules que la plupart des elfes des cités et portaient une semi-armure de plate que l'on ne voyait que rarement dans leur rang. Ce fut la tunique cramoisie et la masse de bataille qu'il portait qui renseignèrent le sang-mêlé avant même que le cri de guerre ne franchisse les lèvres de son ennemi :

« Calimenthar ! Guide mon bras ! »

Et il frappa avec une rapidité qui surprit Elvad. Désormais que le premier choc était passé, chacun d'eux avait compris la situation et observait un véritable comportement de guerrier. Aussi l'eldéen sut qu'il ne pourrait éviter ce coup et se ramassa sur lui-même. La masse le frappa au flanc, légèrement en dessous des côtes. Le harnois plissa mais ne rompit pas, toutefois le coup fut suffisant pour obliger Elvad à faire un pas en arrière. Mais il envoya son marteau dans la direction du visage de l'elfe. Qui se décala prestement pour éviter l'arme et en retour frappa du poing à l’aisselle découverte, coupant le souffle d'Elvad et l'obligeant à se replier sur lui-même. Il parvint toutefois à éviter le deuxième coup de masse et même à riposter par une frappe verticale. Laquelle fut aisément parée par l'arme du prêtre hérétique, qui voulut frapper directement à la glotte, juste sous le heaume d'Elvad. Voyant le coup venir, celui-ci se jeta en avant, de telle sorte que le poing ne fasse que glisser sur le plastron, et frappa son rival d'un coup de tête puissant au torse, manquant de peu lui arracher un œil de l'une de ses cornes. Ils se jaugèrent de nouveau quelques instants. Ils plongèrent chacun leur regard dans celui de l'autre, y lisant la même détermination à tuer. Il n'y aurait aucune hésitation. L'un d'eux ne survivrait pas au prochain assaut.
Ils s'élancèrent. Le coup d'Elvad porta le premier à la hanche de son adversaire, ce qui le déstabilisa et permit au sang-mêlé de détourner la masse de bataille avec son bras, l'arme rebondissant sur la spallière sans causer plus qu'une douleur. Il frappa du poing gauche juste sous le menton du prêtre face à lui, sentant craquer sous l'impact. L'elfe recula, des filets de sang s'échappaient d'entre ses lèvres closes et sa mâchoire gonflait déjà. Elvad poussa l'avantage et voulut frapper directement au visage, mais son adversaire parvint à agripper son arme et à retenir le coup. Inversant la prise sur sa propre arme, il frappa du pommeau dans un interstice du harnois, à trois reprises, sans qu'Elvad ne relâche la pression pour autant. Ils étaient à quelques centimètres l'un de l'autre désormais, et le sang-mêlé saisit cette occasion pour porter un vigoureux coup de tête au visage de son adversaire. Ce qui ne le fit qu'à peine chanceler mais permit à Elvad de dégager une main de son arme pour lui donner un coup de poing dans le foie, sur le flanc, là où la plaque cédait à de la simple maille. L'elfe plia le genoux et le marteau frappé du sigle d'Uriz se rapprocha un peu plus de son visage. Ils poursuivirent l'épreuve de force un instant encore, se donnant chacun des coups de leur main libre, visant les points faibles de leur armure.
Puis un coup d'Elvad porta plus que les autres, et son ennemi s'affaissa soudainement, entraînant le sang-mêlé dans sa chute. Ils roulèrent au sol, toujours agrippé l'un à l'autre. Ils avaient abandonné leur arme. Ils s'écrasèrent contre un mur. L'elfe fut le plus agile à se redresser. Il se jeta sur Elvad, la plaquant de tout son poids, un genou douloureusement enfoncé contre son bassin, tant qu'il sentait presque les os craquer. Une main le saisit à la gorge, le heaume avait glissé durant la chute, révélant une partie du visage. L'autre poing s'abattit avec force, coup après coup. Elvad sentait ses veinules, sa gencive et sa peau éclater. Une dent se brisa. La douleur était aigu, presque insupportable. En retour il cherchait de son poing des failles dans la défense de son adversaire. Son bras était trop court pour atteindre le visage qui le surplombait, déformé par la colère et les blessures. Mais son autre main avait réussit à atteindre sa cuisse et à se saisir du manche gainé de cuir de sa dague. Il la retira et frappa à l'aine. Le coup avait été porté avec toute la rage qu'il avait, perçant sans difficulté les quelques protections. Les coups cessèrent de s'abattre sur lui, l'elfe se cabra, chercha à se débarrasser de l'arme. Elvad ne lui en laissa pas le temps. Il frappa à plusieurs reprises, comme un damné, à chaque endroit à sa portée. Il lui perfora le flanc et l'aisselle, sentit des côtes se briser. Pour finir, il lui planta son arme dans le coup. Le sang s'écoula doucement, tant les autres hémorragies étaient importantes. Le prêtre d'Uriz pouvait le sentir ruisseler sur lui, couler sous son harnois, imbiber sa cotte de maille et sa tunique de cuir, goutter sur son visage, au coin de ses lèvres, se mélanger avec le sien. Il fit basculer le corps inanimé de l'elfe sur le côté, puis resta plusieurs minutes allongé, à récupérer ses forces. Il se redressa pesamment, prenant appui sur ses coudes et s'aidant du mur. Il récupéra son heaume et le remit en place. Le métal froid sur les chairs boursouflées ne faisait qu'exacerber ses sens. Il récupéra son marteau, qu'il replaça à sa ceinture, ainsi que son épée. Il inspira profondément et écouta. Les échos de la bataille était toujours là mais ils semblaient un peu plus lointain. Ce qui signifiait très probablement qu'ils progressaient dans la ville. Revigoré par cette constatation, il reprit son chemin d'un pas légèrement plus prudent en direction de la porte qui était son objectif initial.

Il déboucha sur une place au centre de laquelle un petit parc était en feu. Il sentit l'odeur du bois brûlé, pénétrante et enivrante, bien avant d'arriver sur place. En sortant de la ruelle pour marcher sur les pavés, d'autres odeurs vinrent agresser ses sens : celle cuivré du sang, l'odeur de chair brûlée qui ressemblait tellement à celle de certains félins à la broche qu'il en eut l'eau à la bouche... Il avait le goût des cendres charriées par le vent dans la bouche. Il n'y avait plus de combats sur la place. Seulement des cadavres, dont la majorité portait les plastrons de cuir ou d'acier fin des gardes de la cité. Mais quelques sombres également étaient reconnaissable à leur armure de cuir, souvent rehaussée d'un plastron noir aisément identifiable. Tout autre identification était du reste impossible, tant les blessures étaient nombreuses et le sang recouvrant la peau et poissant les cheveux. Elvad traversa rapidement l'endroit sans s'attarder sur les morts et s'engagea dans une avenue large qui devait mener à la porte. Néanmoins il ne lui fallut pas longtemps pour tomber sur un os.
Une large statue, désormais réduite à l'état de gravats, bloquait le passage. Une cohorte de drows attendaient derrière, bouillonnant d'impatience. Le prêtre se demanda pourquoi ils n'avaient pas simplement escalader quand il remarqua les corps jonchés de flèches sur le sommet des pierres. Visiblement les elfes avaient choisis de ralentir leurs agresseurs, s'ils ne pouvaient les arrêter. Elvad reconnut trois drows qui portaient des armures de plates de bonnes factures sur lesquelles des bandes tissus cramoisies et brodés de runes indiquaient leur appartenance au culte d'Uriz. Il s'approcha d'eux et le plus grand lui jeta un regard dénué d'intérêt, avant qu'il ne le reconnaisse et que ses iris se voilent de mépris.

« Tiens, Elvad'e. Je te croyais devant nous.
-J'ai été retardé. » Il serra son poing, de petites gouttes d'un sang qui n'était pas le sien perlant entre les doigts.
« Peu importe. Désormais tu es tout aussi bloqué. J'ai envoyé chercher l'un des géomanciens mais le messager est peut-être déjà agonisant, une flèche plantée dans le ventre.
-On sait combien ils sont derrière ?
-Une dizaine environ dans la rue » ce fut un autre prêtre, plus trapus et à la voix si grave qu'elle en devenait difficilement perceptible dans le vacarme des combats environnants : « sans doute bien plus encore dans les bâtiments. Essayer d'escalader c'est la mort assuré.
-Et le contournement serait hasardeux. Surtout qu'ils ont sans doute un mage pour avoir fais ça. Ils pourront nous bloquer la voie ailleurs aussi facilement. »


Elvad jaugea la façade des bâtiments qui les entouraient. C'était de l'ouvrage taledhel habituel, d'un esthétisme poussé jusqu'à l'extrême. Il était difficile de dire où commençait et où finissait chaque demeure. Mais contrairement aux palais du centre de la ville, il n'y avait là ni cour privative ni jardinets, les maison étaient mitoyennes.

« Vous avez envisagé de passer par les bâtiments ?
-Évidemment. Certains s'y préparent d'ailleurs. » il désigna d'un mouvement de tête un groupe de soldats à quelques pas qui enlevaient le sang de leurs armes tout en se racontant les habituelles histoire des soldats avant l'assaut, s'esclaffant à la plupart des phrases. Pour quiconque était habitué des us et coutumes militaires, leur anxiété était aussi visible que le nez au milieu de la figure. Et c'était bien compréhensible : ils allaient attaquer un ennemi probablement supérieur en nombre qui les attendait dans un espace étroit. Si ne serait-ce que l'un d'eux revenait, c'était déjà une chance. Elvad détourna la tête, cracha un filet de sang à travers l'ouverture de son heaume puis déclara calmement, comme s'il avait échangé quelque banalité :

« Je vais avec eux. »

Il ne vit pas les rictus de contentement de ses confrères puisqu'il s'en était déjà détourné et rejoignait le groupe de soldats à grande enjambée. Ils étaient presque prêt, et voir un prêtre d'Uriz les rejoindre sembla leur redonner l'envie de se battre. Elvad observa un moment les deux côtés de la rue, puis sembla se décider et se dirigea vers le côté gauche, passant dans l'encadrement richement sculpté d'une porte. Il se trouvait à l'intérieur d'une maison. Du moins était-ce ainsi que les taledhel l'appelait. A ses yeux, il s'agissait plus d'un musée ou d'une galerie d'art. Chaque meuble était minutieusement assemblé et polis si bien que même une simple table faisait passer la plupart des ouvrages des autres races pour des brouillons indignes d'un regard. Et que dire des tapisseries, des vases, qui rayonnaient de couleurs et dénotaient un savoir faire immense. Les soldats drows pénétrèrent dans la pièce comme des cancrelats, crasseux, rustres, dégoulinants de sang et d'autres humeurs. L'un d'eux eut un grognement de mépris et fracassa un vase d'un coup de poing. Ce fut comme un signal. A partir de cet instant, ils se mirent à détruire méticuleusement tout ce qui leur tombait sous la main : brisant les poteries, hachant les meubles, déchirant ou mettant le feu aux tapisseries et tableaux. Elvad détruisit d'un coup d'épée une étagère gravés de motifs floraux qui avaient du prendre plusieurs années à être réalisés et s'élança dans un escalier en colimaçon. A l'étage, ils étaient plus calmes et ne touchèrent presque à rien. Ils s'orientèrent rapidement et se dirigèrent vers les positions des gardes de la cité, veillant à rester autant que possible hors de vue des nombreuses fenêtres, qui ajournaient avec grâce la façade des bâtiments, les laissant presque plus constituer d'air que de pierre.
Ils n'eurent pas parcourut la moitié de la distance qu'une flèche se planta dans une cloison en bois, manquant de peu le cou d'un des soldats. Tous se jetèrent à terre aussitôt, tandis que d'autres projectiles pleuvaient du bâtiment d'en face. Un drow ne fut pas assez rapide et s'écroula au sol, la gorge largement ouverte par la pointe effilée. Son sang se répandit en une flaque sombre sur le sol. Aucun ne lui accorda plus d'une seconde d'attention et tous se précipitèrent vers l'avant. Il leur fallait atteindre un endroit plus abrité. Un autre s'effondra, touché au flanc, avant qu'ils n'y parviennent. Ils trouvèrent finalement abri derrière l'un des murs porteurs de la construction et y prirent quelques secondes de répit. Elvad jaugea son petit groupe : ils venaient de perdre deux hommes sans avoir une chance de riposter et leur moral déjà vacillant ne s'en trouvait pas grandis. Tant et si bien qu'ils faillirent décamper aussitôt lorsqu'une dizaine de taledhels entrèrent dans la pièce, épées et rondache en main. A leur tête une elfe à la crinière de feu leur jetait un regard qui aurait pus les consumer sur place.

« Pourfendez ces engeances ! » cria-t-elle dans une langue que les drows ne comprirent majoritairement pas, mais sur un ton qui ne laissait aucune place au doute. Et les elfes se jetèrent sur eux. Seule la perspective de repasser devant les archers empêcha les guerriers sombres, à presque un contre deux, de rebrousser chemin. Cherchant n'importe quoi qui pourrait leur donner un avantage, aussi maigre soit-il, Elvad attrapa d'une main une urne et la projeta vers la taledhel de tête, qui la coupa en deux d'un mouvement dextre de sa lame. Ce qui permit aux cendres qu'elle contenait de se répandre en un nuage qui aveugla une seconde les combattants. Elvad saisit l'occasion et se jeta au contact, fendant le visage de l'un en deux d'un coup de son épée. Ses soldats l'imitèrent, et deux autres elfes mordirent la poussière avant qu'ils ne puissent reprendre contenance et riposter. La mêlée qui s'amorça fut sanglante. Rapidement gêné par la taille de son arme, Elvad l'abandonna dans une table où elle s'était enfoncée et sortit son marteau. Il dévia un coup d'épée et frappa, si fort que malgré sa rondache l'elfe en eut le bras presque brisé. Il réussit à briser la rotule d'un autre après avoir faillit être empalé par sa lame, qui n'avait finalement qu'éraflé la cotte de maille. Puis la furie rousse lui tomba dessus. Elle venait d'égorger proprement un drow et frappa d'estoc, directement à la jugulaire d'Elvad. Il se décala pour éviter le coup mais elle exécuta un volte-face terriblement rapide sur un pied et attaqua de nouveau, directement sous l'aisselle cette fois. Il dévia le coup en se servant du manche de sa propre arme mais d'une torsion elle fit passer sa lame derrière et parvint à lui arracher le marteau des mains. Ce faisant elle fit un pas de trop en avant et son poing la cueillit à la tempe. Elle trébucha en arrière mais réussit à éviter le deuxième coup qui lui aurait sans cela probablement brisé les côtes. Elvad voulut sortir sa dague mais elle était de nouveau sur lui, lames pointés. Il sentit l'une d'elle racler contre la cotte de maille, briser les anneaux de métal et taillader la chair de son flanc, pas trop profondément heureusement. L'autre manqua percer sous sa spallière mais glissa contre la plaque de métal. Ce fut au prêtre de trébucher sur un cadavre indéterminé et de s'écraser contre une bibliothèque qui déversa sa collection de livres et de parchemins sur le sol dans un bruissement de papier tandis que le sang-mêlé s'écrasait dans un bruit sourd.
La taledhel aux cheveux roux n'hésita pas un instant et passa à l'attaque, visant la fente de son heaume. Il parvint à lever le bras juste au dernier moment, faisant glisser l'arme sur son gantelet. De son autre main il attrapait un parchemin et le tira soudain à lui, parchemin sur lequel reposait le pied de son ennemie. Celle-ci fut déséquilibré un instant, qu'il mit à profit pour rouler sur le côté, lui saisir brutalement la cheville et réussissant sans grand peine à l'entraîner au sol. Plutôt que de chercher à lui échapper, elle se jeta à sa gorge, cherchant à l'égorger d'un stylet apparus entre ses mains. Il parvint à la bloquer au dernier moment, alors qu'il sentait presque l'acier sur sa peau, et la frappa d'un revers de manchette juste sur l'arcade. Il sentit l'os craquer et le sang goutter sur son visage. Elle se renversa sur le côté, complètement sonnée. Avant qu'elle n'ait pus reprendre ses esprits, il était à califourchon sur elle et refermait ses mains autour de son cou délicat. Il serra. Il la sentait se débattre entre ses cuisses, chercher à lui échapper en se tortillant comme une anguille. Mais sa prise était solide et elle ne parvenait à rien. Ses mains, qui n'arrivaient plus à saisir d'armes, essayaient de le griffer. L'une d'elle parvint à se glisser sous le casque et laboura de ses ongles la chair de son visage. Il serra plus fort encore. Elle avait les yeux exorbités et il y lisait la plus grande peur qui soit. Il se pencha en avant, sans se soucier de ses vaines tentatives de lui échapper. Elle palissait à vue d’œil. Il pouvait même maintenant sentir son odeur, un mélange de sang, de sueur et d'urine. Elle était terrifiée. Il se rendit compte qu'il bandait. Un rictus de plaisir s'épanouit sur ses lèvres. Elle pouvait le voir, il le savait. Cela dura encore quelques secondes qui lui parurent s'étirer de longues minutes puis elle cessa de bouger, sa main retomba mollement et ses yeux se voilèrent, roulèrent dans leur orbite. Il lui fallut plusieurs autres secondes pour relâcher sa prise et retrouver pied. Il s'attendait à se faire transpercer. Il s'étonnait même de ne pas être déjà mort.
Il se retourna pour voir que les seuls survivants du combat étaient deux drows, dont l'un avait écopé d'une longue balafre au visage mais semblait tenir debout, quoique suant à grosses gouttes. Elvad voulut lui aussi se redresser mais son flanc blessé le tirailla et il retomba sur un genou. Il porta la main à sa plaie, d'où s'échappait le fluide carmin, et grogna des prières. La chaleur monta, tout comme la douleur qu'il accueillit presque avec joie. Il retira son gantelet, sa chair fumait légèrement et une odeur de viande grillée s'en échappait. Il récupéra son épée, toujours enfoncée dans la table, ainsi que son marteau. Il allait donné ses ordres quand un grand fracas venus de la rue se fit entendre. Oubliant toute prudence, ils s'approchèrent d'une fenêtre qui leur permit de découvrir que leurs confrères avaient finalement trouvé un géomancien : la statue était brisé en dizaines de morceaux, dont une partie volaient pour s'écraser sur les elfes, tandis que les soldats drows chargeaient à découvert. Quelques flèches furent décocher mais rapidement un corps à corps sanglant éclata, tournant à l'avantage des sombres par le seul poids du nombre.

« Continuons. Peut-être y a-t-il quelque chose d'intéressant derrière. »

Ils redescendirent et poursuivirent un moment par les bâtiments pour arriver finalement près de ce qui dans toute autre ville aurait été un entrepôt mais ici ressemblait plus à une sorte de salle de bal, tant les décorations étaient riches. Ils ne s'interrogèrent pas longtemps sur ce qu'ils avaient face à eux puisqu'ils distinguèrent rapidement les occupants des lieux : quelques civils et beaucoup de blessés. Les taledhel protégeaient un hôpital de fortune. Les trois sombres n'eurent pas besoin de concertation et le chuintement des lames sortis du fourreau fut suffisamment éloquent. Ils quittèrent leur abri et chargèrent les quelques gardes de factions. Ceux-ci n'étaient guère plus que des veilleurs de nuit et la surprise ainsi que le manque d'expérience eurent rapidement raison d'eux. Elvad ouvrit la cuisse de l'un, évita une pique grossièrement maniée et planta son épée dans l'abdomen de l'agresseur, qui s'écroula sans plus de résistance. Les deux autres soldats ne s'en étaient pas moins bien tirés et la petite place devant la salle était libre de toute résistance. L'un d'eux récupéra une lance elfique entre les doigts d'un cadavre et tous pénétrèrent l'hospice. En les voyant débarquer, la panique démarra aussitôt. Les blessés les plus légers essayèrent de résister mais les drows étaient galvanisés de ces proies faciles et frappaient comme des fauves affamés, ne laissant que sang et mort dans leur sillage. Les civils voulurent s'enfuirent, et certains y parvinrent, mais la plupart furent arrêtés. Elvad attrapa un elfe par les cheveux et le mit au sol d'un coup de poing dans les côtes. Une autre fut saisit à la gorge et projetée non loin, avant de recevoir plusieurs coups de pieds. Ils ne tuaient plus, ils voulaient des esclaves et un butin. Jusqu'à ce que le prêtre tombe sur une jeune elfe, à peine bicentenaire sans doute, assise contre un mur et tentant de cacher de ses bras et de ses vêtements le ventre rond qui déformait sa silhouette. Elle vit qu'il l'avait remarqué et elle se répandit aussitôt en demande de pitié, son visage fin se creusa de larmes et de plis qui l'enlaidirent. Sa gorge était tellement nouée qu'elle n'arrivait plus à articuler une parole compréhensible. Elvad ne le supporta pas et d'un mouvement vif il frappa de son épée, directement dans le ventre de l'elfe. Il perça la peau, l'utérus et, il en était convaincus, le fœtus qui baignait. Des litres d'humeurs se répandirent sur le sol depuis la plaie béante, trop claires pour n'être que du sang. Elle hurlait, n'ayant plus une parole censé, hurlait si fort qu'on aurait dit qu'elle allait s'en déchirer la gorge. Elvad la saisit par les cheveux et entreprit de la redresser d'une poigne de fer. Elle était aussi molle qu'une poupée de chiffon, ses jambes n'essayaient même pas de la soutenir. Des morceaux de boyaux commençaient à se déverser par la plaie, puis soudain un tas sanguinolent s'écrasa au sol, dans lequel on pouvait sans difficulté reconnaître la forme d'un bébé. Les hurlements redoublèrent d'intensité, si tant est que cela était possible. Puis il se turent soudainement quand Elvad l'embrocha d'un seul geste, glissant son épée sous les côtes et déchiquetant cœur et poumons. Il laissa choir le cadavre le long de lame et s'étaler au sol, puis quitta le bâtiment où ne restaient plus que des cadavres ou des prisonniers terrifiés, roulés en boule au milieu de mares de sang et de leurs propres excréments.

Les troupes drows qui avaient menés l'assaut les avait rejoints, et certains pestaient déjà de n'avoir pus participer au massacre. Elvad vit que l'un des prêtres boitaient beaucoup et qu'un autre manquait tout bonnement. Le dépit qui se peignit sur leur visage en le voyant valait le coup d'oeil. La troupe ne s'attarda pas longtemps, ordonnant aux blessés légers de s'occuper des prisonniers et des blessés plus graves, avec le matériel qu'avaient 'abandonnés' les elfes. Le reste se mit en route vers la porte. Il arrivaient à proximité de celle-ci et du rempart, lequel était déjà pris d'assaut par des soldats drows que l'on voyait s'agiter à son sommet, lorsque l'inattendu se produisit. Le haut de la muraille sembla soudain s'effondrer en un point précis et une pluie de pierres, moellons et rocs s'abattit à l'intérieur de la cité. Plusieurs regards se tournèrent vers les deux géomanciens de leur petit groupes mais leurs regards étaient perdus. Ce qui se passa ensuite laissa tous les drows pantois. Les rocs qui s'étaient effondrés se redressaient, dessinant une gigantesque forme serpentine dont la tête était composé de deux menhirs. Il sembla pousser un long cri, comme le raclement des pierres entre elles.
Les sombres ne revinrent à eux que lorsque le premier coup frappa. La queue s'abattit, balaya les rangs des agresseurs, détruisit une statue représentant sans toute un ancien protecteur, drapé de tissus et à la pose fière. Une demi-douzaine de soldats volèrent comme des poupons désarticulés et s'écrasèrent contre les murs et sur le sol. Alors l'agitation les gagna enfin. Ils se dispersèrent, en proie à la panique tout autant qu'à la fureur. Ils cherchaient vainement des moyens d'atteindre ce monstre. L'un des prêtres d'Uriz incanta et projeta un trait de feu si chaud qu'il en était bleu. Le projectile frappa le monstre, qui ne sembla même pas le ressentir et abattit son long corps sur son attaquant. La craquement sinistre passa complètement inaperçus au milieu du vacarme qui avait saisit la place. Elvad s'était écarté précipitamment, n'avait évité que par chance un éclats de rocs qui aurait pus lui écraser le crâne. Il observait le monstre, cherchait son point faible. Et il l'aperçut : une silhouette sur son dos, à peine visible au milieu des nuages de poussière qui se soulevaient à chaque déplacement. Avisant une lance dénuée de possesseur, il s'en empara, arma son bras, incanta brièvement pour y mettre le feu et projeta avec force son arme dans la direction de la mystérieuse personne qui chevauchait le serpent minéral.
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Ril-Vywen
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MessageSujet: Re: L'Eäla de Pierre   L'Eäla de Pierre I_icon_minitimeMer 10 Sep 2014 - 11:09

La douleur explosa dans son épaule.


Cramponnée à son étrange monture, l'Almugkarka n'avait pu éviter la lance traitresse ; les flammes mystiques léchèrent sa chair et une odeur rance de chair brulée envahit ses narines. Sous la violence du choc, la cavalière se laissa désarçonner et dans un cri où se mêlait surprise, douleur et horreur, la fille de la Mère se sentit tomber. Le sol se jeta contre sa nuque... et la druide sombra. Dans la tumulte de la guerre, elle gisait misérablement entre quelques cadavres. L'arme de jet avait cessé de bruler, mais c'était maintenant sur la peau de l'ours que survivaient les flammes. Le poil roussissait, se tordait puis finalement, disparaissait dans un crissement plaintif. Le cuir se racornissait, comme s'il espérait pouvoir fuir. La peau de l'Anaamoora subissait elle aussi les assauts du feu. Et la peau légèrement mate de la blessée de subir peu ou prou le même sort.


Pourtant, alors qu'il aurait dû se tordre de douleur, le visage de Ril-Vywen était apaisé ; c'était comme si, ainsi poussée aux portes de la mort, elle lâchait enfin prise. Ses fardeaux, consumés, s'envolaient et libéraient ses épaules d'un grand poids. C'était, en vérité, une bien étrange scène, qui eut fait un bien beau portrait. Partant de ses pieds, une délicieuse chaleur se répandit dans ses jambes jusqu'à la racine de ses cheveux. Il était temps. Elle était prête. Elle accueillait Tyra.


Sauve-les. La chaleur se dissipa et un voile froid la recouvrit. Sauve-les. Sauve-les tous.


Aspirant une goulée d'air, Ril-Vywen s'arcbouta ; la douleur s'imposa finalement à elle. D'un geste haletant, elle délogea la lance de son épaule, terminant de briser une omoplate déjà en miette. Qu'importait : l'ordre était imprimée dans sa conscience, au fer blanc. Sauve-les.


Elle changea. L'air résonna de ses os qui se brisaient et se soudaient. Sa voix s'ajoutait à cet étrange concert et les soldats autour d'elle prirent conscience qu'elle n'était pas morte. Certains fils de la Mère la reconnurent et, pris d'horreur, cherchèrent à lui porter secours. Les sombres, eux, n'avaient envie que de la faire taire et terminer le travail de leur congénère. Ni les uns ni les autres ne purent s'approcher, les mouvements de l'Eäla, qui semblaient tourner autour d'elle, les en empêchèrent. Quand l'Ourse, finalement, se dressa bien droite à la face du monde, elle offrait un bien inquiétant spectacle. Pour moitié, elle n'était que charnier consumé. Cela ne l'empêcha pas la bête, devenue monstrueuse, de s'élancer contre ses ennemis. Elle ignora tout. Ses impressionnantes blessures, les attaques des soldats, elle ignora tout. Chaque nouvelle plaie alimentait sa rage, si extrême qu'elle décapita un fils de la Mère venu l'aider.


Car l'Ourse, désormais, évoluait dans l'obscurité.

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MessageSujet: Re: L'Eäla de Pierre   L'Eäla de Pierre I_icon_minitimeVen 12 Sep 2014 - 21:38

Le missile fendit les airs, traînée de feu dans un ciel assombri par la fumée des incendies, et trouva miraculeusement sa cible. Elvad, qui n'avait même pas imaginé cela réellement possible, se fendit d'une courte prière à Uriz avant de reporter son attention sur le combat.
Le titan ne faiblissait guère. Et son arrivée avait inspiré un dernier baroud aux gardes elfes. La place devenait désormais un charnier, taledhel et drows se jetant les uns sur les autres, rougissant de leur sang les pavés, macabres pantins privés de volonté propre. Parfois, un mouvement du serpent minéral fauchait plusieurs combattants, détruisait murs, colonnes, statues et autre œuvres d'arts, écrasait sous son poids les cadavres et ne laissait dans son sillage qu'un nuage de poussières et une couche de gravats auxquels se mêlaient sang et tripes. Plusieurs prêtres et mages avaient afflué pour tenter de contenir la puissance de l'invocation : des rocs venaient se fracasser contre sa carapace naturelle et parvenaient occasionnellement à la fissurer. Des éclairs zébraient le combat, cherchant les points faibles du monstre. Les prêtres de Valas avaient tentés de l'attaquer directement par l'esprit, si puissamment que même le crâne d'Elvad avait bourdonné, mais ils s'étaient fait refouler comme une coque de noix sur l'océan. Deux d'entre eux s'étaient évanouis et un autre saignait abondamment des yeux, du nez et des oreilles. Mais petit à petit une solution se faisait jour, les langues de feu des serviteurs d'Uriz, si elle ne parvenaient à entamer la pierre, carbonisait les lichens qui la recouvraient. Ceux-ci se recroquevillaient sur eux-même, exhalant une odeur de feu de forêt si puissante qu'elle recouvrait celle âcre des cadavres que chacun foulait désormais, et là où ils tombaient comme une mue morte, les pierres devenaient plus fragiles, parfois chutaient avec eux et manquaient écraser un combattant insouciant.

Galvanisé par ce qu'il percevait comme une faveur divine, Elvad s'élança dans la mêlée en brandissant son épée. L'air était saturé de poussières en suspension, des départs d'incendies aveuglaient les combattants, les odeurs corporelles n'étaient surpassées que par celles du lichen et de l'ozone, lorsqu'un éclair passait au-dessus d'eux et le bruit assourdissant de ce qui semblait une montagne en mouvement empêchaient quiconque de faire preuve d'un début de stratégie. Dans de tels conditions les soldats ne pouvaient plus compter que sur leurs réflexes et leur entraînement. Ils étaient seuls ou par petits groupes de frères d'armes et abattaient tout ce qui semblait un tant soit peu hostile. Chaque camp voyait presque autant des siens tomber sous les coups amis que ennemis.
Elvad lui-même ne savait pas exactement qui ou quoi il avait pus faucher de ses larges mouvements, mais il avait nettement sentis des chairs se déchirer et des os se briser. Sa lame ruisselait de sang et les flammes s'éteignaient petit à petit, manquant du combustible dont il avait enduit l'acier. Quand un rugissement rauque parvint à se faire entendre et lui fit tourner la tête. Il resta un instant qui aurait pu lui être fatale béat devant l'apparition.
La bête faisait bien douze pieds de haut et se dressait, frappant de ses puissantes pattes tout ce qui passait à sa portée. Elle avait l'allure d'un de ces ours de la forêt mais avait subis tant de blessures qu'il n'était pas certain qu'elle soit réellement en vie. Sa peau avait brûlées par endroits, sa fourrure était maculée de sang et d'autres humeurs, mais ses griffes étaient toujours aussi dangereuses. Le prêtre ne pouvait ignorer ce qu'il avait pris pour un défi personnel, ivre de rage et inconscient du danger. Il s'élança et frappa à l'une des pattes. L'épée mordit la chair, sans doute même l'os, mais la résistance de l'ennemi était telle qu'il parvint à se dégager d'une bourrade. Les représailles ne tardèrent pas et un puissant coup de patte l'envoya bouler au sol, tordant et lacérant le métal de son heaume. Il sentit le fer mordre dans sa chair, sa joue ouverte laissait échapper une large traînée de sang. Il roula sur le ventre et se remis à genoux. Il arracha son heaume devenu inutile, se taillant une nouvelle balafre au passage, et fixa son regard rubis nimbé de flammes sur la bête.
Celle-ci s'était déjà désintéressée de lui pour violenter un autre soldat drow qui s'était approché, lui arrachant une bonne partie de la gorge et du poitrail de ses puissantes mâchoires. Elvad dégaina sa dague, ayant perdu son épée, la tenait en position inverse prêt à la planter dans quiconque s'approcherait. Un lancier de la cité fut la première victime, offrant un dos vulnérable un instant de trop. Le coup était sauvage et brisa plusieurs côtes en transperçant le poumon. Mais le sang-mêlé ne se détournait pas de l'ourse. Et quand il fut assez près, il poussa un cri de guerre terrifiant et se jeta dessus de toute la force qu'il lui restait. Il s'accrocha à son dos, serrant de son poings les touffes de poils qui restaient, et planta à plusieurs reprises dague dans tout ce qui lui semblait un point faible. Il ne cessait de hurler, hystérique, et de frapper. A ce moment il ne ressentait plus la douleur, plus le chaos général autour d'eux, plus rien en dehors des muscles puissants qui jouaient sous lui et qui ne tarderaient pas à essayer de s'en débarrasser, en dehors de son arme qui frappait, encore et encore, sans relâche.
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MessageSujet: Re: L'Eäla de Pierre   L'Eäla de Pierre I_icon_minitimeVen 12 Déc 2014 - 0:07

Le monde n’existait plus. Anaëh ne chantait plus. Perdue dans le brouhaha de la guerre sale et violente, l’ourse était prisonnière du silence et ce n’était pas son sang qui frappait ses tempes qui allaient la sortir de sa surdité Autour d’elle, tout était flou. Noir. Rouge. Mais surtout, douleur ; c’était une nouvelle couleur qui recouvrait toutes les autres. Elle ne voyait pas les soldats qui se pressaient autour d’elle, elle voyait la douleur qui agressait ses yeux.
L’elfe au plus profond d’elle-même, quant à elle, s’était tue. Elle ne se réveillerait plus.


Lentement, mais sans rien perdre de sa sauvagerie, Uuvanio s’éloignait. S’il semblait plus dangereux que jamais, les larges blocs de pierre qui gisaient çà et là sur la place — complètement détruite, de même que les bâtiments autour, au demeurant — démontraient néanmoins que les sombres arriveraient à leur fin. L’ourse allait s’en inquiéter, entre deux pensées erratiques vomies par son esprit exsangue, quand il frappe.


Une fois. Deux fois. Encore et encore, sans qu’elle ne put que rugir bêtement. Bêlement, même, car elle n’était guère plus qu’une brebis apeurée, soudainement. L’acier déchirait le voile. Elle ne savait pas ce qu’il y avait derrière, sinon quelque chose qu’elle ne connaissait pas, dont on ne revenait pas. Des souvenirs enfouis de sa vie d’avant, de quand elle n’était pas encore une elfe et de quand l’elfe n’était pas encore une ourse, lui revinrent. Le petit ourson refusait de bouger. Il avait déchiré le voile et s’y était aventuré, sans qu’elle n’eût pu seulement le retenir.


Poussant une ultime fois sur ses antérieurs, elle se redressa. Son agresseur se cramponna à son encolure, usant de sa dague comme d’un appui. La lame vrilla plus encore le dos laminé de la bête, raclant l’os dans un grincement sinistre. D’une patte malhabile, elle tenta de le déloger mais rien n’y fît. Trop bien arrimé, il tint bon. Alors, vaincu, elle s’effondra, l’entraînant dans sa chute. S’il eut l’intelligence d’enfin se dégager, ses réflexes lui firent malheureusement défaut et son bras droit, celui qui n’avait pu se résoudre à lâcher son arme, ploya sous le poids de la carcasse animale.


Son cri fut la dernière chose que l’ourse entendit.



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MessageSujet: Re: L'Eäla de Pierre   L'Eäla de Pierre I_icon_minitimeDim 14 Déc 2014 - 10:41

Elvad sentait la bête lâcher prise sous ses assauts furieux, elle chancelait, tanguait, mugissait de douleur. Il avait enfoui son visage dans les poils imbibés de sang, se protégeant d'un coup de griffe désespéré. Et lorsque, enfin, il sentit les muscles se détendre, la bête se redresser dans un ultime sursaut de vie, il se redressa, s'accrochant d'une main au crâne de sa proie, ses doigts s'enfonçant dans une orbite pour trouver une prise solide, l'autre tenant fermement le manche de sa dague, crantée dans un des os épais, aussi inamovible qu'une ancre. Et là il poussa un rugissement de victoire bestial, tandis qu'autour d'eux l'enfer continuait de se déchaîner. Il sentit d'ailleurs une flèche se loger dans son flanc, perçant la cotte de maille sans difficulté apparente. Son cri mourut dans un gargouillement tandis qu'il s'affaissait. Et lorsque l'ourse l'emporte au sol, il n'eut guère plus que le réflexe de tomber sur le côté. Las ses doigts tétanisés par la violence du combats refusèrent de lâche le manche de la dague. Il s'écrasa au sol dans un bruit de métal hurlant, toutefois amortis par un cadavre non identifié. Puis l'animal s'écroula aussi, piégeant son bras sous sa carcasse. La masse du plantigrade suffit à le broyer sur presque toute sa longueur. Le prêtre sentit distinctement les os céder, le métal plissé rompre et les chairs s'imbiber de sang. La douleur manqua le faire s'évanouir mais il en appela à toute sa rage, prit Uriz lui-même comme témoin, hurla ses prières et sentit la magie affluer. Le feu déborda de toute part sa peau meurtri, fit fondre le métal et brûla les chairs animales. Il tira, de toutes les forces qui lui restaient, jusqu'à réussir à se dégager de l'étau. Il tomba à la renverse dans la boue, puis se releva difficilement : son bras pendait, en miettes, contre son flanc, des lambeaux de chairs brûlées tombant par intermitence.

La bataille se finissait. Les taledhels définitivement submergés par l'ost noirelfique. Des dizaines de cadavres recouvraient le sol de la place, des restes non identifiés, victimes de la colère du titan et de la magie drowique, transformaient l'endroit en charnier et un nombre incalculable de blessés et agonisant suppliaient, leur sang se mêlant à d'autres humeurs en se répandant sur les pavés. Et au milieu de tout ça des soldats encore vivant arpentaient ce décor, achevant certains, torturant d'autres, les dépouillant tous. Un jeune drow téméraire s'approcha d'Elvad, visiblement intéressé par son équipement de riche facture et son état déplorable. Mais un regard ardent lui fit comprendre qu'il ne trouverait là rien qui en vaille la peine, et il s'éloigna, comme un jeune loup ayant sous-estimé le mâle dominant.
Le prêtre gagna le bord de la place et s'adossa contre ce qui restait d'une statue. Devant lui, essayant de quitter la cité, le titan Uuvanio avait perdu une grande partie de sa substance et s'effondrait lentement, ce qui ne l'empêchait nullement d'écraser tout imprudent qui n'aurait pas été assez vif. Elvad ne sut pas combien de temps il resta immobile, perdu dans le vague, mais lorsqu'il revint à lui le soleil avait considérablement décrut, les feux s'étaient calmés, l'odeur de fumée et de lichens brûlés laissait toute place à la puanteur des cadavres, que des soldats avaient commencés à trier tandis que d'autres montaient de gigantesques buchés. Il se redressa. La douleur avait majoritairement disparue, il avait l'impression d'être amorphe. Il ne sentait pas ses os brisés, ses blessures ouvertes, le froid qui s’insinuait dans son armure, même pas son bras en miettes. Il vit, au milieu du brouillard teinté de rouge qu'était sa vision, un lancier s'approcher. Il s'arrêta à distance respectueuse et le salua.

« Votre Flamme, son Ardence a ordonné à tous les prêtres et officiers supérieurs de se rassembler dans le palais du protecteur. Il souhaite organiser le contrôle de la ville et sa future défense. »

Elvad hocha lentement la tête, à moitié hébété encore. Le repos n'était visiblement pas la précaution immédiate. Cela dit, les mages se trouverait sans doute aussi là-bas, et peut-être que l'on daignerait lui accorder des soins. Il allait quitte rle champ de bataille quand il aperçus trois soldats en train de retourner le cadavre de son dernier adversaire. Il les interpella d'une voix autoritaire :

« Vous, mettez cet ours de côté. Que personne n'y touche. Si on vous le demande, dites qu'il s'agit d'un ordre d'Elvad Do'ana. »

Puis il se mit en route vers le palais, dont l'architecture élancée dominait la ville mais qui brillaient encore de la lueur des flammes et dont les colonnes, les arches et les tours avaient été jetés à bas par la bataille. Des étendards à la gloire d'Uriz et des autres dieux commençaient à orner ses murs et balcons.
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