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 [Mare Noire] Le grondement de la pierre

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MessageSujet: [Mare Noire] Le grondement de la pierre   [Mare Noire] Le grondement de la pierre I_icon_minitimeDim 1 Sep 2019 - 9:36

| Début
Intrigue liée en Ithri'Vaan
Intrigue liée à Diantra
Intrigue liée en Anaëh : les Noss
Intrigue liée en Anaëh : les Citadins
Suite |
Remercier un Gromtrommi


Nous conseillons aux participants des autres introductions aux mares noires de ne pas lire plus loin que ce premier poste pour garder le mystère entier !


Règles spécifiques à ce RP :
  • Pas de longueur de poste minimale
  • Double posts acceptés après 48h d'attente
  • Pas de tour de parole


Les joueurs participant à l'évènement sont priés de ne pas ouvrir de RP se déroulant après la date du présent RP jusqu'à la clôture de celui-ci.

Sujet HRP de l'évènement

Clôture au plus tard : Dimanche 6 octobre à 23h On y est presque !


7e jour de la 9e ennéade de Karfias ~ été
17e année du XIe Cycle
Almis

Almis, la Cité du Père. Almis, la Perle du Nord. Almis, ravagée par les grobis. Almis, l'Isolée. Almis... L'Insoumise. Depuis le Voile, la cité tentait de se relever. Aux grobis et autres créatures des profondeurs, les dawis avaient opposé leurs haches et leur opiniâtreté des années durant. Durant le Kharogan, ses cités sœurs étaient parvenues à se réunir afin de repousser les grobis plus loin, permettant à la Perle de respirer, enfin. Puis était venu le temps de la dissension... Les enfants du Père, ceux le reniant, d'une part, suivant leur nouveau Grand-Roi; s'en réclamant d'autant plus, un Prophète à leur tête, d'autre part. Mais Almis était une cité efflanquée. Face à l'inévitable, elle se rendit. Son Prophète disparut; ceux qui avaient levé leur hache contre leur Grand-Roi furent exilés, s'ils ne prêtaient pas serment; et les prêtres de Mogar demeurant... Eurent leur main de hache coupée, et furent emmurés vivant en son Temple, celui-ci condamné aussitôt.

Ainsi fut laissée Almis. Libérée du joue fanatique des Mogarites, pansant ses innombrables plaies sous la surveillance des Cités de Lante, Thanor et Kirgan. Almis, la Perle du Nord, l'Insoumise, aux profondeurs habitées par la vermine verte. Almis.

_________________

Un murmure. Un frémissement. Un son, presque indistinct, qui prit peu à peu de l'ampleur. Pendant des jours, peu à peu, les pognes se serrèrent, sur les poignées, les manches de hache, car ils ne purent reconnaître ce son : ce n'était ni les rires des grobis, ni les chocs des pioches; ni les gueulantes des tavernes, ni le fracas des forges. Non, quelque chose d'autre résonnait dans la pierre. Et les mines s'assombrirent d'autant quand un dawi posa l'oreille contre la roche... Et se redressa pour le dire : 'cela' venait du Temple de Mogar. Celui-la même, bâti pendant des années de labeur sous la pression gobeline, à présent condamné et ses prêtres avec lui. Un tombeau. Un tombeau d'où provenait un grondement inconnu.

Et cela ne faiblissait pas.

Pioches à la mains, armes aux poings, les dawis se résolurent à commettre l'impensable : les tunnels condamnés furent creusés, afin d'atteindre la source du vacarme. Ce qui était mort devait le rester. Qu'ils s'agissent de grobis parvenus venus d'en bas, de créatures d'en haut, de quoi que ce soit... C'était la la tombe d'un culte, et de bien des nains. Le silence seul devait y régner. Barbes et tresses s'activèrent, dans la poussière et une maigre lumière, l'esprit agité par bien des souvenirs, bien des craintes, bien des colères... Les pioches attaquèrent la roche avec hargne. Le fracas lointain s'en faisait le sombre écho. La rage, petit à petit, marquait les gestes, s'emparaient des corps.

Ce qui est mort doit le rester.
Ce qui est mort doit le rester.

Et puis... Le craquement d'une derrière paroi. Les mineurs laissèrent la place à des guerriers, s'avançant dans le froid de ces lieux maudits. Là, le son était d'autant plus assourdissant. Couvrant les bruits de pas, les battements de cœurs, les voix fébriles. Puis...

Le fracas des haches. Les cris des dawis.

Au bout du tunnel obscur menant à ce lieu, un mineur s'effondra, noir de roche, le souffle égaré d'avoir couru, le regard fou. Aux visages qui se penchèrent sur lui, il ne parvint qu'à murmurer, paniqué : "La pierre... C'la pierre...!"

De la gueule obscure jaillissait l'écho d'une lutte, allant faiblissant, à chaque coup de tonnerre rocailleux.

_________________

Le Maître du Jeu s'adressant aux joueurs... Vos pas vous ont menés, pour des raisons qui vous sont propres, à la cité d'Almis. Vous avez pu sentir les vibrations, les échos dans la roche. Si les Almiens n'ont ont pas moins poursuivi leur activé, l'atmosphère dans la cité est sombre, agitée.

Libre à vous d'expliquer votre ressenti et votre vécu des derniers jours. Pour la suite, la voie est ouverte...

_________________
Ombre fugace
Maître de ton destin

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Konghrim Forte-Poigne
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MessageSujet: Re: [Mare Noire] Le grondement de la pierre   [Mare Noire] Le grondement de la pierre I_icon_minitimeMar 3 Sep 2019 - 11:47

Les sentiers escarpés des monts du Septentrion étaient parsemés de roches gelées, de petits cailloux qui se fichaient dans les sabots. Sujets à escale périodique qui ralentissait l’expédition. Par endroit, quelques herbes grisâtres sortaient de sous la roche et dansait avec le vent. Une herbe assez résistante pour ne pousser que dans cette steppe rocheuse. Par endroit, de la neige tenace stagnait en marre de part et d’autres du sentier. Quelques  stalactites gouttaient sous l’égide de l’étoile céleste trop peu chaude. Les deux cavaliers avançaient lentement, prenant soin de leurs montures tout autant que de leur état général. La route depuis les plaines était longue, le paysage dangereux et en inadéquation avec les sangliers. Ces derniers trottinaient, glissaient ou se prenaient les pattes entre deux roches. Aussi les deux nains avaient entouré l’avant des pattes d’une couche de fourrure supplémentaire. Les chocs y étaient réduits et tout comme des chaussures, ils protégeaient du froid. Le silence de leur traversé des montagnes fut brisé par le second cavalier. Celui qui portait le long de son sanglier, un marteau de guerre.

«Nom de nom. Les bêtes renâclent toutes les cinq minutes. J’veux pas qu’elles clamsent avant d’arriver. Hein ma belle, faut pas que tu crèves. Tu m’dis bien si tu vas crever. »

La réponse du premier fut sans équivoque. Un très léger et appuyé « Hm. », désignant tout aussi bien son désintérêt que son absence d’écoute. Non, Konghrim était bien loin de ces sentiers. Il n’était même pas sur ce monde, perdu dans les vastes couloirs de son esprit. Prisonnier de ce dédale sans fin, qu’un coup de poing dans son épaule évapora.

«T’écoute c’que j’dis. On va pas arriver plus vite sans les sangliers.»

«Pourquoi, elle peine ? »

Il fit un geste assez distinct et sans interprétation possible, du plat de la main vers le visage du sanglier. Celui-ci hochait de la tête de haut en bas et soufflait de la vapeur de manière trop rapproché. Konghrim compara avec Kathkar, qui lui n’avait pas de troubles particuliers. Néanmoins, il le fit arrêter et regarda dans les environs.

«En bas, c’est le vide. En haut, la montagne. Au milieu, le seul chemin. On peut pas s’arrêter ici, Tahrm. Le premier coupe-jarret qui passe nous fera la peau. »

Le susnommé descendit de sa monture et marcha devant, la bête derrière. Konghrim ferma la marche.

«Et bah si c’est comme ça, c’est moi qui vais marcher. J’vais t’l’a trouver ta grotte. »

Le Thane étira un sourire. Il savait son compagnon très alerte quant à l’état de son sanglier. Tout comme lui. Tout comme eux tous. Tarhm était un des plus vieux soldats et amis qu’il connaissait. Loquace et bagarreur, il n’en restait pas moins son second et conseillé le plus pertinent. Il fit parti de l’expédition qui les amena, il y a seize ans, dans l’antique cité vers laquelle ils se dirigeaient actuellement. Et c’est de ses mains, et celles de Baldr, qu’il fut tiré du foyer. Quelque part, Konghrim avait comme une dette envers son compagnon. Même si dans les débuts, il l’avait considéré comme un lâche de l’avoir empêché d’accomplir son devoir. Le Thane avait compris au fur et à mesure du temps que ce ne fut pas ce sentiment qui prédomina. S’en était deux autres, l’honneur et le devoir. Car le dernier ordre de leur Thane et chef de guerre fut de ramener le fils en vie. L’honneur avait été sauf, mais les regrets l’avaient accablé tout le long.

«Pourquoi tu fais la gueule ? »

Konghrim releva la tête. Son compagnon marchait désormais à ses côtés, caressant la tête de son sanglier.

«Pour rien. »

«Me prends pas pour un blaireau Konghrim. Je sais pourquoi tu veux que l’on y retourne. Moi aussi il me manque. Moi aussi j’ai perdu un proche ce jour-là. Mais si tu vis dans ce passé boueux, tu vas te noyer. »

«Comme il t’as noyé toi ? »

Tahrm resta interdit quelques instants et fronça les sourcils.

«Comme il m’a rongé. Mais j’ai évolué et j’ai respecté le choix de ton père. Va falloir que tu tournes la page. »

Le Thane dépassa leur troupe et orienta son sanglier de travers, les arrêtant sur le passage.

«Tourner la page ? Ces enfoirés ont tué mon père, sans que jamais je n’aie pu retrouver son corps. Comment il va faire pour rejoindre les salles, hein ? C’est du respect et de l’honneur Dawi. Je ne me lasserai jamais de le chercher et je lui offrirais une sépulture descente. »

Il hocha la tête négativement puis désigna un rebord de falaise couvert par un arbre.

«Cessons de parler de cela. Ramène ta bête par là-bas, on va se reposer un peu. »

____________________________________________________________

La cité se présenta à eux, des années après, dans le même état qu’ils l’avaient laissé. A ceci près qu’il n’y avait plus de gravats dans les rues, que les civils n’étaient plus armés et que les soldats qu’ils croisaient étaient loyaux au clan Poing-de-Fer. Pour ainsi dire, tout avait été pacifié, ou presque. Presque, car il traînait dans l’atmosphère une odeur qui lui mettait le cerveau en vrac. Les gens ne leur adressaient pas un regard, pas un hochement de tête. Les gardes restaient interdits.

«Bordel c’est quoi cette histoire encore ? »

Tarhm fit quelque pas à travers le hall principal suivit de son animal en train de renifler en l’air. Il fulmina ça et là, tandis que le Thane amena Kathkar à une extrémité. De sa position surélevée, il avait une vision assez bonne des visages blafards de la ville. Et tandis qu’il observait sans rien dire, il sentit comme un frisson lui parcourir l’échine. Suivit par quelques tremblements dans le dos de ses mains. Le sanglier lui-même claqua des sabots.

«T’as senti ? »

«Ouais. »

Les gens aussi et désormais ils se pressaient, sans pour autant montrer des signes de panique.

«Cette cité pue. M’étonnerais pas que l’autre taré ait maudit toute la cité. »

«Ne parle pas de ce que tu ne sais pas, Tarhm. »

Le Thane continua sa route tout en laissant traîner son regard, suivit de près par le monteur sans sa monture.
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Yggdar Frappe-Rune
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MessageSujet: Re: [Mare Noire] Le grondement de la pierre   [Mare Noire] Le grondement de la pierre I_icon_minitimeMer 4 Sep 2019 - 13:41


Almis. La perle du Nord. La bafouée. L’insoumise. La prise et la reprise, le cœur religieux du Zagazorn alors tourné vers le culte du Père. Le lieu de l’infamie révélée dans la rébellion conduite par un fou sous l’égide d’une colère sourde à toute supplication. Mogar… Dun Eyr…

Il y avait des années qu’Yggdar n’avait pas mis les pieds ici. A l’époque, il participait aux différentes reconquêtes, du côté logistique des choses. Le runiste qu’il est ne peut prendre les armes et se retrouver en première ligne. Ce n’est pas là son choix de vie, et risquer de perdre le savoir renfermé en son cœur serait une perte gigantesque pour la communauté des Forgerunes, désormais très peu nombreux. Et pourtant, s’il n’avait pas été présent en première ligne, il avait vu les combats, les corps, et les fanatiques de Mogar. Et tout ce qui fut un lourd fardeau pour les Dawis à cette époque.

Il s’était rendu à Almis, car on racontait d’étranges choses sur la cité. Et également car, en tant que centre religieux du Zagazorn, Yggdar voulait s’y rendre afin de rendre hommages aux divinités et se rapprocher, même s’il le détestait, de Mogar, afin d’essayer de comprendre, ou du moins de s’imprégner, de ce que fut Almis par le passé. Il n’était pas seul : son fils, le Thane du clan, l’accompagnait. Yörl était un Nain fort, avide de connaissances et toujours prêt à travailler dur pour améliorer ses créations. Il avait suivi la voie du clan, et maîtrisait la magie immatérielle, contrairement à son père, qui maîtrisait l’élémentaire. Il était âgé de 170 ans, mais, pour un runiste, il demeurait modéré quant à son attitude avec les autres races.

Quelle ne fut pas leur surprise lorsqu’ils entendirent vrombir la roche. Les vibrations, couplées à un bruit sourd transcendant le poitrail, soulevèrent chez les deux runistes, des tonnes de questions et d’interrogations. Et des craintes, beaucoup de craintes. Et lorsque des Nains disparurent dans les souterrains, les craintes laissèrent place à un réel sentiment de peur face à une nouvelle colère du Père des Batailles. Mais les deux runistes ne se laisseraient pas conter des fables, ils allèrent rencontrer les ouvriers et le Nain qui prit la fuite et posèrent de simples questions :
- Que s’est-il passé ? Qu’avez-vous vu ? Décrivez nous l’endroit. Ne vous inquiétez pas frères Dawis, Yaron veille sur nous.

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Guzandrakka
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MessageSujet: Re: [Mare Noire] Le grondement de la pierre   [Mare Noire] Le grondement de la pierre I_icon_minitimeVen 6 Sep 2019 - 14:47


Les jours suivirent la course du Zharrat sans faillir.
Les mordants rayons devinrent faiblards, les premières récoltes commencèrent à affluer dans les greniers, la nature entière changea brusquement de faciès, se préparant aux jours funestes.
Un spectacle grisant, d'on Thorgrel manqua chacune des pièces.

Kirgan fut son premier point de chute.
La Cité n'avait pas pour réputation de laisser filtrer les rayons du jours entre ses murs.
S'étant entretenu avec son père, il obtint la permission de fouiller les souterrains et ruines de l'ancienne capitale. Guidé par sa vision envoyé par le Puissant Père, il ne sut exactement combien de temps il passa à excaver les pierres et à se perdre dans les boyaux.
Dans son épopée dans les profondeurs du monde, dix de ses compagnons à la hache dorée l'avaient suivis. Tous étaient aujourd'hui des guerriers au service de la foi du Puissant, aucuns n'avaient hésité  à prendre le pas du Gormisson et cela malgré le danger.
Dans une salle détruite qui semblait avoir servit de lieu de rencontre par le passé, ils tombèrent sur un Vulduman revanchard. Toxeurove dans le langage des hommes, l'insecte dérangé dans son sommeil porté les marques de nombreux coups de haches sur sa carapace.
Le combat fut difficile, tous les cognards présents y laissèrent des poils.
Loin de décourager le groupe, Thorgrel guida ses barbus fanatiquement, convaincu qu'ensemble, ils parviendraient à atteindre leur but : Les ruines du Grand Temple d'Ikthor.

Mais il n'en fut rien.
Pour le petit groupe, les boyaux effondrés représentaient des obstacles titanesques , ceux totalement enlavés, un défis titanesque. Ainsi ils errèrent longtemps, sans piste sérieuse, L'endroit ayant bien trop changé.
Thorgrel qui avait passé sa jeunesse dans ces couloirs devait se l'avouer, il ne reconnaissait plus rien.
C'est lorsque la décision de rejoindre la surface fut prise collectivement, que les nains retrouvèrent un peu d'espoir. Une jeune recrue du nom de Horym Barbefonte mit les paluches sur une plaque d'acier frappé de runes. Ces dernières comptaient un des passages du Mogakron se déroulant durant le Gormstag. Un bien précieux.
S'il ne sagissit la que d'un objet de culte commun, il n'en restait pas moins un indice, une piste, une trace : Le Grand Temple n'était pas loin.
Fort de cette découverte, les nains regagnèrent Fort-Garmin et Thorgrel n'attendit pas bien longtemps avant de reprendre la route.

Almis fut son second point de chute.
Empruntant la Gazandrin seul, ses compagnons regagnèrent Lante après la Brissazilf le laissant cheminer en direction de la Perle du Nord.
Il passa les Portes de la Nérania quelques jours avant l'automne et le temps sembla alors se ralentir pour lui. Tandis qu'il longeait les sentiers sinueux qui conduisait dans l'Almion, Thorgrel se remémora le moment tragique de la découverte de Gromgrund alors qu'il menait les armées du Grand-Roi.  Cette vie lui semblait aujourd'hui bien loin, pourtant elle faisait partit de son être.
Il avait été un meneur d'homme nourrissant les Braises-Vies de milliers de barbes et de tresses.
Il était aujourd'hui le réceptacle, sa Braise-Vie uniquement alimenté des enseignements du Puissant.
C'est la caboche remplit de question qu'il pénétra dans l'Insoumise aujourd'hui soumise.
Pourquoi le menait t'il en ces lieux maudits ? Que pouvait bien receler la Cité du Père-Créateur pour que le Puissant Père s'y intéresse tant ? Tout cela avait t'il un lien avec les barbotières souterraines qui avaient vu le jour en l'an 14 ?
Parcourir le Khaton ne lui fut d'aucune aide. Les trognes étaient sombres, elles l'avaient toujours étaient en cet endroit. Quelques nains le reconnurent pour celui qu'il avait été avant, pour celui qu'il était maintenant, mais aucuns Almiens ne chercha à s'acoquiner de sa présence.

Déambulant dans la cité comme un ermite à la recherche d'un but inconnu. Thorgrel tenta pendant les premiers jours de sa présence à Almis, de sonder les impressions et les cœurs.
Il put néanmoins palabrer quelques temps avec des nains et des naines plus ouverts, plus apte à la confidence.Quelque chose ne tournait point rond.
Thorgrel n'aurait put décrire se sentiment, tant sa consistance était physique. Un malaise qui rendait l'air lourd, semblable a la tension qui s'élevait avant un orage, mais à Almis, point de foudre.
Ses nuits étaient agités, le repos plus que fuyant .
Il prit alors la décision de méditer, perché sur un affleurement rocheux non loin du Grand Temple de Mogar. Car c'est la même que ce trouvait le tunnel accédant à secrète mare.
Thorgrel n'était même pas certain que tout les Almiens avaient conscience de son existence, mais lui pensait intérieurement que la présence de cette étrangeté aqueuse, pouvait avoir un lien avec ce qui se tramait dans la cité.

Ainsi il patienta. Longtemps. Jusqu'au jour ou de nombreux mineurs se mirent à creuser à même la montagne. A même le Grand Temple. Quelque chose se tramait, les pièces du jeux de haches bougeaient enfin.

Tient toi prêt, mon Fils

Lui souffla alors la voix rauque et cognante qui s'exprimait en lui.
Le Gormisson se tint alors aux cotés des guerriers qui pénétrèrent dans le boyaux creusé, hache brandit. Ses membres secouaient par la tension, prêt à affronter une menace que s'il ne voyait pas encore, pouvait ressentir jusqu'au plus profond de son être.

« Quelqu'un mire t'il quelque chose ? Par ma barbe, apportez de un peu de lumière ! »


Il s'exprimait fort, peu être trop, distinguant à peine les deux nains qui se tenaient à ses cotés.
Il ne les connaissait pas, eux ne le connaissait peut être pas non plus. Mais dans les profondeurs du monde, ils étaient dans la même chienlit.



Dernière édition par Thorgrel Gormisson le Sam 21 Sep 2019 - 20:44, édité 1 fois
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Inga Chante-Roche
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MessageSujet: Re: [Mare Noire] Le grondement de la pierre   [Mare Noire] Le grondement de la pierre I_icon_minitimeLun 9 Sep 2019 - 19:09


Les pas des dawis et de leurs horokür les menèrent petit à petit à s'enfoncer au sein de la cité sous la montagne, longeant moult bâtisses, certaines habitées, d'autres non. La population était agitée, l’œil étréci, la main fébrile, le sourire faux. Les pas se faisaient plus rapides, les regards plus nerveux ou sombres. Vestiges des temps difficiles, de nombreuses marques se retrouvaient dans la roche. Et les dawis du dehors, d'avancer plus encore... Jusqu'à ce que certains les regardent d'un mauvais œil, ouï des mots qui ne leur plurent point.

Soudain, d'une ruelle adjacente, une naine en tenue de mineur et son escorte, portant hache ou pioche, jaillirent sous le nez des monteurs d'horokür. Le regard résolument porté vers l'avant, elle fut tirée en arrière par l'un des dawis à sa suite. "Narundi !" fut-il dit, avant qu'elle ne prête attention à ceux dont ils venaient de couper la route. Les sourcils froncés, une mèche doré s'agitant devant son visage, elle détailla les inconnus avec froideur. Un nanillon s'agitait parmi les quelques adultes, pressant le pas.

"Ils sont rentrés, narundi, il faut... !
- Calme, Aruk. fit-elle d'une voix à la douceur étrange, contrastant avec l'absence de chaleur de ses yeux, continuant son examen. Baruk, dawis. Inga Chante-Roche est mon nom, narundi de cette cité. Vos bêtes ne seront pas à leur aise plus bas... Une nouvelle vibration fit frémir les sourcils sombres de la naine. ...je vous conseille de les laisser aux soins d'une auberge. 'La Pinte Brûlante', au premier niveau, est une bonne adresse. Son assurance tranquille ne laissait guère l'opportunité de prendre la parole. Excusez-moi."

Sans autre propos, elle fit volt-face et reprit sa route, au son de ses godasses renforcées, les autres dawis à sa suite, fendant la foule de badauds. Cependant, il y en eut un pour s'attarder, une barbe blanche mécontente. Pioche en main, le souffle encore court, il lorgna sur les deux nains et leur bête. D'un signe de tête, il indiqua la hache de guerre du premier.

"T'sais t'en servir ? La pointe de la pioche tinta sur la roche... Qui vibra à nouveau. Suis-la. Pourrait servir. J'peux m'ner vos bestiaux là-haut." disant cela, le nain bourru proposa sa pogne.

__________________________

Le souffle court, le nain paniqué se fit relever par l'un des gardes surveillant l'entrée du tunnel, entourés de badauds à la gueule peu avenante. Toussant un instant, il tremblait à chaque nouveau fracas qui se faisait entendre, et aux échos de cris qui suivaient. Ses mires hagardes se fixèrent sur la vieille barbe qui avait parlé, non sans jeter des coups d’œils nerveux vers la gueule noire.

"C'la pierre... La pierre qui bouge, la pierre qui frappe... murmura-t-il fébrilement, baissant soudain d'un ton, comme craignant d'être entendu. Soudain, il agrippa le bras du garde qui le tenait. Le Temple... ! Le Temple du Père !
- R'prend toi Farkas, t'es pas clair... grommela le garde.
- La pierre, j'vous dis ! La pierre est partie ! Elle bouge ! s'excita le mineur.
- Dit quelque chose qu'ait du sens." grogna un dawi.

Chaque propos confus assombrissait les regards, agitaient barbes et tresses. Ceux-ci soupesaient armes comme bâtons ou outils, regardant l'entrée du tunnel qui ne demeurait silencieuse que pour laisser un funeste éclat subvenir encore. Des regards s'échangeaient, des murmures fiévreux passaient de lèvres en faire.

"Y va ?
- C'est l'Père, c'est sûr...
- Les aut' sont pas r'vnus, faut attendre.
- ... Faut y aller !
- Maudit, c'Temple. Maudit, c'tunnel. Si on y va...
- L'aurait pas dû ouvrir l'Temple... disait fébrilement le mineur. Le Père se venge, sa colère va s'abattre..."

Fébrile, la petite foule assemblée l'est, autour du fou, des soldats et de la vieille barbe qui s'est avancée. Les regards fiévreux semblent happés par la bouche noire, tiquant à chaque nouvelle clameur qui s'en extirpait. Avancer ou fuir, détruire ou braver... Les esprits indécis s'échauffaient.
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Konghrim Forte-Poigne
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MessageSujet: Re: [Mare Noire] Le grondement de la pierre   [Mare Noire] Le grondement de la pierre I_icon_minitimeMer 11 Sep 2019 - 6:33

«On dirait qu’ils se sont tous pris une hache dans l’joufflu. Et pas qu’le manche, si tu veux mon avis. M’étonnerait pas que ça saigne si … »

«Tahrm …. »

«Ouais ouais, désolé. T’as compris l’idée. »

Et en effet, il avait compris l’idée. L’air n’était pas particulièrement fétide, ni ne « puait ». Mais l’atmosphère y était lourde. Les gens semblaient les ignorer, et quand bien même ils arrivaient à capter un regard, c’était pour une brève esquisse. Est-ce que cela avait un rapport avec l’attaque de la cité, lors de la reconquête ? Possible. Possible mais rien de moins certains. Comment le peuple se rappelait-il d’un Thane de province ? Non, impossible. Le cavalier avançait et jetait des regards tout aussi noirs que ceux dont ils étaient les sujets. Konghrim crut même bon de placer sa main sur sa hache de jet, empoigner le cuir délicat afin de …

«Oooh ! »

La hache avait été dégainée, mais tout aussi rapidement rengainé. Kathkar s’ébroua et souffla de ses naseaux vers la naine aux cheveux d’or. Non qu’ils allaient vite, mais le sanglier n’était pas un exemple de finesse quand il écrasait des gens. La Naine, Chante-Roche, ainsi dénommée, ne perdit pas prestance et se présenta. Ou plutôt, leur informa simplement de son nom et d’un endroit où ranger les sangliers. Et, si tôt qu’elle eut fini, tira son escorte avec véhémence vers une foule qui s’écarta aussitôt. Les deux nains se regardèrent pendant un long moment sans rien dire, hébété. Puis, le second tourna la tête de nouveau vers la naine, essayant de l’apercevoir à travers la foule.

«Ca alors. J’me sens aussi penaud que quand ma bonne mère me mettait des roustes. C’était quoi ça ? »

«Inga Chante-Roche. »

«Sacré bout de femme s’tu veux mon avis. Elle t’a cloué le bec, la p’tite. »

«Je veux pas ton avis, Tahrm. Et surtout pas en matière de femme. »

«Hey, j’en connais un rayon. »

Le Thane haussa un sourcil et esquissa un sourire.

«Bon okay, pas un rayon. Disons qu’j’suis bien connu à Lante pour mes talents d’orateur. »

«C’est pour ça que tu es encore avec ton Horokûr. »

«Laisse ma Lyhra tranquille. Qui c’est qu’est la meilleure. Toi tu vaux toutes les naines de ce monde, hein, qui c’est la meilleure ? »

Sur ces mots, il gratouilla les flancs du sanglier qui battit de la patte arrière de contentement et bougea le museau en rythme avec les grattes grattes. Konghrim ricana et reporta son attention vers un énième nain à la barbe blanche. Il ne put répondre que déjà Tahrm compta ses exploits :

«Pour sûr qu’il sait s’en servir. Il a déjà cassé tellement d’dents avec qu’ils pourraient s’en faire une armure. »

Mais cette fois, les blagues de Tahrm ne purent entamer son air sérieux, compte tenu du visage sérieux du nain. Il fut sans équivoque et la proposition de mener les sangliers pour rejoindre la Narundi n’en était pas une. Une sorte d’ordre camouflé, pour sûr. Konghrim jeta un ultime regard à son compagnon et mit pied à terre. Les sangliers n’ayant pas de renne, le Haralfar ne lui remit rien dans la pogne. Si ce n’est quelques piécettes, si c’était ce qu’il désirait. Une petite tape sur le flanc de son ami à quatre patte, et le voilà qui disparut.

«Faut retrouver Chante-Roche. Elle est partie par où ? »

«Là ! »

Le nain se faufila à travers la foule, suivit de près par le Thane. Cette fois, la foule ne s’écarta pas aussi aisément. Pire même, ils reçurent quelques remarques quand ils durent jouer des coudes et se frayer un chemin. Cela n’avait aucune importance, parce qu’ils suivaient les mèches blondes qui devaient encore se trouver dans le coin. Vers Brissea seule savait où …
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Yggdar Frappe-Rune
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MessageSujet: Re: [Mare Noire] Le grondement de la pierre   [Mare Noire] Le grondement de la pierre I_icon_minitimeMer 11 Sep 2019 - 9:00


Le mineur semblait désemparé, emprunt d’une folie toute particulière et d’une peur aussi palpable que transmissible. Almis avait déjà tant souffert, et disposait de cicatrices encore bien visibles de la folie de Mogar et de ces adeptes. Le temple, muré avec certains prêtres fanatiques, était la dernière cicatrice visible, celle qui hantait les Nains qui déambulaient dans les couloirs creusés sous la pierre.

Le tunnel s’avançait devant les Nains craintifs, aussi sombre que la gueule d’un monstre, ne s’éveillant parfois que par des cris plaintifs et des lumières inquiétantes. Le soldat qui s’occupait du mineur semblait désemparé, et très vite, les poilus et bavettes attroupés allaient de leurs conclusions et de leurs craintes.

Yggdar, lui, demeurait pensif. Il n’avait pas répondu au mineur, et il tenait fermement dans sa main sa rune en hommage à Yaron, et intérieurement, il le priait :
- Que le Grand Scribe soit avec nous. Yaron, second fils de la Première Forge, apporte-nous la connaissance et la lumière dans cet endroit abandonné par Mogar, comme tu nous apportas les runes et le savoir, jadis. Aide-nous à comprendre, et par bénédiction, à protéger nos frères et sœurs et à combattre ces nouvelles ténèbres.

Puis, une idée lui vint. Comme une fulgurance éclatante, une étincelle dans une mine obscure. Si quelqu’un devait avoir toutes les informations sur ces nouveaux évènements, ce devait être le seul témoin qui en avait réchappé jusqu’alors. Alors, doucement, Yggdar s’approcha du mineur qui peinait à tenir sur ses gibolles. Une fois à son niveau, il s’appuya sur sa canne forgerunée et lui offrit sa propre pipe, déjà bourrée d’un doux tabac, lui mit à la bouche et l’alluma en passant son doigt sous la rune d’ignition.
- J’te crois mon gars. J’te crois, par Yaron, j’t’en fais la promesse. Tu es le seul à pouvoir nous dire c’qui s’est passé là-bas. Fume un peu, et tel le Grand Scribe, enseigne nous c’que tu as vu, c’que tu as entendu. Ton honneur est déjà sauf, fier mineur. Smedan lui-même te forgera une pioche capable de trancher la pierre sans étincelles ni sans usure. Maintenant, Boki-Azul, apprends-moi.

Le vieux Nain s’était montré d’une douceur toute nouvelle. Quiconque connaissait le vieux Rhuni savait qu’il tenait plus du Bearög que du Nanillon. Pourtant, il s’était montré doux et compréhensif, presque bienveillant, alors qu’il savait pertinemment qu’il tenait là le seul témoin qui permettrait, peut-être, de comprendre la situation. Mogar était-il réellement sur le point de semer un autre cataclysme sur le Zagazorn ? Ou une nouvelle créature, jusque-là inconnue, était parvenu jusqu’à la surface ?



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Inga Chante-Roche
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MessageSujet: Re: [Mare Noire] Le grondement de la pierre   [Mare Noire] Le grondement de la pierre I_icon_minitimeMer 11 Sep 2019 - 11:00


Acquiesçant sombrement aux propos du nain loquace, la vieille barbe fit frémir son royaume capillaire de quelques grommellements avant de suivre le pas des lourdes créatures, s'en allant veiller à ce qu'elle trouve un repos adéquat à 'La Pinte Brûlante', non loin de la surface. Là serait une place adéquate pour les bêtes : non loin du ciel... Et éloignées des tremblements obscurs qui faisaient frémir la montagne.

__________________________

Les mains noircies et fébriles du mineur s'accrochèrent à la pipe, de même que son regard fixait les mires obscures de la vieille barbe. L'objet n'était pas commun, et l'assurance de celui qui lui parlait ainsi lui permit de se fixer, de respirer, quoique son corps trembla encore... Pour certains dubitatifs, d'autres attentifs, tous attendaient et veillaient, le poil hérissé par les vibrations et les chocs qui se faisaient régulièrement entendre. Le mineur, lui, était concentré seulement sur d'amples inspirations, puis expirations, libérant des volutes grises et éphémères, à la grâce d'autant plus envoûtantes que les braises étaient troublées.

"L'Grand Temple du Père, Gromtrommi... parvint à souffler la barbe hirsute, les yeux encore écarquillés, le phrasé rude buttant sur les mots. Fait d'la pierre d'Almis... Mon cousin qu'a aidé à l'bâtir... M'parlait d'la roche... La caboche frémit, de gauche et de droite. Éventré..."

Sa pogne se crispa sur la pipe, de même que d'autres, tandis que les regards se portaient vers la gueule redoutée, et ce qui se trouvait au delà. Les murmures, qui avaient cessé pour prêter l'oreille aux dires du mineur, reprirent de plus belle, fiévreux, inquiets.

"Qu'est-ce tu racontes, Farkas ? fit le garde, perplexe. Y a pas d'grobi à c'niveau. Qui qu'irait...
- La pierre... répondit le mineur, avec un frémissement nerveux. Ses yeux avaient quitté ceux de la vieille barbe le temps d'un coup d’œil vers le garde, avant de revenir chercher l'approbation, l'écoute du Gromtronni. J'avais jamais vu... D'la pierre qui marche..."

Une agitation prit l'arrière de la petite foule, et bientôt, celle-ci fut traversée par une gueule bien connue des habitants. La démarche sûre, une jeune naine à la trogne aussi douce que son regard était dur, surgit, quelques barbes et tresses armées à sa suite, soufflant d'avoir descendu les niveaux - même en connaissant les chemins rapides - à grands pas. Le regard froid embrassa la scène, que ce soit l'entrée du tunnel miné précipitamment, la présence des quelques gardes, de même que la vieille barbe et le mineur tirant la pipe fébrilement. La trogne de la naine s'assombrit à la vue de ce dernier, et des échos qui leurs parvenaient. C'est au garde qu'elle s'adressa le premier.

"Rilbur, depuis combien de temps sont-ils rentrés ?
- ... Longtemps, narundi. répondit l'intéressé, détachant son regard du mineur.
- Qui ?"

Déjà nerveux, le garde n'en répondit pas moins, donnant divers noms. De la même manière, elle demanda ce que leur avait appris le mineur. Le peu qui fut donné ne la rendit pas plus amène. Les figures s'étaient tournées vers elle, les échos de la lutte allaient faiblissant.

"Il leur faut de l'aide. souffla la jeune dawi, avant de tourner la tête vers les nains et naines à sa suite. Allez avec Rilbur et les autres. Retrouvez ceux qui sont rentrés, aidez-les, reculez s'il vaut mieux. Je vais rassembler les guerriers. Un regard à la ronde, et elle découvrit les deux chevaucheurs de sanglier. Un clignement de paupière surpris... Avant qu'elle ne se prononce. Je ne sais pourquoi vous êtes ici, mais votre hache sera bienvenue à l'intérieur."

___________________

Le Maître du Jeu s'adressant à Konghrim et Yggdar... Libre à vous de vous aventurer dans le tunnel suite à cela, une demi-douzaine d'almiens armés vous accompagnent.


Dernière édition par Inga Chante-Roche le Dim 22 Sep 2019 - 10:38, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Mare Noire] Le grondement de la pierre   [Mare Noire] Le grondement de la pierre I_icon_minitimeJeu 12 Sep 2019 - 6:29

La foule fut rompue, avec autant de difficulté que l’on fendait du bois à main nue. Mais enfin, après moults insultes, les deux nains parvinrent de l’autre côté. Ils cherchèrent à droite, à gauche, et ni une ni deux, s’engouffrèrent dans le premier boyau qui se présenta. Ainsi continuèrent-ils à travers le dédale d’escaliers, sous l’humidité de la pierre. La roche d’Almis pleurait à quelques endroits, là où la lumière des torches et braseros ne pouvaient souffler le chagrin. Les Haralfar terminèrent leur course sur la délégation. Chante-Roche était déjà là, devant une tripoté d’autres dawi. Un mineur à la pipe, un vieux nain à la barbe blanche, des guerriers … Une compagnie atypique de nain n’ayant pas de rapport les uns autres autre. Konghrim et Tarhm les premiers, sachant qu’ils n’étaient là qu’en ayant suivi un ordre furtif. A la base, la mission était de trouver la Narundi pour … Oui, ils l’avaient trouvé. Mais cette dernière avait d’autres Bearog à fouetter. Aussi le Thane énonça le plan suivant. Aider Chante-Roche pour qu’elle l’aide en retour. Un marché équitable.

De ce qu’il put capter de la courte conversation, au fond du tunnel sombre devant eux, il y avait des nains. Et des nains en danger. Konghrim n’aimait pas grand-chose, mais ce qu’il détestait par-dessus tout, c’était que son peuple soit en danger. Un froncement de sourcil vers l’entrée, une gratouille dans sa barbe et la cheffe d’Almis qui l’interrompu dans son début de rêverie. Il aurait voulu poser des questions, s’enquérir de ce qu’ils allaient trouver, quel tombeau sacré allaient-ils profaner ou même une idée de l’architecture … Oui, il savait ce qu’il y avait derrière, pour avoir participé à la prise de la cité. Mais jamais ne s’était-il rendu ici-bas. Jamais n’en eut il la permission non plus. Cela ne l’avait pas intéressé. Il opina du chef et passa à travers la petite délégation. D’un geste de la main, il ordonna à Tarhm de le seconder. Non pas qu’il n’avait pas confiance aux siens, mais ils préféraient avoir un compagnon qu’il connaissait à ses côtés.

«On ouvre la marche. »

L’excès de confiance était tout aussi dangereux que la folie. Et Konghrim, dans ce tunnel noirâtre, n’était ni l’un, ni l’autre. Sa lourde hache fut dégainée, lui donnant assez d’assurance pour ne pas flancher. Les murs reflétaient des ombres dansantes à mesure qu’ils traversaient le tunnel, quand un cri d’agoni retenti au loin. La troupe s’arrêta, les deux Haralfar se regardèrent sans mot dire, puis vers l’arrière, commenta :

«Si des Dawi sont en danger, hâtons-nous. »

Ni une, ni deux, faisant fi des suiveurs qui ne suivraient pas, il accéléra la marche, avant que la dernière clameur ne soit rendue à l’état de silence. Quelles que soient les forces qui se cachaient dans ces tombeaux, il ne sera pas dit qu’un Haralfar y aura tourné le dos. Sa détermination était sans faille et l’excitation de la bataille bouillonnant en lui. Il était prêt.
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MessageSujet: Re: [Mare Noire] Le grondement de la pierre   [Mare Noire] Le grondement de la pierre I_icon_minitimeVen 13 Sep 2019 - 8:02

Yggdar scrutait les mires du mineur hébété. Par ce plongeon dans cette fenêtre sur sa Braise-Vie, il espérait lire entre les lignes, comprendre, appréhender, afin de mettre des runes sur ce qui se passe et plonger dans son propre savoir afin de comprendre ce qui se passait ici. Le vieil Ours aigri n’était plus. A cet instant, il était un Gromtrommi bienveillant, une vieille barbe sur laquelle se référer, un support stable et solide face à un gouffre béant. Le mineur fumait allégrement, et déjà, les effluves semblaient faire leurs effets. Il faut dire que le tabac d’Yggdar était, sinon spécial, son meilleur moyen de se focaliser sur lui-même. Ses créations demandaient une concentration optimale, un professionnalisme exacerbé. Tout cela fatiguait énormément le vieux Nain, aussi, ce tabac lui permettait de reposer son esprit afin de mieux retourner à sa tâche. Et visiblement, le mineur était suffisamment calmé pour pouvoir livrer un premier témoignage, brute de pomme, mais témoignage tout de même.

Une pogne sur l’épaule du mineur encore assis au sol, une autre empoignant fermement la rune de Yaron qui pendait à son cou, le vieux Rhunki réfléchissait tant que possible pour trouver une explication plausible aux propos du mineur.

Yaron, Second Fils de la Première Forge, avait apporté aux Nains les runes, l’écriture, le savoir et la maîtrise, poussés à leurs paroxysmes, la patience, l’amour du travail bien fait, l’abnégation… La perfection… L’éther. L’éther…

Le Père des Batailles était-il derrière tout cela ? Allait-il, de nouveau, répandre sa violence et sa haine sur le Zagazorn ? Souhaitait-il la mort de l’ensemble des Dawis ? Ou tout cela ne serait dû qu’à une créature inconnue jusqu’alors ? A un éveil éthérique ? A une manœuvre Drow ? Toutes les hypothèses pouvaient être proposées, et jusqu’à présent, toutes pouvaient être vraies, comme fausses.

Yggdar n’entendit que les pas de la Narundi. Lui, continuait de plonger ses mires dans celles du mineur pétrifié, tout en réfléchissant. Ce fut l’avancée des soldats dans le tunnel qui fit sortir le vieux de sa torpeur. Lentement, il reprit sa pipe qu’il rangea soigneusement. Puis, il releva le mineur, plaça sa pogne gauche, celle du cœur et celle tatouée par une rune de Yaron, sur le front du pauvret et ferma ses yeux, récitant une prière :
- Que le Grand Scribe t’accorde la paix intérieur, car tu sais dorénavant que tu fus l’instrument du son savoir, ici, maintenant. Que Smedan guide ton bras pour creuser la roche sombre de cet instant afin de retrouver la lumière des Halls. Sois fier, Boki-Azul, car tu fis plus que ta part.

Et le vieux Nain disparut lentement dans l’ombre du tunnel, sa canne claquant à un rythme régulier, alors qu’il était derrière le groupe de combattant. Il voulait voir, il voulait comprendre, et par Yaron, il irait raconter ce qu’il avait vu pour que tous puisse obtenir la connaissance.


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MessageSujet: Re: [Mare Noire] Le grondement de la pierre   [Mare Noire] Le grondement de la pierre I_icon_minitimeVen 13 Sep 2019 - 10:17


Inquiets et sombres, les regards suivirent les nains qui s'engouffraient à leur tour dans la gueule menant au Grand Temple de Mogar. Le mineur souffla les noms de l'Artisan et du Scribe. La Narundi retint chaque visage, avant de se détourner afin d'assembler les guerriers, ordonnant et organisant la petite foule d'Almiens nerveux.

Plus avant, les chevaucheurs d'horokür menaient la petite troupe, suivis par une demi-douzaine d'almiens armés et le Gromtrommi à la canne, dans le boyau à l'obscurité crevée par l'éclat des quelques lampes à huile de roche. Leurs pas frappaient le sol de roche, creusé à la hâte par des braises inquiètes pour leur cité; les regards se faisaient aiguisés dans les visages rudes; les pognes s'accrochaient aux armes. Si les souffles se contenaient, des prières se devinaient sur les lèvres... En réponse aux échos caverneux, aux râles qui se précisaient peu à peu.

Soudain, la voûte irrégulière se fit plus lointaine, de même que les murs. Les dawi avaient atteint une cavité bien plus grand, au sein de laquelle se répandit leur lumière vacillante. Celle-ci glissa sur la pierre gravée, les runes en dessinant les contours... Puis révéla en son cœur une architecture massive, comme jaillissant de la roche. Les Almiens se figèrent un temps à cette vue. Cette fois, les mots s'échappèrent de leur bouche, face à ce lieu révéré, désormais maudit : le Temple de Mogar. Contre les portes résolument closes, des armes se trouvaient apposées : masses d'armes et marteaux de guerre de facture diverse se trouvaient là, leur tête contre le lourd battant, la poussière accumulée accusant une longue présence en ce lieu renié.

Ici, le vacarme se faisait plus pesant, les vibrations plus forte, se répercutant jusque dans les tripes des dawis. Le fracas venait d'encore plus loin, mais trouvait là un lieu où répéter en écho une furie minérale inconnue. Fébriles, les dawis avancèrent encore... Et la lumière dévoila davantage. Là, les souffles s'étranglèrent, les pognes se raidirent, et les prières se firent frénétiques pour deux des almiens. Imposant, le temple perdait de sa superbe sitôt que se dévoilait l'un de ses murs, tout bonnement éventré, en une plaie irrégulière béant sur l'intérieur sacré. Des morceaux de pierre gravée avait roulé en direction des profondeurs de la salle, là d'où semblait venir les échos inquiétants... Où se distinguaient enfin, presque, des mots dans les rares clameurs dawis. Ils en appelaient aux dieux... Et le fracas de la roche leur répondait.

Néanmoins, pour qui prêtait l'oreille, une étrange rumeur rampait, depuis l'intérieur du temple éventré. Un raclement, une agitation... Bien faible, en comparaison du tonnerre qui retentissait plus loin.

___________________

Le Maître du Jeu s'adressant à Konghrim et Yggdar... Il est connu que les prêtres de Mogar d'Almis eurent leur main d'arme coupée, avant d'être emmurés vivants au sein du Grand Temple du Père, qui fut ensuite scellé sur ordre du Grand-Roi.

Schéma des lieux:

_________________
Ombre fugace
Maître de ton destin

-Crédits de l'avatar: ETERNAL RETURN - Art of pierre / Alain D.
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Konghrim Forte-Poigne
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MessageSujet: Re: [Mare Noire] Le grondement de la pierre   [Mare Noire] Le grondement de la pierre I_icon_minitimeVen 13 Sep 2019 - 12:48

Konghrim avait pressé le pas, côtoyant l’ombre portée par les torches, lançant ses regards derrière la frontière inconnue. Il cherchait des mouvements, des soubresauts dans ce noir opaque pour lui indiquer où aller, où regarder. L’absence d’information était le pire des poisons, insidieuse et semant le doute dans le cœur du guerrier qu’il était. Son pragmatisme était relayé au second plan, derrière l’appréhension et l’excitation. Il aurait voulu presser la compagnie derrière lui car les sons de ses frères continuaient d’influer dans le boyau. Du boyau étroit, ils arrivèrent alors dans une salle plus vaste, où les échos enflammés des torches ne purent qu’espérer lécher les murs runés. Là non plus, la vision n’était pas précise, même si l’on devinait ce qu’il y avait contre les murs. Des armes de guerres, de différentes sortes. Et en face, une énorme porte entourée des gravures maudites. Le temple du Père, érigé fièrement il y a probablement des cycles, et qui pourtant contenait les derniers puristes. Ceux dont les péchés avaient été révélés au grand jour, enfermés, diminués… Puis finalement emmurés dans cette prison sainte.

Mais le vacarme, lui, n’était pas de cet endroit et continuait plus loin. Non, ici, il n’y avait qu’un trou béant dans la structure même du mur. Konghrim jeta son regard vers les deux qui perdirent contenance. Lui se rapprocha lentement du trou, hache à la main. Un pas, un deuxième, tandis que virent à ses oreilles des murmures … Les murmures des morts. En chuchotant, il demanda :

«Apportez la lumière…»

Il fit encore un pas et se figea. La lumière ne venait toujours pas. Konghrim se retourna et fronça durement les sourcils. C’est Tarhm qui se déplaça et vola une torche dans la main d’un des soldats, avant de s’approcher du Thane. Il s’agenouilla et observa l’ouverture. Son regard y fit le tour et il réfléchit, grattant sa barbe d’une main assurée. Puis il se recula et commenta, toujours en chuchotant :

«Les débris sont dirigés vers l’intérieur. Quelque chose a défoncé les murs à partir d’ici. »

Difficile d’énoncer quoi, ou qui … Quelqu’un qui sache comme faire exploser un mur, visiblement. Konghrim longea de part et d’autres la zone béante puis tourna la tête vers le tunnel d’où les clameurs continuaient de fracasser.

«Si on va là-bas», dit-il en désigna le tunnel. «On risque d’être pris à revers par ce qu’il y a là». Termina-t-il en désignant l’intérieur du temple.« J’serai d’avis de commencer par le temple et vérifier si les fous furieux qui s’y trouvent sont bien secs. »

Entendant le grattement qui provenait des entrailles du temple, il n’y croyait pas une seconde. Sa décision dans son cas était prise. Il fit quelque pas dans cette direction, accompagné du porte-torche en la personne de son compagnon.

«Ceux qui mouillent leur fute restent ici et nous alertent s’il y a un problème. Pendant que les autres viennent avec nous pour terminer ce que le Grand-Roi a commencé. »

Konghrim en réalité attendait surtout l’avis du vieux sage, seul véritable vénérable dans toute leur assemblée. C’est vers lui que ses yeux se posèrent, avant qu’il n’entre dans le temple.
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MessageSujet: Re: [Mare Noire] Le grondement de la pierre   [Mare Noire] Le grondement de la pierre I_icon_minitimeVen 13 Sep 2019 - 20:13


Le tunnel était étroit. Les soldats avançaient en une colonne faite de deux Nains de front, car le tunnel ne permettait rien de plus. Un espace entre chaque cognard était nécessaire afin d’éviter tout risque de bousculade si un coup venait de devant. Si les Nains étaient collés, et qu’un ennemi imprévisible attaquait par devant, les poilus de première ligne finiraient occis bien vite, et leurs corps, tomberaient sur leurs frères en seconde ligne, les empêchant de réagir. Et ainsi de suite, les dominos tomberaient un à un. Alors, les barbus, rompus aux arts du combat et des combats souterrains, s’organisèrent pour éviter cela.

Mais point d’ennemi, point de menace autre que celles qui pèsent au-dessus de leurs têtes et celle à l’écho perceptible. Une clameur infernale, qui arrachait le cœur du vieux Dawi alors qu’il imaginait des soldats en prise avec une menace infâme, laquelle répondait par d’horribles grognements aux cris de terreurs des Nains qui se trouvaient plus avant. Non, ils tombèrent sur tout autre chose : l’ancien Grand Temple de Mogar. Celui qui fut reconstruit après les évènements du Voile, celui qui vit la colère du Grand Roi face aux mogarites, celui qui vit ses disciples amputés et emmurés. Un regard à droite, et l’immense porte scellée porte toujours contre elle les armes des prêtres qui furent condamnés ici. Un regard devant, et le Temple se dévoile aux Dawis, une immense plaie rocheuse béante au centre du mur qui fait presque face au second tunnel, plus loin.

Yggdar ne pipait mot. Seule sa canne était loquace. A chaque fois qu’elle frappait le sol, l’écho du son se répercutait contre les murs, tandis qu’au loin, le fracas des combats continuait de faire rage. Oh, il ne perdit rien des élucubrations religieuses des deux Almiens qui virent leur courage prendre la poudre d’escampette. Arrivant à leur hauteur, il se contenta de mettre tour à tour sa main libre sur leurs épaules, l’un après l’autre, et de les gratifier d’une phrase forte :
- Ikthor, le Puissant, vous accompagne. Fiers guerriers, vous êtes plus courageux qu’vous l’croyez. Ikthor vous guide, Smedan vous forge et Yaron vous r’garde. Ne fléchissez pas. Nai !

Puis il passe entre les deux soldats sans jeter un regard en arrière. Etaient-ils suspicieux ? Encore plus apeurés ? Ou les paroles d’un vieil ancêtre auraient-elles suffis à leur rendre courage et hardiesse ?

Le vieux Zagaskroni passa alors sa main libre sur les reliefs de ce qui fut autrefois le Temple de Mogar. La pierre portait encore les stigmates des coups de pioches de jadis, et elle semblait transie d’une histoire aussi sombre que palpitante. Cette pierre avait vue les fanatiques rendre gloire au Père des Batailles, elle les avait vu combattre le Zagazorn, et elle les avait vus mourir. La pierre a beau être stoïque, froide, immuable, elle absorbe néanmoins l’énergie de ce qui l’entoure. Et l’énergie du Père était tout sauf bienveillante.

Lorsque soudainement, un bruit, léger, presque imperceptible pour quiconque n’aurait pas ouvert ses esgourdes. Il provenait de la béance sombre. Une rumeur, un murmure, un souffle à peine perceptible, que d’autres semblaient pourtant avoir capté. Mais le vieux Nain, lui, était tout à l’écoute. Il se rappelait des propos tenus tout à l’heure par le mineur : la pierre qui bouge. La pierre serait-elle venue d’ici ? Serait-ce cette pierre ci, qui s’était déplacée ?

Yggdar s’appuya alors sur les berges de cette immense plaie, et, prenant sa canne à une main pour la hisser dans ladite plaie, l’enfonça au sol sans que cela ne lui demande aucun effort. La pointe d’acier de sa canne s’enfonça dans la roche comme le couteau dans du beurre chauffé par un soleil d’été. Et sans effort, le vieux Nain, au dos vouté et aux articulations bruyantes, se hissa afin d’être debout dans la béance qui s’offrait à lui. Il était comme subjugué par cet endroit et la rumeur qui l’habitait. Mais il n’y voyait rien, et surtout, il n’arrivait pas à savoir ce qui pouvait bien produire un tel bruit. Guidé qu’il était par les enseignements de Yaron, lequel enseigna aux Nains de toujours quérir et chérir la connaissance, Yggdar décida d’activer une autre propriété de sa canne : les runes qui y furent gravées.

Pointant sa canne en direction du cœur de cette plaie rocheuse, il passa sa main libre sous le pommeau en forme d’enclume, et ainsi, le corps de la canne s’éclaira d’une belle aura bleutée. La lumière n’était pas aussi forte que les lampes qui se trouvent dans le Temple, mais suffisamment agréable pour permettre aux Dawis de disposer d’une lumière douce leur permettant de profiter de leur acuité visuelle au maximum. Mais le danger se rappela à lui, et il se souvint alors qu’il n’était pas en mesure d’affronter ce qui pourrait se trouver là-bas. Et alors qu’il se retourna, il vit les Dawis tournés vers lui attendant probablement son conseil. Le vieux chercha alors la Narundi des yeux, mais ne la trouvant pas immédiatement, décida de prendre la parole.
- Il y a deux chemins, et deux clameurs différentes. Cependant, ni l’une ni l’autre ne trouvent d’explication en ma caboche. Il claque deux fois le bout de sa canne contre la roche, et la douce lumière bleu s’éteignit doucement. Il me faut enquêter. Puisse Yaron nous aider dans notre quête de réponse et de savoirs, comme il le fit dans les temps jadis. Chevaucheurs, nos frères semblent faire face à un danger qui n’faiblit pas. Rejoignez-les, mais n’sacrifiez pas vos vies inutilement. S’il n’est pas possible de vaincre, rev’nez et apprenez nous d’c’qui s’passe ici. Vous aut’, si vos Braises-Vies cherchent d’réponses, accompagnez-moi dans cette plaie rocheuse. Puisse Yaron nous donner des réponses.



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MessageSujet: Re: [Mare Noire] Le grondement de la pierre   [Mare Noire] Le grondement de la pierre I_icon_minitimeSam 14 Sep 2019 - 16:46


Face au Gromtrommi, les deux almiens écoutèrent et se turent, les noms des demi-dieux s'imposant face à celui, autrefois vénéré, désormais craint voire haï. L'un des guerrier opina du chef, résolu, tandis que l'autre, à la barbe plus courte, détournait le regard... Avant de se faire bousculer par son aîné. Se tournant vers ce dernier puis la vieille barbe, il finit par acquiescer de même.

"Hache et rage, Gromtrommi. fit le plus vieux. Quoiqu'ce soit qu'nous attend, il en tat'ra."

La pierre renvoyait les sombres échos furieux. Une clameur encore, parfois, trahissait la présence dawi, plus loin. Prêt au combat, les Almiens n'en demeurèrent pas moins à l'écoute, jetant un regard lourd sur l'intérieur maudit. L'idée que quelque chose puisse en sortir pour les prend à revers n'était pas pour leur plaire... Mais les voix qu'ils entendaient les préoccupaient davantage.

"C'qu'est mort s'relèv'ra pô... souffla une almienne.
- Qui est-ce qu'a détruit l'mur alors ? fit un autre.
- Qu'Yaron vous guide, Gromtrommi. coupa Rilbur, s'avançant devant les siens. Non sans un regard pour les chevaucheurs, résolument tournés vers le temple, il ajouta. Nos gars attendront pas, on est v'nu pour les sortir d'la, d'ici à c'qu'les renforts arrivent, qu'a dit la Narundi. C'est c'qu'on va faire. Puisse Ikthor guider nos haches à tous... Et le Scribe éclairer vot' voie."

Frappant la tête de son arme sur son torse protégé, dans un éclat métallique, le garde se détourna et partit prestement vers le tunnel, bien plus large et haut, d'où venait la clameur, plus loin dans la salle. Les autres suivirent aussitôt. Non sans un regard vers la vieille barbe, le jeune Almien fit de même, et tous s'enfoncèrent plus avant dans les entrailles de la montagne, au son de leurs mailles, de leurs cuirasses, de leur pas lourd, du grondement de la pierre.

Ne demeuraient près du temple que la vieille barbe et les deux chevaucheurs d'horokür. Almiens avaient laissé deux lampes à huile de roche. Bientôt, les pas de ces dawis les détournèrent de la clameur, vers l'obscurité du temple jadis emmuré.

Là, ce que la douce lumière de la canne du forgeruniste avait à peine éclairé, fut davantage révélée, au fil de leur progression. L'air était sec, l'obscurité persistance, mais cette dernière dut reculer. Ainsi, elle laissa les dawis embrasser la vue du coeur du temple dédié au père, où les prêtres de celui-ci avaient trouvé la mort, maudits comme celui qu'ils servaient, que tous avait révéré jadis.

Face à un large autel de pierre, dominé par la figure rude du Père de la Guerre, un seul nain se tenait, agenouillé, courbé. La poussière parsemait sa peau desséchée, tirée sur l'os crânien, aux orbites vides et obscurs, l'ensemble encadré par une mince pilosité noire. Son humble tenue cachait le reste de sa carcasse maigre, mais de ses manches jaillissaient ses bras, squelettiques. Une main d'os agrippait un poignet se terminant sur rien. Celui dont le poil et la tenue annonçait un jeune âge se tenait devant un Père aux mains vides.

Alentours, des bancs gisaient, renversés. D'autres silhouettes étaient effondrées contre la pierre des piliers et des murs. Sur ces derniers, des traces desséchées griffaient la pierre, parfois gravée de runes. Les barbes et les tresses étaient de longueur diverses. Plus loin sous la voûte silencieuse, un attroupement gisait sur l'autre versant des grandes portes. Celles-ci portaient les marques légères de coups, et les mêmes traces de doigts et de mains, désormais sombres. La main de plusieurs nains étaient agrippées au manche d'un marteau à la tête couverte de runes, reposant contre les battants scellés.

Tous portaient la tenue de leur culte. Tous avaient une main manquante. Tous demeurèrent immobiles et froids, alors que des braises vives s'aventuraient au cœur de leur tombe.

Mais la pierre, elle, bougeait.

Un cri d'agonie lointain succéda à un soudain silence... Qui ne dura pas.

Face aux dawis, devant le mur opposé à l'ouverture, des morceaux massifs de roches se rassemblaient, seuls, lourdement, dans une faible lueur bleutée. Un craquement plus fort se fit entendre alors qu'une fissure apparaissait dans un pilier proche. Bien d'autres se trouvaient sur le mur, entourant le cœur de la lumière, vers là où se dirigeait la roche, éparpillée, penaude et lourde.

Au dehors, le fracas retrouva de sa vigueur, alors que de nouveaux cris succédaient anciens.

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MessageSujet: Re: [Mare Noire] Le grondement de la pierre   [Mare Noire] Le grondement de la pierre I_icon_minitimeLun 16 Sep 2019 - 9:18

«Throngrinki, sauf votre respect, se séparer me parait pas être la meilleure chose. J’pense qu’on devrait d’abord s’occuper d’ici avant de continuer. Si nos gars ont réellement besoin d’aide, on leur servira à rien si on se fait foncer dans le joufflu. »

Question de tactique. D’abord sécuriser les arrières avant de penser à progresser. Et en aucun diviser les forces n’était la chose à faire avant d’avoir évalué les forces en présence. Ce qui, dans le cas présent, n’était pas encore fait. Pourtant, malgré les conseils, les nains soldats n’écoutèrent pas et foncèrent tête baissée vers l’inconnu. Le Thane les regarda s’éloigner sans mot dire. De force de frappe d’une vingtaine de Dawi, ils n’étaient plus que trois, dont un non-combattant. Konghrim marmonna dans sa barbe et retourna vers la pierre, qui était en réalité enfoncée de l’intérieur vers l’extérieure. Il regarda ensuite vers le tunnel où les Dawi venaient de partir. Il n’avait pas de mauvais pressentiment. Tout était mauvais. Cela sentait le piège à plein nez, partout. Et ils y allaient gaiement. Quelle barbe … Passant de nouveau sa main contre l’ouverture béante, le nain se releva et fit quelques pas à l’intérieur de la chambre des prêtres.

Ils gisaient çà et là. Certains étaient regroupés, d’autres esseulés. Quelle horrible torture cela avait dû être pour eux. La folie les ayant emparés dans la vie, elle avait terminé par les étreindre dans la mort. Tout était froid ici. Konghrim, hache à la main, avançait pas après l’autre, jetant son regard sur les bords de la pièce. Sur l’autel du père et la silhouette solitaire. Le Thane s’agenouilla devant lui et le regarda, sans le toucher. Lugubre et démoniaque, comme sorti des rêves pour enfants. Mais qui, une fois paré de l’essence de la réalité, était d’autant plus terrifiant. Il se déplaça ensuite vers le groupe qui de leurs uniques mains avaient griffonnés contre le mur. Leurs doigts étaient couverts du sang. Car après avoir terminé leurs ongles, ils avaient tenté d’appeler l’aide de leur divin. Mais divin, il n’en fut pas. Puis, vers le dernier groupe qui portaient un marteau.

«D’un côté, nous avons un prêtre qui prit son dieu. Il semble résolu. Là, des prêtres qui ont essayé d’écrire un message. Peut-être pourriez-vous le déchiffrer Throngrinki ? En face, les derniers tiennent un marteau. Il y a des marques de coups sur la porte. Ils ont dû tenter de l’ouvrir, mais en vain. En revanche, ils ne semblent pas morts d’effort. Regardez, ils sont tous figés en plein action. Les scribes contre le mur, les combattants contre la porte … C’est comme s’ils étaient morts sur le coup, un foudroiement. Manque d’air, peut-être, bien que j’en doute. Ces salles étaient des lieux de cultes, et il devrait y avoir des aérations. »

Sur ces mots, il leva sa lampe à huile haute dans le ciel et chercha des fentes qui corroboreraient ses dires. Mais un crissement dans la pierre attira son attention. Il sursauta, et tendit sa hache contre le bruit. Il y avait des bruits de roches, des cailloux qui roulaient. Un pas après l’autre, le Thane s’avança, précautionneusement. Une lueur apparue, bleu comme le ciel. Bleu comme une magie qui n’avait rien à faire ici. Dans le doute, Konghrim posa sa lampe à terre et trempa sa hache dans le feu. Il essaya même de renverser une partie de l’huile sur le fil de la lame.

«Tarhm, imite-moi ! Si on doit faire teinter de nos armes, on n’y arrivera pas avec seulement du métal contre de la pierre. Throngrinki, seriez capable d’enflammer nos lames ? »

Mieux valait-il prévenir que guérir.
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MessageSujet: Re: [Mare Noire] Le grondement de la pierre   [Mare Noire] Le grondement de la pierre I_icon_minitimeVen 20 Sep 2019 - 9:47

Le temple de Mogar. Lieu maudit, dernier témoin d’une époque sombre qui renferma dans ses entrailles les derniers représentant d’un culte maudit. Yggdar y entra avec prudence, sa canne lui servant d’appui, alors que la douce lumière bleutée lui permettait de voir ce qui se trouvait autour de lui. Néanmoins, la présence de l’huile roche fut une aubaine, et les yeux fatigués du Zagaskroni purent scruter plus confortablement les lieux qui s’offraient à lui.

La face burinée du père des batailles regardait l’intérieur de son temple, ses dernières ouailles avachies, abattues, figées dans leurs derniers sursauts. Un prêtre semble transit d’une prière éternelle, tandis que d’autres, éparpillés, mènent à un regroupement squelettique qui tentèrent sans succès de détruire la porte scellée. Des runes se trouvaient écrites sur le mur, et le monteur de groins proposa quelque chose d’intéressant au vieux runiste : déchiffrer les runes. Il s’y employa alors avec ferveur.

Une fois les runes déchiffrées, la présence d’un marteau lui aussi runé vint attirer l’attention du vieux runiste. Il semblait lourd, très lourd. Les runes n’étaient pas tout de suite déchiffrables, mais l’objet semblait dédié à Mogar. Serait-ce le fameux marteau de Dun Eyr ? Yggdar en doutait, mais curieux comme il l’était, il osa s’en saisir et le ramena à lui, jusqu’à-ce que les deux chevaucheurs s’approchent de lui pour lui intimer un ordre très particulier : enflammer les haches.

Déchiffrer les runes ! Découvrir ce qui se passe derrière tout cela, et maintenant jouer les apprenti runistes ? Et puis quoi encore ?!

Le vieux runiste voulut enseigner une leçon aux jeunes barbes en assénant un coup de canne contre le plastron, lorsqu’il pu voir la douce lumière bleutée provenir de blocs de pierres mis en mouvement par une force invisible. Là, tout devint clair. Les deux Dawis ne voulaient pas enflammer leurs lames par coquetteries. C’était en prévision d’une attaque portée par un adversaire invisible. Alors, il ravala ses grognements et s’attela à sa tâche.

Il avait beau ne pas être Scriberune ni Graverune, il était tout de même runiste. Il avait pris avec lui un stylet d’argent et une tablette de pierre empruntés à son clan. L’exercice n’était pas habituel pour lui, aussi avait-il besoin de temps. Pour plus d’efficacité, il s’appuya sur sa canne et cala la tablette contre lui, afin d’écrire les runes convenablement et d’assurer un sortilège efficace bien que peu puissant. Il lui fallut plusieurs minutes, qui durent paraître extrêmement longues pour les deux soldats, mais enfin, les runes étaient prêtes. Rangeant son stylo, il prit la tablette à deux main, et insuffla la magie qui était en lui, propulsa une vague magique qui vint enflammer les deux haches prêtes à en découdre.

Cette situation ne plaisait pas du tout à Yggdar qui s’attela de nouveau à déchiffrer les runes écrites sur le mur et celles gravée sur le marteau. Peut-être allaient-elles donner un bout d’explication ?

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MessageSujet: Re: [Mare Noire] Le grondement de la pierre   [Mare Noire] Le grondement de la pierre I_icon_minitimeSam 21 Sep 2019 - 8:47


Sur les murs, nulles révélations, rien que celles jadis gravées à même la pierre, contant le Mogakron, le Livre Sacré des nains, et celles, bien plus récentes, que des doigts avaient tracé de leur sang, en appelant à Mogar, à leurs frères et soeurs nains... Ou maudissant ceux-ci, quand les tracés devenaient plus fébriles. Quant au lourd marteau que le Gromtronni prit des mains des morts, les runes de celui-ci étaient elles-aussi des litanies mogarites.

Bientôt, les lames naines s'enflammèrent, éclairant de leur vive flamme les trépassés, la roche froide... Cette dernière frémissait, là où les massifs éclats de mur et de colonne se mouvaient lentement, lourdement. Dans un craquement retentissant, une large fissure se répandit sur l'une des colonnes éclairées par la lueur bleutée. Un éclat, tout aussi massif que les autres, glissa doucement au sol, rejoignant les autres, suivis par de plus petits. Soudain, les rochers mouvant semblèrent s'ancrer au sol, et pousser. Le mur frémit, gémit, alors que, telle une chose vivante, une part de lui semblait vouloir s'extraire, tirant sur ses 'membres' rocheux. Les fissures éclataient autour de la lumière bleutée qui, après un énième mouvement de roche, se révéla aux nains : là, dans un creux dans le mur, centre de cette agitation minérale, une pierre bleutée, de la taille d'un poing, bas dans le mur, irradiait... Et sur sa surface, des runes se devinaient, pour qui songeait à la contempler alors que la roche alentours grondait dans son effort.

Le vacarme couvrait le bruit du dehors, et les nouveaux cris dawi entendus jusqu'alors... Cependant, il y en eut un pour se faire entendre :

"Gromtrommi ?!" fut-il appelé, inquiet.

Dans l'ouverture du mur éventré, deux nains se tenaient. Le premier était le jeune almien partit plus tôt, soutenant le second, inconnu et inconscient, dont il avait passé un bras sur ses épaules. Leurs deux armes étaient accrochées à sa ceinture. Le second, à la longue pilosité cuivré, était couvert en partie de poussière de roche, qui se mêlait sur sa trogne et à l'arrière de son crâne à un peu de sang. Nerveux, le jeune almien jetait sur l'intérieur du temple un regard chargé de crainte et de stupeur. Sous ses yeux, la pierre forçait, faisant gémir la roche du mur.

"Gromtrommi, je - les aut' ont continué d'vant. J'ai ram'né c'cui-la qu'vivait encore, mais... Qu'est-ce c'est qu'ça !?"

Dans un nouveau grondement, la roche força encore, faisant frémir le mur...

___________________

Le Maître du Jeu s'adressant à Konghrim et Yggdar... Sous vos yeux, telle une main minérale, au pouce absent, la 'chose' semble vouloir s'extraire du mur. Ce dernier tiendra-t-il ? Rien ne vous semble moins sûr. La 'chose' est-elle agressive ? Difficile à dire...

Le Maître du Jeu s'adressant à Thorgrel... Il est temps de te réveiller. Tout ton corps est douloureux, il te semble avoir été percuté par une montagne. Ta mémoire lutte, se fracasse alors que tu tentes de te rappeler tes derniers souvenirs. Ta venue à Almis, les grondements de la pierre, le tunnel brute, les figures inquiètes des almiens... Et un choc si violent, massif, qu'il fait frémir ta caboche, sans que tu ne parviennes à te rappeler l'apparence de ce qui t'a frappé. A présent, tu t'extirpes au moins de l’inconscience, soutenu par un inconnu. Devant toi se révèle le ventre du temple de Mogar, l'autel, le prêtre mort, la statue de Mogar aux mains vides, plus loin trois figures dawis éclairées par des lampes à huile de roche, les grandes portes de métal et d'autres cadavres... Et sur le mur d'en face, entre deux colonnes endommagées, des éclats massifs de roches frémissent et s'agitent lourdement autour d'une pierre bleutée. Dans ton dos, tu entends vaguement des cris dawi, et d'autres chocs rocailleux.

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MessageSujet: Re: [Mare Noire] Le grondement de la pierre   [Mare Noire] Le grondement de la pierre I_icon_minitimeSam 21 Sep 2019 - 20:42


Rochers et rocailles, salive et sang, poussière et entailles.

Un trait vermeil lui coulait sur le menton, le simple contact de langue à chicots lui arrachait un grognement de douleur ; dans sa margoule se rependait un goût armer et métallique. Son corps tout entier résonnait d'une pulsation sourde, crispants ses muscles, tétanisant ses membres. Il pouvait sentir chacun de ses souffles rauques, chacune de ses inspirations, chacun de ses tremblements.
Depuis quand déambulait t'il sous les entrailles de la terre ?
Et par la barbe du Puissant Père, qui était donc le nain qui le brinquebalait dans ce sombre boyaux ?!
Des questions qui s'entremêlaient à un rythme trop rapide pour que son esprit ne les imprimes. Sa caboche était en feu, transpercé d'un brouillard opaque et silicieux qui l'empêchait de résonner limpidement.

Ou était t'il ? Kirgan ? Non, Almis.
Le chant des pierres, la menace venu du dessous.
Pourquoi son visage le faisait t'il à ce point souffrir ?
Il avait l'impression d'avoir embrassé une caillasse non consentante d'un peu trop prêt.
Pourquoi poquait t'il ainsi ?
Ce n'était point lui, mais son compagnon d'infortune aux traits inconnus, pour sûr.

Il ne pouvait parler à vrai dire, avancer tout droit était pour l'instant son seul but.
Tentant de regagner un peu de constance, le Gormisson fit appel à ses centaines d'heures de méditation, d’entraînements et de renforcement physique, puisant dans ses ressources.
Maîtrisant sa respiration dans un premier temps, les souvenirs lui revinrent après un temps de marche qu'il ne réussit à juger.
Quand enfin il put à nouveau raisonner, le décor avait changer.

Il ne se trouvait plus dans les ténèbres mais dans une salle finement ouvragé.
Des nains, vivants, s'y trouvaient eux aussi.
Fronçant des sourcils, il réussit à reconnaître l'un d'entre eux, car il avait croisé sa route voila quelques ennéades.

« Konghrim...Forte-Poigne. Mais que...»
marmonna t'il dans ses moustaches.

La scène semblait coquasse, mais les informations y étaient toujours trop nombreuses pour Thorgrel en cet instant. Il reconnut aussi les traits d'un Ancien dont le nom lui échappait.
De l'huile de roche luisait, des haches flambaient et l'air lui, vibrait.

Son regard errant se fixa sur le fond de la pièce. Croyant d'abord à une illusion, il se frotta les mirettes d'une paluche crasseuse, pourtant rien ne se dissipa : la pierre du mur semblait vouloir s'en extirper. Une lueur bleutée faisait office de centre.
Subjugué, Thorgrel sentit les poils de son corps se hérisser de concert - et ces derniers étaient fort nombreux. Le malaise le ceint aux tripes, ce qui se passait la n'avait rien de naturel et jamais il n'avait vue telle chose au cour de son existence.

« Par ma bar...»
Coupé en plein borborygme, une douleur fulgurante lui coupa la gouaille. Son iris mordorée semblait chauffer à blanc, tant qu'il en arracha un cri de douleur. Le temps se divisa, s'étira, se ralentit et enfin, se figea.
Une voix qu'il reconnaissait toujours, parmi toutes, à tout moment et qu'il était le seul à pouvoir entendre, s'adressa à lui avec force.

Celui-qui-vient-de-l'abîme n'a point place dans le monde du dessus.
Cet ennemi est plus fort que vous.
Que jamais il ne s'éveille.
Frappe mon Fils, frappe.


Dans ses veines coulèrent alors du métal en fusion.
Ses forces lui revinrent et son bras se fit ferme. Sa Braise-Vie semblait à un brasier ardent et son être tout entier lui hurlait d'agir.
Prit d'une transe, Thorgrel arracha sa hache du ceinturon du jeune almien qui l'avait sans point douter, sauver de sa propre fin. Faisant fit des autres nains, son regard se retrouvait braquer sur la rune pulsante qui transfigurait le mur.
Ses mouvements étaient lent, ses gestes peu sur, mais sa détermination et sa volonté, d'acier.

Des rocailles volantes lui frappèrent à nouveau le visage, il trébucha plusieurs fois et faillit se retrouver sur le joufflu plus d'une fois, mais rien ne put arrêter sa course.
Brandissant haut son fidèle acier nain, il abattit le tranchant avec toute la force dont il était encore capable, un cri de rage chevillé au tronc, intimement convaincu que la seule solution était de mettre fin à cette abomination.

Le fracas sourd qui s'en suivit fit vaciller les lueurs bleutées et trembler la roche.  

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MessageSujet: Re: [Mare Noire] Le grondement de la pierre   [Mare Noire] Le grondement de la pierre I_icon_minitimeDim 22 Sep 2019 - 11:16


Sous le choc, la lumière de la pierre bleutée vacilla un bref instant. Les rochers alentours frémirent... Avant de s'agiter avec plus de force, de brutalité. Mais le nain n'en avait pas fini. Aux raclements lourds de la pierre se superposa les éclats sur la pierre runique, sous le regard stupéfié du jeune almien, que l'élan de son aîné avait laissé à genoux, stupéfait. Des fragments volèrent... Et avec eux, les lignes des runes dans la pierre. Brutalement, le temple s'illumina d'une lumière agressive et intense. Elle mourut presque aussitôt. Avec fracas, les massifs morceaux de roche retombèrent, inertes et lourds, écrasant certains des éclats qui avaient volé.

Un silence pesant succéda au vacarme. La pierre c'était tue, de même que les cris dawis au loin. Le jeune almien avait le souffle suspendu, les yeux grands ouverts, guettant sans savoir la tignasse cuivré au milieu des décombres. Le mur du temple tenait toujours, de même que ses colonnes. Les dépouilles des prêtres n'avaient pas bougé, certaines s'affaissant juste un peu plus, regardant sans voir la scène, de leurs orbites morts.

Mais au loin, un choc... Et à nouveau, la vibration dans la pierre. Seule. Plus de voix de dawi. Seulement un fracas minéral, régulier et puissant. Encore et encore.

Puis le tumulte de multiples bottes se répandit dans la salle où se trouvait le temple. Dans le flanc béant, des tignasses et des gueules dawis surgirent, haches, masses et pioches au poing, fouillant l'obscurité de leurs lampes et de leurs mires hargneuses... Qui s'assombrirent à la vue des dépouilles anciennes, puis fixèrent les vivants et le chaos rocheux avec perplexité. D'entre les rangs, une naine s'extirpa, toujours en tenue de mineur, embrassant du regard la scène rapidement, imperturbable. Sa chevelure chaotique était aussi dorée que ses mires étaient glacées, quand bien même celle-ci se posaient sur le jeune almien.

"Gorim. appela-t-elle seulement, faisant se retourner à moitié le nain. Où sont les autres ?
- Pl-plus loin... Dans le tunnel, Narundi..." souffla le dawi, se relevant, hagard.

Un regard dans la direction annoncée... Et les échos rocheux, seuls à se faire entendre. Les pognes serrèrent les haches et les dawis dans le dos de la narundi s'agitèrent, maugréant.

"Attendez. Fit la dawi aux siens, avant de se tourner vers les nains étrangers, sans comprendre le pourquoi des rochers, sans voir le nain derrière ceux-ci. Le timbre doux, sans chaleur, de la naine, se fit légèrement pressant. Que s'est-il passé ?"

_________________

Le Maître du Jeu s'adressant aux joueurs... Libre à vous de répondre comme vous l'entendez. Si personne ne s'occupe de Thorgrel, le jeune almien ira le chercher entre les rochers. Sitôt la situation éclairée - ne serait-ce qu'un peu -, les almiens repartiront au pas de course dans le grand tunnel d'où vient le fracas. A vous de voir si vous chercher à les retenir ou les conseiller, et si vous les suivez ou non. Si vous vous joignez à eux, vous serez les bienvenus.

Cependant... Si vous décidez de les suivre, pour la suite, la mort n'est pas un enjeu de cette introduction (du moins pour les PJs, les PNJs peuvent, eux, mourir) mais, en fonction de vos actions, vous pourriez être plus ou moins blessés, voire gravement. S'il y a des blessures graves, elles pourront être discutés avec le MJ bien sûr.
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MessageSujet: Re: [Mare Noire] Le grondement de la pierre   [Mare Noire] Le grondement de la pierre I_icon_minitimeLun 23 Sep 2019 - 9:07

D’abord circonspect, le vieux nain opina du chef face à la demande de Konghrim. Première bonne nouvelle de la journée. Rude journée, qui plus est. D’abord le long voyage, puis sans une halte, le suivi des mèches blondes à travers la capitale. Mèches blondes qui les avaient envoyés encore plus profond sous terre pour affronter des cailloux qui bougeait. Comble de tout, on vint les interrompre par un Almien transportant un autre Dawi à la longue barbe toute ébouriffée. Celui-ci se releva dans quelques mouvements chaotiques avant d’épeler son nom.

«Gormisson ? Qu’est-ce que vous faites là ?» Dit-il, tandis que les lueurs enflammées de sa hache attisait son regard océan.

Celui-ci semblait tout juste sorti de la surface par le chemin le plus rapide qui pouvait l’y mener. Très vite, son attention fut perdue et ce n’est que la pierre mouvante qui retint son attention. Konghrim suivit son regard un instant. Un seul instant, avant que le nain il y a quelques minutes, sur le joufflue, s’excita tout seul et fonça dans le bloc de roche. Tous le regardèrent faire, mettre à plat tout un plan d’attaque en une furie vengeresse. Le bloc de pierre reçu l’impact et la lueur bleu en son centre vacilla avant de s’éteindre. La roche arrêta de bouger et des monticules de pierre retombèrent sur le Gormisson. Konghrim et Tarhm accoururent pour porter secours au malheureux enseveli sous les gravats. Les roches fut déblayées avec une main seulement, l’autre tenant leurs armes devenues magiques et brûlantes. Une fois retrouvé, ils le saisirent par les épaules et tirèrent.

«Bien joué, Gormisson. Maintenant, faut qu’on aille sauver les autres.»

Ils ne s’aventurèrent pas davantage à aider le nain, qui saurait se remettre sur ses pieds rapidement. Car la rapidité, c’était bien l’enjeu. La magie n’allait pas durer éternellement sur leurs lames. Aussi les deux Haralfar sortirent du temple avant d’être arrêtés par les mèches blondes et sa délégation. Cette dernière fut sans équivoque et bloqua le passage par sa question.

«Pour les prêtres, ils ont crevé de faim et de désespoir. Pour le trou dans le mur, c’est la pierre qui en est sortie. Il y a des morceaux de gemmes par terre. Le Gormisson s’en est occupé. Pas le temps de davantage discourir, Narundi. Vos gens sont encore dans le tunnel. J’me dis que si un truc commençait à sortir de là, rien ne dit que la chose qui a fait le trou qu’vous voyez là s’est pas décidé à faire une petite balade. »

Konghrim fit quelques pas en direction du tunnel, mettant un peu d’espace avec son interlocutrice.

«Un peu d’aide serait la bienvenue, bien sûr. Mais si on se revoit pas ici, j’vous paierai une chopine dans les grandes salles de l’au-delà !»

Sur ces mots, il esquissa un sourire et décampa avec son compagnon, leurs armes leur servant à la fois de torche et de porte courage. Courant à plein poumon, ils faisaient fi des dangers qu’ils auraient à affronter. Parce qu’ils étaient des nains, parce qu’ils étaient des Haralfar et surtout parce que les leurs étaient déjà en danger. Et foi de Konghrim, jamais un Dawi ne devait souffrir impunément en sa présence !
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MessageSujet: Re: [Mare Noire] Le grondement de la pierre   [Mare Noire] Le grondement de la pierre I_icon_minitimeMar 24 Sep 2019 - 15:22


La tension malsaine qui émanait de la rune bleutée n'était à pas supportable pour Thorgrel. Il s'acharna coup après coup à la déloger du mur qu'elle scarifiait. Le Puissant Père lui avait soufflé quelques bons conseils, mais la menace venant de la roche était flagrante : Rien de bon ne pouvait sortir ainsi d'un mur inerte, rien de naturel, car tout ici défiait l'ordre des choses.
Et sa détermination fit mouche, la rune cessa de luire et les pierres retombèrent alors, inerte.

Le Gormisson, encore confus, ne réussit pas anticiper les différentes chutes et pour la deuxième fois de cette journée, il reprit le poids de la montagne en plein faciès. Un rocher râpeux le frappa en pleine joue, attisant la douleur qui l'élançait encore. Une vague de poussière lui remplit les poumons et il tomba alors lourdement au sol, s'attendant à être achevé par ce brutal effondrement.

Mais il n'en fut rien.

La langue pendante, prit d'une quinte de toux rauque, Thorgrel pouvait goutter le sol humide des sous sols du Grande Temple de Mogar almien. Pouvant toujours sentir son corps douloureux, il prit cela pour un bon signe, car cela signifiait qu'il était toujours bel et bien en vie. Lentement,  il actionna chacun de ses membres pour constater d'éventuel blessures mais les dieux furent clément, car rien ne l'empêchait de ce mouvoir.

Alors, il sentit de lourdes paluches l'étreindre.

Point plus de temps et voici qu'une trogne connu se trouvait en face de lui. Le Thane des Haralfar, hache en feu, était venu à lui.
Sonné mais point tué, le Gormisson adressa une rapide prière au Puissant Père pour le remercier, avant de toiser le nain qui lui faisait face.

« Les autres....Si une seconde de cette chose c'est extirpé de l'abîme, ils n'ont point de chance Konghrim. Mais tu as raison Thane. Nous irons. »


Époussetant d'un revers de la main la poussière qui lui grêlait la barbe, il cracha un glaviot sanglant au sol tandis que résonnait, le bruit des bottes de plusieurs barbes.
La jeune Narundi d'Almis dévoila sa torve trogne. Inga Chante-Roche, une native de la cité qui avait la Perle du Nord chevillé au tronc. Néanmoins, Thorgrel la trouvait trop placide, trop jeune et surtout, il ne la connaissait point personnellement, ainsi, il ne pouvait lui faire encore, réellement confiance.
Konghrim lui fit un exposé de la situation que Thorgrel écouta attentivement, puis le dresseur de goret parti tout azimut en direction du gros tunnel.

« Narundi, c'est la mort qui se trouve au fond de se boyaux. Tes cognards sont perdus, mais nous ne pouvons ignorer qui nous menace. » Brandissant sa hache qu'il tenait jusqu'à la tête vers le sol, un éclair douloureux lui traversa la caboche, les souvenirs lui revenait lentement. Dans ceux ci, ils voyaient des corps désarticulés, des morts et du sang, en somme rien de bien joyeux.
« J'irai avec le Haralfar. Nous suivras tu ? » Le Gormisson s'adressa alors au groupe de nain derrière leur chef. Conscient que ses prochaines paroles ne feraient pas l'unanimité dans ces cœurs à la foi parfois toujours proche du Père-Créateur , sa voix possédait presque un ton de défi.

« Ikthor le Puissant veille. »


Sur ces mots, le nain s'enfonça alors en direction du boyaux sombre d'ou lequel il avait était extrait quelques minutes auparavant. Sa chaire toujours souffrante, sa volonté était d'acier.

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MessageSujet: Re: [Mare Noire] Le grondement de la pierre   [Mare Noire] Le grondement de la pierre I_icon_minitimeMar 24 Sep 2019 - 21:29


La Narundi vit avec surprise Thorgrel Poing-de-Fer être extrait d'entre les décombres rocheux. Le nain fut capable de se tenir debout : il n'y avait pas de temps à perdre. Un compte-rendu rapide du dénommé Konghrim - dont les marques d'enthousiasme laissèrent Inga froide - et elle acquiesça seulement à la question, la réponse évidente pour elle-même comme pour tous les almiens présents : ils iraient, pour les leurs, pour Almis. Les trognes frémirent au nom du Puissant, certaines acquiesçant, d'autres se renfrognant. Mais l'heure n'était pas à pareille prise de tête. Une attention pour le Gromtrommi et son acolyte, quelque soit leur décision quant à courir au devant du danger ou rester en retrait, puis la Narundi suivit sans tarder, une vingtaine d'almiens à sa suite, hache, masse et pioches à la main.

Suivant la lueur folle des haches enflammés, les nains s’enfoncèrent au pas de course dans le boyau obscur, qui descendait, toujours plus bas sous la montagne. La pierre en avait été arrachée, réduite en morceau, avec une puissance sans nom. Six nains pouvaient y avancer côte à côté, quand cinq auraient pu se tenir les uns sur les autres pour en toucher le plafond. C'était vaste, sans grâce ni savoir faire. Là, le sol résonnait de leurs multiples pas, de leurs protections et de leurs souffles échauffés. Cependant, leur propre vacarme se trouvait soufflé à chaque fracas, de plus en plus tonitruant, comme résonnant dans la pierre et dans leurs êtres entiers. Quelque chose frappait, toujours. Puissamment, infatigable et inhumain.

Bientôt, la roche se para de rouge. Peu avant, le jeune almien avait signifier en courant "C'la qu'on a trouvé l'Gormisson !" tout en désignant un pan de roche irrégulière, vite oublié. Et puis, un peu de course encore, et la lumière des haches et des torches avait révélé les premiers dawi, immobiles, effondrés au hasard dans la galerie brute. La Narundi ralentit le pas un bref instant, ordonnant à deux dawi d'inspecter les corps, afin de voir s'ils pouvaient encore faire quelque chose. Puis elle repartit aussi sec, le visage figé dans une expression impassible, portant un regard grand ouvert au delà, cherchant la cause de pulsation obscure et brutale, des siens fracassés contre la pierre. Plus ils avancèrent, et moins les doutes planaient. Chaque nouveau dawi semblait plus endommagé que le dernier. Les armes gisaient loin des pognes. L'un avait rampé alors que son visage avait été défoncé, un autre avait l'épaule étrangement renfoncé dans son torse. Ici, deux nains avaient été écrasés, l'un sur l'autre, contre la roche, leur sang se répandant en rigoles sur la pierre froide.

Les gueules des almiens vivants s'assombrissaient à chaque macabre découverte, et les deux nains laissés en arrière ne tardèrent pas à faire entendre leur course. Des hauteurs, de la poussière tombait à chaque coup sur les figures poisseuses. Les chocs, toujours, devenaient plus intenses, plus insoutenables, semblant frapper les caboches même, leur assourdissant l'esprit. La roche grondait, l'intérieur de la montagne semblait frémir de douleur... Et les pas lourds des nains les menaient toujours plus en avant en son sein hurlant.

Finalement, l'écho n'en fut plus un, et le fracas leur parvint, clair et entier, puissant, alors qu'une masse se mouvait dans l'obscurité au devant d'eux. Grâces aux haches et aux lampes, leurs regards dawi purent percer la noirceur, et voir distinctement la cause du tremblement qui se répercutait toujours dans la roche tout autour d'eux.

La créature de roche:

La chose frappait impitoyablement les parois face à elle, en fracassant la pierre, plus tendre que celle dont elle était faite. Sur les rochers se mouvant à la manière d'un énorme corps humanoïde, les runes du Temple de Mogar pouvaient se deviner, là où le sang dawi ne les couvrait pas, arrachées irrégulièrement, par morceaux énormes, du Temple à présent éventré. Chaque mouvement était ample et d'une puissance inouïe, creusant davantage vers le bas. La chose était haute comme cinq nains, large d'épaule comme quatre, et chacun de ses avant-bras faisait la taille de deux dawi. Elle se mouvait sans effort apparent, si ce n'est la gêne occasionnelle de la pierre autour d'elle, qu'un nouveau choc faisait voler en éclat le coup suivant. Les masses de ses 'bras' portaient encore trace des coups portés aux dawis, là où ses 'jambes' portaient moult griffures superficielles, et quelques coups pointus plus profonds. Sa poitrine était constituée de multiples éclats, d'entre lesquels filtrait une lumière bleutée familière.

A quelques pas derrière elle, de multiple nains avaient péri, écrasés en parti ou fracassés contre les parois. Entre les nouveaux venus et la chose, l'un des corps hoqueta faiblement, comme revenant à la vie, sa respiration sifflante se faisant à peine entendre dans le vacarme.

"Putain... Farkas... Pouvait pas... Plus... Clair... Pierre qu... Bouge..."

Luttant pour parler, le nain leva vers les nouveaux venus ses yeux injectés de sang, alors que des bulles écarlates se formaient à la commissure de ses lèvres, son torse défoncé luttant pour bouger, ne serait-ce qu'un peu, encore. Sa pogne tenait encore sa hache, au tranchant brisé, alors que l'autre main tenait celle d'un mort aux jambes écrasées.

"Mis... Temps..." souffla le mourant.

Et la chose de faire voler en éclat la pierre, encore et encore, indifférente aux vivants comme aux morts dans son dos.

_________________

Le Maître du Jeu s'adressant aux joueurs... La chose inconnue se révèle à vos yeux, occupée à creuser dans la pierre de la montagne. L'affronter ou faire demi-tour, le choix vous semble encore possible... Mais pas pour les almiens, aux regards embrasés, qui semblent prêts à se jeter sur la créature de roche, sitôt qu'ils arriveront au contact.
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MessageSujet: Re: [Mare Noire] Le grondement de la pierre   [Mare Noire] Le grondement de la pierre I_icon_minitimeMer 25 Sep 2019 - 7:10

«J’te l’dis … cette naine … est aussi froide que sa cité … »

Haletant, Tarhm levait bien haut son marteau qui lui servait de torche à travers les tunnels. Ils ne se fiaient qu’aux sons pour donner la voie, et à la vue pour ne pas tomber sur un obstacle.

«Elle a juste peur. Ses gens meurent. Sa ville abrite des monstres. »

Ils poursuivirent dans le tunnel, s'enfonçant davantage dans les méandres de la terre. La respiration allait petit à petit commencer à devenir pénible ici. Pourvu que rien ne leur tombe sur la tête, à force de castagner les murs. Les deux éclaireurs continuèrent sans ralentir la cadence, faisant fi des éventuels poursuivants.

«Mouais… Ah mon avis elle … attend ! »

Le nain se figea, quand il aperçut une forme gisante sur le bas-côté. Aucun mouvement de sa part. Seule perdurait la lueur des flammes qui se reflétaient sur son armure. Il s’approcha et leva son marteau, tout en s’approchant des murs. Du sang partout, en giclure. Assez pour faire pâlir le compagnon Haralfar. Il gouttait sur le mur en fins tracés, donnant des aspects veinulaires à ce mur pourtant inerte. Konghrim était quant à lui déjà à genoux devant le cadavre du Dawi. Il passa le dos de sa main sur son front, puis souleva les quelques tissus qui couvraient son torse. La lumière de la hache éclaira le mur adjacent et il sembla chercher un tracé cohérent, avant de déclarer :

«Il n’est pas mort il y a longtemps. C’était un des soldats qui était avec nous. Ses côtes ont été brisées, broyés même. Des petits morceaux parcourent son … intérieur. Son dos en revanche est intact. »

Le Thane jeta un regard vers son comparse.

«Méfiance, Tahrm. Il a reçu un coup à la poitrine qui l’a traversé d’un coup, avant d’être jeté à travers le tunnel, éclaboussant tout le mur au passage. »

«Bearog, il y en a d’autres par là. Ils sont tous … »

Tarhm se figea en voyant la Narundi arriver. Konghrim quant à lui ne dit mot et se releva, le regard qui ne souffrait d’aucun commentaires ni questions. Il raffermit sa poigne contre sa hache et continua dans le tunnel. Jusqu’au bout, jusqu’à ce que les bruits deviennent assez clairs pour en distinguer les contours de la créature qui les proféraient. Le Thane se figea et déglutit. Devant lui, un immense golem de pierre, humanoïde aux quatre bras de son état. Un corps fait entièrement de roche, assez résistante pour pulvériser celle de ces tunnels. Il était assez grand pour plier légèrement ce qui semblait être une tête. Cet engin aurait pu décimer des armées entières. Le Thane jeta des regards çà et là, surtout sur les armes des morts, puis vers les pieds griffés du colosse. Enfin, ses yeux s’arrêtèrent quand un mouvement sur le coin du mur attira son attention.

«Survivant ! »Hurla-t-il.

Ni une ni deux, il se jeta à l’avant du danger, se faufila entre les cadavres et attrapa le blessé sous l’aine. Sans se soucier de la blessure, sa simple conviction fut de le tirer de derrière l’énorme Umgni de pierre qui l’aurait écrasé par mégarde. La tête baissée, il le ramena auprès des siens. Son cœur battait déjà la chamade, sous les coups de l’adrénaline qui le harcelait.

«Repose toi, Dawi. Tu t’es bien battu. »

Il le déposa contre un mur et se tourna vers la Narundi, puis vers les soldats. Le soldat, lui, avait déjà les yeux clos. Le Thane se déplaça devant la troupe et agita sa hache enflammée.

«Dawi ! Il semble que le Père créateur nous ait de nouveau envoyé un de ses disciples. Allons-nous le laisser de nouveau tout détruire ici ? Oh je ne pense pas. Dans son torse, git une gemme bleutée. Elle lui donne son pouvoir et sa vie. Il faut la détruire coute que coute. N’essayez pas de frapper de vos armes contre la roche, vous risquerez de les briser nettes. Et pour sûr, vous allez en avoir besoin. »

La lueur des flammes se répercutaient sur son visage, tandis que la détermination illuminait ses traits. Konghrim n’était pas enragé, ni colérique. Il restait posé, mais comptait bien frapper de toutes ses forces. Il espérait intérieurement que le sortilège de l’ancien soit assez persistant. Pour le reste, il restait dans les bras de Brissea. Il se retourna et fit face à la créature.

«Tarhm. Tu me fais la courte échelle quand je te le dis. »

Le dénommé s’avança légèrement et se dissimula contre un mur, sans bouger, attendant le signal donné par Konghrim. Celui-ci fit quelques pas en avant, se saisit d’un manche d’arme cassé et le lança sur la créature.

«Hey ! Sale rejeton imberbe, tu t’es perdu dans ces tunnels ? Tu n’es pas le bienvenu ici ! Tu es chez le peuple Dawi ! »

En espérant que cela fonctionne et que la créature se retourne, Tarhm se plaça rapidement entre Konghrim et la créature. Le Thane quant à lui avait commencé à courir dans la direction de la bête. Hache à la main, poussant un rugissement de tous les diables. Il ne s’arrêta pas quand il rencontra son compagnon, mais prit appuie sur les mains qu’il lui présenta et s’envola quand ce dernier le lança. L’objectif était simple, atteindre la créature, et être à hauteur de son cœur. Hache levée, il tenterait malgré tout de l’abattre.
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MessageSujet: Re: [Mare Noire] Le grondement de la pierre   [Mare Noire] Le grondement de la pierre I_icon_minitimeVen 27 Sep 2019 - 21:07


La piste sanglante sembler dérouler sans fin sous ses guibolles. Le Gormisson suivait, haletant les Haralfar qui courraient à l'avant. Ils pouvaient aussi entendre le fracas des almiens menés par le Narundi dans dos. Une véritable cavalcade dans les profondeurs du monde qui s'égayait ici et la des cadavres atrocement mutilés de leurs congénères.
La sensation de mal être ne l'avait pas quitté, au contraire, à mesure que les mètres défilés cette dernière ce renforçait sans cesse. Son palpitant était sur le point d'exploser.
La montagne entière semblait vibrer, semblable à une plaie purulente.

C'est quand il la découvrit, qu'il comprit.

Son instinct ne l'avait pas trahit, issu d'un des clan de guerrier les plus renommé du Zagazorn, Thorgrel avait passé une vie entière sous le signe de la hache. La guerre, les batailles, le sang, les tripes, les brisures et les blessures lui étaient familière, comme de vieilles amies toujours présentes à l'orée de ses pensées. Pourtant, jamais il n'avait mirer telles mutilations.
Et jamais, il n'avait mirer telle créature.

Golem de rocaille aux poings dégoulinant de silice vermeil, l'être venu du dessous ne semblait pas les avoirs remarqués. Celui qui venait de l'abîme semblait vouloir y retourner.
De nombreux autres corps jalonnés les alentours, sans doute la signe que les malheureux avaient essayé de s'en prendre au malsain tunnelier et manifestement sans parvenir à l’égratigner.

Lui qui était le bras du Puissant ressentait en cet instant la peur. Ni de chaire, ni de sang, cet ennemi venait d'un autre âge. Sondant le foyer de sa Braise-Vie, il n'y sentit point répondant.
Alors les paroles qu'il avait prononcé aux groupes de naniots venu lui rendre visite dans le Grand Temple de Lante lui revinrent en filigrane dans sa caboche.
La peur était une alliée. Elle n'existait que pour attiser le courage, transcender la foi.

Se préparant à haranguer le Thane Haralfar, il fut prit de court . Sentant une lame de vent dans la barbe quand le dénommé Konghrim se jeta en avant avec l'aide de son compagnon.
Thorgrel fut sans voix, quelle folie avait saisit le dresseur de goret ?

Jetant un regard hésitant à droite et à gauche, il ne distingua point l'Ancien aperçut dans la salle précédent. Se questionnant un moment sur le nom de ce dernier. Il lui semblait avoir reconnu un des derniers Forgerunes du Grand-Royaume, Yggdar Frappe-Rune.

Alors, Thorgrel se tourna en direction des Almiens. Certains parmi eux semblait connaitre la roche, d'autres encore portaient une pioche et avaient le teint noirçit de poussière.

« Mettons à profit le temps que nous offre le Thane Forte-Poigne ! Certains parmi vous seraient amène de déceler une quelconque faiblesse dans ce boyaux  et d'y caler une  grosse phalange ? Soyez loquace, qu'on concasse cette abomination avant qu'elle nous pilonne la trogne ! »


L'idée était la suivante : combattre la pierre par la pierre.



Dernière édition par Thorgrel Gormisson le Lun 30 Sep 2019 - 18:42, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: [Mare Noire] Le grondement de la pierre   [Mare Noire] Le grondement de la pierre I_icon_minitimeDim 29 Sep 2019 - 12:32


Le vieux Nain était plongé dans une intense réflexion. Il avait vu la pierre se mouvoir d’une force invisible, se rassemblant, petits grains et grands blocs, autour d’une pierre à l’aura bleutée et aux runes qui luisaient, jusqu’à-ce qu’un Nain, au visage bourru, à la pogne assurée et à la face couverte de sang, de bleus et de suie, ne vienne à bout de cette abomination en devenir. Sans doute était-ce là l’œuvre du père, un nouveau fléau… Où tout simplement une malédiction, un sortilège fomenté par ceux qui furent emmurés et qui se réveilla dès lors qu’il en eut l’occasion ?

Tenant le marteau d’une main, et sa canne dans l’autre, il laissa son regard se perdre au milieu des différentes runes gravées il y a bien longtemps. Cet outil n’était pas forgeruné, non. Ces runes, dédiées à la liturgie mogarite, ne renfermaient aucun pouvoir, mais nul doute que soustraire ce cadeau fait à Mogar, de l’antre du Temple, serait une consolation suffisante pour le moment.

Cela faisait quelques temps qu’il n’avait rien dit. En même temps, il n’avait plus grand-chose à dire, et encore moins depuis que les guerriers s’étaient trouvé un nouveau leader. Il faut dire que ledit leader venait de détruire l’embryon d’une nouvelle créature imbattable. Imbattable ? Peut-être pas.

Ses neurones étaient en totale ébullition. Il se rappela alors la pierre bleutée aux runes luminescentes, qu’il n’avait pas eu le temps ni l’occasion de lire. Cela aurait été trop dangereux, surtout avec l’autre Dawi aux habitudes de cogneur. Cependant, les rocs se mouvaient tous en direction de cette source vraisemblablement magique, et ils s’assemblaient pour ne faire plus qu’un. Et il ne fallut rien de moins que la destruction de ce corps luminescent pour détruire cet amas de roc et de pierre, et le réduire en poussière. Si l’autre créature que l’on entendait au-delà des murs, au-delà du tunnel, était faite de la même manière… Sans doute anéantir son cœur éthéré serait aussi la solution ?

Ni une ni deux, Yggdar fut transit d’une idée qui ne pouvait pas attendre. De l’ombre, il passa à la clarté des lieux – si clarté il y avait, mais pour les yeux d’un Dawi, clarté il y avait effectivement. Passant derrière le groupe de cognard qui avait déjà reprit la direction du tunnel, et donc, de la créature au loin, le vieux runiste lui prit la direction de la sortie pour rejoindre son fils qui attendait toujours à proximité de la charrette. Le chemin fut long, ô oui, il repassa à proximité des poilus qui n’étaient pas entrés dans le premier tunnel et qui attendaient toujours des informations providentielles. Le vieux n’y prêta aucunement attention cette fois, et il tenta de retrouver son fils, ce qu’il fit sans problème.
- Yorl ! Cria-t-il de sa voix railleuse.
- Père ? Qu’avez-vous vu ? Par Yaron, où avez-vous trouver ce marteau maudit ? Demanda-t-il, le regard plein de colère.
- Au fond d’ce qui fut la dernière demeure des fanatiques du Père des Batailles. Mais là n’est pas la question. Mon fils, j’ai b’soin d’ton savoir runique ! Répondit Yggdar, les yeux écarquillés recherchant la fougue de son fils de 80 ans plus jeune que lui.
-Je vous écoute père.Répondit à son tour Yorl, le Thane du clan Frappe-Rune et maître Scellerune spécialisé dans le mysticisme.
- Il y a… Une créature. Faite de roc et de pierre. Elle s’déplace sans qu’aucun rouage ne la pousse, et s’est formée à partir des pierres du Grand Temple de Mogar le maudit. Sans que je n’sache comment, j’ai vu l’art de Yaron le Grand Scribe s’exprimer sur un mur, à travers une pierre runée luminescente, et c’est d’cette pierre qu’les rocs semblaient trouver leur énergie. Un cognard, que j’connais point, a réussi à détruire c’te pierre, et le roc d’vint calme, inerte. J’pense qu’la seconde créature est faite d’la même veine, et si c’est l’cas, il va falloir traverser son armure pour atteindre les runes et les détruires. Est-ce que t’pense pouvoir faire qu’qu’chose ? Demanda enfin Yggdar, le regard acéré.
-J’pense pouvoir agir père ! Si c’que vous dites est vrai, alors on a une chance. Mais y va m’falloir de l’aide. Vous êtes maître Forg’rune élémentaire, la pierre et l’feu, c’votre domaine. Ensemble, on peut y arriver, mais la rune s’ra complexe à graver. Dit Yorl, le regard à la fois curieux et en même temps craintif face à ce qui s’annonçait être une création difficile.

Yorl prit une de ses propres tablettes, et un stylet d’argent, et père et fils commencèrent à tracer une rune complexe, mêlant mysticisme et élémentaire. Tout d’abord, ils se mirent d’accord sur les runes à graver, et ensuite, ils entamèrent ladite gravure. Les gestes devaient être précis, minutieux, car s’ils étaient des maîtres dans leurs domaines, celui de Yorl demandait généralement des heures de travail, tandis que celui d’Yggdar, lui, demandait des ennéades, voir des mois. Or, ils n’avaient ni des heures devant eux, et encore moins des mois. Il fallait agir tout de suite, maintenant. En cela, un Scriberune aurait une efficacité optimale, mais ce n’était pas le cas de Yorl et Yggdar. Tracer cette rune complexe ne leur prit pas moins d’une quinzaine de minutes, mais elle était prête. Et une fois faite, ils prirent la direction du sous-sol, et du large tunnel qui menait jusqu’à un antre aux bruits funestes.

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