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| Le murmure des Lys [PV Duncan] | |
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Margot de Soltariel
Humain
Nombre de messages : 46 Âge : 30 Date d'inscription : 25/09/2014
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| Sujet: Le murmure des Lys [PV Duncan] Mer 1 Oct 2014 - 21:38 | |
| Première ennéade de Barkios 8
Le navire avançait doucement, porté par la force de ses rangs de rameurs. Il s'approchait de la côte d'Etherna et du port de Seram, sa destination. C'était une galère marchande dont on avait replié les voiles, désormais inutiles aussi près des côtes et sur l'Olienne. A son bord, divers marchandises venus d'Ithri'Vaan que l'on comptait vendre sur les marchés d'Etherna, ainsi que quelques passagers désireux de se rendre en péninsule. Parmi ceux-là on trouvait une dame ravissante, bien que glaciale, et son garde du corps à la mine sévère. Tous deux n'avaient pas l'air d'estréventins de souche, le chevalier n'était que légèrement hâlé et la dame avait visiblement pris toutes ses précautions pour garder sa peau albâtre. Un autre homme s'approcha d'eux et ils échangèrent quelques banalités et informations. C'était le marchand et principal armateur de ce vaisseau. Lui était un soltarii, membre de la Compagnie du Ponant. Il circulait alors bien loin e ses zones habituelles et ne l'aurait sans doute pas fait sans une bonne raison. Une bonne raison qui le fixait de ses yeux de jade. Margot de Soltariel, la légitime duchesse du territoire du même nom. Il avait gardé le contact avec la famille des Berontii, même après leur exil. C'était assez risqué, mais il avait essentiellement travaillé pour le précédent duc, Asdrubal, et avait perdu tout soutien depuis l'arrivée de Maciste. Et puis il ne faisait pas grand chose de mal, se contentant de transmettre quelques informations banales et de transporter occasionnellement quelques personnes en plus de sa marchandise. Il s'excusa finalement et retourna à ses occupations en vue de l'arrivée au port.
Margot se replongea dans la contemplation de la côte de Seram. Le vent était frais mais léger, faisant voleter ses cheveux ébènes autour de son visage d'ange. Elle semblait un peu lasse quand elle s'exprima :
« Tu penses que je fait ce qu'il faut ? -Vous aurez besoin de contact dans la noblesse lorsque vous reprendrez votre trône. » Malgré qu'ils couchaient régulièrement ensemble, Valérian la vouvoyait toujours. A ses yeux, elle était encore la duchesse et lui son chevalier servant. Cette marque de respect servait à le clarifier. « Tu as raison. Ce n'est pas le moment de se laisser aller. »
Son regard se raffermit tandis qu'elle chassait de son esprit toute trace d'hésitation. Elle n'allait certainement pas laisser un impotent et une gamine sur le trône qui lui revenait de droit. Elle n'allait certainement pas pardonner les trahison de ceux sur qui elle avait compté -bien que cette expression soit un peu exagéré, elle n'aurait pas pu être plus blessée par ce revirement d'allégeance-. Elle n'allait certainement pas s'arrêter là. Elle venait à Etherna avec de vagues objectifs en tête. Elle savait que, si elle voulait reprendre son trône, les soutiens financiers ou plus directs de ses quelques connaissances en Estrévent n'y suffiraient pas. Il lui faudrait pour s'imposer recevoir l'aide, même purement diplomatique, d'au moins une partie de la noblesse du Royaume. Elle se tenait donc informée autant que faire se pouvait de ce qui se passait, et notamment du devenir de certains proches d'elle et de son mari avant que tout ceci ne dégénère. Elle savait par exemple que le patriarche Anoszia avait vus sa position sérieusement bafouée. Elle en avait ri pendant plusieurs minutes en l'apprenant, des occasions comme celles là étaient rares. Elle avait également ouïe dire que le baron d'Etherna, avait lequel feu son mari était entré en contact peu avant les événements, semblait avoir décidé de rallier la cause de la régente Arsinoé d'Olyssea, mais également que cela ne faisait pas l'unanimité. Elle avait donc décider de venir voir ce qu'il en était, comptant sur l'hospitalité du maître des lieux et espérait bien le rallier à sa cause si cela était possible. Sinon, il s'agissait toujours d'un voyage bienvenu hors de l'Ithri'Vaan, qu'elle ne supportait pas autant que le reste de sa famille.
Finalement, la galère vient se ranger le long d'un quai, on largua et accrocha les amarres avant d'installer une passerelle de bois. L'ancienne duchesse fut la première à descendre, suivit de son chevalier protecteur puis de l'armateur et une servante, avant que ne suivent les marchandises divers amenées au sol par de solides gaillards. |
| | | Duncan du Lys
Humain
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| Sujet: Re: Le murmure des Lys [PV Duncan] Jeu 2 Oct 2014 - 6:46 | |
| Le vestibule de ce qu'estoit la salle du trône, de cette jeune cité, Seram, demeuroit coquette en tout points, digne des plus grands seigneurs, flattant les plus démunis par le vigoureux aspect de ses piliers, ainsi que le caractère solide de sa roche. Quelques chandeliers, ci-et là, classiques mais non frugaux, décoraient une salle rectangulaire, dont les bas-côtés estoient arrachés de la nef via une série de pylônes, eux mêmes ne soutenant pas le plafond, mais le balcon supérieur, comme s'il s'agissait d'une mezzanine. Les bannières de l'Ethernan, ployant sous la loi de la gravité, reflétaient les moroses rayons de l'astre céleste, filtrant à travers les carreaux au teint ocre. Le mignon du Lys était assis là. Le trône ne lui sied guère, mais la quiétude de la grande salle, occasionnée par l'heure présente, procurait au Lys toute la tranquillité dont il devait se repaître.
La cité portuaire de Seram l'avait accueilli, de la manière dont on recevait les plus grands et les plus dignes. La sûreté de ces murs distillait l'épuisement du Lys depuis la veille, jour où sa monture et les siens avaient franchi l'alcôve principale de la ville. Mirettes fermées et esprit ailleurs, Duncan songeait aux derniers jours, et à son entreprise qui l'éloignait du front : à son retour du campement de Monsieur le Marquis, il s'estoit entretenu avec son seigneur, et lui tint compte de l'intégralité des péripéties que constituèrent son voyage. Il relata à son seigneur comment il usa de ses dons, au profit de la cause de l'Ethernien, mais ne fut pas approuvé en tout point. Assujetti, Duncan ne put que prier pour se faire pardonner, néanmoins, il ne s'estima pas en tord d'avoir joué de ruse - mais pour avoir agi sans que son seigneur ne lui eut donné son aval.
Si profondément ancré dans ses pensées, il fut pris de stupeur lorsqu'une porte claqua, et que l'un des siens se précipita vers lui, après s'être incliné comme le voulait la coutume. Le servant, au visage discret et plébéien, lui murmura quelques douceurs à l'oreille, qui provoquèrent chez Duncan une réaction des plus banales :
« En es-tu sûr ? »
Essoufflé, le roturier hocha la tête à de très nombreuses reprises, puis s'en fut, après s'être incliné. Duncan eut tôt fait de se lever, et après s'être inspecté prestement, s'élança et quitta la salle puis quitta la salle, où, dans la cour, il pria sa garde personnelle, ainsi que trente hommes de le suivre. Ils traversèrent la cité dallée, et joignirent le port, d'où se voyait, à quelques minutes de barque, un navire aux voiles rentrées, prêt à accoster. De simples signes de doigts, il ordonna à la milice de demeurer dans l'ombre. Le dock en question, passée la palissade de bois d'où descendaient les voyageurs, était agencé de manière à ce qu'un petit mur de pierre, pas plus haut qu'un homme, et sur lequel on pouvait s'asseoir, ne pouvait être traversé que par des escaliers taillés dans ladite pierre. Duncan entama la petite descente qui menait à l'escalier, croisant les mains derrière son dos. Il réajusta lentement sa chemise, couleur du cuivre, au col à moitié replié et aux boutons raffinés. Son pantalon lui était beige, lisse, excepté quelques plis, et rentré dans une paire de bottes s'appareillant à la terre de par leur couleur, tandis que pendait la lame du Lys à son côté gauche. La crinière safran du Lys fut dénouée par la main du mignon, prestement, et ne put s'empêcher de sourire lorsque la passerelle de bois fut déployée.
A l'instant où les passagers descendirent, la milice que Duncan avait réquisitionnée descendit les escaliers - mais certains se placèrent sur le muret, afin d'avoir une vue d'ensemble. Les badauds, effrayés ou surpris, s'écartaient devant le bruit des solerets et des lances qui heurtent le sol, au son des « Place ! Faites place au Conseiller du Lys ! » Rapidement, un couloir d'hallebardes fut dressé entre celle qui fut exilée, l'escalier, et à son sommet, le Lys. Ce dernier entama la descente de l'escalier, avec une lenteur palpable, un pas puis l'autre, suivi dans son sillage par sa propre garde, toujours vêtue de cette armure dorée atypique. Chacun de ses pas claquait bruyamment, de son talon sur le bois, tous les yeux des manants fixés sur lui. Il avançait, presque effrayant par sa lenteur et sa sérénité, chaque avancée semblable à une fatalité. Parvenu à l’extrémité du dock, là où se trouvaient les premiers passagers - quatre, une femme et trois hommes, le Lys demeura silencieux quelques instants, toujours souriant, puis prit la parole :
« Les parfums de la mer et ce qu'ils murmurent sont comparables à de la poésie sur bien des points, Votre Grandeur. Je vous confesse ma grande surprise - sinon mon plaisir, lorsque l'on m'a murmuré votre entreprise en notre noble terre. »
Le Lys dénoua ses mains, et de la gauche, il prit l'une de celles de Margot, et y déposa un baiser aux phalanges. Puis, sans que leurs mains ne se quittent, il retourna la sienne afin que leurs doigts se touchent et que leurs mains se tiennent. Enfin, il recula de quelques pas après s'être retourné, se tenant à présent aux côtés de Margot, puis, après lui avoir adressé un franc sourire, il reprit :
« Bienvenue dans la ville de Seram, Votre Grandeur. Vous devez être éreintée après une telle entreprise, aussi ai-je fais préparer au château maints rituels pour vous ressourcer et vous reposer. »
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| | | Margot de Soltariel
Humain
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| Sujet: Re: Le murmure des Lys [PV Duncan] Sam 4 Oct 2014 - 9:56 | |
| Une agitation inhabituelle parcourut les quais tandis que deux rangées d'hommes en armes se dressaient face à Margot et Valerian. Ils n'esquissèrent pas le moindre geste. Pour faire quoi de toutes façons ? Ils n'allaient certainement pas remonter sur le bateau et même si le chevalier était bon bretteur, il avait des limites que la situation outrepassait largement. Tout au plus une personne très attentive aura pus voir de discrètes étincelles crépiter sur la main de Margot l'espace d'un instant mais la duchesse n'en laissa rien paraître. Les soldats dégagèrent un chemin bardé de lances et piques jusqu'à un petit escalier de pierre, en haut duquel les attendaient un homme et ce qui semblait quelques gardes du corps. Le marchand derrière Margot se pencha légèrement pour lui murmurer le nom de celui qui tenait lieu de meneur du comité d'accueil. Elle détailla l'homme tandis qu'il s'avançait. Son œil exercé repéra des étoffes de qualité, sans aucun doute coûteuses, et une certaine sophistication dans l'apparence. Il n'avait rien de très impressionnant physiquement, si bien que même Valérian, pourtant pas un colosse, lui était d'une carrure légèrement supérieure. Elle observa plus longuement son visage. Il avait le faciès de celui qui gagnait sa vie à la pointe de sa langue plutôt que celle de son épée.
« Au moins on ne sera pas dépaysés. » laissa-t-elle échapper à mi-voix. Un bref assentiment, tenant plus du grognement, lui répondit de la part de Valerian, qui avait du faire les même conclusions, peut-être moins détaillées toutefois. Il était vrai que l'homme partageait nombre de points communs avec le soltarii moyen. Si ce n'était les cheveux, que les suderons avaient rarement aussi clairs.
En dehors de cette escorte, l'accueil fut simple : pas de titres pompeux, pas de cérémoniel alambiqué. Elle n'allait pas trop s'en plaindre, c'était la dernière chose dont elle avait besoin après plusieurs jours en mer sur une galère qui sentait les épices à plein nez. Un galant baisemain lui suffisait amplement, pour le moment au moins. On ne faisait pas trop la fine bouche quand on venait chercher de l'aide.
« C'est un honneur d'être ainsi accueillie messire. Je ne refuserai pas un peu de confort même si, Eris soit louée, nous avons eu un voyage sans grands désagréments. »
L'Olienne paraissait toujours trop calme aux soltarii, dont les récits de tempêtes fabuleuses et de profondeurs insondables les éduquaient depuis l'enfance. On craignait et vénérait celle qui habitait au fond des mers, qu'on l'appelle Eris ou Tyra suivant les histoires. Culte pentien, croyances pharétanes et superstition de marins s'étaient mêlées pour obtenir toute cette mythologie. L'océan était un monde à part, qu'ils vénéraient presque plus que la terre ferme. La mer olienne leur apparaissait le plus souvent ennuyante et sans intérêt. Cela dit ça ne durait qu'un temps, les vrais marins apprenaient vite à aimer une mer dont les rares tempêtes ne risquaient tout au plus que de vous tremper jusqu'au os, et non pas de vous envoyer par le fond sans coup de semonce.
On les conduisit au château, où une chambre attendait déjà la duchesse exilée et ses quelques bagages. On l'avait installé rapidement, mais en l'occurrence elle ne prêta d'yeux qu'au baquet d'eau chaude, visiblement tout juste installé puisque encore légèrement fumant. Sa servante l'aida à se dévêtir et elle plongea avec reconnaissance dans le liquide, se sentant débarrassée de la crasse du voyage. Même si on avait fait de quoi le lui rendre plus agréable, un bateau restait un bateau, soit un lieu de quelques dizaines de mètres de long où s'entassaient autant de marins peu portés sur l'hygiène. Elle plongea la tête un instant puis remonta à la surface, avant de laisser sa servante prendre soin de sa chevelure tandis qu'elle se curait la peau avec une pierre ponce. Lorsqu'elle eut finit et que l'eau commençait à devenir plus fraîche, elle quitta le baquet et frissonna avant que la domestique ne la frictionne pour l'aider à se sécher. Elle passa ensuite l'une des robes qu'elle avait amené, qui n'avait pas subie l'épreuve du bateau. C'était un long vêtement vermillon, près du corps, que venaient recouvrir des pièces de draperies jaunes, violettes ou blanches. On passa un certain temps à s'occuper de ses cheveux, pourtant laissés libres dans son dos, puis on appliqua une touche de maquillage, un petit emprunt estréventin que la dame avait beaucoup apprécié : une fine ligne noire pour souligner le regard, un peu de couleur pour rendre les lèvres plus désirables et un ou deux autres artifices mineurs. Elle compléta son apparence en accrochant une petite amulette représentant Néera à son cou. Elle la serra dans ses mains et ferma les yeux. Sa suivante la laissa tranquille et alla attendre dans un coin de la pièce. Margot s'abîma dans l'introspective et pria. Elle pria la déesse de l'aider à garder son calme, de ne pas la laisser se faire manipuler par son ressentiment. Elle la pria de la guider vers le juste chemin -chemin qui ne pouvait pour elle que passer par le trône de Soltariel- et de l'aider dans sa mission. Finalement elle rouvrit les yeux, laissa l'amulette choir sur sa poitrine et se leva, le regard impérieux mais assez calme. Elle quitta ses appartements et l'attendait derrière la porte un valet de son hôte, qui la mena alors à la salle à manger. Elle y trouva le seigneur du Lys seul et le salua d'une gracieuse révérence avant qu'ils ne prennent place à la table. Il n'y avait pas d'autre invités, visiblement il voulait lui parler en tête-à-tête. Cela lui convenait.
« Je vous remercie encore de cet accueil que vous me faites, d'autant plus que je n'ai pas annoncé ma venue en vos contrées. L'hospitalité est une vertu qui peut malheureusement se faire bien rare en ces temps troublés. J'espère toutefois que je ne vous dérange pas, je en suis pas bien au courant de tout ce qui peut se passer en péninsule ces derniers temps. » |
| | | Duncan du Lys
Humain
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| Sujet: Re: Le murmure des Lys [PV Duncan] Sam 4 Oct 2014 - 17:36 | |
| La salle du souper n'auroit su marquer d'avertis esprits rompus au luxe et aux luxueux banquets. Cette addiction, celle de l'ostentation, estoit en bien des points comparables à un procès, durant lequel il convenoit à la défense de démontrer, par le biais d'une brillante composition, le bien-fondé des opinions proposées. Ces dernières, amont des jouteurs, se résumaient en des chandeliers d'or blanc, ou de bijoux parés et sertis des pierres de Nelen. Son rival auroit répondu par de somptueux banquets recensant une gente bien peu affable, dont les petits et les démunis n'oseroient se passer de la plus menue piécette.
Loin de ces menus festifs, subsistait tant bien que mal un feu, brûlant dans un âtre raisonnable. Les flux des silhouettes ardentes éclairaient l'onyx et la roche, mais le teint pâle d'une peau rompue aux baraquements et les ribaudes. Bien qu'entretenue, on pouvait deviner, dans la pénombre, l'existence d'une barbe fine, tant par sa prestance que sa corpulence. Les premiers plis du duvet se laissaient entrevoir, assez pour se laisser caresser par des mains douces. Un léger et tempéré coup de langue irrigua les lèvres chaudes de Duncan, nullement dérangé par l'ignition face à lui. Les mirettes du mignon, taillées dans les émeraudes les plus pures, reflétaient la vive lueur de l'âtre.
Néanmoins, on le prévint que son invitée, après avoir finie de se préparer, s'en venait vers la salle où il se trouvait. Il se retourna avec lenteur, pesant ses gestes, et comme devenu dépendant de la lueur des flammes, ses yeux furent immédiatement happés par les cierges éclairant les mets présentés, tout en luttant contre leur inévitable destin. Des plats vivifiants furent préparés avec la plus grande attention - car tel avait été l'ordre du Lys. Oies et farces, mais également des légumes et des boissons saines, autre que du vin, furent amenés sous le regard évasif du maître temporaire des lieux. Lorsque l'exilée pénétra dans les lieux, elle salua, selon les normes. Duncan se réhabilita de son attention particulière et de son esprit analytique, puis répondit tout aussi courtoisement à la révérence de son invitée, avant qu'ils prennent place d'un commun geste. Alors qu'elle s'adressait à lui, un servant - le seul présent dans la salle - commença à remplir les plats des deux individus. Le Lys écouta les premières paroles, puis répondit aimablement, toujours souriant et bienveillant.
« Je ne peux que vous approuver, ma Dame. Les bienfaits que procurent l'amabilité, l'honnêteté et le bon sens se font bien rare. » Il s'arrêta un instant, souriant intérieurement en repensant à son entrevue avec Monsieur de Brochant. Un instant, il se passa les doigts sur les lèvres pour ne pas en rire. « Mais, ma Dame, j'ai grande fierté - sinon un grand plaisir - de penser que j'ai reçu une éducation, pour mes dires et mes actions, mais également pour recevoir ceux qui viennent en ami - ou en ennemi. » Le Lys porta à ses lèvres sa coupe, remplie à l'instant de vin, importé de Soltariel expressément pour la marquise. Lorsque Duncan eut vent du départ de Margot de son refuge pour les landes de l'Ethernian, il s'était assuré à ce qu'on trouve du vin de sa province. Un geste qu'elle ne manquerait point de remarquer et de noter. « La Péninsule, ma Dame, n'a guère ressenti les changements que bien des hommes de paix et de bien se sont affairés à établir. La guerre est devenue notre quotidien mortel. Dans chaque foyer, on n'entend parler des ribaudes du Nord, du Médian et du Sud. Mais je gage que votre intérêt se porte vers le Sud, n'est ce pas, ma Dame ? » Il assortit cette question rhétorique d'un sourire avant de déguster un morceau d'une viande servie. Exquise.
« Il y a bien longtemps que le Sud traverse les troubles qui sont les siens, ma Dame. Vous rasseoir sur le trône qui fut vôtre ne sera point chose aisée. Je vous confesse ma curiosité, quand aux voies que vous comptez employer. » Il déchira un morceau de pain et, tout en finesse, le porta délicatement à ses lèvres. « Je vous sais habitée par la raison et la modération - aussi je nourris aucune crainte que vous n'ayez recours à la force. Il n'y aurait d'Êtres en ce monde pour oser prendre la tête d'hommes en armes pour assiéger votre capitale légitime. Et au vu des nombreuses guerres qui marquent notre temps, je crains qu'il n'y ait que peu - sinon pas, de nobles prêts à vous accorder une armée. » Terminant sa phrase, il décida de savourer une nouvelle bouchée de son faisan, l'arrosant d'une rasade de vin. « Je vous le dis en toute sincérité, ma Dame, et dans la confidentialité, ainsi que dans l'amitié qui pourrait être la nôtre : votre salut ne se trouve pas dans une armée. J'aurais tendance à penser que votre quête recevra bien plus d'échos parmi la petite gens de Soltariel, ses bourgeois et son peuple. L'armée de Soltariel peut se soulever contre vous, ma Dame. Et elle le fera, sur les ordres de sa duchesse actuelle. Mais je ne jurerais nullement qu'ils osent brandir leurs sabres contre celle à laquelle leurs cœurs sont volontairement asservis. Si vous détenez l'or et les cœurs...qu'importe les sabres, qu'importe les arcanes et les plus hautes murailles. Les portes vous seront ouvertes, et votre front sera couronné de diadèmes de fleurs, et vos mains couvertes de bagues. »
Duncan s'adossa doucement à son siège, dont le haut dossier le dépassait de bien des têtes. Il conserva dans sa main sa coupe, presque vide - mal auquel le servant remédia bien prestement, permettant au mignon de s'humecter à nouveau les lèvres de vin, les yeux fixés sur Margot, assise à l'autre extrémité de la table.
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| | | Margot de Soltariel
Humain
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| Sujet: Re: Le murmure des Lys [PV Duncan] Dim 5 Oct 2014 - 11:55 | |
| Le repas était de qualité et il était visible que le seigneur du Lys savait recevoir ses invités, fussent-ils imprévus. Margot nota la délicate attention qui avait été apporté au vin, puisqu'il s'agissait de l'un de ces blancs pétillants que l'on faisait à Soltariel -depuis des siècles la seule utilité de la forteresse était d'ailleurs d'abriter leur stockage dans ses caves, mais elle prévoyait que tout cela risquait de changer-. Elle en but quelque gorgées tout en écoutant son hôte lui expliquer ce qu'il se passait. Ainsi le royaume était en grands troubles. Il n'y avait rien d'étonnant et de nombreuses rumeurs filtraient déjà à travers les frontières. Elle aurait aimé en savoir un peu plus sur ces différentes guerres, notamment sur tout ce qui aurait concerné la régence, mais le chevalier préféra s'attarder sur les événements au sud, ignorant peut-être qu'elle avait déjà un certain nombre de contacts qui se chargeaient de lui rapporter aussi précisément que possible les différents événements. Elle ne pouvait décemment préparer ses projets sans connaître les mouvements de son ennemi après tout. Mouvements qui ne manquaient pas de l'inquiéter pour certains.
Elle savourait un morceau de cou d'oie farcie tandis que l'homme en face d'elle présupposait de sa douceur et de sa modération. Elle avala sa bouchée pour empêcher un petit rire de remonter sa gorge et seul ses yeux un instants plus joyeux pouvait témoigner de l'amusement intérieure de l'ancienne duchesse. Elle n'allait certainement pas être modérée. Elle était trop pleine de colère pour ça et, surtout, l'on devisait de Soltariel. Un pays qui ne comprenait pas plus la modération que certains nordiques comprenaient le sens du mot diplomatie. Cela dit il marquait un point, elle n'allait pas trouver de nobles prêts à l'aider comme ça. C'était bien pour ça qu'elle n'allait pas chercher ses hommes auprès des nobles.
« Je me doute que peu oseraient mettre la vie de leurs hommes en jeu dans ce qu'ils qualifieraient sans doute de folie furieuse. Mais il se trouve toujours des épées à louer, et des gens pour prêter de l'or, tant que l'on sait où demander. Certes pas de quoi réclamer tout un duché, mais les nobles du soltaar sont par nature plus inconstants que des girouettes, un brusque coup de vent contraire peut les pousser à renier toutes leurs alliances. Je dois à cela ma situation actuelle. »
Elle savoura une nouvelle gorgée de vin, avant d'attaquer avec délicatesse un morceau de faisan, tandis qu'elle écoutait attentivement les pensées et recommandations de l'homme. Elle n'était pas entièrement en désaccord. Si elle ne croyait guère au soutien de la classe paysanne -qui avait globalement tendance à se moquer de qui dirigeait tant qu'ils pouvaient terminer leurs récoltes et travaux- les bourgeois, eux, étaient évidemment à prendre en compte. Ils constituaient en fait son terreau de partisan le plus fertile, tant parce que contrairement à nombre de nobles ils ne l'avaient pas trahis et ne craindraient donc pas une revanche malvenue que parce que les accords demandés par Maciste lors de sa prise de pouvoir les avaient amputés de certains revenus. Les petits nobles audacieux pourraient également y voir matière à s'élever, mais ils se montreraient plus difficiles à convaincre. Tout cela serait facilité par le fait que la garde ducale avait été quasiment exterminée lorsque qu'on l'avait chassée du pouvoir. Ces trois cents hommes dévoués et entraînés auraient pus tempérer l'ardeur de n'importe quel prétendant. Mais désormais, en Soltariel, il ne restait quasiment plus aucun homme qui n'ai pas un prix. Et cela lui allait très bien.
« Je n'en suis pas aussi certaine que vous. Les cœurs sont facile à percer, quant à l'or, et bien disons simplement que je n'ai plus ma prospérité d'antan. Et quand bien même, se serait oublier Ydril, Ysari et surtout le sybrond, dans lequel cette petite catin a eu plus encore le temps de planter ses griffes. D'une façon ou d'une autre, je crains que le sang ne coulera avant que tout ceci ne soit finit. »
Elle en était même certaine. Récupérer Soltariel était une chose. Récupérer ses vassaux, une autre. Le sybrond ne l'accepterait jamais, le comte d'Ydril aura de toute évidence été monté contre elle, quant à Ysari... Elle n'en savait trop rien. Peu importait, il n'avait pas de grande importance stratégique comparativement à ses voisins. C'était d'une certaine manière à cause d'eux qu'elle était ici. Si elle réussissait à avoir assez de soutiens diplomatiques au moment de remonter sur son trône, peut-être accepteraient-ils de ne pas faire d'esclandre.
« J'escompte bien évidemment régler cela aussi pacifiquement qu'il en est possible. Je ne voudrais pas que mon peuple souffre par ma faute. Mais changeons un instant de sujet, vous disiez plus tôt que la péninsule subissait de nombreuses guerres. Qu'elles sont-elle au juste ? » |
| | | Duncan du Lys
Humain
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| Sujet: Re: Le murmure des Lys [PV Duncan] Dim 5 Oct 2014 - 16:28 | |
| Le Lys laissa sa gamelle et son contenu refroidir lentement, tandis que ses émeraudes ne cessaient de contempler la dégustation de son invitée. C'était un spectacle fort peu conventionnel, mais l'intérêt ne s'y trouvait pas dans le divertissement visuel - si tant est qu'on puisse lui en attribuer. Non ! En réalité, les mots qui s'échangeaient disposaient de cette saveur légèrement sucrée, ponctuelle et vivifiante que tout échanges ayant attraits à faire prévaloir les intérêts propres d'un particulier - par tous les moyens nécessaires - disposaient. La coupe du mignon subissait le bon-vouloir de son maître, qui s'aidant de ses doigts placés au sommet dudit gobelet, en faisaient tournoyer le contenu pour en faire remonter les arômes. Le gras se déposait doucement sur le contour du graal, qui eut tôt fait de se voir vidé d'une portion de son contenu après que les lèvres du Lys furent humectées du breuvage. Les mirettes du mignon s'en furent un court instant, closes, puis ces dernières se rouvrirent, un court instant avant qu'il ne reprenne la parole.
« Le monde est en guerre, ma Dame. » Il prononça ses mots comme une fatale évidence, simple confirmation d'une constatation à la portée du premier venu. Il se leva, lentement, gardant son verre à la main, et s'arrêta sous l'un des lustres qui les surplombait tous deux. Les bras le long du corps, il reprit doucement sa litanie. « Oësgard est l'objet d'une guerre entre mon seigneur, Jérôme de Clairssac, qui, sur le compte de la Régence a vaincu Alonna, et Aymeric de Brochant, le marquis de Serramire. Entre les deux se tient un dénommé Flourens, qui se revendique héritier légitime de la région.
Le Médian est en proie à une guerre dont l'enjeu est le trône d'Erac. Velteroc et son comte, Nimmio, ainsi que son épouse, Blanche de Hautval, font cause commune pour revendiquer le trône vacant. Quand au Sud...» Il s'arrêta un instant, adressant à sa convive un sourire, signifiant qu'il n'avait pas réellement besoin de poursuivre. « Les amitiés, alliances...arrangements ! sont monnaie courantes. Les fratries se déchirent, et ceux qui furent amis alignent leurs milliers de soldats dans les champs de batailles. Il n'y a plus d'onces pour l'Être, la Foi et la Paix. On insulte les émissaires de paix - lorsqu'on les écoute, croyez bien que j'en ai fais les frais. Les lois - même celles de la guerre et de l'ambassade, que tout seigneur digne de ce nom connaît et doit appliquer, sont bafouées et violées au nom de ce que certains appellent...Honneur. » Il s'arrêta un instant, riant très légèrement en secouant la tête. « Mais que savons-nous de l'honneur, ma Dame. Les Cinq trouveraient bien des péchés à celui qui se prétend pur. Celui qui s'en va en guerre pour laver son honneur est lui même fautif d'avoir violé un serment originel envers Bohémond Ier, notre roi. »
Lentement, il traversa la pièce, et vint marcher autour du siège où était assise Margot, à quelques pas derrière elle. Il agissait lentement, posément - sereinement. Duncan, yeux rivés vers l'abysse, continua de s'adresser à son invitée.
« J'ai dis, ma Dame, que j'escomptais que vous fassiez preuve de modération - que vous ne leviez point d'armée. » Il se tourna vers sa convive, sachant qu'elle sentait lorsqu'il s'arrêtait, ou lorsqu'il posait ses yeux sur elle. « Je n'ai pas dis que le sang ne coulerait point. J'ai néanmoins de l'admiration pour vous, ma Dame, vous qui venez de loin, vous qui traversez un océan et accostez en notre terre. Nous avons tous deux conscience, ma Dame, que ce n'est pas une armée que vous êtes venue quérir. L'Ethernian et ses champs ne sauraient financer une autre guerre dans le Sud, en cette terre si éloignée, et cela, votre esprit fin le sait depuis bien longtemps. »
Le Mignon laissait ses mots peser et briser le silence qui régnait dans la salle. Seul le feu, ranimé par intervalles par le servant, détrônait le mutisme-roy. Le Lys reposa doucement sa coupe sur la table, la longeant calmement jusqu'à son milieu. Là, il reposa son regard sur Margot, penchant légèrement la tête avec un demi-sourire.
« Du soutien, ma Dame ? Est-ce par le soutien de mon seigneur que vous escomptez détrôner celle qui siège au sommet de Soltariel ? Ne vous méprenez point...Il n'y aucun apport ici que Jérôme de Clairssac ne pourrait vous apporter. Son nom et ses actions sont épiés par ceux qui se défient de lui, mais ceux-là ne pensent que trop rarement à surveiller son ombre. Les ténèbres peuvent dérober ma personne aux yeux du monde, et ce même monde ne prend point garde à ce que les ténèbres peuvent cacher. Ma Dame...sur bien des points, nous nous ressemblons. Ceux qui ne provoquent en vous que nausées et rejets ne sont nullement motif à réjouissance pour moi. Vous seriez en mesure de répondre à mes attentes sur bien des sujets - et je suis ce dont vous avez besoin pour reconquérir votre trône. Alors, en mon nom, et sous l'auspice de la confidentialité - du moins, jusque faire se peut, je vous soutiendrais.
J'ai bien conscience, ma Dame, que vous vous interrogez sûrement sur l'intérêt que mon soutien aurait, si celui de Jérôme de Clairssac ne vous est pas acquis d'office. Et bien, si vous ne le savez point, laissez moi vous éclairer : Mon Seigneur ne se risquerait à vous soutenir, et cela, car il n'oserait que son nom vous soit affilié dans une guerre civile. Mais...il advient que mon nom pourrait vous être prêté. Bien que rien ne pourrait être prouvé - hormis votre parole, les soupçons que l'on porterait à mon encontre ne pourraient se muer en preuves, et en tords à mon encontre. Hors, vous ne le savez que trop bien - les soupçons à l'encontre d'un baron ont plus d'impact que ceux émis à l'encontre d'un simple châtelain - surtout à l'encontre de mon seigneur dans sa situation actuelle.
En cette terre, je dispose des mêmes prérogatives que mon Seigneur. Si mon soutien vous est acquis, il ne m'en faudra que peu pour persuader mon suzerain de vous apporter le sien, mais toujours par le biais de ma modeste personne. Aussi je dirais que quelle que soit la nature du soutien qu'aujourd'hui vous venez demander, ma personne vous l'accordera - à l'exception d'une armée, bien entendu. » Duncan sourit calmement. La réponse était donnée, les conditions également. Restait à traiter le prix - mais chaque chose en son temps. « Ces points-ci vous conviennent-ils, ma Dame ? »
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| | | Margot de Soltariel
Humain
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| Sujet: Re: Le murmure des Lys [PV Duncan] Lun 13 Oct 2014 - 18:06 | |
| Margot écouta attentivement les informations qu'on lui donnait. Elle se souvenait des troubles d'Oesgard suite à l'avènement d'un roi auto-proclamé. Ils lui avaient offert une coquette somme d'or, juste pour faire chier un peu plus la Couronne à l'époque. C'était également grâce à ce roitelet qu'Octavia avait réussit à renouer le contact avec les Systolies exilés. Cela n'avait mené à rien finalement, si ce n'est à son lot de contestations et d'oppositions dans la noblesse. Elles avaient voulus faire chanceler un peu la position d'Asdrubal, mais elles n'avaient probablement réussit qu'à rendre leur propre socle un peu plus fragile. Enfin, personne ne saurait dire pour combien cet incident avait de responsabilités dans ses mésaventures actuelles, et s'apitoyer sur le passé ne servait à rien. Elle apprit avec un brin de déception la situation du médian, elle se souvenait très clairement des positions affichés par le comte et la comtesse de Velteroc et aurait aimé avoir l'occasion de s'entretenir plus avant avec eux. Mais tout cela pouvait éventuellement détourner l'attention de la Couronne d'elle. Le médian était plus proche et plus important que le Sud à leurs yeux. Il suffirait de ne pas faire d'esclandre une fois en place et peut-être cela se passerait-il bien. Elle soupira. Il fallait surtout réussir à se débrasser de Kahina. Elle devait rester concentrée, rien ne lui servait de prévoir des choses qui ne pouvaient arriver si elle ne réglait pas d'abord des problèmes plus urgents.
D'après Duncan c'était une époque d'anarchie. Cela lui allait. Elle n'avait pas envie de se préoccuper du code de conduite de la noblesse lorsqu'elle devrait reprendre son trône. C'était un handicap qui n'autorisait pas, à son goût, de prendre toutes les mesures justifiées et nécessaires dans le maintien et l'agrandissement de son pouvoir. Elle réprima un sourire à la mention de la paix du Roi. Tout cela ne serait pas arrivé si les actuels dirigeants du royaume avaient sus se comporter avec diplomatie, plutôt qu'en ogres avides. Tous ces conflits, ces guerres civiles, leur étaient en quasi totalité imputable.
« La Paix du Roi ? Bien belle idée, qui n'est malheureusement pas au centre des préoccupations de régents autoproclamés siégeant à Diantra. J'ose même affirmer que la plupart des troubles actuels découlent directement de leurs actions. Qui a ordonné à votre suzerain de marcher sur les vassaux de Serramire ? Qui a placé Maciste d'Aphel dans la position de duc de Soltariel, entraînant tous les troubles de la région à ce jour ? Les serment ne tiennent que lorsque les deux partis les respectent. Et la Couronne ne respecte plus rien, j'en ai fais l'amère expérience. »
Le seigneur du Lys commença alors à entrer dans le vif du sujet. Le soutien qu'elle était venu demander. Il ne se trompait pas, elle n'avait aucun espoir d'obtenir des hommes ou d'autres ressources matérielles auprès de cette contrée qui devait déjà consacrer la plupart de sa force vive à la guerre qu'elle menait. Encore moins s'il s'agissait d'aller combattre pour Soltariel, terre trop lointaine à leurs yeux. Non, pour les épées elle escomptait d'autres sources. Ce dont elle avait besoin c'était d'amis. Tout simplement. Prendre un trône était une chose, le garde, une autre. C'était dans cette deuxième étape que ces soutiens péninsulaires l'aideraient le plus.
« Je ne sais si je mérite telle considération. Mais je vous en remercie chaleureusement. »
Les paroles suivantes l'intriguèrent davantage. Ainsi Duncan n'avait pas que l'air d'un soltarii, il en avait l'esprit. Oh que ce dîner lui rappelait ceux, nombreux, qu'elle avait passé à Soltariel en compagnie d'ennemis plus ou moins dangereux, à négocier accords et corruptions, ou d'amis à peine plus fiables pour discuter alliances et complots. Pour un peu elle aurait pus être nostalgique. Mais la vérité était que ce temps ne lui manquait pas. Plus que tout, elle escomptait bien changer la face du soltaar si elle parvenait à ses fins. Mais elle avait besoin de soutiens et le Lys se montrait particulièrement intéressant, car intéressé. Elle ne savait ce qu'il attendait d'elle, mais elle comptait bien le découvrir avant de s'engager.
« Votre proposition est un peu inattendue, je dois vous dire. Mais ça ne la rend que plus attirante. Néanmoins, j'ai appris à ne pas m'engager sur des terrains dont je ne maîtrisais pas les enjeux. J'aimerais donc savoir ce que vous espérez de ma part ? Quelle aide attendrez-vous en retour ? Mais aussi, et oserai-je dire surtout, quelle aide vous comptez m'apporter ? J'entends vos propositions mais elles me paraissent floues, un soutien militaire est hors de propos mais si vous n'exprimez pas la voix de votre seigneur, quel poids aura un soutien diplomatique ? Je m'interroge alors, votre aide ne serait-elle pas plus... directe ? Dites m'en plus, Duncan, vous avez toute mon attention. Je suis sûre que nous pourrons parvenir à un accord. » |
| | | Duncan du Lys
Humain
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| Sujet: Re: Le murmure des Lys [PV Duncan] Mar 14 Oct 2014 - 9:05 | |
| Le dîner, plaisant en courtois, était de ces entrevues, riches en paroles et en émotions, qui laissaient la place aux tractations les plus habiles et les plus palpitantes. Les esprits avisés et vifs, rompus à l'art de se hisser au-deçà des autres, trouvaient aisément leur bonheur lorsque assis sur les sièges luxueux des palais miroitants, ils échangeaient fausses mondanités avec leurs interlocuteurs, attendant patiemment l'ouverture pour faire luire leurs intérêts - aussi divers et variés qu'ils soient. Il n'y avait nul masque qui subsistât entre Margot et le Lys, nulle parole non dite ou méconnue ; seule la franchise demeurait. Les doutes de l'Exilée se révélaient entièrement à propos, compréhensibles - il eût été surprenant qu'elle n'en eût point. Le Lys prit ses distances avec la table où demeuraient toujours quelques mets qui ne seraient probablement pas dégustés ce soir-là. Le mignon s'aventura - avec sa lenteur habituelle, presque mystique et envoûtante, serein et à même de son esprit, aux orées de l'âtre ardent, gardant les émeraudes lui seyant de mirettes sur sa convive.
« Si le nom de mon seigneur ne vous sera jamais acquis, ma Dame, mais que le mien l'est, vous saurez en votre coeur et votre for intérieur que la contrée d'Etherna vous soutient. Quel besoin subsiste-t-il de dévoiler vos amis à vos ennemis ? Leur chute - et leur surprise, quand ils les découvriront, n'en sera que plus distrayante à contempler. En tout point tout honneur, ma Dame : présentement, vous disposerez de mes conseils et de mes lèvres. J'aime à penser les croire capable de murmurer les paroles qui sauront faire chavirer quelque cœur Soltarii quêtant une duchesse à replacer sur un trône. » Le Lys s'arrêta quelques instants, puis reprit. « Vous disposerez d'un soutien économique, de nos ports ainsi que nos relations - toujours via mon intermédiaire, pour entretenir un réseau vaste de soutiens, d'espions et d'autres intérêts non seulement en Soltariel, mais également dans les contrées qui l'avoisinent. Je ne doute pas un seul instant que vous ayez le vôtre, toutefois j'ai fais l'entière expérience de la préciosité qu'un œil neuf et non exercé au Sud pourrait apporter à votre entreprise. »
« La réalité, ma Dame, est qu'il serait on ne pourrait plus prudent pour vous de demeurer dans l'ombre, pendant que ma modeste personne s'affaire à exercer les fioles de poison ou les coutelas effilés dans les demeures appropriées. Je serais tout à même de mettre mes propres services de renseignement à votre disposition, et de vous renseigner sur ce que le vent me murmure. Qui oserait soupçonner le baron du Nord de soutenir votre personne, ma Dame ? Notre Péloponnèse ignore encore votre arrivée : conservez cet état de fait, et laissez moi vous renseigner - en dehors de votre propre réseau qui, Néera me garde d'en douter, brille par son efficacité. Ces services, à l'ordre du jour, sont les seuls dont nous pouvons nous dispenser dans le cadre de notre guerre. »
Le mignon sourit doucement, puis, comme le vestige d'une ombre du passé, recommença à marcher avec lenteur autour de la table, ses mains jointes au bas de son dos - sans pour autant provoquer le moindre pli ou froissement de sa chemise. Ainsi donc venait l'heure de fixer le prix d'un soutien. Voilà ce qu'attendait Duncan : c'était le plus difficile - mais le plus intéressant.
« Avant tout, sachez que mon soutien - incluant celui d'Etherna, pourra se plier aux attentes du contexte propre à la suite des événements. Si Votre Grandeur - et une éventuelle situation délicate - voyait dans sa nécessité de se voir accorder un soutien plus conséquent, les liens de l'amitié nous pousserait à vous faire profiter d'une aide plus ample. Sachez également que si, par le plus grand des malheurs, votre tentative devait échouer, vous trouveriez en ces murs la sûreté d'un logis confortable et gardé en votre nom, afin que les lances de vos ennemis ne puissent vous atteindre.
Toutefois, ma Dame, puisque vous le mentionnez, nous attendons en effet quelque menue chose de votre illustre personne. Permettez moi de poser deux états de faits que nous serions en mesure de vous demander humblement. Il est un secret pour personne que les ports de votre contrée regorgent de marchandises, et que les richesses s'accumulant dans vos entrepôts, vous tiriez un immense profit de ces transactions maritimes. Aussi, dans l'intérêt de mon seigneur et de mon pays, nous serions on ne peut plus honorés de figurer parmi vos partenaires économiques privilégiés, et de disposer des réductions des taxes douanières qui s'imposent lorsque l'on traite en bon ami. Ainsi, ces liens immuables et inaliénables qui nous lieraient, à la fois dans nos cœurs mais dans nos ports trouveraient un quelque caractère sacré qu'il nous serait impossible de briser. Cela pour mon pays.
A présent, pour moi, ma Dame. »
Le Lys s'arrêta d'avancer, gardant ses mirettes rivées devant lui, la duchesse légitime sur sa gauche. Il demeura un instant silencieux, et finit par entamer à nouveau sa marche lente, passant doucement derrière le siège occupé par la jeune femme - demeurant à quelques pas toutefois, distance de courtoisie.
« Vous trouverez, en reprenant votre trône, des vassaux puissants - mais parfois non désireux de devoir ployer devant vous. Aussi, je vous propose, qu'à titre d'exemple à suivre, je sois l'un de ceux qui, heureux d'avoir pu vous servir, trouve dans la loyauté dû d'un vassal à son seigneur un réconfort et une amitié indéfectible. Ainsi, je suis sûr que vous n'aurez nulle peine à trouver une baronnie ou un comté malencontreusement délaissé par son - feu ? - propriétaire, et qui saurait m'échoir, à tout bien tout honneur, bien sûr. Vous aurez ainsi la possibilité d'asseoir convenablement votre emprise sur votre duché, et de bénéficier d'un soutien indéfectible et incontestable. Je laisse votre bon sens, et votre esprit avisé juger de cela, des intérêts et des très nombreux avantages que cela peut engendrer, ma Dame. »
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| | | Margot de Soltariel
Humain
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| Sujet: Re: Le murmure des Lys [PV Duncan] Mer 15 Oct 2014 - 23:04 | |
| « Garder ses alliés secret, oui, mais il me fallait quand même savoir l'aide que vous proposiez. »
Espionnage hein ? Elle ne s'était jamais douté qu'Etherna mettait de réels moyens là-dedans. Dans le Sud c'était une pratique courante, chaque seigneur avait son petit réseau de connaissances et d'espions plus ou moins impliqués. Souvent dans plus d'un camp. Elle-même avait pus compter sur les relations de sa tante qui lui avaient toujours apportés les informations dont elle avait besoin. Il ne s'agissait pas à proprement parler d'espionnage, plutôt de commérages avisé. Le véritable homme fort de Soltariel en la matière avait été principalement au service d'Asdrubal, bien qu'il essayait de ne pas s'impliquer dans les disputes de couple : Vettias. L'intendant du palais, eunuque de son état, toujours l'oreille traînante et des contacts parmi les serviteurs de toutes les maisons nobles. Il tenait lieu, parmi les roturiers, de plus haute autorité : il avait l'oreille des plus puissants, pouvait placer n'importe qui à leur service, une place enviée... Mais Octavia était en Ithri'Vaan et Vettias avait été empalé et exposé dans une cage à l'entrée de la ville pendant trois jours d'agonie d'après ce qu'on lui avait rapporté. Elle ne savait pas qui avait repris la suite, mais elle ne doutait pas un instant que Kahina avait cherché ses propres contacts. L'information était bien souvent le nerf de la guerre dans le soltaar. Elle-même s'était employé à perdre le moins de contacts possibles et si elle n'avait évidemment pu sauvegarder tout son réseau -la plupart ne voulait plus rien avoir à faire avec elle- elle gardait quelques connaissances. Elle se demandait quand même ce que comptait exactement faire le seigneur du Lys. Elle ne doutait ni de sa bonne volonté ni de son éloquence, mais on apprenait pas à un vieux singe à faire la grimace et les soltarii n'étaient pas les nordiques.
« Plus prudent sans doute, mais je n'ai aucune envie de devoir mon trône aux manœuvres d'un autre, fusse-t-il vous cher ami. La négociation est une bien belle façon de mener ses combats et en temps normal j'aurai totalement abondé dans votre sens mais ici il s'agit de reprendre mon dû, je ne peux simplement tirer quelques ficelles, je dois m'imposer à ceux qui m'ont déjà une fois rejeté et leur faire comprendre qu'ils n'auront plus le choix désormais que de m'avoir pour duchesse. Si des alliés et des compromis seront évidemment nécessaires, et je vous remercie grandement de la diligence avec laquelle vous proposez votre aide, c'est un bras de fer qui s'engage, une partie que je ne pourrai remporter en restant dans l'ombre. »
Lorsqu'il évoqua par la suite la possibilité d'un échec, elle agita légèrement la main comme pour chasser cette futilité indigne de considération. Le Lys se mouvait doucement, comme elle avait vu nombre d'interlocuteurs le faire. Elle-même préférait rester immobile, confortablement installé contre le dossier de sa chaise, un bras sur l'accoudoir et son menton reposant délicatement dans sa main, elle fixait le chevalier de ses yeux mi-clos, un énigmatique sourire perché sur les lèvres. La première proposition de Duncan n'était pas déraisonnable. Elle se souvenait même de quelques documents qu'on avait porté à sa connaissance peu avant les incidents, sur les possibilités que cela offrait, notamment pour contourner la passe de Hautval et les multiples taxes des domaines royaux. Certes il fallait faire plusieurs escales dans les ports, mais on pouvait assez facilement rentabiliser de tels arrêts. Et disposer d'un port ami en Olienne intéressait beaucoup la Compagnie du Ponant à l'époque. La deuxième était plus délicate. Elle comprenait bien mieux la prévenance du Lys, d'ailleurs. Ainsi n'était-il guère satisfait de son rôle de conseiller éthernien. Elle pouvait le comprendre, obtenir la charge d'une baronnie, c'était une occasion difficile à laisser passer. Mais pour elle ce n'était pas aussi simple. Il avait parfaitement raison sur un point : elle allait faire face à des vassaux n'ayant aucune envie de lui céder leur allégeance, très probablement. De fait, et si montrer les récompenses que pouvaient donner une loyauté sans faille avait du bon, imposer un baron totalement étranger ne se ferait pas sans heurts. Tout cela dépendrait énormément de la situation. Certes si elle parvenait à définitivement chasser Maciste, le sybrond serait sans tête. Mais il se trouverait toujours quelque noble pour briguer le trône. Kahina n'avait pas fait que des heureux dans la politique locale.
« Vous êtes un ambitieux, Duncan. Une caractéristique qui vous va, je dois le dire, à ravir. Bien peu auraient l'audace de demander un tel prix, la succession n'est pas une mince affaire et sujette à bien des récriminations. Cela dit... Je crois me rappeler qu'avant Maciste, le sybrond était tenue par une certaine Avelyne, qu'il a délogé du pouvoir -nous aurions du voir la suite, en y repensant-. Celle-ci était, aux dernières nouvelles encore en vie bien que recluse loin de la politique. Lorsque j'aurai chassé le félon, je suppose que la baronnie reviendra à Avelyne. Qui n'est, si je ne m'abuse, pas encore mariée. »
Elle prit une gorgée de vin pour laisser le temps au Lys de réfléchir un peu. Elle ne pouvait décemment lui proposer une baronnie sur un plateau. Outre que cela raviverait les opposants, la situation serait tout aussi critique pour lui. En épousant une héritière légitime, tous les problèmes rentraient dans l'ordre. Oh, les véritables ennemis ne seraient pas satisfaits pour autant mais au moins ne pourraient-ils pas donner cours à leur colère dans une diatribe publique. Tout était affaire d'apparence. Peu importe qui tenait véritablement les rênes tant qu'on laissait à penser que c'était la personne légitime. C'était d'ailleurs ce qui se passait en ce moment à Soltariel. Mais tout pouvait s'écrouler si la supercherie était démasquée.
« Alors, mon cher, sommes nous d'accord ? » Elle leva sa coupe dans direction : « A l'honneur, à la tradition et au soltaar libéré de la putain ? » |
| | | Duncan du Lys
Humain
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| Sujet: Re: Le murmure des Lys [PV Duncan] Jeu 16 Oct 2014 - 19:23 | |
| Le Lys se passa doucement la langue sur les lèvres, ne pouvant retenir - dérobé de la vue de Margot de par sa position derrière elle, un sourire satisfait et mielleux. Le plus dur était fait : En effet, s'ils gagnaient la guerre, il deviendrait baron, mari - et potentiellement père, asseyant la force de Clairssac dans le sud, elle même renforcée par l'amitié et la redevance que Margot devrait à sa personne. S'ils échouaient, le nom du Lys demeurerait immaculé, et aurait toutes les libertés du monde de délaisser Margot face à la justice de Kahina...Mais si tel était le cas, il n'en ferait rien : il tiendrait parole, et offrirait au Soleil Blanc l'asile qu'il lui avait assuré - pouvant ainsi disposer d'une multitude de possibilités quand à l'ancienne duchesse - mais aussi à l'actuelle.
Avançant dans la lumière des lustres, il se replaça en vue de la duchesse, un sourire éclatant sur le visage. Il reprit sa coupe, patienta le temps qu'il fallut pour la remplir, et la leva en direction de Margot, s'avançant doucement en sa direction :
« Je lève mon verre, Ma Dame, à votre bon sens et à votre générosité - à votre clairvoyance et au futur radieux qui se profile face à nous. Cela marque le début d'une amitié longue et - j'en suis sûr, fructueuse. »
Puis il approcha son verre, effleurant celui de la duchesse légitime dans un son cristallin. Ce son, doux, clair et perçant, sonna dans les oreilles du Lys comme l'écho d'une cloche, celle du destin, du pacte scellé entre deux partis que rien ne saurait alliéner - ni le temps, ni la mort. Le Lys était satisfait de cette entrevue : en peu de temps il s'était fait une alliée intemporelle, dépendante de lui ; une alliée dont il pouvait se servir pour son ascension, et ainsi lui rendre en toute bonté la monnaie de sa pièce ; une amie en qui les espoirs de se voir nommé baron reposaient. Après avoir porté la coupe à ses lèvres et en avoir goûté le breuvage, il se sentit renaître. Tout semblait se voir découvrir de nouvelles vertus et des propriétés nouvelles. Le vin, les sons, les lumières - et même Margot.
« Le soleil est vaincu, Ma Dame, laissant place à la lune. Vous qui m'avez gratifié de mon audace, me permettrez-vous de vous inviter à marcher le long des remparts ? La vue sur l'Olienne y est imprenable, et on y vante la qualité de l'air marin. »
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| | | Margot de Soltariel
Humain
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| Sujet: Re: Le murmure des Lys [PV Duncan] Dim 19 Oct 2014 - 15:52 | |
| Un tintement de cristal et l'affaire était scellée. Certes pas de ces parchemins noirs d'encres et de sceaux qu'affectionnaient les soltarii et dont les archives ducales foisonnaient -à moins que son éviction n'ai également opéré une épuration des contrats jugés trop sensibles par leurs débiteurs- mais d'une façon ô combien plus franche et honnête, dont l'usage à peu près universels variaient de fréquence selon les régions. Dans le soltaar, personne n'aurait jamais placé son engagement sur de si frêles bases, sauf peut-être entre alliés très soudés -ou pour des affaires nécessitant qu'aucune preuve ne puisse être conservée-. Dans le nord c'était, pour ce qu'elle en savait, une pratique courante. Elle était trop lasse des manœuvres suderonnes désormais, ce genre d'arrangement lui convenait tout à fait.
« Hum ? Ma foi, j'ai déjà pris bien assez l'air marin ces derniers jours mais si la vue y est aussi belle que vous le dites, je m'en voudrais de rater le spectacle. »
Ceci dit, elle se leva, tendit son bras au seigneur du Lys et, guidés par lui, ils gagnèrent l'air libre et frais de la nuit tombée. Pour elle qui avait passé les derniers mois en Ithri'Vaan, le changement était un peu brutal mais néanmoins salvateur : elle retrouvait le climat péninsulaire avec un certain plaisir et si ce n'était pas encore l'air légèrement iodé chargé des odeurs du grand large que l'on avait sur la côte de l'Eris, au moins s'en rapprochait-il plus que celui chargé de sel, d'épices et des odeurs de la ville que l'on avait à Thaar. La lune s'était en effet levée dans le ciel, encore basse sur l'horizon, par-delà les plaines du Nord. Mais, loin de la lumière du soleil, la seconde lune brillait de sa couleur de bronze, suspendue dans le ciel à l'est, inaccessible et pourtant semblant si proche. Huit ans qu'elle était apparue et les érudits se disputaient encore pour savoir ce qu'elle signifiait, les religieux ne savaient trop qu'en penser, tandis que les gens du commun la regardaient avec crainte, mélange de superstitions et des souvenirs du Voile. Pour Margot... elle était là. Et ça n'allait pas beaucoup plus loin. Si elle avait eu davantage de temps à consacrer à l'oisiveté, elle aurait pu s'interroger dessus mais en l'état des choses, elle considérait cela en pure perte. Elle frissonna légèrement sous la brise nocturne, elle n'y était plus vraiment habituée et n'avait pas pris la peine de se couvrir plus que ça.
« J'avais oublié à quel point le vent pouvait être frais en péninsule. Il est agréable de le retrouver. » - HRP:
J'avoue commencer à ramer côté inspiration. Si tu as une idée pour remettre un intérêt central vas-y, sinon on peut peut-être ellipser jusqu'au lendemain, où nous pourrions discuter des détails de notre projet du coup.
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| | | Duncan du Lys
Humain
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| Sujet: Re: Le murmure des Lys [PV Duncan] Lun 20 Oct 2014 - 17:07 | |
| Sous la fraîche couverture de la nuit, et sous le regard attentif des deux lunes, au-deçà de la ville, surplombée par les remparts, il ne fut point question de sujets dont l'importance requiert la chaleur d'un feu, le confort d'un siège, et la certitude acquise par un esprit bien éclairé et non embrumé. Les deux êtres s'entretinrent sur des menus sujets, de ceux qui tissent des liens de sympathie réciproque, d'estime - à la fois de soi et de l'autre. Duncan fit le récit de sa vie, raconta ses péripéties et quelques anecdotes, celles qui savaient, par leur caractère enfantin et rieur, détendre le plus anxieux des Hommes. Après avoir ri, et bu quelques coupes supplémentaires, le Lys prit congé, non sans avoir pris soin de mander à Margot un servant pour la raccompagner à ses quartiers.
Le mignon ne dormit point cette nuit là. Il demeura sur le balcon de ses quartiers, assis sur l'un de ces transats, confortables et simples, de noyer recouvert d'une soie assez épaisse pour ne point sentir l'aspect rugueux de la chose. Il demeura face à la brise nocturne de Seram, laissant le vent marin aiguiller ses narines et ses sens, accompagné seulement d'une cruche d'eau, d'une coupe de bois, et de son nécessaire à fumoir. Il demeura ainsi jusqu'à l'aube, où le spectacle du soleil levant sur l'Olienne le laissa pantois et songeur. On aurait pu le suspecter de mélancolie. Lorsque la tête sanguinolente émergea des flots, il se leva, et fit préparer un grand bac d'eau chaude afin que celle ci, par ses vertus bien connues, vivifie son corps et son esprit, et ne le fasse pas paraître comme insomniaque. Il laissa la fusion de son corps froid et de l'eau chaude le réveiller, et il se lava pensivement, le visage non fermé, mais impassible et calme.
Une fois sorti de son bain, il revêtit une tenue au haut teint de l'éclat d'une émeraude saturée par l'air, donnant un résultat plus foncé que vif ; le panta-court avait été tissé dans le fil le plus noir, encré d'un dégradé de jais. Les bottes, d'un cuir clair, bouclées et serties de lacets, brodaient le bas. Il ajouta à cela une petite cape sanglée par des broderies d'or, qu'il accrocha à son veston et fit passer par-delà son cou, afin qu'elle ne soit que du côté d'une seule épaule. Il sortit, et prit soin de n'avoir oublié de commandements à son écuyer, chargé de replier ses affaires et de ne point omettre aucune chose. De là, il se rendit au hall - le même où il avait dîné la veille - et il prit place, attendant sa convive afin de commencer le premier repas du jour. Lorsqu'elle pénétra dans la salle - accompagnée d'un domestique, le Lys se leva, s'inclina avec un sourire radieux, l'accueillant à sa table.
« Ma Dame, c'est pour moi une joie vous voir ainsi radieuse en cette matinée bénie des Cinq. Comme vous le savez peut-être, ce jour marque pour moi le début de mon périple en Péninsule ; au voyage sont prévues les contrées de Hautval, et Velteroc, dont les rencontres avec leurs dirigeants respectifs m'apparaissent comme nécessaires en ces temps troubles. Je serais honoré de vous avoir à mes côtés pendant ce voyage - votre présence m'épargnerait de l'ennui ! Qui plus est, voilà que je vous révèle que le pays du Soleil est également ma destination finale ; ce n'était point à l'origine pour les objectifs que nous connaissons, mais que voulez vous ? La fortune sourit aux audacieux.
Néanmoins, ma Dame, avant que nous ne partions, il me semble nécessaire - à tous deux, de fixer entre gens de raisons les termes d'un accord de raison. Il m'apparaît donc de définir point par point quelles seront les modalités de l'aide d'Etherna, et des...remerciements, en cas de victoire. Comme je vous l'ai dis hier, Etherna vous soutiendra à titre officieux, car son baron ne peut se placer à l'encontre d'une ennemie de la couronne, comme vous le savez. Vous disposerez néanmoins de son réseau de l'ombre et de ses coffres - dans une certaine mesure, ainsi que des conseils et des œuvres que ma propre personne peut altérer, bâtir - ou détruire. Vous disposerez de nos ports également. Aussi, en cas de défaite, nos portes vous seront ouvertes, et un asile politique vous sera offert, et vos droits et votre sécurité seront garantis par nos soins. Dans l'hypothèse où vous retrouveriez votre duché, je m'engage à prêter serment, sur l'honneur et sur notre amitié, en tant que vassal, après que vous ayez œuvré afin que la baronne du Sybrond m'échoit en tant qu'épouse. Vous me verriez très attristé que ce geste, en guise de remerciement, n'ait point lieu. Etherna et ses ports deviendront vos alliés économiques privilégiés, des escales pour transiter vers les pays neutres de l'Ithri'vaan, où nous appliquerons dans nos ports une baisse des taxes douanières mutuelles afin de favoriser les échanges économiques et ainsi jouir de relations commerciales exceptionnelles.
Nous n'escomptons pas sceller ces traités et ces ententes par des parchemins écrits, dont la valeur pourrait se voir aliéner par la volonté d'un des partis. Ainsi, nous faisons appel aux bons sens de notre amie, le Soleil Blanc, pour respecter les clauses de l'entente - tout comme nous nous engageons, en bons amis et bons soutiens, à tenir nos engagements jusqu'à l'instant où votre éventuelle défaite apparaîtra comme évidente. Nous nous retirerons alors d'un quelconque front armé ou politique, et nous vous proposerons de vous accueillir, sous l'auspice de la sécurité offerte par nos enceintes. Voyez vous quelque chose à redire à ces premiers points, ma Dame ? » On leur servit des œufs, du jus, et quelques pièces de viande salée pour accompagner le tout. Des fruits furent mis à disposition, et le Lys put se servir à foison des mets présentés, une longue nuit de méditation lui ayant ouvert grandement l'appétit.
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| | | Margot de Soltariel
Humain
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| Sujet: Re: Le murmure des Lys [PV Duncan] Dim 26 Oct 2014 - 0:26 | |
| La soirée passa sans que Margot n'en retint grand chose. Ils discutèrent de sujets sans grande importance, badinant un moment sous la pâleur des lunes. Rien de nouveau pour elle, malgré la grande avancée qu'avait représenté tout cette entrevue dans sa quête pour récupérer son trône. C'en était crispant. Elle avait envie de planifier des entrevues, des assauts, des mouvements... Elle avait envie de bouger. Pas d'attendre. Mais elle le devait. Elle ne pouvait se lancer directement à l'assaut de son duché, même avec l'or qu'on lui avait prêté. Elle devait au minima préparer ses actions, prévenir ses contacts... Mais même ainsi, elle était terriblement faible. Non, il n'était pas question de se précipiter. Elle n'aurait pas de deuxième chance.
Finalement ils se séparèrent et un domestique la raccompagna à sa chambre. Elle y passa une nuit étrangement calme, réussissant à dormir plus qu'à son accoutumée, bien qu'elle resta quand même éveillée ce qui lui sembla de longues heures, à contempler la cheminée qui essayait de réchauffer la pièce. Retrouver les salles venteuses et mal isolées des châteaux péninsulaires, aux âtres allumés en permanence pour combattre un peu le vent -surtout en ces contrées- lui était plus déplaisant encore qu'elle ne l'avait imaginé. Mais c'était uniquement parce qu'elle était trop au nord. Au matin, elle se leva et des servants lui montèrent un nouveau baquet d'eau tiède afin qu'elle se lave. Une foi sa toilette faites, elle se vêtit d'une robe blanche légère, surmontée d'une manteau pourpre assez long. Sa servante coiffa ses cheveux en complexes tresses qui ceignaient son front et sur lesquelles étaient déposés un léger filet d'or. Elle retrouva Duncan à l'endroit de leur souper, mais cette fois la table était très différemment parée. Elle s'installa après l'avoir salué. Il se lança aussitôt dans un long discours dont il semblait coutumier. Elle l'écouta attentivement, ne se permettant que de rapides remarques lorsqu'il lui en laissait l'occasion.
« J'ignorais en fait que vous partiez, mais je vous remercie de cette invitation, j'accepte volontiers de vous accompagner dans le médian. »
Elle n'allait toutefois pouvoir accepter de l'accompagner jusqu'au terme du voyage. Il était tout à fait hors de question qu'elle rejoigne le soltaar aussi tôt. Elle avait encore des préparatifs à effectuer, des personnes à rencontrer, peut-être des soutiens à trouver. Et lorsqu'elle arriverait, ce ne serait pas dans une escorte diplomatique, oh que non. Elle comptait faire une arrivée bien plus remarquable que ça, même si elle n'était pas encore certaine dans quel sens.
Elle ne dit rien lorsqu'il revint sur ce dont elle lui avait parlé la veille. Non pas qu'elle ne comptait pas honorer sa promesse. Tout au contraire, elle réglerait ses dettes. Mais la noblesse était ainsi faites que l'on n'y imposait pas aussi facilement ses choix que sur des plans plus civils. Là où les bourgeois obéissaient, les nobles rechignaient toujours, même sans raisons. Ils étaient une constante gêne dans les plans de leur suzerain, c'était même à ça qu'on pouvait les reconnaître.
« Non, tout cela me semble correct et de bon aloi. Généreux, même. »
Elle grignota parmi ce qu'on lui proposait, elle ne mangeait que rarement en abondance au matin. Souvent elle prenait ensuite une demi-heure pour s'entraîner et se défouler, ceci expliquant cela. Difficile de manier l'épée après s'être empiffré. Déjà qu'elle n'était pas spécialement réactive ou douée.
« Je ne vous accompagnerai pas à Soltariel. » Elle avait dit ça sur le ton de la conversation, avant de découper un morceau d’œuf et de l'avaler. Lorsque ce fut fait, elle continua : « Je ne puis m'y risquer pour le moment. J'ai d'autres personne à voir avant cela. Des hommes à rallier et préparer. Et je ne puis me permettre de revenir aussi simplement. Il faut que mon retour soit fracassant, qu'il marque les mémoires et les esprits. » Elle se tut encore un instant avant de reprendre : « Lorsque vous y serez, essayez de vous renseigner, discrètement, sur Thero de Briten. Cet homme est au courant de tout ce qui peut se passer sur le territoire soltaar, généralement avant même que ça n'arrive. Je suis presque certaine qu'il a réussit à garder sa place, mais difficile de dire si sa fidélité est acquise à l'estréventine. Il est plus mystérieux et indéchiffrable que les mages. En parlant d'eux, l'ancienne cabale de mon époux pourrait être utile. Même si elle aura probablement été détruite à la suite des événements, ses membres ne doivent pas tous y être restés. Ils auront peut-être suffisamment envie de se venger pour nous aider. Bartholome Minor est aussi un nom à retenir, il était notre sénéchal, sans doute plus depuis l'incident. Il pourrait se montrer utile. Mais les plus importants sont les anciens responsables des prévôts et les principaux notables de la Compagnie du Ponant. Tous ne sont que des nobles de second rang qui devaient leur bonne fortune à leur haute position administrative. La plupart n'ont pas du vivre au mieux la passation de pouvoir. »
Il s'agissait tout autant de réflexions à haute voix que de réelles indications. Elle avait quelques informations sur certains. Le Haut Prévôt avait moisi en geôle avant d'être condamné à la pendaison. Mais rien sur ses subordonnés. Probablement qu'on s'était contenté de les dépouiller de pouvoir et que la catin avait nommé des remplaçants plus à même de la satisfaire. Les marchands n'avaient pas du tout aimés les conditions de Maciste de donner certaines de leur possessions aux sybronds. Quand bien même l'impact était atténué par le fait que seuls les vaisseaux soltarii savaient atteindre Thanor. De manière générale, tout ceux qui avaient eu du pouvoir grâce à Asdrubal et Margot avaient fait l'objet de suspicion voir d'attaques. Ils étaient naturellement le terreau le plus tendre pour trouver des alliés mais aussi ceux en qui les nouveaux maîtres des lieux avaient sans doute le moins confiance. La pratique était courante, elle-même avait épuré les rangs de ses ennemis lors de son accession au trône. Elle avait pu en convertir une partie par son mariage, mais la stratégie restait la même. Kahina était désavantagé par son statut d'étrangère. Mais elle était vicieuse, retorse et plus intelligente qu'elle ne le laissait croire. Pour un peu, Margot aurait presque l'impression de s'affronter elle-même, il y avait quelques années. C'était peut-être pour ça qu'elle la détestait autant. |
| | | Duncan du Lys
Humain
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| Sujet: Re: Le murmure des Lys [PV Duncan] Lun 27 Oct 2014 - 9:54 | |
| « Cela est donc entendu, ma Dame. »
Ainsi fut scellé l'accord entre le Lys et le Soleil Blanc ; une réciproque approbation, alliée à un sourire franc, et l'on célébra cela avec une modique coupe de jus. Cela fait, Margot accepta d'être la compagnie de Duncan pour son périple dans le Médian, mais elle refusa de s'aventurer plus au Sud, assurant que son retour se devait d'être fracassant. Duncan l'approuvait sans pour autant l'affirmer ; Elle ne pouvait se risquer à se faire dévoiler sans que ses atouts soient en place, et que son coup d'état puisse se garantir lui-même d'une réussite implacable. Elle lui édicta des noms, sur lesquels il devait se renseigner et enquêter une fois son voyage achevé, et son installation en Soltariel faite.
« Je tâcherais, ma Dame, d'obtenir les renseignements adéquats sur les noms que vous avez précédemment cités. Qu'est-il nécessaire à votre ami et serviteur de savoir sur ceux-là ? Sont-ils vos amis, ou vos ennemis ? Doivent-ils demeurer dans l'ignorance de ma présence ? »
Lorsqu'il eût fini de déjeuner, et après s'être assuré que sa convive eût fait de même, il se leva, et lui partagea l'heure de leur départ : peu avant le déjeuner, afin de profiter du zénith de l'astre princier. Comme elle s'en doutait, ils ne partiraient point seuls ; une escorte de soixante hommes, en plus de la troupe personnelle du Lys, escorterait les nobles et les marchands et autres voyageurs se glissant dans la caravane afin de ne point souffrir des aléas des voyages solitaires : les routes n'étaient jamais sûres, et leur qualité exécrable rendait les périples difficiles et longs, si l'on ne perdait pas trop de temps à remplacer une roue brisée ou enlisée. Et cela, sans compter les rapines et les bandes organisées qui sévissaient proche des grandes routes, se réjouissant des petits comités égarés, transportant vin et et marchandises.
Après s'être assuré que rien n'était oublié, que rien ne fut omis, qu'aucun détail ne puisse lui assurer de faute répréhensible, il fit récupérer toutes ses affaires, et ordonna qu'on les range dans ses affaires, dans sa propre caravane. Avec le peu qui lui restait, il rédigea une missive à l'adresse de son seigneur, et une fois s'être assuré qu'un homme de confiance se la voyait confiée, il l'envoya prestement à travers les routes, avec un acolyte - car on ne voyageait jamais seul.
Après cela, alors que l'astre de lumière jouissait paisiblement du paroxysme de sa course, il descendit dans la cour du château, où il remercia vivement le gouverneur de Seram pour le prêt de sa demeure. La cour était animée comme jamais, en plus des marchands et des racoleurs de tout genre, la caravane se préparait au départ ; les sergents d'armes tâchaient d'ordonner la diligence, sous le regard indifférent des six du Lys, dans leur armure dorée au panache carmin. Le Lys, lui, avait lui même revêtit son armure, couleur d'or, et sa cape immaculée. L'un des siens s'assurait que ceux qui suivraient la diligence étaient recensés, on en dénombrait un grand nombre. Ainsi débutait l'attente de Duncan pour sa convive, qui dès lors ne devait plus tarder davantage.
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| | | Margot de Soltariel
Humain
Nombre de messages : 46 Âge : 30 Date d'inscription : 25/09/2014
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| Sujet: Re: Le murmure des Lys [PV Duncan] Dim 2 Nov 2014 - 1:16 | |
| Duncan lui demandait des précisions. Elle s'autorisa quelques instants de réflexion avant de répondre :
« Je ne saurais vous dire dans quel camp est Thero. Est-ce que même lui le sait ? Ce que je peux vous dire c'est que peu de choses lui échappent. Ne vous adressez pas à lui directement sans être sûr de ce que vous faites et ne lui révélez surtout pas que vous me soutenez. Nous ne savons pas ce qu'il pourrait faire de telles informations. En dehors de lui, les autres ne nous trahirons probablement pas, même s'ils choisissent de ne pas nous aider. Approchez ceux qui n'auront pas réussit à rebondir dans les bonnes grâces de la putain, discutez et s'ils vous semblent prêts à s'impliquer mettez les plus au courant. Mais ne vous laissez jamais endormir, ce sont tous des serpents, offrez-leur trop de choix et ils se retourneront contre nous. Nous devrons prendre garde à parfaitement contrôler nos alliés dans le bras de fer qui s'annonce. Le seul réconfort est que l'autre camp sera sujet aux mêmes problèmes, je prévois déjà que certains vassaux ne manqueront pas d'étendre leur appétit et d'aiguiser leurs crocs. »
Il existait une chance pour que l'arrivée de Margot ne soit finalement que l'étincelle qui mette le feu aux herbes sèches que sont le soltaar, vérolé d'ambitieux et de traîtres potentiels. Une grosse mêlée nobiliaire d'où sortirait le futur dirigeant du duché. Elle espérait bien que non, car une telle situation serait assez désastreuse pour l'avenir du duché, il faudrait donc ironiquement veillé à ne pas trop déstabiliser le pouvoir en place. Elle voulait un duel, pas une sanglante mêlée entre tous ceux capables d'aligner plus de dix soldats.
Ils déjeunèrent puis se séparèrent après que Duncan eut informé la duchesse exilé de l'heure du départ prévue. On la raccompagna à la chambre qu'on lui avait mis à disposition, où le rangement des affaires avec lesquelles elle voyageait ne prit guère de temps, puisqu'elle ne s'encombrait plus d'une suite aussi importante qu'auparavant depuis qu'elle n'était plus la dirigeante du soltaar. De ce point précis, elle n'était pas totalement mécontente. Certes voyager avec une armée de serviteurs, une douzaine de courtisans et deux fois plus de chevaliers était agréable et les voyages en étaient commodément raccourcis par la babillage incessant, néanmoins ils n'en étaient pas plus intensément désagréable par le protocole à y respecter, tant vous ne pouviez vous permettre d'écart lorsque vous côtoyiez plusieurs jours d'affilés les même personnes. Au moins au palais elle pouvait se prendre trois heures seule ou en douce compagnie ou elle n'aurait à se soucier d'aucun titre et d'aucune formalité d'usage. Et désormais, voyager revenait un peu à ça également, puisqu'elle n'avait pour toute escorte que deux gens d'armes, Valérian et sa servante. Certes elle partageait ses voyages avec des marchands et d'autres plébéiens, mais ce n'était pas désagréable -voir étonnamment agréable lorsqu'une troupe de saltimbanques étaient également du voyage comme cela arrivait fréquemment en terres estréventines-. Cette fois-ci elle aurait la compagnie du seigneur du Lys et de ses gens, qu'elle n'espérait pas aussi nombreux et pompeux que les escortes suderonnes.
Aussi à l'heure dite, et tandis que la caravane n'attendait plus qu'elle pour partir -mais une dame devait se faire désirer, peu importaient les conditions-, elle parût dans la cour. Et elle surprit un certain nombre de personnes : oublié les longues robes qu'elle portait habituellement, elle était cette fois vêtues d'une tunique vermillon par-dessus une chemise de soie, de chausses blanches et de longues bottes qui remontaient jusqu'au dessus du genou. Ses cheveux ébènes cascadaient librement sur ses épaules et son dos. Derrière elle ses quelques suivants, Valérian la suivant comme son ombre rutilant dans sa tenue de chevalier soltarii. Margot s'approcha de son hôte, lui adressa un salut, ainsi qu'un autre plus prononcé à ce qui semblait un notable local qu'elle n'avait pas encore vu puis, avisant la diligence, s'entretint avec Duncan :
« A vrai dire, j'espérais pouvoir monter à cheval. »
Il y avait dans ses paroles une touche de naïveté parfaitement inhabituelle par rapport à tout ce que Duncan connaissait d'elle -ou plutôt ce qu'elle lui avait laissé connaître- et un souhait presque enfantin. |
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