La conquête ou reconquête d'une âme égarée de son avenir(pv margot de soldariel)

L'an xx, cyclexx, Favrius, premier mois du printemps

Je me retrouvais face à un manoir et je ne le connaissais pas, toutefois j'avais l'impression d'être déjà venue dans cette place fortifiée. Les effets de ma mission auprès du religieux changeaient les souvenirs de ma mémoire et ils donnaient l'impression d'être juste des rêves très réalistes. J'eus pris avec moi un instrument de musique et il présenta une forme particulière. L'objet ressemblait à un couteau de jet percé de plusieurs trous sur une seule face. De plus cette flûte présentait un autre aspect qui faisait à une arme de jet au loin, car la matière utilisée était du métal. Le travail du forgeron était exemplaire, car il copiait la forme de la lame et du manche au détail près. La teinture blanche permit de donner un aspect plus artistique à l'objet et elle se présenta dans cette petite cité. Elle n'avait pas porté sa robe blanche de princesse et elle avait écouté les prédictions de Veole. Elle s'habilla comme une courtisane et elle se présenta devant les gardes.

Elle prétexta être la nouvelle membre d'un groupe de ménestrels qui se présenta pour jouer le compte de la duchesse. Luna ne connaissait pas le nom de la femme noble, cependant elle allait la reconnaître avec la description de la diseuse de bonne aventure. Elle fut surprise d'utiliser ses charmes corporels pour influencer les gardes et elle put entrer dans le château quelques minutes plus tard. Luna demanda aux gardes où se trouva les autres membres de la compagnie et ils lui indiquèrent le chemin. La sang-mêlé ne se doutait pas que son aspect n'était qu'une défense instinctive de son côté drow suite à sa mission auprès du religieux. En temps normal ce changement n'opérait qu'après avoir utilisé sa capacité surhumaine dans le déplacement de soi. Elle durait quelques jours et là il y avait une interférence dans le processus qui prolongeait cet aspect physique plus longtemps.

Luna marcha en suivant les indications, cependant elle se perdit encore un effet de plus de sa précédente mission, mais cette fois il agit sur sa mémoire. Elle ne se rappela pas la dernière partie des propos des gardes et elle continua son chemin et sans se rendre compte, elle alla rencontrer Margot plutôt que prévu. Au détour d'un couloir, elle vit au loin une femme brune accompagnée de deux servantes qui marcha en sa direction. Margot pouvait voir Luna une femme au visage blanchâtre avec de longs cheveux blancs qui la regarda d'un air surpris.

Margot avait mal dormi. Comme bien souvent depuis qu'elle était en Ithri'Vaan, elle n'avait réussit à fermer l’œil plus de quelques heures. Elle avait passé le reste de la nuit à prier, à lire un traité d'art militaire emprunté à Thaar et à éteindre et allumer les bougies de ses appartements, sans quitter le confort de son lit. Elle avait manqué mettre le feu à une tapisserie et ne l'avait éteinte que de justesse. Mais elle anticipait déjà les disputes sans fin avec son beau-frère -quand bien même il ne verrait pas la différence sur son patrimoine-. Il ne supportait pas son obsession à retourner en Soltariel et ne cessait de lui présenter des connaissances à lui pour qu'elle se trouve un mari et lui fiche enfin la paix. A vrai dire, la sœur de Margot se lassait aussi des exubérances de son aînée. Même Octavia, son plus grand soutien depuis qu'elle avait été présenté comme prétendante au trône ducal, était en train de l'inciter à tourner la page. Seule Tibéria continuait de soutenir sa sœur, mais dans ces moments à moitié délirants, Margot se demandait si ce n'était pas simplement pour ne plus l'avoir dans la pattes.

Elle arpentait ce jour les couloirs du manoir, à pas pressés comme à son habitude. Une servante se plaignait qu'elle ne lui laisse pas prendre soin de sa coiffure -elle ne comptait recevoir personne dans l'instant et ses cheveux étaient une masse hirsute et presque vivante- et une autre l'incitait à venir passer du temps avec sa fille qui avait selon elle besoin de plus de contact maternel. Margot, elle, avait besoin de détendre son esprit emmêlé par l'insomnie. Et depuis déjà un certain temps, elle prenait grand plaisir à le faire en tapant sur des mannequins en paille à coup d'épée. Elle n'en tirait probablement aucune leçon mais au moins ça défoulait. Parfois elle remplaçait le mannequin en paille par un des gens d'armes chargé de la sécurité de l'endroit, le tout avec des épées d'entraînement. Au début ça n'avait pas changé grand chose, si ce n'est qu'ils paraient les coups, n'osant riposter. Puis quand ils eurent compris qu'on attendait d'eux qu'ils soient plus agressifs, Margot avait commencé à développer une impressionnante collection de bleus.
Elle avisa alors une jeune femme qui attendait à un angle de couloir. Elle était un peu mieux habillé que les serviteurs mais n'était visiblement pas une invitée. Une saltimbanque peut-être, il y en avait souvent pour divertir le maître des lieux. Peu importait.

« Vous là ? Vous savez vous battre ? Peu importe, suivez-moi ! »

Le ton ne laissait aucunement le choix et Margot l'entraîna dans une cour intérieure un peu à l'arrière du bâtiment où de haut-murs et des draperies tendues en guise de plafond protégeaient du soleil. Sur les murs, des râteliers d'armes, de l'épée en bois à la hallebarde émoussée, plusieurs mannequins et des cibles, des bancs et des coffres destinés à accueillir les vêtements de rechange. Margot s'approcha de l'un, l'ouvrit, se défit de sa robe qu'elle fit basculer par dessus a tête, s'exposant un instant presque nue avant d'enfiler un pantalon et une chemise un peu trop grands mais plus légers et adaptés à l'exercice physique. Elle ajouta quelques protections de cuir sommaires, afin d'éviter tout accident trop méchant, puis elle s'empara d'une épée longue d'entraînement et alla se positionner au milieu de la cour, attendant celle qui allait lui servir de camarade d'exercices aujourd'hui.

Luna décocha une petite appréhension intérieure quand Margot l'amena dans cette salle étrange aux premiers abords. La sang-mêlé comprit qu'elle se trouva dans pièce qui servit à s'entrainer avec des armes quand elle vit la rangée d'objets tranchants sur les rangées d'un meuble. Elle avait déjà vu cette salle, mais toujours de l'extérieure et elle n'avait jamais manié ou alors elle avait tenté d'imiter son père avec l'emblème de sa famille quelque fois dans sa chambre. Elle prenait la serpe faucille comme le blason et celui des Lames Dansantes comme celui du clan dominant sur les autres clans. Toutefois cette attitude était fausse et Luna ne se rappelait pas avoir des aptitudes au combat. Elle se dirigea vers le râtelier et elle ne vit pas une serpe faucille dans la rangée parmi les armes proposées. Elle remarqua une arme tranchante avec une lame courte et elle en prit deux. Sa tenue de courtisane lui permettait d'être moins agile que Margot aux niveaux des mouvements, mais elle pouvait se positionner comme son père. Elle s'avança lentement sur la pointe des pieds vers la femme noble en présentant son corps de trois quart.

La sang-mêlé s'arrêta jusqu'à que la lame de la dague toucha celle de Margot. La mémoire de Luna ressortait cette scène qui montrait de manière floue son père qui s'entrainait avec un apprenti assassin dans la citadelle des âmes. Elle donna un petit coup sur le bois qui remplaçait la partie métallique de l'épée et elle retira la lame de bois vers elle. Le combat allait finalement commencer et Luna prenait conscience avec ce type d'arme, qu' elle devait prendre plus de risques pour toucher la femme noble. Bizarrement, elle semblait n'avoir pas peur de faire ce genre d'action et elle s'avança en imitant le mouvement de l'apprenti assassin. Elle porta le premier coup en déployant son bras droit pour toucher la lame de bois de Margot et elle la fit glisser sur la longueur de l'arme de son opposant. En même temps elle fit un petit saut rapide pour donner son attaque sur le flanc gauche de Margot au niveau du visage. Elle présenta la pointe de l'arme de bois et elle effectua une attaque qui fut destinée à attester la dextérité de son adversaire.

Margot leva son épée en direction de la femme qui s'était emparé d'une paire de dague. Elle croyait quoi, qu'elle allait réussir quoi que ce soit avec ça ? Et deux armes à la fois, non mais, elle se croyait si douée que ça ? On allait rapidement le savoir puisque non contente de se donner en spectacle elle poussait directement à l'action. Elle frappa une première fois contre l'épée de la duchesse, qui ne fit rien pour riposter mais s'avança d'un pas. Ce fut finalement l'autre qui attaqua la première, attaque aisément parée et Margot dégagea la lame en la faisant glisser contre la sienne. Mais elle ne vit pas venir l'attaquer suivante. La jeune femme étrange bondit et frappa en direction du visage. Elle voulut ramener son arme tout en essayant d'esquiver le coup et ne fit que s'emmêler les pieds et tomba lourdement au sol. Son teint vira au rouge, non pas, comme cela devrait, à cause de l’essoufflement :

« Non mais ça va pas la tête ! Vous avez faillis m'éborgner ! » Elle se releva, furibonde : « On s'entraîne bordel, on n'est pas en train d'essayer de se tuer. »

Elle grommela encore quelques noms d'oiseau, à la fois réellement énervée de l'inconscience de celle en face et vexée de sa propre incapacité à se défendre proprement. Énervée, elle décida cette fois de passer à l'attaque et frappa au flanc, attaque que l'autre n'eut pas la moindre peine à éviter. Un coup d'estoc à l'épaule ne rencontra encore que du vide, et elle dut se retourner rapidement pour contrer au dernier moment un coup qui frappa quand même son bras et ne manquerait pas de s'ajouter à sa nombreuse collection de bleus. Heureusement que les robes péninsulaires ne laissaient pas voir autant de peau que les parures thaari.
Elle prit un instant pour respirer profondément. Bordel, mais d'où elle sortait celle-là, c'était pas banal d'être aussi vif que ça. Et les dagues, quels combattants utilisaient les dagues ? Les dagues c'étaient les armes de ceux qui n'avaient pas les moyens ou l'envie de se trimballer une épée, qui préféraient avoir une arme commode à transporter. Ce n'était pas une véritable arme de combattant.

Lamenoire ne se rendait pas compte que son déplacement d'esquive avec les deux dagues était l'œuvre d'un entrainement intensif avec sa mère. Toutefois, son traumatisme de sa mission précédente lui donnait une autre version et elle concluait qu'elle imitait bien son père pendant un entrainement avec son jeune apprenti. Cependant, elle se rappelait uniquement de cette attaque qui lui permettait de manier les deux dagues comme les faucilles serpes. Elle changea de posture qui laissa plusieurs ouvertures, car elle se positionna de face avec les armes factices en bois juste devant son visage. Elle s'avança en se ruant sur Margot. Mais malheureusement pour elle la femme brune lui assena un coup d'épée sur son côté gauche juste en dessous du buste. La femme brune s'était déplacée de manière latérale en esquivant la charge de Lamenoire.

La femme aux cheveux blancs poussait un énorme cri de douleur et ses yeux révulsés laissaient apparaître quelques gouttes de larmes. Elle se revit dans sa précédente mission et sa souffrance qui sortit suite à une torture perpétrée par un drow religieux. Cela fit ressortir son mémoire et sa personnalité réapparut, mais Morgan vit un changement qui s'opéra sur le visage de son opposante. La couleur des cheveux et des iris des yeux passaient lentement à un noir abyssal et un sourire se dessinait sur le visage de Lamenoire. La sang-mêlé se redressa et elle lâcha les deux objets en bois. Toutefois, les deux dagues ne tombaient sur le sol et elles flottaient dans les airs. Lamenoire fit un mouvement de bras en direction de l'armoire et les deux objets volaient vers le meuble.

La sang-mêlé s'adressa à Margot avec un ton calme et elle fit un salut en tenant sa robe. Elle s'abaissa légèrement quand elle parla à la femme brune :

" La victoire est vôtre dans cet entrainement et je vous prie de m'excuser pour cette supercherie, mais c'est la conséquence d'une mauvaise rencontre dans un village. Votre dernier coup me permet de retrouver la mémoire et je suis de nouveau moi-même. Je cherche la bibliothèque de ce bâtiment et je peux vous rendre un service en contrepartie votre aide. Qu'en dites-vous ? "

Margot prit deux pas de distance quand son adversaire fit tout un manège. Elle ne l'avait pas spécialement rudoyé pourtant. Il lui vint à l'esprit qu'elle jouait la comédie quand elle sentit la présence diffuse mais palpable de magie dans l'air. Pas une magie à laquelle elle était habituée cela dit. Elle n'arrivait guère à discerner plus. Alors elle attendit. Elle aurait pu appeler la garde, pendant que l'autre ne se maîtrisait pas, mais elle n'en voyait pas l'intérêt. De légers picotements courait le long de ses doigts et elle sentait sa peau s'échauffer. Elle le refréna, ce n'était pas la chose à faire.

La femme se calma finalement et changea grandement d'apparence. Margot n'aimait pas ça. Ça puait. Presque littéralement d'ailleurs. La magie qui s'échappait n'avait rien d'agréable. Plus comme une espèce de gaz nauséabond. Quand l'autre lâcha ses armes, celles-ci restèrent en l'air. Mais ce n'était pas ça qui gênait Margot. Elle avait eu un mari passionné de lévitation et elle-même connaissait ses techniques bien qu'elle ne les pratiquât pas. Mais elle savait les reconnaître. Là c'était autre chose. Plus subtile, plus maîtrisé. Et voilà qu'elle s'adressait à elle comme si de rien n'était.

« Non. »

Son regard de jade était fixé sur l'inconnue, dur et intransigeant. Elle n'aimait pas qu'on se moque d'elle et c'était toute l'impression qu'elle en avait. Elle sentait la pointe de ses doigts la brûler presque. Mais elle se retint encore.

« Je pense que vous feriez mieux de partir, sans faire de problèmes. Je n'aime pas les espionnes, les mystificatrices et celles qui se font passer pour ce qu'elles ne sont pas. Ou alors vous avez intérêt à avoir une très bonne histoire pour expliquer tout ça. Et gardez vos mains visibles. Je ne sais pas qui vous êtes, mais je n'ai aucune envie d'avoir une mauvaise surprise. Maintenant, expliquez-vous, vite, ou déguerpissez avant que je n'appelle les gardes. »

Lamenoire n'avait pas vraiment réalisé que sa franchise envers Margot avait empiré sa situation dans le manoir. Elle dût s'expliquer, mais elle ne donna pas de détails les plus compromettants et elle commença à raconter sa mésaventure en parlant lentement :

" Bien, je vais commencer mon histoire et je pars voir une amie qui habite dans un village. Quand je passe la voir et il y a un convoi bizarre qui entre dans cette région. La maison de mon amie se trouve dans le royaume de Naelis et un drow avec plusieurs chaines conduit un convoi entouré par des mercenaires. Malheureusement pour moi la marche vers ce village me donne une coup de fatigue et je me sens pas très bien. Le drow envoie ses sbires sur les gens qui paraissent malades ou pauvres et je me retrouve assommée par l'un d'eux. Quelques heures plus tard, je me réveille dans la bâtisse du drow et je reçois des tortures corporels. Ceux-ci sont atroces et mon esprit me protège en changeant partiellement ma mémoire pour éviter la folie. Une nouvelle personnalité se crée en moi avec un mélange de souvenirs et elle déclenche cette supercherie. Normalement celle-ci se produit quand j'utilise mon sort de déplacement des objets à distance de manière prolongée. Elle indique une marque de fatigue et je dois me reposer pour retrouver mon visage. Pour la bibliothèque je fais une recherche sur le déplacement instantané et je sais qu'un livre peut éventuellement me donner un indice dans votre demeure. Je vous propose mes services pour lire cet ouvrage. "

Luna Sombrerouge avait menti partiellement menti et elle avait décidé cette stratégie pour éviter l'échec de sa mission personnelle dans le manoir de Margot. Elle attendit la réaction de la femme brune suite à son histoire et surtout avec sa proposition finale.

» Lamenoire une âme égarée à la recherche de son avenir(feat. Veole)[abandonné]
» [Terres Stériles] Egarée sur la route du Destin
» A la conquête de mon dû | Part. I
» A la conquête de mon dû | Part. II
» [Conquête d'Hanning] L'ombre s'expands.

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