[Conquête d'Hanning] L'ombre s'expands.

Julas, 2ème ennéade de Favrius – Premier mois du Printemps.
Dans les profondeurs secrètes des Mille-Caves.
La loge d’Onyx.

Les Mille-Caves. Un dédale de caves, s’étalant dans toutes les directions, depuis l’entrée, dans le hall à la surface. Parmi les profondeurs, une cave demeure la plus notable : la dernière cave, celle du maître des lieux et souverain des Durgazdawis. Et puis d’autres caves existent… Secrètes, profondes, et sombres. Des caves dont nul ne connait l’existence, sinon les êtres élus. Des caves auxquelles on ne peut accéder, si l’on ne sait pas qu’elles existent.

Et pourtant, ces caves demeurent d’une importance capitale. Il existe une organisation au sein de la communauté des Mille-Caves. Une organisation, dont l’existence est cachée aux yeux du monde. Dans les terres Vaanies, cette organisation est fantasmée, d’aucun dirait, entourée de légendes. Est-ce vrai ? Existe-t-il une organisation Naine qui n’obéit qu’aux ordres d’un maître ?

Oui. Cette organisation existe. Rien, parmi les Mille-Caves, n’est plus secret que la Loge d’Onyx. Son existe n’a jamais été prouvée. Ses buts sont inconnus. Ses membres, vivent dans les contes et légendes d’une population fantasmant l’existence d’une force secrète et sombre, provenant des Caves.

La loge d’Onyx.

La table était ovale. Partout autour, neuf sièges étaient disposés. Tous étaient occupés par des Nains, arborant des masques rendant hommages à certains métaux du monde des Nains. Neuf, aux masques représentant autant de golems du demi-dieu Heidum, le fortuné : le plomb, l’étain, le cuivre, le vif-argent, le fer, l’acier, l’argent, l’or… Et le Mogarium. A l’une des extrémités de cette table, un dixième siège : celui de Marzaban Ambreroc, maître des Milles-Caves, et souverain des Durgazdawis.

Le cœur du secret des Nains des Dunes, s’étendait à mes pieds. La Loge d’Onyx était un dédale, au sein du dédale des Caves. La grande salle principale, contenait plusieurs grandes alcôves, lesquelles contenaient des documents parmi les plus sensibles d’Ithri’Vaan. Des secrets, des ragots, des preuves, des témoignages, des informations accablantes, formant les rouages de l’appareil d’espionnage des Nains. Ici, neuf Nains formaient le noyau dur de la loge. Ils étaient les seigneurs de la Loge d’Onyx. D’ordinaire, ces seigneurs n’étaient que des membres de la communauté Durgazdawi, certains, simples serviteurs, d’autres petits marchands. Rien, absolument rien, ne pourrait laisser penser qu’ils dirigeaient, sous mon emprise, sous mon autorité, le plus formidable instrument de secret, d’espionnage et d’assassinat de cette partie du continent.

Nos réunions suivaient toujours le même protocole. Dix entrées, pour dix personnes. Chaque entrée n’est connue que d’un seul seigneur, tandis que l’entrée principale, passant sous le regard d’une rune de l’immatériel, n’était connu que de moi, et moi seul. D’ordinaire encore, les Cénacles étaient mensuels, réalisés à une date précisée lors du précédent cénacle. Le cénacle du mois de Favrius intervint donc à point nommé. C’était là à quel point mes calculs pouvaient être juste.

Les neuf seigneurs étaient là, masqués. Afin de parfaire le secret, nul ne savait qui était qui, pas même les seigneurs entre eux. Les cénacles se déroulaient masqués, et drapés dans des habits communs. Seuls leurs masques changeaient, forgés dans les matériaux qu’ils représentaient, basés sur les neuf piliers d’Heidum. Il n’y avait que moi, le maître, qui apparaissait à visage découvert.

- Mes amis, je vous souhaite la bienvenue. Mon visage, comme leurs masques, restait figé, de marbre. Point d’émotion, point d’expression. Comme d’habitude, votre ponctualité vous honore. Notre dernier cénacle aura convenu que nous nous réunissions à nouveau en ce jour. Aussi, passons aux faits. Vous le savez aussi bien que moi, nos projets concernant Hanning se déroulent comme nous l’attendions. La princesse d’Uldal’Rhiz et moi, assurions une présence militaire sur la principauté, le temps que les Drows soient finalement défaits. Reculant nos forces, nous laissons le territoire en proie au chaos. Et il temps de récolter les fruits de ce plan rondement mené.
- Oui maître, nous le savons. Dit le Mogarium.
- Cela ne m’étonne en aucun cas, mon ami. Vos oreilles, sont les miennes, et tout ce que j’entends, vous l’entendez également. Parlons de la suite des opérations. Avez-vous trouver compagnie de mercenaire suffisante pour plonger Hanning dans l’horreur ? Demandais-je, froid comme le marbre.
- Oui, une telle compagnie existe. Répondit l’acier. Une compagnie de mercenaires Zurthans. Son chef se fait nommer Noul’Hessi, mais nous ne connaissons point la signification de ce nom, s’il en est une. Point encore, en tout cas. Nous le rencontrerons à la prochaine ennéade. Tout est prêt pour que la rencontre se passe dans l’ombre du monde.
- Parfait, je n’en attendait pas moins. Qu’en est-il de notre milice ? Demandais-je nouveau.
- Nos forces eurent à éprouver des pertes, maître. Commença le fer.
- Les mercenaires sévissant à Hanning ont le cerveau mou, mais la lame affutée. Renchérit le vif-argent.
- Mais nos blessés reprennent des forces, et ceux qui furent tués sont déjà remplacés. Rajouta le Plomb.
- Nos meilleurs recruteurs et instructeurs forment et reforment nos unités, maître. Nous recrutons également des mercenaires Nains en provenance du Nord, et d’autres éparpillés sur le continent. Nos rangs grossissent aussi du sang d’êtres dévoués, des Humains, principalement. Dit à son tour le Mogarium.
- Leur existence éphémère peut servir nos dessins à court terme. Leur sang sera utile. Qu’en est-il de vos actions d’éclat ? Nos oreilles, et nos surins, ont-ils fort à faire ?
- Oui maître. Répondit le cuivre. Nombreux furent les officiers de Hanning à périr accidentellement. Nombreux furent les dignitaires et dirigeants, qui prirent le désert pour garder leur réputation intact, ou qui disparurent mystérieusement. Mais d’autres doivent suivre, afin de fragiliser le conseil de Hanning.
- Et ainsi, tel un fruit mur, nous n’aurons plus qu’à cueillir cette principauté des Sept Monts. Conclut le Mogarium.

L’incroyable machine secrète était donc lancée. Hanning, bientôt, serait en notre possession.