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| Le retour du Wandrais | |
| | Auteur | Message |
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Hanegard Kastelord
Ancien
Nombre de messages : 2168 Date d'inscription : 22/10/2009
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 49 ans Taille : 1m90 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Le retour du Wandrais Dim 14 Déc 2014 - 14:13 | |
| Septième jour de la quatrième ennéade de Barkios, 8ème année du 11ème cycle Au cri de « jetez l’ancre », la caravelle armée en guerre qui battait pavillon de Velteroc s’immobilisa le long de la jetée en bois que dominait la masse de Fort Norkan. Nous n’avions pas pu jusque là y construire des installations plus pérennes, et des traces de réparations hâtives indiquaient que le petit port avait du rudement souffrir des tempêtes hivernales, malgré qu’il soit dans une baie abritée des vents dominants. Mais je connaissais la fureur de l’Eris durant la mauvaise saison, et cela ne m’étonna pas.
Wait ! Stop ! Arrêtez tout !
Tout d’abord, que fais-je ici ? Et ensuite, ou sommes-nous ? J’ai fais mention de Fort Norkan, mais ce nom ne vous évoque sans doute pas grand-chose, aussi nous allons ensemble faire un petit retour en arrière pour comprendre ce qu’il se passe en ces lieux.
Générique de documentaire, musique douce, animation psychédéliques, c’est parti !Tout avait commencé durant l’automne de l’an 7, plus précisément aux alentours de la mi-Favriüs. Une flotte louée à la puissante Soltariel, avec à sa tête le comte Nimmio de Velteroc en personne, avait abordé la côte wandraise après un voyage plutôt agité, entrecoupé d’une tempête et d’un combat contre un norkan trop curieux. Le comte souhaitait installer un comptoir dans cette région située entre le royaume humain et les cités naines, qui devait servir de base à une nouvelle route commerciale. Par la mer durant la belle saison, ou la terre durant l’hiver, les Wandres constituaient un partenaire intéressant pour les marchands du médian. Fourrures, ambre, esclaves, miel, minerai, les denrées de la région devaient s’échanger contre les verreries ou autres pièces d’orfèvrerie de qualité que les locaux ne pouvaient produire eux-mêmes. Et au-delà des Wandres, les cités naines, renfermées sur elles-mêmes depuis la destruction de Kirgan lors du Voile, pouvaient elles aussi devenir des partenaires commerciaux intéressants. Telle était l’ambition du comte de Velteroc pour ce comptoir. Sitôt arrivés, nous avions donc bâti un fortin, nommé fort Norkan en hommage à la bête dont le crâne ornait la porte principale. Toutefois, fort Norkan se trouvait sur la terre d’un clan wandrais, les Sicambres. Ce clan était l’un des deux plus importants de la région, et en guerre depuis des décennies avec son grand rival, les Barangons. Guidés par Segest, un puissant guerrier mais dont l’âge affaiblissait la capacité à prendre une décision, les Sicambre venaient peu avant notre arrivée de perdre l’un de leurs principaux villages au profit de leurs ennemis. Grâce à Siegmund, le fils de Segest, nous avions réussi à persuader le vieillard d’accepter notre aide, et un raid combiné entre Sicambres et Velteriens permit de reconquérir le village. Bien que réticent à voir s’installer le comptoir, Segest avait suite à cette victoire finit par accepter de nous céder quelques terres et de nous permettre de commercer avec son peuple. Peu après, nous avions, le comte et moi, repris la route du Sud, en laissant une puissante garnison au fort. Dans les mois qui suivirent, le fortin grandit peu à peu afin de pouvoir accueillir toute la garnison en son sein, soit cinq cents soldats de Velteroc et un nombre équivalent de civils, ingénieurs, clercs, maréchaux-ferrants, etc. A cela s’ajoutait cinquante Sicambres ou membres d’autres tribus mineures alliées venus vivre dans le fort pour aider aux échanges avec leurs peuples et trois cents guerriers nains en provenance de Lante, fruits d’un accord entre le roi Valek et le comte Nimmio. De plus, les navires soltariens n’étant pas tous repartis pour le sud, près d'une centaine de marins du duché se trouvaient toujours présents sur deux massives caraques. Au total, à fort Norkan se regroupaient donc près de deux mille personnes. Les premiers échanges commerciaux avaient depuis été entamés avec le Royaume, leur rentabilité restant toutefois grevée par le nombre de soldats à maintenir dans ce qui ne devait au fond pas servir de base militaire. Ayant du mobiliser de grandes quantités d’or pour sa guerre en Erac, le comte souhaitait transformer fort Norkan en un véritable carrefour commercial sur lequel il pourrait lever des taxes qui rempliraient ses coffres. Suite à sa victoire à Christabel et après mon passage à Ysari, Nimmio m’avait donc demandé de reprendre la route du Nord pour aller finir ce que nous avions commencé avant l’hiver, et transformer le fortin en un véritable comptoir pérenne. Valek ayant disparu, Segest également, les navires Soltariens se trouvant toujours à l’ancre, il souhaitait que je stabilise les choses en nouant des accords avec leurs successeurs. Si je ne m’inquiétais guère des Sicambres, car Siegmund était devenu leur chef et nous tenait en forte amitié, j’ignorais qui régnait désormais à Lante. Quand aux soltariens, il fallait que je comprenne ce qui les retenait encore en ces lieux. Les cales de la caravelle ainsi que des deux cogues de transports qui le suivaient se trouvaient donc chargées de matériel qui permettrait de construire de véritables installations. Sur mon conseil, le comte y avait également adjoint des femmes… autant que faire se pouvait à bord des navires, et à la grande terreur de certains capitaines qui pensaient qu’une femme à bord apportait le mauvais œil. Quelques engueulades et coups de poings avaient toutefois persuadés les plus récalcitrants de se taire. Ne croyez pas que nos passagères aient été forcées à venir, le comte s’était montré très généreux pour les persuader et toute velterienne ou hautvaloise qui avait accepté d’aller vivre à fort Norkan se trouvait dotée d’un bon petit pécule en or qui lui permettrait de s’y installer et d’y fonder une famille. Veuves ou filles d’une famille trop nombreuses, nous n’avions finalement pas eu tant de mal que ça d’en persuader plus de deux cents à monter à bord. J’espérais qu’entre elles et les sicambres, nos disposerions d’une base humaine assez solide pour développer la population de fort Norkan. Vous avez compris l’état des lieux ? Parfait, nous allons pouvoir continuer. Descendant la passerelle, je pris le chemin qui montait vers le fort, bien conscient de l’ampleur de la tache qui m’attendait. - Citation :
- Ce RP est rédigé sous la surveillance d'un st@ffeux, Arichis en l'occurence
Dernière édition par Hanegard Kastelord le Mer 7 Jan 2015 - 14:51, édité 2 fois |
| | | Hanegard Kastelord
Ancien
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| Sujet: Re: Le retour du Wandrais Dim 21 Déc 2014 - 13:10 | |
| Huitième jour de la quatrième ennéade de Barkios, 8ème année du 11ème cycle Le lendemain de mon arrivée, je réunis dans le donjon un conseil de guerre en compagnie de l’ensemble des officiers supérieurs qui se trouvaient à Fort Norkan. La salle se trouvait quelque peu encombrée par leur nombre, nous étions installés autour d’une table sur laquelle était étendue une carte de la région réalisée par un géographe qui avait accompagné la première expédition. Messieurs, je vous ai réuni aujourd’hui pour vous indiquer que les effectifs militaires placés à Fort Norkan excèdent nos besoins dans la région. Ils se justifiaient tant qu’ils pouvaient servir à frapper par la mer les forces de Diantra, mais la victoire du Duc Nimmio à la bataille des champs pourpres a modifié les rapports de forces et nous impose de revoir nos dispositions stratégiques. Quelques lueurs brillèrent dans les yeux des officiers qui comprirent qu’un retour à Velteroc allait sans doute pouvoir être envisagé. Pour ces hommes du Médian, habitués à un climat plus clément et séparés de leurs familles, la garnison de Fort Norkan ne devait pas constituer l’affectation rêvé. Je ne pouvais les en blâmer, tout le monde n’est pas aussi endurant qu’un wandrais. Comme vous le savez, les deux principaux clans de la région, que sont les Sicambres et les Barangons, comptent environ trois cents membres, dont seulement un tiers sont des guerriers qualifiés. Chacune dispose d’une certaine influence sur divers clans d’importance moindre, et nous estimons que cela leur permet, dans des situations extrêmes, de doubler leurs forces sur le champ de bataille. Il n’y eu guère de réaction, les officiers attendaient la suite de mes explications. Vous vous demandez surement où je veux en venir ? A ceci : si un clan majeur, en réunissant toutes ses forces et celles de ses alliés, ne peut aligner que deux cents guerriers, il est inutile pour nous d'en maintenir près du triple à Fort Norkan. Le Grand-Duc et moi-même sommes en accord sur le fait que nous n’aurons pas à affronter l’alliance de plus de deux clans majeurs à la fois… à moins que la situation géopolitique des Wandres change profondément, et auquel cas nous devrions de tout façon revoir nos plans. Les wandrais n’ayant pas pour habitude de s’allier entre eux contre un ennemi extérieur, l’idée d’une alliance sur l’ensemble de la région paraissait illogique, à moins de voir émerger un chef suffisamment fort pour fédérer autour de son clan des allégeances multiples. Mais il faudrait une menace plus grande qu’un simple comptoir pour qu’un tel personnage arrive sur le devant de la scène. Il faudrait pas moins qu’une invasion militaire à grande échelle pour entrainer un tel mouvement fédéraliste si contraire aux coutumes des clans. Voilà pourquoi la garnison de Fort Norkan sera réduite à deux-cent cinquante soldats. En cas de conflit, nous aurions une position défensive puisque notre présence n’est pas expansionniste, ce qui nous permettrait un rapport de force défavorable en nombre de soldats. Bien entendu, messieurs, je vous dresse là un scénario catastrophe où nous serions isolé et confronté à une alliance entre deux clans majeurs. L’alliance des Sicambre reste ma préoccupation première et je me rendrai sous peu à leurs villages pour la renouveler. Mentalement, je prévoyais déjà de diviser mes forces en cinq compagnies de cinquante hommes, dix cavaliers légers, vingt fantassins et vingt archers. En maintenant deux compagnies au repos, deux à la garde du Fort et une occupée à des missions aux alentours ou à de la surveillance sur les frontières Sicambre les moins sures, je disposerai d’une force rapide et maniable, certes plus adaptée à des techniques de guérillas qu’à des batailles rangées, ce qui correspondait parfaitement à la disposition tactique des Wandres.
La discussion se prolongea quelque peu sur les moyens de rapatriement, via l’usage des deux caraques soltarienne toujours à l’ancre, ainsi que sur les régiments qui resteraient et ceux qui retourneraient au bercail. Mais dans l’ensemble, tout se passa bien, et lorsque la séance fut levé, je retournais dans mes quartiers afin de rédiger les ordres de missions que je remettrais aux uns et aux autres. |
| | | Hanegard Kastelord
Ancien
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| Sujet: Re: Le retour du Wandrais Mar 23 Déc 2014 - 10:43 | |
| Deuxième jour de la cinquième ennéade de Barkios, 8ème année du 11ème cycle Fort Norkan ressemblait de plus en plus à une fourmilière renversée par un tapir affamé. Entre les soldats qui sortaient des casernes pour rejoindre sur la plage leur campement temporaire avant l’embarquement, et les civils qui récupéraient les anciennes casernes pour en faire des habitations, le flux humain devenait incessant, de jour comme de nuit. Ajoutez à cela les travaux de consolidations de la palissade extérieure et la nouvelle jetée que nous avions commencé à construire pour procurer un mouillage mieux protégé aux navires, vous comprendrez pourquoi je parle de fourmilière.
Le commandant des troupes velteriennes qui devaient s’en retourner vers le Sud ainsi que les capitaines soltariens avaient reçu des ordres très stricts de ma part. Les deux caraques devaient aborder la côte d’Erac, puis réussir à joindre le Duc du Médian. Nimmio saurait sans aucun doute quoi faire de ces deux-cents cinquante soldats que je lui renvoyais, quand aux caraques, il déciderait mieux que moi si elle pouvait encore lui être utile ou s’il fallait les renvoyer à leur légitime propriétaire.
L’une des caraques, toutefois, ne se trouvait déjà plus à l’ancre. Je l’avais envoyé jusqu’à Thanor afin de porter aux autorités de la ville un message de ma part. Sans doute une caraque constituait-elle un navire un peu lourd et lent pour une simple mission diplomatique, mais je n’avais pas milles vaisseaux sous mes ordres comme dans les tragédies romantiques, et un navire soltarien serait sans doute bien reçu dans la cité du Nord. - Citation :
- Aux membres du Haut-Conseil de Thanor, honneur et salutations,
Le comptoir velterien de Fort Norkan créé au début de l’hiver dernier n’aura pas échappé à votre vigilance, et nous tenons par cette missive à vous assurer des dispositions pacifiques de nos installations.
Nimmio de Velteroc, Duc du Médian et comte de Velteroc par la Grâce des Cinq, est un homme qui cherche avant tout à favoriser le commerce dans l’espoir d’apporter paix et prospérité. La Péninsule et les royaumes du Nord n’ont hélas pas toujours par le passé entretenus de bons rapports, souvent du fait de la méconnaissance des intentions de chacun.
Sachez donc que le Médian n’a aucune ambition territoriale envers vos terres, ni aucune volonté d’affaiblir ou de nuire à Thanor. Vos marchands seront toujours les très bienvenus à Fort Norkan, et nous espérons que les échanges qui ne peuvent manquer d’en naître seront fructueux pour les deux parties.
Puisse les Dieux veiller sur vous avec bienveillance,
Hanegard Kastelord, seigneur de Renhanda et de Val Néera, émissaire du Duc du Médian à Fort Norkan. Parallèlement, un groupe de nains portait un message assez similaire au nouveau roi de Lante. - Citation :
- Au glorieux roi de Lante, Thorgrel Poing-de-Fer, fils du redouté et respecté Hardrek Ironwrist,
Recevez, sire, nos hommages et salutations, et nos souhaits que votre règne soit long et prospère.
Un accord commercial et militaire existe entre Fort Norkan et Lante, signé il y a plusieurs mois lors de la venue du comte de Velteroc. Sachez que le comte, désormais Duc du Médian depuis sa glorieuse victoire à la bataille des champs pourpres, considère toujours votre royaume comme un ami et un partenaire de première importance.
Le Duc du Médian est un homme qui cherche avant tout à favoriser le commerce dans l’espoir d’apporter paix et prospérité. La Péninsule et les royaumes du Nord n’ont hélas pas toujours par le passé entretenus de bons rapports, souvent du fait de la méconnaissance des intentions de chacun. Sachez que le Médian, hier comme aujourd’hui et comme demain, n’a aucune ambition territoriale envers vos terres, ni aucune volonté d’affaiblir ou de nuire à Lante.
Je suis mandaté par le Duc afin de renouveler avec vous cet accord mutuellement profitable, avec autorité de renégocier ou d’ajouter tout point dont votre Majesté souhaiterait que nous parlions. Si cela vous agréé, je peux me rendre dans votre belle cité à votre convenance.
Puisse les Dieux veiller sur vous avec bienveillance,
Hanegard Kastelord, seigneur de Renhanda et de Val Néera, émissaire du Duc du Médian à Fort Norkan. Dans l’attente des réponses éventuelles de Thanor ou de Lante, j’allais pouvoir m’occuper de nos alliés Sicambres. Surement la partie du voyage que j’attendais avec le plus de plaisir, heureux de retrouver les miens, malgré qu’ils ne soient pas de mon clan. |
| | | Hanegard Kastelord
Ancien
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| Sujet: Re: Le retour du Wandrais Jeu 1 Jan 2015 - 10:12 | |
| Quatrième jour de la cinquième ennéade de Barkios, 8ème année du 11ème cycle Lorsque j’arrivais au principal village des Sicambres, accompagné d’une petite garde d’honneur, je vis rapidement que nos alliés bénéficiaient de notre présence à Fort Norkan. Il me suffisait de comparer ce village prospère, rempli de guerriers arborant fièrement leurs armes, à celui où nous avions quelques mois plus tôt rencontré l’ancien chef du clan, pour en saisir toute les différences.
Aidés par les soldats velteriens, les sicambres avaient pu repousser les barangons par delà la rivière, étendant de ce fait leur propre territoire. Leurs terres ancestrales désormais solidement entourées d’un glacis protecteur et bénéficiant d’une alliance avec le Médian, le clan prospérait sous la férule de Siegmund, fils de Segest. La guerre restait certes présente, mais le simple fait de pouvoir assurer une réelle sécurité aux femmes et aux enfants donnaient aux sicambres un avantage dans cette éternelle lutte de pouvoir entre wandrais. Les habitants nous accueillirent d’ailleurs assez amicalement, malgré quelques regards bougons des plus anciens qui s’accrochaient aux traditions et voyaient dans Fort Norkan un danger potentiel pour le clan.
Fort heureusement, l’accueil que nous fit Siegmund me rassura sur l’état d’esprit du chef sicambre. Après une solide accolade, il m’invita à partager son repas du soir afin que je lui donne des « nouvelles du vaste monde », selon ses mots. Partager le repas, parmi les wandrais, dépassait de beaucoup une invitation comme celle que nous pouvions connaître dans le royaume. Pour ces farouches guerriers, recevoir quelqu’un à sa table constituait déjà un signe d’amitié, car nul ne partageait les maigres ressources que cette terre hostile acceptait de fournir avec un ennemi. Je notais au passage que la plupart des anciens ainsi que les meilleurs guerriers de Siegmund mangeaient avec nous, signe que le chef des sicambres souhaitait donner une connotation politique à cette soirée. Eh bien, mon ami, quelles nouvelles du Sud ? Le comte se porte-t-il bien ? Fort bien, sire, et il vous envoie toutes ses amitiés. Par la grâce des Dieux, il a remporté une immense victoire sur les forces coalisées de l’usurpatrice de Diantra. Les bardes chantent désormais ses exploits à la bataille des champs pourpres, où il a emplit la plaine des cadavres de ses ennemis. Désormais, il est connu sous le titre de Duc du Médian.Des grognements approbateurs accueillirent mes paroles. Un bon wandrais ne refuse jamais un combat, et l’annonce d’une victoire sanglante éveille en eux l’envie de se battre. Je fus obligé de raconter toutes les péripéties de la bataille, tant les guerriers de Siegmund souhaitaient savoir ce qu’il s’était passé, combien de morts jonchaient le sol, combien avaient demandé grâce, etc. Par moments, les wandrais se comportaient comme de vrais gamins ! Ainsi donc, le comte va pouvoir rappeler ses guerriers chez eux, auprès de leurs femmes et enfants ? Le ton du chef Sicambre me fit comprendre que cette question n’était pas anodine. Je m’y attendais un peu, bien conscient que la présence à leur porte d’une force armée aussi importante que celle résidant à Fort Norkan ne devait pas être traitée à la légère. D'un autre côté, certains sicambres n'étaient pas mécontents de voir leur flanc sud-ouest protégé par une troupe aussi aguerrie.Le duc souhaitait y maintenir une force importante pour le cas où une attaque maritime aurait été nécessaire au soutien de son avancée dans le Médian, mais si la fin de la guerre est bel et bien confirmée, ces mesures deviendront inutiles. .Et les nains ? Que feront-ils ?La question venait d’un des anciens du clan, l’un des proches conseillers de Segest qui ne nous avait acceptés sur ses terres que contraint par les évènements. Nul n’ignorait que wandrais et nains ne s’appréciaient guère, et les trois cents nains de Lante devaient donner des aigreurs d’estomac aux sicambres. Je vais négocier avec le roi Thorgrel un accord commercial prolongeant celui que le comte signa avec le roi Valek, mais je pense que la majeure partie des nains qui vivent à Fort Norkan vont s’en retourner à Lante. La menace drow et leur guerre dans la vallée de l’Almia les occupent déjà bien assez. Apparemment rassurés, les sicambres écoutèrent les nouvelles de l’avancée drow que je leur donnais. Le reste du repas se passa calmement, ponctué de quelques questions sur le royaume ou sur les échanges économiques en cours. Alors que nous approchions de la fin j’abordais le sujet qui, au fond, justifiait ma venue. Sire, le Duc du Médian souhaiterait prolonger avec vous l’accord conclu avec feu votre père, d’auguste et noble mémoire. Votre installation à Fort Norkan et le libre droit de commerce, en échange de votre soutien militaire si je l’exige ? C’est cela même. Nous avons entamé des travaux pour établir une jetée plus solide en bas du Fort, afin que les navires de commerce puissent accoster sans risque. Ces dernières semaines ont montré que les échanges économiques peuvent exister entre nous, et même au-delà. Tous en bénéficieront, sicambres comme velteriens… bien que les barangons risquent de faire grise mine. Des éclats de rire saluèrent ma petite pique à leurs ennemis. Au fond, je ne souhaitais guère de modifications à l’accord existant qui nous satisfaisait pleinement. Se redressant, Siegmund leva la main pour ordonner le silence. Sous ces conditions, j’accepte de reconduire l’accord conclu entre mon père et le Duc du Médian. Scellons le renouvellement de l’alliance entre nous ! Deux robustes guerriers amenèrent un grand tonneau d’hydromel, tandis que Siegmund prenait deux haches de jet dont une qu’il me tendit. Connaissant cette coutume, je m’entaillais le bras avec la lame, le roi des sicambres faisant de même de son côté. D’un même geste, nous projetâmes alors violemment nos armes sur le tonneau, mêlant le sang à l’hydromel que des guerriers s’empressèrent de recueillir dans leurs choppes. Et maintenant buvons ! Je vous passe les détails de la suite du banquet qui tourna assez vite à l’orgie. Mais sachez juste que le lendemain, je n’étais pas spécialement frais. |
| | | Hanegard Kastelord
Ancien
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| Sujet: Re: Le retour du Wandrais Jeu 8 Jan 2015 - 16:28 | |
| Cinquième jour de la cinquième ennéade de Barkios, 8ème année du 11ème cycle D’un pas chancelant, je réussis à atteindre le pot de chambre afin d’y dégobiller bruyamment tripes et boyaux. La bouche aussi pâteuse qu’un fond de cage de perroquet, les cheveux pareils à un hérisson qui me rentrait dans le crâne et avec l’impression que j’avais une barre de métal chauffée au blanc juste derrière les sourcils, je ne faisais pas spécialement le fier. La veille au soir, nous avions, en compagnie des sicambres, légèrement abusé des alcools locaux. Raccompagnés ivres morts par nos gardes, moi et mes officiers nous étions tombés comme des masses sur nos lits pour cuver. Ma seule consolation fut d’entendre, à l’étage inférieur du donjon, un gargouillement d’agonie qui prouvait que je n’étais pas le seul à souffrir de nos agapes nocturnes.Je tenais mieux l’alcool, avant, marmonnais-je pitoyablement, comme pour justifier mes « légers excès ».
Ma femme réprouvant fermement l’abus d’alcool, je ne buvais plus que très modérément depuis mon mariage. De toute façon, seul un entrainement quotidien permet de résister aux alcools sicambres, dont les secrets de fabrication entraient dans la légende. Ne croyez pas pour autant à ces histoires de crapauds jetés dans un chaudron à minuit, à ces sacrifices à des dieux anciens pour renforcer le goût ou à l’absence de latrines dans la hutte de distillation. Par contre, la rumeur selon laquelle il faut éviter de mettre cet alcool en contact avec du métal est vraie.
Trêve de plaisanteries ! Après m’être vidé le broc d’eau sur la tête et réussi péniblement à avaler un bout de pain, je me sentais légèrement mieux. Ce fut toutefois un seigneur bien pâlichon qui fit son apparition au rez-de-chaussée du donjon pour prendre connaissance des diverses missives journalière. L’une d’elle se trouvait à part, encore enfermée dans un petit cylindre, signe qu’elle venait d’arriver par pigeon voyageur de Velteroc. Le sceau se trouvait intact, car seul le commandant de la place-forte concernée devait le briser, ce que je fis sans plus attendre. Je lus le message, une fois, deux fois, trois fois, vérifiant chaque mot comme pour en changer le sens par la seule force de la volonté, mais la réalité demeurait bien tenace.Bordel de foutredieu... il ne manquait plus que ça.Les nouvelles ne me plaisait pas spécialement, malgré le soulagement que je ressentais à les apprendre en premier à Fort Norkan. La missive provenait bien de Velteroc et m’annonçait la fuite du Chancelier auprès de la cour de Soltariel, où il avait dévoilé un imposteur prétendant être le jeune Bohémond. Seul un sot aurait pu croire à une si belle coïncidence, pour ma part je n’adhérais pas à cette trop jolie thèse du prince miraculeusement sauvé des eaux. Cette petite chipie de Kahina d’Ys devait bien rigoler d’avoir ainsi manœuvré, magouillant lâchement pour tenter de se créer un royaume au lieu de plier le genou devant le Médian. Mais qu’attendre de plus des suderons ? En bon wandrais de naissance, je pouvais reconnaitre un certain honneur aux nobles du nord du royaume, et le médian recelait de belles surprises tel Nimmio. Mais le sud de la péninsule ne se trouvait généralement pas plus grâce à mes yeux que la boue de mes chaussures. En dehors d’Ysari ou un récent rafraichissement du sang permettait de sortir de la consanguinité à outrance, je considérais ceux qui vivaient au sud de Diantra comme des décadents, des sybarites lâches et veules.
Rangeant la missive dans mon pourpoint, je décidais d’agir sans plus attendre. Qu’un autre messager arrive, et je risquais de voir les navires mettre à la voile pour s’en regagner leur prétendu royaume de sel.
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Moins d’une heure plus tard, les officiers des deux caraques ainsi que de la caravelle ysaraine se trouvaient aux arrêts. Pas dans les cachots, non, je ne voulais pas à ce stade en tomber à de telles extrémités. Une caserne assez éloignée du donjon fut transformée en une prison à peu près confortable, chaque officier se voyant relégué dans une chambre avec un garde à l’entrée. Parallèlement, le nombre de soldats doubla à bord des navires, les caisses d’armes furent descendues à terre et les chaines d’ancre bloquées. Soltariens comme velteriens comprirent assez vite qu’il se passait quelque chose de grave, mais lorsque l’on est en bas de l’échelle de la hiérarchie sociale ou militaire, courber l’échine sous la tempête constitue la meilleure défense.
Satisfait d’avoir (au moins temporairement) réglé ce problème, je m’apprêtais à recevoir le puissant suzerain des plaines du Brissalion. D’ici là, il me fallait finir de décuver afin de présenter un aspect plus élégant que la tunique froissée que je portais ce jour-là. |
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