Roderik de Wenden
Ancien
Nombre de messages : 1133 Âge : 34 Date d'inscription : 25/12/2014
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 27 ans (né en 982) Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Qui veut la paix Mer 1 Avr 2015 - 2:54 | |
| - Thème musical:
L'An Huit du onzième cycle Cinquième ennéade de Barkios Le premier jour...
Le seigneur de Wenden, comme on peut s'y attendre, n'avait pas trouvé le sommeil cette nuit-là. Mais l'aube n'était pas arrivée qu'il se trouvait déjà sur pied.
Ainsi, le grand jour est arrivé, pensa-t-il, quoique le jour était encore bien timide vu la faible lueur qui filtrait à travers la fenêtre de sa chambre. Au-dehors, les embruns du matin enveloppaient la plaine d'un ciel gris morne. Le paysage semblait mort ; il n'était pas différent des autres jours, mais cette fois Roderik le trouva particulièrement peu réconfortant.
Wenden était pourtant pleine de monde, et pleine d'activité à toute heure. Avec la levée de l'ost, les alentours du bourg étaient envahis de tentes qui se fondaient dans le brouillard, et la soldatesque arétane y entassait une véritable marée d'ordures. D'ordinaire, la ville puait, mais de manière bien ordinaire ; ces temps-ci, elle empestait. Roderik faisait de son mieux pour occuper ses hommes, afin que leur oisiveté dans l'attente du départ ne génère pas trop de problèmes. Il ne pouvait en éviter un bon nombre, cependant ; et il avait passé l'essentiel de ces derniers jours à punir ceux d'entre eux qui manquaient à la discipline ou troublaient la soi-disant tranquillité du bourg. Il avait même eu à en faire pendre certains qui s'étaient rendus coupables de crimes graves. Le viol, le meurtre, et aussi le vol, étaient sévèrement réprimés, surtout lorsqu'ils étaient le fait d'un soldat. Wenden devait montrer l'exemple.
Wenden, Wenden... reverrais-je un jour la demeure de mes ancêtres, une fois que je l'aurais quittée ? ne cessait-il de se demander ces derniers temps, obsédé par l'imminence du départ. Ou, comme tous ces hommes qui tombent sur le champ de bataille, je n'en emporterais qu'un simple souvenir avant mon trépas, à la manière de Père... les dernières pensées d'un homme vont vers sa demeure. Sa famille. Sa famille. Il n'avait qu'Aliénor, sa sœur, pour toute famille véritable. Et les fantômes d'une épouse et d'un fils qu'on lui avait arrachés trop tôt. Je n'ai rien accompli. Et si je disparais... il grimaça, et chassa cette pensée. Lorsque le doute s'insinuait dans son esprit, il ne connaissait qu'un moyen de le contrer.
Il gagna la cour, puis, après avoir revêtu une cuirasse et s'être emparé d'une épée d'entraînement et d'un bouclier, s'exerça contre Guilhelm de Hassel. Le chevalier et son seigneur luttèrent un moment, sous le regard des hommes présents. Tous deux ne retenaient pas leurs coups ; ils frappaient, paraient sans relâche, conscients que si ce n'était encore qu'un exercice, les erreurs qu'ils commettraient en Oësgardie pourraient leur être fatales. Roderik ne craignait pas la guerre, mais il ne l'aimait pas ; et il ne comptait pas mourir. Il en était revenu une fois entier, et comptait recommencer. Lorsque l'exercice se termina, le jeune seigneur de Wenden retira son armure et ses vêtements, et des serviteurs apportèrent un seau d'eau que l'on versa sur son corps inondé de sueur. L'eau glacée lui arracha un frisson, lui faisant l'effet d'une lame le transperçant de part en part. Il enfila de nouveaux vêtements. L'aube, entre-temps, s'était levée. Et avec l'arrivée de l'aube, et l'aide providentielle de cet entraînement, Roderik retrouva sa confiance et sa détermination. Il se sentait un homme nouveau. C'était aujourd'hui qu'il donnait à ses hommes l'ordre de se mettre en route.
C'était aujourd'hui que débutait la marche des héros du Nord.
La rumeur du Nord s'élève des voiles de la haine De cendres et fumées est l'air que nous respirons Ils déversent sur nos villes leurs rivières de sang Et poursuivent leur marche les sombres hérauts de la Mort Mais quand la nuit résonnera le chant d'acier et d'argent Alors brilleront ensemble les torches guerrières des hommes du Nord
La rumeur du Nord, Chant des braves de la malelande, Chroniques de la guerre d'Oësgardie
La malelande était sur le pied de guerre. Nombre de vassaux avaient répondu sans tarder à l'appel du comte Alwin et envoyé leur contingent d'hommes se joindre à la glorieuse expédition qui irait en Oësgardie faire rempart contre l'avancée des Sombrelfes. Tout comme Roderik, certains seigneurs arétans y participaient en personne ; c'était le cas des seigneurs de Schlosshund et de Rimbert. Plus marquante était la présence du comte d'Arétria en personne, Alwin de Karlsburg, qui délaissait son trône de pierre pour prendre part à la guerre et diriger son armée.
C'est aux environs de Wenden que tous ces contingents d'hommes opérèrent leur jonction dans la matinée ; et c'était trois mille hommes en armes qui prenaient ainsi la route, arborant de multiples bannières. Ils passeraient d'abord par Serramire et, de là, gagneraient l'Oësgardie. Une armée qui progressait pesamment et petitement, suivie par des caravanes entières d'artisans, de colporteurs et de prostituées. La route serait longue, mais l'objectif était clair : Arétria chasserait les drows des marches septentrionales du royaume.
- Car nous sommes les bienfaiteurs et les nobles protecteurs du royaume, comte Alwin, disait Roderik, chevauchant aux côtés de son noble suzerain, et paradant fièrement dans son armure de plates qu'on avait polie la veille. Grâce à vous, il ne sera pas dit que les arétans ont tourné le dos à leurs voisins et amis du Nord.
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