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| Un instant de paix | |
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Louise de Fernel
Humain
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 22 ans Taille : 161 cm Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Un instant de paix Dim 17 Oct 2021 - 23:00 | |
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Cinquième jour de la Neuvième ennéade de Karfias, An Dix-Neuf du Cycle XI, Diantra, Palais Royal, peu après la discussion ayant eu cours entre Athanase de Cley et Louise, crépuscule. Elle n’avait pas menti au Chancelier. Elle avait bel et bien besoin de quelques instants de paix, de tous petits moments en territoire plus ou moins familier, dans un environnement qui ne lui est pas hostile. Drapée d’une longue robe de velours bleu, la seule qu’il lui soit restée après ce périple au Zagazorn, la châtelaine semble petite, minuscule sous les hautes voutes du palais. Les murs immenses, garnis d’élégantes torchères, diffusent une lueur douce éveillée par les petits pages occupés à les allumer une à une. Les ombres mouvantes de ces petites mains apportent un peu de réconfort à Louise, sans qu’elle ne puisse en comprendre la raison. C’est le crépuscule, il y a peu d’activité dans cette aile du palais, hormis celle des domestiques en livrée ou des gardes qui la suivent du regard, scrupuleusement, avant de reprendre une attitude digne et solennelle. Elle n’est un danger pour personne, elle ne fait que se promener, la lourde cape fourrée tombant au sol et produisant un doux son de frottement sur le dallage luisant. Le pas de la châtelaine est lent et régulier mais finit par s’interrompre. Un regard à droite, un autre à gauche, il n’y a plus personne, presque plus de bruit si ce n’est celui des offices, bien plus loin dans les étages ou celui du claquement des sabots des chevaux dehors. Alors elle prend place sur le rebord de pierre, juste à côté de la fenêtre, tout simplement heureuse de pouvoir observer la capitale sans devoir se tenir droite, sans devoir rendre de compte ou même tout simplement respirer trop fort. Son regard est rivé en une seule direction, le Nord. Là-bas, il y a Fernel, son domaine, sa maison, son foyer. L’hiver approche, la seigneurie doit être en effervescence, à tout préparer pour la saison des neiges. La tempe posée contre la pierre taillée, elle ferme un tout petit instant les yeux en pensant aux champs, aux chênes et aux chevaux. Les travaux sont-ils terminés ? Ses hommes sont-ils tous bien rentrés ? Et Harven, le petit garçon dont elle n’a même pas eu le temps de prendre soin, est-il bien installé ? D’autres se pavaneraient sans doute d’orgueil, à arpenter les lieux et à loger au palais, sans aucun doute. Pas elle. Elle reste discrète à savourer sa chance sans faire le moindre petit éclat, polie et aimable envers tout le monde, partout, tout le temps. Elle se dit qu’elle a fait un peu de chemin depuis cette expédition vers le château ducal, à Serramire. Et quel chemin… Le bruit d’une goutte heurtant la vitre la sort de ses pensées. Puis une autre, et encore une autre, jusqu’à ce qu’une ondée s’abatte sur le palais ôtant tout espoir d‘une promenade dans les jardins. Du bout du doigt, elle suit, résignée, l’évolution d’une de ces gouttes sur la fenêtre, un instant amusée avant de s’interrompre. Des pas dans le couloir, et une silhouette qui approche là bas tout au loin…
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| | | Renaud d'Erac
Humain
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| Sujet: Re: Un instant de paix Lun 18 Oct 2021 - 23:30 | |
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L'annonce du décès de son épouse avait touché Renaud au plus profond de lui, non pas parce qu'il l'aimait, mais parce que cela ravivait de vieux souvenirs qui étaient maintenant revenus à la lisière de son esprit le hanter. Bien entendu, Neyrelles était la mère de ses enfants et, à sa façon, il l'avait tout de même respecté, même si beaucoup diront que l'adultère n'est pas une manière de respecter quelqu'un. Le mariage était politique, et on lui avait imposé malgré son statut de Duc, ce qui avait été un camouflé qu'il avait reçu en pleine figure, mais également une très bonne leçon. Le couple s'était apprivoisé petit à petit, et même si Renaud n'avait jamais fais entière confiance à son épouse, pensant toujours qu'elle privilégiait sa famille de naissance, il devait bien reconnaitre que c'était une femme intelligente, et qui l'avait aidé. Tout cela était survenu en plein bouleversement avec la Déesse Néera qui était apparue, avec toutes les révélations sur Bohémond, en même temps que la crise avec les nains qui s'étaient fait tuer au Langehack.
Quand on lui avait apprit la mort de son épouse, Renaud était rentré à Erac bien entendu, et il était la proie de toutes ses pensées. Il se rappelait son premier mariage, arrangé lui aussi, et qui s'était fini de la même manière, par la mort par maladie de sa femme, et juste après l'apparition de Nééra également. C'était à se demander s'il n'avait pas été maudit par la déesse pour une quelconque raison. A son arrivé à la forteresse qu'était la capitale, il avait bien entendu assisté aux rites funéraires en compagnie de ses enfants qui n'avaient malheureusement plus de mère. Il avait prié, et sincèrement pour la première fois depuis une éternité, interrogeant la déesse Nééra sur ce qu'il lui arrivait, mais bien entendu il n'eut pas de réponse. Peu de temps s'était écoulé avant qu'une missive lui parvienne, l'informant de ce qu'il se passait à Diantra. Il apprit ainsi que le chancelier Athanase était de retour du Zagazorn. Il pensa bien entendu à Louise qui avait été embarqué dans cette histoire, des souvenirs de ce pays qui risquait d'entrer en guerre avec la péninsule. Ses devoirs de pair l'obligèrent donc à repartir trop rapidement sur les routes, pour retourner à Diantra pour être le témoin si c'était possible de ce qui allait se passer. Il n'avait pas idée de ce qui s'était déroulé au Langehack, et il se demandait bien ce qui allait ressortir de toute cette histoire.
Renaud arriva à Diantra, le crépuscule était la, mais il décida de faire un passage au Palais Royal, voir s'il parvenait à soutirer une information ou deux. La pluie s'était mise à tomber juste avant qu'il ne pénètre dans l'enceinte de ce lieu, et il était donc trempé quand il arpenta un couloir qui l'amena sans qu'il le sache vers Louise de Fernel. Ses gardes étaient restés dehors, à s'occuper des montures et à se rendre au domaine ducal pour préparer l'arrivée du Duc. Avec Ernest comme seul compagnon en ce moment, il avançait donc quand il avisa une présence au milieu du couloir, une personne qui était assise, une femme apparemment vu la robe qu'elle portait. Il s'approchait, ses pas résonnant sur le dallage, puis quand il fut assez proche, il finit par enfin découvrir l'identité de celle qui se trouvait la. Quelle était donc cette coïncidence qui faisait que Louise se trouvait face à lui ? Le nombre de personnes vivants au sein du Palais rendait la chose improbable, et pourtant elle était bien la. Il s'arrêta à quelques pas de celle qu'il avait découvert à Kirgan
"Dame Louise, quelle surprise, je ne savais pas que vous étiez également de retour du Zagazorn, comment vous portez vous ?"
Il posait la question par politesse, mais aussi car celle qui était devant lui était l'ombre de ce qu'il avait conservé dans son souvenir. elle semblait fatiguée, et sans doute avait elle perdue du poids, ce qui était une gageure au sein d'un peuple qui passait la plupart de son temps à manger et pas en petite quantité.
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: Un instant de paix Mar 19 Oct 2021 - 21:29 | |
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Deux hommes approchent. Aussitôt, elle cesse sa contemplation et observe les nouveaux venus avant se reconnaître l’un d’entre eux. Louise se lève alors avant de plonger en une gracieuse révérence de Cour.
- Votre Altesse...
Le visage de Louise se fend d’un sourire. Elle ne l’a plus revu depuis cette promenade à cheval et depuis le Conseil des pairs et il a pourtant occupé ses pensées à Kirgan, dans la solitude de cette grande chambre qu’elle a brièvement partagée avec lui. La châtelaine observe un bref instant une ou deux gouttes de pluie suspendues à une mèche de cheveux avant de reporter son attention sur son interlocuteur, accrochant les émeraudes de Renaud le plus tranquillement du monde.
- Je suis rentrée ce matin et je me porte fort bien, comme vous le voyez. Je profite du calme d’un début de soirée pour me promener à l’abri de la pluie, le calme me fait le plus grand bien après ces derniers jours très…agités.
Et ce n’est rien de le dire. Un voyage chaotique, un mal de mer épouvantable, des rencontres difficiles au Zagazorn, il n’est guère étonnant qu’elle ait perdu un peu de poids et qu’elle cherche un peu de consolation bon marché dans l’observation d’un nord qui lui est encore, pour l’heure, inaccessible. Une pensée réconfortante n’a pas de prix et la seule qui parvienne à l’apaiser est celle de sa terre, de ses chênes et de cette seigneurie qui lui est si chère. Là haut, les gens sont bien moins compliqués, des petits diamants bruts, sans fioritures ni faux-semblants, sans arrière-pensée. Fernel lui manque, énormément, et elle a grande hâte d’y retourner.
- Et vous-même, Votre Altesse, comment vous portez-vous ?
Un autre sourire gentil alors qu’elle note la petite flaque qui s’étale sous les bottes de Renaud…puis son teint terne. Il semble que les derniers jours aient été particulièrement éprouvants pour le Duc, il y a quelque chose de différent chez lui, une petite lueur éteinte, un air triste. Louise penche légèrement la tête, quelque peu inquiète.
- Vous avez l’air…fatigué.
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| | | Renaud d'Erac
Humain
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| Sujet: Re: Un instant de paix Mer 20 Oct 2021 - 16:45 | |
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En regardant Louise, il est impossible de ne pas repenser à ce qu'ils avaient partagé à Kirgan, d'autant qu'elle en revenait, ce qui amenait forcément les souvenirs à revenir, vivaces. Elle était toujours aussi jolie, mais Renaud n'était pas d'humeur à la séduction vu le contexte actuel, autant politique que personnel. Il refoule donc les pensées perverses qui montaient à la surface, les submergeant par le poids de tout ce qu'il s'était passé dernièrement. La chevelure, le visage, et le sourire qu'elle lui fait en cet instant maintiennent pourtant tout cela à la lisière. Il faut avouer qu'il est soulagé de la voir, car personne ne savait si la sécurité de l'ambassade envoyée reviendrait saine et sauve. Heureusement les nains ont ce sens de l'honneur qui a sans doute empêché qu'ils ne touchent à des émissaires. Il écoute Louise parler, entendant qu'il y avait eu de l'agitation, c'est logique, bien qu'inquiétant. La lassitude du Duc, couplé au fait qu'il était trempé devait le rendre misérable puisque la Châtelaine lui demanda s'il allait bien, avisant la fatigue qui était la sienne. Renaud se redressa, n'ayant pas remarqué qu'il avait laissé tout cela transparaitre dans son maintien, et à son tour il arbora un sourire qui, s'il n'était pas des plus joyeux, était sincère à l'encontre de Lousie
"Je me porte aussi bien que c'est possible, je vous remercie. Mais je vous retourne votre question, vous semblez vous même harassé, tout ce voyage à du être pénible ?"
Le très bref instant qu'il marqua à la fin de sa phrase laissa à Ernest le temps d'ajouter quelque chose, lui même conscient que Louise ne devait pas être au fait de tout ce qu'il s'était passé en péninsule durant son séjour au Zagazorn
"Le décès de son Altesse a affecté tous les éraçons, mais notre Duc se doit à ses devoirs, ce qui explique notre présence aussi tôt après les funérailles."
Respectueusement en retrait, Ernest avait comprit que Renaud n'aurait même pas pensé à en parler, il ferma ensuite la bouche, laissant l'échange entre les deux reprendre, reculant même pour leur laisser de l'intimité.
"C'est en effet un coup dur pour le Duché, mais nous n'y pouvons malheureusement rien, c'est ainsi."
Renaud était, à l'heure actuelle, plus préoccupé par ce qu'il se passait au sein du Royaume. La mort de son épouse était un fait sur lequel personne ne pouvait quelque chose, et il était impossible de revenir en arrière, ni d'agir pour l'empêcher, ce qui n'était pas le cas de la situation politique
"Dites moi, Louise, vous dites qu'il y a eu des jours agités, tout s'est-il tout de même passé comme il le fallait ? ou avons nous du soucis à nous faire ?"
La crainte d'une guerre pesait toujours sur le Royaume, et il serait catastrophique pour la péninsule qu'il y en ait une, encore plus contre les nains, qui se trouvaient fort loin, et rendrait le tout encore plus compliqué. Il espérait au fond de lui que Louise était porteuse de bonnes nouvelles. Il n'avait en plus pas eu le temps de s'entretenir avec le Chancelier quand celui-ci était rentré, il n'avait donc absolument aucune idée de ce qu'il s'était passé la bas.
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: Un instant de paix Jeu 21 Oct 2021 - 10:41 | |
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- Je n’aurai jamais le pied marin, Votre Altesse. Le moindre voyage sur les flots relève de l’épreuve. Par chance, la frégate royale était confortable, tout autant que le navire Dawi qui nous a gracieusement ramenés en Péninsule.
La châtelaine reste dans les limites d’une conversation usuelle, sans entrer dans les détails pour l’instant, parce qu’ils sont dans un couloir et que ce n’est guère l’endroit dédié à une discussion de cette importance. Un choix que ne semble pas partager l’homme qui suit le Duc comme son ombre, révélant alors une information tout à fait tragique. Louise ouvre grands les yeux avant de reporter son attention sur Renaud. L’instant d’après, elle baisse un instant la tête, les yeux clos, les deux mains jointes, tout simplement, avant de murmurer :
- Mes pensées les plus émues accompagnent Votre Altesse ainsi que votre famille et tout le Duché d’Erac. C’est une grande perte pour l’ensemble du Royaume.
Elle est tout à fait sincère. Elle-même n’a jamais été mariée mais elle sait que la défunte fait partie d’une des plus grandes et nobles familles de Péninsule et que le Duc a des enfants. Louise se rappelle très bien les sentiments qui l’ont traversées quand sa douce mère a rendu son Souffle en de si horribles circonstances. Elle s’est sentie bien seule après avoir perdu un de ses repères les plus précieux. La châtelaine imagine donc sans la moindre peine toute l’affliction qui s’est abattue sur de petits enfants tragiquement privés de leur mère. Pour autant, cela ne semble pas tellement affecter le Duc qui préfère revenir à des choses infiniment plus pragmatiques.
La châtelaine le regarde, quelque peu décontenancée. Certes, elle sait que ce mariage a été un mariage de convenance et d’alliances entre grandes maisons mais c’est comme si Neyrelles de Brochant n’avait jamais compté, comme si son trépas disparaissait devant les intérêts du royaume. Elle ne dira rien de plus au sujet de ce décès et replace correctement un pli de sa jupe, pensive.
- Votre Altesse, ce n’est guère le lieu pour ce genre de conversation et vous êtes vous-même plus trempé qu’une soupe.
Un fin sourire se dessine sur le joli visage de Louise.
- Je ne peux rien dire qui ne soit déjà annoncé. Un procès va se tenir en la capitale sous peu de jours, afin de faire la lumière sur ces tragiques événements. Pour le reste…
La châtelaine regarde un instant ailleurs, l’œil attiré par la pluie qui s’abat avec violence sur la vitre. Oui, c’était très difficile. Intense. Perturbant. Une expérience de vie que peu de personnes en ce monde peuvent expérimenter. Trouver les bons mots est un exercice complexe mais Renaud s’est rendu à Kirgan et a rencontré les Dawis. Il comprendra sans doute.
- Un consensus a été établi. Le Roi Harald et la Couronne ont trouvé…un terrain d’entente, je ne peux guère vous en dire plus pour l’instant.
Louise reporte tranquillement son attention sur Renaud et ajoute, aimable :
- Vous devriez changer vos habits, Votre Altesse, il n’est point temps, pour le Royaume et pour votre Duché, que vous soyez terrassé par une méchante fluxion. Je reste au Palais quelques jours encore, nous pourrons reprendre notre conversation, plus tard, dans un endroit plus adapté et quand vous serez reposé. Qu’en dites-vous ?
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| | | Renaud d'Erac
Humain
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| Sujet: Re: Un instant de paix Mer 3 Nov 2021 - 13:00 | |
| Lorsque Louise lui parle de sa résistance à la mer, le Duc ne peut s'empêcher de sourire, pensant à la belle rendant tripes et boyaux. Il n'est pas facile de voyager par bateau lorsque l'on est tout le temps malade. Lui même n'est pas sujet au mal de mer, mais il en connait les ravages sur les personnes qui en sont atteintes, tout comme la gravité que cela peut engendrer selon le temps passé sur la grande bleue. Malheureusement ce sourire s'efface lorsqu'Ernest parle du décès de son épouse, et que Louise lui présente ses condoléances
"C'est un effet une grande perte, je vous remercie pour votre commisération. J'avoue honteusement que je pense plus à mes enfants à l'heure actuelle, d'autant que j'ai du les quitter aussi rapidement en raison de la situation compliquée du moment. Il me tarde de les retrouver pour être présent pour eux dans ces moments difficiles."
Une tristesse sincère résonnait dans les mots de Renaud concernant ses enfants, il était très compliqué de grandir sans la présence d'une mère. Il le savait, et malgré tous les domestiques qui palliaient aux parents, il était conscient que ce n'était pas pareil. D'autant plus qu'il ne souhaitait pas être négligent envers eux, ayant lui même grandement souffert de ce manque de considération de la part de son père. Il fallait vraiment la possibilité d'une guerre pour l'avoir fait repartir aussi rapidement malgré cet évènement tragique. Lui même n'est pas en reste, bien que n'étant pas affligé par cette perte au niveau sentimental, cela l'a touché tout de même d'un point de vue plus...spirituel.
Louise le ramena sur terre alors qu'il divaguait, lui rappelant son allure...humide, alors qu'il dégoulinait littéralement sur le dallage. Il sourit malgré tout, bien qu'écoutant attentivement la châtelaine qui, au final, ne lui apprend rien. Renaud est donc un brin frustré, mais elle a raison, il serait dramatique de tomber malade en ce moment, et catastrophique s'il venait à trépasser de part son manque d'attention envers lui même. Il reste donc sur sa faim alors que Louise l'évince magistralement et proprement
"Ma foi, vous avez raison, Louise, je m'en vais me changer et me reposer, vous êtes la sagesse incarnée"
Il s'incline respectueusement, et avec amusement alors que lui, un Duc, se fait ainsi renvoyer.
"Dites moi donc quand vous êtes disposées à reparler de tout ce qu'il s'est passé chez les nains ? Je préfèrerais avoir les tenants et les aboutissants avant le procès et votre présence est plus agréable que celle du chancelier, malgré toute ma déférence à son encontre"
Il n'était en effet pas question de passer outre Athanase, mais il connaissait Louise et on lui avait signifié que c'était elle qui avait mené l'enquête à Kirgan. Il apprécierait donc d'avoir les considérations de la première concernée. A aucun moment, il ne lui était venu en tête que peut être, elle ne souhaitait pas lui parler de tout ceci, pensant peut être que ça ne le concernait pas.
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: Un instant de paix Mer 3 Nov 2021 - 20:58 | |
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Louise reste parfaitement immobile face au Duc. Même si en apparence il semble que les propos du Duc ne la touchent pas, il n’en est absolument rien. Elle plisse un bref instant les yeux tout autant qu’elle penche la tête, subtilement, pour l’observer. Il apparaît sous un jour qu’elle n’avait pas perçu à Kirgan, le jour d’un homme qui porte le poids d’immenses responsabilités sur ses épaules. Bien loin du charmant danseur et du séducteur avenant, il n’y a plus qu’un homme accablé et pourtant tout entier concentré sur l’avenir de la Péninsule comme sur celui de ses enfants. Elle ne manque pas de noter le contraste, ce qui amène un léger sourire sur ses lèvres. - Je vous ferai parvenir un petit billet pour vous avertir. Reposez-vous, c’est le plus important pour l’heure. Nous discuterons de toutes ces choses en temps opportun.
La châtelaine plonge alors en une douce et gracieuse révérence de Cour. - Je vous souhaite la bonne nuit, Votre Altesse.
Un sourire doux étire ses lèvres alors qu’elle contourne le Duc et son acolyte pour repartir de là où elle est venue. La promenade n’aura pas été bien longue mais il lui aura permis de revoir au moins un visage ami. Au lendemain de ce rp A l'aube, un petit billet transmis par un page du Palais Royal sera apporté à Renaud. Une délicate écriture incurvée, d’encre bleue, apparaît alors au milieu d’un parchemin déroulé. Votre Altesse,
Je n’ai pas oublié notre rencontre de l’avant-veille ainsi que votre désir de m’entretenir. Pouvons-nous nous rejoindre peu après les dix heures dans le dernier petit salon de l’aile gauche ? Je vous y attendrai.
Louise de Fernel A l’heure dite, Louise est debout devant une des hautes fenêtres de ce « petit » salon, si tant est qu’on puisse le qualifier de petit, à l’instar de toutes les pièces du palais des dômes. De hauts murs percés de grandes fenêtres à croisillons et ornés de lourds rideaux tombant en vagues sur le sol de marbre blanc forment l’essentiel des sources lumineuses de la pièce. Cela étant, d’imposants candélabres garnis de chandelles diffusent également une douce lumière teintant les meubles d’une jolie lumière d’or. Il se dégage de cette pièce une certaine sérénité qui plait beaucoup à Louise qui aime la solitude et les silences de ces grandes pièces oubliées et désertées de tous. Il y a eu bien assez d’agitation dans son existence ces derniers jours pour éviter les foules, les grands salons d’apparat constamment envahis de courtisans, de laquais et de pages qui y font régner un insupportable brouhaha. Elle porte une tenue des plus simples pour une personne qui a désormais une charge à la Cour. Point de luxueux velours brocardés d’or, point de dentelles ou autres colifichets imbéciles, non. Il n’y a que du tissu simple, de douce laine bleue ornée aux ourlets et au bas de sa jupe d’un fin galon au motif compliqué. A son doigt, l’anneau sigillaire de sa seigneurie. A son cou, un fin collier d’argent dépourvu de pendentif. Le seul luxe de Louise est cette royale chevelure noisette qui tombent en douces boucles sur ses reins et ornées de ce cercle de métal martelé qu’elle aime tant. D’autres tenues conformes à sa charge sont en préparation, demandées à l’un des meilleurs tailleurs de la ville en prévision du procès qui se prépare. En attendant, elle profite encore un peu de cette simplicité de tenue et de cette liberté qui lui est si chère en choisissant délibérément des tissus humbles, sans ostentation. Les bras croisés déposent chaque main sur le haut du bras opposé, comme si elle avait froid. Peut-être est-ce bel et bien le cas malgré le feu qui flambe dans la cheminée, là-bas. Quoiqu’il en soit, elle reste là, à attendre la venue du Duc qui semblait si désireux de discuter des derniers – et tragiques – événements qui risquent de peser si lourds sur l’avenir de chacun.
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| | | Renaud d'Erac
Humain
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| Sujet: Re: Un instant de paix Ven 12 Nov 2021 - 13:21 | |
| Louise reste de marbre quand aux mots du Duc, ce qui n'est pas des plus étonnants, mais tout de même un petit peu vu ce qu'ils avaient traversés tous les deux. Enfin, de toute façon le moment ne s'y prête pas du tout. Il est loin le moment de paix qu'ils avaient vécu à Kirgan, tout comme le lieu l'est également. Aujourd'hui, pas de danse, ni de flirt, alors que la péninsule pourrait traverser une nouvelle période de troubles énormes avec tout ce qu'il se passait actuellement. Les guerres d'antan semblaient même du calibre de chamailleries entre enfants si on se réfère à l'apparition d'une déesse, d'une révélation titanesque sur le Roy en place, ainsi que de la possible guerre avec rien de moins que tout le peuple nain. Renaud se dessine tout de même le visage d'un bon noble en rendant le sourire à Louise. Il devait tout de même avouer que la présence de la châtelaine mettait un peu de baume sur sa blessure récente. "Je vous souhaite également une bonne nuit, votre Seigneurie"Il lui rendit sa révérence, tout aussi protocolaire que la sienne avant de repartir se sécher et se changer ------- Le lendemain, il ne reçu pas de nouvelle, ni aucun mot, et comme il n'était pas forcément habitué à cela, il se demanda si elle ne l'avait pas oublié, ce qui aurait été un crime à ses yeux, humoristiquement parlant bien entendu. Mais le surlendemain, un billet arriva, lui demandant de la retrouver dans un petit salon. Il renvoya une réponse affirmative par correction avant de se préparer, puis d'y aller à l'heure désignée. C'est accompagné du capitaine de l'Ordre du Merle, Ernest, qu'il se dirigea vers le Palais Royal, ne déplaçant pas toute son escorte à chaque déplacement, surtout au sein de la capitale. En tant que Duc, chaque déplacement devait être digne de son statut, encore plus en se rendant au Palais Royal, c'est donc vêtu des vêtements qu'il est de coutume pour son titre qu'il entra à l'intérieur du bâtiment. Renaud se dirigea vers le lieu en question, dans lequel il entra, seul bien entendu, après avoir frappé et attendu qu'on l'invite. En entrant, son regard tombe sur Louise, et malgré ce qu'il traverse, il ne peut absolument pas manquer de la regarder, ni de la détailler. Ce n'est pas la première fois qu'elle porte des habits simples, mais cela ne le dérange pas, même si ça n'a rien à voir avec la somptueuse robe qu'elle portait lors de leur première rencontre, et qui était un vrai pousse au crime. Ses cheveux cascadant, entourant ce doux et beau visage ne le laisse bien entendu pas indifférent, tout comme le peu de bijoux qu'elle porte, juste ce qu'il faut pour la mettre en valeur. Ses lèvres et la douceur de son visage sont une invitation, mais encore une fois, on ne le dira jamais assez, le moment n'est pas celui de la séduction. Il laisse donc ses pulsions de côté, se confectionnant ce masque de noblesse qu'il a apprit à faire durant toutes ces années "Bonjour votre Seigneurie, je vous remercie de l'invitation que vous m'avez faite parvenir. Il me tardait de m'entretenir avec vous. Comment vous portez vous donc ?"Des mots autant d'usage que protocolaire, mais qui avaient le luxe de rompre la glace quand on ne savait pas toujours par quoi commencer. Il fallait dire que ces deux la n'avaient pas encore eu de discussions aussi...solennel, et qu'une certaine connivence s'était installée entre eux. Du coup ce moment était limite gênant quand on avait eut autant d'aise avec quelqu'un, et même d'intimité.
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: Un instant de paix Ven 12 Nov 2021 - 21:03 | |
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A l’entrée du Duc, la rêverie s’interrompt. Elle effectue une gracieuse révérence de Cour avant de lui sourire aimablement.
- Je me porte fort bien, je vous remercie. Je suis ravie de voir qu’il en est de même pour vous, Votre Altesse. Par ici, je vous en prie.
Elle tend la main vers la joyeuse flambée qui illumine l’ensemble de la pièce et le précède pour le conduire à deux grandes chaises de bois noir magnifiquement ouvragées, garnies d’un épais et confortable coussin de velours ocre. Elle attendra que le Duc s’installe pour s’asseoir à son tour, prenant soin de ne pas froisser sa robe, les mains sagement jointes sur ses cuisses.
Si l’embarras semble effleurer Renaud, il n’en est absolument rien pour Louise, elle a passé ce cap difficile depuis longtemps. Bien entendu, elle le regarde un peu de la même façon qu’il l’a fait en entrant dans ce petit salon et, un bref instant, son cœur se serre en songeant simultanément à ce qu’ils ont vécu là-bas, en cette parenthèse enchantée, libres de toute morale étouffante, libres de leurs actes et au décès de la Duchesse. Elle ne connaissait pas Neyrelles de Brochant, elle ne l’a jamais rencontrée mais elle ne peut s’empêcher de songer que, peut-être, leur attitude à tous deux à Kirgan a précipité le trépas de la Duchesse, comme une punition pour leur faute commune. Cette pensée la suit depuis qu’elle a appris le décès inopiné de l’épouse de Renaud. Alors, Louise préserve son cœur fragile et si constamment soumis à de violents mouvements par un enfermement sous carapace de glace. Il le faut. Et cela même si la vision de ce regard émeraude si proche du sien fait s’ébranler cette même carapace.
- Je vous prie de me pardonner de ne pas vous avoir écrit plus tôt. J’ai eu fort à faire hier, et ce durant toute la journée. Le conseil de régence m’a fait mander.
Quelqu’un heurte discrètement la porte du salon, Louise s’interrompt alors pour signifier d’entrer et deux pages s’avancent alors, l’un portant un plateau supportant une jolie cruche remplie d’un liquide parfumé et chaud ainsi que deux belles tasses peintes de motifs élégants, l’autre portant une petite collation de fruits.
- Laissez cela, je vous remercie.
Les deux pages se regardent et déposent le tout sur une petite table ornée d’une ravissante marqueterie puis s’éclipsent sans dire un mot. Louise revient alors à Renaud, avec un sourire.
- Serait-ce inconvenant de vous dire, Renaud, que vous êtes le premier visage ami que je vois depuis bien des jours ? Je suis heureuse que vous soyez présent en la capitale, les choses n’ont guère été simples, ni faciles ces derniers temps et je désespérais de trouver une personne avec laquelle converser sans détour.
Elle se lève et se dirige vers la petite table, fait les honneurs comme si elle était chez elle, dans son salon à Fernel, avec la même tranquillité et la même simplicité gestuelle. Elle revient vers Renaud, lui apportant une tasse de tisane, puis reprend sa place sur sa chaise, la tasse entre les mains. Un vilain mal de gorge la taraude depuis son retour, un mal qu’elle apaise comme elle peut.
- Vous sembliez désireux de poser des questions. Je vous écoute, Renaud. Quelles sont-elles ?
Elle sourit toujours, la tasse entre ses deux mains, avant de la porter à ses lèvres et d’en siroter le contenu par petites gorgées bienfaisantes.
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| | | Renaud d'Erac
Humain
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| Sujet: Re: Un instant de paix Jeu 18 Nov 2021 - 12:36 | |
| Sur invitation de Louise, Renaud prend place sur la grande chaise mise à sa disposition, et plus particulièrement le confortable coussin dont elle était munie. C'est assis bien au fond de sa chaise, le cheville droite sur le genou gauche qu'il écoute ce que la châtelaine lui dit, attentif. Malheureusement la galanterie n'est pas à l'ordre du jour vu que cette "entrevue" est des plus formelle. En tant que Duc il a donc prit place en premier, ce qui le chagrine un peu, bien que ne le montrant pas. Ainsi elle s'était entretenue longuement avec le conseil de régence. C'était inévitable de toute façon vu qu'elle avait été laissé la bas en tant qu'émissaire pour mener l'enquête. Il ne savait pas qu'ils avaient parlé d'autres choses, ni de sa nomination, et il ne l'imaginait même pas en cet instant.
L'instant fut suspendu durant le passage des pages qui amenaient de quoi se sustenter, le silence gênant de ceux qui ne veulent pas parler devant d'autres s’immisçant durant ce bref moment. Lorsque Louise de lève pour aller servir les tasses, il se lève naturellement, en homme bien élevé, attendant devant sa chaise avant de se rassoir après avoir prit celle qu'elle lui tendait. Renaud ne dit rien, il attend que Louise reprenne, et lorsqu'elle le fait, l'atmosphère change soudain. Les mots qu'elle prononce réchauffe le cœur du Duc qui ne comprends plus trop sur quel pied danser avec la belle. Bien entendu il lui rend son sourire, lui aussi heureux de la voir. Et voila qu'elle lui lance la balle en demandant les questions qu'il avait à lui poser. Il s'en pose beaucoup, mais la première qui lui vient est de savoir s'il doit rester protocolaire ou revenir sur les entrevues qu'ils avaient eu auparavant. Un mixte des deux peut être ?
"Déjà, sachez que vous êtes tout excusée, Louise, je comprends bien que vous aviez beaucoup de choses à échanger avec le conseil et il est naturel que cela prenne du temps."
Le Duc s'avance sur sa chaise, toujours assis au fond, mais reposant ses deux pieds au sol, ses coudes sur les genoux, et son menton posé sur le revers de ses mains dont il a entrelacé les doigts. Une tenue bien peu protocolaire mais qui le rapproche un tantinet de son interlocutrice, et devrait détendre tout cela
"Cela me réjouis de vous entendre dire que vous me considérez comme un ami. Je dois vous avouer que j'en ai fort peu, j'espère que je serais à la hauteur de vos attentes. Je me rendrais disponible si vous avez besoin de parler autant que je le peux, soyez en certaine."
Chaque personne à des idées différentes de ce qu'est l'amitié, et Renaud n'a aucune idée de ce que Louise attend de ceux qu'elle considère ainsi. Etre Duc n'est pas le titre le plus aisé pour se faire des amis, et encore moins des sincères, et non des profiteurs avident de profiter de vos largesses. Le pauvre est de plus de nature un peu paranoïaque et il n'a aucune idée de la raison qui le pousse à faire confiance à Louise, mais il a un sentiment de bien être lorsqu'il est en sa compagnie, de ne pas être jugé, ni manipulé. Il espère que le temps ne lui fera pas découvrir qu'il s'était trompé.
"J'ai bien entendu de nombreuses questions sur votre voyage et ce qu'il s'est passé la bas de par ma curiosité, tout comme mon intérêt pour ceux du Royaume. Mais avant cela, je voulais savoir la raison qui vous avez amené à dire que je suis le premier visage ami. Qu'en est il de votre suite ? de vos gens et de vos gardes ?"
Renaud n'était pas au courant que tous avaient rejoint Fernel, il ne savait d'ailleurs pas grand chose sur la suite de Louise, mais il était vrai qu'elle était seule lorsqu'il l'avait rencontré dans les couloirs, l'avant veille.
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: Un instant de paix Dim 21 Nov 2021 - 18:39 | |
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La petite tasse à la main, Louise apprécie la chaleur bienfaisante du breuvage tout autant que la compréhension du Duc. Il ne s’agissait point de le faire attendre ou de lui tenir la dragée haute, non, il avait fallu attendre la fin de ce conseil et surtout lui laisser un peu de temps pour prendre toute la pleine mesure de ce qu’il s’était passé dans cette pièce. Elle n’a pas encore eu le temps de l’annoncer à son entourage, puisqu’elle en est privée, mais elle se promet d’écrire au moins deux courriers. Un à Elazar. L’autre à Dante. L’un comme l’autre lui manque, tout autant que Fernel, ses chevaux et ses hommes. Elle a passé bien trop de temps en dehors de ses terres et il est grand temps qu’elle puisse se remettre en route pour réintégrer son domaine. Il conviendra donc d’annoncer son retour en plus de cette grande nouvelle, pour profiter d’un repos bien mérité.
- Je ne vous cache point que cette entrevue a été des plus surprenantes. J’ai de nouveau pu constater par moi-même à quel point les Suderons manquent parfois de la plus élémentaire courtoisie.
Elle boit encore une gorgée de tisane avant de la garder sur ses genoux, entre ses mains, dans une attitude bien moins protocolaire elle aussi, à l’image du Duc. L’attitude de l’Amiral et du Vice-Amiral envers le Conseil et envers Louise a été déplorable et elle ne risque pas de l’oublier, c’est une certitude. - Cela étant, je ne m’attendais guère à mieux. Quoiqu’il en soit, nous avons discuté oui. C’était…instructif.
Un malicieux sourire étire les lèvres de Louise tandis qu’elle songe à cette charge qu’elle a acceptée tout autant qu’à l’écoute de ce que dit Renaud. Il semble sincèrement heureux d’apprendre que Louise le considère comme un ami.
- Je n’ai aucune attente à votre endroit, Renaud, sinon celle d’une franche et solide amitié.
En disant cela, Louise a un regard soudain très attentif pour le fond de sa jolie tasse finement décorée. Elle n’a de toute façon aucune autre attente à avoir. Obtenir son amitié serait déjà une bien belle preuve de confiance, et rien, absolument rien, ne peut inciter Renaud à la lui accorder si ce n’est une parfaite transparence. Il vient de perdre son épouse, la mère de ses enfants et quand la période de deuil sera terminée, le Duc d’Erac sera de nouveau un parti brillant convoité par les plus hautes et les plus riches familles de Péninsule. Nul doute que son Altesse ne demeurera bien longtemps célibataire. C’est ainsi que vont les choses en ce Royaume.
Lorsque le Duc évoque sa suite, ses gens, Louise reprend une gorgée de tisane et dépose sa tasse sur un petit guéridon disposé à ses côtés avant de dire, d’une voix un peu enrouée :
- Malheureusement, j’ai du me séparer de mon escorte. La Couronne ne m’a permis d’emmener qu’un seul d’entre eux à Kirgan et je l’ai ensuite renvoyé à Fernel pour qu’il puisse au moins rassurer mes gens à propos de mon état de santé. Mon escorte est donc repartie depuis bien longtemps en compagnie de mon pupille, le jeune Harven de Terresang, l’héritier d’Arétria, que le Comte son père m’a confié. Je suis donc seule, en effet, je compte sur la Couronne pour au moins détacher quelques-uns de ses soldats pour me raccompagner au Nord. Je ne vous cache d’ailleurs pas à quel point j’ai grande hâte de me remettre en route, avant que l’hiver ne rende tout déplacement impossible pour des cavaliers peu habitués.
Elle le dit sans aucun orgueil particulier. Louise connait sa valeur en tant que cavalière et sait aussi que des hommes peu coutumiers du rude hiver nordien risquent de considérablement la ralentir. Elle chevauche à un rythme que peu de personnes peuvent suivre, elle le sait.
- Ce qui induit donc une relative solitude ici à Diantra. Relative parce que je ne suis que rarement seule, après tout, il y a tellement de mouvements, de gens, de pages et de domestiques dans ce palais…Cela étant, une foule de visages présents ne fera jamais un ami. Donc je suis bien contente de vous voir, en effet. Les choses, à Kirgan, ne se sont guère présentées au mieux, si je puis dire, même si je suis ici, en vie et que je suis toujours Amie des Nains.
Un regard pour Renaud, un peu triste cette fois.
- J’ai eu le sentiment d’arriver en territoire hostile comme si j’étais Arcam en personne. Même Glumtol, pour qui j’ai une très réelle affection, m’a accueillie si froidement que j’ai eu le cœur brisé en deux. Vous n’imaginez pas, Renaud, à quel point ce qui est arrivé à Langehack a bouleversé et révolté les Dawis. Cet incident a allumé un incendie qu’Athanase a eu bien du mal à contenir. Et il s’en est fallu de peu que je m’y brûle les doigts moi aussi…Le regard du Roi Harald, Renaud…C’était tout simplement horrible, je ne peux même pas vous décrire ce que j’ai ressenti, tant il y a eu de choses…De la peine. Une immense solitude. De la compassion. Et aussi…de la colère d’être associée à ce Marquis qui a jeté l’opprobre sur notre Royaume. Mes paroles n’ont été que volonté de paix et de compromis, elles ont été si durement remises en question que je n’ai presque plus parlé tout le temps que j’ai passé là-bas…Et ces témoignages…C’était…terrible. Vraiment terrible à écouter. Un envoyé de la Couronne m’assistait mais nous étions seuls dans la salle de trône, face à ces témoins venus s’exprimer devant leur Roi et devant nous. Face à tous ces autres Dawis qui nous regardaient, plein de haine. Honnêtement, Renaud, j’ai bien cru ne jamais revoir la Péninsule…
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| | | Renaud d'Erac
Humain
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| Sujet: Re: Un instant de paix Ven 26 Nov 2021 - 0:29 | |
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Chacun son tour, c'est ainsi que se passe une conversation, c'était donc à Louise de parler, et Renaud entendait bien l'écouter attentivement, encore plus maintenant qu'il savait la façon dont elle le considérait. Lui même ne savait pas encore s'il la voyait comme une amie, toujours perdu dans ses pensées paranoïaques, et le fait qu'on veuille lui soutirer des bienfaits en raison de son statut. Mais il sait très bien ce qu'il attend d'une amitié, et si donc la belle est sincère, alors au moins il se doit de montrer un visage amical et attentif, présent pour la personne qui en a besoin. Le Duc garda sa position, décontractée, et voulant se montrer proche de son interlocutrice. Il écoute et il ne coupe pas la parole de la châtelaine, ne désirant pas l'interrompre et lui faire perdre le fil, ou lui laissant penser qu'il désire assoir son autorité, et avoir ses réponses, et rien d'autre, sans considération pour elle-même. La voila donc en train de déblatérer sur les suderons, et leur soit disant courtoisie. Il est fréquent de penser les nordiques rustres et peu accueillants, et ceux du sud plus enclins à la fête et au bon accueil, mais c'est tellement loin de la réalité, avec tout le côté faux et froid en contraste avec la chaleur qui est dans le cœur des gens du nord, rugueux mais sympathiques une fois qu'on a montré qu'on ne les prenait pas de haut. Il écoute et il sent, tout comme il voit lorsqu'elle fait ce sourire malicieux, qu'elle ne le lui dit pas tout. Choix et pas, il faudra qu'il essaie de creuser.
Ainsi elle ne désire rien de lui, voila qui est étonnant à entendre pour lui, à moins que ce ne soit calculé, mais le temps dira si ce qu'elle dit est vrai, auquel cas ce sera une belle rencontre, et une amitié pouvant en effet se nouer dans la durée. Il se sent étonnement à l'aise au contact de Louise, ce qui est rarissime, et pouvant être souligné. Il est facile d'oublier le protocole avec elle, et son allure décontractée n'est pas feinte, un écho de son ressentit en présence de la douce.
Le voila maintenant en train d'écouter le récit de ce qu'il s'est passé avec la suite de Louise, et la solitude qui est la sienne maintenant qu'elle est revenue, seule au sein de la capitale. Ainsi elle a renvoyé tout le monde ? elle aurait pu leur demander d'attendre à Diantra plutôt que de rentrer à Fernel, à moins qu'elle n'ait pas les moyens de payer le gîte à tout ce monde pendant si longtemps, cela reste une possibilité, sans dénigrer les finances de son fief. Il sait que la châtelaine aime ses gens, et peut être qu'elle ne désirait pas dépenser une fortune en logement au sein de la capitale alors que l'argent peut être dépensé à de meilleurs choses chez elle.
Puis enfin, elle en vient au récit de ce qu'il s'est passé chez les nains. A l'entendre, ce fut une véritable épreuve pour elle, et le fléau d'une guerre n'est pas qu'une vague rumeur si l'on en croit le ressentiment des nains sur ce qu'il s'est passé au Langehack. Renaud n'a pas tous les tenants et aboutissants de l'histoire, avec seulement la version de Griffon. De ce qu'il a entendu, et du peu de choses qu'il sait sur le peuple nain, il peut comprendre la tragédie qui est la perte d'un des leurs, mais pour autant, il peut aussi comprendre la mort des deux nains suite à la méprise qu'il y a eut. La réaction au risque qu'encourait le Marquis entre ses propres murs peut justifier un tel acte à ses yeux. Et voila donc que la balle avait changé de camp et qu'il était maintenant à son tour de répondre. Il allait devoir y aller étape par étape afin d'avoir le plus d'informations possibles pour bien comprendre l'ensemble du tableau. Renaud ne manqua pas de se fendre d'un sourire avenant à son tour lorsqu'il débuta
"Dites moi Louise, je sens à vous écouter que vous ne me dites pas tout sur ce qu'il s'est passé lors du conseil, est ce que je me trompe ? A moins que vous ne puissiez pas en parler, ce que je respecterais bien entendu. Mais dans le cas contraire, vous avez attisé ma curiosité, qu'en est il ressortit ?"
Il ne savait pas si elle lui répondrait ou si c'était scellé par la confidence, mais elle était parvenue à l’appâter, c'était certain.
"Vous me navrer d'entendre que vous avez renvoyé tous vos gens, j'aurais pensé que vous leur auriez demandé de vous attendre à Diantra. Voir pleins de visages soit disant amicaux mais que vous ne connaissez pas, ou pour lesquels vous n'avez aucun lien n'est effectivement pas la même chose, je le conçois aisément. Sachez que ma maison vous est ouverte pour les repas ou passer du temps avec quelqu'un que vous appréciez, n'hésitez surtout pas.
D'autres part, je ne savais pas que vous aviez la charge de l'héritier d'Aretria, vous avez un talent inné pour surprendre les gens à chaque fois qu'on découvre une nouvelle chose sur vous !"
Il fallait se montrer à la hauteur si elle le considérait vraiment comme un ami. Renaud réfléchissait aussi vite que possible à tout ce qu'il avait entendu, espérant ne rien oublier
"J'aimerais que vous acceptiez que des gardes de ma suite vous rejoignent, je me sentirais plus à l'aise de vous savoir entre leurs mains même si la couronne vous offre une escorte de son côté."
Renaud se déplaçait rarement sans une bonne garde, et se délester de quelques uns ne le dérangeait pas.
La tristesse qu'elle avait dégagé en racontant ce qu'elle avait vécu au Zagazorn était palpable, encore plus quand elle expliqua avoir craint pour sa vie, et pensant ne pas revenir saine et sauve, ce qui aurait été gravissime vu l'honneur du peuple nain et les règles concernant les hôtes.
"Ce que vous dites semble irréel Louise, vous une amie des nains, avoir peur pour votre vie, je n'imagine en effet pas du tout le climat que avez du rencontrer la bas. La tension devait être à son comble, et vous avez sans nul doute du jouer de tous vos talents pour maintenir cette paix.
Je vous avoue que de l'histoire que le Marquis à raconté, et sans vouloir sous-estimer la tragédie que c'est, je ne pensais pas que c'était à ce point la. Qu'est ce que je ne sais pas qui peut justifier autant d'amertume et de frictions ?"
Renaud était persuadé qu'il était passé à côté de quelque chose en entendant comme c'était à couteau tiré. Il avait lui aussi parlé avec Harald, et même s'il n'était pas devenu lui même un ami des nains, il lui était étonnant de voir le Roi du Zagazorn autrement que comme quelqu'un d'amical, sans sous-estimer le guerrier implacable qu'il devait être.
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: Un instant de paix Sam 27 Nov 2021 - 22:44 | |
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Louise élude volontairement, un temps, la question du Conseil pour se concentrer sur ce qui comptait avant toute chose, avant de partir pour le Zagazorn.
- J’ai la responsabilité d’un enfant, un jeune garçon qui est loin de sa famille, en territoire étranger. Les rumeurs d’une guerre ne me permettaient pas de laisser ce garçon, héritier comtal de surcroît, dans la capitale alors que je n’y ai pratiquement aucun soutien. Je l’ai donc envoyé dans le lieu le plus sûr qui soit, pour l’instant, en toute la Péninsule : Fernel.
La châtelaine boit une nouvelle gorgée de tisane avant de se relever et de se servir à nouveau, toussotant quelque peu pour s’éclaircir la voix. Les paroles du Roi Harald ne la quittent pas et elle se félicite d’avoir pris cette initiative de renvoyer Harven de Terresang en sa seigneurie. Et pour cause.
- Si les Dawis devaient attaquer le royaume, Fernel serait le seul domaine épargné. Il est donc à l’abri, bien plus qu’il ne le serait en la citadelle d’Arétria-la-Ville. Cela n’a pas été une décision facile, je le connais à peine et il est tout seul là-haut, en compagnie de mes meilleurs hommes, certes, mais sans la personne qui devrait le guider, moi. J’ai le sentiment de l’avoir abandonné et c’est un sentiment très désagréable avec lequel je dois vivre en attendant de pouvoir rentrer chez moi.
Maintenant sa tasse bien chaude entre ses mains en coupe, elle se rassoit et sourit au Duc.
- Je vous remercie pour sollicitude, la Couronne a bien voulu m’offrir l’hospitalité durant mon séjour en la capitale. Et il est certain que je pourrai désormais demander à séjourner au Palais lors de mes prochains passages à Diantra compte tenu de ma nouvelle charge.
Une gorgée de tisane, bienfaisante, roule dans sa gorge avant qu’elle ne divulgue enfin, de sa voix la plus tranquille, l’information qui intriguait si fort le Duc d’Erac.
- Le Conseil m’a proposé la charge d’Emissaire de la Couronne auprès des Nains du Zagazorn. Charge que j’ai acceptée.
Là encore, il n’y a aucun orgueil visible sur ce beau visage tourné vers Renaud. La situation est bien trop préoccupante pour afficher quoique ce soit d’autre qu’une simple et soucieuse envie de proposer un service efficace et de faire le maximum pour que la Péninsule soit sauve. Elle regarde sa tasse avant de plonger dans le regard émeraude qui est posé sur elle.
- C’est une charge bien lourde compte tenu de la situation actuelle. Le Conseil m’a assuré que je ne serai point seule. Je l’ai acceptée parce que je pense que je peux être utile au royaume. Nous verrons si cela sera le cas. Quoiqu’il en soit je vous remercie à nouveau et accepte votre proposition. Ce palais est le royaume des courants d’air, peut-être en effet qu’une escorte serait appréciable, surtout si je dois m’aventurer en dehors du palais.
Que le Duc ne s’y trompe pas. Cette escorte qu’il lui offre restera sagement à sa place, en dehors de ses affaires à elle et se limitera à un strict devoir protocolaire. Louise n’accorde pas facilement sa confiance et même s’il s’agit de gardes ducaux, elle sera sans doute sur la défensive et se limitera au strict minimum concernant cette escorte que Renaud lui offre gracieusement.
- Je ne sais pas tout des Dawis, il y a bien des choses que j’ignore à leur propos, leurs coutumes, leur religion, leur magie, tout cela est nimbé d’une épaisse brume de secrets qu’ils entretiennent jalousement. C’est un peuple fier et secret, farouche en ses haines et loyal en amitié. Tout cela je l’ai découvert à son contact et je suis loin, très très loin d’en avoir fait le tour. Ce qui est arrivé à Langehack est un acte terrible pour les Nains car ils ont perdu un dépositaire de leur savoir, entre autres choses. Un runiste. Et les outrages qu’on a infligé à leurs dépouilles sont tout bonnement inqualifiables. Ma plume a plus d’une fois tremblé de colère quand j’ai entendu les témoignages des Dawis. Des membres de leurs familles…Des proches.
Il y a bien entendu d’autres considérations qui font que la situation est déplorable et Louise regarde à nouveau le fond de sa tasse, pensive.
- Outre le fait que leurs dépouilles ont été déshonorées, la tablette du runiste a également été souillée. Quelqu’un, à Langehack, a tenté de percer le secret de la magie des Nains, Renaud. Je vous laisse imaginer les répercussions que cela a eu sur le peuple Dawi en son ensemble…
Louise termine de boire sa tisane et ajoute, dans un murmure :
- Tout ce que je vous dis ici est dit sous le sceau de la confidence. Je compte que vous gardiez ces informations pour vous pour l’instant, mon ami.
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| | | Renaud d'Erac
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| Sujet: Re: Un instant de paix Mar 7 Déc 2021 - 13:28 | |
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Renaud écoute Louise expliquer la charge quelle a de l'héritier d'Aretria. Quoiqu'elle en dise, et malgré tout le respect qu'il a pour cette femme, il doit bien s'avouer qu'il ne comprend pas ce qui a poussé le Comte à confier son héritier à une simple châtelaine, sans vouloir l'offenser. Le coup est de génie en ce qui concerne Louise qui se voit la une tâche lourde, mais qui l'amène une fois encore sur le devant
"En vous entendant, je pense sincèrement que vous avez fait le bon choix. Au moins vous avez connaissance des gens qui l'entourent alors que vous étiez absente."
Le spectre de la guerre revient inévitablement planer au dessus de leurs têtes quand elle reparle de sa mission chez les nains. Elle est parvenue à faire épargner sa terre en cas de conflit, ce qui est une grande réussite mais aussi à double tranchant si, en cas de guerre, quelqu'un s'apercevait de cela. L'on pourrait alors penser qu'elle a des accointances avec eux, et l'accuser de trahison. Il reste à espérer que cette guerre n'aura jamais lieu et qu'un accord soit trouvé entre les deux peuples
"Voyons Louise, vous ne pouviez absolument pas l'emmener au Zagazorn vu les risques encourues, vous avez vous même dit que vous avez pensé ne pas revenir vivante. La couronne ne vous a pas non plus laissé le choix en vous demandant de l'accompagner la bas. Les choix étaient par conséquents déjà fort restreints. Je ne vois pas ce que vous auriez pu faire de mieux ?"
Pendant que Louise enchaine, parlant enfin du conseil, toute l'attention de Renaud est dirigé vers elle seule. Il lève un sourcil surpris en apprenant la charge qu'elle avait obtenu, tout en laissant un sourire amusé s'afficher sur ses lèvres, décidément très impressionné par ses talents
"Je viens de vous dire que vous me surpreniez, et voila que vous rajoutez encore une nouvelle information, quand vous arrêterez vous donc ?"
Il n'y avait rien d'ironique ou de sarcastique, juste une réelle surprise et un amusement perceptible du talent que Louise mettait dans ses entreprises. Renaud se demandait si les ressources de la châtelaine allaient se tarir un jour ou si elle continuerait son évolution de manière régulière. Il était content pour elle, car il était évident qu'elle méritait ce qui lui arrivait vu l'investissement qu'elle mettait à chaque fois.
"La charge est lourde en effet, mais je pense que vous serez à la hauteur. Vous avez déjà été fort utile au royaume lors de cette première négociation, n'en doutez pas, vous avez permis d'éviter le pire. Et je ne connais aucun autre péninsulaire qui dispose du titre d'ami des nains. Le conseil a eut le nez fin en vous nommant, pour sur qu'ils y gagnent énormément aussi en mettant quelqu'un qui a la confiance des nains pour traiter avec eux. Vous n'avez certes pas usurpé cette nomination et vous avez travaillé dur, méritant ce poste sans aucun doute."
Le Duc acquiesça lorsqu'elle accepta qu'il détache une garde eraçonne à ses côtés, il savait déjà parfaitement qui il chargerait de cette mission. Le récit dans lequel la châtelaine se lança ensuite fut écouté avec intérêt par Renaud, qui plongea son nez dans sa tisane, en buvant une bonne rasade chaude coulant dans sa gorge. Il ouvrit grand ses oreilles, et encore une fois, au départ, il pouvait comprendre la réaction des gardes langevins, mais au fur et à mesure que Louise expliquait les sévices qu'avaient subis les corps, tout devenait moins...admissible, et surprenant. Le questionnement arriva surtout lorsqu'elle parla de la tablette et du fait qu'il y ait eut une tentative de compréhension de la magie naine. Griffon semblait peu enclin envers la magie et cela n'allait donc pas avec le récit qu'il avait entendu.
"Ne vous inquiétez pas Louise, il serait dommageable de trahir votre amitié alors que vous venez à peine de me la témoigner. Je ne dirais rien de ce que vous m'avez dit, rien ne sortira de cette pièce.
Votre récit m'intrigue. Il m'a semblé clair que le Marquis de Langehack n'apprécie pas la magie, et vous dites qu'on a tenté de déchiffrer celle des nains. Je ne connais pas grand chose sur ce peuple, mais tout le monde connait le secret qu'il garde sur leur magie. Tout cela met encore plus en avant votre réussite sur cette négociation. Mais dites moi donc, comment avez vous fait pour qu'ils ne prennent pas les armes immédiatement ? des concessions ont elles étaient faites pour les maintenir chez eux ?"
Du peu de connaissances qu'il avait sur les nains, et après avoir écouté ce qu'il venait d'entendre, il les aurait bien vu s'armer sur le champ et envahir la péninsule sans autre forme de réflexion.
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| | | Louise de Fernel
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| Sujet: Re: Un instant de paix Dim 19 Déc 2021 - 21:29 | |
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Une petite quinte de toux sèche fait écho aux paroles du Duc. Elle lui a fait gentiment la morale à propos de ses habits trempés mais il semble que ses tribulations incessantes et la fatigue ont eu raison de sa résistance physique. Un frisson parcourt son dos, brièvement, aussi se lève-t-elle de sa chaise pour déposer sa tasse le plus simplement du monde sur la petite table.
- Un instant…
Elle déplace elle-même sa chaise, la poussant sans la moindre gêne afin qu’elle puisse être plus près du feu, tout comme elle le ferait à Fernel. N’importe qui d’autre aurait probablement fait appel à un domestique, mais pas Louise. Elle récupère sa tasse et se rassoit donc, en douceur, soulagée par la présence des flammes non loin et par la bienfaisante chaleur qui l’enveloppe. Au moins elle pourra continuer la conversation en évitant de songer au froid qui la fait trembler.
- Je n’apprécie guère que l’on me force la main, même si on le fait avec un sourire et les meilleures intentions du monde. J’ai du laisser un garçon dont j’ai la charge seul avec mon escorte, un enfant qui ne sait rien de l’endroit où il va désormais résider, à voyager à travers toute la Péninsule. J’ai du laisser mon cheval Lasgalen. Mes armes. Ma garde rapprochée. Et je ne parlerai pas de tout mon ressenti personnel que j’ai du glisser sous le tapis pendant des ennéades entières. Alors, certes, je me sens coupable sur bien des points mais également bien impatiente, à juste titre, de rentrer en mon domaine pour y prendre le repos que je mérite et enfin m’occuper de mes gens.
Elle regarde sa tasse puis le Duc en souriant.
- Vous devez sans doute songer que je suis étrange de préférer les froides pierres du Nord, la rudesse de mes murs comme de mes gens, à ces onctueux serviteurs diantrais et ces autres nobles sangs que je côtoie désormais au plus près. A la vérité, je n’ai confiance en personne ici, pas même en ces serviteurs qui entrent et sortent, qui vous dévisagent d’un seul regard rapide puis qui se faufilent dans les couloirs comme des ombres. Ce palais est le palais des courants d’air. A plus d’un titre.
Une petite quinte de toux vient corroborer ses propos avant qu’elle ne termine la tasse d’un seul trait. Oui, Louise n’a confiance en personne ici et elle se sent totalement vulnérable, ce qui est pour le moins désagréable quand on connait son caractère et ses aptitudes. Cela étant, elle ne se dépare pas de son habituel sourire en coin en ajoutant :
- Je ne m’arrêterai pas aujourd’hui mon ami, car j’ai une demande un peu particulière à formuler. Comme je vous l’ai dit, j’accepte volontiers un de vos gardes pour veiller sur ma personne. Cela étant précisé, je sais parfaitement me défendre seule si j’y suis contrainte. Or, j’ai du laisser ma lame sur le navire avant d’entrer à Thanor. Les Dawis n’auraient jamais toléré que j’entre armée au Zagazorn. Mon maître d’armes l’a donc emportée avec lui à Fernel parce que c’est une lame qui m’est très précieuse. Cela signifie que je n’ai rien, ici, pour me défendre.
L’œil de Louise brille, un bref instant, de cette lueur intense qui est la sienne quand elle s’anime et parle de ce qu’elle aime.
- Auriez-vous l’extrême amabilité de me céder une lame courte et légère, Renaud ? Quelque chose de discret et qui se manie d’une seule main ? Je pense que je me sentirais plus sereine. Je vous la rendrai, bien évidemment.
La demande est osée, elle le sait, mais elle n’a personne à qui demander ce service. Quoiqu’il en soit, elle continue la conversation comme si tout était parfaitement normal.
Elle prend le temps de répondre aux derniers propos du Duc, pensive, laissant la chaleur du feu parcourir son dos. Ce qui a été décidé là ne peut être dévoilé, bien entendu, pas tout de suite, et encore moins ici, dans un endroit probablement surveillé de toutes part. Pourtant, un bref sourire ironique s’affiche sur le beau visage de la châtelaine, une ironie teintée d’amertume.
- Disons, pour être brève, que chaque partie a joué ses cartes de la façon qui lui convenait le mieux. Je ne peux guère en dire davantage pour l’instant.
Les mains croisées sur son giron, Louise songe un court moment à ces tractations plus dignes d’une grande foire commerciale qu’à un réel échange diplomatique.
In fine, la Péninsule est perdante sur toute la ligne. En échange d’une promesse de ne pas attaquer la Péninsule, il y aura donc ce procès du Marquis. S’il est innocenté, ce sera très probablement la guerre face à un peuple extrêmement militarisé et qui sera sans pitié. S’il est condamné, le Marquis s’en ira rendre son souffle au Zagazorn et les Dawis possèderont des comptoirs commerciaux dans les endroits stratégiques de Péninsule. Un soupir lui échappe. A l’écoute de ces propos là-bas, à Thanor, elle avait hésité puis a décidé de conserver les informations qu’elle possède à propos de chaque partie. Personne ne lui a demandé son avis, après tout. Jamais elle n’a eu le moindre petit poids autre que celui d’une jolie clé qui ouvre une porte trop difficile à forcer.
Un éternuement vite contenu du revers de ses doigts lui échappe brièvement.
- Je n’ai rien fait, mon ami. Croyez-vous réellement que j’ai eu la moindre influence lors de ces discussions ?
Un autre sourire, un peu moins franc.
- Ce qu’il se passera en Péninsule et au Zagazorn dans les temps prochains sera le fait de quelques Hommes et Dawis qui ont la responsabilité de millions de Souffles et de Braise-Vie. Je ne les envie guère. Je les plains même, pour être honnête, mais c’est là un jeu dont ils seront seuls responsables. Pour le reste, les Dieux les jugeront car si une guerre doit survenir, je doute qu’il reste suffisamment d’hommes pour ce faire.
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| | | Renaud d'Erac
Humain
Nombre de messages : 712 Âge : 47 Date d'inscription : 31/12/2016
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 31 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Un instant de paix Mar 11 Jan 2022 - 15:19 | |
| De nouveau Renaud écoute, et ce qu'il entends lui déplait, parce qu'il trouve que la chatelaine tousse beaucoup au fur et à mesure qu'elle explique et demande. c'est ce qui retient le plus son attention. Il sourit bien entendu quand il l'entend demander un arme sur le ton de l'imploration, comme si c'était insurmontable pour un Duc de se séparer d'une arme, lui qui en avait tant un peu partout pour équiper ses hommes. il découvre également une nouvelle facette de Louise, son impatience, puis également sa paranoïa, qui n'en est pas une puisqu'il trouve que c'est bien argumenté et tellement réaliste
"Je ne vous savais pas si impatiente, même si vos requêtes sont légitime quand à votre retour sur vos terres. J'ai malheureusement l'habitude de devoir laisser les miennes aux mains de mes gens, mes charges m'obligeant à voyager par monts et par vaux, surtout depuis la fin de la guerre du médian, et la récupération de mes vassaux dont je dois m'occuper activement pour éviter que l'histoire ne se répète."
Il repose sa tasse vide la ou il le peut
"Je ne crois malheureusement pas grand chose, préférant toujours avoir le plus d'informations possibles avant de devoir prendre une décision, sauf bien entendu dans les moments d'urgence. J'aime réfléchir longuement, bien que cela me torture à chaque fois faute justement d'informations. Par contre, je comprends que vous préfériez votre demeure que ce lieu. Diantra est ce qu'elle est, une capitale, avec son lot de vipères et de personnes assoiffées de pouvoir, toujours prêt à vous tendre des embûches. Je ne connais pas assez le nord pour me prononcer sur le fait que ce soit mieux mais je suis certain que c'est mieux que cet endroit, même si pour ma part, je l'apprécie à sa juste mesure, tellement je suis habitué à m'y rendre ces derniers temps."
Renaud sourit donc à Louise
"Je me séparerais volontiers d'une des nombreuses armes qui se trouvent dans ma demeure de Diantra si cela peut vous apporter plus de sérénité et d'apaisement. Venez donc la choisir vous même, vous saurez mieux celle qui vous convient le mieux que moi même. Et nul ombrage que la garde que je vous détache ne suffise pas à vous sentir en sécurité, ne vous inquiétez pas."
La discussion est des plus formelles, même si les deux parlent amitié, ils en sont à l'apprivoisement malgré tout ce qu'ils ont vécu ensemble, et rien n'est gagné, même si l'attirance est de mise. Le moment ne s'y prête pas, encore une fois, et ils ne vont pas se conter fleurette pour le moment.
"Je pense que votre seule présence à, à minima, retenu l'agressivité des nains à l'égard d'une ambassade qui ne vous aurait pas eu avec elle."
Les derniers mots de Louise sont lourd de sens et de justesse
"Il ne nous reste donc qu'à prier les cinq pour que la raison l'emporte et que la paix soit préservée."
Louise reste mystérieuse sur plusieurs point, mais Renaud ne se permettra pas de la questionner plus. Il doit la laisser s'il ne veut pas détruire l'amitié qui semble s'installer entre les deux.
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