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| La traversée de Serramire | |
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Roderik de Wenden
Ancien
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 27 ans (né en 982) Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: La traversée de Serramire Jeu 16 Avr 2015 - 15:43 | |
| L'An Huit du onzième cycle Cinquième ennéade de Barkios Le quatrième jour...
La région de Versmilia fourmillait littéralement de soldats arétans. Une colonne d'hommes en armes, à pied et à cheval, de lourds chariots de matériel et de vivres, serrés de près par des caravanes de colporteurs et de putains, tout cela s'acheminait sur les routes de Serramire. Les arétans marchaient vers Oësgard, où la guerre faisait rage. Ils progressaient. Lentement. Très lentement.
Le soleil, lui, ne fut pas long à s'abaisser. On s'arrêta à la tombée de la nuit pour établir le campement. Une nuée de tentes envahit la plaine, entourée d'un cercle de torches. Tout au long de la nuit, des sentinelles aux aguets effectuaient leur ronde. On était encore loin de l'Oësgardie, loin de l'ennemi ; mais même si Serramire était une terre alliée, les arétans n'étaient pas chez eux.
Quoique exténué par sa chevauchée, le comte d'Arétria, Alwin de Karlsburg, tenait conseil sous la tente de commandement. Se tenaient auprès de lui les seigneurs de Rimbert et de Schlosshund, et, bien sûr, Roderik de Wenden. Fort de l'expérience qu'il tenait de la précédente campagne, Roderik semblait tenir un rôle de premier plan. Le Vieux lui prêtait une oreille attentive, et l'on disait, à tort ou à raison, que nombre de décisions prises par le comte lui avaient été soufflées par le seigneur de Wenden. Ce succès attirait à Roderik autant de respect que d'hostilité, et certains de ses détracteurs se plaisaient à le surnommer dans son dos "l'autre comte", comme si on le soupçonnait d'usurper le pouvoir. On se disait, toutefois, que cela ne durerait pas. Lorsque les fils d'Alwin rentreraient de leur mission diplomatique à Sainte-Berthilde, ils reprendraient la place qui était la leur au conseil, et le seigneur de Wenden serait bien forcé de s'effacer.
"L'autre comte", en vérité, était fort effacé ce soir. Son visage était assombri malgré la lueur des torches. Roderik écoutait, silencieux, le comte Alwin échanger avec les autres seigneurs présents, sans intervenir. Il se sentait las, alors même que les choses sérieuses n'avaient pas commencé. Tout l'inverse du véritable maître d'Arétria, le comte Alwin qui, indifférent aux caprices de son âge, semblait rayonner de vitalité. On devinait le sentiment qui habitait le Vieux en cette heure. Alwin avait été toute sa vie un homme d'action, un chevalier honorable et méritant, qui exécrait la politique. Guère à l'aise dans le rôle qu'il avait dû assumer malgré lui à la mort de son neveu, le nouveau comte aujourd'hui était plutôt serein, pour un homme menant une armée sauver le Nord de la menace noirelfique. Serein, et même enthousiaste. Il défendait une cause honorable et juste, comme il s'était efforcé de le faire toute sa vie. Il était dans son élément.
D'aucuns affirment qu'Alwin de Karlsburg est droit comme un I. Espérons que la droiture pourra nous faire gagner cette guerre, songeait Roderik. Ce serait bien la première fois.
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| | | Maélyne de Lourmel
Ancien
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| Sujet: Re: La traversée de Serramire Jeu 16 Avr 2015 - 16:49 | |
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Voilà que la cité de Lourmel apparaissait enfin à l’horizon. Maélyne revenait des Wandres où elle venait de signer un traité avec le fort Norkan. Le voyage s’était passé sans encombres et la jeune femme espérait que son nouvel accord éviterait de nouvelles attaques des Wandrais sur l’ouest du Marquisat.
A peine descendait-elle de son carrosse qu’une petite tempête lui sauta dans les bras. Aline lui avait manqué et elle était heureuse de la retrouvé. Derrière elles se trouvait Céodred et l’expression qu’il afficha indiqua clairement à la jeune femme qu’il souhaita lui parler et assez urgemment.
Se retrouvant ainsi tous deux dans le bureau de Maélyne il lui annonça que l’ost Arétan avait franchi les frontières Serraminoises et qu’ils se dirigeaient ainsi vers Oëgarde.
« En voilà une bonne nouvelle. » Dit-elle alors qu’elle enlevait ses gants pour les poser sur la table. « Je me suis permis de rassembler des vivres ainsi que quelques distractions. Je pense qu’ils seront bien heureux de ce nous leurs offriront. » Répondit le vieil homme.
« Très bonne idée. Mais je dois me rendre en Serramire-la-ville d’ici quatre jours. Je n’aurais sans doute pas le temps d’accompagner tout cela. » Continua-t-elle.
« Votre audience auprès de notre suzeraine peut se dérouler en soirée, ma Dame. Tout est prêt à partir, il ne manque plus que vous. L’ost Arétan n’est pas si éloigné de Lourmel-la-belle. Vous y arriverez dans deux jours. Vous allez certainement devoir chevaucher dés l'aube pour être à temps à votre audience mais je vous assure ma Dame qu’il est préférable que vous offrez personnellement cette aide. » Conclu-t-il.
La Dame souffla. A peine était-elle rentrée qu’elle devait déjà repartir. Elle prit donc la décision de suivre les conseils de Céodred et partit se changer. Elle chevauchera cette fois-ci pour gagner du temps lorsqu’elle se rendra à Serramire.
A peine une heure passa qu’elle disait déjà au revoir à sa fille. Le convoi prit ainsi la route avec à sa tête des gardes brandissant la bannière de Lourmel. La nuit tomba assez rapidement et un campement fut installé pour que chacun puisse se reposer. La Dame se retrouva dans sa tente, allongé sur les couvertures, les yeux fixés dans le vide. Bon nombre de questions lui vint en tête mais la fatigue la gagne bien vite, une longue chevauchée l’attendait le lendemain.
Le soleil pointa le bout de son nez, les affaires étaient ramassées et le convoi reprit la route. Ils arriveront à destination en soirée si aucun accident n’était à déplorer. La Dame fit plusieurs allers retours pour s’assurer que tout se passait bien. Elle croisa alors plusieurs fois des femmes qui s'incrustaient dans le convoi et qui serviraient à distraire les hommes Arétans. Elle prit la décision d'essayer de discuter avec elles. Maélyne voulait être sûre que chacune accompagnait le convoi de leur propre volonté même si la plupart de ces femmes avait perdu tout sens de liberté. Leurs nombre ne faisait qu'augmenter et il devenait difficile de continuer à les questionner.
Le soleil se coucha et des torches furent allumées. Ils ne s’arrêtèrent pas avant d’arriver à destination et cela faisait un moment que l’on voyait une lueur rougeâtre à l’horizon. Le vent leurs apporta également le bruit que pouvait faire tant d’hommes. Ils y étaient presque.
Le camp se rapprocha de plus en plus mais ils croisèrent une patrouille avec qui la Dame entreprit un échange verbale. Très vite, ils se remirent en route et lorsque le camp était enfin à portée de main, les deux hommes Arétans les accompagnants signalèrent leurs arrivées. La jeune femme descendit de sa jument et la confia à un de ses gardes. Elle demanda ensuite de s’entretenir avec le comte.
Dernière édition par Maélyne de Lourmel le Sam 18 Avr 2015 - 13:42, édité 1 fois |
| | | Roderik de Wenden
Ancien
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| Sujet: Re: La traversée de Serramire Jeu 16 Avr 2015 - 22:29 | |
| La réunion prenait fin lorsqu'elle arriva.
Roderik reconnut immédiatement cette chevelure blonde et ces yeux graves ; elle était belle et froide comme au jour de leur première rencontre, et ses vêtements de voyage et sa chevelure décoiffée par le vent rappelèrent au seigneur de Wenden cette nuit où il s'était trouvé seul à veiller sur elle, alors que leur convoi était tombé dans l'embuscade. La venue de la dame de Lourmel était inattendue. Mais, sans pouvoir se l'expliquer vraiment, Roderik en fut heureux. Si heureux qu'il en oublia qu'elle n'était pas venue le voir lui, mais le comte ; ce furent les mots du garde qui lui rappelèrent l'évidence.
- Noble comte Alwin, voici Maélyne de Lourmel qui souhaite s'entretenir avec vous, disait le garde.
- Bien sûr, je me souviens bien de vous, dit le comte Alwin en se levant, le sourire aux lèvres, pour s'avancer vers la dame et lui baiser la main. Vous revoir est un plaisir, bien que j'en regrette les circonstances. Vous êtes courageuse d'être venue jusqu'à nous, un courage dont nous devrions tous nous inspirer.
Le comte accueillait leur visiteuse, et Roderik, lui, demeurait en retrait. Il ne pouvait se permettre d'interrompre son suzerain, et n'avait aucune raison de le faire. Mais il aurait aimé pouvoir dire quelque chose, n'importe quoi, pour capter l'attention de la dame. Le jeune homme qui était en lui bouillonnait d'envie de briller dans ses yeux. Une pulsion pour le moins ridicule ; il était certain qu'elle avait gardé de leur dernière rencontre un souvenir exécrable.
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| | | Maélyne de Lourmel
Ancien
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| Sujet: Re: La traversée de Serramire Ven 17 Avr 2015 - 12:02 | |
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Imaginer quatre mille têtes et presque autant de tentes. Une centaine de chariots transportant les denrées, des centaines et des centaines de femmes qui courent partout généralement seins nus, des bouffons et des magiciens qui amusent la galeries. Cette ambiance, la Dame ne l’avait jamais connue alors forcément, elle ne savait plus où poser les yeux. Entre les bagarres pour une putain, les cris des hommes fiers de partir à la guerre, les milliers de torches éclairant le terrain devenu si boueux qu’on croirait être en la Malelande, la Dame était un peu perdue.
Elle arriva assez rapidement à une des plus imposante tente qui avait été dressée. On comprenait très vite que celle-ci servait aux diverses réunions et certainement de logis au comte. Le garde qu’elle avait suivi lui demanda poliment d’attendre le temps qu’il énonce son arrivée. Elle vit alors plusieurs hommes sortir, il semblerait qu’une assemblée venait de se terminer.
Après quelques secondes à peine, elle entra. Son regard se posa immédiatement sur l’homme à la chevelure et la barbe de couleur poivre et sel. Elle se remémora les moments qu’elle avait passés en sa compagnie. Le diner, ces fameux escargots, ses deux adorables chiens, leurs rires, leurs bonne entente et enfin leur traité qui au final s’est signé plus facilement que prévu. Le vin consommé durant cette soirée devait y être pour quelque chose.
Elle s’avança alors que le comte l’accueilla d’un baisemain comme à son accoutumée. Un sourire s’afficha sur les lèvres de la Lourmelloise. Elle était toujours aussi étonnée de la galanterie que pouvait offrir cet homme.
« Vous revoir (...) tous nous inspirer. » lui dit-il alors. « Vos paroles me vont droit au cœur, votre grandeur. » Commença-t-elle.
Il l’invita alors à s’installer et la Dame porta son regard sur les différentes personnes qui étaient restées auprès du comte. Il y avait, bien évidemment des servants, d’autres hommes que la Dame qualifierait de seigneurs qui étaient encore en train de discuter entre eux et puis vint au tour du seigneur de Wenden, également présent. Il semblait être en retrait et la jeune femme ne le reconnu pas tout de suite. Une fois que son identité lui vint à l’esprit, un malaise s’installa et Maélyne tourna à nouveau le regard vers le comte. Comme si la bonne humeur de celui-ci coupait court à son état. Un sourire vint alors à nouveau s’afficher sur son visage mais ce sourire n’était pas le même que celui qu’elle lui avait offert à son arrivée. Celui-ci était plus figé, moins naturel.
Alwin reprit alors la parole et lui demanda la raison de sa venue. La Dame rétorqua immédiatement comme si le temps pressait, comme si sa seule envie était de quitter cette tente. « Je vous apporte des vivres et quelques distractions pour vos hommes si courageux de se rendre à la guerre en Oësgard. Nous souhaitons que votre voyage jusqu’aux montagnes se passe le plus agréablement possible. » Termina-t-elle.
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| | | Roderik de Wenden
Ancien
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| Sujet: Re: La traversée de Serramire Ven 17 Avr 2015 - 23:22 | |
| - C'est la providence qui vous envoie, répondit le comte Alwin. Je n'oublierais pas ce geste.
Roderik, pour sa part, restait songeur. L'aide inattendue que leur portait Maélyne de Lourmel, si providentielle fut-elle, pouvait surprendre. L'intervention des arétans dans cette guerre était tout à l'avantage de Serramire, mais il aurait imaginé que les seigneurs locaux se contentent de soutenir leurs propres forces. Ces vivres, au lieu de s'ajouter au chargement que l'ost avait déjà prélevé sur les terres arétanes, auraient pu servir au ravitaillement des troupes serramiroises déjà parties avec le marquis Aymeric de Brochant. Au lieu de quoi la dame de Lourmel les apportait en toute libéralité à une armée alliée mais étrangère. L'attention était plaisante, mais suscitait des questions. Par ce geste, Maélyne espérait peut-être quelque chose du comte d'Arétria. Puis une autre hypothèse se présenta à lui. La dame, peut-être, n'avait plus aucun contact avec l'armée du marquis, et dès lors, la meilleure manière pour elle de contribuer à l'effort de guerre était de soutenir les arétans. Il espérait que ce ne soit pas le cas ; des nouvelles du front leurs seraient utiles, et il souhaitait que Maélyne puisse les renseigner.
Pour sa part, Alwin de Karlsburg se montrait des plus chaleureux. Il affichait avec la dame une proximité qui ne manqua pas de le surprendre. La dame, bien que souriante, n'accordait pas un seul regard au jeune seigneur de Wenden, qui s'en trouvait bien malheureux.
- Permettez-moi de vous présenter mes vassaux qui m'accompagnent dans ce périple, disait maintenant le comte Alwin. Voici les seigneurs de Rimbert et de Schlosshund. Messires, je vous présente Dame Maélyne de Lourmel. Les seigneurs de Rimbert et de Schlosshund se répandirent en politesses aussi grandiloquentes que creuses, remerciant la dame pour son aide. Puis, remarquant que Roderik ne bougeait pas, le comte ajouta : et vous n'avez sans doute pas oublié mon fidèle ami le seigneur de Wenden, qui fit preuve de grand courage pour vous conduire jusqu'à moi il y a quelque temps.
Roderik s'avança vers Maélyne, avec l'expression d'un gosse que l'on vient de prendre la main dans le sac. Son regard croisa celui de la dame, et la confrontation avec ses yeux bleu pâle le mit légèrement mal à l'aise. Il se raffermit toutefois, et, esquissant un sourire un peu forcé, s'abaissa, prenant la main de la dame pour la porter à ses lèvres.
- Dame Maélyne, votre aide nous est infiniment précieuse. Il est bon de savoir qu'en ces temps troublés, nous autres arétans pouvons compter sur nos amis de Serramire.
Il se releva gauchement, puis le comte Alwin reprit les devants.
- Souhaitez-vous que nous mettions une tente à votre disposition pour la nuit, Dame Maélyne ? Nous ne sommes pas tout près de Lourmel.
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| | | Maélyne de Lourmel
Ancien
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| Sujet: Re: La traversée de Serramire Sam 18 Avr 2015 - 10:24 | |
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Le comte la remercia pour son geste et la Dame fut ravie de faire aussi plaisir. Une petite discussion suivit entre elle et Alwin. Ces deux-là s’entendaient bien car il arrivait aisément à mettre la Dame à l’aise. Il finit par lui présenter les hommes présents avec eux sous la tente. Elle avait vu juste, ils étaient seigneurs et Maélyne les salua, affichant également un grand sourire.
« et vous n'avez (...) quelque temps. »
Comment aurais-je pu l’oublier ? Se dit-elle alors en voyant l’homme s’avancer vers elle la gratifiant d’un baisemain qui fit frissonner la jeune femme. Leurs regards se croisèrent et elle se surprit de le voir assez mal à l’aise. Elle l’était également mais il suffit qu’il lui touche la main pour qu’elle se rende compte de l’attirance qu’elle ressentait envers lui. Malheureusement, les temps actuels ne permettaient pas de s’adonner à une quelconque séduction aussi désirée soit-elle.
« - Dame Maélyne, (...) nos amis de Serramire. »
La jeune femme lui sourit alors légèrement avant de porter à nouveau son regard sur le comte. « Heureusement que votre fidèle ami était à mes côtés, au sinon je pense que je serais encore actuellement perdue dans les bois de la Malelande. » Commença-t-elle avant de plonger ses yeux dans ceux du seigneur de Wenden. « Je reconnais qu’il est assez courageux pour avoir su me supporter dans cette forêt. » Continua-t-elle en affichant un sourire d’amusement se remémorant l’incident près de la petite source. « En ce qui concerne mon aide, sachez que je suis toujours prête à subvenir aux besoins des hommes partant à la guerre. » Finit-elle alors qu’elle avait à nouveau tourné la tête vers le comte.
Celui-ci, par la suite lui proposa de mettre une tente à sa disposition pour la nuit. Maélyne accepta car la fatigue la gagnait déjà.
« Volontiers, Messire. Une bonne nuit de sommeil me sera nécessaire car je devrais repartir dés l'aube. Je dois me rendre auprès de ma Suzeraine en Serramire-la-ville et nous devons y être avant que la nuit ne tombe après-demain. Je me vois donc forcée de chevaucher avant le levé du soleil pour y être à temps. » Lui répondit-elle affichant un léger sourire comme pour soulager d’avance les inquiétudes du comte. Elle ne put s’empêcher de porter son regard, à nouveau, sur Roderik.
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| | | Roderik de Wenden
Ancien
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| Sujet: Re: La traversée de Serramire Sam 9 Mai 2015 - 23:26 | |
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- Je savais bien, en vous l'envoyant, que je pouvais compter sur lui ! tonna le comte Alwin, en accordant au passage une grande tape dans le dos de Roderik, manquant de le faire tomber. Puis, adressant un franc sourire à Maélyne, il ajouta : Votre dévouement est tout à votre honneur, madame.
Tout à sa bonhomie, le comte ne sembla pas remarquer la gêne qui s'était installée entre son vassal et la dame de Lourmel. Maélyne dissimulait la sienne assez habilement ; Roderik, lui, se montrait plutôt effacé. Mais Alwin de Karlsburg avait bien assez d'autres choses à penser.
- Vous êtes décidément bien occupée, continua le comte. Vous porterez nos hommages à Madame la marquise, bien sûr. D'ailleurs, avez-vous eu des nouvelles de son époux ? Nous espérons pouvoir le rejoindre au plus vite afin de mieux nous coordonner pour la suite.
Lorsque le regard de Maélyne revint sur Roderik, celui-ci, gêné, détourna un instant les yeux ; puis, presque aussitôt, replongea son regard dans le sien, comme s'il cherchait à prouver qu'il n'était pas déstabilisé. Il vit dans les yeux de la dame une intensité qui manqua de le faire chavirer.
- Je vais demander que l'on vous fasse conduire à votre tente, dit alors le comte, ses mots résonnant dans la tête d'un Roderik perdu dans ses pensées. Alors, avec une certaine audace mêlée à une grande idiotie, il s'entendit dire : Si vous le souhaitez, comte Alwin, je conduirais Dame Maélyne à sa tente. Cette escorte-ci sera, je pense, moins périlleuse et plus rapide que la dernière.
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| | | Maélyne de Lourmel
Ancien
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| Sujet: Re: La traversée de Serramire Dim 10 Mai 2015 - 11:22 | |
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« Soyez en sûre votre grandeur, je n’oublierais point de transmettre vos hommages. » Commença-t-elle, lui offrant un sourire sincère alors qu’elle avait porté son attention sur le comte. Il lui avait également demandé si elle avait eu des nouvelles du Marquis. Hélas, la jeune femme aurait voulu répondre positivement. Et d’ailleurs, cela pouvait aisément se lire sur son visage qu’elle n’était pas rassurée de la situation actuelle.
« Malheureusement, nous n’avons plus eu de nouvelles depuis plus de deux ennéades. J’espère d’ailleurs que ma future entrevue avec la Marquise saura dissiper le flou que nous avons à ce sujet. Je pense néanmoins que lorsque vous serez aux portes de la cité, ma Suzeraine pourra vous renseigner aisément. Aux dernières nouvelles, l’ost Serramirois était stationné à Haseroi.»
Un léger sourire était toujours présent mais une main vint se poser sur sa joue. Ses paupières se faisaient de plus en plus lourdes, la fatigue commençait à avoir raison d’elle. Heureusement, sans qu’elle ne se permette de sauter de joie, le comte lui proposa de se rendre jusqu’à sa tente. La Dame voulut répondre lorsqu’elle fut prise de court par la Seigneur de Wenden, qui, avec un brin d’humour se porta volontaire pour l’accompagner. La jeune femme ne put s’empêcher de lui offrir un petit rire en retour.
« Volontiers. » Dit-elle alors pour officialiser son accord en s’adressant autant au comte qu’au Seigneur de Wenden. Maélyne avait du mal à reposer son regard sur Roderik, comme si le fait de se retrouver seule avec lui l’embarrassait déjà... pourtant elle avait hâte.
En se levant, la Lourmelloise s’adressa au comte. « Je vous remercie de me permettre de me reposer et j’espère que nos chemins se recroiseront. » Elle porta alors son regard sur les seigneurs présents aux côtés d’Alwin. « Messires. » Lança-t-elle alors qu’elle leurs offrait à tous trois une révérence.
Elle sortit de la grande tente. Dehors, l’ambiance s’était calmée, la plupart des hommes s’en étaient allés se coucher. Après tout, le but n’était pas d’arriver fatigué en Oësgard. Elle fut rapidement rejointe par Roderik. Bras croisés et le regard plongé vers le sol, elle souffrait tout d’un coup de timidité. Leur destination était à présent la tente de la Dame.
Faites qu’elle se trouve à l’autre extrémité du camp. Se permit-elle de penser, ressentant l’envie de passer plus de temps à ses côtés.
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| | | Roderik de Wenden
Ancien
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| Sujet: Re: La traversée de Serramire Sam 25 Juil 2015 - 13:39 | |
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Malgré le calme apparent à l'extérieur, l'air était lourd. Il régnait une odeur ambiante de transpiration, et pas que. La dame de Lourmel et son chevalier servant pataugeaient dans la boue entre les tentes. Il avait plut, et cela pouvait expliquer en partie la mine maussade des hommes dont c'était le tour de garde.
Un camp militaire n'est pas toujours triste. Les hommes rivalisent en imagination quand il s'agit de conserver le moral. Un chef de guerre ne va pas loin avec des troupes exténuées et découragées. Il n'était pas rare d'entendre les rires et de voir les sourires sur les visages. C'est surtout vrai quand les premiers combats n'ont pas encore eu lieu, et que les stocks de vivres ne sont pas épuisés. Et tant qu'une quelconque maladie n'a pas encore contaminé une partie du campement, aussi. C'est après que ça se gâte. Les premiers morts, les premiers manques. Les premières mutineries.
Ils n'en étaient pas encore là, pourtant, ce soir, le camp paraissait triste. Même les putains ne s'aventuraient plus dans les allées. La plupart devaient déjà être à l'oeuvre. Même les marchands ambulants ne se pressaient pas pour mener leur petit commerce ce soir. La nuit était sombre, et une espèce de torpeur avait tout envahi. L'on ne croisait à l'extérieur que des hommes en armes, qui montaient la garde et qui voyaient, non sans étonnement, cette grande dame qu'accompagnait le seigneur de Wenden. C'est qu'une fille bien née n'avait rien à faire dans un tel endroit. Sa place était à l'abri, bien au chaud dans un château, non ici à salir ses bottes dans une atmosphère empuantie par les relents de sueur et de merde.
Roderik n'était pas à son aise. Alors qu'il marchait aux côtés de Maélyne, il était prit d'une espèce de sentiment de honte. Le tableau lui semblait... surréaliste. Il peinait à croire qu'elle se trouvât là, à ses côtés, sans aucune autre escorte, dans un endroit si peu fréquentable pour quelqu'un comme elle. Et puis, la dernière fois qu'ils s'étaient trouvés seuls tous les deux, c'était en pleine forêt arétane, parmi les débris d'une calèche accidentée, à la merci des loups et des brigands. A croire qu'à chaque fois que le destin les amenait à se rencontrer, c'était pour les placer dans une situation rocambolesque.
Il eut envie de briser le silence pesant qui s'était tacitement imposé entre eux. Comme si parler, dire n'importe quoi, pouvait leur faire oublier où ils se trouvaient.
- Vous... vous donnez beaucoup de peine, Maélyne, dit-il enfin. Peu de femmes de votre rang se seraient déplacées en personne, quand elles auraient pu charger d'autres personnes de le faire. Pourquoi faites-vous cela pour nous ?
Il s'était permis de l'appeler Maélyne, sans en demander l'autorisation à la concernée, comme la bienséance l'aurait voulu. Mais la bienséance avait déserté ces lieux au moment où l'armée arétane avait installé son campement.
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| | | Maélyne de Lourmel
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| Sujet: Re: La traversée de Serramire Dim 26 Juil 2015 - 0:13 | |
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Une nuit noir éclairée par quelques torches réparties sur le camp. Il faisait calme, Maélyne aurait trouvé cela normal si l’ambiance ne paraissait pas aussi triste, ni l’air aussi lourd. Le camp faisait peine à voir lorsque notre attention n’était pas portée sur les hommes, festifs, et les femmes, à moitié nues, lorsqu’il y avait pas de marchand prêt à vendre n’importe quoi à n’importe qui ou encore les musiciens qui se donnaient du mal à garder le rythme sur plusieurs heures. Non, là, il n’y avait plus rien, ou plutôt, plus personne. Il était rare lorsqu’ils entendaient du bruit venant des tentes. A tout cela, il fallait rajouter la pluie, fraichement tombée, ce qui n’égaya point le tableau déjà assombrit de l’ambiance qui s’offrait à eux. Maélyne avait toujours la tête baissée et les bras croisés. Se retrouver seule avec Roderik n’arrangeait rien à l’état de fatigue qu’elle devait subir. La timidité l’avait gagné et ne semblait pas vouloir la quitter. Un silence s’était installé et alors qu’ils venaient de parcourir une centaine de mètres plus silencieux qu’un muet, le seigneur de Wenden décida de rompre ce silence. Hésitant premièrement, il finit par enchaîner.
Lorsque Maélyne entendit son prénom, elle redressa la tête et le rouge lui monta aux joues. La jeune femme tourna alors la tête dans l’espoir qu’il ne la voit pas dans cet état. Et puis, peu importe après tout, il fait noir, il n’y verrait rien.
Sa question, néanmoins, intéressa la Dame au point où elle décida de s’arrêter. Elle plongea son regard dans le sien puis formula quelques mots.
« Et pourquoi pas ? » Dit-elle tout simplement.
Alors qu’elle le regardait encore, leur échange devenait pesant et la timidité la reconquit à nouveau, dévorant ses moindres capacités de paroles. Elle reprit le rythme de la marche, puis en s’apercevant que le silence regagna à nouveau la conversation, elle se remit à emmètre son opinion.
« Pourquoi devrais-je me contenter de rester confortablement dans un beau château alors que certains sont sous tentes à attendre qu’ils soient sur le champs de bataille ? Pourquoi devrais-je me contenter d’un fauteuil à mon bureau alors que des femmes travaillent dans les champs, dans les rivières, en pleine rue ou dans ledit château en ne cessant de penser à leurs époux, fils, pères ou frères partis à la guerre ? Voyez-vous, je considère qu’un seigneur se doit de protéger ses gens, mais aussi de les aimer et de les estimer, et pas simplement récolter l’impôt. Mon devoir envers eux est plus grand que le leurs envers moi. Pourquoi ne devrais-je donc pas les représenter en personne ? Parce que je suis une femme de haut rang ? Je ne partage pas cette opinion. » Elle fit une pause, le vent souffla brusquement, ses bras étaient à nouveau croisés pour s'en protéger.
« Pour ce qui est de l’aide que je vous porte, si nous analysons celle-ci, on y trouves de nombreuses femmes qui vous ont rejoint de leurs pleins grès, quelques groupes de musiciens qui n’égayaient en rien les rues vidées de leurs hommes partis en Oësgard, des marchands qui ont bien besoin de remplir un peu leurs caisses et quelques vivres qui vous aideront à tenir deux jours tout au plus. Alors qui j’aide réellement ? Vous ou mes gens en manque de travail ? »
La lune fit une brève apparition, assez pour éclairer un tant soit peu le chemin qui s’offrait à eux. Il était boueux, elle regarda alors l’état des bottes et en un instant, le souvenir de sa rencontre avec Aline de Montévlin lui revint à l’esprit. Ce jour où, à cause d’une racine -qui préférait explorer les airs plutôt que la terre- la fit tomber dans une mare de boue, au pied de la belle montagnarde. Un sourire vint garnir son visage lorsqu’elle revit les rires qu’elles s’étaient échangés suite à cet incident. N’importe qu’elle autre femme aurait hurlé, et aurait ordonné que l’on coupe l’arbre. Pourtant, Maélyne s’en moqua. Alors que pouvait-elle bien penser d’un champ rempli de boue ?
« Je vous remercie néanmoins, des compliments que vous portez à mon égard, Messire. » Il s’était permis de l’appeler par son prénom, elle ne lui en tiendrait pas rigueur, mais pour elle, il était inconcevable de se permettre une telle familiarité, surtout avec un homme qui ne la laissait pas indifférente.
Dernière édition par Maélyne de Lourmel le Mer 29 Juil 2015 - 13:35, édité 1 fois |
| | | Roderik de Wenden
Ancien
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| Sujet: Re: La traversée de Serramire Mar 28 Juil 2015 - 12:44 | |
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- Vous êtes une femme courageuse, s'entendit-il murmurer.
Le sens du devoir dont témoignait Maélyne vis-à-vis de ses gens l'avait touché. Peu de femmes osaient s'affranchir ainsi de leur haute condition pour tendre la main aux plus modestes. Et Roderik lui-même n'avait jamais manifesté un véritable intérêt quant au devenir des petites gens ; lorsqu'il prenait les armes pour Arétria, c'était pour défendre le nom et l'honneur de son pays, non celui de ses plus modestes habitants.
Elle était meilleure que lui, et il le savait.
- Vous me rappelez ma soeur Aliénor, dit-il, songeant à la seule personne en qui il puisse placer une confiance aveugle. Oh, elle était différent de Maélyne ; plus rebelle, sans doute. Mais elle était droite, franche, et avait ce sens de la justice dont il avait parfois besoin de s'inspirer. Un jour, poursuivit-il, elle a donné tout ce qu'il nous restait d'eau à un soldat blessé rencontré sur le bord de la route. Nous étions en exil. J'avais été chassé des terres de mon père après qu'il ait prit fait et cause pour le comte Anseric. Le regard de Roderik s'assombrit à l'évocation de ce souvenir. Quand j'ai vu Aliénor vider ce qu'il restait de la gourde et nous condamner à mourir de soif pour aider un inconnu déjà à moitié cané, je me suis mis en colère. Pourtant... le geste n'a pas été oublié. Quelques jours plus tard, des hommes en armes qui, comme moi, étaient laissés pour compte à cause du chaos qui régnait dans le pays, se sont joints à nous. J'ai repris Wenden. C'était mon héritage, mais il m'a fallu me battre pour ça. Or, je l'oublie souvent, mais je ne me suis pas battu seul. Je dois tout à mes hommes. Je n'aurais rien fait sans eux.
Il leva les yeux vers Maélyne.
- Vous êtes un peu comme elle. Vous me donnez envie de devenir meilleur.
Ils venaient d'arriver devant la tente que l'on avait préparé pour Maélyne, et il était à court de paroles. Un peu gêné de s'être épanché sur ses états d'âme, il songea que le moment était venu de faire ses adieux. Mais il resta planté là, comme un con, incapable d'aligner correctement une phrase de circonstance. Il réalisa qu'il répugnait à l'idée de la quitter maintenant, sans savoir s'il la reverrait un jour. C'est l'inconvénient, lorsqu'on part au front sans la certitude d'un trajet retour.
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| | | Maélyne de Lourmel
Ancien
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| Sujet: Re: La traversée de Serramire Mar 28 Juil 2015 - 21:20 | |
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Roderik murmurait mais ses paroles étaient à peine audibles pour Maélyne. Ils avançaient encore lorsqu’il se mit à lui parler d’Aliénor. La Dame se souvint alors de son bref séjour à Wenden lors de son retour vers Lourmel. Elle avait eu le plaisir de rencontrer cette femme dont elle garde un merveilleux souvenir. Roderik lui raconta alors un récit de son passé, la jeune femme écoutait attentivement, cela l’intéressait sans pour autant savoir pourquoi.
Il s’arrêta alors, Maélyne fit de même mais son regard ne quitta pas l’Arétan, écoutant toujours son histoire. Lorsque le silence reprit le dessus, elle se retourna et se rendit compte qu’ils s’étaient arrêtés devant une tente. Sommes-nous déjà arrivés ?
Un peu désemparée, étonnée, perdue elle cherchait ses mots. Comment ça nous sommes déjà arrivés ? Elle ne s’était pas préparé à rejoindre sa tente aussi vite, elle qui avait espérer parcourir des lieues avant d’arriver à destination. Pour autant, la conversation n’était pas terminée. Lorsque la Dame se rendit compte du malaise de Roderik, Maélyne ne put s’empêcher de la continuer malgré tout.
« N’importe qu’elle action, aussi minime qu'elle soit, peut entraîner de plus lourdes conséquences qui peuvent aussi bien être néfastes que bénéfiques. Dans votre cas, cela vous a apporté une aide précieuse, vous serez sans doute éternellement reconnaissant envers ces hommes mais également envers Dame Aliénor. » Elle fit une brève pause. « J’ai eu le plaisir et l’honneur de rencontrer votre sœur. Lors de mon retour vers Lourmel, je lui avais adressé une demande de logis qu’elle a bien évidemment accepté au vu de mes soldats blessés. » En se remémorant les souvenirs de cette soirée, un large sourire vint s’afficher sur le visage fatigué de la Dame. « Nous avons passé la majeure partie de la soirée à discuter. Elle est courageuse, déterminée, fougueuse, possède un tempérament si ardent » Maélyne décrivait Aliénor avec intérêt, certains auraient même dit avec passion. « J’irais même à m’avancer qu’elle doit être un tantinet rebelle, n’est-ce pas ? Je n’oublierais sans doute jamais cette rencontre et cela ne m’étonne guère qu’elle ait donné le restant de son eau à une personne blessée. J’espère avoir le plaisir de la revoir un jour. » Maélyne s’arrêta, elle baissa alors la tête et revit tous ses moments passés aux côtés de la belle rousse. « Grâce à elle, Kaya a retrouvé un comportement normal, elle a guérie le seul être vivant qui me relie à ma sœur, et pour cela, je lui serais éternellement reconnaissante. » Son sourire s’était effacé lorsqu’elle évoqua sa défunte sœur. Ce souvenir était encore trop douloureux.
« J’ai également remarqué tout l’amour qu’elle vous portait. L’amour d’une sœur aimante, qui s’inquiète pour son unique frère. Vous revoir partir à la guerre l’a sans doute blessée, même si, d’après moi, elle n’a pas dû vous le dire de vive voix… » Elle hésita à continuer sa phrase. « Au plus profond de moi-même, je ressens comme l’espoir de vous voir revenir sain et sauf d’Oësgard, de vous voir retourner auprès d’elle… et ainsi, avoir l’opportunité... de vous revoir également. »
Voilà qui était dit, plutôt timidement et de manière hésitante, mais Maélyne avait finalement réussit à aller jusqu’au fond de sa pensée. Les joues rougies et le regard fuyant, le vent finit alors par tomber et la Dame leva les yeux au ciel. La nuit noire s’était transformée en une nuit éclairée par la lune et les étoiles.
« Je vous remercie de m’avoir accompagné, il semblerait que vous ayez vu juste. L’escorte fut moins périlleuse mais très agréable. » Et malheureusement, plus rapide. Malgré les remerciements, Maélyne n’avait pas bougé, elle n'en avait pas envie et cherchait un moyen, une excuse, qu'importe... Elle ne voulait pas le quitter maintenant.
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| | | Roderik de Wenden
Ancien
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| Sujet: Re: La traversée de Serramire Jeu 6 Aoû 2015 - 15:13 | |
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Elle veut me revoir, elle veut me revoir. Elle veut me revoir. Elle a dit qu'elle voulait me revoir. L'idée de faire la guerre lui semblait subitement stupide. Servir le comte d'Arétria devenait aussi insignifiant que le fait d'aller pisser. Il aurait voulu tourner le dos à tout ça, à toutes ses obligations. La gloire, l'honneur, étaient tout à coup bien peu de choses. Tout comme la survie des peuplades du nord. La totalité des gens d'Oësgardie pouvaient bien crever sous le joug drow, pourvu qu'il puisse demeurer un peu plus longtemps auprès de Maélyne de Lourmel. Mais m'aimerait-elle, si je devenais moins que rien ? Et puis, si Oësgard tombait, ce serait le tour de Serramire. Et de Lourmel. Puis d'Arétria. Nous nous enfuirons vers le Sud, ou en Estrévent, qu'importe ; nous n'avons besoin de rien d'autre. Ses pensées n'avaient aucun sens, il le savait bien. Il partirait comme tout le monde au lever du jour, et rien ne saurait empêcher cela. Il adviendrait ce qu'il devait advenir, et peut-être ne se reverraient-ils jamais.
- Penserez-vous à moi lorsque je serais parti ? lança-t-il, oubliant toutes les convenances, sachant pertinemment que sa question était totalement indécente.
Un rayon de lune avait percé le ciel sombre, éclairant le beau visage de la dame. Roderik ne ressentait plus de gêne à la regarder, à présent. Il sentait un frémissement parcourir son corps et qui ne devait rien au froid.
- Laissez-moi emporter un souvenir de vous, Maélyne.
Plus rien ne comptait. Le campement, l'amas de tentes moisies désordonnées, l'odeur de merde, tout ça n'existait plus. Il n'y avait plus qu'eux.
Tout compte fait, c'était une belle nuit. Et tant pis si cela ne devait pas durer.
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| | | Maélyne de Lourmel
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| Sujet: Re: La traversée de Serramire Jeu 6 Aoû 2015 - 23:01 | |
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Une question, puis une demande. Le souffle coupé, Maélyne resta figée tout en ressentant le désir de s’approcher, de succomber. Elle se voyait entourée de ses bras, et ainsi rester auprès de lui. L’empêcher de partir, l’empêcher de la quitter. Glissant une main dans ses cheveux emmêlés tandis que l’autre lui caressait le visage. Son regard se perdait dans le sien. Vint alors l’éternel questionnement que tout être s’infligeait à lui-même. Que lui arriverait-il en Oësgard ? Perdrait-il la vie pour sauver le nord ? La peur la gagna à l’évocation de cette idée.
Revenant à elle, Maélyne se rendit compte du silence qui s’était installé entre eux, il devait surement croire qu’il l’avait mis mal à l’aise alors que ce n’était pas le cas. Elle rêvait, tout simplement. Vite, trouves quelque chose. Sa main vint défaire l’un de ses serre-bras en cuir dont la longueur dépassait la normale. Elle s’approcha de lui et lui prit alors la main, puis releva délicatement sa manche laissant ainsi apparaître son poignet. Le touché se voulait doux, mais était surtout timide. Elle se sentait frissonner mais essaya de se contrôler.
Ses mains se mirent alors à l’œuvre, jouant avec la ficelle de cuir, tantôt un nœud, tantôt un tour de poignet.
« Vous occupez mes pensées depuis notre première rencontre… Roderik... et vous continuerez de les occuper chaque jour. » Commença-t-elle timidement. « Mais vous savoir parti pour la guerre me torture l’esprit. Je prierais chaque jour pour vous voir revenir sain et sauf… » Elle fit une légère pause, toujours concentrée sur le bracelet qu’elle était en train de lui confectionner. « Si la survie du nord n’était pas en jeu, je vous aurais retenu auprès de moi. » Alors qu’elle fit un dernier nœud en y glissant l’une de ses bagues, l’Arétan pouvait s’apercevoir que son poignet était dorénavant habillé d’un souvenir tel qu’il l’avait demandé. Elle se résignait pourtant à lui lâcher la main, incapable de dire un mot de plus.
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| | | Roderik de Wenden
Ancien
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| Sujet: Re: La traversée de Serramire Sam 8 Aoû 2015 - 15:37 | |
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Roderik la regarda faire, sans mot dire. Il sentait son poignet trembler légèrement tandis que la dame y plaçait le "souvenir" qu'il avait réclamé. A vrai dire, ces mots étaient sortis de sa bouche sans qu'il ait vraiment eu le temps de réfléchir à leur signification ; il se serait contenté de n'importe quoi. Un bracelet, c'était bien. C'était mieux que de se prendre une gifle. C'était même très bien.
Mais pas suffisant.
Il se sentait tendu, le cœur battant à tout rompre, incapable de détacher d'elle son regard. Les mots de Maélyne, toutefois, l'avaient enhardi. Savoir enfin qu'elle partageait ses sentiments lui rendait le courage qui lui avait jusqu'alors fait défaut. Il resserra sa main sur la sienne, l'attira doucement à lui. De son autre main, ses doigts effleurèrent la joue froide de Maélyne, puis enroulèrent une mèche de cheveux. Se rapprochant davantage, il percevait maintenant son souffle chaud tandis que l'entêtant parfum de la dame s'insinuait dans son esprit.
Un homme prudent se serait assuré que personne ne les observe ; mais Roderik avait oublié toute prudence, et il faisait nuit. Nul ne se souciait d'eux ; du reste, Roderik se souciait encore moins de ce qu'on pourrait penser. Ses doigts entrelacèrent ceux de Maélyne ; il caressa sa joue des lèvres, avant de se diriger vers les siennes.
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| | | Maélyne de Lourmel
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| Sujet: Re: La traversée de Serramire Sam 8 Aoû 2015 - 19:11 | |
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Il ne dit point mot, mais son regard en disait assez. Refermant sa main sur celle de la Dame, Maélyne sentit en elle une envie irrationnelle de se perdre dans ses bras. Aucune opposition n’émanait d’elle lorsqu’il l’attira vers lui. L’effleurement ressentit lui procura maintes frissons, pourtant, la Lourmelloise restait figée, comme apeurée par ce qui était en train de se passer. Devait-elle accepter un tel geste ? Ici, en plein milieu d’un camp militaire ?
Mitigée, déchirée entre ses convictions et son envie de succomber, la délicatesse des lèvres de Roderik la fit chavirer. Il se rapprochait dangereusement, alors que ses doigts s’entremêlèrent avec les siens. La main libre de la Dame se fraya un passage avant de venir se loger dans la nuque du seigneur. Un premier contact eu lieu, plutôt timide et hésitant mais cela eu pour effet d’enivrer la jeune femme. Elle répondit alors au premier baiser, goutant aux délices de ses lèvres.
Comme portée par son élan, elle raffermit la faible prise qu’elle avait sur Roderik. Rompant ensuite le lien, la respiration erratique, ses mains encore accrochées à lui, elle sentit son souffle balayer son visage. Brulante de goûter à nouveau, elle lui offrit un nouveau baiser qui se voulait enflammé, passionné.
Ils étaient loin d’être prudents, plantés là, au milieu d’un camp qui pouvaient compter plusieurs milliers de personnes, prêtes à se délecter du spectacle mais elle s’en foutait. Il n’y avait plus que lui, il n’y avait plus qu’eux. Maélyne pouvait enfin s’exprimer, lui révéler tout ce qu’elle ressentait pour lui. Quoi de mieux qu’un ardent échange pour manifester des sentiments trop peu avoués.
Maélyne recula alors légèrement, toujours proche du seigneur. Que pouvait-elle bien dire maintenant ? Non, les mots ne serviront plus à rien. La Dame vient alors blottir sa tête dans le cou de Roderik. Elle sentait qu’il était bientôt l’heure de le quitter, de le laisser. Cette idée la répugnait. Maélyne passa ses bras autour de lui, malgré son armure, s’imprégnant de son odeur, une dernière tendresse nécessaire avant qu’ils ne se séparent.
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| | | Roderik de Wenden
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| Sujet: Re: La traversée de Serramire Lun 10 Aoû 2015 - 0:54 | |
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Tout compte fait, Roderik préférait ce souvenir-ci.
Impossible de dire combien de temps dura leur étreinte, l'un et l'autre ne semblaient pas vouloir se lâcher. Peut-être aurait-il dû la quitter maintenant ; les choses auraient alors été plus simples. Mais chacun savait ce que cela signifierait. Cet instant était le leur, et il serait peut-être le seul qu'ils passeraient ensemble. S'ils devaient le regretter, ce ne serait qu'après.
Ils s'embrassèrent à nouveau. Leurs lèvres ne paraissaient pas pouvoir se décoller ; leurs langues, leurs souffles se mêlaient dans une espèce de danse effrénée, sans que l'on puisse dire qui en contrôlait les pas. Roderik raffermit son étreinte ; sa main droite vint se poser sur la hanche de Maélyne, cherchant le contact de sa peau au travers de l'étoffe de ses vêtements de voyage. Elle ne portait pas, en cet instant, la tenue la plus seyante qu'on puisse imaginer, mais il n'en avait cure. Elle était Maélyne de Lourmel. Elle était tout ce qu'il attendait.
Sa fougue était décuplée par la frustration qu'il avait, inconsciemment, accumulée pendant les deux dernières ennéades. Peut-être était-ce aussi la perspective d'une mort prochaine sur le champ de bataille qui lui donnait, en cet instant, la sensation d'être si vivant. Il avait rarement éprouvé autant d'ardeur pour une femme ; c'était à la fois étrange et excitant. Il ne lui semblait pas avoir déjà embrassé de la sorte sa regrettée épouse - qu'il regrettait un peu moins en cet instant - et quoique son jugement ait pu être quelque peu faussé dans le feu de l'action, il n'avait pas souvenir d'avoir vécu cela avec aucune autre femme.
- Nous... ne devrions pas rester là, parvint-il tout juste à articuler entre deux baisers, comme s'il se souciait tout à coup que l'on puisse les reconnaisse, et que la réputation de Maélyne en pâtisse.
Ce n'était sans doute que la moitié de la vérité ; il tenait surtout un excellent prétexte pour pousser Maélyne à l'intérieur de la tente, là où personne ne viendrait les importuner, et où l'intimité les affranchirait le temps d'une nuit des règles de bienséance propres à leur condition.
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| | | Maélyne de Lourmel
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| Sujet: Re: La traversée de Serramire Lun 10 Aoû 2015 - 19:15 | |
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Maélyne s’entendit dire « d’accord » pourtant point mot ne sortit de sa bouche, trop occupée à s’accaparer celle de Roderik. Elle recula au rythme qu’il imposait. Lentement, ils entrèrent dans cette tente que les Arétans ont mis à disposition de la Dame. Jamais elle n’aurait cru qu’elle la partagerait, qu’elle y « inviterait » une autre personne, encore moins un homme, encore mois le seigneur de Wenden. Celui qui n’avait pas quitté ses pensées depuis la malencontreuse escorte.
Elle se décrocha de son étreinte puis parcourut le peu d’espace qui les entourait. Des bougies éclairaient les lieux, il y avait une couche composée de paille et de toile, un sceau d’eau fraiche de la rivière et rien d’autre. Le mot rudimentaire prenait ici tout son sens mais que demander d’autre après tout ? Maélyne souffla légèrement, ce fut à peine perceptible pour Roderik.
Est-ce raisonnable ? Se demanda-t-elle plusieurs fois. Non, non, non, non, non, non, non, non. Se répéta-t-elle plusieurs dizaines de fois. Elle hésitait, et cela se voyait. Maélyne n’osait plus le regarder, elle n’osait plus le toucher. Pourtant, elle brulait… Elle brulait d’amour et de désir pour cet homme. Mais alors, pourquoi hésiter ? Pourquoi se poser une multitude de questions ? Pourquoi s’arrêter en si bon chemin ?
Ce n’est vraiment pas raisonnable, vraiment… non, cela ne l’est pas. Et si cela se savait ? Et si… Elle s’interrompit elle-même, agacée d’entendre cette voix lui parler.
Ne l’aimes-tu pas ? Est-ce un crime de s’offrir à un homme qui partage tes sentiments ? Tout se chamboulait, tout devenait flou. Maélyne reposa le regard sur Roderik, sa respiration s’accentua légèrement, comme si elle mettait au défi toutes ses pensées qui la faisaient hésiter.
S’approchant du seigneur, d’une main elle plaça l’une de ses mèches derrière son oreille avant de lui caresser tendrement la joue. S’emparant du gambison de Roderik, elle fit en sorte de s’en défaire rapidement.
Ses mains virent ensuite se glisser sous sa cotte, effleurant sa peau du bout des doigts. Tendrement, elle lui offrit plusieurs baisers. Partant de ses lèvres pour se diriger lentement vers son cou où elle s’y attardait.
S’en était finit de ses pensées, s’en était finit de ses doutes. Elle le voulait, et c’est tout ce qu’elle devait savoir. Le voilà également débarrassé de sa cotte. La nudité de son torse donna envie à Maélyne de s’y blottir avant de lui souffler au creux de l’oreille. « Laissez-moi également un souvenir. »
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| | | Roderik de Wenden
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| Sujet: Re: La traversée de Serramire Mar 11 Aoû 2015 - 16:21 | |
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Ils tombèrent ensemble sur le lit de fortune, lequel composait l'essentiel du mobilier de la tente ; et ce n'était pas un mal, puisqu'ils n'auraient rien besoin d'autre. Le souffle saccadé, Roderik effleurait d'un bras aventureux l'arrondi de ses fesses, tandis qu'elle se pressait contre son torse. Les habits de voyage de la belle, s'ils ne le gênaient pas au-dehors, l'agaçaient maintenant au plus haut point. L'étoffe, se frottant contre la peau de son torse nu, le grattait. Il chercha donc, assez maladroitement, à débarrasser la dame de tout ce qui lui était inutile, et s'y employa avec la douceur d'une bête sauvage. Cela ne semblait pas déplaire à l'intéressée, qui s'affairait auprès de lui avec une ardeur presque militaire - il faut dire que le cadre, pour rudimentaire qu'il soit, n'en était pas moins une excellente source d'inspiration.
Ils passèrent une bonne partie de la nuit à se fabriquer des souvenirs.
Ou, plutôt, quelques minutes. Car Roderik, rattrapé par une faiblesse bien connue des hommes qui remontent en selle après une longue période de vacance, manifesta peut-être un peu trop d'amour d'un coup. Mais, qu'on se rassure ! Son amour-propre n'eut pas à en pâtir trop longtemps car, la patience de sa dulcinée aidant, il ne tarda pas à repartir au galop, et les deux amants s'enivrèrent de baisers, de caresses et de cris de bêtes jusqu'à leur commun épuisement.
La nuit fut courte. La lueur bleutée qui précédait le lever du jour traversa bientôt les interstices de la tente. Roderik se retourna dans le lit, heurtant doucement le corps endormi près de lui. Il se redressa et, le regard encore vague, sut qu'il lui fallait quitter cet endroit avant qu'il fasse tout à fait jour, s'il ne voulait pas qu'on le surprenne.
Ce sera plus facile si je pars maintenant sans rien dire, songea-t-il. S'en aller comme un voleur, pour échapper au rituel des adieux déchirants. Oui, c'était mieux. Elle comprendrait très bien.
Son regard s'attarda sur Maélyne, endormie paisiblement, son corps nu dissimulé à demi sous les draps. il se rallongea auprès d'elle, et enfouit son visage dans le cou de la dame. Quelques instants de plus, c'était tout ce qu'il demandait.
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| | | Maélyne de Lourmel
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| Sujet: Re: La traversée de Serramire Mer 12 Aoû 2015 - 22:17 | |
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Allongée sur le dos, accueillant son bien aimé, l’une de ses mains s’accaparait celle de Roderik, entremêlant leurs doigts alors que l’autre s’accrochait vivement au lit de fortune. La cadence s’était ralentie suite à l’épuisement de plus en plus grandissant des deux amants pourtant la dame émettait encore une douce mélodie dont les notes s’accentuèrent crescendo alors que son cœur battait la sarabande.
Il retomba sur le dos, à ses côtés et chacun prirent le temps de reprendre leur souffle. Maélyne repensa brièvement à son époux. Elle l’affectionnait mais ne se souvint pas avoir vécu tels ébats avec lui. La jeune femme était dorénavant épuisée, elle qui accumulait déjà la fatigue en arrivant au camp aurait dorénavant besoin de plusieurs jours de repos. Pourtant une nouvelle chevauchée l’attendait aux petites lueurs du matin.
Se tournant sur le côté, elle se blotti dans les bras du seigneur déposant sa tête dans son cou. Puis, sans dire mots, les amants s’endormirent. Elle se réveilla lorsqu’elle sentit un corps de blottir contre le sien.
Maélyne avait l’impression que cela ne faisait que quelques minutes qu’elle s’était endormie pourtant le soleil était doucement en train de se lever. Elle entoura Roderik de ses bras, entremêla ses jambes aux siennes avant de déposer un baiser sur son front en humant l’odeur de ses cheveux.
Elle voulait lui dire, elle voulait laisser parler son cœur, exprimer ses sentiments, tout lui avouer. A peine eut elle prononcé un « je » qu’ils purent entendre :
« Ma Dame ? Vous êtes réveillée ? » Pouvait-on entendre d’un homme se trouvant à l’entrée de la tente.
Dans un sursaut, la Dame poussa le seigneur qui tomba du lit sur son parfait fessier. Se rendant compte qu’elle venait d’éjecter l’homme qu’elle aimait la jeune femme se mit à rire. Cela ne s’entendait pas mais c’était surtout une hilarité due au stress.
« Ma Dame ? Tout va bien ? »
Elle reconnut alors la voix puis s’approcha du bord du lit, regardant Roderik affalé sur le sol. « C’est Hubert, chef de ma garde. On devait partir tôt à la rencontre de la Marquise. » Murmura-t-elle avec une pointe d’angoisse dans la voix.
« Ma Dame ??? » commença à s’inquiéter Hubert.
« Je vais bien Hubert ! J’arrive, je me prépare ! Retrouvez-moi auprès des chevaux, je ne tarderais pas à vous rejoindre. »
« Ma Dame, je préfère vous attendre, les Arétans commencent à se lever et certains sont encore éméchés. Il en va de votre sécurité, Ma Dame. »
« Ça ira, Hubert, je vous rejoins. »
« Très bien ma Dame. » Dit-il avant de s’en aller.
Elle se leva rapidement, aidant ainsi Roderik à se lever. Une fois debout, elle enroula ses bras autour de son cou et lui offrit un dernier baiser. Il était temps de se quitter avant que tous les soldats ne soient levés.
Dernière édition par Maélyne de Lourmel le Lun 19 Oct 2015 - 18:22, édité 1 fois |
| | | Roderik de Wenden
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| Sujet: Re: La traversée de Serramire Jeu 13 Aoû 2015 - 18:02 | |
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L'empressement des deux amants à quitter les lieux sans se faire remarquer ne leur laissa que peu de temps pour faire leurs adieux ; et après de trop rapides embrassades, Maélyne, revêtue et affichant un air innocent, quitta les lieux, abandonnant là un Roderik hébété.
Il attendit un certain temps avant d'oser risquer un oeil à l'extérieur, afin de s'assurer que la voie était libre. L'aube était quasiment là, et les arétans étaient déjà sur le pied de guerre. Le calme de la nuit avait laissé la place à l'effervescence de tout un camp militaire ; les arétans ne tarderaient pas à démanteler les tentes et à se remettre en route, entraînant dans leur sillage la nuée de colporteurs et de putains qui leur collaient aux basques depuis leur départ.
Revêtu de son gambison, Roderik quitta la tente le plus naturellement du monde, sans attirer l'attention. La dame étant arrivée tard dans la nuit, il supposa que les hommes présents ne feraient pas le rapprochement, et tant que lui-même ne portait pas le blason de la maison Wenden, on ne le reconnaîtrait même pas. Il n'était qu'un arétan parmi les autres au milieu d'une forêt de tentes, et ce serait bien le diable si...
- Ah, Roderik ! Vous tombez bien, je vous cherchais.
Il avait à peine fait quelques pas qu'il tombait nez à nez avec le comte, ou plutôt le cheval sur-lequel ce dernier se trouvait. Alwin de Karlsburg, superbe dans son armure de plates complètes, assortie à celle de son destrier de guerre, renvoyait l'image d'un chef de guerre prêt à partir au combat, comme s'il croyait arriver en Oësgard dans la journée. Jamais la vue du comte d'Arétria ne lui avait à ce point glacé le sang.
- Comte Alwin, je...
- Vous feriez bien de vous dépêcher, nous partons sur l'heure. Et tâchez de vous réveiller un peu, vous avez la mine de quelqu'un qui n'a pas dormi depuis trois jours. Où est votre armure ?
- Dans ma tente, mais...
Un éclair de lucidité apparut dans les yeux du comte. Roderik sentit sa gorge se nouer.
- Je vois, murmura Alwin. Faites ce que vous voulez de vos nuits, mon garçon, mais ne soyez pas en retard. Et tâchez d'éviter d'attraper des maladies, nous n'avons vraiment pas besoin de ça. Nous nous reverrons tout à l'heure.
Le comte le dépassa, suivi de quelques cavaliers et d'hommes à pied qui toisèrent Roderik comme si celui-ci était le dernier des demeurés. La chance voulait qu'Alwin n'ait pas fait le rapprochement avec la tente de Maélyne - il devait ignorer où celle-ci exactement avait dormi - et devait croire que Roderik avait passé la nuit avec une quelconque putain. Cela ne plaisait guère à l'intéressé, mais les choses auraient pu être pires.
Le seigneur de Wenden regagna ses quartiers sans tarder, où l'attendaient ses chevaliers, tous prêts à partir, et le jeune Athaulf, son écuyer. Aucun ne lui demanda où il avait passé la nuit. Mais ils savent tous que j'ai raccompagné Maélyne de Lourmel jusqu'à sa tente.
- On part, gamin, lança Roderik, et Athaulf l'aida à s'équiper en vitesse tandis que l'on démontait la tente.
Quelques instants plus tard, tout le camp militaire se remettait en marche.
La route serait longue.
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