Un espoir de renouveau [ Pv Gaston]

A la lueur de quelques chandelles, Oschide avait pris sa plume pour enclencher ce qui pourrait bien être des négociations fructueuses. Seul dans la grande salle de réception où était déjà passé bons nombres de seigneurs, il réfléchissait à la meilleure entrée en matière même si la pensée de son épouse l'assaillait. Cela faisait presque une ennéade qu'il ne l'avait pas vu. Le mestre Ocidias ne l'avait informé que succinctement sur son état de santé, mais il n'y avait heureusement rien à pleurer. La simple idée de la revoir prochainement lui réchauffait le cœur, si seulement les choses pouvaient aller plus vite...

Une fois la missive terminée, le duc la confia à un messager réputé pour sa rapidité, sa discrétion et sa loyauté envers le Langecins. Cet homme avait déjà parcouru les terres royales, mais sa destination serait désormais tout autre.

Après plus d'une ennéade à parcourir les routes jusqu'à Missède, pour prendre la mer et arriver à Isgaard, et enfin finir à la grande cité d'Odélian, le messager pu enfin s'alléger de la missive du duc de Langehack. Celle-ci arrive dès lors comme prévu dans les mains du marquis.

Au Marquis, Gaston d'Odélian et à la Marquise, Madeleyne d'Odélian.

Nous sommes heureux d'avoir apprit l'union qui vous lient désormais. Le Grand Duc Nimmio de Velteroc et moi-même vous en félicitons.

Le temps des guerres fratricides est révolu. L'invasion des noirs-elfes nous ordonne de recouvrer un terrain d'entente et une issue concrète quant aux affrontements qui ont eu lieu entre le Médian et votre marquisat. Nous savons que vous n'oublierez pas vos morts suite à la bataille de Christabel, mais nous devons aller de l'avant et faire ce qu'il y a de mieux pour l'avenir du Royaume. Il est une urgence pour nous de nous unir face à la menace des terres lointaines et nous espérons entrevoir avec vous l'idée d'un rassemblement pour faire front commun. Mettons de côté nos querelles et débarrassons définitivement le nord afin d'instaurer une nouvelle stabilité. Le Grand-Duc du Médian, Nimmio de Velteroc souhaite faire un premier pas vers vous et aimerais vous rencontrer par mon intermédiaire. De cette façon, si vous l'acceptez, nous pourrions nous rejoindre chacun à mi-chemin afin de conclure une entente.

Contrairement à l'ancienne régence où votre épouse due utiliser la manière forte pour se faire entendre, nous venons à vous sans aucune autre intention que celle de vous écouter et de pouvoir amorcer un dialogue. Le climat péninsulaire étant déjà suffisamment instable, ne voyez en aucun cas dans cette rencontre l'idée d'une ruse de notre part. Nous en serions fort mal avisés.

Ainsi, si vous le désirez, nous vous retrouverons en la cité d'Etherna à la sixième ennéade.

Que les cinq vous protègent.

Son Altesse Oschide d'Anoszia, Duc de Langehack

Début de la Septième de Barkios de l’an 8

Gaston fronça les sourcils à la lecture de cette lettre dont le contenu le surprit. Il s’attendait à une demande de rançon de la part des velteriens et non pas à ceci. La missive avait d’abord gagné la capitale odéliane, puis un deuxième messager avait prit le relais pour la lui apporter à son campement. Cela faisait maintenant un mois qu’il n’avait plus de nouvelles de son frère, son absence lui avait profité au début car c’est ainsi qu’il s’était fait marquis dans le dos de ce dernier qui l’aurait sans doute empêché d’épouser la sœur de leur défunt frère mais le voilà craignant pour sa vie. Le marquis fit mander un clerc pour lui dicter ces quelques mots :

Au Duc de Langehack, bonsoir.

Permettez-moi de douter de vos intentions, bon duc du langecin. Vos mots sont mielleux et pleins de promesses mais vos actes diffèrent. Vous clamez parler au nom de votre Duc du Médian, appelez à l’union contre une menace à la péninsule alors que vous êtes aujourd’hui la plus grande menace à l’unité péninsulaire, encore plus meurtriers que les sombres. Votre premier pas envers nous est mal choisi, cela fait presque un mois maintenant que nos chevaliers croupissent dans vos geôles sans qu’aucune demande de rançon ne nous soit parvenue. Devons-nous les considérer comme mort ? Qu’est-il advenu des règles de l’honneur et des codes de la noblesse ?

Sachez Messire qu’il n’y aura pas de rencontre entre nos deux parties tant qu’une preuve de leur bonne santé ne nous sera pas parvenue. Si leur mort est avérée, aucune paix chez les hommes ou les dieux ne vous sera tolérée. Nous sommes pourtant en terre civilisée et je sais reconnaitre un bon geste lorsque j’en vois un ainsi qu’une tromperie lorsqu’elle est dissimulée sous de faux semblant. J’avoue malgré tout être perplexe face à votre missive et je n’en comprends actuellement pas l’intérêt mis à part me mettre dans de mauvaises dispositions vis-à-vis de vous et de vos alliés.

Une rencontre peut avoir lieu lorsque nous aurons régler nos différents.

Les Marquis d’Odélian, Gaston et Madeleyne des Berdevins.