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| Prise de décision (Entité) | |
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Evrard de Brochant
Humain
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| Sujet: Prise de décision (Entité) Ven 29 Mai 2015 - 17:06 | |
| 6ème jour de la 7ème ennéade de Barkios au Printemps, An 8 du 11ème cycle.
La route avait été longue, extrêmement longue. 19 jours sous la pluie, les sens exacerbés, à s'affoler pour le moindre bruit suspect. Les hommes étaient fatigués, Evrard également, mais tous avaient choisis cette vie là. Tous avaient décider de servir le Marquis. Même si maintenant, il était devenu fou. La route d'Hasseroi jusqu'à Serramire était pas forcément la plus difficile, mais vu les événements de ses derniers mois, les hommes n'en pouvaient plus et la paranoïa était de mise. Chaque ombres de chaque arbres et de chaque rochers semblaient mettre en branle l'alerte des chevaliers serramirois, notamment Evrard de Brochant, le propre frère du Marquis.
Mais c'était uniquement de la paranoïa, rien de plus. En plus d'une lettre d'un ambassadeur, il avait également la vie de son aîné entre ses mains. Ils arrivèrent finalement dans la Ville. Il donna rapidement ses ordres aux chevaliers qui l'accompagnaient et au médecin, indiquant d'emmener son frère dans sa chambre. Il ne voulait pas que les gueux ni les vassaux de son frère ne le voit dans cet état. Il ne prit même pas la peine de mettre une tenue plus correcte et c'est armé comme pour la guerre qu'il demanda une audience extraordinaire à sa belle-sœur, Mahaut de Brochant. Elle l'attendait sans doute, déjà au courant de ce qui c'était passé au front, mais elle voulait l'entendre sans doute de vive-voix. Et le Chevalier Estréventin, comme on le surnommait dans son dos, ne prendrait aucuns gants. C'était nullement son habitude, ni son caractère. Il disait les choses froidement, mais honnêtement. C'était sa nature et il était pas près de changer. Il avait renoncer à sa vie pleine de plaisir pour aider son frère, mais maintenant, la situation avait changer. Lui qui ne supportait pas le fait de gérer quoi que ce soit, se retrouvait maintenant au premier plan, avec tout ce que cela impliquait. Sa belle-sœur ne le fît pas attendre et il rejoignit la Marquise dans la grande salle. La saluant d'une révérence parfaitement exécutée, il attendit qu'elle lui accorde la parole.
« Ma Dame, veillez nous excusez pour le temps que l'escorte du Marquis et moi-même avons mit pour vous rejoindre, mais la route en cette saison n'est pas des plus faciles, surtout en Oësgard. Préférez-vous que je fasse mon compte-rendu ici même ou en privé ? Vous souhaitez peut-être voir l'état de santé du Marquis ... » |
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Modérateur
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| Sujet: Re: Prise de décision (Entité) Dim 31 Mai 2015 - 17:33 | |
| Mahaut de Bronchant était une femme inquiète. Elle l’était pour son mari mais plus encore pour son enfant. Les temps étaient troubles à tous les coins de la Péninsule et Serramire n’avait jamais été en paix depuis trop longtemps. Elle savait que c’était une nécessité impérative de redresser ces terres meurtries et elle mesurait toute l’ampleur du projet. Cependant, l’intervention des noirselfes étaient un coup du sort dont le Marquisat se serait bien passé. Elle avait tenu à être informée de l’issue de la bataille et les nouvelles n’étaient pas bonnes. Enfin, son beau-frère venait lui rapporter l’entièreté de ce qui s’était passé. Elle aurait voulu s’enquérir de l’état de son époux mais ses prérogatives ne lui autorisaient pour l’instant. Alors qu’Evrard entrait, elle l’observait de ses grands yeux l’homme harassé par la fatigue. Elle le comprenait. Un mouvement de tête le salua, indiquant qu’il pouvait prendre la parole. Elle siégeait parmi les hauts-nobles du marquisat et sa propre suite.
« Messire, j’ai conscience des difficultés propres à nos terres. Vous êtes naturellement pardonnés. Je vous invite à nous informer de ce qu’il s’est passé. Nous pourrons en parler plus en détails lors du conseil, demain… Mais avant toute chose, comment se porte mon époux ? J’ai ouïe dire tant de choses. J’irais le voir après votre rapport, je ne voudrais pas retarder les nouvelles que vous apportez à Serramire. »
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| | | Aymeric de Brochant
Humain
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| Sujet: Re: Prise de décision (Entité) Mar 9 Juin 2015 - 0:00 | |
| "Le marquis s'est réveillé!"
Les intentions sérieuses de Mahaut devaient être mises à mal par l'irruption soudaine de Jaljen, l'éternel valet de chambre d'Aymeric, au milieu de la grand'salle du château. Il n'en fallut pas moins pour que l'assemblée présente ne fut secouée de vivats, et il ne demeura bientôt plus possible de s'entendre, tant la rumeur enfla. Chacun alpaguait le familier à son tour, y allant de sa question sur la santé du marquis, de la guerre, des drows. Le factotum, à qui il avait semblé que dans le sillage guerrier de son maître s'étaient trouvé toute la noblesse du pays, fut bien surpris de découvrir de nouvelles têtes, dont la présence à la cour comblait assurément la vacance de celles au front - et celles désormais dans un charnier, loin sous les murs d'Amblère.
Seuls les plus proches du marquis furent introduits dans la chambre de ce dernier. Lorsqu'il avait accédé au trône, Aymeric avait déplacé celui-ci du palais séraphin, dont la construction ne remontait qu'à quelques générations de ducs, pour réinstaurer sa cour dans Castel Tolbioc, que l'on nommait aussi alors tout bonnement "Le vieux castel". Constitué d'un seul immense donjon, la forteresse avait été progressivement agrandie par des seigneurs successifs, constituant un dédale de pierre sur la plus haute colline de Serramire. Non sans attention, Aymeric avait décidé de loger dans la chambre qui l'avait autrefois retenu captif, lors de l'épisode des pamphlets et surins. C'est dans cette pièce, dont la facture austère avait été adoucie par du décorum plus récent, que le marquis reçut les siens.
Il se trouvait allongé dans son lit de plume, en simple chemise. On pouvait aisément comprendre de ses traits tirés et de son teint vitreux les maux qui l'avaient affligés depuis le désastreux assaut sur Amblère, trois énéades plus tôt. Pourtant, les yeux d'Aymeric avaient retrouvé leur acuité coutumière, et la torpeur qui l'avait habité depuis la défaite semblait disparue. L'homme s'entretenait au chevet du père Bréguet, lequel, lorsqu'il vit débarquer la coterie, signa de l'aile le front du marquis, avant de saluer l'épouse de ce dernier, et de se mettre en retrait. À la vue de leur seigneur éveillé, nombreux s'autorisèrent un soupir de soulagement, Mahaut la première.
Un silence nerveux s'installa pourtant, quand dans l'hésitation, chacun ne sut s'il fallait laisser le marquis s'exprimer, s'enquérir de ses nouvelles, ou bien le laisser à un repos dont il semblait avoir grand besoin. Finalement, ce fut son épouse qui rompit ce silence, quand maladroitement, elle vint à demander : "Comment monsieur se sent il ? - Là, je suis toujours de ce monde, grâce aux dieux, et si j'en crois cette couche molle, à l'intervention de mon frère. répondit Aymeric d'une voix caverneuse, avant de se tourner vers son cadet : Comment se fait il que je me trouve ici, Evrard, quand hier encore nous chargions sous les murs d'Amblère ?"
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| | | Evrard de Brochant
Humain
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| Sujet: Re: Prise de décision (Entité) Mar 9 Juin 2015 - 22:45 | |
| Le Chevalier Estreventin était plus que surpris de voir Jaljen, le valet de chambre de son frère, arrivé en courant hurlant le réveil du Marquis. La foule que composait la Cour du Marquis s'écria, lançant une cacophonie digne des marchés estreventins de sa jeunesse. Plusieurs nobles posèrent leurs questions directement au Valet, qui ne savait plus à qui parler tant il était prit à parti. Margaut fût abasourdi, son Époux avait retrouver ses facultés mentales. Ce fût Evrard qui fût le plus prompt à intervenir et demanda le calme. Cela dura quelques minutes avant que ce dit calme ne s'installe. Evrard, toujours d'une galanterie sans pareille, emmena sa belle-sœur à son bras pour l'emmener voir le Seigneur de Brochant.
Lorsqu'ils arrivèrent devant la chambre du Marquis, ce fût avec un sourire à se décrocher la mâchoire. C'est ici même qu'il libéra son frère quelques années plus tôt. Beaucoup avaient oubliés l'exploit qu'avait fait le cadet d'Aymeric. Des fois, Evrard se demandait si son frère aîné ne l'avait pas oublier également. Car même si la plupart du temps, leur relation était des plus cordiales, le Chevalier avait toujours sauver la vie de son frère sans rien demander en retour, mise à part un certain respect que des fois le Marquis oubliait bien trop souvent à son goût. Ce qui l'énervait peut-être le plus, c'était le fait que ce dernier semblait respecter plus des nobliaux avec des terres et des hommes qui ne lui était fidèle que pour son titre plutôt que par amour fraternel. Mais il ne laisserait rien paraître. Son frère avait encore besoin de lui, une fois de plus. Il laissa la Marquise parler à son mari qui détourna rapidement la conversation pour revenir sur ce qui était le sujet le plus important du moment, la guerre contre les sombrepeaux.
« Vous m'avez fait peur Marquis. Vous décidiez des ordres des plus catastrophiques en n'écoutant nullement les paroles de quiconque. Vous avez ordonnez l'attaque sur Amblère alors que c'était pure folie d'attaquer une place forte drowdique aux mains des sombrepeaux qui étaient, qui plus est, en surnombre. Votre armée à été décimée avec tant d'aisance que nous n'avons rien pû faire. Vous même aviez été à l'assaut, ivre de carnage, comme si Othar lui-même vous avez envahi. J'ai du venir moi-même vous chercher lorsque j'ai compris que vous étiez dans la mélée. Heureusement pour vous, monseigneur, que j'ai appris à combattre ses foutus puysards dans ma jeunesse, sinon je n'aurais pût vous ramenez. »
Le Marquis se releva quelque peu, trouvant sans doute une position plus confortable pour parler longuement de sujet qui sans doute aller être épineux.
« Je me souviens de la défaite, Evrard, il n'est nulle nécéssité de me la remémorer, tout comme il ne vous appartient de discuter mes ordres. Tâchez donc de répondre à mes questions, mon frère : que reste-t-il des nos hommes, qui les mène ? Combien de temps ais-je été prisonnier de cette maudite torpeur ? »
Très bien, si son Frère le Marquis ne voulait pas prendre de gant et parler comme un seigneur rempli d'autorité, c'était son droit par la naissance. Evrard, lui, accomplirai son devoir de soldat sans aucune langue de bois.
« Environ la moitié de nos forces. Votre folie passagère et la défaite à fait que nombres de vos vassaux ne savaient qui devaient prendre le commandement et surtout on affaibli votre autorité. J'ai décider de laisser à Roland de Versimilia gérer le peu de troupe qui nous restent le temps de vous emmener loin du front. Nous avons également regrouper l'armée à Hasseroi et vous êtes dans cette état depuis environ 3 ennéades, mon seigneur. »
Le marquis resta un instant pensif, avant de répondre : « Trois énéades, dis tu ? Sangdieu, c'est là une bien mauvaise nouvelle », lâcha-t-il, accusant le coup. « Qu'en est-il de Jérôme, et du reste de la Péninsule ? »
La Marquise se permit de soutenir son beau-frère, qui venait tout juste de rentrer du front.
« Monsieur, il y a plusieurs jours de cela, le régent de Sainte-Berthilde, monsieur de Saint-Aimé, nous dépêcha une invitation en vue d'un conciliabulle. En votre absence, et celle de votre frère, j'ai pris la liberté d'envoyer à votre place la dame de Lourmel. Elle ne devrait pas tarder à nous rendre compte des intentions de l'Atral à notre égard. »
« Fi de ces intrigues! » croassa Aymeric, chassant d'un revers de la main cette intervention. « Les sombres tiennent Amblère, et n'en resteront pas là si nous n'intervenons pas. Les menées de Sainte-Berthilde sont secondaires, je m'en soucierais après. Evrard, faites moi votre rapport! »
Le marquis, agacé de ne pouvoir parler plus librement, s'était laissé aller à un ton fort sec.
« Comme vous voulez, seigneur. Les bandes drows se dispersent dans la Ssgarde et pourchassent tous les bastions humains d'importances, comme les bourgs et autres bourgades. Nous avons croisé une armée d'Arétria se diriger vers Hasseroi, sans doute pour soutenir l'effort de guerre. Nous les avons contournez pour éviter de révéler votre état. L'ambassadeur d'Alonna est d'ailleurs venu vous demander audience. Vu votre état, j'ai dû lui dire que vous étiez indisponible et d'ailleurs, je crois que nous avons frôlé l'incident diplomatique. Vous me connaissez, Marquis, je sais bien mieux utiliser mon épée que ma langue, sauf exceptions … D'ailleurs, voici une lettre que je devais vous remettre. »
Il donna une lettre marqué du sceau de la Baronnie d'Alonna. Elle était plus ou moins abîmé par les intempéries, mais semblait être en état d'être lue ... |
| | | Aymeric de Brochant
Humain
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| Sujet: Re: Prise de décision (Entité) Mar 16 Juin 2015 - 20:22 | |
| "là, là, laissez la sur le secrétaire, Evrard... Je sens mes forces défaillir, laissez moi quelque repos, et nous reparlerons de tout cela."
C'est d'une voix chevrotante et d'un bras tremblant qu'Aymeric chassa ainsi l'assemblée massée à son chevet. Ce revirement, quoique brusque, ne dût guère surprendre la coterie : Aymeric ne sortait il pas d'une longue torpeur ? On racontait ça et là qu'il s'agissait d'un maléfice noirelfique ; d'autres alléguaient qu'un perfide poison puysard l'avait cloué dans sa litière. Quelle que fut l'explication, elle demeurait suffisante pour exiger un repos absolu, si le convalescent le souhaitait. Aussi la pièce se vida prestement.
Une curieuse scène se déroula alors dans la chambre du marquis. Rejetant sans attendre les couvertures qui l'écrasaient, Aymeric se leva aussitôt, et d'un pas d'abord malhabile, mais vite raffermi, il vint tirer une minuscule ficelle, dont le bout dépassait de son secrétaire. "Jaljen!" grogna-t-il, avant d'entamer une série de cent pas. En effet, bien qu'il eut singé la débilité, le marquis débordait d'une énergie nourrie par son dépit. Après avoir émergé d'un songe de plus de deux énéades, il bouillait de rattraper ce précieux temps perdu. Lorsque le factotum fit son apparition, il n'eut guère le temps de saluer son maître, que celui-ci lui aboyait derechef de le raser proprement.
"Deux maudites énéades! - Sire, ménagez vous - Deux énéades! - Vous ne pouvez les récupérer, sire, alors cessez de vous agiter, je ne voudrais vous couper. - Au diable! Finis vite, Jaljen, et va me chercher le lieutenant Heinrich. Et Otto!"
Il n'en fallut pas moins pour que le servant s'exécute avec toute l'adresse qu'on lui connaissait dans cette besogne. C'est tout rasé de près qu'Aymeric reçut ainsi ses hommes d'armes, écoutant sans attendre leur rapport. Il reçut, impassible, les salutations du comte d'Arétria, se réjouissant amèrement de l'amitié que semblait témoigner le jeune seigneur de Wenden à l'égard de Serramire. Cependant, un rictus mauvais vint troubler ses traits d'habitude si harmonieux, quand le bon capitaine Vanhardt, pourtant si ferme, lui annonça avoir laissé passer sous leurs murs un ost venu de Prademont.
"Des hommes d'Odelian ? - Venus pour vous aider, Sire! - Sous mes murs, des hommes d'Odelian ? - Sire, ils nous assurèrent vouloir gagner l'Oesgardie pour lutter contre les elfes noirs! - Traitre! à quoi bon lever nos gens d'armes si lorsque notre voisin part en chevauchée, on ne lui résiste pas ? - Mais, Sire, votre épouse la marquise nous donna l'ordre de les laisser passer! - Au diable! Allez donc me chercher cette mauvaise épouse!"
Les familiers s'éclipsèrent sans demander leur reste, bien furent bientôt remplacée par Mahaut d'Avaugour, dame en titre de Serramire. C'était une femme encore jeune, quoi qu’empâtée par cinq grossesses, et si autrefois, Aymeric s'était laissé allé à s'enticher de sa personne, il ne daignait aujourd'hui guère plus de l'honorer qu'aux grandes occasions. Quant à Mahaut, elle aussi s'était jadis surprise à aimer quelque peu son mari, quand ce dernier demeurait encore auréolé de la beauté juvénile et du prestige familial ; aujourd'hui, elle se contentait d'une bonne intelligence au sein de son couple. Aymeric toisa un moment son épouse, et après s'être enquis de ses plus jeunes enfants, porta la discussion sur les affaires du marquisat.
"La fille Lourmel ? À Sainte-Berthilde ? (Incapable d'oublier sa traitresse de mère, Aymeric avait continué à appeler Maélyne ainsi) - Monsieur, je me trouvais alors bien souffrante. - À Sainte-Berthilde ? En mon nom ? La Lourmel ? - Pardonnez moi, mon ami, mais le père Bréguet, revenu d'Arétria, m'assura qu'elle se trouvait en bonne entente avec les gens de l'Atral. - Ah ? Au diable! Qu'on m'amène ce moinillon!"
Ainsi s'ensuivit une nouvelle séance, puis une suivante, et bien d'autres, jusqu'à ce que la nuit finisse par tomber. On n'avait, en plusieurs mois, vu les enseignes de Castel Tolbioc si agitées, et à la vérité, il semblait bien étrange qu'un seul homme pût remuer à ce point l'antique forteresse. Pourtant, Aymeric ne cessait ses entretiens que pour en débuter de nouveaux, et bientôt, quand il fut à peu près sûr de n'avoir omis aucun de ses familiers, le marquis fit à nouveau venir son valet, avant de l'envoyer chercher Evrard.
Lorsque ce dernier pénétra dans la chambre, Aymeric se tenait face à la fenêtre, observant dans le crépuscule les murailles sur lesquelles il effectuait autrefois ses promenades de santé. Se retournant vers son frère, le marquis se surpris à observer ce dernier. On retrouvait chez Evrard les traits des gens de Serramire, et à fortiori, ceux des Brochant. Il partageait avec son ainé les cheveux corbeau de la famille et le visage fin de leur défunt paternel. Pourtant, Aymeric n'avait jamais ressenti une véritable amitié fraternelle envers son cadet ; envoyé à la cour du Duc, il n'avait su nouer de complicité ; et lorsque la guerre civile eut embrasé le pays, Evrard, lui, s'en fut guerroyer en Estrévent. Le marquis ne doutait guère que le retour inopiné de son frère fut lié à son accession au rang de marquis. Pouvait il l'en blâmer ? Car, au delà d'une amitié d'enfance, Aymeric chérissait l'idée d'une piété filiale absolue, nichée au plus profond des veines, et faisant fi des affinités. Aussi, sans qu'il n'eut connu ou réellement apprécié la compagnie de son cadet, Aymeric entretenait un amour filial inaltérable, exigeant la bonne intelligence au sein de la fratrie, et une confiance en toute circonstance.
C'est pourquoi il reçu son frère avec ces paroles ci : "Tu m'as déçu, Evrard."
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| | | Evrard de Brochant
Humain
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| Sujet: Re: Prise de décision (Entité) Mer 17 Juin 2015 - 20:59 | |
| L'ancien Estreventin s'empourpra de colère quand son aîné lui déclara de but en blanc qu'il était déçu par son cadet. Le Chevalier fût d'abord interloqué et pendant quelques secondes, il resta abasourdi. Il répondit brutalement.
"Déçu, mon frère ? Tu crois réellement que je t'ai déçu ? Tu veux vraiment qu'on parle de déception alors que je t'ai sauvé d'une mort certaine à Amblère ? Deux mille de tes ho... » - La paix! s'emporta Aymeric, comment puis-je compter sur toi si à la moindre déroute, tu t'en vas jouer les chevaliers servants, et non en meneur d'hommes ? Eus-tu mené la retraite, lorsque je fus frappé par le drow, au lieu de me servir d'escorte, tu en aurais sauvé plus d'un!"
Aymeric se rapprocha de son frère, et, laissant un silence s'écouler, lui posa une main sur l'épaule. "Tu es encore trop épris de gloire, Evrard. Cesse d'agir comme un jeune bachelier. Ce fut certes honorable de m'escorter jusqu'ici, mais d'autres pouvaient tout autant s'en charger, alors que tu étais fort précieux, en Oesgardie. Les gens là bas ne connaissent le drow que par les fables, et toi qui en as combattu par hordes entières, tu préfères me servir de paladin. Pouacre! sa voix s'adoucit, mais soit, je te le pardonne. Après tout, tu ne pensais pas à mal."
Après avoir laisser s'écouler un silence, Aymeric repris : "Sais tu seulement pourquoi j'ordonnais l'assaut sur Amblère ? Et tâche de penser en seigneur, non en soudard."
Frère, je ne suis qu'une épée pour tes chers vassaux. Je ne suis qu'un simple conseiller pour tes nobliaux. A peine était tu alité que tes nobles s'occupaient plus de politiques que de la guerre. J'ai donc demander à Roland, notre beau-frère, de gérer Hasseroi en mon absence. J'allais repartir dès le lendemain. Si tu crois que j'allais manquer l'affrontement contre les puysards, tu me connais bien mal, grand frère. Et tu oublie une chose, Aymeric. Si je suis autant épris de la gloire, c'est que c'est réellement la seule chose que je peux obtenir. Je n'ai ni richesse, ni descendance. J'ai 29 ans Aymeric. Je suis plus jeune que toi de quelques années seulement et pourtant, tu est déjà père de nombreux enfants et marié. A part mon épée et notre amour commun pour notre sang, je n'ai rien. La seule chose que j'ai est mon épée. Même mon destrier ne m'appartiens pas !
Un voile sembla troubler le front du marquis, quand celui-ci dévisagea son cadet. Soudainement, Evrard put sentir l'étreinte de son frère ; quand ce dernier le relâcha il arborait de nouveau la gravité qu'il seyait à son rang.
"Tu es mon frère, Evrard, si je venais à disparaître, il t'incomberait de régenter nos terres, jusqu'à ce qu'Arnaud soit en âge, ne l'oublie pas. Qu'importent ce que peuvent dire des fâcheux, ils ne peuvent changer le sang qui coule dans nos veines. Ne leur donne jamais le satisfaction de voir en toi qu'un reître." Après un silence, Aymeric reprit : "Mais tu as raison, ta loyauté à notre famille ne saurait être oubliée. J'entends réparer cette injustice en te remettant un fief de nos terres une fois la guerre terminée. Cependant il me faut te l'avertir ; tu es mon frère, et en tant que tel, tu peux compter sur mon soutient ; mais en retour, j'attends de toi plus que de quiconque. Je ne saurais plus souffrir que me dédise ouvertement comme tu le fis ce matin. Si je ne puis recevoir de toi un appui, comment empêcher que nos gens ne s'apeurent ?"
Je te soutiendrais comme je l'ai toujours fait Aymeric. Mais tu doit comprendre également que je suis un homme de guerre. Comme tu le dit, j'ai combattu les sombres de nombreuses fois et c'était une erreur stratégique d'attaquer Amblère. J'ai déjà affronter nombres de leurs mercenaires et crois-moi, un des leurs vaut dix des nôtres et de loin.
- Un pour dix, dis tu ? Dans ce cas, eussions nous patienté, et fait cette jonction hasardeuse avec Clairssac, que notre destin n'eut été plus funeste. Comprends tu, maintenant, pourquoi je fis donner la charge ? Le Nord entier nous regardait affronter le drow, et dès lors que nous apparurent faillibles, ils s'en vint par milliers pour nous aider dans la lutte. Le marquis reprit son souffle, avant de continuer : Nos hommes pouvaient suffire pour chasser les rebelles, et dérouter Jérôme, mais face aux elfes noirs ? La chose était courue ; voila pourquoi j'ordonnais l'assaut sur Amblère. Nombre se gausseront, y verront une folie, et moi aussi devrais-je porter le fardeau de nos compagnons tombés au champ d'honneur... Mais j'endurerais volontiers ce sacrifice pour que nous récupérions enfin nos terres."
Réfléchissait quelques secondes. Il fallait d'ors et déjà lutter contre les drows et le chevalier eût plusieurs idées. A voir avec les forces sur place sur ce qui était possible ou non. Ils sont excellents en ce qui concerne leurs capacités martiales, mais ils sont bien trop indisciplinés. Ils sont arrogants au possible, pire que les Sgardiens, si c'est humainement possible. J'aurais préférer qu'on envoie pas toute nos forces dans la bataille … Mais ce qui est fait est fait. Je vais retourner au front et trouver une centaine de tes chevaliers, nous ferons notre possible pour sapé le moral des puysards. |
| | | Aymeric de Brochant
Humain
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| Sujet: Re: Prise de décision (Entité) Lun 29 Juin 2015 - 21:04 | |
| "Je n'ai jamais douté de ta loyauté, Evrard. Maintenant, va, et prends un peu de repos ; je te donnerais bientôt tes nouveaux ordres."Ainsi l'entrevue se termina, et Aymeric, fort d'une ardeur retrouvée, se mit directement à l'ouvrage, dès que son frère s'en fut allé. L'imminence d'une bataille contre les drows commandait de rassembler une armée au plus vite. En outre, il lui faudrait désormais composer avec des ostes voisins, et les dieux savent la gageure qu'est une horde multicéphale. Pour couronner le tout, Aymeric se souvint non sans amertume de la missive reçue d'Alonna, cette épine qu'il conservait dans le flanc. Se saisissant d'un vélin, il trempa la plume dans son encrier, mais, soudain pris d'une lassitude puissante, fit un petit quatrain. La besogne attendrait demain. 7ème jour de la 7ème énéade de Barkios, 8ème année du 11ème cycle. La nouvelle journée fut saluée par un concert tonitruant de cloches. Du plus lourd des bourdons, jusqu'au plus léger grelot, il ne fut pas un seul beffroi qui ne carillonna ce matin là. Dans le grand temple dédié à Nééra aventine, on fit donner une formidable messe, où tour à tour furent copieusement pleurés les héros d'Amblère, avant que l'on ne célèbre le prompt rétablissement du marquis. Bientôt, dans toute la cité bruissaient les rumeurs les plus folles au sujet de la guerre, et des cruels méfaits de l'engeance puysarde. À la fois heureux de pouvoir goûter d'un bain de foule, mais surtout trop conscient des bruits qu'avait engendré sa défaite, Aymeric tâcha, en sortant de la cathédrale, de rassurer le bon peuple par une procession étendue au sein des riantes venelles serramiroises. On rendit l'aumône plus que d'habitude, si bien que quand le cortège passa à nouveau les portes de Castel Tolbioc, plus un bourgeois ne doutait plus de son seigneur et maître. Le contentement de la populace demeurait cependant une bien mince affaire, aux yeux du marquis, et s'il avait à cœur de ne pas négliger l'amour des gueux, son esprit était toutefois accaparé par de plus importants soucis. Bientôt, l'homme fit mander ses capitaines, et lorsqu'il fut en pleine sapience de l'état de ses troupes, s'empara d'une plume pour rédiger les ordres. Peu après, plusieurs enseignent sortaient du château, à toute allure, prenant la route des seigneuries voisines, tandis que dans la basse-cour, on annonçait à la criée que le seigneur de Serramire mobilisait l'arrière-ban pour la guerre contre les drows. Ainsi, bien qu'il n'eut souhaité mettre en gage la santé de ses terres, Aymeric se retrouvait obligé de lever ses milices. L'arrivée des elfes noirs en Oesgardie avait forcé la main du marquis, et bientôt, la baronnie septentrionale verrait défiler sous ses yeux les cohortes les plus populeuses que le Nord pouvait proposer. Pour autant, si formidable que soit cette force, elle ne devait éclipser les hommes restés dans l'Hasseroyale, et dont le moral devait se trouver au plus bas après la déroute sous les murs d'Amblère. À ces derniers braves, Aymeric rédigea au plus vite une missive ; elle annoncerait aux soldats le réveil du marquis, ainsi que l'arrivée prochaine de renforts conséquents. À Roland de Versmilia, le marquis donnait l'ordre de réinvestir sans attendre les forts d'Essenburg et d'Aatenach, que le Primat leur avait cédé - et dont les maigres forces n'auraient su désormais garder les portes closes. L'armée du Nord fut en outre informée de l'arrivée imminente des hommes de l'Atral, avec pour instruction de répartir cette masse populeuse dans les différents castels acquis à la cause du marquis, en attendant l'arrivée de ce dernier, avant l'assaut final. Finalement, après qu'il se fut fendu d'une missive à l'attention d'Odias de Wacune, Aymeric fit mander son frère Evrard. Lorsque ce dernier fut introduit dans la chambre du marquis, il se vit remettre un vélin cacheter du corbin des Brochants. "Voila tes ordres, Evrard. Par ce papier, je t'octroie la lieutenance générale pour la campagne contre les drows. D'ici quelques jours, tu regagnera nos hommes dans l'Hasseroyale, afin de prendre en main l'ost, jusqu'à ce que je le rejoigne avec les renforts. lui édicta machinalement le marquis, tu prendras avec toi le lieutenant Heinrich, et ensemble, je vous charge de mener à bien plusieurs reconnaissance aux abords des positions noirelfiques ; cependant, veille à ne pas engager les drows dans une bataille ouverte. Observe les, harcèle les, traque leurs pillards. Après leur victoire, je ne doute que certains parmi eux s'éprenne de rapine. Si le besoin en homme se faisait sentir, tourne toi vers le comte d'Arétria, il est celui que nous pouvons estimer le plus fiable."Il s’apprêta à congédier son frère, quand un instant avant que ce dernier ne passe la porte, il le retint, un sourire aux lèvres : "Tout compte fait, si tu venais à négocier avec un des autres seigneurs... Envoie plutôt Roland à ta place." |
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