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| Au pied de la Montagne, à la naissance de la Rivière... | |
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Loup-Gris
Humain
Nombre de messages : 62 Âge : 28 Date d'inscription : 29/06/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : Près de 35 ans Taille : Niveau Magique :
| Sujet: Au pied de la Montagne, à la naissance de la Rivière... Sam 21 Nov 2015 - 13:05 | |
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Les pans de la tente se relevèrent doucement, laissant passer une silhouette à l’extérieur. La nuit suivait son cours au dehors, et les nombreux feux de camps que partageaient les représentants des clans illuminaient l’immense plaine comme s’il s’agissait d’un campement militaire. D’une armée. Loup-Gris s’arrêta un instant devant ce spectacle, et ne put s’empêcher de grogner. Il reprit son chemin, se dirigeant vers les bois. Une fois arrivé devant un arbre, qu’il peinait presque à distinguer dans l’ombre ambiante, il fracassa violemment son poing sur le tronc, en beuglant avec force et rage. L’arbre en fut secoué, et il tangua. Loup-Gris, quant à lui, resta stoïque face au grand morceau de bois, même si à l’intérieur, il bouillait d’envie de démonter chaque arbre aux alentours de la plaine. Il était énervé, et tel un loup, il grognait et s’agitait. Il tournait en rond en essayant de trouver une solution, mais rien n’avait l’air de venir… Finalement, il redonna un coup dans le tronc d’arbre, puis s’assit violemment à terre, contre ce dernier.
Un court instant se déroula sans que rien ne se passe. Mais soudain, une présence malsaine semblait s’installer peu à peu à côté de Maugrim. Ce dernier frissonna, et regarda à côté de lui. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il vit dès lors la silhouette menaçante de sa mère, le toiser avec un regard de miel. Il faillit sursauter, mais il resta maître de lui, et ne put lui faire que des reproches.
« Je déteste quand tu fais ça. »
Elle sourit, puis s’accroupit pour être à hauteur de son fils. Ce dernier soupira.
« Quarante clans… Ce n’est pas assez. Il m’aurait fallu plus. Mais ils ne m’écoutent pas ! Ils sont frileux à l’idée de se frotter à la Péninsule, ils ont peur ! J’avais une meilleure idée de ces bâtards de chefs, je sens que je me suis trompé sur leurs comptes… »
Osa caressa doucement la joue drue de son fils, toujours avec ce rictus énigmatique sur les lèvres.
« Calme, mon enfant. Tu n’as pas à t’en faire pour les chefs de clan. Rappelle-toi de ce que ton père te disait sur les plans et leur fonctionnement. »
Loup-Gris réfléchit, se souvenant de son vieux père, agonisant sur le champ de bataille. Il lui avait tellement appris. Et sa mémoire se raviva.
« Un plan que l’on ne peut changer est un plan merdique. »
Osa sourit.
« Bien, mon fils. Maintenant réfléchis… Qu’est-ce qui a rendu ton plan indésirable aux yeux de certains chefs de clan ? »
Maugrim repensa à Sidhi, et à sa prudence. C’étaient les grands villages de pierre qui lui faisaient peur… Et soudain, tout devint clair comme de l’eau de roche pour le chef des Ulfednars. Une révélation, comme la lumière qui chasse les ombres à l’aube d’un nouveau jour.
Il avait un plan.
Osa allongea son rictus en voyant son fils s’illuminer. Elle se releva, montrant la tente du bout de son bâton.
« Va maintenant. Et conquiert ton destin et celui des tiens. »
Loup-Gris se leva, mu par une nouvelle énergie. Requinqué, complètement sûr de lui, il s’avança avec fermeté vers les peaux de bête qui constituaient la tente, et les releva d’un coup sec.
Le campement était en ébullition. Tous s’affairaient, préparaient leurs paquetages. Quelques jours s’étaient déroulés depuis le mystique conseil des chefs. Si d’aucuns pensaient que c’était voué à l’échec, Maugrim avait pourtant trouvé le moyen de réunir les Wandrais du centre, et ce sous une même bannière, un seul objectif. Une confédération dont il s’était constitué le héraut, et le porte-étendard. Juché sur une colline, il regardait les différents clans s’affairer à partir. Partir en guerre. Des monceaux d’hommes grouillaient, bougeant dans tous les sens, et c’était avec une fierté non feinte qu’il observait le spectacle en contrebas. Il y était finalement parvenu. Il avait réussi. La campagne était encore à faire, mais c’était déjà un bon début.
Sidhi prit place à côté de lui, et lui fit un léger signe de tête. Loup-Gris le regarda et fit de même. Lorsque le fier meneur des Ulfednars avait redirigé son plan, il avait été le premier à approuver. Voir ainsi le plus prudent des Wandrais accepter sans condition avait mis du baume aux cœurs des autres, et ils avaient fini par tous le suivre. Si bien qu’à présent, c’était une centaine de clans qui s’étaient rangés de son côté. Il croisa les bras, alors que derrière lui, d’autres chefs de clan, tous occupés à vanter le mérite des leurs, calculaient les intérêts que rapporterait une telle expédition. C’était une expédition punitive. Un cortège de représailles, et ce contre les Péninsulaires. Mais ce n’était pas la frontière qui était visée. Ni que des hommes du Sud. Car beaucoup de Wandrais tomberaient également.
Maugrim se retourna soudain, l’air impérieux. Tous les chefs le regardèrent. Il hurla :
« Les Loups vont à Fort Norkan ! Qui les suit ?! »
Et tous s’avancèrent simultanément, et clamèrent à l’unisson :
« Tous ! »
Et la clameur retentit dans toute la plaine, et alentours.
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| | | Loup-Gris
Humain
Nombre de messages : 62 Âge : 28 Date d'inscription : 29/06/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : Près de 35 ans Taille : Niveau Magique :
| Sujet: Re: Au pied de la Montagne, à la naissance de la Rivière... Mar 24 Nov 2015 - 12:46 | |
| L’expédition commençait dès maintenant. La Horde du Sigolsheim s’était organisée un minimum afin d’éviter toute bavure qui aurait pu mettre à mal la confédération, ou toute chose qui aurait pu provoquer un retard ou un ralentissement de l’immense armée. La Horde avait été organisée selon les tensions claniques, afin de conserver la cohésion durement acquise, du moins jusqu’à la bataille. Sur le champ d’honneur, nulle question n’était à se poser, tous les Sigols seraient unis face aux hommes du Sud et aux parias wandrais. Mais en attendant de pouvoir les rencontrer pour leur faire la guerre, il fallait pouvoir parcourir la distance sans qu’un clan ne décide de jouer de rivalité avec un autre. Il avait fallu deux jours à Loup-Gris et aux autres chefs pour organiser l’ordre de marche. Et ils avaient de quoi être fiers. Leur Horde filait droit. La Confédération marchait comme un.
Devant le cortège principal, entouré d’éclaireurs qui effectuaient des reconnaissances à des lieues à la ronde, Maugrim marchait en compagnie des chefs les plus importants, ainsi que de sa femme. Osa, sa mère, voyageait toujours seule, éloignée des hommes. Ces derniers lui en étaient souvent reconnaissants. Elle avait la fâcheuse habitude d’effrayer tout le monde, et de rendre les gens mal à l’aise… Mais dans ce groupe, aucun malaise. De la détermination et de la fierté. Celle de marcher tous ensemble vers un avenir commun, plus grand. Pour un temps. Loup-Gris savait cette alliance éphémère. Il savait aussi que s’il perdait, c’était la ruine assurée de son clan. S’il gagnait, en revanche, il pourrait monter d’autres raids de ce genre, peut-être même plus imposants… Les Ulfednars pourraient montrer qu’ils sont les maîtres dans le Sigolsheim, et que les clans se joignent à eux lorsqu’il est l’heure de marcher au-devant de la guerre. L’heure des Loups. L’heure des Vrais Wandrais.
Un mouvement attira le regard de Maugrim. Son fils, Surt, avait couru pour arriver à sa hauteur. Le regard de Loup-Gris se durcit. Le jeune homme étudia un instant son père du regard.
« J’ai entendu que tu ne voulais pas que je dirige les Deux-Peaux à la bataille. Pourquoi ? »
Le chef des Ulfednars grinça des dents.
« Tu sais très bien pourquoi. Ton assaut sur Karras m’a fait perdre la confiance que j’avais en toi. »
Surt grogna. Son père le regarda alors avec des yeux sauvages, s’arrêtant de marcher. Tous, en voyant le meneur se stopper, firent de même. Le mouvement d’arrêt fut quelque peu chaotique, mais toute la Horde fut immobilisée. Le fils de Maugrim regarda autour de lui, toutes les paires d’yeux posées sur lui… Son père aboya, et Surt recula.
« Tu m’as fait honte une fois. Fais en sorte que la deuxième ne soit ni maintenant, ni jamais. »
Le Jeune Loup perdit de sa superbe, se soumettant à son père en baissant la tête.
« Je demande ton pardon, père. Je ne veux que te servir. »
Loup-Gris gronda, puis s’approche un peu plus de son enfant.
« Tu resteras avec Gotrek. Il t’apprendra ce qu’est un véritable guerrier ulfednar. Maintenant, rentre dans le rang. »
Le fils s’exécuta, sous les regards conjoints des autres Wandrais. Une fois que Surt réintégra le sein de la Horde, Maugrim ordonna la reprise de la marche. Comme un seul homme, tout le monde se mit en branle, et continua à s’avancer vers l’ouest. Sigra, la femme de Loup-Gris, se présenta à côté de son compagnon.
« Tu es dur avec ton fils. »
Il arqua un sourcil.
« Je suis un père avec mon fils. »
Elle sourit.
« Oh, mais je n’ai pas dit que ce n’était pas bien. »
Le silence tomba un moment, alors que la Horde s’avançait toujours plus loin sur l’ancienne sente de chasse, débordant dans la forêt au vu de sa taille et de son importance. Soudain, Sigra demanda tout de même :
« Qui dirigera les Deux-Peaux dans ce cas ? »
Maugrim sourit.
« J’ai décidé de laisser sa chance à Gudrun. Elle, au moins, ne m’a jamais déçue. J’espère pouvoir un jour en dire autant du prochain. »
Il tapota le ventre de sa femme, le regard soudain illuminé par la joie. Sigra était aux anges.
« Il va vivre le raid contre les hommes du Sud. Et lorsqu’il naîtra, il sera déjà un guerrier ! »
Loup-Gris ricana, et mordilla les lèvres de Sigra. L’enfant qui grandissait en elle participerait à l’attaque. Il serait à sa naissance, un vétéran.
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