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 [Près d'Amblère] La rivière de cendres

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Kha'linas Do'ath
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MessageSujet: [Près d'Amblère] La rivière de cendres   [Près d'Amblère] La rivière de cendres I_icon_minitimeJeu 21 Jan 2021 - 20:09





Tahiro, Septième ennéade de Bàrkios, An XVIII, Cycle XI








Dos phuul jal'yur zho'aminth…



La main se crispa alors que la figure voilée observait son but de la forêt, au même emplacement que son prédécesseur se tenait voilà de nombreuses années alors qu’il dirigeait la légion sainte vers la péninsule. Ses yeux se refermèrent alors qu’elle se remémorait ses paroles.


« Que les sorciers se tiennent en alerte. Que les guerriers affûtent leur lame. Trop longtemps que l'Humain vit en paix. Trop longtemps que les culs-terreux se prélassent dans leur purin. Voici venue l'heure de leur rappeler qui sont les maîtres, de leur apporter la divine souffrance de Kiel Elghinn par l'art sacré d'Uriz. Teweïon comptera les points. Et avant la fin de cette Ennéade, Amblère criera pour moi... »


La main tordue trembla, alors qu’elle pouvait sentir un frisson d’excitation monté dans son dos. Elle avait l’impression de revivre cet événement divin. Elle entendait ses hurlements, revoyait la terreur qui ornait le visage de ses horribles bestioles que l’on appelait humain. Son attention se porta sur le restant des monolithes divin que la créature de Kiel avait fait installer au prix de nombreuses vies et s’arrêta à l’emplacement au centre. Elle se souvenait des autres nécromanciens qui n’en pouvait plus, qui hurlaient leurs envies, a un point tel, qu’ils se jetaient à même le sol.


Il était ici.
C’est là qu’il a échoué…
Prends ce qui te reviens…
Tu es si près du but…
Si près…



Gul’Uss relève son voile, dévoilant le visage figé dans l’Onous'Delab. Elle peut sentir les arômes du métal qui vient frotter son nez alors que l’air frais du nord s’incruste. Elle sent presque l’odeur du sang. C’était un moment qui l’avait fait vibrer. Elle s’accroupit au sol un moment, avant de planter ses griffes dans le sol, ramassant une poignée de poussière avant de remonter sa main tordue devant les prunelles vides;


«Dorn muth dos.  F'sarn inbauin veirs.  Shlu'ta dos satiir ol? »
«Je vais te trouver. Je suis si près. Peux-tu le ressentir ? »



La poussière s’échappa doucement des griffes cendrées, virevoltant dans le ciel alors que les murmures s’échappaient. Oh oui, elle le retrouverait et elle aurait ce qui lui revient. La maîtresse des souffrances la testait, elle voulait s’assurer d’avoir nommé sa favorite. Elle ne voulait pas commettre de nouvelle erreur. Ses murmures ne pouvaient être plus clair, plus précis. Berg’il s’approcha, suivi de deux initiés qui regardèrent l’Obok Yatharil. Cette dernière se releva, alors qu’elle laissa tomber sa tête vers l’arrière, laissant s’échapper un gémissement.


« Natha ssivah whisper wun lil' veldrin.  Shlu'ta dos nym'uer ol? »
Une voix murmure dans les ombres. Pouvez-vous l’entendre?



Tous les ilythiiris baissèrent la tête, un sourire cruel aux lèvres alors qu’ils écoutaient silencieusement les alentours, attentif au moindre bruit, au moindre murmure. Puis ce fut un léger rire qui vint briser l’atmosphère alors que la Haute-Prêtresse se redressait;


«Ori'gato udossa itami lil' ortelassa»
Elle nous regarde...Commençons le rituel.


Il n’en prit pas plus de l’Obok Yatharil. Berg’il baissa doucement la tête avant de se retourner vers les six esclaves qui les accompagnait. « Bougez-vous! » Jor acquiesça avant d’attraper une pelle et la donner à son confrère. « On doit creuser un trou au centre et vite! »



Dernière édition par Kha'linas Do'ath le Mer 27 Jan 2021 - 19:37, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Près d'Amblère] La rivière de cendres   [Près d'Amblère] La rivière de cendres I_icon_minitimeVen 22 Jan 2021 - 11:25


Le moral n'y était plus. Cette pénombre devenait un cauchemar, et ce n'était pas les maigres rayons de lumières lors des visites des adeptes qui pouvaient nous en redonner. Jor m'avait grandement aidé à soigner la plaie de mon entre-jambe, la cicatrice était plus ou moins propre si on regardait ça avec les moyens à notre disposition. La douleur était surtout mentale, il m'était impossible de fermer les yeux sans que n'apparaisse l'image de Suliss, tenant la dague au moment où elle m'ôtait ma virilité. Lorsque j'ouvrais les yeux, je pleurais.
Le temps n'apaisait pas mes mauvais rêves, mais je pouvais ressentir les effets du geste de la Haute-Prêtresse sur mon corps. Jor aussi n'allait pas toujours bien, son corps était comme le mien souillé par de nombreuses blessures.

L'ennui est là, je passe les heures à attendre, à manger les restes que nous apporte les adeptes, ne faisant plus aucune manière quant à qui l'avait dégusté, ni même sur le fait qu'ils le balançaient au sol. Mes habits ne pouvaient même plus se nommer de la sorte, tant ils étaient déchirés. Jor connaissait le même sort. Il me fit la promesse de ne rien dire quant au sort que m'avait réservé notre Maîtresse.
Lors d'une visite, un adepte nous jeta des affaires, il nous indiqua que nous devions les enfiler au plus vite ! Sous son regard, Jor et moi prîmes la tenue. Il s'agissait d'une paire de botte, d'une paire de braie, d'une tunique, et d'une cape. Le tout d'une couleur sombre. Au moins, j'étais mieux habillé, me dis-je en tapotant sur mon torse pour enlever un peu de poussière, car tout était plutôt sales, et il y avait de nombreux trous, plus ou moins grands par-ci et là.

L'adepte nous indiqua la sortie, et passant derrière Jor, je suis la marche. Une marche qui nous mena après un certain temps auprès de Berg'il ! Les bras croisés, il échangea des paroles avec l'adepte puis il se tourna vers Jor et moi et nous désigna deux sacs en tissu. Jor fit la traduction, un sac pour lui, un sac pour moi.
J'en attrape un et le glisse de manière à l'avoir dans le dos. Un autre adepte arrive, lui aussi fut accompagné par deux esclaves, dont l'un était borgne. Les deux adeptes se saluèrent, discutèrent, et les deux esclaves attrapèrent comme nous, un sac.
Après une inspection, Berg'il ouvrit la marche. En silence, je suivis. Tête basse, réajustant à de nombreuses reprises le sac, je ressens un vif plaisir à revoir le ciel, et pouvoir respirer de l'air pur. Le soleil me faisait même mal aux yeux pendant des minutes.

Ensuite, j'aperçois au loin un immense bateau possédant pavillon Thaari. Je vois Berg'il qui utilise une main pour se protéger de soleil et chercher quelqu'un. Les deux adeptes en rouges semblent faire de même. Soudain, un frisson me parcours. Suliss, vêtue de sa tenue habituelle se montre ! Je me mords la lèvre inférieure alors qu'une petite larme coule le long de ma joue. Elle me fait si peur ! La Haute-Prêtresse monte sur le navire, au milieu de nombreux humains, et puysards. Je fus le cinquième de la troupe à monter. Un adepte nous ordonne à nous les esclaves de rester sur le pont et de nous faire discret ! Jor fit la traduction.
Je me suis calé dans un coin avec mon sac. Le bateau débuta sa croisière sur l'Olyia. Ce calme me fit repenser à mes cauchemars et à mon traumatisme. Je pouvais entendre Jor parler avec les deux autres esclaves, le borgne se nommait Shaok, et l'autre, Blas, tout deux étaient humains, et tout deux avaient un visage et une silhouette marqué par les blessures, et les stigmates. Je n'osais pas regarder les gens, j'avais trop honte qu'ils remarquent mon handicap, d'ailleurs j'évitais souvent de parler, de peur que ma voix ne me trahissent. La nuit, j'aimais à contempler les étoiles, avant de pleurer lorsqu'il me fallait fermer les yeux.
Nous sommes restés sur le bateau jusqu'à une nuit. Tout le monde dormait, la lune faisait office de majestueux éclairage, Berg'il nous réveilla en nous intimant l'ordre de ne pas faire de bruit. Je pris mon sac, et traversa discrètement le pont sans faire attention aux autres.
En contrebas, j'aperçus une barque sur laquelle se trouvait déjà Suliss et les deux adeptes. Berg'il descendit, je fus le suivant. A peine avais-je posé le pied sur la barque qu'il me plaqua sur le torse une rame et m'indiqua d'un geste autoritaire une place sur la droite de notre Maîtresse.

Je me suis de suite mis à genoux pour mettre ma rame à l'eau, je sentais le regard de Suliss dans mon dos, et rien que cela me donnait la chair de poule. Lorsque nous étions tous à bord, le garde du corps nous donna le signal, et je me mis à ramer en suivant le même rythme que les autres esclaves. Ayant perdu en muscle, j'ai pas mal souffert mes bras se mirent rapidement à trembler, et mes mains commençaient à chauffer. Heureusement, après quelques heures, Suliss se leva, et indiqua un endroit où accoster non loin de l'entrée d'une immense forêt.
L'accostage se fait sans soucis, Suliss fut la première à la descendre, et moi en dernier. Le sac dans le dos, je suvis la route que tracait la Haute-Prêtresse. La fatigue commençait à me gagner. Je pouvais voir que mes confrères aussi commençaient à ressentir un certain épuisement.
La forêt était épaisse, et nous nous enfonçons, je scrutais tout avec une peur folle de tomber sur une bête ou autre insecte. Un moment, Suliss s'arrêta. Le garde du corps m'ordonna d'aller chercher du bois ! Ce que je fis, vite, très vite même, je revins les bras plein de branches pour faire un feu. J'ai tout déposé là où le souhaitait Berg'il puis j'ai rejoints les autres qui s'étaient installés aux pieds d'un grand arbre en train de chercher des racines pour manger.

Rapidement je me mis à baver en sentant l'odeur de la viande qui grillait sur le feu devant lequel se trouvait Suliss, Berg'il et les deux êtres tout de rouge vêtus. Je crois que nous attendions tout les quatres de savoir s'ils allaient nous laisser quelques restes ! En attendant, je mords une racine quand soudain, n'ayant pas lâché des yeux nos supérieurs, je remarque que la main de la Haute-Prêtresse s'élève avec un os, et un bout de viande. Je ravale ma salive, elle a tout jeté dans une direction opposé à la nôtre. Sans aucune vergogne, nous nous sommes tout les quatre dépêchés en courant comme des dératés. Etant le plus faible, je suis arrivé en dernier. J'ai simplement récupérè l'os où se trouvait des petites bribes de viande.
Blas, le plus costaud, a pris un gros morceaux. Les deux autres se sont partagés le reste. Comme moi, ils mangent comme des chiens. Je racle l'os avec mes dents pour ne rien laisser, et j'ajoute à ça la racine que je n'ai pas fini. Ce fut ensuite le moment de continuer la route.
Nous marchons des heures durant en silence jusqu'à arriver à un endroit rempli de monolithe qui formaient un cercle.
Il nous a fallu des énnéades pour arriver à destination, car même si je le savais pas, en voyant la réaction des deux adeptes et de Suliss, je devine que c'est ici qu'elle souhaitait se rendre. Je regarde le paysage avec curiosité, et je m'arrête quand notre Maîtresse se met à parler dans sa langue natale.
Elle s'accroupit, et plante ses ongles dans la terre pour parler encore. Elle se relève, et un filet de poussière s'envole de ses doigts. Elle prononçe une phrase, et les deux adeptes ainsi que Berg'il baissèrent la tête. Une autre phrase, et Berg'il se tourne vers nous ! Jor nous fait une rapide traduction en me tendant une pelle.

Nous devons creuser au centre des monolithes. Shaok et Blas furent servis et nous nous empressons alors de labourer la terre à l'endroit indiqué. Nos gestes sont réguliers, et rapidement le trou s'agrandit. Comme toujours lors d'un exercice physique, je suis le premier à ressentir les effets de la fatigue. Je commence à avoir des ampoules sur les paumes de mes mains, mais je continue, je n'ai pas le choix. Après quelques minutes, je remarque quelque chose. Je descends dans le trou en faisant attention à ne pas tomber sur la pente de terre, je me mets à genoux, et commence à gratter avec mes ongles. Je tombe sur un os... Shaok, Blas et Jor me rejoignent, et ensemble nous grattons la terre afin de ne pas abîmer ce que nous trouvons... Des os, beaucoup d'os. Blas nous interpelle, il vient de remarquer un squelette entier. Nous sommes pris d'un moment de stupeur. Je lève les yeux pour constater que le trou faisait un peu plus que ma taille.
Je continue ensuite de gratter avec mes doigts, et je constate qu'ici, il y a un autre squelette entier. Je ravale ma salive tant je trouve cette découverte effrayante. Et au fur et à mesure, d'innombrables os apparaissent, ainsi que deux autres squelettes entiers. J'ai les mains pleines de terre, mes braies aussi, des trous se sont agrandit, mon visage est plein de sueur et de poussière, je frotte mon front avec ma manche en me disant que les quatre squelettes reposent sur un nid de cendre. Toutefois, je n'y prête pas d'importance, et continue à creuser...
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MessageSujet: Re: [Près d'Amblère] La rivière de cendres   [Près d'Amblère] La rivière de cendres I_icon_minitimeLun 1 Fév 2021 - 11:37



Elle savait qu’ils y étaient toujours… La vermine la ressentait au plus profond de ses entrailles. C’était une étincelle pour connaître l’horreur. Une situation qui ferait exploser toute logique. Elle les voyait trembler alors qu’il tentait tant bien que mal de creuser. Elle voyait les perles de sueur se former sur leurs fronts blanchâtres. L’Obok Yatharil ne bougea pas, observant de ses yeux vides la moindre pelleter de terres, et même si les heures passèrent, pas un seul mouvement sembla lui échapper. Jusqu’à ce qu’elle aperçût finalement ce qu’elle cherchait. Tout commença par un os, puis un deuxième, et finalement les corps entiers. Berg’il arrêta les esclaves, avant de leur ordonner d’aller chercher du bois pour allumer un feu. Une fois que ce fut fait, et que l’impressionnant brasier dansait dans le trou que les esclaves avaient fait, les deux initiés s’emparèrent de deux esclaves. Ces derniers n’étaient pas sots, ils savaient pertinemment quel sort les attendaient, et leurs supplications ne se firent pas attendre.


« Pitié, sauvez-nous! »


Jor avala difficilement avant de traduire ce que les deux humains avaient dit à l’Obok Yatharil. Cette dernière s’avança vers les deux humains, le regard vide fixant ses deux potentielles victimes, avant de prendre la parole;


« F'sarn naut dosst daxunyrr, f'sarn dosst duk'tak. »
Je ne suis pas votre sauveuse. Je suis votre bourreau.



Inutile de décrire leurs réactions lorsque Jor fit la traduction… Les deux humains se firent rapidement ligoter par les initiés avant de les forcer à s’agenouiller devant le trou que les esclaves avaient fait. Bâillonné, le visage rougi par les larmes, ils faisaient maintenant face à Kiel Elamshinae dans toute sa splendeur.

Et c’est après ces douces paroles que l’Obok Yatharil avança vers les flammes. Les pans de sa tunique rouge virevoltant avec le vent alors que les murmures s’étaient transformés en cri. L’extase était si près. Si puissante. Elle pouvait sentir la moindre fibre de son corps vibré alors que le frisson s’emparait totalement d’elle. Les initiés arrivèrent près de la prêtresse, l’un tenant la fameuse Kiel keeshe tandis que l’autre se plaça à droite de la prêtresse, un curieux flacon entre ses mains. Un demi-masque semblait camouflée leurs yeux. La prêtresse enleva finalement son masque, dévoilant un visage fin, qui aurait presque pu être beau si l’on ne connaissait pas sa cruauté. Étonnamment, il était intact, qu’une minuscule cicatrice au milieu de sa lèvre inférieure, une légère marque de dévouement pour sa déesse. Elle déposa son masque dans la main de l’initié avant de prendre la dague cérémonielle. Cette même dague que son nouvel esclave avait tenté de lui dérober quelques années auparavant. Elle leva les mains aux ciels, dévoilant la lame à quiconque l’observait au-delà, avant de proclamer sa promesse a la maîtresse des souffrances;

« Vhid orn mechrola nindolen thac'zilen.
lil' sssiks orn quorin
lil' qu'madosfan orn tlu scoured xuil vlos
lueth lil' ku'lam d'lil zho'aminth orn doer ulu sarn'elgg dosst quortek
nindolen  myar phu' yibin.  F'sarn naut.  
whol avariel udos zhahen stuck wun pleik.
pushed ulu lil' veldrin de' dro.  
xuat belbau wun yibinss
zil thalack endar ssouki dal p'luvt
udossta yorn zhahus hass'len ulu elggat
lueth lil' ku'lam d'lil yah dek'za orn doer ulu sarn'elgg dosst vesdrac»

« Le chaos engloutira ces terres.
Le soleil se noiera
Les océans seront récurés de sang
Et la montée des oubliés viendra punir ton âme
Ces petits tyrans sont faibles. Je ne suis pas.
Pour l'éternité, nous avons été condamnés à l'oubli.
Poussé dans l'ombre de l'existence.
Ne cède pas par faiblesse
Alors que la guerre sépare les prédateurs des proies
Notre pouvoir était autrefois destiné à être détruit
Mais la montée de la sainte légion viendra prendre vos flammes.»



Rapidement la lame descendit avant de laisser une trace sanglante sur la lèvre de l’ilythiiri, rouvrant la plaie qui semblait à peine fermer sur sa lèvre. L’hémoglobine coula doucement sur le coussin cendré, zigzaguant sur le visage fin de la prêtresse, avant qu’elle ne se saisisse de la fiole, laissant couler le liquide rougeâtre sur ses doigts avant de le déposer doucement sur sa lèvre ouverte. Tout commençait par un léger picotement, un picotement qui aurait certainement pu tuer certains humains, mais pourtant l’Olos’Curun n’avait aucune emprise sur l’ilythiiri. Elle laissa tomber sa tête vers l’arrière avant de laisser s’échapper un sourire de satisfaction. Les voix semblèrent se taire pendant un moment, laissant place à l’unique.


Fais-le.


Sans attendre, d’un mouvement presque gracieux, la prêtresse poussa le premier humain dans le brasier. Les hurlements firent rire le murmure. Un rire cruel, sadique, qui n’était qu’amplifier au fur et à mesure que la victime suppliait. Satisfaite, la prêtresse regarda le trou enflammé, regardant les mouvements de l’humain alors que ce dernier tentait une ultime tentative pour survivre à la mort qui l’attendait. Bientôt, ses hurlements ne furent que des murmures, et ce dernier s’éteignit alors que l’odeur de la chair brûlée vint emplir l’air autour d’eux. Les initiés scandaient des paroles en drow, semblant répété la prière de Gul’Uss encore et encore. Se retournant vers le dernier prisonnier, son regard vide se planta dans la sien, avant que ses griffes métalliques se plantent dans la gorge de l’humain. Ce dernier se débâtit quelques secondes, laissant s’échapper des gargouillements sinistres avant de terminer sur le sol, mort.


«Ori'gato lil' ul'nusst mrimm uns'aa»
Laissez le cri nous guider…



L’initié qui avait le masque de l’Obok Yatharil s’approcha rapidement de cette dernière, lui tendant la pièce de métal noire qu’elle remit sur son visage. « Berg’il, tu sais ce que tu as à faire… » Sans attendre, l’ilythiiri se redressa, s’avançant d’un pas lourd vers les esclaves, il donna un solide coup de pied dans les côtes de l’un d’eux avant de pointer Lince’sa, Jor et les deux autres rats qui les avaient accompagnés. « Buvez ça. » dit-il en leurs donnant aux deux esclaves un flacon. Inutile d’en donner un à Jor ou Lince’sa pour le moment. Les deux humains burent rapidement le contenue avant de jeter un regard horrifié au garde;« Si vous n’êtes pas revenu dans trois ennéades, vous mourrez. Inutile de tenter de trouver un antidote, vous n’y arriverez pas dans cette partie du monde. » Il montra un flacon contenant un liquide rougeâtre, l’antipoison. « Partez. Et récolter le plus d’information sur le siège d’Amblère et les aléas de la créature de Kiel. » Berg’il se retourna vers Lince’sa, le regardant de ses prunelles rubis avant de dire; « Toi aussi. Va! »
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MessageSujet: Re: [Près d'Amblère] La rivière de cendres   [Près d'Amblère] La rivière de cendres I_icon_minitimeMar 2 Fév 2021 - 8:19

Je regarde avec stupéfaction et horreur les ossements, il y en avait tellement. Je me prépare pour continuer à creuser, mais lorsque nous avions détourer un quatrième squelette entier, la voix de Berg'il se fit entendre. Sans entendre, je suis remonté, et accompagné des autres, je suis allé à la recherche de bois. Nous revenons quelques minutes après avec un immense tas de branches, et de branchages.
Nous balançons le tout dans le trou d'une manière désorganisé, et Jor s'empresse ensuite d'allumer le feu.

Lentement de la fumée apparait et s'élève dans le ciel avant que ne se montre une première flamme qui grossit jusqu'au point à sortir du trou en dansant frénétiquement.
Pris d'un réflexe au moment où je remarque les adeptes s'emparer de deux esclaves, je me prosterne au sol. Les bras étirés et le nez pratiquement dans la terre, je sais que Suliss n'est pas loin sur ma droite. Je tremblote au moment où j'entends mes deux confrères implorer la pitié de notre Maîtresse. Me yeux commencent à rougir alors que la chaleur du brasier commence à me réchauffer.
Jor traduit les suppliques, moi, je ne bouge pas, même lorsque j'entends les pas de Suliss se rapprocher, je sais que si je tourne ma tête je pourrais voir le bas de la robe de la Haute-Prêtresse, mais je ne fais rien, je fixe la terre et je prie pour ma vie.

La voix de Suliss raisonne. Qu'a-t-elle dit ? Mon coeur s'emballe après la traduction de Jor. Je suis en train de revivre le passé cauchemardesque.
Je ne me fis plus qu'au bruit, je devine des genoux qui tombent au sol, des larmes, et des bouches incapables d'articuler.
Un frisson se mis à glisser le long de ma colonne vertébrale quand Suliss fit de nouveaux pas je pus même sentir l'air qu'elle a déplacé sur son passage.
Elle est là, je le sais, ses bottes sont juste là, mais je ne regarde pas, il ne faut pas. Je me mets à pleurer discrètement.
Je baisse ma tête encore plus plantant pratiquement mon front dans la terre au moment où ma Maîtresse débute son chant macabre. Je me crispe, essaye de lutter contre les mauvais souvenirs, mais mon corps tout entier se met à greloter.

Je renifle, je respire de plus en plus rapidement, mes doigts se figent dans la terre alors que la mélodie prend fin avant de laisser place à ceux horrible d'un des esclaves qui vent sans doute d'être jeté au feu. Des cris inhumains qui se mêlent aux crépitements. La flamme s'est intensifié un moment, et une odeur de chair brûlé commençait à flotter dans les airs, me donnant des envies de vomir. Ce que je fis un peu en crachant vulgairement. Les murmures de l'esclave avaient disparu.
En fond sonore, j'entends les adeptes qui en choeur répètent les mêmes ritournelles. Ce n'est pas les gargouillements hideux de l'autre esclave qui les arrêtaient. Un corps tombe au sol. Les deux sont morts.

Je reste immobile.
Soudain, un des esclaves encore en vie reçoit un coup de pied. Je sens que le garde du corps m'a aussi désigné. Mon coeur me donne l'impression de vouloir sortir de mes entrailles tant que je crains le pire.
Nous sommes tous les quatre à genoux. Berg'il ordonne aux deux de boire un liquide. Pourquoi pas à moi ? Ni à Jor ? Pensé-je en me disant que mon tour serait sans doute pour plus tard.
Le garde leur explique la situation.
Je me sens terrifié à l'idée de subir le même sort ! Les deux esclaves filent en vitesse. Berg'il plante ses yeux sur moi et m'ordonne d'accomplir le même devoir et de revenir d'ici trois énneades.
Comme les deux autres, tremblant de peur, je me mis à courir le plus vite possible pour m'éloigner de la scène en osant pas regarder Suliss qui se trouvait pourtant juste à ma droite. Que va-t-il arriver à Jor ? Me demandé-je lorsque je me sais assez loin. Je pose une main sur une arbre pour reprendre mon souffle, puis je vomis en tombant à genoux !

Après quelques temps, je parviens à reprendre un peu mon calme, et je me mets à marcher au hasard en quête d'information.
Ce silence, cette solitude, cette liberté, petit à petit, elles m'effrayaient !
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MessageSujet: Re: [Près d'Amblère] La rivière de cendres   [Près d'Amblère] La rivière de cendres I_icon_minitimeJeu 11 Fév 2021 - 16:11


Un silence lourd s’abattit sur la clairière alors que la lune disparaissait sous des épais nuages noirs, donnant une ambiance des plus glauques à la clairière. Les flammes illuminaient doucement cette dernière alors les ombres orangés dansaient sur le tronc des arbres, semblant avertir des dangers qui rodaient dans l’ombre. Tandis que l’Obok Yatharil fit cliqueter ses griffes métalliques alors que Berg’il se rapprocha doucement de cette dernière.


«Dos zhaunus ol zhah natha bwael ul'hyrr ulu ori'gato nind alu ?»
Tu es certaine que c’est une bonne idée de les laisser partir?


La prêtresse baissa doucement la tête vers le bas, plongeant son regard fantomatique vers les buissons où étaient disparus les trois esclaves alors que Berg’il lâchait un soupir.


«Nind zhil'za aluin ulu inbau elgg a natha shu klez! »
Ils vont probablement se faire tuer par un truc à la con!

«Ka ol's lil' case, usstan daewl usstan gumash kyorl nind zah'har fol mzild»
Si c’est le cas, j’aimerais bien les voir souffrir encore plus.



Sa main se crispa alors que les voix vinrent en rajouter une couche, semblant savourer les tourments qu’elles leur avaient fait endurer ces dernières ennéades;


Leur peur est délicieuse.
Elle a pris chaque morceau de vie de leur corps.
Elle les a fait souffrir pour la maîtresse.
C’est définitivement l’élue
On ne peut s’attendre à rien d’autre de Kiel Elamshinae



Gul’Uss remit rapidement le voile, cachant son masque métallique avant de s’adresser une dernière fois à Berg’il.


«Dos llaar xuat zhaun folkhel hwuen dos morfeth nind ann whol ka'lith.  Usstan shlu'ta tesso dos nind orn jal doer rath»
Tu ne connais pas quelqu’un avant de les avoir entendus supplier. Je te le dis, ils reviendront tous.



Sans attendre l’Obok Yatharil tourna dans les talons pour aller rejoindre l’abri temporaire que les esclaves avaient monté plus tôt. Maintenant ils devaient attendre, et avec un peu de chance ils auront des informations supplémentaires sur les allées de la créature de Kiel.



- Terminé -
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