Retraite | Haldren

Le soleil approchait déjà de son zénith quand, avec une paresse dont elle n’était plus coutumière, Kahina avait commencé à songer à l’idée de se lever. Il fallait dire que la belle, épuisée par des mois intenses de tractations ininterrompues, était épuisée. Aussi, sous les conseils toujours plus insistants de Jafar, la belle avait décidé de s’octroyer quelques jours de vacances loin de Soltariel. A l’agitation presque hystérique de la Cour avait succédé, pour un temps au moins, le calme d’un petit palais de plaisance. A son retour, elle savait que l’attendraient toutes les épineuses questions qu’elle avait laissées en suspens ; en particulier, elle savait qu’il lui faudrait rapidement trancher à son retour tout ce qui concernait le Langecin. Les négociations avec la délégation du couple ducal n’avaient que trop duré. Mais tout cela attendrait encore deux jours ; c’était le répit que lui avait imposé Jafar et elle n’avait eu d’autres choix que de s’y plier. En attendant, la jeune femme renouait avec certains de ses vieux vices, à commencer par des nuits aux longueurs indécentes et des repas composés presque essentiellement de petits gâteaux sucrés.

Il régnait, dans tous les cas, une ambiance singulière dans le petit Palais. Kahina l’avait fait vider de fond en comble, n’amenant avec elle que Camélia, Rhyl’antar, Jafar et un cuisinier Yssois. A cette escorte réduite, il fallait cependant ajouter un nombre conséquent de gardes et de chevaliers ; elle ne les croisait guère, mais elle n’était pas assez folle encore pour se passer d’une sécurité d’importance. Elle avait brisé assez de vie et bafoué assez d’honneurs pour ne pas se payer le luxe de se promener sans plusieurs dizaines d’épées pour la protéger.